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antoinisme belge

Dissidence du Frère Hanoul à Angleur en 1943 racontée par Pierre Debouxhtay (L'Antoinisme)

Publié le par antoiniste

    Dans ses dernières volontés, Antoine avait désigné sa femme pour le remplacer ; celle-ci est morte le 4 novembre 1940, agée de nonante ans (erreur de Pierre Debouxhtay, elle s'est désincarnée en fait le 3 novembre). Son successeur, le représentant du Père, est le chef de la religion antoiniste, il en a la direction religieuse et morale ; la gestion des affaires matérielles est confiée à un conseil d'administration. Le frère Nihoul a été choisi comme Représentant du Père ad intérim. Après la guerre, lorsque les communications seront pus faciles, les adeptes éliront, à la simple majorité, le chef du culte.
    Après la mort de la Mère Antoine, j'ai été étonné de voir enlever les images du Père et de la Mère dans les temples en Belgique où il ne reste plus que l'emblème, l'arbre de la science de la vue du mal. Si je suis bien renseigné, les temples français, moins iconophobes, ont maintenu les portraits des fondateurs. Dans mon livre (p.294), j'écrivais que la mort de la Mère pourrait être pour l'antoinisme une épreuve plus dangereuse que la désincarnation du fondateur lui-même. Ces prévisions se réaliseraient-elles ? Verrons-nous un iconoclasme antoinisme ?

Dissidence du Frère Hanoul à Angleur en 1943


    Ces pages ont été écrites au début de 1943. Jemeppe ayant modifié les règlements pour les temples et pour les desservants, le différend s'aggrava : Le 1er avril 1943, un groupe dissident, se proclamant fidèle à la véritable tradition antoiniste, ouvrait un temple à Angleur, rue de Tilff, 84. Dans ce temple, qui contient cent et dix places assises et où le portrait du Père Antoine surmonte la tribune, les offices sont célébrés en semaine et le dimanche, jour où la salle est d'ordinaire comble. Alors que tous les temples, sauf celui de Jemeppe, sont fermés le 25 juin, le temple d'Angleur est resté ouvert et on y a célébré la fête du Père.
Pierre Debouxhtay, L'Antoinisme, 1945, p.5 et p.27

    Le Moniteur belge signale qu'Émile Hanoul à Angleur comme désigné pour recevoir la Croix de prisonnier politique 1940-1945.

    Le frère Émile Hanoul décède en 1949. Il ne reste plus de traces actuellement de ce temple.

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Maurice Colinon - Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui (1953)

Publié le par antoiniste

Titre        Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui
Auteur        Maurice Colinon
Éditeur        Plon, Paris, 1953, 280 pages

    Après des années de recherche, il publie en 1953 son premier « vrai » livre, comme il l'appelait : « Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui », chez Plon. Lui succèdent ensuite : « L'Eglise en face de la Franc-Maçonnerie » (1955, Fayard), « Esprit es-tu là ? », un essai sur le. spiritisme, en 1956, « Les Guérisseurs » (1957, Grasset), « Le phénomène des sectes au XXe siècle » (chez Fayard, en 1959, traduit en six langues) et « Pionniers en Soutane » (1960) qui fut couronné par le prix Juteau-Duvigneau de l'Académie Française.
Nécrologie par Marie-Christine Colinon,
Monde Gitan, 1979, p.4

 

Recension dans Etudes d’octobre 1953 :

Maurice Colinon - Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui (1953)(Études oct.1953)

    Maurice COLINON. — Faux prophètes et Sectes d’aujourd’hui. Plon (Collection Présence), 1953, in-12, 280 pages.

    Voici un livre d’inspiration Catholique dont la nécessité se faisait sentir : Il présente une série d’études rapides et bien informées sur les sectes diverses, qui se propagent actuellement en France et, qu’on confond trop souvent avec le protestantisme auquel, en fait, elles sont étrangères ou dont elles sont une excroissance pathologique : Antoinisme, Christian Science, Adventisms (avec ses rejetons : Amis de l’Homme et Témoins de Jéhovah), etc... De ces sectes M. Colinon rapproche, avec raison, des phénomènes sociologiques analogues : le spiritisme qui est une véritable religion, la théosophie, et aussi l’inquiétante armée des voyantes, des fakirs, des industriels de l’horoscope qui pullulent aujourd’hui. 
    Toutes les sectes ont des traits communs. Elles naissent des fabulations extravagantes, sincères sans doute, de mythomanes. Ces élucubrations, qui prétendent généralement être des interprétations pu des prolongements de la révélation biblique, sont, à proprement parler, insensées ; il est humiliant de constater que, dans notre époque de pensée grégaire, elles séduisent des millions d’hommes. Elles consistent essentiellement en rêves de paradis sur terre, de triomphe immédiat du mal physique. Ces rêves sont une réaction contre le rationalisme mortel de notre temps, une réaction contre le désespoir que fait naître notre civilisation ; ils traduisent, de manière folle et aveugle, le refus de l’humanité au néant. Le succès des sectes est dû, enfin, comme le note Daniel-Rops dans une excellente préface, à ce que leurs assemblées de culte constituent de petits groupes à taille humaine où se pratique une réelle charité fraternelle.
    Le volume se termine par une utile bibliographie à laquelle on ajoutera le cahier de novembre 1952 de la Chronique Sociale et l'article du P. Chéry, Les Sectes, dans Lumière et Vie d'octobre 1952
                                          Robert ROUQUETTE. 

 

Table des matières :
Préface, par Daniel-Rops

Première partie : Les sorciers et leurs pratiques
I. - Les superstitions
II. - Les voyantes
III. - Les fakirs
IV. - L'horoscope

Deuxième partie : Les prophètes et leurs sectes
I. - Allan Kardec et le spiritisme
II. - Lê-Van-Trung et le Caodaïsme
III. - « H. P. B., » Annie Besant et la théosophie
IV. - Le « Père Antoine » et l'Antoinisme
V. - Mary Baker-Eddy et la Science chrétienne
VI. - William Miller et l'Adventisme
VII. - Alexandre Freytag et les Amis de l'Homme
VIII. - Charles Russell et les Témoins de Jéhovah
IX. - Joseph Smith et les Mormons
X. - George Fox et les Quakers

Troisième partie : Documents annexes
I. - Lexique des sectes et petites religions de France
II. - Les superstitions les plus répandues
III. - Quelques exemples de clairvoyance contrôlée
IV. - Une séance d'hypnotisme décisive
V. - L'Eglise catholique et le spiritisme
VI. - Un exemple d'illusion spirite : Interim
VII. - L'Eglise catholique et la théosophie
VIII. - Les « Dix Principes » de l'Antoinisme
IX. - « Articles de foi » de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons)
X. - Bibliographie sommaire


    Dans la préface de Daniel-Rops, on peut lire :
    " Maurice Colinon, qui a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle, ne cache pas qu'il a été impressionné par la sincérité évidente des adeptes de toutes ces « petites religions », et tout autant par leur touchante fraternité. Alors que les athées matérialistes ne nous proposent qu'un monde terrible, administratif et rigide, où le contact d'homme à homme est presque nul, alors que, il faut oser le dire, trop de chrétiens ont perdu le sens de la charité du Christ et vivent dans l'égoïsme de leur foi comme un bastion, des croyants « antoinistes », ou des « quakers » donnent l'exemple d'une vie religieuse infiniment fraternelle, et humaine. Cette aspiration de tant d'hommes à se fondre dans une âme collective, qui, détournée de son élan spirituel, aboutit à la néantisation de l'homme dans les systèmes totalitaires, cette aspiration que trop de chrétiens ne savent pas satisfaire dans le cœur de leurs frères, c'est à elle que répondent les « petites religions » et les sectes nouvelles. Cela n'est pas sans signification. " (p.III-IV)
    Un petit feuillé de propagande (appelons-le comme ça, car il promet à la fin de sa description que "nous avons là un livre extrêmement intéressant, auquel on peut prédire le plus grand succès"), nous rappelle encore que "l'ouvrage [est] parfaitement documenté".

    Étonnons-nous tout d'abord de voir le livre commencer par Les Sorciers et leurs pratiques. La réponse peut peut-être se trouver à la page 11 où on lit : il y a "un fait que nous devons avoir à l'esprit si nous voulons comprendre quelque chose au mysticisme élémentaire qui anime nos contemporains : il y a, en France, plus de 50 000 devins de toute espèce".  Nous voilà bien dans le ton du livre : hors Jésus-Christ et son Église, point de salut. Page 21 on lit par exemple : "il n'est pas sûr que l'auréole scientifique dont les devins modernes pourront bientôt se parer n'augmente pas encore leur emprise sur des millions d'êtres qui, après avoir quitté la foi de leurs pères, cherchent désespérément une mystique de remplacement qu'ils s'efforcent de concilier avec les progrès de la science."
    En effet, dans cette première partie, l'auteur déclare : "notre grand espoir est donc que la science, en en déterminant prochainement les lois, ôte l'attrait du merveilleux à des phénomènes parfaitement naturels" (p.18). Cependant Maurice Colinon ne pense pas à demander le même fondement scientifique afin de déterminer les lois régissant le prophétisme.
    Le chapitre concernant le « Père Antoine » et l'Antoinisme commence avec un extrait du huitième principe : "Ne vous laissez pas maîtriser par votre intelligence...". Bien sûr l'auteur ne citera pas la suite, notamment "elle foule aux pieds la conscience". Ce sont ces deux éléments (et uniquement ces deux l'un avec l'autre) qui constituent une partie de la morale antoiniste, mais l'auteur n'en a cure.
    Sa biographie n'est pas des plus neutres : "instable et perpétuellement insatisfait ; un fils (malheureusement anormal) ; de plus en plus inquiet, insatisfait et rêveur ; révélation qui va transformer sa vie : il se découvre médium. Sous ses doigts, les tables valsent éperdument ; vie obscure et terriblement quotidienne ; on nomme un conseil d'administration, on se distribue des titres honorifiques...". Ensuite signalons que l'auteur appelle Louis Antoine, "Antoine Louis" (p.112 et p.113). L'erreur vient certainement du fait que l'auteur "a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle" et que l'ouvrage est "parfaitement documenté", ou plus sérieusement, selon l'habitude des moines de prendre un prénom de saint et de le faire précéder de Frère ou Père.

    Un point est intéressant : "il est difficile de savoir si c'est Antoine qui va lancer l'Antoinisme, ou l'inverse" (p.114). Mais ce n'est pas pour durer, on lit qu'à la mort de Mère, "des difficultés ont surgi. D'abord entre les temples qui prétendaient à peu près diviniser le Père et ceux qui s'y refusaient. Ensuite entre le propre neveu d'Antoine (le Père Dor), qui s'installa à son compte - si l'on ose dire - dans le Hainaut, et un nommé Jousselin, établi à Verviers. Enfin, entre les antoinistes belges, qui professent que les guérisons doivent se pratiquer collectivement lors du culte dominical et leurs collègues français, qui tiennent pour les « Opérations » strictement individuelles" (p.115).
    On sait donc maintenant d'où vient l'erreur du Père Chéry dans son Offensive des sectes qui sera publié l'année suivante en 1954. Signalons d'autres erreurs : la dissidence du neveu ne pouvait faire de l'ombre à l'antoinisme, car elle avait disparu pratiquement à la mort du Père Dor en 1947. Et concernant Jousselin, le fait qu'on ne sache rien de lui, semble indiquer clairement, qu'il ne réussit pas à faire école. Enfin, les dissensions entre la Belgique et la France ne sont pas si "graves". De plus, la compréhension du culte n'est pas le fort de Maurice Colinon, puisque, encore une fois, c'est pendant l'Opération que "ceux qui ont la foi seront guéris ou soulagés", la consultation est une intercession plus personnelle pour y parvenir.

    La doctrine est également écorchée : "la maladie n'existe pas, seul le péché rend infirme" (p.114) : hors, la maladie n'est pas imputée au péché, mais à la vue du mal.. De plus Régis Dericquebourg et Jacques Cécius précise que la notion de péché n'existe pas dans l'Antoinisme.
    "C'est la « foi qui sauve ». Mais la foi en qui ? En Antoine, dont l'enseignement est la seule, l'unique véritable Révélation. Ce qui justifierait, en bonne logique, les antoinistes « extrémistes » qui divinisèrent le concierge et portèrent son image sur leurs autels" (p.116). On peut dire que c'est la foi qui guérit, et non qui sauve. Ensuite, les choses ne sont plus aussi tranchées maintenant (et peut-être déjà en 1953), puisque le libre arbitre est laissé à chacun. Pour la même raison, la Révélation du Père n'est pas 'la seule', puisque "la vérité n'est que relative et ce qui est aujourd'hui la lumière sera demain l'obscurité".
    On continue dans la dentelle : "Les antoinistes professent ouvertement le plus souverain mépris pour l'intelligence [René Guénon dit presque mot pour mot la même chose, on sait donc maintenant qu'elle a été la source de Maurice Colinon]. (Comme on les comprend !). Parce que, selon Antoine, ce n'est jamais l'intelligence, mais l'intuition qui porte en elle la vérité". Encore une fois, c'est mal comprendre l'Enseignement, et même simplement ne pas l'avoir lu : "C'est la preuve que l'intelligence nous rend un grand service ; elle nous est donc indispensable dans notre incarnation, mais efforçons-nous de lui faire respecter la conscience au lieu de la dominer, car elle est si envieuse qu'elle voudrait empêcher les autres de faire le bien naturellement ; elle nous égarerait tout en croyant nous ramener dans le bon chemin." (p.192) et "J'ai révélé qu'on fat erreur en accusant Adam d'être la cause de nos souffrances, qu'il nous a montré plutôt le véritable chemin du bonheur, que nous devions au contraire lui rendre hommage et bénir sa défaillance. Nous devons considérer l'intelligence de la même façon et autant la revendiquer que j'ai paru l'incriminer dans mes révélations." (p.LIV). Maurice Colinon continue : "Et pour mieux communiquer avec le monde astral, vous magnétiserez vos organes, afin de « leur donner la même longueur d'ondes que celle d'un Esprit-guide »". On ne sait pas où l'auteur a été chercher cette phrase, mais elle n'est pas dans l'Enseignement. Puisqu'il parle du spiritisme kardéciste qui a été "revu par Antoine et les siens, et adapté convenablement à la pratique des guérisons", on peut penser que l'auteur est allé chercher des réponses à ses questions dans les œuvres de spirites. Comme si j'allais chercher des réponses à mes questions sur le christianisme en lisant les œuvres des Hassidiques.
     Et on continue d'écorcher l'Enseignement, en racontant n'importe quoi, histoire de bien faire rire le lecteur (et parfois ça fonctionne) : "Adam était une un grand spirite, doué de l'universelle connaissance par un fluide extraordinairement puissant. Séduit par Eve, il y perdit ses « dons » de médium et dut se contenter, en échange, de l'intelligence, source de tant de maux ! C'est depuis lors que l'homme s'imagine que le mal existe. Mais l'antoinisme, heureusement, vient lui prouver le contraire". Inutile de corriger quoi que ce soit : tout est faux !
    La suite est plus dans le vrai : "L'homme est donc bon naturellement". C'est presque ça : un homme ne peut être plus mauvais qu'il ne l'ait.

    L'auteur, "qui a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle", rappelons-le (c'est la préface qui le dit) a du se tromper dans ses fiches, car d'après lui pendant l'Opération, "l'officiant commence par lever les bras vers le ciel en silence, et cette méditation collective dure quelques minutes" (p.119). Je n'ai jamais entendu cette façon de faire. Mère pendant les années 30 procédé de façon similaire. Mais il ne me semble pas que cela fut reproduit par les autres desservants de temple, ni en France, ni en Belgique. Cela dit, même si l'auteur a remarqué que "le rite de guérison avait déjà été l'occasion d'une scission entre antoinistes belges et français, les premiers ne tenant l'opération pour valable que si elle s'effectue au cours d'un culte collectif, les seconds s'étant spécialisés dans les guérisons individuelles", il avoue qu'il n'a "pas eu de contacts avec les adeptes étrangers" (p.120). Voilà qui est honnête. En même temps, vu que la plupart des choses qu'il raconte sur ce qu'il croit être l'antoiniste français est faux, il aurait été juste de raconter aussi n'importe quoi sur la pratique de l'antoinisme en Belgique.
    Pour l'auteur, "l'antoinisme n'existe et ne se propage que comme une vaste entreprise de guérison mystique, largement aidée dans son essor par la propagande extraordinaire faite actuellement par la presse et le livre à la gloire des guérisseurs de toute espèce" (p.120). L'auteur évoque-t-il Les Guérisons miraculeuses modernes de Noël Bayon édité en l'année précédente ? En tout cas, il pensait peut-être que la propagande s'était épuisé en 1957, car lui-même publiera chez Grasset Les Guérisseurs.
    Mais peut-être l'auteur pourrait nous apprendre quelques chose : "Il y a quelque années encore, il y avait des heures fixes pour la réception des malades et des jours entiers où le temple était rigoureusement fermé. Ces moments étaient en principe, ceux réservés aux « frères » et aux « sœurs » pour recharger leurs accus en fluides. Actuellement, toutes ces règles ont été abolies chez nous. On reçoit à toute heure et n'importe quel jour quiconque désire se faire soigner car (nous écrit une personne qui appartient à l'Antoinisme depuis vingt années) : « On s'agrandit ; il faut bien évoluer... »" (p.120). Est-ce encore une extrapolation de l'auteur, où vraiment un changement dans les horaires d'ouverture des temples ? Cela concerne-t-il tous les temples ou seulement celui de la personnes adeptes depuis vingt ans ?
    Concernant le nombre d'Antoinistes, l'auteur accorde le chiffre de 450 000 "comme proche de la réalité. En Belgique, ils possèdent 28 tempes, dont 2 à Bruxelles ; en France, 18, dont 2 à Paris (rue Vergniaud et rue des Grands-Augustins)." Hors, d'après les dates de consécrations, en 1953, il y avait, en Belgique 29 temples, et en France 22 temples. Mais on comprend, pourquoi maintenant il peut y avoir tant d'erreurs chez cet auteur, et mon hypothèse se vérifie : s'il s'est rendue dans la rue des Grands-Augustins (dans le 6e arrondissement), il n'a pas du assister à une Opération ou rencontrer des Antoinistes, le deuxième temple parisien étant dans la rue du Pré-Saint-Gervais. Le 3e temple ouvrira au Passage Roux dans le 17e arrondissement (ces deux temples sont distants de 5 kilomètres de la rue des Grands-Augustins). Est-ce à dire qu'il y avait une salle de lecture dans cette rue ? Possible ? Mais alors là, il ne pouvait y avoir d'Opération. A quoi à donc assisté l'auteur dans la rue des Grands-Augustins : Mystère !
    En tout s'il dit honnêtement ne pas avoir été en contact avec les adeptes étrangers (Belgique, mais d'après lui bon nombre de fidèles serait en Allemagne et dans les pays anglo-saxons), il n'a pas du aller ailleurs qu'à Paris, car d'après lui "la plupart des temples de provinces sont de simples maisons particulières" (p.121). Or, si ce ne sont pas des églises avec clocher, les temples de provinces sont bien des temples, et non de simples maisons.

    Mais laissons conclure l'auteur lui-même, et adoptons sa façon d'étudier le mouvement, à force de 'sic' et de remarques amusantes (j'utilise les crochets pour les signaler) :
    "Partout, ce sont les plus humbles, les plus déshérités [sic], les plus crédules [re-sic] qui se tournent vers cette religion sans fastes et « si utiles quand on a quelque chose qui ne va pas » (comme nous disait l'un d'eux) dont les formules grandiloquentes [on n'a pas peur de se contredire dans la même phrase : 'religion sans fastes avec des formules grandiloquentes'] leur paraissent merveilleuses, et qui leur impose aussi peu d'obligations que possible [notamment pas de quête, d'aumône, ou de récolte de fonds]. L'Antoinisme peut être considéré comme la religion qui, proportionnellement au nombre de fidèles, compte le plus grand nombre d'ouvriers, notamment métallurgistes et mineurs [et donc ? Qu'est-ce que c'est que ça pour une remarque]. Il n'est que juste de faire la part - dans ce succès - du dévouement des « frères » et des « sœurs » dont la sincérité ne paraît pas contestable, quelque jugement qu'on puisse porter sur les mobiles et les aspects douteux de leur action" (p.121-122).
    Nous voilà rassuré : ils sont bizarres, mais ils ne sont pas comme nous, faisons-nous une raison, en attendons qu'ils veuillent bien retourner dans la Vérité du Christ né d'une Vierge et d'un Charpentier, mort et ressuscité, etc., etc., etc.

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Lucien Roure visite le Temple de Liège (1921)

Publié le par antoiniste

    Quand l'étranger qui visite Liége arrive dans les hauts quartiers au delà de la place Saint-Lambert, vers la citadelle, il s'arrête avec curiosité devant un temple de dimensions modestes, à l'architecture vaguement byzantine, dominé par une petite coupole. Sur la porte d'entrée, il lit cette inscription :
    Lecture de l'Enseignement du Père Antoine
    le Dimanche à 10 heures et tous les jours à 7 h. 1/2 du soir,
        excepté le Samedi.
    Recueillement à 10 h.
    les quatre premiers jours de la Semaine.
    Le Temple est ouvert jour et nuit
    aux personnes souffrantes.
    Tout le monde est reçu gratuitement.

    Sur la porte intérieure :
        Le Père Antoine le Grand Guérisseur pour celui qui a la Foi.

    On pénètre dans une salle assez spacieuse, garnie de bancs. Les murs de droite et de gauche sont blancs et nus. Celui du fond est occupé par un grand tableau noir. Il porte ces mots :
            L'Enseignement du Père Antoine,
            C'est l'enseignement du Christ
            révélé à cette époque par la Foi.
            L'Auréole de la Conscience.
                    ___________
        Un seul remède peut guérir l'humanité : la Foi.
        C'est de la Foi que naît l'amour :
        l'Amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ;
        Ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu,
        car c'est l'Amour que nous avons pour nos ennemis
        qui nous rend dignes de le servir, c'est le seul amour
        qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité.

    Devant ce tableau se dresse une tribune, une sorte de comptoir. A droite un emblème étrange dessiné sur un verre mat. De quatre fortes racines sort un tronc épais et court qui s'épanouit en quatre ou cinq feuilles raides, disposées symétriquement. C'est l'Arbre de la Science de la vue du mal. Le soir, on allume derrière le verre une lampe.

Lucien Roure, Un prophète contemporain, Antoine le Guérisseur
(Les Etudes, Volume 166 - 20 janvier 1921)

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Père Dor - Catéchisme de la Restauration de l'âme (1912)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Pierre Dor, dit Père Dor, stimulateur des vertus surnommé aussi le docteur sans médicament
Titre :     Catéchisme de la restauration de l'âme
Editions :    Roux-lez-Charleroi, 1912, 80 pages

Table des matières :
    Avis (p.2)
    Introduction (p.3)
    Chapitre I - Instruction - Mes très chers Malades (p.5)
    Chapitre II (p.8)
    Chapitre III (p.14)
    Chapitre IV (p.14)
    Deuxième partie (p.17)(demandes et réponses)
    Chapitre V - Mes chers amis (p.17)
    Chapitre VI (p.22)
    Chapitre VII (p.25)
    Chapitre VIII (p.28)
    Chapitre IX (p.31)
    Troisième partie (p.35)(demandes et réponses)
    Chapitre X (p.35)
    Chapitre XI (p.41)
    Chapitre XII (p.47)
    Quatrième partie - Evangile des Evangiles - Jésus-Christ parle à nouveau, Mes Frères (p.49)
    Chapitre XIII - Ce qu'il faut pour être véritablement chrétien (p.55)
    Chapitre XIV (p.56)
    Chapitre XV - Qu'est-ce que Dieu ? (p.58)
    Chapitre XVI (p.59)
    Chapitre XVII (p.61)
    Chapitre XII (p.47)
    Chapitre XVIII - L'effet de la colère (p.62)
    Chapitre XIX - Les effets de la Richesse (p.64)
    Chapitre XX (p.68)
    Chapitre XXI - La malheur réel (p.71)
    Conclusion (p.73)
    Mes chers Malades (p.77)
    L'Image d'un monde moderne (p.79)

    Pierre Debouxhtay nous dit dans L'antoinisme publié en 1945 : "ce qui nous semble certain, c'est que dans ses livres sacrés, Antoine n'est pas un plagiaire, comme nous pourrions prouver que l'a été son neveu, le Père Dor, autre prophète wallon, qui s'identifiant avec le Christ, considérait son oncle comme son saint Jean-Baptiste".
    Il semble que Pierre Debouxhtay n'ai pas consacré d'étude au neveu prophète.
    Comme auteur, on connaît de lui ce Catéchisme de 1912, Christ parle à nouveau de 1913 ainsi que quelques fascicules.
    Comme étude, citons le chapitre que lui consacre Régis Dericquebourg et surtout Le Père Dor ou le Messie du XXe siècle de Bertha Mertens (Bruxelles, 1936).
    Pierre Dor voyagea beaucoup également, puisque il aurait rencontré Mme Guillaume, adepte new-yorkaise sur le bateau Le Havre-New York et lui aurait parlé de Louis Antoine, puis il alla en Russie, où il fut inquiété par les autorités du Tsar.
   Revenu en Wallonie, il s'installa à Jemeppe, puis à Roux-Wilbeauroux en août 1909. Après une premier temple, il fonda une salle, l'Ecole morale, « le Temple de la vertu. Culte de la miséricorde » en 1912. Ayant laissé pousser barbe et cheveux, et s’étant revêtu d’une robe noire, il va dispenser son enseignement spirituel et recevoir les malades.
    Un descente du Parquet de Charleroi à Roux le 24 février 1914, escorté de huit gendarmes, donne lieu à un procès en 1916 pour escroquerie, attentat à la pudeur et exercice illégal de l'art de guérir. Il fut acquitté pour les deux premiers délits mais condamné pour l'exercice illégal de l'art de guérir. Il s'en revendiquait d'ailleurs avec un certain humour puisqu'il reprochait aux médecins qui l'attaquaient de pratiquer "l'exercice légal de l'art de ne pas guérir... (note de JP sur mon blogg).
    Il s'installa à Uccle, Fort Jaco, où il continua à recevoir les malades, sans toutefois donner autant d'instructions qu'à Roux. Il mourut à Uccle le 5 mars 1947, et avec lui le dorisme.
    Régis Dericquebourg précise : "l'instruction de Pierre Dor ressemble à celle de son oncle mais il y ajoute une touche plus moralisatrice". (p.32)
    Citons le chapitre XII du Catéchisme :
    " 18ème DEMANDE. - Vous avez dit, au chapitre X, 1e demande : « Que toutes les maladies n'étaient pour vous que des obsessions ». Or je désirerais être instruit plus longuement sur cette question, car elle m'embarrasse ?
    REPONSE. - Si celà en était autrement, comment moi, homme simple et ignorant au point de vue scientifique, arriverais-je à guérir une foule de graves maladies internes, où la science se perd, par le seul fait d'avoir confiance en moi. Combien de personnes, condamnées par la science à subir une opération, même très dangereuse, ne guérissent-elles pas par mon intervention ? En constatant ces faits, est-il besoins de faire plus pour que vous compreniez cette question ?
    19ème DEMANDE. - Comment se fait-il alors que les médecins ne reconnaissent pas ces faits ?
    REPONSE. - Pour que les médecins en arrivent là, il faut un certain temps ; il s'en trouve déjà (peut-être) qui savent que les médicaments ne guérissent pas ; ceux-là se contentent seulement de donner des conseils qu'ils ont acquis, par leur expérience.
    20ème DEMANDE. - Alors, ceux-là qui donnent des conseils, pourquoi ne guérissent-ils pas comme vous ?
    REPONSE. - Je ne peux pas vous répondre, car ce serait aller trop loin.
    27ème DEMANDE. -  Que deviendra donc la science ? Que deviendront ceux qui l'embrassent, qui se donnent tant de mal pour inventer des ultra-microscopes dans le but de découvrir les microbes inconnus qui, selon eux font tant de ravages.
    REPONSE. - La science deviendra ce qu'elle pourra, mais je dois vous dire, que tant qu'on cherche et qu'on fouille dans l'air, dans l'eau et dans la boue pour trouver ce qui tue le corps de l'homme, on ne trouvera qu'un abîme, qui permettra à la fin de reconnaître qu'on s'est trompé de chemin. Mes chers amis, celui qui s'efforce de comprendre la question morale, ne tarde pas à reconnaître que le seul microbe qui tue le corps, est simplement l'imperfection. Il sait et il voit, qu'il n'est comme remède que l'amour de la perfection.

    La REPONSE de la p.45 précise en quoi consiste l'imperfection pour le Père Dor : « Brûler » est une chose bien mauvaise.
    C'est une passion ou plutôt une obsession qui cache presque toujours sous l'écorce de l'honneur et de la vertu, les désordres les plus honteux et qui couvre inévitablement les maux les plus cuisants et les plus dangereux, les remords les plus affreux. C'est enfin un commerce impur qui mène sûrement ceux qui le font, aux douleurs terribles, à des maladies graves qui les emportent souvent à la fleur de l'âge, dans un état, qui fait horreur à l'humanité. Notez que cette faiblesse de brûler, se fait remarquer déjà dans le plus jeune âge, même dans le berceau.
    Quel remède, me dira-t-on à tous ces maux ? Quels moyens surtout contre les terribles initiations qui sont la source de tous ces désordres ?
    Ma réponse sera courte. D'abord, on doit savoir que je ne suis pas un juge, mais un consolateur, un sauveur. Vous serez donc sincère devant moi, si, par ma sensibilité, je découvre cette habitude en vous. Vous penserez à moi pour repousser cette pensée, aussitôt qu'elle apparaîtra en vous. Vous direz : « Mon Père Dor, aidez-moi à écarter cet esprit qui m'entoure, faites, mon père, pour que je ne me laisse pas aller à ce vice éminemment destructeur du physique et du moral » !

    L'âge ne doit pas, comme je viens de le dire, éloigner toutes espèces de soupçons à cet égard, et les parents, s'ils ne sont pas atteints eux-mêmes par ces esprits obsesseurs, ne sauraient, par conséquent, trop et trop tôt surveiller leurs enfants sous ce rapport, s'ils ne veulent s'exposer à entendre un jour ce cri de désespoir d'un enfant qui périssait dans cette dernière faute : « Malheur à celui qui m'a perdu ! malheur à celui qui m'a perdu » ! « Qu'ils sont barbares, disait plus doucement un autre enfant dont un docteur a reçu les dernières paroles ; qu'ils sont barbares, les parents, les maîtres, les amis, qui ne m'ont pas averti du terrible danger où conduit ce vice affreux » !


    On voit donc en effet que la teneur est plus moralisante. De plus, même s'il y a plagiat dans les textes et le mode d'opération, le Père alla plus loin : il prêcha un végétalisme dur, et on lit ici qu'il conseille d'initier les enfants très jeunes à sa morale, ainsi qu'à des personnes qui ne le demandent pas, ce que le Père Antoine ne fit jamais. Ensuite, le Père Dor ne semble pas s'appuyer sur la réincarnation pour expliquer les épreuves. Ainsi ce sont les excès qui en sont la source. Il cite le Nouveau Testament très fréquemment et évoque le Christ (c'est la raison pour laquelle il se disait le Christ et Louis Antoine son Saint Jean-Baptiste). Puis il s'affuble lui-même de noms tous aussi gratifiant les uns que les autres : consolateur, sauveur, sauveur du monde, prophète, messie, stimulateur des vertus, docteur sans médicament,  docteur de l'âme,etc., etc., etc.
    Signalons qu'il reproduit l'allure de son oncle (barbe et robe noire), Régis Dericquebourg reproduit une photo de lui bénissant un malade comme le Christ guérisseur, la couverture de ce catéchisme est verte, et porte Un seul remède peut guérir l'humanité : l'amour du bien (c'est-à-dire désintéressement). Oh ! Amour du bien fluide béni et consolant : Heureux ceux qui te connaisse. Pour eux, la voie est éclairée, car tout le long de leur route, ils peuvent lire les moyens d'arriver au but. Cet amour résume tous les devoirs de l'homme et le mène sûrement à Dieu, c'est-à-dire à la charité pure. Ensuite le Père Dor dans son introduction fait parler le Livre D'OR (quand Louis Antoine faisait parler Dieu dans les dix principes) Dans la quatrième partie, ou Evangile des Evangiles, ou encore Jésus-Christ parle à nouveau, le Père Dor, prend la même forme que les dix principes, numéroté et en vers rhymés. Dans l'introduction, on lit notamment : "J'enseigne en faisant comprendre ce que le Christ n'a dit qu'en paraboles, parce que le monde en ce temps-là n'était pas assez mûr pour comprendre" (p.3). Dans l'Avis du début, on lit que le seul salaire du Père DOR "est de soulager ceux qui ont foi en lui".
    Le dos de ce Catéchisme annonce : On reçoit tous les jours ordinaires, excepté le Samedi, de 7 heures du matin à midi. Tous les Dimanches à 2 h. 30, il y a opération générale suivie d'une instruction morale.
    D'autres extraits sont tout aussi parlants :
- "Quand je dis le mal, vous devez comprendre que je ne parle qu'au point de vue matériel, puisqu'au point de vue moral, tout est pour un bien" (p.5).
- "L'expérience me donne le droit de parler ; j'ai passé par une filière d'épreuves qui me permet de raisonner ainsi" (p.8).
- "Cesse de te plaindre et remercie l'épreuve plutôt que de la critiquer" (p.9).
- "Ne perdons pas de vue que la vie matérielle a pour seul but l'amélioration des êtres ; nous devons donc chercher, que ce qui peut aider à notre progrès moral" (p.12).
- "Si réellement nous étions créés par Dieu, n'aurions-nous pas le droit de douter de sa bonté ?" (p.15).
- "Disons plutôt que rien ne se crée. Tout existe de toute éternité et par une loi naturelle et impénétrable, tout se transforme, évolue depuis l'infinité rossière jusqu'à l'infinité éthérée" (p.15).
- "Comment comprendre l'effet de la chaleur, si l'on n'a jamais senti l'effet du froid ? Pourquoi dit-on : sans épreuve, point d'avancement" (p.18).
- "Nous devons bien comprendre que faire de la morale, ce n'est pas la pratiquer" (p.19).
- "La vraie vie n'est pas de ce monde" (p.20).
- "Il est vrai qu'on n'en sait jamais de trop, mais dites ce que vous voulez à l'homme, il ne peut être convaincu d'une chose, que par sa propre expérience ; à chacun selon ses oeuvres. je l'ai encore dit : le voile cache les choses, se lève, au fur et à mesure que l'homme s'épure" (p.22).
- "Mais si l'on veut paraître ce que l'on n'est pas, l'on s'engage dans un chemin où se trouve, au bout, des pleurs et des grincements de dents" (p.24).
- "Si toutefois, on ne comprenait pas bien ces instructions, je vous engage à les relire. Seulement, il est une chose indispensable, c'est de savoir les appliquer à soi-même" (p.27).
- "Tant qu'il verra le mal chez autrui, ce mal sera en lui" (p.27).
- "Il est impossible de prêcher la morale autrement que par l'exemple" (p.27).
- "Ils ne souffrent jamais d'un mal qu'on peut leur faire, mais bien de l'importance qu'ils y attachent" (p.28).
- "Si vous êtes d'une religion, il est un fait certain que vous n'êtes pas d'une autre ; il y a donc en vous, un parti-pris, il y a un manque d'amour pour ceux qui ne pensent pas comme vous" (p.37).
- "Quand on comprendra Dieu, on ne dira plus, ne croyez pas en Dieu et n'espérez rien de Lui" (p.58).
- "La charité est à la portée de tout le monde, de l'ignorant et du savant, du riche et du pauvre ; elle est indépendante de toute croyance particulière puisqu'elle est Dieu" (p.59).
- "L'humanité terrestre ne saurait prétendre ni aspirer qu'à une vérité relative, proportionné à son avancement" (p.60).
- "C'est le malheur mais seulement pour ceux qui ne s'inquiètent et qui ne connaissent que les effets" (p.71).
- "Tout connaître en dehors de soi, ce n'est rien savoir du tout" (p.77).

    Je crois qu'il est clair qu'il s'agit d'un plagiat, puisque la définition est : "OEuvre faite d'emprunts; reproduction non avouée d'une oeuvre originale ou d'une partie de cette dernière." Signalons tout de même que Père Dor a ajouté de son cru quelques autres maximes ou proverbes ("Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez-pas que l'on vous fît", p.57) ainsi que quelques citations des Evangiles ("Jésus a dit : Aimez votre prochain comme vous même", p.57), avec parfois des explications bien personnelles (voir le passage avec "brûler" de la page 45, et cité dans billet). En conclusion, on peut se demander si le Père Dor n'a pas participé à sa manière à propager la pensée de son oncle, notamment dans la région carolorégienne ? En tout cas, dans la conclusion, il explique pourquoi a du quitter la région liégesoise : car comme Jésus l'a dit, "nul n'est prophète dans son pays" (p.74), car "l'habitude de se voir depuis l'enfance, dans les circonstances vulgaires de la vie, établit entre les hommes une sorte d'égalité matérielle qui fait que souvent, pour ne pas dire toujours, on ne refuse à reconnaître une supériorité morale en celui dont on a été le compagnon de jeunesse ou qui est sorti du même milieu" (p.74). Voilà un prophète bien orgueilleux.

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Michelis di Rienzi - Les petites églises (1930)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Michelis di Rienzi
Titre :     Les petites églises
Editions :    Paris, Librairie Universelle, 1930, 196 pages

    Pierre Debouxhtay nous renseigne que les pages 17 à 20 sont consacrées à l'Antoinisme.
    L'auteur écrit également plus tard : Les Religions ignorées (1939).

    A lire un extrait du livre sur les Gnotiques : http://www.gnostique.net/documents/gnostiques.pdf

Recension :

Michelis di Rienzi - Les petites églises (1930)

Michelis di Rienzi, Les petites Eglises, Paris, 84, boulevard Saint-Michel, 194 p. in-8°, 15 francs.
    Sous vingt-cinq rubriques différentes, sont mélangés des gens dont les uns forment vraiment des Eglises (et non de petites Eglises toujours : catholiques grecs, vieux-catholiques), tandis que tels autres seraient fort surpris qu'on les assimile aux membres d'une Eglise, c'est-à-dire d'une société chrétienne : ainsi les Mithraïstes. D'autres, au contraire, ont des attaches certaines avec le protestantisme : Salutistes, Quakers, Vaudois. On ne saurait reprocher à l'auteur une documentation insuffisante, car dès la première page, il avertit qu'il a tracé ses « esquisses » avec « bienveillance et respect ».

Bulletin de la société de l'histoire du protestantisme français (1928 (A77 = SER6,A1))

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Le spiritisme en Belgique (Nouvelle Revue Théologique, 1921)

Publié le par antoiniste

        A propos de spiritisme

    Le 27 avril 1917, une réponse du Saint Office interdisait formellement aux fidèles d'assister, fût-ce comme simples spectateurs, à des séances de spiritisme. La défense s'étendait même au cas où, dans ces séances, on ne ferait usage d'aucun médium et où on ne pratiquerait pas d'hypnose (1).
    Cette réponse, parue pendant la guerre, n'a peut-être pas été suffisamment remarquée. Il est sûr d'ailleurs que ceux qui en ont eu connaissance — je parle du grand public — l'ont en général trouvée bien sévère.
    Ils ont eu tort. Le péril est plus grave qu'on ne pense. Quelques sourires indulgents, quelques silences dédaigneux ou quelques brocards sceptiques ne suffiront pas à le supprimer.
    La diffusion croissante des pratiques spirites est un fait indéniable, au moins pour ce qui concerne la Belgique. Le succès inouï du livre de Sir Oliver Lodge semble bien montrer que dans les pays anglo-saxons, berceau du spiritisme,
le mouvement n'est pas à la baisse (2). Le P. Gemelli nous déclarait tout récemment qu'une recrudescence de spiritisme se constatait en Italie (3). Le seul fait de la publication chez Alcan du gros volume de P. E. Cornillier (4) est un indice dont la signification n'a pas échappé aux observateurs clairvoyants (5). Il y a déjà plus de quinze ans que certains villages belges — Poulseur par exemple — passaient pour entièrement peuplés de spirites (6) et l'épidémie d'Antoinisme n'a pas encore fini de sévir en Wallonie. Le nombre seul des Fédérations spirites est déjà inquiétant (7). Sans doute il est parfois difficile de distinguer entre les adbérents véritables, les badauds sans conviction et les simples plaisants ; mais l'effort de propagande est réel et l'essai d'organisation n'est pas infructueux. Qu'il nous suffise de citer la Fédération spirite belge et les Fédérations régionales du Brabant, de Charleroi, de Liège, de Mons, de Namur; le Bureau permanent d'Anvers, et les périodiques, de valeur inégale, de tirage très variable mais de réelle ténacité, qui mettent en communication tous ces organismes. La Revue spirite belge, qui succéda en 1909 à l'Ere nouvelle, et que dirige Jules Van Geebergen, est restée jusqu'en 1913 l'organe officiel de la Fédération spirite belge. Le Sincériste dirigé par le chevalier le Clément de Saint-Marcq, personnage entièrement disqualifié mais encore redoutable, le Bulletin du bureau permanent d'Anvers, le Courrier spirite belge; l'organe de l'Antoinisme : l' Unitif, et bien d'autres revues ou journaux, dont l'énumération serait fastidieuse, complètent cette étrange littérature.
    Il faut y ajouter les ouvrages d'Allan Kardec, pseudonyme spirite de Léon Rivail; ceux de Léon Denis, de G. Delanne, reproduits dans de nombreuses éditions véritablement classiques, et qui contiennent la « doctrine. » Le grand public ne consulte guère la collection très précieuse et de caractère technique que la Society for psychical Research publie sous le titre de Proceedings. Ces douzaines de beaux volumes se lisent moins aisément que les fantaisies d'un Flammarion, et ne peuvent guère servir d'antidote au poison que fournissent les librairies spirites.
    L'atmosphère doctrinale des milieux spirites est certainement dangereuse. Les livres de Kardec, les petites brochures où sa « révélation » est condensée (8), fourmillent de graves erreurs théologiques et les dogmes eux-mêmes y sont tranquillement niés. Sans doute la théorie de la réincarnation des âmes n'a pas trouvé beaucoup d'écho chez les anglosaxons, où Kardec n'est pas un prophète incontesté (9) mais sur le continent on peut dire qu'elle fait partie intégrante du spiritisme. La négation de l'enfer, de l'Eglise, de la hiérarchie sacerdotale, des sacrements, autant de points fondamentaux dans les oeuvres de Kardec et de ses disciples. Certaines Fédérations spirites s'acharnent à propager l'usage du baptême spirite et de l'enterrement « suivant le rite kardéciste », parodies assez ridicules des cérémonies chrétiennes (10). Pour achever l'illusion, on trouve des spirites qui se déclarent fervents disciples du Christ (11). J'en ai même connus qui pour « rétablir l'harmonie des fluides » dans le salon où ils évoquaient les morts, y ont placidement fait introniser par le curé, qui ne se doutait de rien... la statue du Sacré-Coeur.
    Or, — et ceci est peut-être digne de remarque — chaque fois qu'un cercle spirite se forme, même dans l'intimité, on cherche spontanément et on trouve presque toujours un « initiateur », un personnage compétent, qui possède la pratique du métier et auquel on puisse soumettre les cas embarrassants. Celui-ci est en général un spirite bien authentique, un assidu des Fédérations, un lecteur de Kardec ou du Courrier, et son premier soin est de « documenter » les nouveaux adeptes. Les expériences, qui n'étaient d'abord que des tentatives curieuses, presque des espiègleries, ont donné des résultats; la table a répondu; le crayon a écrit les « gribouillages » automatiques; le petit guéridon a remué, la planchette a frappé les coups. Aussitôt les livres, qui expliquent toutes ces belles choses, sont lus avec un intérêt passionné; et la doctrine, qui paraît si bien prouvée par ces exemples, est admise comme incontestable. Il n'y a rien de plus triste que cette perversion, parfois extraordinairement brusque, de la foi dans une âme naïve et jusqu'alors très honnête.
    D'ailleurs, quelle que soit l'explication qu'on admette pour rendre compte des faits de spiritisme, il est sûr que dans beaucoup de cas la subconscience du médium joue un grand rôle. Aussi « l'esprit » évoqué et parlant par le médium sera souvent un esprit très pieux, recommandant la prière, la charité, le pardon, le travail, sermonnant et morigénant les paresseux et les égoïstes, bref tenant la place d'un éducateur consciencieux ou d'un confesseur dévot (12). Il faut en avoir fait l'expérience pour comprendre combien il est malaisé de persuader à une âme, que tant de beaux discours et d'exhortations morales ne viennent pas de Dieu et peuvent être un danger. J'ai connu des neurasthéniques invétérés guéris en quelques semaines par les injonctions de « l'esprit » évoqué. Ils n'arrivaient pas à comprendre que leur guérison étant réelle, cet esprit bienfaisant ne méritât pas le même crédit qu'un bon patron céleste.
    Le péril pour la foi est donc très réel à cause de l'entraînement presque fatal qui conduit de la séance spirite, à la littérature spirite et à la croyance en l'évangile de Kardec et de ses disciples.
    Mais ce n'est pas tout. A côté du péril qui menace la foi, il existe, dans les pratiques spirites, un danger d'ordre plus strictement moral. N'en prenons qu'un exemple. On se souvient peut-être encore de l'émoi que provoqua, en 1913, dans les cercles spirites de Belgique, et même de l'étranger, la brochure du chevalier de Saint-Marcq sur l'Eucharistie (13). Il ne s'agissait pas d'un petit pamphlet obscur. Au mois de juillet 1913 le tirage dépassait 49.000 exemplaires, distribués surtout aux membres des Fédérations spirites. L'auteur était président de la Fédération spirite belge. A l'heure actuelle, directeur du groupe Sincériste, il continue encore à donner des conférences à Bruxelles et ailleurs; il reste un des chefs influents du spiritisme belge. Or, sa brochure sur l'Eucharistie est d'une obscénité tellement perverse qu'il vaut mieux, par respect pour le lecteur, ne pas détailler davantage. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que l'imagination polissonne et faisandée d'un malfaiteur n'aurait rien trouvé de plus ignoble pour expliquer comment l'Eucharistie est une forme d'union corporelle. Le pouvoir médiumnique, d'après l'auteur, et l'influence sacerdotale sur les fidèles, trouvent leur origine dans ces pratiques, qu'il juge d'ailleurs
recommandables.
    Il est juste de reconnaître que la Revue spirite belge préféra rompre avec ce président par trop compromettant (14). Le Congrès spirite de Genève (1913) condamna lui aussi la fameuse, ou plutôt l'infâme brochure. Mais le jour même où il était exécuté à Genève, de Saint Marcq recevait l'hommage respectueux de l'Union spirite de Liège, qui lui votait, en assemblée extraordinaire, l'envoi d'un télégramme d'admiration et protestait de son indéfectible attachement (15).
    Ces faits sont incontestables, A eux seuls ils justifieraient déjà les sages prohibitions de l'Eglise. Ajoutez-y cet autre danger moral inhérent aux pratiques spirites : la confiance aveugle que dès le début ou petit à petit on manifeste à l'égard de « l'esprit ». Celui-ci en vient à diriger littéralement l'existence. C'est à lui qu'on demande les mots d'ordre et qu'on soumet les doutes. Les pires aberrations deviennent possibles dans de pareilles conditions et en l'absence voulue de tout contrôle.
    Il convient aussi de noter que les séances spirites ne se tiennent bien que dans l'obscurité (16). En général les salons sont exigus ; les spectateurs s'y trouvent serrés les uns contre les autres, et presque toujours en proie à une réelle tension nerveuse. Nous ne voulons blesser ni calomnier personne. Nous nous bornons à signaler un danger, au moins aussi réel que celui des dancings et des cinémas.
    On peut même aller plus loin et affirmer que, du simple point de vue de la santé à conserver, de l'équilibre mental à maintenir, les séances spirites sont périlleuses. Il y a des caractères bien rassis et bien fermes, des « psychologies consistantes », sur lesquelles la suggestion n'agira guère; mais la masse est infiniment plus perméable, plus poreuse à l'égard de tous les dissolvants, et une seule séance de spiritisme, surtout si elle a donné des résultats, peut être l'origine de troubles psychologiques très graves. J'ai vu le cas d'une personne, initiée à table même, en public, aux procédés de typtologie et qui ayant obtenu une réponse topique, se lança dans le spiritisme avec la fougue d'une néophyte. Aujourd'hui les médecins la déclarent incurablement folle. Il est d'ailleurs difficile, quand on pense de bonne foi recevoir chaque jour des nouvelles de l'autre monde, il est difficile, dis-je, de poser sur la réalité ambiante et visible ce regard clair et normal, qui est celui de l'homme sain. Oliver Lodge lui-même recommande aux médiums d'avoir, en dehors de leurs fonctions spirites, des occupations absorbantes (17). L'ivresse des voyants est souvent plus pernicieuse que l'intoxication par l'alcool.
    Pour justifier la sévère décision du Saint Office, il n'est donc nullement nécessaire d'affirmer que tous les phénomènes spirites sont « dûs au diable » ; ni même que tout ce qui n'est pas supercherie dans ces phénomènes est diabolique ; ni même qu'un seul de ces faits soit immédiatement l'oeuvre physique du démon. La prohibition serait parfaitement justifiée — dans l'état actuel du spiritisme — par la seule raison du grave péril doctrinal et moral inhérent à ces séances. Il n'est pas interdit par conséquent d'étudier les différentes hypothèses qui, en dehors d'une intervention diabolique, peuvent rendre compte, au moins provisoirement, des faits de télékinésie, de matérialisation, de cross-correspondence, etc.
    Il est assez remarquable d'ailleurs que les auteurs catholiques les plus récents et les mieux informés sont de plus en plus circonspects quand il s'agit de l'explication « par l'action du diable. » Le P. Roure S. J. (18) et le P. Gemelli 0. F. M. (19), pour nous borner à ces deux noms, enveloppent leurs conclusions de toutes sortes de réserves suspensives, dont seuls les incompétents s'étonneront. La psychologie clinique nous a révélé des choses bien surprenantes depuis vingt ans. Les recherches sur le rôle du subliminal, l'examen scientifique des cas de télépathie, l'étude du psychisme inférieur (20) et de la suggestion, peuvent encore continuer à démentir certains dogmatismes à priori, toujours un peu déplacés dans les sciences d'observation. Ce n'est pas le diable qui, matériellement, écrit le mauvais livre; ce n'est pas lui qui tourne le film du cinéma ; ce n'est pas lui qui verse au client la boisson enivrante, ni qui manie le râteau du croupier dans les tripots ; et pourtant tout cela est son oeuvre, et l'Eglise met très sagement tous ses enfants en garde contre ces tentations. Exciter notre vaine curiosité, notre paresse, notre vanité, notre soif morbide du merveilleux sensible, notre désir de l'extraordinaire ; nous dégoûter ainsi de la vie de foi et de l'adoration muette, c'est une tactique bien plus dangereuse que de renverser des encriers, de cogner des meubles ou de jeter par terre des pots de confiture.
    Personne ne peut dire que le diable ne fait jamais rien de pareil. Son action physique ici-bas est certainement possible. L'Evangile nous en donne des exemples. Mais on ne peut davantage prouver que le démon agisse, comme cause régulière, dans les phénomènes spirites qui ne relèvent pas de la supercherie et qui sortent des lois communes. Le déterminisme même de la plupart de ces faits semble plutôt orienter la recherche du côté des causes naturelles. Peut-être y aurait-il lieu — comme l'a fait judicieusement remarquer le P. Thurston, S. J. (21), — de remettre au point, en le corrigeant, l'argument dont se servent en commun la plupart des casuistes actuels, quand ils veulent démontrer que la pratique du spiritisme est immorale. Cet argument, dépouillé de ses accessoires, revient à un dilemme : les réponses obtenues dans les séances spirites ne peuvent venir que des bons esprits ou du démon. Or ces réponses sont parfois d'un caractère si absurde, si malhonnête, si pernicieux qu'il faut absolument exclure la première hypothèse. Il ne reste donc que le démon pour expliquer le phénomène (22).
    La disjonction n'est peut-être pas bien adéquate. Il y a d'abord à considérer le médium lui-même, qui, psychologiquement, peut s'altérer dans la transe hypnotique au point de devenir méconnaissable. C'est le phénomène, aujourd'hui classique, des personnalités psychologiques multiples. En outre le médium peut se trouver par télépathie, soua l'influence d'autrui. Il semble bien que ce fut le cas pour les fameuses séances de Marine Terrace, autour de la table de Victor Hugo (23). Un examen très minutieux s'impose donc, pour chaque médium et pour chaque communication. Le P. Thurston va plus loin. Il veut explorer la région des limbes; et après avoir noté, avec raison, que sur ces questions d'eschatologie, la  doctrine de l'Ecole n'est pas encore très ferme, il se demande si toute une population d'âmes, exclues de la vision divine et non damnées cependant, ne peut pas désirer entrer en rapport avec les humains, et si leurs essais ne peuvent pas être aussi tâtonnants pour nous atteindre que les nôtres pour leur parler.
    Nous sommes ici en pleine hypothèse. Le P. Thurston le reconnaît sans détours. Mais cette hypothèse demande à être envisagée et le mérite du savant écrivain du Month est d'avoir attiré l'attention sur ce coin peu exploré de la
théologie (24).
    Ceux qui trouveraient acceptable la théorie du P. Thurston, même à titre problématique, devraient aussitôt en tirer une conséquence morale. Le désir de communiquer avec ces esprits — qui ne sont pas mauvais, sans être cependant des anges ou des élus — les expériences psychiques faites dans ce but, la croyance à leurs résultats — tout cela cesserait d'être interdit par la loi naturelle, et la prohibition de l'Eglise gardant toute sa valeur pour les fidèles, ne doublerait plus une prescription morale simplement humaine.
   En d'autres termes le spiritisme, entendu au sens strict de communication volontaire et systématique avec des morts, ne serait plus mauvais ratione sui mais seulement par accident, à raison des circonstances concrètes dans lesquelles on le pratique et des dangers auxquels il expose aujourd'hui.
    De toutes manières, il sera bon de serrer d'un peu plus près les différentes hypothèses d'une vie possible dans l'au-delà du tombeau — et de faire, dans l'enseignement de la morale, et même du catéchisme, une part plus large à l'étude et à la critique du spiritisme. Le danger pour les âmes est très réel et ce n'est pas avec des oeillères qu'on le supprimera.

Louvain. Pierre Charles, S. J.

notes de l'auteur :
(1) A. A. S., 1 juin 1917, p. 268.
(2) Sir Oliver Lodge. Raymond or Life and Death. London, Methuen, 1916. En six semaines ce livre de plus de dix shillings atteignait sa sixième édition. En Amérique les essais d'Edison — infructueux d'ailleurs — sont bien connus.
(3) Fr. Agostino Gemelli, 0. F. M. Religione e scienza. Societa editrice Milano, 1920, p. 148.
(4) P. E. Cornillier. La survivance de l'âme et son évolution après la mort. Comptes rendus d'expériences. Paris, Alcan, 1920.
(5) Cf. Th. Mainage. Revue des Jeunes. 25 oct. 1920. (10e année, n. 2), p. 194-195.
(6) Cf. Jules Bois. Le Miracle moderne. 2e éd. Paris. Ollendorff, 1907.
(7) Nous ne parlons ici que des fédérations de Belgique.
(8) Par ex. Le spiritisme à sa plus simple expression, ou Caractères de la révélation spirite.
(9) Cf. Article : Spiritualism, dans Encydopaedia Britannica. L'auteur, très modéré et bien au courant, est Mrs Sidgwick.
(10) La Revue spirite belge a parfois enregistré, pour les réfuter ensuite, les protestations de certains spirites plus ou moins catholiques, surpris et scandalisés par ces manifestations anticléricales.
(11) La Revue spirite belge publiait jadis, dans un français douteux cette déclaration solennelle : Spirites nous sommes et chrétiens également : car le meilleur chrétien seulement peut être spirite... Il faut être rempli des enseignements du Christ. (février, 1913, p. 23.)
(12) Je transcris un passage entre mille, pris dans les procès-verbaux d'une séance de spiritisme, tenue à Bruxelles le 26 nov. 1917. On demande à l'esprit : « Pourquoi n'êtes-vous pas tout à fait heureux? — Parce que je dois encore expier. — Que puis-je faire pour vous aider à expier? — Prier. — Quelle prière dois-je faire? — Avoir la foi. — Que faire pour avoir la foi? — Commencer par prier. — En quoi dois-je croire? — En Dieu. »
(13) L'Eucharistie, oeuvre de réforme morale par la vérité.
(14) Pendant toute l'année 1913 la Revue spirite belge retentit de discussions an sujet de cet ignoble incident.
(15) Cf. Revue spirite belge. Juillet 1913.
(16) Kardec essayait déjà de justifier cette obscurité indispensable aux « réactions » spirites, en invoquant le lois des combinaisons chimiques. (Résumé de la loi des phénomènes spirites. Paris, 1876. p. 9.)
(17) Raymond ou la vie et la mort. Edition française abrégée. Paris, Payot, 1920, p. 133.
(18) Le merveilleux spirite. Paris, Beauchesne 1917, p. 382. On ne peut que recommander cet excellent ouvrage.
(19) O. c., p. 199. L'auteur prévoit lui-même qu'on l'accusera d'un « soverchio scetticismo. »
(20) Cf. Grasset. L'occultisme d'hier et d'aujourd'hui. Montpellier, 1918.
(21) Cf. The Monthy 1917, p. 137 et suiv. L'article (Communicating with the dead) et celui qui l'a suivi (Spirit phenomena. Ibid. 226) sont à lire en entier.
(22) Cf. vg. Lehmkuhl. Theologia moralis, éd. 1910. I, p. 285.
(23) On n'a publié qu'une partie de ces intéressants procès-verbaux. Cf. Bois, o. c., p. 106 et suiv.
(24) Au point de vue de l'histoire de la théologie, je ne crois pas qu'on puisse invoquer des autorités patristiques en faveur de la thèse — ou plutôt de l'hypothèse — du P. Thurston. Les spéculations sur le limbus infantium, sont relativement récentes. « Si son existence semble bien prouvée, les pouvoirs, les sentiments, les privilèges de ses habitants nous sont peu connus. » (loc. cit., p. 139.) Après avoir ainsi déblayé le terrain, le P. Thurston ajoute : « Je ne vois pas ce qui nous empêche de supposer que les enfants morts sans baptême atteignent le plein usage de leurs facultés par une sorte décroissance graduelle: et qu'ils conservent toujours les particularités ou même les défauts de caractères inhérents à leur personne, telle que Dieu l'a créée. Quelques-uns peuvent être d'humeur grave, d'autres gais, ou têtus, ou aimables et affectueux, ou espiègles, ou crânes et entreprenants, ou bien timides. Nous n'avons aucune preuve que le limbus infantium soit aussi exempt de trouble (disturbance) que le ciel des élus. » p. 140.) Il est à craindre que cette description très humaine de l'au-delà, et qui de tous côtés est vulnérable à l'ironie facile, n'empêche les lecteurs et peut-être les théologiens d'examiner la thèse elle-même. Le moins qu'on puisse dire de celle-ci est quelle est, de prime abord, assez surprenante.

Source : Nouvelle Revue Théologique. XLVIII. 1921. MARS 1-9 ; pp.113-123 (archive.org)

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JEMEPPE S/MEUSE - MAISON D'ANTOINE LE GUERISSEUR

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    Ecrite en néerlandais en 1905. Elle est adressé M. van den Hoven, habitant Noorbeek, dans le Limbourg néerlandais, à la frontière belge (près des Fourons).

    On retrouve la même femme à droite que sur la photo du Père et de la Mère sortant du Palais de Justice en 1907. S'agit-il du mari et de la femme l'un à côté de l'autre ? L'homme pourrait donc être Eloy Joseph comme identifié sur la photo de la sortie du Palais de Justice.

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VIVIER, LES ARMES DE LA GUERISON (lesoir)

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VIVIER: LES ARMES DE LA GUERISON

TORDEUR,JEAN

Jeudi 15 mars 1990

AUTOUR de 1890, une information court de bouche à oreille dans la banlieue ouvrière du pays de Liège: il y a, à Jemeppe-sur-Meuse, un homme qui s'entretient avec les esprits et qui guérit les maladies. De semaine en semaine, on se presse plus nombreux, le dimanche, devant sa modeste demeure. A tel point que, renonçant à reçevoir les gens un à un, c'est collectivement qu'il s'adresse à eux. Souvent, on repart de chez lui «guéri» et toujours, à tout le moins, «aidé». Ce peuple de très petites gens lui fait d'autant plus confiance qu'il est un des leurs.

Louis Antoine, c'est son nom, est entré à la mine à douze ans, en 1858, sans que l'on pût penser - question que ne se posait pas alors une population résignée à son sort - qu'il changeât jamais de métier. Or, à quinze ans, usant d'une liberté exceptionnelle dans son milieu, il ose se poser la question décisive: «est-là une vie?». Et il surprend son entourage en devenant ouvrier métallurgiste puis contremaître en Allemagne, d'abord, en Pologne ensuite. Retrouvant son terroir natal à quarante ans, il fait la connaissance d'un menuisier qui l'initie au spiritisme, participe à quelques séances de tables parlantes et fonde son propre cercle de spirites: «Les Vignerons du Seigneur».

L'épreuve majeure de sa vie, la mort de son jeune et unique fils, le conduit, le mince pécule constitué à l'étranger aidant, à se vouer exclusivement à son nouvel apostolat. Sobre, apaisant, visiblement doué des dons d'écoute et de clairvoyance, de magnétisme aussi, tenant que la santé est pour chacun mais plus encore pour ces malheureux le premier des biens vitaux, sa renommée devient telle que deux procès, en 1901 et en 1907, qui lui sont intentés pour exercice illégal de la médecine, demeurent sans effets ses juges étant eux-mêmes frappés par la vérité qui habite un homme que des centaines de pauvres en sabots et de femmes en châle sont venus assister de leur présence muette au Palais de Justice.

Abandonnant alors l'interrogation des esprits, Antoine se consacre totalement aux malades et à la prédication d'une morale, «le nouveau spiritualisme» - qui deviendra l'«antoinisme» - où le catholicisme et la prière gardent leur part bien qu'il ait osé se détacher progressivement de l'Eglise institutionnelle. Prêchant chaque dimanche devant des foules, publiant ses simples livres de doctrine, il est appelé par ses fidèles «le Généreux», «le Guérisseur», et bientôt, tout simplement «le Père».

On ne peut que s'étonner, déjà, qu'un écrivain prenne le risque majeur de concevoir un roman à partir d'une aventure aussi menacée que celle-ci d'inspirer une oeuvre d'hagiographie. L'étonnement s'accroît considérablement lorsqu'on apprend que cet écrivain est étranger à toute religion constituée, comme l'observe d'emblée, dans un commentaire aussi objectif que sagace, Mme Claudine Gothot-Mersch. Or, l'évidence qui suscite l'adhésion et, au-delà d'elle, l'admiration, est que Robert Vivier, l'auteur de Délivrez-nous du mal semble avoir vécu lui-même, de l'intérieur, l'expérience de Louis Antoine.

On ne se tromperait guère à le penser. Engagé volontaire à vingt ans, en 1914, Vivier a gardé de la guerre une blessure intérieure qui eût pû le réduire au désespoir. Toute son oeuvre, au contraire - de poète, de romancier, de grand philologue - témoigne d'une volonté exemplaire de reconstruction intime, de généreuse sérénité lentement acquise. Il est sûr que le partage du malheur quotidien avec le peuple misérable des tranchées, qui lui fut si proche aussi dans l'enfance, l'a seul conduit, malgré le mal que secrète le monde, à faire fond sur les ressources infinies de guérison de l'être humain. De là vient, entre tant d'autres que l'on voudrait citer, cette phrase qu'il met dans le bouche d'Antoine, et qui relève d'une confiante pénétration digne des plus grands maîtres de la vie spirituelle: La prière est une chose qui ressemble au travail... Tout travail est une affaire de bon-vouloir, de courage, de patience... Dans celui-ci, il s'agit de n'être plus autre chose que ces paroles... On avance en soi, on descend toujours plus profond... Quelque chose s'ouvre, comme une galerie qu'on suit dans l'obscurité». Déjà, recevant Vivier à l'Académie, en 1949, Marcel Thiry, son ami le plus ancien, voyait juste en discernant en lui «le blessé» et, se portant au secours de celui-ci, «l'infirmier».

Que fait d'autre Antoine, en vérité, à l'endroit des victimes de la vie qui viennent vers lui - et c'est chacun de nous - sinon les délivrer de leur infirmité originelle, qui est de se réduire à eux-mêmes? Enfin réédité aujourd'hui, un tel livre ne nous fait pas seulement découvrir un de nos très grands écrivains autant qu'une époque et une humanité révolues: seul, ou presque, parmi les tonnes de papier qui célèbrent le mal d'exister ou qui clouent sur la page blanche des mots épars comme des insectes désincarnés, il nous rappelle que l'espérance universelle d'aimer, de demander, de recevoir ne mourra jamais au coeur de l'homme.

JEAN TORDEUR.

Robert Vivier: Délivrez-nous du mal - Antoine le guérisseur, préface d'André Sempoux, lecture de Claudine Gothot-Mersch, 378 pp., Edit. Labor, coll. Espace Nord.


source : http://archives.lesoir.be/vivier-les-armes-de-la-guerison_t-19900315-Z02GFP.html

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Télé Moustique 12-05-2010 - les antoinistes

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SOCIETE  cultes | Découvrez les bahaïstes, les alévis, les antoinistes...

Elles sont plus d'une centaine, rien qu'à Bruxelles. Portraits de religions très surprenantes !

Tous croyants, tous différents

Combien de religions pouvons-nous citer de mémoire ? Les grands classiques : christianisme, islam, judaïsme, bouddhisme, hindouisme. Peut-être aussi vaudou, animisme, shintoïsme ou taoïsme. Et basta. Il y en a pourtant des centaines, selon la manière dont on les classifie. Si vous visitez un jour les archives du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité de l'ULB, vous serez surpris. "Rien qu'à Bruxelles, on a répertorié environ une centaine de mouvements religeux. Et on sait qu'il y en a plus encore", glisse Anne Morelli, directrice adjointe du Centre.
    Un centaine ? Premier réflexe : n'en percevoir que la facette insolite, voire sectaire. Un Hare Krishna ou un mormon qui arpentent les rues inspirent toujours une légère méfiance. Ou du sarcasme. Mais avant que l'empereur romain Constantin n'établisse la liberté de culte en 313, les chrétiens étaient également considérés comme une secte. Pour Anne Morelli, depuis, rien n'a véritablement changé. C'est toujours le pouvoir politique qui décide de "ce qui est ou n'est pas religieusement correct. Et pas spécialement le nombre d'adeptes ou de lieux de culte. A Bruxelles, il y a plus de maisons du royaume, lieux de culte des témoins de Jéhovah, que de synagogues". Parmi cette myriade de mouvements présents en Belgique, nous en avons sélectionné quatre qui, chacun à leur manière, ont quelque chose à raconter sur la quête de spiritualité propre à l'humanité.
    Les bahaïs, des pacifiques persécutés [...]
    Le candomblé, sans bien ni mal [...]
    Les alévis, des Turcs plutôt singuliers [...]
    Les antoinistes, très belgo-belges
    A liège, Verviers, Spa, La Louvière ou encore Forest, quelques temples aux proportions réduites, surmontés d'un semblant de clocher, se dissimulent au coeur de quartiers populaires. (1) Sur leur porte, la même inscription : "Lecture de l'enseignement du Père le dimanche à 10 h. Le temple est ouvert du matin au soir aux personnes souffrantes". Le Père, c'est Louis Antoine, un mineur reconverti en prophète-guérisseur. Né en 1846 à Mons-lez-Liège, il voit son rêve de devenir médecin brisé par l'obligation d'aller travailler à la mine.
    Catholique fervent, il y fait sa première expérience mystique. Alors qu'il pense à Dieu dans une galerie, un courant d'air éteint sa lampe. Louis Antoine sent qu'un flux lui a traversé le corps. La suite de sa vie prend une tournure exceptionnelle. Lors de son service militaire, il tue par accident un de ses camarades. Le choc est profond et les quelques jours de cachot dont il écope pour avoir mal nettoyé son arme l'incitent à une intense retraite intérieure. Vers 40 ans, une crise existentielle le traverse. La fréquentation des vicaires ne peut la résoudre. La lecture du Livre des esprits d'Allan Kardec, fondateur du spiritisme, le bouleverse. Il crée un cercle spirite, les Vignerons du Seigneur, se mue en médium et exerce comme guérisseur, gratuitement, pour inciter le peuple à le rencontrer. Plutôt bouffeurs de curés, les ouvriers liégeois commencent à accourir chez cet homme aux penchants socialistes. (2)
    Dès 1905, Antoine, qui s'éloigne du spiritisme, théorise sa doctrine. Son charisme grandit. "Il parlait peu mais tout ce qu'il disait se gravait en vous", écrit, dans les années 30, l'écrivain liégeois Robert Vivier. Imposant, cheveux longs et drus, sorte de Karl Marx au visage creux et vêtu d'une lévite noire, Antoine transmet alors ses révélations divines, simples et accessibles, à ses adeptes. Basées sur un dieu qui n'est qu'amour, incapable de faire le mal - "Nous sommes seuls l'auteur de nos souffrances", explique-t-il -, elles prônent la charité, le désintéressement, la tolérance (malgré une légère dent contre les catholiques) et la pratique de la loi morale comme avancée vers Dieu. (3) En 1912, Antoine "se désincarne", selon le jargon du mouvement, et sa femme, dite la Mère, reprend le flambeau.
    A la fin des années 70, l'antoinisme comptait de 5.000 à 20.000 pratiquants en France, en Belgique, mais aussi au Brésil, aux Etats-Unis ou en Martinique. Aujourd'hui, ses desservants bénévoles et leurs habits noirs, autrefois raillés par les catholiques, sont menacés d'extinction. "Les jeunes ne semblent pas prêts à prendre la relève, explique Marie-Thérèse Van Loo, desservante du temple de Jemeppe-sur-Meuse. Chez nous, le dimanche, ils sont une bonne dizaine à venir. Parfois, il y en a plus, jusque trente. Cela doit être la même chose dans les autres temples (une trentaine en Belgique, dont vingt en province de Liège)." Agonisant et désargenté, l'antoinisme demeure un exemple frappant de prophétisme en milieu populaire.
Quentin Noirfalisse
Télé Moustique, 12/05/2010, p.32-34

(1) On regrette que ce soit une photo du temple parisien de la rue Vergniaud qui illustre le mouvement ! Le libellé déclare : "Remplis au début du 20e, les temples antoinistes se vident."
(2) Peut-on dire que le Père exerçait gratuitement pour inciter le peuple à le rencontrer ? Pourquoi pas. Cependant il n'était pas rare que des guérisseurs spirites exercent leur talent gratuitement. Par contre, qualifier les ouvriers liégeois de "bouffeurs de curés" semblent contredire complètement Alain Lallemand, dans Les sectes en Belgique et au Luxembourg, qui disait que le Père avait choisi le 15 août comme jour de consécration du temple et du culte pour concurrencer le jour de fête mariale à Liège et ainsi concurrencer le catholicisme.
(3) Le Père dirait que tout à sa raison d'être. Cependant je dois avouer qu'il n'y a jamais aucun propos contre le catholicisme en particulier dans son Enseignement. La seule fois où on lit quelques choses de précis sur les religions c'est dans le COURONNEMENT, p.XXXVI : ''Je le répète, ce n'est que par la forme que les religions diffèrent. Dire qu'on appartient à l'une, c'est démontrer qu'on n'est pas d'accord avec les autres, c'est contrarier leur opinion, c'est renforcer la division et le parti pris qui suscitent la haine et la vengeance, d'où ont résulté des guerres religieuses qui ont fait couler plus de sang que toutes les guerres politiques. C'est la preuve que la foi n'a jamais été comprise" (remarquons que cela a été écrit avant la Deuxième Guerre mondiale et le régime communiste et d'autres dictatures). Ou encore : "Le catholique est notre frère, mais le matérialiste ne l'est pas moins" (Révélation, p.131). Religion majoritaire, c'était donc forcément le premier concurrent du mouvement. Mais peu d'antoinistes avaient une dent contre leur religion d'origine qu'ils pouvaient d'ailleurs continuer de pratiquer.

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Jean-Pierre Van Geirt - La France aux cent sectes (1997)

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Titre :     La France aux cent sectes
Auteur :     Jean-Pierre Van Geirt
Édition :     Vauvenargues, 1997
Format :     384 pages

Résumé :
    A l'heure où vous lisez ces lignes, un homme, une femme, un enfant sont en danger de secte .
    La vie difficile, le chômage, la foi perdue, la famille éclatée... Une triste fin de siècle, un sale tunnel pour les enfants du troisième millénaire...
    Désemparés par un monde qui leur échappe, des milliers de nos compatriotes sont tombés dans le piège des sectes et de leur quincaillerie ésotérico-philosophico-religieux. En France, elles sont plus d'une centaine à régner sur des êtres en voie de perdition.
    Qui et que sont-elles ? C'est la question à laquelle ce livre s'efforce d'apporter une réponse.

Critiques :
    La France aux cent sectes, J.P.Van Geirt, Vauvenargues (une simple liste sans développements)
source : http://www.antisectes.net/biblio.htm
    Mais il est dommage de voir apparaître des encadrés " humoristiques " qui nuisent à la crédibilité de l'auteur. D'autre part, l'ADFI a précisé dans une note interne qu'elle ne cautionne pas ce livre.
source : http://www.prevensectes.com/cent.htm

    Les petits encadrés "humoristiques" sont critiqués. Il y a de quoi en effet : non seulement ils n'apportent rien (cela ne vole d'ailleurs pas très haut, p.59 : "Les gens de chez Subud n'ont pas la foi ni de morale, je veux dire que Subud ne propose rien de tout cela. Les gens de chez Subud ne connaissent qu'un chose : "la force", la force qui est en toi. Luke Skywalker et son pote le Jedi auraient-il fait un séjour dans la secte avant de s'embarquer pour la guerre des étoiles ?"). Mais en plus il critique ce que même les Rapports ministériels sur les sectes se défendaient de faire : critiquer la pensée des groupes (ces encadrés sont même parfois de très mauvais goûts, p.82 : "Le 19 juillet 1999 : l'Apocalypse. Les "surhommes" embarqueront dans leur Arche de Noé-Ovni, probablement pour rejoindre leurs modèles extraterrestres. Et dire qu'il nous faudra attendre l'été 1999 pour les voir partir ! Que les années passent lentement...". Quand on sait que le suicide de Heaven's Gate ou les Portes du Paradis/du Ciel en 1997 a justement pour origine la croyance en l'espoir que leur âme rejoigne un vaisseau spatial supposé caché derrière la comète Hale-Bopp et convoyer Jésus, on s'inquiète du professionnalisme du journaliste. Ce fait, l'auteur doit le connaître puisqu'il en parle dans son introduction, nous le verrons).
    L'auteur pensait certainement une petite critique humoristique manquée au débat. Il a pu donc trouvé un éditeur pour combler ce "manque". Certaines Maisons d'édition ne seraient-elles pas également sectaires dans leur avidité à publier des livres dont le sujet provoquera la ruée ?

    Dans son avertissement, l'auteur nous précise pourquoi 100 sectes, alors même que le rapport (décidé caduque par le rapport de 2003) établi une liste de 200. 100 sectes car :
- une secte peut avoir plusieurs noms,
- telle ou telle sectes passe son temps en procès (!),
- certaines sectes ne durent pas assez longtemps pour être recensées,
- pour ne pas leur faire de publicité.
    Or l'auteur ne signale jamais les différents noms des sectes (Les Amis de l'Homme, Ecoovie), de même il retient des mouvements qu'il ne considère pas lui-même comme étant des sectes (Amway, Herbalife, Foi Baha'ie, Reiyukai). Il relate aussi des mouvements ne regroupant que quelques personnes (l'Arbre au Milieu, Ecole de l'essentialisme-Sundari), ou étant à peine présent en France (Ghagwan / Osho, Eglise catholique apostolique, Eglise universelle et triomphante), ou même n'existant plus (Château de Magnet, Ordre du Temple Solaire).
    Dans l'introduction une phrase choque : "Tous [les adhérents de sectes] sont à la recherche d'un mieux être qu'ils ne trouveront pas. Sinon pourquoi le "suicide" collectif de Jonestown en Guyane faisant 923 morts en 1978 ou tout près de nous, en mars 1997, les 39 "suicides" de la Porte du Ciel, à Rancho Santa Fé ? Entre ces deux chiffres de désespoir, les sectes sont responsables d'au moins 214 autres suicides recensés." (p.10). L'auteur parle de 200.000 personnes faisant partie d'une secte. A cela il compare (sans aucune réserve) les 923+39+214 = 1176 suicides. Sur 200.000 adeptes cela donne = 0,00588% de mortalité. C'est peu, et même si c'est trop, cela reste peu.
    Remarquons encore quelques chose, notamment pour l'antoinisme : quand ce mouvement guérit, ce ne peut être grâce au Père ou au guérisseur antoiniste : c'est la suggestion, ce n'était pas un "vrai" malade, c'est psychosomatique, c'était neurologique... Bref la guérison n'est pas possible dans ce mouvement. Mais ce même mouvement est accusé de faire des morts (sans qu'aucun tribunal n'ai prononcé de sanction pour dérive sectaire contre ce mouvement).

    Voyons maintenant la fiche que consacre Jean-Pierre Van Geirt à l'antoinisme (p.43-46). On verra qu'il n'y a pas que les encadrés qui nuisent à la crédibilité de l'auteur. Des corrections sont encore et toujours nécessaires. "Rapidité, Rigueur et Recoupement de l'information" nous dit sa biographie wikipedia. Je ne vois là aucun de ces adjectifs à caractériser ce livre.
L'HISTOIRE
    Après avoir exercé une kyriele de professions (1) en Belgique, en Pologne et en Prusse, le Belge Louis Antoine (1846-1912) se trouve un jour confronté à un drame dont il sortira profondément perturbé : la mort de son fils décédé à l'âge de vingt ans (2). Bien que né dans une famille très catholique, Louis Antoine ne trouve plus de réconfort dans l'Eglise traditionnelle. Il se lance alors dans le spiritisme pour tenter de communiquer avec son défunt fils (3).
    Soudain, c'est la révélation. Louis Antoine se découvre des dons de guérisseur et de médium d'origine divine. Rapidement, il crée donc un groupe spirite, Les Vignerons du Seigneur, et se détache définitivement du catholicisme (4). Parallèlement à ses pratiques d'exorciste, son travail de guérisseur et ses exercices de communications avec les morts, Louis Antoine publie son seul et unique ouvrage intitulé La Révélation de l'auréole de la conscience (5).
    Après son installation à Jemeppe-sur-Meuse en 1888, Louis Antoine se consacre quasi-essentiellement à ses activités de guérison à l'aide de potions magiques, d'impositions des mains, de régimes alimentaires. Mais, en 1901, il est condamné pour "exercice illégal de l'acte de guérir" (6). Loin de se décourager, il s'oriente alors vers la guérison magnétique qui ne repose que sur la bonne foi du guérisseur et des esprits qui l'accompagnent (7).
    1906 marque une rupture pour Louis Antoine qui abandonne le spiritisme et érige un temple dans sa propriété de Jemeppe-sur-Meuse. C'est à cette période qu'il s'autoproclame le "Père" (8), prophétise et guérit ses adeptes baptisés "antoinistes". En toute logique, c'est en 1910 que Louis Antoine institue le culte antoiniste. A sa mort en 1912, c'est sa femme, Catherine Collon, la "Mère", qui prend la tête du mouvement (9). Sous son impulsion, l'antoinisme va connaître un certain essor.
    En 1922, l'antoinisme trouve sa consécration en Belgique grâce au décret royal qui lui confère le statut d'association reconnue d'utilité publique. C'est le point de départ du développement des structures du mouvement aussi bien en Belgique qu'en France. Les salles de lecture antoinistes se multiplient tout comme les temples (10). En 1940, à la mort de Catherine Collon, on ne recense pas moins de vingt-cinq temples en Belgique (11).
    A ce jour, on compte encore un soixantaine de temples antoinistes, répartis entre France et Belgique. A cela, il faut rajouter les nombreuses salles de lectures au nombre de quatre-vingt-dix en France et d'une centaine en Belgique (12). Le mouvement revendique cinquante mille adeptes (13) à travers le monde, notamment au Congo, en Australie, au Brésil et bien sûr, en Europe. En France, on en recense environ deux mille cinq cents sans compter les consultants. La direction du mouvement est assurée de façon collégiale, sans qu'aucun des dirigeants ne soit investi du rôle de représentant du "Père" (14). Il est à noter que le développement de l'antoinisme s'est nettement ralenti ces dernières années.

LA DOCTRINE
    Pour l'antoinisme, le mal, la matière et la mort n'existent pas, tout comme Dieu qui est en tout. La vie corporelle est considérée comme une illusion. Toute désincarnation appelle une réincarnation. Douleurs et souffrances ne sont dues qu'à l'avidité de notre intelligence. Il ne faut donc que compter sur la foi en soi-même. Cependant, malgré la contradiction, les malades antoinistes se regroupent dans des séances collectives, les "opérations", pour combattre les forces néfastes. Le thaumaturges guérit avec l'aide d'un représentant de l'au-delà. (15)
    Dix principes (16) :
    - Jésus était un médium guérisseur. (17)
    - La père Antoine révèle son enseignement. (18)
    - La réincarnation existe. (19)
    - L'homme est naturellement bon.
    - L'unique péché est la croyance dans le mal. (20)
    - L'homme est le seul responsable de ses souffrances.
    - Tout est Dieu et Dieu est en tout.
    - La vie du corps n'est qu'illusion.
    - Le père Antoine ne veut que soulager les souffrances de l'humanité.
    - Le but du père Antoine est de consoler et de guérir par la foi. (21)

Le CULTE
    Ouvert à tous, le culte antoiniste est des plus rudimentaires. Le dimanche, on ne s'y adonne à aucun sacrement ; en revanche, on pratique "l'opération" pour combattre les fluides négatifs. Au cours de ces réunions, les adeptes lisent les écrits du "Père", Louis Antoine, prient et sollicitent les témoignages de guérison. (22)

LA PROPAGANDE ET LE RECRUTEMENT
    L'objectif des antoinistes n'est pas directement de convertir. Il s'agit avant tout de guérir et de consoler par la foi. A ce titre, jamais les antoinistes ne font appel aux médecins ou à la pharmacologie, à une exception près, les décoctions de plantes (23). Il est d'ailleurs nécessaire d'être végétarien pour espérer accéder à la guérison. (24) Toutes les croyances sont respectées et on ne cherche pas à embrigader de nouvelles personnes.

STATUT ET ORGANISATION
    En France, "L'Association culturelle antoiniste du Collège des Desservants de France" (25) est une association déclarée conformément à la loi de 1901. (26) Le siège mondial du mouvement se situe à Jemeppe-sur-Meuse.
    Les desservants des temples et des salles de lecture ne sont pas rémunérés et ils publient un journal, L'Unitif.

 

   Insolites, ces antoiniste, qui nient en bloc   l'existence de Dieu, du mal, de la matière.   Bah, le père Antoine peut bien l'affirmer,  personne n'est obligé de le croire. (27) Mais   quand il veut nous persuader que les dou-   leurs physiques viennent de l'intelligence, là,  on est en droit de se demander : il nous   prend pour des c... le père Antoine! (28) "Point du tout", me murmure un antoiniste, "c'est    un test, comme un examen médical : si vous   croyez ce qu'il dit, le père Antoine, vous êtes  en bonne santé, sinon il faut vous faire soi-   gner" (29).


(1) Cela a été le sujet d'un de mes billets : il aura exercé 6 métiers. Quand on connaît l'époque bouleversée durant laquelle Louis Antoine vécu, cela n'est pas étonnant. Il ne connaître cependant que 4 employeurs.
(2) Plutôt que la mort de son fils (la biographie de Soeur Desart et Frère Deregnaucourt dit "mais grâce à leur grande foi, aucun des deux époux n'en fut découragé ; au contraire, ils se dévouèrent davantage."), c'est surtout l'accident dont il est la cause provoquant la mort d'une camarade de régiment.
(3) Encore la même erreur : Louis Antoine devient spirite en 1884, et son fils meurt en 1893.
(4) Le temps entre lequel Louis Antoine découvre le spiritisme et que se fonde les Vignerons du Seigneur dure environ 6 ans.
(5) Ce n'est pas le seul et unique ouvrage publié par Louis Antoine, hormis le PETIT CATÉCHISME SPIRITE, LE DEVOIR et L'ENSEIGNEMENT D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR, l'Enseignement se compose de la Révélation par le Père Antoine, Le Couronnement de l’Oeuvre Révélée et le Développement de l’Enseignement du Père. L'AURÉOLE DE LA CONSCIENCE, parut pendant deux ans est la Revue mensuelle du Nouveau Spiritualisme.
(6) Louis Antoine revient en Belgique et s'installe à Jemeppe-sur-Meuse en 1884. En 1901, il est condamné à  60 francs d'amende, avec sursis de deux ans, et aux dépenses du procès 78,25 francs pour exercice illégal de l'art de guérir.
(7) Le magnétisme animal, aussi appelé mesmérisme, est un ensemble d'anciennes théories et pratiques thérapeutiques qui se développèrent de la fin du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle en Occident  et qui eurent un impact important sur le développement de la médecine, de la psychologie et de la parapsychologie (source : wikipedia). Il postule l'existence d'un fluide magnétique. Certains spiritualistes prétendent agir directement sur le patient, sans l'influence d'un fluide, par la volonté et la prière. D'autres considèrent que les magnétisés entrent en contact avec des entités supra-humaines. Louis Antoine passa par les deux phases.
(8) C'est n'est pas Louis Antoine qui se nomma lui-même le Père, mais il avait l'habitude de nommé les gens proches de lui, mes enfants (rappelons qu'on ne nomme frère et soeur dans le spiritisme). De là vient certainement la dénomination de Père et Mère.
(9) Elle prend la tête du mouvement, par la dénomination de Père. Régis Dericquebourg rappelle que Mère disait : "Quand le Père est parti, il ne m'avait fait aucune recommandation que celle de suivre ses inspirations et j'ai eu beaucoup de tourments après son départ". Dans ce cas, je ne parlerais pas de son impulsion. C'est plutôt sous l'impulsion des adeptes dirigés spirituellement par Mère que l'antoinisme va connaître un certain essor.
(10) Pour la France, on peut le dire pour les temples (2 temples en 1913, puis il faut attendre 1920 (Vichy), 1921 (Tours) puis 1922 (Villeurbanne et Caudry)). Par contre, en Belgique, il y a eu une voir deux ou trois ouverture de temples chaque année de 1910 à 1919. Il n'y en eu plus en 1920, 1921, et 1922. La plupart des ouvertures de salles de lecture eurent cependant lieu en 1912, 1913 et 1914.
(11) Je compte pour ma part 29 temples en Belgique en 1940.
(12) En 1993, Régis Dericquebourg n'en compte plus en France que 44 salles de lecture. En Belgique, Mère décide qu'il n'y aura plus de salle de lecture, à partir de 1932.
(13) Le mouvement ne revendique aucun nombre d'adepte. Il n'y a pas de baptême ou de registre, donc impossible de revendiquer quoi que ce soit.
(14) Le rôle de Représentant du Père a réapparu en France en 1988. En Belgique, il y en eu un à partir de 1985.
(15) Bon, je ne vais pas m'évertuer à expliquer à quelqu'un qui ne veut pas comprendre la doctrine antoiniste. Mais pour l'antoinisme Dieu existe puisqu'il est en tout (le transcendantalisme ne prétend pas le contraire). Toute désincarnation appelle une réincarnation jusqu'à atteindre l'Unité de l'ensemble par son travail moral. Pour vaincre douleurs et souffrances, il ne faut que compter sur la foi en soi-même, par l'intermédiaire d'un guérisseur (c'est ce que les psychanalystes appellent le transfer). Les antoinistes se regroupent dans des séances collectives, les "opérations" dans un temple pour méditer et se régénérer. Le thaumaturge guérit avec l'aide d'un seul représentant de l'au-delà, le Père Antoine (qu'en tant qu'antoiniste, on ne dit pas être dans l'au-delà).
(16) Euh, je ne sais pas d'où Jean-Pierre Van Geirt a pris ses dix principes... Cela ne correspond en rien aux dis principes révélés par le Père et encore moins à voir avec la doctrine antoiniste.
(17) Ce n'est même pas complètement vrai pour les antoinistes français, une partie des adeptes peut-être (c'est le libre-arbitre de pouvoir le penser), mais cela ne fait pas partie de la doctrine. La seule référence au Christ, présente uniquement dans les temples en France, dit que l'Enseignement du Christ et celui du Père sont les mêmes.
(18) Qu'est-ce que c'est que ça pour un principe ?
(19) La doctrine antoiniste est basée sur un principe de réincarnation. Le Père le démontre. Donc elle existe. Si on est pas d'accord avec ça, alors elle n'existe pas. Je suis antoiniste et je ne suis pas sûr de croire en la réincarnation.
(20) La croyance que le mal existe est une illusion. Mais il n'y a pas de notion de péché dans l'antoinisme.
(21) C'est deux derniers "principes" (qui n'en sont pas rappelons-le) semble être tiré de "Un adepte du Père Antoine", au début de la Révélation.
(22) Il n'y a qu'un adepte qui puissent lire les écrits du Père, c'est le lecteur, qui doit être costumé (il peut être différent d'un jour à l'autre selon l'organisation du temple, mais cela ne sera pas n'importe quel adepte, comme l'auteur semble le laisse croire). Et on ne sollicitent aucun témoignage de guérison dans l'antoinisme (au contraire de la Science chrétienne). Ensuite la prière sera intérieure, et nullement imposée par le culte. Par exemple, je ne prie personnellement pas dans un temple.
(23) Encore une fois la même idée subjectif et partial. Il n'y a que le Père qui soigna pendant un temps en distribuant entre autre des décoctions de plantes. Il abandonna lui-même tout remède matériel. Et il avérait maintenant (et depuis au moins 1949, on le lit dans Antoine, l'Antoinisme, les Antoiniste de Jacques Michel). D'après le sondage sur mon site (au 14 mai 2010), on voit que la grande majorité des antoinistes n'ont rien changés à leur position vis-à-vis de la médecine : 71% (17 votes) n'ont rien changé par rapport à la médecine et les médicaments. Et 25% (6 votes) évitent les médicaments mais consultent toujours leur médecin. 4% (1 vote) évitent de consulter un médecin et se soigne par médicaments homéopathiques. On est loin du "jamais" de l'auteur.
(24) Autre préjugé, qui fera l'objet d'un prochain sondage sur mon site. Il n'est pas nécessaire d'être végétarien pour être antoiniste. Le Père l'était parce que cela lui convenait, Mère ne le fut pas à ma connaissance.
(25) Il s'agit de l'Association Cultuelle Antoiniste du Collège des Desservants de France" (en abrégé "Cultuelle Antoiniste de France") datant de 1962. En 1988, la Cultuelle Antoiniste de France change de titre par modification de ses statuts, et devient Culte Antoiniste.
(26) En France, le Culte Antoiniste est une association Cultuelle, régie par la Loi de 1905 sur les cultes.
(27) En effet, personne n'est obligé de le croire, mais il y a cependant des gens pour le croire. C'est leur liberté, n'en déplaise à l'auteur, de partager les vues d'un des plus grand philosophe du XVIIIe siècle, George Berkeley, et avec lui de tout les immatérialistes.
(28) Comme Mary Baker Eddy prend pour des c... ses quelques centaines de milliers de croyants. La Science chrétienne n'est pas retenu par l'auteur pour sa liste de la France aux cent sectes. Ensuite, on sait qu'en matière de croyance, la c..erie est légion : que penser d'une femme qui enfante en étant vierge et de quelqu'un qui ressuscite 3 jours après sa mort ?
(29) Je ne commenterai pas cette phrase sortie de son contexte. De plus si c'est le même antoiniste qui lui a donné ces renseignements qui m'ont valu la peine de faire une trentaine de correction, je ne donne pas cher de cet antoiniste.

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