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Tourcoing (Louis Barron - Le nouveau voyage de France (1899))

Publié le par antoiniste

    Mais ces avenues et ces boulevards sont déserts. La journée finie, les ouvriers matineux se hâtent vers le repos bien gagné, et les fabricants, négociants et commis, fréquentent des cafés et des brasseries où l'on regrette de ne pas entendre chanter les jolies « pasquilles » de Desrousseaux. La place, dont le palais de la Bourse, lourd et noir édifice orné dans le goût espagnol, borde une face, reste animée longtemps. Personne ne songe a gagner la campagne : il n'y en a pas. Au delà des verts talus de l'enceinte, de l’héroïque enceinte de Vauban, défendue avec tant d'amour pour la patrie, avec tant de courage et de sacrifices, en octobre 1708 et en 1792, s'étendent, il est vrai, de grandes cultures maraîchères sans ombre; mais bientôt l'air s'épaissit, la fumée vous enveloppe, vos pieds foulent l'escarbille, l'industrie vous reprend les yeux et l'odorat. C'est Tourcoing, Roubaix, cités grandissantes, symétriques damiers d'usines et de maisons ouvrières, qu'une chaîne presque ininterrompue d'usines et de maisons pareilles joignent à la métropole, qui tôt ou tard peut-être en englobera l'autonomie.

Louis Barron, Le nouveau voyage de France (1899)
souce : gallica

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