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Jemeppe-sur-Meuse - Temple Antoine

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Jean-Michel Delacomptée - Ambroise Paré, la main savante

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Jean-Michel Delacomptée - Ambroise Paré, la main savanteLa main savante d'Ambroise Paré
[lundi 29 octobre 2007 - 18:00]
Histoire de la médecine

Titre :     Ambroise Paré. La main savante
Auteur :     Jean-Michel Delacomptée
Éditeur :     Gallimard, Paris, 2007, 264 pages

Résumé : Jean-Michel Delacomptée retrace l'itinéraire du père de la chirurgie moderne, Ambroise Paré, et nous offre une plongée originale et poétique au cœur de l'histoire de la médecine.
Par Eloïse COHEN-DE TIMARY

    L'Hôtel-Dieu. C'est là que le jeune Ambroise Paré (1510-1590) débute son apprentissage de chirurgien. "L'Hôtel-Dieu a sculpté sa main", dit-on. Le lieu est idéal en effet car "on y mourait beaucoup, mais surtout on y disséquait souvent". Très vite, Ambroise Paré maîtrise l'art des saignées et celui de la composition des médicaments, et pratique de nombreux actes chirurgicaux, le plus souvent "en public, comme au spectacle":  ôter un kyste ou une tumeur, amputer un bras, remettre un oeil sorti de son orbite, scier des dents ébréchées, réduire une fracture du nez, et enfin, "aider la nature dans ce qui lui fait défaut", c'est-à-dire remplacer une main, une jambe, ou une oreille par un organe artificiel.
    Au fil des pages, nous suivons les déambulations d'Ambroise Paré : de "l'air plombé de miasmes et de vapeurs" qui sature l'Hôtel-Dieu jusqu'aux blessés des champs de batailles, nous découvrons la "main savante" du jeune médecin. Non seulement doté d'une remarquable habileté, Ambroise Paré possède également un sens de la médecine hors du commun. On pourrait multiplier les exemples, mais le cas du Marquis d'Havret est particulièrement significatif. Au cours de l'été 1569, une balle d'arquebuse atteint le marquis au genou et lui fracture l'os. Alors que la fièvre le consume et que la mort semble la seule issue, Ambroise Paré met en place une stratégie de guérison. En complément des opérations chirurgicales nécessaires (incisions), il soigne son patient par la douceur des plantes - feuilles de nénuphar et oxycrat (mélange de miel et de vinaigre) -  et des "aliments succulents": Paré prescrit oeufs mollets, raisins de Damas confits, et "viandes rôties et de digestion facile, avec des sauces d'orange, de verjus d'oseille, de grenade aigre". Et pour la nuit, "quelques grains d'opium pour dormir". L'état du marquis s'améliore peu à peu, et viennent alors "violes, violons et amuseurs pour le distraire". En quelques semaines, le marquis condamné est guéri : avec ses attentions généreuses, Paré "rassurait les patients toujours et partout, et semant l'espoir il réussissait où les autres échouaient".
    A travers l'itinéraire d'Ambroise Paré nous découvrons une manière inédite de pratiquer la médecine et d'aborder la maladie et le corps. Il s'agissait de "combattre le feu par l'huile, lénifier, graisser, refroidir la combustion, adoucir les brûlures par la tiédeur des baumes" ; "il s'agissait toujours d'apaiser, de lubrifier, de relâcher, d'humecter les parois de la plaie afin de la disposer à la suppuration, façon la plus sage de soigner. L'humanité, toujours". Ainsi substitue-t-il par exemple l'huile bouillante utilisée pour cautériser les plaies par un mélange (efficace) de jaunes d'oeuf, de térébenthine et d'huile de rosat (huile d'olive où macèrent des pétales de rose). Si Ambroise Paré maîtrise parfaitement l'art de la chirurgie, son rapport à la médecine et aux patients n'est pas uniquement technique : "quand il soignait quiconque, il partageait avec le patient moins sa douleur que sa maladie ou sa blessure, si étroitement que des décennies plus tard il se souvenait avec une précision d'architecte du nom, de l'âge, de la profession, du lieu de résidence, et bien sûr de la maladie ou de la blessure des gens qu'il avait traités, en dépit de leur nombre. Ce n'était pas une affaire de mémoire, encore que la sienne fût hors du commun, mais de douceur". Pour Paré, c'est toujours la vision humaine de la médecine qui prévaut. Jamais ses patients ne sont réduits à des "assemblages d'organes". Il s'agit de "porter à chaque individu une attention particulière et irremplaçable, une attention qui prenne en compte l'irréductible solitude de celle ou celui qu'on soigne". C'est d'ailleurs pourquoi Ambroise Paré s'est particulièrement attaché à la conception de prothèses : "il proposait aux borgnes des yeux artificiels en or émaillé peints selon la couleur d'origine", "les nez, souvent tranchés dans les batailles et les duels, il en refaisait en or, en argent, ou en papier de linge collés". Sans oublier les prothèses de mains, de bras, de jambes, dans lesquelles il excellait. Ainsi, le chirurgien entretient un rapport maîtrisé à la technique, loin de tout asservissement.
    Enfin, le chirurgien est aussi écrivain, et ses découvertes font l'objet de descriptions qu'il soigne particulièrement. Car Ambroise Paré ne conçoit pas la science sans la poésie, sauf à courir le risque du "stérile éclat de techniques dénuées d'âmes". Avec ce portrait intime (publié dans la collection "L'un et l'autre", chez Gallimard), Jean-Michel Delacomptée nous tend un miroir vers son propre univers littéraire - soucieux du corps et de ses manifestations. La main de l'écrivain, porteuse de descriptions minutieuses, semble parfois se confondre avec celle du chirurgien. "C'était tout cela Ambroise Paré, la main qui tranche et la main qui panse. La main qui soustrait et la main qui ajoute. La main qui fabrique, la main qui écrit. La main du vif-argent, de la ligature, de l'huile, et celle de l'encre dispensée par la plume. L'intelligence, la bonté tout entières dans la main".

source : http://www.nonfiction.fr/article-176-la_main_savante_dambroise_pare.htm

    Ambroise Paré, formé sur le terrain, avant l'arrivée du cartésianisme, pensait :
        « Je le pansay, Dieu le guarist (en moyen français)
        Je le pansai et Dieu le guérit. »
    On cite volontiers cette phrase modeste de Paré pour résumer sa philosophie. Paré écrivit cette phrase, dans un cahier de notes, au sujet des soins qu'il donna au capitaine Le Rat, lors de la campagne de Piémont de 1537-1538. Il utilisera cette formule tout au long de sa carrière (Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, 2006, p. 42). En 1552, les soldats français, assiégés à Metz par l'armée de Charles Quint, souffraient d'une grande disette. Le serviteur d'un capitaine voulut réquisitionner des vivres auprès de paysans, qui le percèrent de douze coups d'épée. Il était si mal en point que le capitaine s'apprêtait à le faire jeter dans une fosse. Ambroise Paré, persuadé de pouvoir sauver le blessé, obtint qu'il lui fût confié. « Je lui fis office de médecin, d'apothicaire, de chirurgien et de cuisinier : je le pansai jusqu'à la fin de la cure, et Dieu le guérit. » (Jean-Michel Delacomptée, Ambroise Paré, La main savante, Gallimard, 2007, pp. 166-167). Également cité par Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, Pygmalion, 2006, p. 9, qui renvoie à Ambroise Paré, Voyage d'Allemagne, Œuvres, t. III, p. 698. Paré a écrit, dans le même ordre d'idées : « la préservation gît plus en la providence divine qu'au conseil du médecin ou chirurgien ». (Cité par Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, 2006, p. 33).

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_Paré

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Jean Jaurès, la science et la religion

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    Dans un article de 1888 qu'il adresse aux institutrices et aux instituteurs, Jaurès explique qu'il faut enseigner aux enfants "le respect et le culte de l'âme en éveillant en eux le sentiment de l'infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c'est par lui que nous triompherons du mal, de l'obscurité et de la mort". Est-ce pour autant renoncer au rationalisme ? Pas du tout. Mais il faut cheminer à part de deux écueils, celui du rationalisme étroit, du positivisme exsangue, comme celui, symétrique, de la divagation approximatve et mystique.
    C'est dire que si la science doit être le guide, si elle est nécessaire, elle es en elle-même insuffisante. Car il faut un idéal sans lequel elle n'est rien, puisqu'elle est là pour dire ce qui est et non ce qui doit être. [...]
    Or cette morale laïque, libre de toute croyance religieuse, n'est pas sans religiosité, religiosité de la raison, de la vérité, de la liberté. Non seulement, selon la morale laïque, il onvient d'enseigner aux enfants que leur âme, "cette puissance de penser et d'aimer, c'est ce qu'il y a de meilleur en vous", mais aussi que le lien des hommes entre eux est assuré par "la vérité".

Vincent Peillon, Jean Jaurès et la religion du socialisme, p.148 et p.158
Grasset, Le collège de philosophie, Paris, 2000

A lire : Vincent Peillon, Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson (Le Seuil, Paris, 2010), et dans Bernadette Wynants, L'orthographe, une norme sociale (Mardaga, Sprimont, 1997) les conséquences que cela a sur l'orthographe et de la grammaire qui fonctionnent comme une idéologie, c'est un véritable catéchisme (p.143).

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Jean Ancion - Les sectes (1993)

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AJean Ancion - Les sectes (1993)uteur :     Jean Ancion (préface de Xavier Godts)
Titre :     Les sectes. Changer le monde ou changer de monde ?
Edieur :    Imprimerie Appeldoorn, Pro. Manuscripto (coll. Série de recherche pastorale, 12), Hollogne-aux-Pierres, 1991+1997 ; 134 p.

    L'auteur, prêtre au diocèse de Liège, faisait partie de l'A.D.C.A.M. (Association de Défense Contre les Agressions Mentales) à Liège. Il a travaillé de longue date à la problématique des dérives sectaires.
    Il consacre une petite partie à l'antoinisme parmis plus de 30 autres sectes, les causes de leur prolifération, les déficiences des Eglises ?, Sectes et Politique, patchwork de sectes. Que dire ? Que faire ? Les mouvements de protection contre les sectes...


    Encore un point de vue chrétien, et même si, en on chrétien, il demande pardon pour "leur présentation de tel ou tel mouvement sectaire [qui] peut sembler caricaturale" (p.10), force nous est de constater qu'on ne sait sur quel pied danser.
    En effet, il serait vain de chercher une définition de ce qu'est une "secte" ou un "mouvement sectaire" pour l'auteur, tout en citant ce qui pourrait faire penser que ce que l'on reproche aux sectes, pourrait tout autant être "reprocher aux Eglises traditionnelles, hier et aujourd'hui" (p.25-26) :
- les pressions et les conditionnements tratiqués par des directeurs spirituels dans l'Opue Dei, mouvement ultraconservateur - des couvents, des internats et des séminaires étaient, autrefois, de véritables serres chaudes coupées de l'extérieur - il n'y a pas si longtemps, des carmélites ne pouvaient visiter leurs parents malades, elles portaient le voile (non islamique) et une soeur surveillante accompagnait au parloir celle qui recevait une visite derrière la grille !
- Certains ne veulent-ils pas nous présenter le pape comme un homme providentiel, comme un guide infaillible qui rassemble des foules énormes ? L'évêque d'Ecône, dans le Valais suisse, Marcel Lefèbvre, chef de file des intégristes, n'a-t-il pas créé un mouvement sectaire ? En tout cas, il a repris à son compte l'incroyabe théorie : « hors de l'Eglise pas de salut ». Il est tout à fait hostile à l'oecuménisme, à toute tentative de réunion des Eglise.
- Des techniques de financements contestables ont été longtemps pratiquées dans l'Eglise catholique. Il suffit de se rappeler le scandale de la Banco Ambrosiano, de la loge P2, de monseigneur Paul Marcinkus, le financier du Vatican.
- Certains groupes charismatiques semblent considérer que le monde contemporain est en proie aux forces du mal et les groupes Ampère et Lumen, ces financiers de Dieu, prennent le pouvoir dans les moyens de communication : radio, presse, éditions, BD pour les jeunes, catéchèse, télévision par satellite. Le succès des cassettes enregistres par l'ex-secrétaire de l'épiscopat canadien, le charismatique et dissident monseigneur Charles Matthieu est assez révélateur. Il prédit la fin du monde pour l'an 2000 !
- Les messages que Fatima, Medjugorje en Yougoslavie, les révélations de Marguerite qui sont à l'origine du mouvement traditionaliste des « Petites âmes », et bien d'autres... propagent, ne ressemblent-ils pas étrangement aux discours de certaines sectes ? Des chrétiens conservateurs ne continuent-ils pas à pratiquer une lecture simpliste de la Bible ? L'Eglise catholique ne reste-t-elle pas, sous certains aspects, aussi conservatrice que certaines sectes : lien obligatoire entre célibat et prêtrise, refus de l'accès au Sacerdoce aux femmes, interdiction de la contraception, etc. ?
- N'oublions pas que plusieurs sectes sont issues de l'Eglise catholique, par exemple, la secte des Trois Saints Coeurs des frères Melchior, le voyant de Boisfort. La secte des Trois Saints Coeurs est liée au complexe industriel de Wincrange.

    On n'aura donc droit qu'à une liste (dont on ne sais pas si elle est relative ou absolue) de ce que sont "les caractéristiques essentielles propres à tout groupe sectaire" (p.12) :
- l'adepte d'une secte suit aveuglément un chef qui pense pour lui,
- il se coupe des autres,
- il annonce une fin des temps imminente, il fait partie du petit reste des sauvés,
- il est déçu et impatient, il veut tout, tout de suite,
- le sectaire fait une lecture simpliste de la Bible,
- il est volontiers puritain, sa morale est stricte,
- il cultive la sinistrose,
- il se veut apolitique mais il fait souvent le jeu des dominants et des exploiteurs
- le prosélytisme et la méthode des sectes pour propager leur message est camouflée.
    Et l'auteur ajoute « un glissement inquétant du "rationnel" vers "l'irrationnel" ». On ne trouve un bémol pour "des pratiquent financières peu orthodoxe" : "ce n'est pas tojours le cas, il ne faut pas trop vite généraliser". On peut donc penser que pour le reste, toutes ces caractériques de façon absolue se retrouvent chez les sectes.
    Mais comme déjà dit, on a là aussi ce qui peut caractériser l'Eglise catholique (l'auteur va même jusqu'à viter les passages de la Bible dont se servent les sectes pour prouver qu'elles ont raisons, en précisant qu'ils "lus littéralement, tirés de leur contexte et souvent mal interprétés", p.37, note 5) et ce qui ne caractérise pas l'Antoinisme ! Pourtant jamais dans ce livre l'Eglise sera cataloguer comme secte et l'Antoinisme l'est de façon catégorique... C'est l'hôpital qui se moque de la charité, comme on dit...
    L'auteur est même pris à son propre piège : il précise par exemple que la secte refuse toute dialogue en prétextant détenir LA vérité (p.32) et nous lisons p.37, note 10 : "Des amis spirites lisent parfois la Bible, mais en s'attardant uniquement à des détails interprétés d'une manière fantaisiste, en passant à côté de l'essentiel du message des Evangiles. Ils réduisent Jésus à un rôle de guérisseur, voire de médium, ce qui évidemment ne correspond pas du tout au vrai portrait de Jésus"; "vrai portrait de Jésus" détenu et donné uniquement par l'Eglise certainement.

    On se demande donc, mais on sera les seuls, ce que pourra faire dans cette liste des "principales sectes", l'Antoinisme (et d'autres, comme les Baha'is qui sont dit "très sympathique, [et qu'ils ont collaboré], en janvier 1991, à une célébration oecuménique organisée par des chrétiens pacifistes à l'occasion de la guerre du Golfe", p.59). De fait, on évoque l'Antoinisme, hormis dans le chapitre le concernant (cf. supra), qu'à la page 18 : "les sectes existent depuis toujours" (mais on ne sait toujours pas ce qu'est une secte) ; quant l'auteur se risque à un classement (p.41) dans les sectes guérisseuses, avec les Spiritismes, Mahikari, le Christ de Montfavet (Georges Roux). "Ces groupes pratiquent trop souvent l'autosuggestion et même parfois la supercherie". On notera qu'on ne trouvera pas ici la Science Chrétienne, les Charismatiques ou la Congrégation Chrétienne en Belgique et en France (originaire de la Congregação Cristã no Brasil), lavés de tout soupçon par l'Etat français car ne figurant pas, sans explication, dans le rapport sur les sectes.
    On l'évoque encore donc dans le chapitre sur la "la Science Chrétienne, [qui] est un peu l'Antoinisme des classes aisées", et par la note 22 p.53 : "Le Père Antoine de Jemeppe (Liège) prêchait la même doctrine [le mal n'existe pas] qui peut paraître assez bizarre aux yeux de certains".
    Les sectes les plus développées (plus de 2 pages) sont : les disciples de Georges, le Christ de Montfavet, l'Antoinisme, et le Spiritisme, alors que l'auteur précise qu'ils sont en perte de vitesse (p.57, p.39) ; l'auteur a-t-il voulu un si long traitement pour la postérité ?
    On peut voir cependant la méconnaissance de l'auteur à propos de l'Antoinisme : concernant les "tas de faux Christ avant Georges Roux" (p.60, note 26), l'auteur ne cite pas le neveu de Louis Antoine, le Père Dor qui édita un livre : Christ parle à nouveau.

    Peu d'erreurs concernant le long développement sur l'Antoinisme : relevont les mauvais et les bons points :
- aciérie de Praga et non de Prava,
- la question n'est pas de savoir s'il a "rencontré des groupes spirites" en Allemagne et en Pologne, mais s'il a rencontré des mystiques,
- il fit construire 20 maisons ouvrières aux quatre-ruelles et non "au Bois-de-Mont";
- "il crut que son fils s'était réincarné dans un pharmacien de Paris. Debouxhtay dit : "il est certain que [les Antoinistes] y ont cru jadis" (p.59), mais il ne précise rien à propos de Louis Antoine même,
- "il fonda sa propre religion et il condamna les médiums et la science", condamner est un peu dure comme verbe : il réprouva spirituellement,
- "il refusa désormais de recourir à l'intelligence, à la sience et aux médecins", encore une fois le verbe est un peu fort : il refusa, en ce qui concerne le côté spirituel de l'homme de recourir...
- la liqueur ferrugineuse Koene "devait être ajoutée à de l'eau pure à laquelle il prétendait communiquer un fluide mystique. Elle devait enrichir le sang". En fait, il recommandait d'un côté la liqueur Koene et de l'autre donné de l'eau pure à laquelle il prétendait communiquer un fluide mystique, il ne demandait pas de les mélanger (l'auteur confont ici la théorie homéopathique), ainsi la liqueur seule (d'après sa posologie) devait enrichir le sang,
- "il subit l'influence de la Théosophie par M.F. Delacroix, professeur d'Athénée, qui cherchait à éliminer les séances d'expérimentation : la partie scientifique du spiritisme". Il s'agit de Ferdinand Delcroix, et ne sachant pas à qui se rapporte le "qui" de la subordonné, je préciserai que c'est Louis Antoine qui chercha à "liminer les séances d'expérimentation sous l'influence de la Théosophie, dont faisait peut-être partie M. F. Delcroix, professeur d'Athénée,
- "Antoine avait encuite organisé sa propre religion avec des prêtres (la mère Antoine fut « prêtresse »), des livres sacrés, des règlements du temple, des vêtements spéciaux, des fêtes (Toussaint, Noël, Lundi de Pentecôte, le 25 juin fête d'Antoine), des simulacres de sacrements, des pèlerinages". Il faut ici différencier ce que Louis Antoine avait organisé et ce qui fut fait après sa mort. Dans la terminologie sociologique (cf. A.G.Vicente), de "secte avec profète charismatique", l'antoinisme est devenu religion institutionnalisée avec "prêtres", "livres sacrés", règlements du temple", vêtements spéciaux (le pluriel vaut pour 1 vêtement spécial pour les adeptes de sexe masculin et 1 vêtement spécial pour les adeptes de sexe féminin), des fêtes, des calques de sacrements, des pèlerinages.
- "l'Antoinisme fut repris par sa femme, Jeanne Catherine Collon, et ensuite par ses neveux, dont le Père Dor qui avait fondé l'écle morale à Roux". Le fait de donner le nom de jeune fille de Jeanne Catherine Collon peut faire penser qu'ils n'étaient pas mariés ou qu'ils étaient divorcés. On dit d'ailleurs avant qu'il épousa Jeanne Collon. On peut alors même se démander si c'est bien la même femme... Ensuite l'antoinisme ne fut pas repris par ses neveux. Il n'y a, à notre connaissance, qu'un neveu qui s'inspira de l'Antoinisme pour former le Dorisme, le Père Dor, mais celui-ci critiqua fortement l'Antoinisme, en disant que Louis Antoine, ne voulant pas faire de religion, s'était fourvoyé en en faisant une, quand, lui, le Père Dor, se défenfait aussi de faire une religion...
- "L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ pour aujourd'hui", formulation qui fut rejetée du côté belge.
- "mais contrairement aux autres spirites, pour Antoine la matière n'est pas pure illusion" contredit la phrase précédente qui est cité : "le monde naturel n'est qu'apparence". Pour Antoine la matière est pure illusion !
- "L'inauguration du temple antoiniste eut lieu le 25 décembre 1900. La salle est décorée des portraits d'A. Kardec et du curé d'Ars". C'est la salle d'évocation spirite est est inaugurée le 25 décembre 1900. Le 15 août 1910, le temple antoiniste de Jemeppe est consacrée et le culte est sanctifié.
- "les 5 phases de la Thérapeutique d'Antoine" sont réfutées par Pierre Debouxhtay qui donne 3 phases p.95-98 : 1er : magnétisme et prescription de médicaments ; 2e : prières, bonnes paroles, inscription du nom du malade dans un registre, passes, impositions de mains ; 3e : imposition des mains à la foule, du haut d'une tribune, au cours de l'opération générale.
    Les bons points sont :
+ "il est passionnant d'étudier aujourd'hui l'Antoinisme comme une religion populaire qui a surgi dans notre région et de montrer comment le milieu ouvrier exploité, non reconnu, marginalisé par la culture dominante bourgeoise et par les Eglises officielles, a voulu se réapproprier maladroitement la religion et l'Evangile. L'histoire de l'Antoinisme est aussi le témoignage des milieux populaires restés « religieux », et qui expriment leurs souffrances" (p.60),
+ "il fut très marqué par la mort de son fils, employé au Nord Belge, qui décéda à l'âge de 20 ans. Ce décès n'est pas la cause principale de son passage au spiritisme, mais il renforce sa « croyance »,
+ "sa renommée se répandit dans les milieux ouvriers qu'un socialisme, forcément devenu anticlérical à cause de a collusion entre l'Eglise et les patrons capitalistes, avait détaché de l'Eglise. Mais ces gens restés religieux cherchaient espérance et consolation."

    En résumé : à côté de raccourci étrange, sensationnaliste et généralisant :
- "les sectes guérisseuses. L'Antoinisme, les Spiritismes, Mahikari, le Christ de Montfavet (Georges Roux). Ces groupes pratiquent trop souvent l'autosuggestion et même parfois la supercherie" (p.41)
- "il semblerait que des memebres de la Scientologie ont été liés à l'extrême droite et même aux tueries du Brabant Wallon" (p.54),
-"crise de la Théosophie en Allemagne qui conduisit à la création de deux dissidences [dont] celle de l'aryanisme germanique d'où allait sortir le Nazisme" (p.88) & rapprochement entre le Nouvel Age (p.102) et "les racines historiques de l'ésotéro-occultisme nazi" p.107, note 28),
- "prétention du Nouvel Age de vouloir construire une synthèse avec tous ces différents groupes en apparence hétéroclites" (p.100),
- "le Nouvel Age, venu des Etats-Unis, est, en apparence, peu organisé. Vu du dehors, il ne se présente pas comme un mouvement bien structuré. Cependant, il a comme but, de relier toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à cette vaste consipration" (p.97),
- "cette vague, ce raz de marée envahit tous les secteurs de la vie sociale en Occident" (p.106, note 13),
- "certains affirment que le Nouvel Age est lié à l'idéologie de l'extrême droite (Julia Nyssens), mais il faudrait le prouver. Mais qui tient les ficelles ? Mystère !" (p.105, note 7),
- "le dialogue avec les sectaires de tous bords est, la plupart du temps, tout à fait improbable et même souvent impossible" (p.109),
    et un parti-pris indéniable :
- il regrette que les enquêtes d'organisme sérieux ne citent "concrètement aucune secte" (p.111),
- "les chrétiens sont minoritaires dans une société pluraliste" (p.110),
- "ceux et celles qui sont tentés par les sectes doivent se demander s'ils ne peuvent pas trouver une bonne réponse à leus questions dans les Eglises chrétiennes" (p.110),
- "celui qui a une sensibilité Nouvel Age peut faire partie d'une Eglise, d'une religion, mais dans ce cas ce sera pour en extraire le noyau ésotérique. Comprenne qui pourra ! La double appartenance est évidemment impossible pour un vrai chrétien, car le Nouvel Age se présente comme la nouvelle religion supra mondiale " (p.100),
    on a quand même ici la posibilité de lire un opuscule bien fait et centré sur la Belgique.

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Hominisation et humanisation chez Pierre Teilhard de Chardin

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   Teilhard pense également identifier parallèlement à l'évolution biologique une évolution de type moral : l'affection pour la progéniture se rencontre chez les mammifères et non chez les reptiles apparus de façon plus précoce. L'espèce humaine, malgré ses accès de violence sporadique, s'efforce de développer des réseaux de solidarité de plus en plus élaborés (Croix-Rouge de Dunant, Sécurité sociale de Bismarck... ) : l'évolution physique qui a débouché sur l'hominisation se double d'après lui d'une évolution spirituelle qu'il nomme humanisation. Se demandant d'où vient ce surcroît de conscience, il l'attribue à la croissance également de la complexité des structures nerveuses : le cerveau des mammifères est plus complexe que celui des reptiles, celui des humains plus complexe que celui des souris.
    Il s'émerveille également de l'interfécondité de toutes les populations humaines sur la planète, à laquelle il ne voit pas de vraie correspondance dans les espèces animales : au contraire, pour ces dernières, un isolement géographique se traduit à terme par des spéciations :
    D'une part, ces rameaux se distinguent de tous les autres antérieurement parus sur l'arbre de la vie par la dominance, reconnaissable en eux, des qualités spirituelles sur les qualités corporelles (c'est-à-dire du psychique sur le somatique). D'autre part, ils manifestent, sans diminution sensible, jusqu'à grande distance, un extraordinaire pouvoir de se rejoindre et de s'interféconder.
    Cette particularité de l'espèce humaine interpellera plus tard aussi Jacques Ruffié, professeur d'anthropologie physique au Collège de France.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chardinisme#Hominisation_et_humanisation

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HELLEMMES-LILLE - Temple Antoiniste

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Goethe - Werther - La vie humaine n'est qu'un songe

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                                                   22 mai.

    La vie humaine n'est qu'un songe ; c'est ce que beaucoup ont pensé et cette idée ne cesse de me poursuivre. Quand je considère les étroites limites dans lesquelles sont circonscrites les facultés actives et intellectuelles de l'homme ; quand je vois que tous leurs efforts s'épuisent à satisfaire des besoins, qui n'ont d'autre but que de prolonger notre maheureuse existence ; que toute notre tranquilité, sur certains points de la science, n'est qu'une résignation fondée sur des rêves, produite par cette illusion qui couvre les murs de notre prison de peintures variées et de perspectives lumineuses ; tout cela me rend muet, mon ami ; je rentre en moi-même, et j'y trouve un monde ! mais un monde fantastique, créé par des pressentiments, de sombres désirs et qui n'a aucune vivante action. Couvert d'un nuage épais, tout nage, tout flotte devant moi, et je m'enfonce en souriant dans ce chaos de rêves.
    Gouverneurs, pédagogues, instituteurs, tous sont d'accord que les enfants ne savent ce qu'ils veulent. Mais que nous autres, grands enfants, parcourons ce globe en chancelant, sans savoir d'où nous venons, où nous allons ; que, comme les petits, nous agissons sans but ; que, comme eux, nous nous laissons mener par des gâteaux, des bonbons et de la verge, c'est ce que personne ne veut croire volontiers, et à mon avis cependant cela crève les yeux.
    Au reste, j'accorde bien volontiers (car je sais ce que tu vas me répondre), que ceux-là sont les plus heureux qui, comme les enfants, vivent au jour la journée, traînent leur poupée cà et là, l'habillent, la déshabillent, passent et repassent avec grand respect devant le tiroir où la maman tient les sucreries, et quand elle leur en donne, les dévorent avec avidité et se mettent à crier : encore, encore ! Oui, voilà de fortunées créatures ! Heureux aussi ceux qui donnent un titre imposant à leurs futiles occupations ou même à leurs passions, pour les présenter au genre humain comme des oeuvres de géant, entreprises pour son salut et sa prospérité. Encore un fois, grand bien leur fasse, à eux et à qui peut penser comme eux. Mais celui qui dans son humilité reconnaît le néant où toutes ces vanités viennent aboutir ; celui qui voit le bourgeois aisé arranger son petit jardin comme un paradis ; qui voit le malheureux sous le fardeau qui l'accable, se traîner sur le chemin sans se rebuter ; et tous deux enfin également intéressés à contempler une minute de plus la lumière du soleil ; celui-là, dis-je, est tranquille, il crée son univers en lui-même, il est aussi heureux d'être homme. Quelque limité que soit son pouvoir, il entretient toujours dans son coeur le doux sentiment de la liberté ; il sait qu'il peut quitter cette prison quand il lui plaira.

Goethe, Werther, p.42-44
Librairie Gründ, Paris
Préface de Sainte-Beuve

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Gilbert Cesbron - L'agonie des autres est toujours l'image de la nôtre

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    - Et je sens aussi qu'à chaque instant, dans le monde, toute la joie et toute la douleur s'équilibre. Mais leur répartition, cette injustice apparente, ce faux hasard sont un mystère. [...] Le Seigneur est venu : il n'a pas expliqué ces mystères ; il leur a donné un sens. [...] Il n'a pas seulement parlé - et ses paroles éclairaient tout ; il a souffert. Ce serait impensable, inutile, s'il n'y avait pas, justement, ce grand mystère à apprivoiser. Il a tout souffert avant nous : la pauvreté, l'injustice... l'agonie, ajouta Bruno en baissant la voix. Si nous tenons sa main, nous ne seront plus jamais seuls. [...]
    - Notre chagrin, notre impuissance ne peuvent t'aider qu'en faisant le détour par Dieu. Le chemin le plus court d'un homme qui souffre à un homme qui souffre passe par le Christ. C'est une expérience qu'un milliard de chrétiens peuvent faire chaque jour. [...] L'agonie des autres est toujours l'image de la nôtre. C'est le même mystère. Le Christ agonisant jusqu'à la fin du monde...

Gilbert Cesbron, Il est plus tard que tu ne penses, p.128
Robert lffont, Cercle du Bibliophile, Paris, 1965

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Gaston Bardet - Je dors, mais mon coeur veille... (1953)

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Gaston Bardet - Je dors, mais mon coeur veille... (1953)

 

    Cet escamotage de l'eschatologie a conduit maints chrétiens en acte et en puissance (comme la Hiérarchie est forcée de le constater) dasn les bras de sectes aussi pitoresques qu'absurdes, comme les Adventistes du 7e jour, les Témoins de Jéhova, les Amis de l'Homme, le Mouvement de Pentecê, la Christian Science ou les Antoinises à gibus...

    Chez ces derniers l'absurdité disparaît dans l'enthousiasme d'une mystique, déviée en mysticisme, mais vivante ; dans l'espérance d'une vie future, que ne peut remplacer le "socialisme baptisé" des clérico-activistes de tous poils ; dans une communion à laquelle ne se peut substituer le moralisme acétique des pharisiens.

Gaston Bardet, Je dors, mais mon coeur veille...
Mystique, Magie, Médecine, p.10
Librairie d'Art Ancien et Moderne, Paris, 1953
source : scribd.com

 

Je dors mais mon cœur veille est en fait l’explicitation de ce : « entrer sans risque dans la vie d’oraison » exposé dans le premier tome « Pour toute âme vivant en ce monde ». Dans cet ouvrage, Jean-Gaston Bardet identifie, nomme, dissèque les écueils, les obstacles que tout un chacun rencontre sur son chemin d’oraison, afin d’éviter « les pratiques dangereuses et les impasses redoutables ».
Ces pratiques redoutables, ces pièges et ces impasses ont pour nom « quiétisme », « monofixisme », « attachement aux biens sprirituels ».
Pour toute âme vivant en ce monde rappelait la doctrine oubliée. Ce nouvel essai traite de sa mise en oeuvre.
« Pour arriver à l’union, il suffit de la vouloir : « Tu peux être aussi saint que tu le veux » (Ruysbroek) Mais comment vouloir ? » L’auteur donne là quelques conseils pratiques, ayant atteint leur but. Ils utilisent les acquis des diverses spiritualités en un seul bouquet confié à Marie, toute Mère.
L’auteur précise que « ces notes ne peuvent en aucune façon remplacer les ouvrages des grands spirituels, docteurs de l’Eglise, ni les méthodes jadis employées dans les ordres contemplatifs. Elles n’ont pour but que d’offrir une voie expérimentée qui, bien qu’inhabituelle, se montre très douce et accessible malgré le désordre actuel. Elle consiste à ne rien faire qui puisse empêcher l’Esprit de se donner, quand Il lui plaît. »

source : http://www.jeangastonbardet.org/je-dors-mais-mon-coeur-veille/

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La Révélation, L'intelligence et la foi (p.33)

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La Révélation, L'intelligence et la foi (p.33)

       

    Il n'est pas facile de se guider, sans espoir de jours meilleurs. La foi seule, qui est toute puissante, peut nous empêcher de tomber dans l'abîme, parce qu'elle donne un but à notre amélioration.

La Révélation, L'intelligence et la foi, p.33

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