•     Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle nous affecterait autant que les objets que nous voyons tous les jours ; et si un artisan était sûr de rêver toutes les nuits, douze heures durant, qu'il est roi, je crois qu'il serait presque aussi heureux qu'un roi qui rêverait toutes les nuits, douze heures durant, qu'il serait artisan.
        Si nous rêvions toutes les nuits que nous sommes poursuivis par des ennemis, et agités par ces fantômes pénibles, et qu'on passât tous les jours en diverses occupations, comme quand on fait voyage, on souffrirait presque autant que si cela était véritable, et on appréhenderait de dormir, comme on appréhende le réveil quand on craint d'entrer dans de tels malheurs en effet. Et en effet il ferait à peu près les mêmes maux que la réalité. Mais parce que les songes sont tous différents, et qu'un même se diversifie, ce qu'on y voit affecte bien moins que ce qu'on voit en veillant, à cause de la continuité, qui n'est pourtant pas si continue et égale qu'elle ne change aussi, mais moins brusquement, si ce n'est rarement, comme quand on voyage ; et alors on dit : Il me semble que je rêve; car la vie est un songe un peu moins inconstant.

    Blaise Pascal, Pensées, Chapitre IV, XI, p.156
    source : GoogleBooks


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  •     Il faut donc, M. F., que ces vérités soient bien puissantes et bien salutaires, puisque l'Esprit-Saint nous assure que, si nous les méditons sérieusement, nous ne pécherons jamais. Ce n'est pas bien difficile à comprendre. En effet, M. F., qui est celui qui pourrait s'attacher aux biens de ce monde en pensant que dans peu de temps il n'y sera plus ? que depuis Adam jusqu'à présent, personne n'a rien emporté et qu'il en fera de même ? Quel est celui qui pourrait tant s'occuper des choses terrestres, s'il était bien persuadé que le temps qu'il passe sur la terre ne lui est donné que pour travailler à gagner le ciel ? Quel est celui qui voudrait bien graver dans sa tête, encore mieux dans son coeur, que la vie d'un chrétien ne doit être qu'une vie de larmes et de pénitence, et pourrait encore se livrer aux plaisirs et aux folles joies du monde ? Quel est celui qui, étant bien convaincu qu'il peut mourir à tout moment, ne se tiendrait pas toujours prêt ? Mais, me direz-vous, pourquoi est-ce donc que ces vérités, qui ont tant converti de pécheurs, font si peu d'impression sur nous ? Hélas ! M. F., c'est que nous ne les méditons pas sérieusement; c'est que, notre coeur étant occupé des objets sensibles qui peuvent satisfaire ses penchants ; c'est que, notre esprit n'étant rempli que des affaires temporelles, nous perdons de vue ces grandes vérités qui seules devraient faire toute notre occupation dans ce monde.

    LES SERMONS DU CURÉ D'ARS
    SAINT SERVITEUR DE DIEU, JEAN -BAPTISTE-MARIE VIANNEY,  Tome Premier
    PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT
    (DEUXIEME SERMON)
    Sur les vérités éternelles


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  • 3 - C'est en forçant ainsi la volonté corrompue de notre nature dégradée, qui est absolument opposée à la volonté divine, que nous travaillons le plus à nous dépouiller du vieil homme ; c'est par cette violence que notre âme force le royaume de Dieu.

    4 - Il est utile et nécessaire de rompre souvent sa volonté propre et de lui résister, même dans les plus petites choses, en le faisant par un zèle ardent pour Jésus-Christ le crucifié. Cette lutte continuelle contre sa propre volonté, soutenue dans une bonne vue, nous prépare particulièrement à la vraie abnégation, et attire l'esprit de la grâce.

    5 - Il faut aussi suivre la voie de la conscience, ou du -mouvement le plus intime de notre coeur ; mais il faut user d'une extrême précaution dans l'examen de ses émotions ; car elles sont très sujettes à se corrompre, lorsqu'en sortant du sanctuaire de la conscience, elles passent par une atmosphère épaisse et impure, qui forme une espèce d'enceinte autour de l'intérieur de notre coeur.

    6 - Il faut donc f aire violence à sa volonté, pour qu'elle obéisse à la volonté divine. Par exemple, la volonté de l'homme déchu le porte uniquement à sa propre jouissance ; et il faut qu'il la tourne à ce qui est agréable à Dieu, quoi qu'il puisse lui en coûter. Jésus-Christ commande d'aimer ses ennemis : obligation très pénible à remplir pour la chair qui s'aime elle-même, et dans laquelle le diable a versé son orgueil ; aussi l'homme, gouverné encore par ses sens, et qui vit sans l'esprit de Jésus-Christ, est incapable de la remplir.

    Mais que peut-il, que doit-il faire ? Il doit et il peut se faire violence et lutter intérieurement avec l'inimitié qu'il a contre son prochain ; il doit se forcer à prier pour lui ' à s'humilier devant lui, à lui rendre service, à le bénir, etc.

    IVAN VLADIMIROVICH LOPUKHIN, QUELQUES TRAITS DE L'ÉGLISE INTÉRIEURE, CHAPITRE VIII Des principaux moyens pour entrer dans les voies de la vie divine, A. La Violence faite à la volonté.

    source : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html


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  •     De plus, que personne n'a d'assurance, hors de la foi, s'il veille ou s'il dort, vu que durant le sommeil on croit veiller aussi fermement que nous faisons; on croit voir les espaces, les figures, les mouvements; on sent couler le temps, on le mesure, et enfin on agit de même qu'éveillé; de sorte que, la moitié de la vie se passant en sommeil, par notre propre aveu, où, quoi qu'il nous en paraisse, nous n'avons aucune idée du vrai, tous nos sentiments étant alors des illusions, qui sait si cette antre moitié de la vie où nous pensons veiller n'est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ?

    Blaise Pascal, Les Pensées, Chapitre X, I, p.217
    source : GoogleBooks


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  • Le recueillement exige le silence, il est un moment où l’adepte se sent entouré de la présence du « Père » sans rien lui demander, sans rien lui dire pour le seul plaisir d’être avec lui, dans sa paix, son silence, son amour. Imprégné de ces vertus, il pourra les transmettre sereinement aux autres. Après un bon recueillement, l’adepte se sent “comme allégé”, tout lui paraît plus simple, plus facile, les difficultés s’estompent parce qu’il voit “plus juste et plus loin”. Cela n’est pas sans rappeler la prière des Quakers.

    source : http://www.regis-dericquebourg.com/2009/03/20/la-therapie-spirituelle-antoiniste/


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  • Nous venons d’évoquer les causes internes d’ordre métaphysique (”les plaies de l’âme”) mais il existe aussi des causes exogènes. En effet, Louis Antoine pense que nous détériorons notre santé parce que nous falsifions la nature. Les besoins factices et le goût du raffinement conduisent l’homme à dénaturer les aliments. Ces derniers nuisent alors à la santé au lieu de la maintenir. Aussi la longévité diminue-t-elle.
    Cette idée appartient aux représentations sociales de la maladie mises en relief par Claudine Herzlich (« Santé et maladie, analyse d’une représentation sociale, Paris, Mouton, 1969) qui nous rappelle qu’on la trouve aussi chez Rousseau. Louis Antoine lui ajoute une dose d’originalité en la ramenant aux couples ‘intelligence-falsification’ et ‘conscience-naturel’. Nous devons ajouter que dans l’antoinisme comme dans la plupart des religions de guérison, le mot : maladie ne recouvre pas uniquement les maux physiques. Il recouvre les problèmes psychologiques ainsi que toutes sortes d’infortunes. C’est pourquoi Louis Antoine préfère parler d’épreuve.

    source : http://www.regis-dericquebourg.com/2009/03/20/la-therapie-spirituelle-antoiniste/


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  •     Tout ce que j'ai reçu jusqu'à présent pour le plus vrai et assuré, je l'ai appris des sens ou par les sons ; or j'ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs; et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés.
        Mais peut-être qu'encore que les sens nous trompent quelquefois, touchant des choses fort peu sensibles et fort éloignées, il s'en rencontre néanmoins beaucoup d'autres desquelles on ne peut pas raisonnablement douter, quoique nous les connaissions par leur moyen. Par exemple, que je suis ici, assis auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains, et autres choses de cette nature. Et comment est-ce que je pourrais nier que ces mains et ce corps soient à moi, si ce n'est peut-être que je me compare à certains insensés, de qui le cerveau est tellement troublé et offusqué par les noires vapeurs de la bile, qu'ils assurent constamment qu'ils sont des rois, lorsqu'ils sont très pauvres; qu'ils sont vêtus d'or et de pourpre, lorsqu'ils sont tout nus; ou qui s'imaginent être des cruches, ou avoir un corps de verre. Mais quoi : ce sont des fous, et je ne serais pas moins extravagant si je me réglais sur leurs exemples.
        Toutefois j'ai ici à considérer que je suis homme, et par conséquent que j'ai coutume de dormir, et de me représenter en mes songes les mêmes choses, ou quelquefois de moins vraisemblables, que ces insensés lorsqu'ils veillent. Comtien de fois m'est-il arrivé de songer la nuit que j'étais en ce lieu, que j'étais habillé, que j'étais auprès du feu, quoique je fusse tout nu dedans mon lit? Il me semble bien à présent que ce n'est point avec des yeux endormis que je regarde ce papier; que cette tête que je branle n'est point assoupie; que c'est avec dessein et de propos délibéré que j'étends cette main, et que je la sens; ce qui arrive dans le sommeil ne semble point si clair ni si distinct que tout ceci. Mais en y pensant soigneusement, je me ressouviens d'avoir souvent été trompé en dormant par de semblables illusions. Et en m'arrêtant sur cette pensée, je vois si manifestement qu'il n'y a point d'indices certains par où l'on puisse distinguer nettement la veille d'avec le sommeil, que j'en suis tout étoné, et mon étonnement est tel qu il est presque capable de me persuader que je dors.
    Supposons donc maintenant que nous sommes endormis, et que toutes ces particularités, à savoir: que nous ouvrons les yeux, que nous branlons la tête, que nous étendons les mains, et choses semblables, ne sont que de fausses illusions; et pensons que peut-être nos mains, ni tout notre corps ne sont pas tels que nous les voyons. Toutefois il faut au moins avouer que les choses qui nous sont représentées dans le sommeil sont comme des tableaux et des peintures qui ne peuvent être formées qu'à la ressemblance de quelque chose de réel et de véritable ; et qu'ainsi pour le moins ces choses générales, à savoir, des yeux, une tête, des mains, et tout un corps, ne sont pas choses imaginaires, mais vraies et existantes. Car de vrai les peintres, lors même qu'ils s'étudient avec le plus d'artifice à représenter des sirènes et des satyres par des figures bizarres et extraordinaires, ne peuvent toutefois leur donner des formes et des natures entièrement nouvelles, mais ont seulement un certain mélange et composition des membres de divers animaux; ou bien si peut-être leur imagination est assez extravagante pour inventer quelque chose de si nouveau que jamais on n'ait rien vu de semblable, et qu'ainsi leur ouvrage représente une chose purement feinte et absolument fausse, certes à tout le moins les couleurs dont ils les composent doivent-elles être véritables.
        Et par la même raison, encore que ces choses générales, à savoir, un corps, des yeux, une tête, des mains, et autres semblables, pussent être imaginaires, toutefois il faut nécessairement avouer qu'il y en a au moins quelques autres encore plus simples et plus universelles qui sont vraies et existantes, du mélange desquelles, ni plus ni moins que de celui de quelques véritables couleurs, toutes ces images des choses qui résident en notre pensée, soit vraies et réelles, soit feintes et fantastiques, sont formées.
        De ce genre de choses est la nature corporelle en général et son étendue; ensemble la figure des choses étendues, leur quantité ou grandeur, et leur nombre, comme aussi le lieu où elles sont, le temps qui mesure leur durée, et autres semblables. C'est pourquoi peut-être que de là nous ne conclurons pas mal, si nous disons que la physique, l'astronomie, la médecine, et toutes les autres sciences qui dépendent de la considération des choses composées, sont fort douteuses et incertaines; mais que l'arithmétique, la géométrie et les autres sciences de cette nature, qui ne traitent que de choses fort simples et fort générales, sans se mettre beaucoup en peine si elles sont dans la nature, ou si elles n'y sont pas, contiennent quelque chose de certain et d'indubitable ; car, soit que je veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre cinq, et le carré n'aura jamais plus de quatre côtés ; et il ne semble pas possible que des vérités si claires et si apparentes puissent être soupçonnées d'aucune fausseté ou d'incertitude.
    [...]
        Je supposerai donc, non pas que Dieu, qui est très bon et qui est la souveraine source de vérité, mais qu'un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les autres choses extérieures, ne sont rien que des illusions et rêveries dont il s'est servi pour tendre des pièges à ma crédulité. Je me considérerai moi-même comme n'ayant point de mains, point d'yeux, point de chair, point de sang, comme n'ayant aucun sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses; je demeurerai obstinément attaché à cette pensée ; et si par ce moyen il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d'aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement : c'est pourquoi je prendrai garde soigneusement de ne recevoir en ma croyance aucune fausseté, et préparerai si bien mon esprit à toutes les ruses de ce grand trompeur, que, pour puissant et rusé qu'il soit, il ne me pourra jamais rien imposer.
        Mais ce dessein est pénible et laborieux, et une certaine paresse m'entraîne insensiblement dons le train de ma vie ordinaire. Et tout de même qu'un esclave qui jouissait dans le sommeil d'une liberté imaginaire, lorsqu'il commence à soupçonner que sa liberté n'est qu'un songe, craint de se réveiller et conspire avec ses illusions agréables pour en être plus longtemps abusé, ainsi je retombe insensiblement de moi-même dans mes anciennes opinions, et j'appréhende de me réveiller de cet assoupissement, de peur que les veilles laborieuses qui auraient à succéder à la tranquillité de ce repos, au lieu de m'apporter quelque jour et quelque lumière dans la connaissance de la vérité, ne fussent pas suffisantes pour éclaircir toutes les ténèbres des difficultés qui viennent d'être agitées.

        René Descartes, Méditations métaphysiques
        Première méditation, p.66
        source : Gallica


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  •     Le jour ne serait pas sans la nuit, ni la nuit sans le jour, le froid est la condition de la chaleur et la chaleur du froid. Supprimez l'opposition et la lutte, et tout va rentrer dans le silence et l'immobilité, tout va retourner au néant. L'un en tant qu'un n'a rien qu'il puisse vouloir. Pour qu'il veuille et qu'il vive, il faut qu'il se dédouble. De même l'unité ne peut se sentir, mais dans la dualité la sensation est possible. Il faut donc, pour qu'un être soit posé comme réel, qu'il soit opposé à son contraire ; et le degré de l'opposition mesure le degré de la réalisation.

    Emile Boutroux, Le Philosophe allemand Jacob Boehme (1575-1624), p.22


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  • Ce ne sont pas nos sens qui nous trompent, mais c'est notre volonté qui nous trompe par des jugements précipités.  Quand on voit, par exemple de la lumière, il est très certain que l'on voit de la lumière;quand on sent de la chaleur on ne se trompe point de croire que l'on en sent,[...]. Mais on se trompe quand on juge que la chaleur que l'on sent est hors de l'âme qui la sent[...]. Les sens ne nous jetteraient donc point dans l'erreur si nous faisions bon usage de notre liberté, et si nous ne nous servions point de leur rapport pour juger des choses avec trop de précipitation.  Mais parce qu'il est très difficile de s'en empêcher; et que nous y sommes quasi contraints à cause de l'étroite union de notre âme avec notre corps, voici de quelle manière nous nous devons conduire dans leur usage pour ne point tomber dans l'erreur. Nous devons observer exactement cette règle de ne juger jamais par les sens de ce que les choses sont en elles mêmes, mais seulement du rapport qu'elles ont avec notre corps.

    Malebranche

    source : http://www.philagora.net/aide-texte/malebranche-sens-trompent.htm


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  •     "La conscience est la présence de Dieu dans l'homme."

    Swedenborg, Arcana Coelesta


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  • Mode de pensée. - Lorsque l'esprit vient à réfléchir sur soi-même et à contempler ses propres actions, la pensée est la première chose qui se présente à lui, et il y remarque une grande variété de modifications qui lui fournissent différentes idées distinctes.
        Ici, Locke énumère de nouveau la perception et la mémoire, qu'il avait considérées d'abord comme idées simples. Il ajoute différentes variétés de mémoire ou d'imagination la réminiscence qui suppose effort, la contemplation longue et attendrie, la rêverie flottante. Lorsqu'on réfléchit sur les idées qui se présentent d'elles-mêmes et qu'on les enregistre dans sa mémoire, c'est attention. Dans le sommeil, on « songe ». L'extase est « songer les yeux ouverts ». De ces degrés divers de tension ou de détente mentale, Locke conclut que la pensée est l'action et non pas l'essence de l'âme, comme le prétendait Descartes : les essences ne comportent pas le plus et le moins.
        Ici encore, Locke rappelle le plaisir et la douleur et le malaise ou désir, qui est ressenti pour l'absence d'une chose qui donnerait du plaisir si elle était présente. C'est le sentiment de l'insuffisance du présent pour notre bonheur. Le malaise est le seul principe, le seul aiguillon qui excite l'activité et l'industrie humaines. L'amour est la « réflexion » sur le plaisir qu'une chose ou un individu présent ou absent peut produire en nous. La haine est la réflexion contraire.
        Locke n'attache aucune importance à l'association des idées. Hobbes en avait le premier formulé la loi : « La cause de la cohérence ou de la conséquence d'une conception par rapport à une autre est leur première cohérence ou conséquence au temps où elles furent produites par les sens ». Locke y voit la principale cause de l'erreur, et surtout de la sympathie et de l'antipathie, par l'influence des esprits animaux. Elles diffèrent selon l'inclination, l'éducation, l'intérêt ; elles appartiennent moins à la physiologie qu'à la pathologie de l'esprit. Les fondateurs de l'associationnisme se nomment Hume et Hartley.

    Jean Didier - Locke (1911), p.25
    source Gallica


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  •     Il n'y a pas d'idées innées, de notions passivement reçues. Comment formons-nous donc nos idées ? Locke part de la supposition que l'esprit est un table rase, vide de tous caractères, sans aucune idée quelle qu'elle soit. Reste donc que l'expérience soit le fondement de toutes nos connaissances. Les observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles ou sur les opérations intérieures de notre âme, fournissent à notre esprit les matériaux de toutes nos pensées. Nos idées appartiennent toutes à l'expérience, et celle-ci est double : sensation, réflexion. La sensation perçoit les objets externes, les qualités sensibles ; la réflexion saisit les actes de conscience. L'expérience externe sur le corps suscite une perception dans l'âme. L'expérience interne tient à ce que l'âme reçoit en même temps l'impression de l'activité déployée pendant l'élaboration des idées provenant de l'expérience externe.

    Jean Didier, John Locke, 1911, p.12
    source : gallica


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  • Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d’autrui comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe que je donne le nom de conscience.

    Mais à ce mot j’entends s’élever de toutes parts la clameur des prétendus sages : Erreurs de l’enfance, préjugés de l’éducation! s’écrient-ils tous de concert. Il n’y a rien dans l’esprit humain que ce qui s’y introduit par l’expérience, et nous ne jugeons d’aucune chose que sur des idées acquises. Ils font plus : cet accord évident et universel de toutes les nations, ils l’osent rejeter ; et, contre l’éclatante uniformité du jugement des hommes, ils vont chercher dans les ténèbres quelque exemple obscur et connu d’eux seuls ; comme si tous les penchants de la nature étaient anéantis par la dépravation d’un peuple, et que, sitôt qu’il est des monstres, l’espèce ne fui plus rien.

    Jean-Jacques Rousseau, La conscience morale est naturelle, innée et universelle et ses actes sont des sentiments. Critique du relativisme sceptique de Montaigne

    source : http://www.archipope.net/article-12497955.html


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  • 187. Nous ne sentons pas l'objet tel qu'il est; mais seulement l'impression, la nature & la disposition des organes qui la reçoit & les impressions qui l'ont précédées.
    188. Nos sensations sont donc le résultat de tous les effets se font les objets sur nos organes.
    189. De là nous voyons que nos sens ne nous présentent pas les objets tels qu'ils sont; on peut seulement se rapporcher plus ou moins de la connaissance de la nature des objets par un usage & une application combinée & réfléchie de différens sens, mais jamais on ne peut atteinde à leur vérité.

    Aphorismes de M. Mesmer (1785), p.62
    source : gallica


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  •     Le Baal-Shem s'immobilisa, un jour, sur le seuil de certaine Maison de prière, qu'il se refuse à franchir. "Non, je ne puis y pénétrer, dit-il. Tout est plein, ici dedans, tout est comblé de mur à mur et du sol au plafond, de savantes paroles et de prières accumulées. Où donc pourrais-je trouver place ?"
        Et voyant que ceux qui l'accompagnaient le regardaient sans comprendre, il s'expliqua : "De toutes les paroles, dites du bord des lèvres par ceux qui prient comme par ceux qui enseignent, pas une ne monte au ciel. Pas un seul mot ne fut porté ici par un élan du coeur. Aussi tout resta-t-il dans la Maison de prières, qui a fini par en être pleine d'un mur à l'autre et du plancher au plafond."

    Buber, L'Homme au raifort et autres récits hassidiques.
    L'Ecole des Lettres, 1998. p.51.


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  • 24 "L'Eternel est mon lot, dit mon âme, aussi espéré-je en lui."
    25 L'Eternel est bon pour ceux qui mettent leur confiance en lui, pour l'âme qui le recherche.
    26 C'est une bonne chose d'attendre en silence le secours de l'Eternel;
    27 une bonne chose aussi pour l'homme de porter le joug dès sa jeunesse;
    28 de s'asseoir solitaire en se résignant silencieusement, lorsque Dieu le lui impose.
    29 Qu'il incline sa bouche vers la poussière: peut-être est-il quelque espoir.
    30 Qu'il présente la joue à celui qui le frappe et se rassasie d'humiliation
    31 car le Seigneur ne délaisse pas à tout jamais;
    32 mais quand il a frappé, il exerce sa pitié selon l'étendue de sa bonté.

    Hagiographes - Les Lamentations - chap.3, versets 24-32


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  • 18 Quel profit attendre de l'image sculptée par l'artisan? De la statue de fonte, de ces guides mensongers? Comment leur auteur peut-il assez mettre sa confiance en eux pour fabriquer des dieux muets?
    19 Malheur à celui qui dit à un morceau de bois: "Eveille-toi!" à la pierre inerte: "Lève-toi!" Sont-ce là des guides? Vois! L'idole est plaquée d'or et d'argent, mais aucun souffle n'est en elle!
    20 Quant à l'Eternel, il trône dans son saint Palais: que toute la terre fasse silence devant lui!"


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  • 9Et moi, je vous dis: Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira.


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  • 10. Sourate de Jonas (Yûnus)

    [99] Et si ton Seigneur l’avait voulu, tous les hommes peuplant la Terre auraient, sans exception, embrassé Sa foi ! Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants,
    [100]
    alors qu’il n’appartient à nulle âme d’acquérir la foi sans la permission du Seigneur, qui couvrira d’opprobre ceux qui ne veulent pas comprendre?


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  • source : www.methodecoue.com

    Cette méthode tient son nom des travaux du psychologue et pharmacien français Émile Coué de la Châtaigneraie (1857 - 1926). Coué fut un ardent promoteur de la psychothérapie basée sur la suggestion et l'autohypnose.

    La méthode élaborée par Coué se fonde sur l'idée que l'imagination, plus que la volonté, détermine nos actes.

    Coué enseigne que toute idée qui se grave dans notre esprit tend à devenir une réalité dans l'ordre du possible.

    « Si étant malade, nous nous imaginons que la guérison va se produire, celle-ci se produira si elle est possible. S'il elle ne l'est pas, nous obtiendrons le maximum d'améliorations qu'il est possible d'obtenir » aimait-il à répéter inlassablement au cours de ses conférences.

    Il insiste également sur le fait que chaque fois qu'il y a conflit entre l'imagination et la volonté, c'est toujours l'imagination qui l'emporte. Il est possible d'influencer favorablement notre être inconscient par la suggestion, et de cette façon d'améliorer notre état tant physique que moral. L'imagination guidée de façon consciente permet de conditionner notre inconscient, et de faire ainsi pencher la balance du bon côté. Cette conception est en lien direct avec l'effet placebo.

    Émile Coué demandait ainsi à ses patients de répéter à haute voix matin et soir, vingt fois de suite la phrase suivante : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ».

    De son vivant, sa méthode suscita un vif enthousiasme et Coué connut une renommée internationale par les résultats surprenants qu'il parvenait à obtenir au cours de ses séances et les guérisons très nombreuses qu'il suscitait.

    source : wikippedia


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