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Inauguration du Temple de Tour (Figaro, 25 août 1921)
Les Antoinistes continuent
Il y a quelque vingt ans, un entrepreneur de miracles, nommé Antoine et surnommé le père Antoine par les adeptes qui se groupèrent autour de lui, fonda un culte nouveau et à la portée de tous. Le père Antoine, auquel vint s'adjoindre une mère Antoine, prétendait obtenir la guérison des maladies par la foi seule. Son institution vit le jour à Jemeppe, en Belgique, et de là rayonna dans toute l'Europe.
Paris possède encore, en un quartier reculé, un temple d'Antoinistes. Mais il ne fait plus guère parler de lui et l'on croyait la doctrine usée. C'était une erreur. La secte existe toujours, bien que la publicité ne s'occupe plus d'elle. Et la ville de Tours vient d'inaugurer un temple antoiniste, édifié rue d'Amboise.
A cette occasion, trois cents Antoinistes arrivèrent de Paris, du Nord et de la Belgique, escortant la « Mère », successeur du « Père », décédé. Ils donnèrent ainsi aux confrères tourangeaux une preuve d'estime et de solidarité.
La cérémonie fut belle et impressionnante. Mais comme le temple était exigu, les fidèles ne purent y pénétrer que par fournées. Sur le seuil, la « Mère » bénit ses enfants, tandis qu'un « frère » tenait haut et ferme l'écusson symbolisant l'Arbre de la Science.
Les Antoinistes portaient un costume spécial, participant de la tenue du Quaker et de l'uniforme de l'Armée du Salut. Les hommes, enveloppés d'une ample redingote, étaient coiffés d'un chapeau haut de forme à larges bords. Les femmes disparaissaient sous des robes de bure et des voiles noirs.
Les Tourangeaux, qui sont fins, ne rirent pas, car il ne convient pas de se moquer des gens qui se guérissent sans dépenser d'argent, c'est simplement en se réunissant et en méditant que les Antoinistes mettent fin à leurs maux. Le procédé est commode et vaut la peine d'être pris en considération.Figaro, 25 août 1921
La presse belge reprend le texte par un article dans Le Soir, le 27 août 1921 :
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