Gare de Renaix / Gare de Bruges

Cette gare fut construite à Bruges en 1844. S'avérant vite trop petite, elle fut déplacée en 1879 à Renaix/Ronse.
Cette gare fut construite à Bruges en 1844. S'avérant vite trop petite, elle fut déplacée en 1879 à Renaix/Ronse.
Jusqu’en 1853, la durée du service n’était pas spécifiée dans la loi et elle variait entre 11 et 18 mois. Cette année-là elle fut fixée à 2 ans et 4 mois dans l'infanterie de ligne :
Il prit le chemin de fer à Seraing, changea à Liège puis à Bruxelles, et arriva à Bruges vers le soir. C'était son premier voyage. Se doutait-il qui en ferait d'autres, de bien plus grands ? Jusqu'à ce dernier voyage, tout petit celui-là, dans les bois de Neuville, - voyage pendant lequel il aurait si froid, et que les adeptes referaient fidèlement ensuite, chaque année, en chantant le cantique du culte.
A Bruges, sur le quai de la gare, un sergent du 3e de ligne, en petite tenue, attendait. Il n'attendait pas Antoine seul : il y en avait bien d'autres, qu'on reconnaissant à leur petit paquet. Ils riaient d'une air pas trop rassuré et se sentaient un peu ridicules, déjà séparés des civils qui les entouraient amusés, libres, indifférents. Ils partirent pour la caserne sans tralala et sans clairon. Ils ne savaient pas encore marcher au pas.
Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
Ed. Labor - Espace Nord, p.45-46
- Qui a tiré ? Hurla le premier chef.
Le capitaine avait reparu devant les rangs, le shako en arrière, très rouge, myope, sans lorgnon. Il n'avait plus du l'air d'un capitaine.
- Qui a tiré ? dit-il à son tour, d'une voix curieusement décolorée. C'était à peine une question.
Antoine sortit des rangs, présentant son fusil à deux mains. Tout lui semblait noir. Il avait mal à la nuque, sons dos était engourdi. La détonation l'emplissait tout entier et ne voulait plus prendre fin. Il ne comprenait pas. Il avait cru d'abord que l'homme qui était derrière lui avait tiré.
Le capitaine le regardait venir et semblait lui aussi ne pas comprendre. Antoine sentait l'arme irrécusablement chaude sous ses doigts. Il la tendit gauchement au capitaine, comme si celui-ci avait dû la lui prendre des mains, l'en débarrasser. Ce fut le premier chef qui s'en saisit. Il observait Antoine d'une air étonné :
- Vous, disait-il. Vous...
Soudain une autre voix, derrière le capitaine, prononça vite et distinctement :
- Tué net. Une balle au cœur.
Il y avait toujours cette odeur irrespirable. Là-bas, on portait à bras d'homme un paquet sombre, curieusement mou. C'était comme un jeu de silhouettes. On eût dit que tout était encore révocable, qu'on allait revenir en arrière et recommencer, tout cela autrement.
Robert Vivier - Délivrez-nous du mal
Ed. Labor - Espace Nord, p.66-67
On ne sait pas précisément avec quelle arme l'accident se produit. Mais plusieurs modèles étaient utilisés à l'époque par l'armée belge.
Au fond du chemin, les bâtiments du charbonnage sont apparus, avec leurs hauts châssis à molettes, dressés comme des sentinelles au pied du "terril", masse bleuâtre aux trois lignes élémentaires tracées dans la blancheur du ciel.
Les retardataires courent vers les cabines. La cloche de descente tinte sans arrêt.
Voici déjà des mineurs qui grimpent à la recette, revêtus de toile bleue et coiffés du bonnet léger et de la calotte de cuir. Tenue du fond, tenue de combat, hardes maculées de sueurs, de poussières et de résine. Ces hommes casqués ont l'air d'aller aux tranchées. Le front, la taille, le front de la taille, n'est-ce pas comme à la guerre ?
Pierre Hubermont - Treize hommes dans la mine
Ed. Labor - Espace Nord, 1930 (p.27)
source : antoinisme.com