Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ène munute di rèflècsion, come Pêre d'Or.

Publié le par antoiniste

Ène munute di rèflècsion, come Pêre d'Or.

Son nom serait à l'origine d'un proverbe en wallon de Charleroi :

    Ène munute di rèflècsion, come Pêre d'Or.

Il avait l'habitude quand on allait le consulter, avant de répondre, de demander une minute de réflexion.

 

source : Spots èt èsprèssions do payis d' Chârlèryè (par Pierre Faulx, proverbe n°3022)

Voir les commentaires

Visite de Mons-Crotteux (Gazette de Charleroi, 17 juillet 1914)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

Visite de Mons-Crotteux (Gazette de Charleroi, 17 juillet 1914)(Belgicapress)

ROUX

Deux excursions. Pour le 15 août, s'organisent deux excursions pleines d'attraits.
    « Les Amis de la Maison du Peuple », conduits par leur président, M. Nicolas Souplit, se rendront en breack à Landelies et Aulnes. Départ à 6 heures du matin. Tenue, obligatoire, sarreau bleu et casquette de soie.
    « Les adeptes de l'Ecole Morale », pilotés par le Père Dor, prendront pour but Mons-Crotteux (Liége) où un train spécial les conduira.
    Le soir, à leur retour, les uns et les autres pourront continuer à se divertir, les fêtes communales leur réservant des attractions de choix.

Gazette de Charleroi, 17 juillet 1914 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

Nécrologie Martin-Joseph Gaye (Le Messager, 1er mai et 15 juin 1905)

Publié le par antoiniste

Nécrologie Martin-Joseph Gaye (Le Messager, 1er mai 1905)

Nécrologie

    Au moment de mettre sous presse, on nous annonce de Jemeppe-sur-Meuse, la mort d'un des anciens et fidèles abonnés du Messager, M. Martin-Joseph Gaye, veuf de Marie-Catherine Dor, décédé le 27 avril après une courte maladie dans la 72e année de son âge. L'enterrement spirite aura lieu dimanche 30 courant, à 3 heures, au cimetière de Jemeppe par les soins de la Société Les Vignerons du Seigneur de Jemeppe.
    Réunion à la maison mortuaire, rue du Pont, 14, à 2 3/4 heures.

Le Messager, 1er mai 1905

----------------

Nécrologie Martin-Joseph Gaye (Le Messager, 1er mai er 15 juin 1905)

Nécrologie

    Le dimanche 30 avril ont eu lieu à Jemeppe-sur-Meuse (près Liége) les funérailles spirites de M. Martin- Joseph Gaye, employé retraité de la Société Cockerill, rentré dans le monde spirituel à l'âge de 72 ans.
    Une foule nombreuse formait un cortège imposant qui témoignait combien le défunt jouissait de la sympathie de ses concitoyens. Dans l'assistance se trouvaient beaucoup de spirites venus de loin pour rendre à leur frère disparu le dernier hommage terrestre. Selon l'usage, les membres de la famille suivaient le char funèbre qui était précédé d'une musique et du drapeau vert de la Société spirite Antoine.
    Sur la tombe ainsi qu'à la levée du corps les prières et instructions spirites ont été lues au milieu du recueillement général. Nous envoyons nos meilleures pensées à l'esprit de ce vaillant défenseur de notre cause et nos sincères condoléances à sa nombreuse famille.

Le Messager, 15 juin 1905

Voir les commentaires

Nécrologie Catherine Dor (Le Messager, 15 janvier 1901)

Publié le par antoiniste

Nécrologie Catherine Dor (Le Messager, 15 janvier 1901)

Nécrologie

    Notre frère, M. Martin Gaye, de Jemeppe-sur-Meuse, vient d'être éprouvé par la mort corporelle de son épouse aimée, née M. Catherine Dor, décédée à l'âge de 68 ans.
    Ses funérailles civiles ont eu lieu le 10 décembre, à 3 heures, au milieu d'une affluence considérable. A la levée du corps la prière d'usage a été dite. L'assistance l'a écoutée avec un pieux recueillement. Précédé d'une excellente musique et du drapeau de la Société Spirite de Jemeppe, un long cortège s'est formé. Au cimetière, devant la tombe ouverte, Mlle D. a prononcé un beau discours empreint des meilleures pensées spirites à l'adresse de la défunte qui fut une croyante sincère, une tendre et dévouée épouse, une mère soucieuse de ses devoirs et qui sut toujours donner l'exemple de la sainte résignation dans les épreuves terrestres.
    Mme A. a prononcé aussi l'adieu terrestre à la défunte en disant les prières spirites sur la tombe, écoutées religieusement par la foule des assistants qui l'entouraient.

Le Messager, 15 janvier 1901

Voir les commentaires

Avis aux disciples de Pierre d'or et Cie (Le Journal de Charleroi, 22 janvier 1911)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

Avis aux disciples de Pierre d'or et Cie (Le Journal de Charleroi, 22 janvier 1911)(Belgicapress)

Avis aux disciples
           de Pierre d'or et Cie

    La conférence humoristique que nous donnera aujourd'hui à 3 heures, dans la salle de l'Hôtel de l'Espérance, en face de la station, M. le docteur Crouzé, oculiste à Bruxelles, comporte pour les habitants de notre commune, fief des « Antoine le guérisseur », « Pierre d'or » et « Papa » de tout acabit, un intérêt tout particulier.
    Le sympathique conférencier a choisi comme sujet « La Médecine et le Public » : erreurs, préjugés et drôleries.
    Il est à supposer que plus d'un auditeur se sentira piqué par les exemples que ne manquera de prendre l'érudit causeur et qui sait... si au nombre des disciples présents, il ne s'en trouvera pas un pour défendre les rebouteux ! Admettons qu'une conférence populaire n'est pas contradictoire.
    Espérons dans tous les cas qu'un public nombreux sera présent, marquant ainsi sa sympathie pour ceux qui luttent pour affranchir les cerveaux des erreurs et des préjugés.
    La causerie sera précédée d'un charmant concert donné par un septuor à cordes, avec le concours de la gracieuse artiste Mlle Léona Wéry.

Le Journal de Charleroi, 22 janvier 1911 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

Petites annonces de Pierre Dor en août 1929

Publié le par antoiniste

    Après son procès et son installation à Uccle, le Père Dor cherche une nouvelle activité. Alors qu'il se dit homme de lettres dans le recensement de l'Almanach de Bruxelles en 1923 et 1930, on retrouve la publication de petites annonces dans divers journaux :

Petite annonce de Pierre Dor (La Gazette de Charleroi,, 15 et 18 août 1929)(Belgicapress)

La Gazette de Charleroi, 15 et 18 août 1929 (source : Belgicapress)

Petite Annonce de Pierre Dor (La Dernière Heure, 17 & 18 août 1929)(Belgicapress)

La Dernière Heure, 17 et 18 août 1929 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

In Henegauwen - Dor, de... mirakelman (Vooruit, 1 Juni 1916)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

In Henegauwen - Dor, de... mirakelman (Vooruit, 1 Juni 1916)(Belgicapress)IN HENEGOUWEN
Dor, de... mirakelman

    De vermaarde Jemeppesche kwakzalver Antoine, die zooveel van zich heeft doen spreken dat de verstandige mensch er stom op staat, heeft nu nog een even veel geruchtmakenden opvolger bekomen!
    Men gelooft te droomen als men het volgende leest, dat hieromtrent uit Charleroi wordt gemeld :

    Men hoort hier nu over niets anders meer spreken van over den wonderman Dor, vader Dor, den gewezen werkman Pierre Dor, die beveert een bloedverwant te zijn van den even vermaalden vader Antoine, dien hij moet opvolgen en ter eere van den welke hij den bond van 't «dorisme» heeft gesticht, die de voortzetting moet zijn van het werk van het «antoinisme», dat gesticht werd door den apostel van Jemeppe.
    Vader Dor is nu door het burgerlijk gerecht vervolgd wegens onwettige uitvoering van het ambt van geneesheer en hij is reeds een paar maal voor den onderzoeksrechter moeten verschijnen, wat telkens aanleiding gaf tot groote samenscholingen, die verboden zijn.
    Als vader Dor gister weer het Justice paleis van Charleroi wilde verlaten, was hij andermaal ondervraagd was geweest, stond er eene overgroote massa van voll voor het gebouw dat hem eene luidruchtige huldemanifestatie bracht, die tevens geweldige protestatie was tegen het gerecht dat hem ter verantwoording dierf op roepen.
    Vooral de talrijk aanwezige vrouwen gaven blijken van groote opgewondenheden terwijl zij allerhande kreten lieten hooren legden zij kransen en bloemen voor voeten van den vervolgden martelaar, die in zalige vervoering de oogen ten hem gericht hield en scheen te bidden.
    Het kwam ons onbegrijpelijk voor dat zoo een man een zoo grooten invloed kan uit oefenen op het gemoed onzer verstandiger bevolking, op het gemoed der nog verstandiger burgerij, die een zonderling […] moeten hebben voor de spirieten en de andere kwakzalvers die hen zulke blauwe bloemekens op de mouw weten te speten.
    Hoe groot de invloed van zoo een vader Dor moet zijn, dat wordt bewezen door het volgend, eergister vastgesteld en ook met alleenstaand feit:
    Dezer dagen heeft de policie van Gosselies naar Marchienne eene vrouw opgebracht die te midden van den nacht op de Grand’ Place aangetroffen was op den oogenblik dat zij geknield zat te huilen voor een groot portret van vader Dor, van wien zij do genezing hater dochter wilde bekomen.
    Als men zulke zwendelaars kortenben achter de grendels zette zouden […].

Vooruit, 1 Juni 1916 (source : Belgicapress)

 

Traduction :

DANS LE HAINAUT
Dor, l’homme… miracle

    Le célèbre charlatan de Jemeppe Antoine, qui s'est fait un tel nom que les gens sensés en sont abasourdis, a maintenant un successeur tout aussi notoire !
    On croit rêver quand on lit ce qui suit, rapporté à ce sujet de Charleroi :

    On n'y entend parler que du thaumaturge Dor, du père Dor, de l'ancien ouvrier Pierre Dor, qui prétend être un parent de sang du père Antoine, tout aussi diligent, auquel il doit succéder et en l'honneur duquel il a fondé l'union du "Dorisme", qui doit être la continuation de l'œuvre de l'"Antoinisme", fondée par l'apôtre de Jemeppe.
    Le père Dor est maintenant poursuivi par les tribunaux civils pour exercice illégal de la fonction de médecin et il a déjà dû comparaître plusieurs fois devant le juge d'instruction, ce qui a toujours donné lieu à de grands rassemblements interdits.
    Lorsque le père Dor a voulu quitter à nouveau le palais de justice de Charleroi hier, après un nouvel interrogatoire, une foule nombreuse s'est placée devant le bâtiment et lui a rendu un bruyant hommage, qui était aussi une grande protestation contre le tribunal qui s'apprêtait à lui demander des comptes.
    En particulier, les nombreuses femmes présentes ont montré une grande excitation en poussant toutes sortes de cris et en déposant des couronnes et des fleurs aux pieds du martyr persécuté, qui, dans un ravissement béat, gardait les yeux fixés sur lui et semblait prier.
    Il nous paraissait incompréhensible qu'un tel homme puisse exercer une si grande influence sur l'esprit de nos citoyens les plus sages, qui doivent avoir une étrange [...] pour les esprits et autres charlatans qui savent les maquiller avec de telles enseignes à fleurs bleues.
    Combien grande doit être l'influence d'un tel père Dor, est prouvée par ce qui suit, établi avant-hier et aussi par un fait isolé :
    L'autre jour, la police de Gosselies a amené à Marchienne une femme qui avait été trouvée agenouillée devant un grand portrait du père Dor, dont elle cherchait à guérir sa fille, sur la Grand Place, en pleine nuit.
    Si de tels escrocs devaient être mis derrière les barreaux pour une courte période, [...].

Vooruit, 1er juin 1916 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

Le Père Dor en correctionnelle (La Région de Charleroi, 17 novembre 1916)(belgicapress.be)

Publié le par antoiniste

Le Père Dor en correctionnelle (La Région de Charleroi (17-11-1916), belgicapress.be)

issu de l'article de La Région de Charleroi du 17 novembre 1916 (belgicapress.be)

Voir les commentaires

Un enterrement doriste (Gazette de Charleroi, 8 juillet 1914)(Belgicapress)

Publié le par antoiniste

Un enterrement doriste (Gazette de Charleroi, 8 juillet 1914)(Belgicapress)La religion nouvelle !
Un enterrement doriste...

    On commence à s'alarmer sérieusement des théories dangereuses de l'Antoinisme et de ses succédanés. Des gens se laissent mourir de faim, des malades reçoivent des prières pour tous soins. Il semble qu'un vent de folie souffle sur toute la région...
    L'Antoinisme était déjà très fort, mais il y a mieux, il y a plus cocasse que lui, c'est la doctrine du « Père Dor »...
    On prie beaucoup selon cette nouvelle religion, mais on réduit tout ce qu'on peut à la plus grande simplicité.
    La mort, pour les Doristes, n'est qu'un détail auquel il ne faut attacher aucune importance...
    C'est ainsi que la femme d'un officier de police de Couillet, converti au « dorisme » était morte, dimanche, personne n'en fut avisé, à part le bureau de l'Etat-civil.
    Le mari continua son service comme à l'ordinaire, et on ne connut la nouvelle de la mort que hier matin en voyant un corbillard arriver devant chez lui.
    Le corbillard « chargea » une caisse rectangulaire servant de cercueil et fila seul, vers le cimetière, sans aucun accompagnement.
    Le mari était resté chez lui. La maison était ouverte, les volets n'étaient pas clos.
    Sa femme était morte, mais le « dorisme » enseigne qu'il ne faut pas pleurer les morts...

Gazette de Charleroi, 8 juillet 1914 (source : Belgicapress)

Voir les commentaires

Le Dorisme à son déclin (Le Messager de Bruxelles, 28 novembre 1916)(warpress.cegesoma.be)

Publié le par antoiniste

Le Dorisme à son déclin (Le Messager de Bruxelles (28-11-1916) warpress.cegesoma.be)

Le Dorisme à son déclin

    Nos lecteurs ont suivi avec un intérêt croissant parfaitement compréhensible en ces temps où les diversions aux sombres préoccupations qui nous alarment sont avidement saisies, les débats trop suggestifs, hélas !! d'un procès curieux intenté à Dor, l'homme impénétrable, qui se fait appeler le Messie du XXe siècle, le Christ réincarné, etc.
    Ces débats nous ont révélé la triste mentalité des foules à l'égard d'un adroit farceur, d'un illuminé, qu'il soit sincère ou non. Mais, en réalité, peu de personnes se rendent compte de ce qu'est le Dorisme qui, aux dires des adeptes du Père Dor, est appelé à devenir la religion de demain !
    De Socrate à Spencer, les philosophes de toutes les époques et de toutes les nations se sont ingéniés à élaborer des systèmes de morale dont l'application des principes à la vie humaine doit assurer à l'homme un bonheur parfait, une félicité absolue. En sondant ce qu'il prétendait être son ignorance, le savant Socrate fit cette découverte qui donne la clef des différentes variétés de morale : « Il y a des lois non écrites supérieures aux lois écrites et qu'il faut toujours observer. » Au nombre des lois non écrites figure l'éternelle et immuable loi Morale. Si l'on considère qu'une loi écrite reçoit autant d'interprétations qu'il se présente d'interprétateurs, à plus forte raison une loi non écrite, et qui laisse ainsi le champ libre aux imaginations fantaisistes, est-elle l'objet de divergences de compréhension lorsqu'il s'agit de la traduire en langage clair. Il est généralement admis que toute morale doit être l'expression du Souverain Bien. C'est à partir d'ici que les philosophes s'abandonnent à leur inspiration personnelle. De leurs travaux ont surgi différentes écoles morales, écoles classiques connues sous les appelations : morale formelle, morale du plaisir, morale sentimentale, utilitarisme. eudomonisme, esthéticisme, égoïsme, altruisme, etc. Dans les etc., il faut comprendre non seulement la morale positiviste, la morale évolutionniste, d'autres encore, minutieusement cataloguées, mais aussi quantité de systèmes que l'on a pu étiqueter qu'en faisant dériver leur terminologie du nom même de leur auteur, tels l'Hobbisme, l'Hégélianisme. Ceci suffit à justifier la qualification de Dorisme appliquée à l'ensemble des principes de morale d'après la conception d'un particulier, d'un citoyen du nom de Dor. Le Dorisme est lui-même issu de l'Antoinisme, duquel il se diffère que par des points de détail, le fond des deux doctrines étant le même : recherche du bonheur par l'amélioration spirituelle. Mais ce bonheur idéal n'est pas ce que le vulgaire profane s'imagine. Plaisir, douleur n'ont plus la signification attribuée jusqu'ici à ces vocabules, car c'est dans la douleur qu'il faut chercher le plaisir, tandis que c'est sous le manteau du plaisir que se cache la douleur.
    Les philosophes des siècles passés avaient accoutumé l'humanité à discerner le Bien et le Mal. Nos prophètes contemporains ne connaissent plus le Mal, celui-ci n'étant qu'une nuance d'un Bien Universel. Tous les mots usuels seront de la sorte l'objet d'un renversement. Ainsi, d'après la nouvelle Ecole, vivre c'est mourir ; mourir, c'est renaître à la vie. De telles modifications apportées à la valeur des mots doivent fatalement avoir pour conséquence le bouleversement des concepts.
    Au temps où Antoine « révéla » sa morale, on ne manqua pas de le traiter de fumiste et d'illuminé. Il n'en recruta pas moins un nombre considérable de disciples, et l'Antoinisme pris une ampleur telle qu'à certain moment le gouvernement belge fut sollicité par une requête couvet de 130,000 signatures, d'accorder la reconnaissance officielle de la religion nouvelle. Le Dorisme et né de l'Antoinisme : affaire d'imitation d'abord, de concurrence ensuite.
    Neveu d'Antoine, Dor était un fervent disciple de son oncle, lorsqu'un jour le démon « Evolution », petit-cousin du tentateur « Progrès », s'infiltra en l'âme du néophyte, du disciple fit un Maitre, et le Fils à son tour devint Père. En se posant en rival d'Antoine, le nouveau Père Guérisseur et moraliste, n'entendait pas ajouter une religion aux 900 et plus existant déjà, ni donner naissance à une secte particulière, pas même fonder une société quelconque : il ne manifestait d'autre ambition que d'ériger un temple à la vertu. Mais c'est là simple question de mots ; qu'on le veuille ou non, dès l'instant ou plusieurs personnes se réunissent dans un but commun, ils forment société ou secte. Et de secte à religion, il n'y a que l'épaisseur d'une brique. La brique a multiplié et le monument connu sous le nom d'Ecole Morale (Jeu de Massacre a dit M. Bonnehill) est la plus flagrante contradiction des affirmations doristes.
    – La thérapeutique doriste repose sur l'observance de la Loi Morale ; soyez dans la loi, et vous jouirez d'une excellente santé. Force est donc aux malades désireux de guérir, de s'initier à cette loi et de s'y conformer. Le Souverain Bien consistera en l'amélioration de soi-même, ou mieux, en l'épuration de l'âme, non au cours d'une seule vie, mais à travers un cycle d'existences d'autant plus nombreuses que l'âme sera lente à se désintoxiquer. Il y a donc à admettre avant tout le principe de la réincarnation, basée sur la loi du Progrès, clame le Père Dor.
    La morale doriste adopte comme formule : Etre sans rancune. Pour se trouver dans cet état d'âme, il faut pratiquer la Tolérance. Encore un mot à la valeur élastique, car chacun comprend à sa façon et voit les choses de même. Etre tolérant, par exemple, ce sera battre en brèche toutes les cérémonies du culte catholique !
    Les premières « instructions » doristes ont paru en 1909 en une brochure ayant pour titre « le Devoir ». Dans cet opuscule sont exposés les principes d'une morale bourgeoisement sage et qui ne froisse les opinions philosophiques de personne.
     Il y est question de Dieu, « source de vie », en qui il faut croire, car cette croyance, c'est la consolation, l'espérance de ceux qui souffrent, le suprême refuge des affligés, des abandonnés. C'est du Dorisme de la première heure et rien dans ce « premier livre » ne laisse percer les sentiments révolutionnaires, on si l'on veut une expression atténuée, les projets rénovateurs du Père. Certains malades guérissent, d'autres sont soulagés. Pour un grand nombre, c'est le statu-quo. A ceci, il y a une cause, et cette cause n'est rien autre que l'état de trop grande imperfection de l'âme. La maladie, en ce cas, est une « épreuve » qu'il faute supporter avec résignation, cette épreuve étant une condition « sine qua non » d'amélioration future. La mort, ou « désincarnation » qui s'ensuit doit être considérée comme une grâce accordée à l'âme, une libération si l'on veut, un « salaire » qui lui permettra, pour son « avancement », d'aspirer à une prompte et propice réincarnation. Il fallait faire accepter ce principe de réincarnation par ceux-là même qui appartenaient à une religion considérant comme blasphématoires les théories de la métempsychose. La réincarnation ne se prouve pas scientifiquement, mais s'explique, et cette explication est plus facilement acceptée qu'elle émane d'une source inspirant confiance ! L'argument décisif sera l'interprétation donnée par Dor aux paroles de Jésus-Christ conversant avec Nicodème : « En vérité, en vérité, je vous le dis, personne ne peut voir le royaume de Dieu s'il ne naît à nouveau », paroles d'évangile... apocryphe. Cette citation de source divine, texte authentique ou non, ces paroles du Fils de Dieu convainquirent les... Enfants du Père Dor, et, actuellement, nombreux sont les chrétiens qui ont versé dans le Dorisme, en conservant cette idée qu'ils continuent à vivre en Jésus-Christ, tout en suivant les enseignements doristes. Jésus devient ainsi l'allié, le protecteur de Dor. L'idée germe même dans les esprits que l'on pourrait bien être la réincarnation de l'autre, car Jésus a dit aussi : « Je reviendrai parmi vous pour vous entraîner, par l'exemple de mes vertus, vers des mondes supérieurs à celui-ci. » Dor n'est-il pas Celui qui doit venir ? La question est posée, comme par hasard, lors d'une instruction. Le Père, qui « a surmonté » tout orgueil, toute vanité, sur qui l'envie et l'ambition n'ont pas, n'ont plus de prise (c'est lui qui le déclare du moins) n'a garde de répondre à cette question discrète autant qu'indiscrète. Il indique simplement le moyen d'être fixé sur ce point délicat : « C'est par la pratique des instructions de ce livre précieux, qui s'appelle Charité, que vous connaîtrez la réponse à la demande que nous m'adressez. Ce livre qui s'appelle Charité, est le volume in-8° de 220 pages, paru sous le titre : « Christ parle à nouveau » (dont de nombreuses citations ont été faites au Tribunal tour à tour par les défenseurs du prévenu et de la partie civile), révision et amplification des brochures antérieures. Le conseil est bon, les adeptes en font leur profit, et un certain jour, en réunion publique, l'un d'entre eux apporte la conviction qu'il s'est formée après avoir lu et relu l'ouvrage signalé à l'attention des curieux. Il dit : Vous voulez nous cacher votre essence surnaturelle, c'est-à-dire qui vous êtes, mais vos enfants vous ont reconnu, et vous le crient bien haut : Vous êtes le Christ, vous êtes le Conducteur du Monde, vous êtes le Messie du XXe siècle ». (Page 27, brochure bleue, discours de la Toussaint).
    Lors de l'audition des témoins, le Tribunal a connu aussi pareilles émotions !
    La loi Morale est un précieux atout en mains du malade qui cherche la guérison. Le maître a tout, l'as, un brelan d'as même, se trouve dans le jeu du guérisseur, c'est-à-dire dans le travail personnel du Père, que nous analyserons ci-après :
    Les lacunes de la pharmacopée, l'efficacité inopérante de maints médicaments ont de tout temps inquiété et les malades et les médecins. Molière ne manqua pas de noter le fait et de commenter à sa façon en imaginant les pilules de « matrimonium » que Sganarelle, « médecin malgré lui » administrait avec succès dans certain cas d'affection... cordiale compliquée d'aphonie simulée. Un siècle plus tard. Mesmer, médecin authentique, s'inspirant de Molière et reprenant la « théorie des fluides » émise par Paracelse au début du XVIe siècle, inventa un baquet magique dans lequel se trouvaient concentrés les fluides guérisseurs captés par des procédés occultes, ou tout au moins procédés tenus soigneusement secrets. Depuis ce temps, la théorie des fluides, le magnétisme, l'hypnotisme, la suggestion ont fait du chemin. Pendant que les facultés de Paris et de Nancy s'occupaient de ces questions au point de vue scientifique, l'Amérique les étudiait plus pratiquement du point de vue commercial. C'est l'Amérique qui lança les institutions connues sous les noms de « Christian » et « Mental Scientists », « Magnetic » et « Thelepatic Healers », dont Antoinisme et Dorisme sont des décalques, des adaptations nationales, des contrefaçons belges.
    Toutefois, le Dorisme se défend d'une telle filiation, et le Père nous dit : « Sachez que je suis le guérisseur, et non pas un médecin, ni un thaumaturge, ni un magnétiseur ». Il ajoute : « Suggestion, mot des hommes sceptiques, c'est-à-dire doutant du vrai comme du faux ». Lui, le Père, travaille non avec le « mot », mais avec la « chose », essence même du mot, la chose... « le fluide Amour aux effluves bienfaisantes et régénératrices ». Soyons conciliant, acceptons l'hypothèse du fluide, cause essentielle, mais ne rejetons pas la suggestion, cause officiente sans laquelle le fluide le plus radiant reste en stagnation. Fluide et suggestion, le contenu et le contenant se complètent donc l'un et l'autre, mais chose curieuse, si le fluide ne peut agir sans qu'il y ait suggestion, la suggestion opère parfaitement sans le concours du fluide qu'elle est censée recéler.
    Les suggestions doristes agissent selon le degré de suggestibilité des malades ou patiente. Tel sujet sera déjà vivement frappé à la seule que du monument « Ecole Morale » ; tel autre sera ébranlé jusque dans ses fondements par la gravité de ce lieu ; un troisième se sentira frôlé par le fluide au simple contact de la médaille-numéro de réception qui lui sera remise à l'entrée du temple ; tous éprouveront des picotements à la plante des pieds en franchissant le seuil du cabinet de consultations, la plupart se sentiront comme anesthésiés à l'apparition spectrale du Père ; beaucoup se verront dans l'impossibilité d'articuler une syllabe : c'est le fluide paralysant qui agit. En cet état semi-cataleptique, bien que parfaitement éveillé, le malade oublie son affection, il ne sent plus rien, ses douleurs ont disparu, est guéri instantanément et comme par « enchantement ». Le Père, lui, n'a rien dit encore, le voici qui parle : « Allez, tout ira bien, pensez à moi », ces paroles ponctuées d'un geste bénisseur. C'est là le traitement applicable aux cas bénins : mal de dent, torticolis, « resticlage ». Les affections réellement sérieuses, les maladies graves, nécessitent un traitement de longue haleine, comportant l'emploi de suggestions verbales savamment appropriées. Le Père alors questionne, s'enquiert des antécédents moraux, du régime alimentaire, des habitudes sociales. La petite enquête terminée, il découvre sans plus tarder la cause du malaise : imperfection de l'âme, cause d'ordre moral invariablement doublée d'un autre d'ordre physique.
    De temps en temps, en présence de cas épineux, le Père, prudent, se déclare incompétent et envoie le malade à un médecin : Commencement de la fin du Dorisme. Emoi des adeptes, série de questions s'enchainant dans un ordre logique. Le Père, malin comme pas un, répond : « J'envoie au médecin pour des raisons que je ne puis dire parce qu'il est en cette vie des choses qu'on ne peut divulguer... » En termes moins fluidiques : Ceci ne vous regarde pas. Et le secret professionnel donc !
    Que prend le Dorisme ? « La restauration » de l'âme par la culture exclusive et intensifiée d'une unique faculté, l'amplification à outrance du sens moral, ce qui engendrerait une monstruosité psychique sans nom.
    Figurons-nous un corps humain sans bras ni jambes, et nous obtiendrons le pendant matériel de l'âme « dépouillée de ses imperfections » ; jolie perspective de l'amélioration de notre personnalité.
    Quel est donc le véritable auteur du méfait imputé au Dorisme ? « Cherchons » et nous découvrirons « la cause » dans le Dorisme n'est qu'un « effet », cause à laquelle son caractère d'abstraction évite le désagrément d'une comparution à la barre : l'ignorance des masses, mère de la crédulité de foules.
    « Etudions » ! et quand l'Ignorance aura cédé le pas au Savoir, les Aliborinismes présents et à venir auront vécu.
    Et enfin « observons » ! Observons l'évolution du Dorisme, sa naissance, son développement, son désagrégement, et nous devrons convenir que le système incriminé n'est qu'un infime incident de la vie universelle. Observons et nous n'aurons pas besoin d'être devin ou prophète pour nous apercevoir que l'incident va se clore de lui-même et que le spectacle touche à sa fin. Le denier acte commence : Le Dorisme déménage, on vend le temple que nul ne s'empresse d'acquérir ; le Père cherche dans une retraite « aux environs d'une forêt et d'une vaste campagne » un milieu favorable au rétablissement de sa santé physique qu'il sent « s'affaiblir d'une façon rapide ». Sans préjuger de l'épilogue qui va se dérouler après le délibéré que prononcera vraisemblablement M. le Président du Tribunal Correctionnel de Charleroi et qui clôturera les « opérations multiples » du Père, nous pouvons cependant affirmer sans trop craindre de nous tromper, que d'autres illuminés, succédant à Antoine et à Dor, réapparaîtrons sur la scène, afin d'exploiter comme leurs devanciers la crédulité des foules.
    Un grand penseur n'a-t-il pas dit :  « la bêtise humaine est incommensurable ! Stulto rum numerus est infinitus !

                                                                 R. M.

Le Messager de Bruxelles, 28 novembre 1916
Source : warpress.cegesoma.be

Voir les commentaires

1 2 3 > >>