Danielle Hemmert & Alex Roudène - L'étrange pouvoir des guérisseurs (1994)
Auteurs : Danielle Hemmert et Alex Roudène
Titre : L'étrange pouvoir des guérisseurs
Éditions : Famot, Genève, 1980 (254 pages)
4e de couverture :
Le miracle de la guérison est aussi vieux que le monde. Mais c’est seulement à notre époque qu’il nous est donné d’approcher ses lois. Connaissez-vous votre « éthérique", avec ses lignes de force et son réseau d’énergie ? Connaissez-vous ces forces cosmiques qui circulent comme le sang dans les artères ? Par ces voies passent des guérisons incroyables défiant toute logique, mais seuls peu d’hommes sont capables de les manier. On les nomme les guérisseurs.
On peut lire, aux pages p.164-166, sur l’antoinisme les lignes suivantes :
Sous la barbe du Père Antoine...
Il y avait jadis un enfant de douze ans, fils de pauvres mineurs. Il était né dans la province de Liège le 7 juin 1848. Et tous les jours, depuis ses douze ans, il descendait dans la mine avec son père et son frère. La misère le mena jusqu'en Allemagne, puis en Russie. Elle le ramena en Belgique, et, las de voyager, il se maria. Il s'installa aussitôt comme ouvrier métallurgiste à Jemeppe-sur-Meuse. Cet homme se nommait Antoine. C'était son nom de famille. Il était d'un naturel doux et charitable. Mais il était triste : une maladie de l'estomac l'épuisait. Un jour, on lui prête Le Livre des Esprits d'Allan Kardec, et, bien que sachant à peine lire et écrire, il en entreprend laborieusement la lecture : c'est l'illumination !
Maintenant, Antoine, grâce à une petite table, s'entretient avec le docteur Carita, et, de l'Au-Delà, on lui enseigne que les maux physiques n'existent pas : il n'y a que le péché qui existe ! Aussitôt, Antoine, par la vertu de la prière et des fluides, efface ses péchés, et, miracle ! ses maux d'estomac disparaissent à jamais ! Ne pensant alors qu'à guérir les autres, sa renommée s'étend. On vient à lui de tous côtés. Il rend la vue aux aveugles, empêche les boiteux de boiter : c'est une pluie de miracles ! Les médecins s'agitent. On traîne Antoine devant les tribunaux pour exercice illégal de la médecine. Mais comme il ne prescrit aucun remède, il est acquitté. On ne va pas le chicaner pour une prière ! Et sitôt après le procès, il devient Antoine-le-Guérisseur.
On l'appelle « le Père ». Sa femme devient « la Mère ».
Puis, en 1912, le Père Antoine se « désincarne ». Mais la Mère prend la direction de ce nouveau spiritualisme, et les adeptes se multiplient. Un clergé se constitue : ce sont les « Frères habillés » et les « Sœurs habillées ». A leur tour, ils opèrent des guérisons.
Au 34 de la rue Vergniaud, à Paris, on voit l'église antoiniste, et sa flèche dépourvue de croix. Mais ailleurs, 49 rue du Pré-Saint-Gervais, voici une église plus moderne, avec ses bancs de bois clair et sa tribune à mi-hauteur qui court tout le long de l'église. Le mur de face, devant les fidèles agenouillés, est couvert de cette inscription en lettres monumentales : « Culte antoiniste, tous les dimanches, à 10 heures. »
L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi.
L'auréole de la conscience
« Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi. C'est de la foi que naît l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu, car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend digne de le servir. C'est le seul amour qui nous a fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. »
Une table élevée remplace l'autel. Derrière, une très haute chaire avec escalier. Faisant retable, un triptyque : au milieu, le Père, un vieillard avec la barbe en fleuve, vêtu d'une soutanelle noire, les yeux fermés, la main droite en avant, comme pour l'imposition. C'est le Père « faisant l'opération ». A gauche, la Mère, une femme âgée, simple. A droite, un arbre : c'est l'Arbre de la science de la vue du mal. Un Frère, en soutanelle noire, boutonnée jusque sous le menton, prie à haute voix, et chacun s'associe à sa prière. Ensuite, il lit un chapitre de l'enseignement du Père.
Les fidèles trouvent dans sa doctrine un réconfort profond.
« Le Père a changé ma vie ! » entend-on fréquemment.
Dans chaque temple, le Père « fait l'opération », à dix heures précises, les cinq premiers jours de la semaine. Cette ponctualité a un sens : il faut que dans tous les temples du monde les Frères fassent la prière à la même heure, pendant que le Père agit dans l'autre vie. Car le pouvoir de guérir les maux physiques et moraux appartient au Père seul. Les Frères ne sont que ses intermédiaires.
Mais tous les temples sont ouverts aux personnes souffrantes pour des opérations particulières. Un Frère ou une Sœur de service chasse alors gratuitement le mal. Sur la table du vestibule du temple du Pré-Saint-Gervais, il y a des numéros d'ordre qui seront distribués aux malades. Le Frère ou la Sœur de service les reçoit successivement dans une petite salle sous le portrait du Père.
Où avez-vous mal ? demande le Frère.
La réponse donnée, il lève les mains vers le Père et prie. Les mains, comme par de grandes passes magnétiques, chassent le mal.
Père, guéris cet homme de son mal !...
Et le malade, soudain guéri, demeure ahuri. Des dizaines et des dizaines de milliers de gens sont passés là. Tous ont été guéris. J'en ai eu de multiples preuves...