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Georges Linze - Le Prophète influencé (La Wallonie, 21 janvier 1929)(Belgicapress)

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Georges Linze - Le Prophète influencé (La Wallonie, 21 janvier 1929)(Belgicapress)REVUES ET LIVRES

    « LE PROPHETE INFLUENCE », par Georges Linze. On connait le style do Georges Linze plastique, dépourvu de musicalité mais riche de tons, volontairement, chirurgicalement amputé de transitions. Ces particularités le rendent communément presque illisible. Mais toute nouvelle valeur commence par étonner. Bientôt, on s'apprivoise. Alors on discerne le sens un peu bouleversé de la pensée que portent des images saturées de lyrisme. La poésie moderne quelle que soit sa formule mêle l'auditif au visuel, au tactile, à l'abstrait ; elle se propose en métaphores ou en altérations qui contiennent ou qui résolvent en un produit nouveau (comme une nombreuse combinaison chimique) tous les éléments culturels, intelligents et instinctifs que le déclic d'un instant lyrique a fait coïncider. Par ce caractère, Georges Linze est bien de nos temps nouveaux. Il n'est pas seul. Mais il demeure à part, quand même, par sa manière de transmuer sa métaphysique passionnée en spectacles concrets. Il fait penser à ce cabbaliste qui récoltait dans des carafes la lumière du soleil pour en tirer des salamandres ! Mais ce qui règne sur ce livre-ci, c'est la suggestion. Et le désordre. Linze dira : « C'est mon ordre, à moi ! Oui ; mais il écrit pour les autres.

                                           M. M.

La Wallonie, 21 janvier 1929 (source : Belgicapress)

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Culte antoiniste à Schaerbeek (L'Indépendance Belge, 4 août 1925)(Belgicapress)

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Culte antoiniste à Schaerbeek (L'Indépendance Belge, 4 août 1925)(Belgicapress)

LE CULTE ANTOINISTE

    Rue Jacques Rayé a été inauguré dimanche, en présence de nombreux adeptes venus du Hainaut et surtout de Liége, un temple dédié au culte antoiniste.
    La mère Antoine présidait et M. Janin, ancien commandant de la marine française officiait.

L'Indépendance Belge, 4 août 1925 (source : Belgicapress)

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Culte Antoiniste (Charivari, Avril-Juin 1976, p.46)

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Culte Antoiniste (Charivari, Avril-Juin 1976,p.46)

UNE SECTE DE GUERISSEURS : LES ANTOINISTES

    Fondé en 1906 par un ouvrier liégeois qui se faisait appeler « Le Père Antoine » ou encore « le guérisseur », le « Nouveau Spiritualisme » rassemble aujourd'hui cinq à six mille fidèles disséminés dans toute la France et, surtout, dans la partie wallonne de la Belgique. Il s'agit d'une dissidence « spirite » du catholicisme romain.
    Les « antoinistes » (cette appellation prend de plus en plus le pas sur celle de « néo-spiritualistes ») se réunissent tous les dimanches matin, affublés d'une longue robe noire, dans une cinquantaine de temples. Le décor de ceux-ci est à la fois austère et macabre : une grande salle meublée de bancs de bois et flanquée d'une sorte de chaire surélevée. L'un des quatre murs est tendu de noir. On peut y lire, peinte en grandes lettres blanches, l'inscription suivante : « L'auréole de la conscience : un seul remède peut guérir l'humanité ; LA FOI : c'est de la foi que naît l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu ; car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de la servir ; c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. » Ce texte, exemplaire du style antoiniste, se répète dans toutes les publications de la secte, dont le siège central est fixé à Jemappes-sur-Meuse, dans la banlieue liégeoise. Accroche aussi le regard, derrière la chaire, un arbre stylisé : l'arbre de la science de la vue du mal. Il s'agit de l'emblème des antoinistes. Parfois, l'on trouve encore la photo du Père Antoine : une très belle tête d'illuminé, longs cheveux, longue barbe, yeux extasiés, dont l'expression évoque les photos de Raspoutine jeune. Mais là s'arrête le rapprochement. Autant Raspoutine était débauché et adorait la fréquentation des grands de ce monde, autant le Père Antoine vivait sobrement et se complaisait parmi les petites gens.
    Né à Mons-Crotteux, faubourg industriel de Liège, en 1846, le futur Père Antoine était le cadet d'une famille fort modeste de onze enfants. Dès l'âge de douze ans, il s'en alla travailler à la mine en compagnie de son père et de quelques-uns de ses frères, tous houilleurs.
    Vers sa vingtième année, dégoûté de la fosse, il décida de changer de métier et devint ouvrier métallurgiste. En 1870, il s'expatria et partit pour l'Allemagne où il travailla pendant cinq ans. Puis, il poussa un peu plus loin et passa à nouveau cinq nouvelles années en Pologne russe. Quand il rentra au Pays natal, il était toujours fidèle à la foi catholique de son enfance. Il manifestait même une tendance à être plus catholique que le pape, tant il affectionnait les jeûnes et les privations de toutes sortes.
    A l'âge de quarante-deux ans, cet homme pieux et même cagot rejoignait brusquement un groupe spirite. Bientôt las de faire tourner les tables pour le plaisir des seuls esprits, il franchit un pas de plus dans l'hérésie et se mit à prêcher dans toute la région liégeoise des « révélations » qu'il disait tenir de Dieu lui-même. Sa bonté, sa douceur, et surtout les « guérisons miraculeuses » qu'il multipliait gratuitement, lui conférèrent une grande popularité auprès d'un prolétariat misérable et crédule. En outre, comme le « néo-spiritualisme » entamait sérieusement les positions catholiques en Wallonie, les dignitaires francs-maçons et les politiciens socialistes favorisèrent l'implantation de la secte. Et les premiers « temples » furent construits grâce à des subsides votés par les conseils provinciaux (généraux) à majorité socialiste.Culte Antoiniste (Charivari, Avril-Juin 1976,p.46)
    Quelques années plus tard, l'antoinisme se répandit dans le nord de la France et conquit bientôt de petits mais solides bastions dans tout l'hexagone.
    Tout le culte antoiniste se résume à la sempiternelle lecture des « révélations » et de l'enseignement du Père Antoine. Celui-ci (qui pouvait à peine lire et écrire) s'exprimait en un langage à la fois pompeux et hermétique.
    Seules les funérailles des adeptes revêtent un certain lustre. Pour son dernier voyage, l'antoiniste décédé est précédé d'un jeune arbre fraîchement coupé, et suivi par tous les « frères » et toutes les « sœurs » revêtus de leur longue robe noire et coiffés de grands chapeaux noirs rappelant ces sombreros bâtards qu'affectionnaient les socialistes du début du siècle. La lecture des œuvres du Père Antoine accompagne la descente de la bière dans la fosse.
    Les antoinistes manifestent, à l'égard de ces œuvres, une fanatique et touchante confiance. Leur culte ne possède ni prêtres ni évêques. Les adeptes qui le désirent, ou qui en ont le temps ou les moyens, se chargent bénévolement de servir de haut-parleur à la voix de leur maître. Encore que généralement moralisateurs et même pudibonds, les antoinistes cèdent parfois à un certain laxisme moral qui trouve sa justification dans ces « fluides » dans « lesquels l'homme vit comme un poisson dans l'eau ». Car, mal débarrassé des miasmes du spiritisme, le Père Antoine professait que « tous nos vices et caprices dépendent des fluides qui forment l'atmosphère qui nous entoure ». Ce que d'aucuns « chers maîtres » appellent « des impulsions irrésistibles » !
    L'enseignement antoiniste tombe aussi dans un certain masochisme. Il recommande de « remercier ses ennemis », car l'épreuve qu'ils apportent constitue « un progrès » et « c'est la souffrance seule qui peut nous épurer ».
    Fanatiques mais peu prosélytes, les antoinistes vivent entre eux, en secte fermée. Ils pratiquent une solidarité totale et se distinguent par leur discrétion, sauf quand certains d'entre eux, s'obstinant à ne pas appeler le médecin en cas de maladie grave d'un des leurs, provoquent l'indignation des voisins et l'intervention de la justice. Le Père Antoine ayant recommandé le strict respect des lois naturelles, les antoinistes se méfient en effet des médicaments chimiques et leur préfèrent les décoctions de plantes. Et si, par malheur, leur médication échoue, ils accueillent la perte de l'être cher, et la souffrance qui en découle, comme une nouvelle occasion de se purifier.

Charivari, numéro sur les Sectes et sociétés secrètes en France aujourd’hui, Avril-Juin 1976, p.46

    Écrit à charge d’un « journaliste » anonyme (lui aime qui aime si bien les guillemets, il me saura grès de les utiliser ici à mon compte) qui n’a certainement jamais franchi la porte d’un temple, ni donc parlé à aucun frère ou aucune sœur, ni ne s’est même donné la peine de lire les textes, que cela soit ceux du Père ou de ceux qui ont étudié la « secte »…

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Correspondance (Le Messager, 1er janvier 1901)

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Correspondance (Le Messager, 1er janvier 1901)

Correspondance

        Messieurs et Frères,

    Vous avez annoncé dernièrement l'inauguration à Jemeppe-sur-Meuse du beau et spacieux local de la société les Vignerons du Seigneur, propriété de notre ami et frère Louis Antoine. Environ 180 adeptes de notre belle doctrine, venus de tous les environs, y étaient réunis le jour de la Noël pour féliciter ce frère dévoué de l'initiative si franche, si généreuse et si intelligente dont il a donné déjà tant de preuves. Ainsi que l'on dit, en des causeries pleines de verve et d'humour, MM. Houart et Henrion, deux vétérans de la cause, les ennemis séculaires de la libre pensée spiritualiste, peuvent en vain gémir à leur aise sur l'extension qu'ont prise partout les enseignements des Esprits. C'est la ruine dans un temps qui paraît assez proche au siècle où nous entrons, de l'exploitation des superstitions religieuses dont vit un clergé fanatique et intolérant. Tout nous dit que les travailleurs de l'Espace, apôtres de vérités éternelles étouffées par les parodistes des nobles enseignements de Jésus, sont constamment sur la brèche pour combattre et détruire les erreurs amoncelées.
    Cette belle salle, où avant l'inauguration plusieurs centaines de malades ont passé, venus pour demander à notre frère Antoine ses soins magnétiques gratuits, est décorée de plusieurs peintures et portraits, entr'autres ceux d'Allan Kardec, curé d'Ars et Dr Demeure, chers et vénérés esprits qui, durant leur vie terrestre, pratiquèrent et enseignèrent les sublimes vérités spirites, et qui n'ont cessé depuis leur rentrée dans la vie réelle de nous donner des preuves de leur active et tendre sollicitude. A l'aspect de ces nobles et sympathiques physionomies, grand fut sans doute l'étonnement de personnages sceptiques aussi respectables que diplômés qui envahirent dernièrement le local de nos frères de Jemeppe. Mais laissons parler l'Express, de Liége, un grand journal dont on dit qu'il "évolue puissamment vers la route invariable de la science et du progrès":
    "Dans son numéro du 16 décembre, l'Express rapportait que le Parquet de Liége avait opéré une descente au sujet d'un individu (sic) contre lequel plainte était portée du chef d'exercice illégal de l'art de guérir.
    Le Parquet, représenté par M. Gonne, substitut du Procureur du Roi, accompagné de MM. Thuriaux, juge d'instruction ; Péters, greffier, et de MM. les médecins-légistes Lenger et Corin, est venu de nouveau indaguer à ce propos.
    Les magistrats se sont rendus d'abord au domicile particulier de M. A..., la personne visée. M. A... ordonne, paraît-il, à ses clients une liqueur fabriquée par un pharmacien bruxellois et qui est en vente dans toutes les pharmacies. Il les traite en même temps par le magnétisme.
    Comme nous le disions dimanche, il compte une clientèle considérable et, au moment de l'arrivée des magistrats dans le salon d'attente, il n'y avait pas moins de 60 consultants dont quelques-uns venaient de Verviers, voire même de Bruxelles.
    Les médecins et les magistrats ont interrogé les clients et ont assisté en même temps aux consultations qui se sont données à leur arrivée, c'est-à-dire vers 9 heures du matin. On dit dans le public que A... est entièrement désintéressé. On est tout simplement invité à déposer une obole pour les pauvres dans un tronc placé en évidence dans la salle d'attente."
    Voici ce qu'aurait pu ajouter l'auteur des lignes qui précèdent, ce qui est à sa connaissance : M. Antoine, outre son indépendance – il est rentier – est un "individu" dont le désintéressement, l'abnégation, le dévouement à toutes bonnes œuvres, ont conquis l'estime et la considération, non seulement de ses frères en croyance, mais aussi de tous ses concitoyens. Sa médiumnité guérissante est établie par des attestations qu'il ne recherche pas ; elles s'offrent d'elles-mêmes. Distribuant, au vu et au su de chacun, le produit des oboles de ses malades reconnaissants, il répand, en outre, la bonne parole qui console. Il soutient l'affligé, fortifie moralement et physiquement ses frères et sœurs en humanité. Combien d'hommes que la prison et les dépôts de mendicité auraient recueillis – les lois humaines punissent toujours l'effet sans s'attaquer à la cause ont pu, dans nos régions industrielles vouées au capitalisme, subir l'influence, l'ascendant de ses bons conseils, de ses excellentes exhortations spirites à la résignation ! Sont-ce les prêtres salariés et les nombreux médecins cléricaux, cherchant à faire poursuivre notre frère Antoine, qui pourraient en dire autant ? Que sa modestie bien connue ne nous empêche, ni l'un, ni l'autre, Messieurs, de le défendre contre certains agissements ! Que ses actes méritoires servent d'exemples aussi à d'autres adeptes de notre doctrine, soucieux de propager les enseignements spirites pour le plus grand profit de l'avenir moral et intellectuel de tous les humains.

                                         Salut fraternel,
Jemeppe, 26 décembre 1900.                        H.

Le Messager, 1er janvier 1901

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Faire-part - Charles Otto (La Meuse, 10 novembre 1930)(Belgicapress)

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 Faire-part - Charles Otto (La Meuse, 10 novembre 1930)(Belgicapress).jpg

On nous prie d'annoncer la mort de
Monsieur Charles OTTO
TAILLEUR D'HABITS
    L'enterrement antoiniste aura lieu lundi 10 novembre, à 3 heures.
Réunion à la maison mortuaire, rue de la Vesdre, 4, Liège-Vennes.

La Meuse, 10 novembre 1930 (Belgicapress)

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Temple de Waremme (creator.nightcafe.studio)

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Temple de Waremme (creator.nightcafe.studio)

Temple de Waremme

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Former miner is leader of sect (Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Number 100, 9 January 1911)(cdnc.ucr.edu)

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Former miner is leader of sect (Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Number 100, 9 January 1911)(cdnc.ucr.edu)FORMER MINER IS LEADER OF SECT

Antoine, with Thousands of Followers. Asserts He Is in Touch with Spirits

(Special to The Herald)

    BRUSSELS, Jan. 8.–A petition has been forwarded to the chamber of s deputies, bearing 160,000 signatures, asking parliament to recognize "Antoine worship" as legal. Whatever answer is given to this singular request, the personality of Antoine, called "The Healer," is very interesting, and his hold over thousands of Belgians is a singular instance of the faith of mankind in one of their number.
    Antoine was formerly a miner. Having inherited a little money he abandoned his work and devoted himself to spiritualism. He proved to be an excellent medium, and he often received–according to his followers–visits from spirits.
    These spirits dictated long messages purporting to come from heaven. One day they told him that he was ordered to exercise the gift of healing. Antoine thereupon visited the poor of his parish, spoke to them of spiritualism and is said to have effected several cures.
    Antoine was soon besieged by sufferers who begged him to relieve their ills. He is now greatly popular in the valley of the Meuse, and especially in e the neighborhood of Jeuneppe, his native village.

RAISES $20,000 IN WEEK

    Two years ago Antoine said that he was ordered to preach, and he has thus become the center of a new religion. A church was built at Jeuneppe, for which $20,000 was raised in a week. Antoine lives near the church, which is overcrowded every day with followers. The "healer" refuses to accept money for his services, and he is no richer today than when he began his strange missionary work.
    The doctrine of Antoine's religion is rather obscure. He teaches that goodness must govern the world. He believes that the human body is controlled by fluid magnetism, and that the magnetism of one person can overcome the evil magnetism of another. The services in Antoine's church are simple in character. The "healer" and his congregation concentrate their thoughts and Antoine gets into "fluidic" communication with the minds of the worshipers. When he feels that good influences predominate he speaks under the power of the spirits.
    Antoine's followers obey him unhesitatingly in everything. In appearance he is a tall, rather round-shouldered man, with gray hair. He wears a black frock coat, but is always without a hat. He chews gum continually.

Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Number 100, 9 January 1911 (source: cdnc.ucr.edu)

 

Traduction :

UN ANCIEN MINEUR À LA TÊTE D'UNE SECTE

Antoine, avec des milliers d'adeptes. Il affirme être en contact avec les esprits

(Spécial The Herald)

    BRUXELLES, 8 janvier. – Une pétition a été transmise à la Chambre des Députés, portant 160.000 signatures, demandant au Parlement de reconnaître la légalité du "culte d'Antoine". Quelle que soit la réponse donnée à cette requête singulière, la personnalité d'Antoine, appelé "Le Guérisseur", est très intéressante, et son emprise sur des milliers de Belges est un exemple singulier de la foi de l'humanité en l'un d'entre eux.
    Antoine était auparavant mineur. Ayant hérité d'un peu d'argent, il abandonna son travail et se consacra au spiritisme. Il se révéla un excellent médium et reçut souvent, selon ses adeptes, la visite d'esprits.
    Ceux-ci lui dictaient de longs messages censés venir du ciel. Un jour, ils lui annoncent qu'il doit exercer le don de guérison. Antoine visite alors les pauvres de sa paroisse, leur parle de spiritisme et obtient, dit-on, plusieurs guérisons.
    Antoine fut bientôt assailli par des malades qui le suppliaient de soulager leurs maux. Il est aujourd'hui très populaire dans la vallée de la Meuse, et plus particulièrement dans les environs de Jemeppe, son village natal.

20 000 $ EN UNE SEMAINE

    Il y a deux ans, Antoine dit avoir reçu l'ordre de prêcher, et il est ainsi devenu le centre d'une nouvelle religion. Une église a été construite à Jemeppe, pour laquelle 20 000 dollars ont été récoltés en une semaine. Antoine habite près de l'église, qui est chaque jour bondée de fidèles. Le "guérisseur" refuse d'accepter de l'argent pour ses services et il n'est pas plus riche aujourd'hui que lorsqu'il a commencé son étrange travail de missionnaire.
    La doctrine de la religion d'Antoine est assez obscure. Il enseigne que la bonté doit gouverner le monde. Il croit que le corps humain est contrôlé par un fluide magnétique et que le magnétisme d'une personne peut vaincre le mauvais magnétisme d'une autre. Les services de l'église d'Antoine sont simples. Le "guérisseur" et ses fidèles concentrent leurs pensées et Antoine entre en communication "fluidique" avec l'esprit des fidèles. Lorsqu'il sent que les bonnes influences prédominent, il parle sous le pouvoir des esprits.
    Les fidèles d'Antoine lui obéissent sans hésitation en toutes choses. Il s'agit d'un homme de grande taille, aux épaules plutôt rondes, aux cheveux grisonnants. Il porte une redingote noire, mais toujours sans chapeau. Il mâche continuellement du chewing-gum.

Los Angeles Herald, Volume XXXIII, Numéro 100, 9 janvier 1911 (source : cdnc.ucr.edu)

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Culte Antoiniste - Emblème (ihoesd.ideesculture.fr)

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Culte Antoiniste - Emblème (ihoesd.ideesculture.fr)

Objet 3D
Culte antoiniste

Emplacement dans la hiérarchie :
Collection muséale > Objets 3 D > V - Objets > Varia > Culte antoiniste

Identifiant d'objet :
L1-22/D01/25

Type (Objets) :
Artéfact

Titre :
Culte antoiniste
Date(s) :
1909
Dimensions :
H. 151 mm x L. 122 mm x P. 45 mm
Matériaux / Techniques :
Métal

Avers :
Avers / Revers / tranche : Avers (Recto) Description avers : Culte / antoiniste / L'arbre / de / la Science / de / la vue du mal / Revele / de 1906 à 1909

Mots clés 1 :
6263 – Culte Antoiniste (Jemeppe-sur-Meuse, Belgique)
35583 – Antoinisme
Mots clés 2 :
TFE25

source : https://ihoesd.ideesculture.fr/index.php/Detail/objects/159518#

 

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Cahiers du Spiritisme IV, 1947 (Un cas de réincarnation à Lyon raconté par un Antoiniste)

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Cahiers du Spiritisme IV, 1947 (Un cas de réincarnation à Lyon raconté par un Antoiniste)

UN CAS DE REINCARNATION A LYON

    En 1931, à mes débuts dans le spiritisme, j’ai lu dans un livre dont je n’ai retenu ni le titre ni le nom de l’auteur, que, très souvent, quand un de nos parents décède, il se réincarne dans la famille même qu’il a quittée.
    Il donne alors, pendant quelque temps, des signes formels de caractère, de mémoire ou d’habitude qui ne manquent pas de le faire reconnaître par ses familiers.
    Il y aurait, sans doute, beaucoup à dire sur de tels cas et sur les faits d’avertissements au moment de la mort. De ces derniers j'ai pu en observer quatre très précis.
    C’est ainsi que ma fille Olga est venue me prévenir, à Grenoble, le 25 septembre 1927, de son décès survenu, à 1 heure du matin, à Versailles, par un grand bruit qui eut pour but de me tirer du sommeil au moment même où elle quittait ce monde.
    Mon frère Pierre, missionnaire apostolique à Tourane (Annam), de son côté, a été réveillé à l’heure même où notre frère aîné, Alexandre, mourait accidentellement à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Trois fois de suite un chandelier tomba de la table de chevet pour fixer son attention, etc., etc...
    Je reviens à mon Olga. Elle avait un tic qui amusait beaucoup : elle mouvait son nez de gauche et de droite, avec une aisance surprenante. Je ne songeais plus à cela, si bien que lorsque je devins antoiniste, je remarquais que, dans toutes les salles de lecture et dans tous les temples, il y avait, à la disposition des adeptes, des feuillets où ceux-ci pouvaient inscrire le prénom d’une personne, afin de demander par son intercession des grâces de guérison ou d’aide.
    Sachant que ma belle-fille, à Lyon, allait être mère, il me vint l’idée que je gardais pour moi seul de demander au bon père Antoine, fondateur de la doctrine qui porte son nom, de m’accorder la joie de faire renaître mon Olga chez ma belle-fille de Lyon.
    J’écrivis donc le prénom « Olga » sur la liste qui m’était offerte.
    Au moment de la naissance de l’enfant attendue, une fillette, je ne pensais plus à mon vœu lorsque, répondant à l’invitation de mon fils et de sa femme, je me rendis à Lyon où j’eus l’heureuse surprise, ayant le cher bébé, dans les bras, de voir, à plusieurs reprises, son nez se mouvoir, ainsi que le faisait Olga. Ma joie fut si vive que je remerciais, avec émotion, le père de m'avoir exaucé.
    Ce « tic », qui fut observé par tous les miens, persista durant quelque temps, fortifiant ma conviction du « retour » de l’âme de ma regrettée fille ; l’enfant a, du reste, le caractère, les manières et même les habitudes d’Olga, ce qui est particulièrement démonstratif en l’occurrence.
    En fin d’année 1944, alors que j ’avais la chance d’avoir un excellent médium, Mme S..., j’eus la confirmation par notre guide Michel que les deux Olga ne sont qu’une seule individualité, réincarnée, à Lyon, le 18 juin 1934.
    Je souhaite que ma modeste mais sincère contribution à la cause de la survie et de la réincarnation éclaire ceux des lecteurs qui pourraient être encore dans le doute.
                                                          J.-B. Gallioz,
                                                              Président
                                               du Groupe spirite de Grenoble.

Les Cahiers du Spiritisme, IV, 1947 (p.26-27)
http://iapsop.com/archive/materials/cahiers_du_spiritisme/cahiers_du_spiritisme_n4_1947.pdf

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Bernard Michal & Jean Renald - História das Seitas e Sociedades Secretas (2020)

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Bernard Michal & Jean Renald - História das Seitas e Sociedades Secretas (2020)

Auteurs : Bernard Michal & Jean Renald
Titre : História das Seitas e Sociedades Secretas
Éditions : Leya, 2020

    Un livre complet qui révèle les secrets des différentes organisations secrètes apparues au fil des siècles. Qu'est-ce qu'une secte ? Et une société secrète ? Quels sont les mystères et les secrets qui les unissent et les distinguent ? Les sectes sont-elles uniquement religieuses ou peuvent-elles être de nature politique ou philosophique ?
    História das Seitas e Sociedades Secretas présente les sectes et les sociétés secrètes les plus importantes et les plus influentes qui sont apparues au fil du temps, en détaillant leurs origines et les énigmes qui les entourent, et en analysant leur importance dans le contexte historique, social, politique et religieux dans lequel elles sont apparues. Des sectes du christianisme antique et médiéval à la franc-maçonnerie, du carbonarisme à la mafia, ce livre révèle les secrets les plus obscurs d'organisations qui ont marqué et marquent encore l'imaginaire de l'histoire universelle.

    Jean Renald est l'auteur également d'une Histoire des sectes, superstitions et religions (1970), ainsi que divers livres d'histoire militaire. Bernard Michal est également l'auteur de divers livres d'histoire militaire.

    Sur l'antoinisme, on lit :
Os ANTONISTAS
Com o «Père Antoine» – denominação equívoca, uma vez que, no seu tempo, induziu muita gente em erro, sugerindo que se tratava de um padre ou de um monge – abordamos uma seita de um género particular: a seita taumatúrgica, inteiramente curadora.
    Antoine-Louis (1846-1912) era um belga pouco menos que iletrado, sucessivamente mineiro, operário metalúrgico, e por fim... porteiro em Jemmepe-sur-Meuse. É aí que assiste, em 1888 (tem então 42 anos), em casa de um vizinho, a uma sessão de espiritismo. Instala-se diante de uma mesa de pé de galo, e eis que o móvel valsa sob os seus dedos: Antoine-Louis é um médium extraordinário, que faz acorrer os «espíritos». Católico, fica aterrorizado. Mas quando é o santo cura de Ars que responde, as suas dúvidas desvanecem-se. Convence-se de ter sido chamado, senão à profecia, pelo menos à evangelização.
    Instala em sua casa uma «sala de invocações», aonde afluem rapidamente as testemunhas dos seus dons de espírita, que se proclamam os «Vinhateiros do Senhor». O antigo mineiro ensinalhes as «revelações» recebidas de Deus pela graça das mesas giratórias, e condensadas em dez «princípios», obscura mistura de Catolicismo e de noções teosóficas mal assimiladas.
    A morte do seu filho deficiente, em 1893, incita o «pai Antoine», ele próprio bastante doente, a evocar e invocar «espíritos curadores». É assim que recebe do Além «receitas» ditadas pelos doutores «Carita» e «Demeure». Não sabemos por que motivo as não mandou enviar a casa do... filho. Porque este reencarnou-se na pessoa de um farmacêutico parisiense! Seguro dos seus apoios, Antoine-Louis transforma-se em curador, através da imposição das mãos. Além disso – o que é menos simpático – distribui à sua clientela pedaços de tecido «magnetizado» — grigris!
    Depois de 1901 (e de uma condenação por exercício ilegal da medicina), rompe com os seus embriões de terapêutica. Doravante, tratará e «curará» por métodos místicos. Julga-se senhor da doença e da morte. De resto, as suas «revelações» convenceram-no de que a doença é fruto do pecado. Portanto, viver na pureza é manter a saúde, e se continua a impor as mãos, o «pai Antoine» prodigaliza sobretudo aos seus visitantes exortações à santidade.
    A sua audiência é inimaginável. É preciso aumentar a casa do inspirado, que prega o «novo espiritualismo». Em 1910, os seus «discursos» (revistos e corrigidos) são editados. A capela-templo tornou-se um polo de atração, dominado pela «árvore da ciência da vista do mal». Em 1912, quando Antoine-Louis se «desencarna», milhares de aflitos seguem o seu funeral. A sua viúva – a «Mãe» – tomará eficazmente o testemunho. Mas quando se «desencarna», em 1941, a sua sucessão provoca uma crise e um cisma que travará o crescimento do Antonismo. Permanece implantado sobretudo na Bélgica e no Norte da França, com alguns focos na Alemanha e na Polónia, onde Antoine-Louis trabalhara antes de empreender o seu apostolado.
    A doutrina do Antonismo é simultaneamente ingénua e assustadora. Não preconiza a desaparição progressiva da inteligência em proveito da intuição, portadora da verdade (em suma, é o Zen!)? Que o homem, que é naturalmente bom, siga essa intuição e ame o seu próximo, e deste modo atingira tranquilamente o tempo da desencarnação, por sua vez seguida por uma reencarnação – porque a metempsicose faz parte dos dogmas!
    Quanto ao culto, celebrado por «ministros», consiste numa longa meditação, que se segue a leitura dos dez princípios. Após o que o oficiante agradece aos presentes... e toda a gente sai. A grande festa anual, a 25 de junho, marca o aniversário da «desencarnação do Pai». Não há sacramentos nesta «religião» de que, para dizer a verdade, o deus é o «Pai Antoine».

    «O único rito antonista é a repetição do gesto de Antoine curador, espécie de rito mágico à base de passes magnéticos acompanhados por invocações do Pai.»

    Também desta vez, evitaremos pronunciar-nos sobre o valor das curas obtidas no quadro de tais práticas. Mas observaremos de boa vontade que esta religião do espiritismo, que parece atrair sobretudo os deserdados, por outro lado pouco inclinados a submeterem-se às obrigações das confissões e seitas cristãs, ou como tal se afirmando, despertou no seu período de expansão uma espécie de encantamento respeitável, mesmo se o podemos considerar inexplicável.

Traduction :
LES ANTONISTES
Avec le "Père Antoine" – un nom équivoque, puisqu'il a induit en erreur de nombreuses personnes en son temps en suggérant qu'il s'agissait d'un prêtre ou d'un moine – nous avons affaire à une secte d'un type particulier : la secte thaumaturgique, entièrement guérisseuse.
    Antoine-Louis (1846-1912) est un Belge un peu moins qu'illettré, successivement mineur, métallurgiste, et enfin... porteur à Jemmepe-sur-Meuse. C'est là qu'il assiste, en 1888 (il a alors 42 ans), chez un voisin, à une séance de spiritisme. Il se tenait devant une table à pied de poule et la table valsait sous ses doigts : Antoine-Louis était un médium extraordinaire qui donnait vie aux "esprits". Catholique, il était terrifié. Mais lorsque c'est le saint curé d'Ars qui lui répond, ses doutes s'évanouissent. Il était convaincu qu'il avait été appelé, sinon à prophétiser, du moins à évangéliser.
    Il aménage dans sa maison une "salle d'invocations" où affluent rapidement les témoins de ses dons de spirite, se réclamant des "Vignerons du Seigneur". Le vieux mineur leur enseigne les "révélations" reçues de Dieu par la grâce des tables tournantes, et condensées en dix "principes", un obscur mélange de catholicisme et de notions théosophiques mal assimilées.
    La mort de son fils fragile en 1893 incite le "père Antoine", lui-même assez malade, à évoquer et invoquer les "esprits guérisseurs". Il a ainsi reçu des "prescriptions" de l'autre côté, dictées par les médecins "Carita" et "Demeure". Nous ne savons pas pourquoi il ne les a pas envoyés à la maison de son... fils. Parce qu'il s'est réincarné en pharmacien parisien ! Sûr de son soutien, Antoine-Louis devient un guérisseur par l'imposition des mains. En outre - et c'est moins agréable - il distribuait à sa clientèle des morceaux de tissu "magnétisé" — des grigris !
    Après 1901 (et une condamnation pour exercice illégal de la médecine), il rompt avec ses essais thérapeutiques. Désormais, il traiterait et "guérirait" en utilisant des méthodes mystiques. Il pensait être le maître de la maladie et de la mort. De plus, ses "révélations" l'ont convaincu que la maladie est le fruit du péché. Vivre dans la pureté, c'est donc conserver la santé, et s'il continue à imposer les mains, le "père Antoine" prodigue surtout à ses visiteurs des exhortations à la sainteté.
    Son public est inimaginable. La maison de l'inspiré, qui prêchait le "nouveau spiritisme", devait être agrandie. En 1910, ses "discours" (revus et corrigés) sont publiés. La chapelle-temple est devenue un pôle d'attraction, dominé par "l'arbre de la science de la vue du mal". En 1912, lorsqu'Antoine-Louis se "désincarne", des milliers de personnes affligées suivent ses funérailles. Sa veuve – la "Mère" – sera effectivement son héritière. Mais lorsqu'elle meurt en 1941, sa succession provoque une crise et un schisme qui va stopper la croissance de l'Antonisme. Il reste implanté surtout en Belgique et dans le nord de la France, avec quelques centres en Allemagne et en Pologne, où Antoine-Louis avait travaillé avant d'entreprendre son apostolat.
    La doctrine de l'antoinisme est à la fois naïve et effrayante. Ne prône-t-il pas la disparition progressive de l'intelligence au profit de l'intuition, porteuse de vérité (en un mot, le zen !) ? Que l'homme, qui est naturellement bon, suive cette intuition et aime son prochain, et il atteindra ainsi tranquillement le temps de la désincarnation, qui sera suivie de la réincarnation – car la métempsycose fait partie du dogme !
    Quant à l'office, célébré par des "ministres", il consiste en une longue méditation, suivie de la lecture des dix principes. Après quoi, l'officiant remercie les personnes présentes... et tout le monde part. La grande fête annuelle, le 25 juin, marque l'anniversaire de la "désincarnation du Père". Il n'y a pas de sacrements dans cette "religion" dont, à vrai dire, le dieu est le "Père Antoine".

    "Le seul rite antoiniste est la répétition du geste de guérison d'Antoine, une sorte de rite magique basé sur des passes magnétiques accompagnées d'invocations du Père."

    Là encore, nous éviterons de nous prononcer sur la valeur des guérisons obtenues dans le cadre de ces pratiques. Mais nous constaterons volontiers que cette religion du spiritisme, qui semble attirer surtout les déshérités, par ailleurs peu enclins à se soumettre aux obligations des confessions et des sectes chrétiennes, ou s'affirmant comme telle, a, dans sa période d'expansion, éveillé une sorte d'enchantement respectable, même si nous pouvons le considérer comme inexplicable.



    Impossible de savoir quelle est la source des auteurs, non plus de la citation entre guillemets qui n'a rien à voir avec l'Antoinisme proprement dit...

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