Désincarnation (mar.25) & Funérailles (dim.30 juin 1912)
Avant la date fatidique
Mère remplace son mari et opère en son nom quand il doit s'abstenir. (Biographie, p.2, in Debouxhtay, p.293)
Lundi 24 juin 1912
Lundi dernier, me dit une des premières sœurs antoinistes, Mme Desart, à qui le frère directeur Delaunoy avait donné mission de me guider, le Père sentit que le moment suprême était venu. Il nous réunit autour de lui et nous annonça qu’avant le lendemain un grand événement se produirait et qu'à sa mort prochaine, sa femme lui succède dans son enseignement religieux. (La Meuse, 24 juin & Excelsior, 2 juillet 1912)
Après l'opération, il demande à voir les adeptes. (Unitif I, 12, p.7, in Debouxhtay, p.196)
Puis il demandait à revoir Jeanfils (Unitif février 1914, p.3, in Debouxhtay, p.197)
Et, à minuit, il expirait ! (Excelsior, 2 juillet 1912)
Ceux qui L'entouraient rendirent pieusement les derniers devoirs au corps privé de vie, le revêtirent de la robe révélée et le couchèrent dans le Temple sur un lit enveloppé de drap vert, le buste bien relevé pour qu'il fût permis de voir facilement sa tête vénérable. Des lauriers disposés tout autour par ordre de grandeur, laissaient le corps bien en vue et formaient un fond de verdure d'où l'emblème du Culte, l'Arbre de la science de la vue du mal, se détachait nettement ; cette disposition avait été prise pour empêcher les visiteurs de toucher le corps par superstition. Le livre de l'Enseignement que le Père a pratiqué si religieusement pendant sa vie, reposait sur ses mains unies. (J. H. dans l'Unitif, août 1912, p. 9 in Debouxhtay, p.197)
Souvenir Père Antoine le Généreux (FaceBook de Christian Sorte)
Document existant également en format carte-photo
Mardi 25 juin 1912
Acte de décès (Excelsior, 1er juillet 1912)
Cause du décès : attaque d’apoplexie (Revue internationale des sociétés secrètes, v1, n8 Août 1912)
Antoine, qui avait été frappé lundi d'une attaque d'apoplexie, est mort le soir-même. (L'Express, 26 juin 1912). Quelques lignes plus bas L'Express cite les paroles d'un adepte : « Ce fut non d'apoplexie, mais d'un épuisement progressif et continu... » Le Jour (Verviers) du 25 juin 1912, dit aussi qu'Antoine « s'affaissa frappé par une attaque d'apoplexie ». (in Debouxhtay, note 10 p.197).
Depuis le mardi jusqu'au jour de l'enterrement le temple fut rempli de visiteurs qui se succédaient devant le corps du thaumaturge (Unitif, janvier 1913, p.14).
Pendant toute cette semaine sainte des groupes recueillis ne cessèrent de contempler le visage sacré dont le regard si bon les pénétrait d'une joie incompréhensible et on sentait que le souvenir de cette scène serait en eux inoubliable comme celui des grands bienfaits que tous avaient reçus dans ce temple, de leur Sauveur. Ainsi le fluide opérait et il n'y avait rien de changé. Le jour même de la désincarnation du Père, Mère vint opérer en son nom à dix heures et loin d'être impressionnée comme beaucoup de personnes l'étaient par la présence du défunt, elle anéantit ces pensées de doute, réconfortant l'assistance du même fluide éthéré qu'auparavant. Les dernières paroles du Père lues à la fin de l'opération, raffermirent encore les cœurs et les rassurèrent sur l'avenir. Les jours suivants, les malades arrivèrent tout aussi nombreux et obtinrent la même satisfaction. Pour la remplacer dans le Temple (à la petite tribune, mère occupera désormais la grande tribune), Mère a désigné le frère Deregnaucourt dont le dévoûment ne s'est pas un instant démenti depuis le jour où il a commencé à pratiquer les Enseignements du Père. (Unitif, août 1912, p.10) (in Debouxhtay, p.200)
Le corps du défunt, qui avait été exposé plusieurs jours dans le temple (La Liberté, 2 juillet 1912)
Jusqu’à vendredi soir, continue Mme Desart, nous avons veillé sa dépouille mortelle, qui fut alors mise dans sa bière de sapin. (Excelsior, 2 juillet 1912)
Il n'est pas indifférent de lire la lettre de faire-part de sa mort :
Culte Antoiniste,
Frère.
« Le Conseil d'administration du culte Antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui, mardi matin, 25 juin.
« Avant de quitter son corps, il a tenu à recevoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère Le remplacera dans sa mission. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous.
« Mère montera à la tribune pour les opérations générales, les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures.
« L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain, 30 juin, à 3 heures. » (Le Nouvel éducateur rationnel, année 1, n°7, 1912)(La Liberté, Jeudi 27 juin 1912)
Vendredi 28 juin 1912
Mise en bière (Excelsior, 1 juillet 1912)
Dimanche 30 juin 1912
Inhumation dans la fosse commune (La Liberté, 2 juillet 1912)
Accompagné de :
- 12 000 à 15 000 fidèles (Excelsior, 1er juillet 1912)
- 25 000 personnes (Delftsche courant, 12 août 1912)
- 15 à 20 000 personnes étaient massées dans les rues (Express, 2 juillet)(in Debouxhtay, p. 201)
- plus de trente mille personnes étaient venues ce jour-là à Jemeppe (Unitif, août 1912, p.12)(in Debouxhtay, p. 201)
Cercueil dans le porche du temple
Un peu avant 3 heures 30, on ferma les portes du temple, et les Frères Antoinistes transportèrent le catafalque sous le porche. (Excelsior, 1er juillet 1912)
Le cercueil, porté par douze hommes de la communauté, était précédé d’un tronc d’arbre figurant l’arbre de la science du bien et du mal, que portait l’un des plus qualifiés adeptes de l’antoinisme, M. Delcroix, professeur à l’athénée de Liège. (Le Messin, 2 juillet 1912)
A 3 heures précises, le Frère directeur Delaunay fit un signe. Précédé du Frère porte-arbre, le lecteur du dimanche, M. Delcroix s’avança au milieu de la foule et se mit à lire tout haut les préceptes de la Révélation. (Excelsior, 1er juillet 1912)
Le cortège suit la rue des Tomballes pour aboutir à la rue de Hollogne qu'il descend jusqu'au viaduc où il prend la route qui conduit au cimetière. (in Debouxhtay, p.203)
Au coin des rues Hullos et du Bois de Mont, M. Delcroix lit les principes du culte. Puis le cortège se met en marche par la rue des Tomballes, la rue Toute-voie et la rue du Bois de Mont vers le cimetière de Jemeppe. (Gazette de Charleroi, 2 juillet 1912)
M. le Dr A. Delville, qui était bourgmestre en 1912, m’a dit qu’il n’avait pas dû intervenir pour faire enterrer Antoine, il a seulement dû refuser aux antoinistes la permission d’organiser un cortège à travers toute la commune. (in Debouxhtay, p.199).
A quatre heures, on arrive au cimetière [...] on lit l'Avant-propos de l'Enseignement (in Debouxhtay, p.203)
Les adeptes s'en viennent tour à tour jeter une pelletée de terre (Unitif août 1912, p.12-13, in Debouxhtay, p.204)
(Archives de Roland AE Collignon)
Lundi 1er juillet 1912
Ce matin, avant de partir, j’ai assisté à l’« opération » du lundi. Tandis qu’au-dessous d’elle le frère Dérégnaucourt, qui lui a succédé dans l’opération du vendredi, et qui, dans l’avenir, est appelé à devenir le grand prêtre, le pape de l’antoinisme, ouvrait le Grand Livre de la Révélation, la « Bonne Mère » s’installa à la tribune et imposa les mains. (Excelsior, 2 juillet 1912)
L’œuvre d’Antoine ne sera pas arrêtée par sa mort. Au temple, son corps a été exposé, l’affiche suivante a été apposée disant que « le conseil d’administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd’hui mardi matin, 25 juin. Avant de quitter son corps il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu’elle suivra toujours son exemple. Il n’y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous, Mère montera la tribune pour les opérations générales les quatre premiers 1 jours de la semaine à dix heures. » (L'impartial, vendredi 28 juin 1912)