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conscience

Swâmi Vivekânanda - Guérison par la foi, spiritisme et Prâna

Publié le par antoiniste

    Arriver à la domination du Prâna, tel est le but unique que se propose le Prânâyâma. C'est à cela que tendent tous ses exercices et tous ses entraînements. Chaque homme doit regarder, d'abord autour de lui et commencer par apprendre à dominer ce qui l'entoure. Notre corps est ce qui nous est le plus proche; rien ne ne nous est plus proche au monde, et notre pensée est la pensée qui nous louche de plus près. Le Prâna, qui donne la vie à notre pensée et à notre corps, est celui de tous les Prânas qui est le plus près de nous. La petite vague du Prâna qui représente nos propres énergies, mentales et physiques, est celle qui nous approche le plus ; nous arrivons à maîtriser cette petite vague et alors seulement nous pouvons espérer dominer le Prâna tout entier. Le Yogi qui a pu faire cela, atteint à la perfection ; il n'est plus alors l'esclave d'aucun pouvoir. Le voilà devenu presque tout puissant, presque omniscient. Nous trouvons dans tous les pays des sectes qui ont tenté de dominer ainsi le Prâna. Il y a dons ce pays des « mind healers » des « faith healers » (Guérisseurs par l'esprit, guérisseurs par la foi) des spirites, des adeptes de la « Christian science », des hypnotiseurs etc.; si nous examinons ces sciences diverses, nous constaterons qu'elles ont une base commune, et que cette base est — qu'elles le sachent ou
non — la domination du Prâna. S'il vous plaisait de fondre en un creuset toutes leurs théories, vous verriez que le résidu en serait le même. C'est par la même force qu'ils opèrent tous, mais sans le savoir. Ils ont découvert une force, ont butté contre elle, et ils ignorent de quelle nature elle est, mais ils usent inconsciemment des mêmes pouvoirs que le Yogî, pouvoirs qui découlent du Prâna.
[...]
    Voici un médecin allopathe, qui proscrit sa médication ; en voici un autre, homéopathe, qui, à son tour, donne ses conseils et guérit peut-être plus de malades parce qu'il n'a pas troublé leur économie et qu'il a laissé la nature faire son oeuvre; le guérisseur par la foi réussira mieux encore parce qu'il apportera la force de sa pensée pour aider à supporter le mal ; il stimulera, par la foi, le Prâna engourdi du patient.
    Mais les guérisseurs par la foi commettent constamment uno erreur : ils croient que c'est la foi elle-même qui guérit directement le malade. Elle ne suffit pas à elle seule. Il y a certaines maladies, dont la pire manifestation consiste en ce que le malade ne s'en croit pas atteint. Cette profonde croyance du malade est, en soi, un des symptômes de son mal, et indique en général qu'il mourra promptement. Le principe de la guérison par la foi n'est pas applicable aides cas pareils. Si ta foi pouvait guérir tous les cas, elle guérirait bien ceux-là aussi. Mais c'est le Prâna qui est la source de la véritable guérison. L'homme pur, qui a dominé ce Prâna, peut provoquer chez ce dernier un certain état de vibration, transmissible à d'autres, et qui éveille en eux des vibrations similaires. L'on constate cela dans les événements de tous les jours.
[...]
    Quel rapport y a-t-il entre le Prânâyâma et le spiritisme ? Le spiritisme est aussi une manifestation du Prânâyâma. S'il est vrai que les esprits des morts existent, sans que nous puissions les voir, il est tout à fait probable que des centaines et des millions d'entre eux vivent ici même et que nous ne pouvons ni les voir, ni les sentir, ni les loucher. Peut-être ne cessons-nous pas de passer et de repasser par leurs corps, et peut-être aussi ne nous sentent-ils et ne nous voient-ils pas. C'est un cercle dans un cercle, un univers dans un univers. Seuls peuvent se voir ceux qui sont sur le même plan. Nous avons cinq sens et chacun de nous représente le Prâna dans un état déterminé de vibration. Tous les êtres
dont l'état de vibration sera semblable se verront entre eux, mais ceux dont le Prâna vibrera à un degré plus élevé échapperont à la vue des premiers. Nous pouvons accroître l'intensité de la lumière jusqu'à ce qu'il nous devienne impossible de voir, mais il peut y avoir des êtres au regard assez puissant pour supporter l'éclat sont très faibles, y a-t-il certaine lumière que nous n'arrivons pas à discerner, tandis qu'il est des animaux, comme les chats ou les hiboux qui le peuvent; notre limite de vision correspond à un niveau différent du Prâna.
[...]
    Nous voyons ainsi que le Prânâyâma renferme tout ce qui est vrai, même dans le spiritisme. De môme vous remarquerez que toujours, là où une secte ou une association cherche à découvrir quelque chose d'occulte, de mystique ou de caché, c'est toujours ce Yoga, cette tentative de dominer le Prâna qui s'exerce. Vous verrez que chaque fois qu'il se produit une manifestation de pouvoir extraordinaire, c'est ce Prâna qui est enjeu. Les sciences physiques elles-mêmes peuvent être comprises aussi dans le Prânâyâma.

Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure),
conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. (1910),
CHAPITRE III, PRÂNA, p.42-43 et p.58-59 et p.61
source : gallica

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Maxence van der Meersch, Corps et âmes - L'orgueil

Publié le par antoiniste

    Mémoire, intelligence, raison, hautes facultés de l'âme dont nous sommes glorieux, et qui tournent aux quatres vents de l'orgueil !

Maxence van der Meersch, Corps et âmes, t.2, p.316
Le Livre de Poche, Paris, 1943

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Carson McCullers - L'esprit est tel une tapisserie

Publié le par antoiniste

    « L’esprit est tel une tapisserie richement tissée dont les couleurs dérivent de l’expériences des sens, et dont le motif serait tiré des circonvolutions de l’esprit. »

Carson McCullers, Reflections on a Golden Eye (trad. Reflets dans un œil d'or), 1941

source : wikipedia

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Max Elskamp - En soi

Publié le par antoiniste

As-tu assez aimé ?
Tu n'en es pas bien sûr,
Et si tu t'es donné
Etait-ce de foi pure ;

Avais-tu résigné,
Accepté toutes choses,
Même ce que l'on hait
Sans en savoir la cause ;

As-tu cru tout en foi
Et sans pouvoir douter,
Etait-il paix en toi
Comme d'éternité ?

As-tu assez aimé
Pour que chait se soit tue
En toi ce matin né
Ou à nuit descendue,

Et que le désir mort,
Ce soit les yeux levés
Que tu aies vu le port
Qu'est le ciel de clarté,

Pour y monter ton âme
Comme une nef ailée,
Sous des soleils de flammes
Dans de l'air tout doré ?

Tu as couru le monde,
Tu as connu la vie,
Et sur la terre ronde
Ta voie, tu l'as suivie,

Et ton rêve fut vrai
Si tu en fais la somme,
Sauf en ce qui a trait
A ce qui est des hommes ;

As-tu assez aimé ?
Tu n'en es pas bien sûr,
Mais tu t'es tout donné
Pour que Dieu te pardonne.

Max Elskamp, XI - En soi
Aegri Somnia, Fleurs vertes, 1924
Editions Labor, Espace Nord, Bruxelles, 1987
La chanson de la rue Saint-Paul, p.168

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H.P.Blavatsky - la matière et l'esprit

Publié le par antoiniste

    La théorie cosmologique des nombres que Pythagore avait apprise des hiérophantes égyptiens est seule capable de réconcilier les deux unités : la matière et l'esprit. Seule elle peut permettre à chacune d'elles de démontrer, mathématiquement, l'existence de l'autre.

H.-P. Blavatsky, Isis dévoilée T. 1 (1915), p.82
source : gallica

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Fiodor Dostoievski - Le Grand Inquisiteur

Publié le par antoiniste

    Le récit s'articule autour du dialogue entre Ivan, le narrateur, et son frère Alexeï. Il s'agit pour Ivan d'ébaucher les traits d'un poème dans la verve de ces poèmes monastiques moscovites dans lesquels on théâtralise la vierge et les anges et où il ne s'agit pas moins que d'infléchir les décisions divines. Ces histoires mythologiques laissent à l'auteur une certaine liberté d'imagination à l'égard du divin, permettant la mise en scène de situation absurdes (i.e. qui n'ont pas lieu d'être). Cette prose fictive met donc en exergue les limites de l'interprétation des textes en ce qu'elle dénonce l'utilisation de la religion contre elle-même.
    Après ce préambule sur les motifs de son entreprise, Ivan entame son récit par sa situation dans le temps. Ainsi, l'histoire se déroule à Séville, à l'époque de l'Inquisition, et met en scène le retour du Messie (au sens chrétien) en cette période sombre de l'Histoire quand « dans de superbes autodafés on brûlait d'affreux hérétiques ».
    Jésus, mêlé à la foule, produit quelques miracles (en référence aux miracles dans les Évangiles) ; les gens Le reconnaissent immédiatement et L’adorent. Toutefois, Il est arrêté par les sbires du Grand Inquisiteur et condamné à mourir le lendemain au bûcher. Le Grand Inquisiteur le visite dans Sa cellule et Lui dit que l’Église n’a plus besoin de Lui. La suite du récit relate les propos de l’inquisiteur expliquant à Jésus pourquoi Son retour n’est pas le bienvenu et interférera avec la mission de l’Église.
    L’inquisiteur formule son jugement autour des trois questions posées par Satan à Jésus durant la Tentation du Christ dans le désert. Ces trois tentations sont : la tentation de changer les roches en pains, la tentation de sauter du Temple et se laisser attraper par des anges et la tentation de se proclamer Roi du Monde. L’inquisiteur argue que Jésus a rejeté ces trois tentations au nom de la liberté et que Jésus a mal jugé la nature humaine. Il pense que la grande majorité de l’humanité ne peut pas soutenir cette liberté que Jésus leur a donnée. Ainsi, l’inquisiteur suggère que Jésus, en leur donnant cette liberté, a exclu cette majorité de l’humanité de la rédemption, et l’a condamnée à souffrir.
    Ivan souligne que l’inquisiteur est athée. Après avoir recherché Dieu toute sa vie, il abandonne, frustré. Il conserve néanmoins son amour de l’humanité et son désir de ne pas la voir souffrir. En ce sens, il a cédé à l'une des tentations, celle du pouvoir. De là l'intérêt philosophique du passage autour du concept de liberté : Jésus l'avait offerte aux hommes, et ceux-ci l'ont rendue aux Inquisiteurs : « leur liberté, ils l'ont humblement déposés à nos pieds". La raison principale de cet abandon est le poids qu'elle représente pour les fragiles épaules des hommes. Ainsi, aux dires de l'inquisiteur, elle est inconciliable avec leurs besoins naturels : « ils ne sauront jamais répartir [le pain] entre eux ! » Le renoncement s'explique par la nécessité de l'aliénation aux inquisiteurs pour que ceux-ci les nourrissent. L'image du pain symbolise toute la responsabilité que sous-tend l'idée de liberté. Elle fait peur à l'homme parce qu'elle est le synonyme du choix douloureux entre le bien et le mal, de la prise de décisions et aussi de la prise en compte des conséquences de l'action. Or, l'homme est une créature trop faible pour ne pas redouter cette charge ; dès lors, à ceux qui se proposent de régner sur les hommes, d'assumer pour eux tous ces choix, est offerte leur liberté. On retrouve ici l'idée de La Boétie, qui dans le Discours de la servitude volontaire affirme en substance que si l'homme est privé de sa liberté, c'est qu'il y consent.
    Le récit est aussi une critique de l'Église catholique romaine qui vise la domination universelle avec son armée et des jésuites, car l'inquisiteur représente cette Église que Jésus vient déranger. L'inquisiteur dit même qu'il est avec le démon : « Nous ne sommes pas avec toi, mais avec lui, depuis longtemps déjà. » Il se propose de berner les humains : « Ils mourront paisiblement, ils s’éteindront doucement en ton nom, et dans l’au-delà ils ne trouveront que la mort. »
    L’inquisiteur assure Jésus que le genre humain vivra et mourra heureux, dans l’ignorance. Même s’il les mène vers la mort et la destruction, ils en seront heureux. L’inquisiteur sera ainsi un martyr, passant sa vie à choisir pour l’humanité.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Inquisiteur

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H.P.Blavatsky - les qualités mâle et femelle

Publié le par antoiniste

    Pour des raisons politiques à lui personnelles, Aristote s'était fait une loi de garder le silence sur  certaines doctrines ésotériques, cependant il exprimait très clairement son opinion a ce sujet.
    Pour lui, les âmes humaines étaient des émanations de Dieu finalement résorbées dans la Divinité. Xénon, fondateur
de la secte stoïcienne, enseignait qu'il y a dans la nature deux qualités éternelles : l'une active ou mâle, l'autre passive ou femelle. La première est de l'éther pur, subtil, c'est l'Esprit divin, l'autre est absolument inerte par elle-même jusqu'à son union avec le principe actif. L'Esprit Divin, agissant sur la matière, produit le feu, l'eau, la terre et l'air : il est le seul principe moteur de toute la nature.

H.-P. Blavatsky, Isis dévoilée T. 1 (1915), p.89
source : gallica

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Maxence van der Meersch, Corps et âmes - Si Dieu existe

Publié le par antoiniste

    Si Dieu existe, il ne peut être qu'une intelligence sans coeur, une machine à calculer, un esprit mathématique, puissant et monstrueux, pour qui la douleur ne compte pas, et dont le plan gigantesque et inhumain n'avait pas été fait pour être contemplé et compris par un être doué d'une sensibilité. Le plan de Dieu, un plan sauvage et grandiose, ne devait pas avoir prévu l'éveil de la conscience humaine. L'homme, ce témoin, avec son coeur et ses rêves de justices, a dû être un accident dans cette évolution.

Maxence van der Meersch, Corps et âmes, t.2, p.46
Le Livre de Poche, Paris, 1943

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Hindouisme et Antoinisme

Publié le par antoiniste

    Dans le livre de Philippe Delorme, Les Aventuriers de Dieu, on aborde l'hindouïsme par la vie de Ramakrishna. Cela nous permet de voir les similitudes entre l'antoinisme et cette philosophie.
    Par exemple, dans le monde hindouiste, où ne s'impose aucune autorité ecclésiastique, n'importe qui peut bâtir un temple, afin de célébrer un évènement heureux ou de rendre grâce à une divinité (p.130).
    Dans l'antoinisme, c'est un adepte qui aura la pensée de construire un temple, et pour cela, il pourra y mettre son temps et son argent.
    Comme pour le Père, "il ne faudrait pas conclure que Ramakrishna condamne les lueurs de l'intelligence. "Il était tout bhakta au dehors, tout jnanin au dedans", dira de lui son disciple Vivekananda (p.145).
    Bhakti est "la dévotion" ou le service de pur amour envers Ishvara (le seigneur suprême en sanskrit).
    Jnana ou gyana est la connaissance, le savoir. Le jnana est toujours une connaissance d'ordre supérieur, métaphysique et intuitif.

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Rudolf Steiner - L'idée de la liberté

Publié le par antoiniste

    Le principe de moralité que nous venons d'exposer est directement opposé à celui de Kant : "Agis, dit Kant, de telle sorte que les principes de ton action puissent être valables pour tous les hommes". Cette phrase est la mort de toute impulsion individuelle. Ce n'est pas "comme tous les hommes" que je détermine mon action morale, mais comme je dois l'accomplir, moi, dans le cas individuel qui se présente.

    Au moment de l'action, la maxime morale, dans la mesure où elle pouvait prendre en soi une existence intuitive, me poussait ; elle était associé à un sentiment d'amour pour l'objet que je cherchais à réaliser. Je ne commandais l'avis de personne et ne me confiais à nulle règle. J'agissais parce que j'avais conçu l'idée de cette action. Et c'est pas là qu'elle était mon action. Au contraire, lorsqu'on agit parce qu'on reconnaît certaines normes morales, l'action n'est qu'un résultat du principe inscrit dans le code moral. L'homme n'est que l'exécuteur. Il est un automate d'ordre élevé. Qu'on lui donne l'occasion d'agir, et aussitôt se mettent à tourner les rouages de ses principes moraux, pour amener, d'une façon automatique, une action chrétienne, humanitaire, égoïste, civilisatrice, etc. C'est seulement lorsqu'on agit par amour pour l'objet de l'action, que l'on peut dire : j'agis moi-même. Ce n'est plus parce qu'on reconnaît tel ou tel maître, telle autorité extérieure, ou telle voix soi-disant intérieure. L'action n'a plus aucun principe au dehors, parce qu'on a troué en soi-même sa véritable base, qui est l'amour de cette action. On examine plus logiquement si elle doit être nommée bonne ou mauvaise, on l'accomplit parce qu'on l'aime. Elle est "bonne" à la condition que l'intuition, saturée d'amour, soit réellement accordée aux grandes lois universelles dont la connaissance ne peut être, justement qu'intuitive. Au cas contraire, elle est "mauvaise". On ne se demande pas non plus comment les autres hommes agiraient en pareil cas. On agit selon le vouloir dont on trouve l'indication en soi. On n'est conduit ni par l'usage commun, ni par les coutumes, ni par une maxime humaine générale, ni par une norme morale, mais bien par l'amour de l'action elle-même. On ne se soumet à aucun joug, ni celui de la nature (instinct), ni celui des lois morales ; on veut simplement accomplir ce que l'on se sent appelé à accomplir.

    L'action née de la liberté n'exclut pas les lois morales, elle les inclut au contraire ; elle se montre seulement supérieure aux actions qui sont simplement dictées par ces lois. Pourquoi mon action servirait-elle moins bien le bonheur de tous, lorsque je l'accomplis par amour, que lorsque je l'accomplis seulement parce que j'ai reconnu le devoir de servir ce bonheur de tous ? La conception du devoir pur élimine la liberté humaine, parce qu'elle se refuse à tenir compte de l'individuel et qu'elle soumet tous les hommes à une loi uniforme. La liberté de l'action n'est concevable que du point de vue de l'individualisme éthique.

    Si la base de l'entente entre les hommes ne se trouvait pas donnée dans la nature même de l'être humain, il n'y aurait pas de loi extérieure qui la lui puisse fournir. Si les individus humains arrivent à vivre en commun, c'est qu'ils participent à un seul et même esprit. L'homme libre base sa vie sur la confiance qu'il a en d'autres hommes libres, sachant qu'ils appartiennent au même monde spirituel que lui, et que leurs intentions rencontreront les siennes. L'homme libre n'exige pas l'approbation des autres, mais il l'attend parce qu'elle est conforme à la nature humaine. Ceci concerne pas telles ou telles institutions extérieures sur lesquelles les avis peuvent différer, mais le caractère général des intentions et de l'état d'âme grâce auxquels l'homme arrive à vivre sa propre individualité, dans un respect parfais de la dignité humaine, au milieu d'autres hommes libres qu'il sait estimer.

    L'objet de perceptions "homme" a la faculté de se métamorphoser, comme la graine de la plante a la faculté de se développer en plante complète. La plante se développera selon les lois objectives contenues en elle ; l'homme, par contre, demeurera dans son état imparfait s'il ne s'empare pas en lui-même de la matière à transformer, et ne la métamorphose par sa propre force. La Nature fait seulement de l'homme une créature naturelle ; la société ne fait de lui qu'un exécuteur de ses lois ; lui seul peut se transformer en être libre. A un certain degré d'évolution, la Nature le laisse échapper de ses chaînes ; la société mène cette évolution plus loin ; l'homme seul peut la parachever.

Rudolf Steiner, La Philosophie de la liberté, extraits des pp.174-187
Appendice à la nouvelle édition 1918
L'idée de la liberté

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