Christian Libens - Les seins des saintes (2019)
Auteur : Christian Libens
Titre : Les seins des saintes : Une affaire à l’enseigne du «Pendu de Georges»
Éditions : Weyrich, 6 juin 2019 - 168 pages
Quelques pages sont disponibles sur Google Books. La quatrième de couverture dit :
Au coeur de la ville de Liège, un dévoreur sévit et laisse derrière lui de multiples cadavres, pendant que trois amis refont le monde...
Dans ce polar parodique, humoristique et amoureusement sexué, un bouquiniste, un flic et un glandeur un peu poète se réunissent à la librairie « Au pendu de Georges » afin de contrer le spleen ambiant à l'aide de leur imagination.
L'auteur y évoque le roman de Robert Vivier :
Chapitre 17
Où l'on pleure la plus belle fille de Liège
pour les derniers outrages subis
- Un moment, j'ai même cru que c'était toi, l'iconoclaste qui... Guibert jette à son vieil ami un regard blessé et s'indigne:
– Papa, comment peux-tu penser que je pourrais faire ça, moi ? D'autorité, Francis remplit les verres.
– Allez, les hommes, une petite rawète de Gigondas à chacun pour se remettre d'une émotion pareille!
– J'en ai bien besoin, d'autant que j'ai failli me faire écraser quand j'ai traversé le boulevard, soupire Georges. Vous auriez dû voir ça, un désastre! Ses seins étaient complètement rougis, et son ventre aussi, jusqu'en haut des cuisses... Un client bien mis, costard-cravate, s'avance vers le comptoir, un livre à la main: – Délivrez-nous du mal, c'est bien le livre sur le Père Antoine? - Oui, Monsieur, en édition originale, et à prix doux encore! Je dois quand même vous préciser qu'il ne s'agit pas d'une biographie à proprement parler sur le fondateur de la religion antoiniste. C'est un roman que Robert Vivier, l'auteur, a choisi d'écrire, mais en se basant sur la vie réelle du grand spiritualiste. - Je le prends... Excusez-moi, mais j'ai entendu des bribes de votre conversation en bouquinant dans les rayons. On a retrouvé une nouvelle victime du tueur en série? Les trois amis échangent des regards surpris, puis s'esclaffent de concert. C'est Georges qui, le premier, se rendant compte que son client affiche la tête du gars qui croit qu'on se la paye, rectifie:
– Non, non, je viens bien d'être témoin d'un crime, mais contre l'Art et l'Histoire! Il ne s'agit pas d'une nouvelle victime du tueur... C'est la plus belle fille de Liège qui a été vandalisée. Vous voyez, Monsieur, le monument à Charles Rogier, tout au bout du parc d'Avroy, côté Guillemins, avec sa statue entre celles d'un lion couché et d'une superbe femme nue debout... Elle a la réputation d'être la plus canon des Liégeoises depuis que la sculpture est là. Vous la voyez, non?
- Euh, je suis installé à Liège depuis pas très longtemps, je ne connais pas encore ce monument.. Guibert prend le ton d'un guide touristique pour formuler:
- L'écrivain Arsène Soreil l'a surnommée «la plus belle fille de Liège»...