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Opération du Père Dor (Gazette de Charleroi, 8 janvier 1927)(Belgicapress)

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Opération du Père Dor (Gazette de Charleroi, 8 janvier 1927)(Belgicapress)

LE PÈRE DOR

annonce que, par suite d'épuisement causé par le surmenage, il ne recevra plus en particulier après le 12 janvier.
    A partir du 16 janvier, il fera une opération générale suivie d'une petite instruction tous les dimanches et lundis, à 10 heures du matin.
    QU'ON SE LE DISE !

Gazette de Charleroi, 8 janvier 1927 (source : Belgicapress)

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Orgueil catholique (Gazette de Charleroi, 26 juillet 1914)(Belgicapress)

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Orgueil catholique (Gazette de Charleroi, 26 juillet 1914)(Belgicapress)

Orgueil catholique

    On a inauguré, l'autre jour, à Verviers, un temple antoiniste. A cette occasion, l'organe clérical de l'endroit a publié des articles où il attaquait, en la raillant, la secte nouvelle.
    Notre excellente consœur Verviétoise, L'« Union Libérale », fait à ce propos d'excellentes réflexions qui sont d'actualité ailleurs encore que dans la province de Liége. L'« Union Libérale » écrit :

    « Il n'y a rien de plus crédule que les incrédules, dit l'organe du clergé romain et il ajoute : Toutes les religions fausses n'en craignent qu'une : la vraie.
    Et la vraie, c'est la sienne, naturellement.
    On lui retournerait aisément le propos de Diderot sur la clairvoyance des sectateurs d'une religion quand ils jugent les religions des autres et nous nous demandons de quel droit il classe les « guérisons » antoinistes parmi les « carabistouilles », alors qu'il admet celles de Lourdes comme des « indiscutables miracles ».
    Qu'un incroyant conteste le caractère surnaturel des unes et des autres, cela s'explique, mais quand on croit à la réalité des cures de Lourdes, comment peut-on se refuser à admettre la possibilité des cures antoinistes ?
    N'est-ce pas au même Dieu et par les mêmes moyens que Lourdistes et Antoinistes s'adressent et, que savent nos journalistes verviétois des dispositions intimes du Très-Haut à cet égard ?
    La faveur du Dieu d'humilité n'irait-elle, selon eux, qu'aux églises somptueuses et aux clergés vêtus de brocard d'or ?
    Repousserait-il les prières de la foi naïve et sincère en trop fruste appareil ?
    Loin de nous la pensée de mettre le doigt entre l'arbre catholique et l'écorce antoiniste. Nous n'avons vu dans l'inauguration qu'une occasion de reportage, purement objectif, mais nous trouvons quelque chose d'extravagant à cette prétention du clergé romain d'avoir le monopole de Dieu et les propos que nous relevons ont un fâcheux air de ressemblance avec ceux du négociant qui monte à son balcon pour crier que la marque véritable, la seule vraie est dans sa maison qui n'est sur aucun coin et non dans la maison d'en face.
    Cela sent le mercantilisme plutôt que le véritable esprit religieux et ce serait nous semble-t-il, se montrer beaucoup plus respectueux de la divinité que de ne pas disposer d'elle ainsi et de la laisser se prononcer elle-même dans les choses qui tiennent d'aussi près. »

    C'est le langage même du bon sens et de la tolérance. Toutes les religions prétendent posséder le monopole de la vérité et des miracles. Les unes et les autres s'opposent des affirmations qui se détruisent réciproquement. Adhérer à l'une plutôt qu'à l'autre est une question de foi, où la raison n'a rien à voir.
    Et, encore une fois, si l'on veut empêcher les hommes de se laisser séduire par des superstitions, que l'on commence par leur donner une éducation rationaliste.

Gazette de Charleroi, 26 juillet 1914 (source : Belgicapress)

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Nieuwe godsdient (Het Vlaamsche Nieuws-Vlaamsche Gazet, 7 avril 1916)(Belgicapress)

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Nieuwe godsdient (Het Vlaamsche Nieuws-Vlaamsche Gazet, 7 avril 1916)(Belgicapress)

    NIEUWE GODSDIENST. – Men herinnert zich nog dat over enige jaren een kwakzalver, genaamd Antoine, een nieuwe leer in de omstreken van Verviers begon te preeken, en er kort nadien een heele sekte aldaar bestond, welke kerken en kapellen bezit. Zou men kunnen gelooven dat diezelfde kwistenbibbel hier in de hoofdstad reeds zoveel volgelingen telt dat er voor hen die zich «Antoiniste» noemen, een nieuwe kapel gebouwd werd op de Willem Van Haelenlaan, te Vorst? Wie had zoo iets ooit gedacht!

Het Vlaamsche Nieuws-Vlaamsche Gazet, 7 april 1916 (source : Belgicapress)

 

Traduction :

    NOUVELLE RELIGION. – On se souvient qu'il y a quelques années, un charlatan du nom d'Antoine s'est mis à prêcher une nouvelle doctrine dans la région de Verviers, et peu après, toute une secte en a surgi, possédant des églises et des chapelles. Peut-on croire que cette même secte bizarre a déjà tellement d'adeptes ici dans la capitale qu'une nouvelle chapelle pour ceux qui se disent "Antoinistes" a été construite sur le boulevard Guillaume Van Haelen à Forest ? Qui aurait pu croire une chose pareille ?

Het Vlaamsche Nieuws-Vlaamsche Gazet, 7 avril 1916

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Nouveau temple de Schaerbeek (La Wallonie, 6 août 1925)(Belgicapress)

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Nouveau temple de Schaerbeek (La Wallonie, 6 août 1925)(Belgicapress)

    UN NOUVEAU TEMPLE ANTOINISTE DANS L'AGGLOMERATION BRUXELLOISE. – Dimanche, plus de 5,000 antoinistes sont arrivés par trains spéciaux de Paris, Monaco, Lyon, Tours, Vichy, Vervins, Caudry, Aix-les-Bains, Monte-Carlo, pour inaugurer le nouveau temple antoiniste de Schaerbeek.

La Wallonie, 6 août 1925 (source : Belgicapress)

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Une dispute dans un temple (Le Pays réel, 1er mars 1937)(Belgicapress)

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Une dispute dans un temple (Le Pays réel, 1er mars 1937)(Belgicapress)

Une dispute dans un temple

    Au cours de leurs dévotions dans un temple Antoiniste de Bruxelles, les nommées J. Hul... et Ever..., s'étaient mises à se quereller.
    Après un échange de mots aigre-doux, J. Hul... porta des coups à sa coreligionnaire, qui déposa plainte.
    Le tribunal a condamné J. Hul... à 8 jours de prison avec sursis.

Le Pays réel, 1er mars 1937 (source : Belgicapress)

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Une proposition de FF. Goblet et Magnette (L'Ami de l'Ordre, 14 mai 1914)(Belgicapress)

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Une proposition de FF. Goblet et Magnette (L'Ami de l'Ordre, 14 mai 1914)(Belgicapress)Une proposition
de FF.
. Goblet et Magnette

    Nous trouvons, dans un journal anticatholique, la note suivante :

    MM. le comte Goblet d'Alviella et Magnette préparent une proposition de loi ayant pour but d'accorder la reconnaissance de leur culte aux antoinistes.
    Les auteurs de la proposition estiment que ce culte remplit les conditions nécessaires ad hoc. Il compte plus de 150,000 adeptes tant en Belgique qu'en France et en Hollande. Au surplus, ce que les antoinistes réclament, c'est, non une subvention, mais la reconnaissance en ce qui concerne uniquement le droit de propriété de leur temple.

    Personne n'ignore que MM. le comte Goblet d'Alviella et Magnette sont des sectaires de premier ordre, et qu'ils sont fiers de se mettre au rang des chefs de la libre-pensée.
    Hélas ! ces deux libres-penseurs ne pensent pas librement du tout ! Ils sont les esclaves de leur prévention anticléricale.
    Est-ce, par hasard, une préoccupation d'équité qui les pousse à s'occuper de la farce antoiniste ?
    Nullement. Ces bonshommes ont vu là une occasion de tourner en dérision les cultes en protégeant cette mascarade.
    Prenez garde, messieurs, que le ridicule ne couvre que vous, hauts dignitaires du « culte » maçonnique.

L'Ami de l'Ordre, 14 mai 1914 (source : Belgicapress)

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Une proposition de FF. Goblet et Magnette (L'Ami de l'Ordre, 14 mai 1914)(Belgicapress)

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Une proposition de FF. Goblet et Magnette (L'Ami de l'Ordre, 14 mai 1914)(Belgicapress)Une proposition
de FF.
. Goblet et Magnette

    Nous trouvons, dans un journal anticatholique, la note suivante :

    MM. le comte Goblet d'Alviella et Magnette préparent une proposition de loi ayant pour but d'accorder la reconnaissance de leur culte aux antoinistes.
    Les auteurs de la proposition estiment que ce culte remplit les conditions nécessaires ad hoc. Il compte plus de 150,000 adeptes tant en Belgique qu'en France et en Hollande. Au surplus, ce que les antoinistes réclament, c'est, non une subvention, mais la reconnaissance en ce qui concerne uniquement le droit de propriété de leur temple.

    Personne n'ignore que MM. le comte Goblet d'Alviella et Magnette sont des sectaires de premier ordre, et qu'ils sont fiers de se mettre au rang des chefs de la libre-pensée.
    Hélas ! ces deux libres-penseurs ne pensent pas librement du tout ! Ils sont les esclaves de leur prévention anticléricale.
    Est-ce, par hasard, une préoccupation d'équité qui les pousse à s'occuper de la farce antoiniste ?
    Nullement. Ces bonshommes ont vu là une occasion de tourner en dérision les cultes en protégeant cette mascarade.
    Prenez garde, messieurs, que le ridicule ne couvre que vous, hauts dignitaires du « culte » maçonnique.

L'Ami de l'Ordre, 14 mai 1914 (source : Belgicapress)

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Freie Tribüne - Antoinismus und Wunderdoktor (Escher Tageblatt, 6. Oktober 1926)(eluxemburgensia.lu)

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Freie Tribüne - Antoinismus und Wunderdoktor (Escher Tageblatt, 6. Oktober 1926)(eluxemburgensia.lu)

Freie Tribüne.
(Ohne Verantwortung der Redaktion.)
Antoinismus und Wunderdoktor.

    Wir werden um Veröffentlichung nachstehender Zuschrift gebeten:

    Dieser Tage war wieder in der einheimischen Gerichtspresse die Rede vom „Wunderdoktor“ aus Esch-Alzette. Unsere Berichte haben sonder Zweifel dazu beigetragen, den Ruf dieses Mannes, der weit über die Grenzen unsers Liliputstaates hinaus bekannt ist, weiterhin zu verbreiten und zu befestigen.
    Es entzieht sich unserer Kenntnis, wie weit das Spezielle von dem großen Publikum in den Schlußfolgerungen dieser Gerichtsverhandlungen Befriedigung gefunden hat; vorläufig wollen wir nicht mit dem intelligenterem Teil unserer Aerzteschaft rechten, noch auf die andauernden Anzapfungen der modernen Vertreter der alten Jesuslehre reagieren. Gedrängt von den hierzulande nach Hunderten zählenden Anhängern unsers Gotesglaubens und Verehrern unsers Führers, werden wir auf die Berichtsverhandlungen zurückkommen müssen und aus den diesbezüglichen Debatten einige Goldkörnchen zur näheren Beleuchtung festhalten, zu Nutz und Frommen von Feind und Freund.
    Nicolas Wagner wird wegen Ausübung der ungesetzmäßigen Heilkunde verurteilt. Weil er einzelnen Patienten Zuckerwasser und dergleichen angeraten, ist er von Gesetzeswegen ein Quacksalber und Kurpfuscher in medizinischem Sinne und für den Theologen ein vom Teufel Besessener! Die öffentliche Meinung, welche sich in den Schlichen und Tücken der Gesetzesterte weniger auskennt, glaubte bisher die Ausübung der Heilkunde begreife zwei wesentliche Teile: Die Diagnose d. h. die Feststellung der Krankheit auf Grund minutiöser Untersuchung und den Heilprozeß unter eng umgrenzter Anwendung zweckentsprechender Medikamente. Kräuter und Salben nach altem Muster immer weniger, Pillen und Chemikalien nach neuem Schema immer mehr.
    Wagner stellt die Krankheit fest, ohne irgendwelche Mithilfe seines Patienten. Keine Berührung. kein Ausforschen, kein Hin- und Herraten. Ueber Berg und Tal und Meer steht er in Verbindung mit seinem Kranken und operiert sogar mit Vorliebe auf die Kranken im allgemeinen. Er heilt, dank der ihm gegebenen Kraft, ohne Mitteldinge.
    Allerdings beschrieb Wagner mitunter einige harmlose Mittel, nie jedoch um den Heilprozeß als solchen zu beeinflussen, sondern um durch irgend ein äußeres Zeichen – (Sakramentalia) zu stärken. Aus demselben Grunde wird, wenn erwünscht, die Feststellung des Leidens vorgenommen: um den Glauben an die Heilkraft zu vermitteln. Wagner ist kein Heilkundiger, kein Mediziner noch Quacksalber. Er ist ein anspruchsloser Heiler der Menschheit, nach seinem unvergeßlichen Vorbild, dem Père Antoine, jenem großen Heiler der Menschheit, der in seinem Tempel zu Jemeppe s./Meuse täglich 500-1200 Kranke empfing und Tausende heilte. Wer ungläubig ist, und an der Heilkraft zweifelt, der gehe ruhig nach Esch und lasse sich erzählen.
    Er sehe die ungezählten spontanen Dankesschreiben ein und staune. An seinen Werken werdet ihr ihn erkennen, denn: Wer Ohren hat zu hören, der höre, und Augen hat zum Sehen, der sehe.
    Und weshalb nicht! Wenn Leute in letzter Verzweiflung, nachdem sie Vermögen verdoktert haben, endlich mühselig und beladen, beim Wunderdoktor Erquickung suchen und finden? Kann es sich um Quacksalberei handeln, wenn ein Mann ohne irgend ein Medikament, ohne einmal nach dem Uebel zu fragen, an dem man leidet, Leute heilt, die in ihren Dankesschreiben erklären, von der „Wissenschaft“ aufgegeben worden zu sein.
    Warum bekundet man in unserer frei fein wollenden Zeit der Aufklärung für das Auftreten begnadeter Heiler ein gesetzliches Interesse?
    Dem Laien, der über Wagners Heilmethode und Heilerfolge achselzuckend herfällt, kann verziehen werden.
    Verständlicher sind die Angriffe des vorherrschenden Kultus!
    Schon 1910 schrieb ein belgisches Blatt: Seit langer Zeit hat der katholische Kultus die Gefahr erkannt, die ihm im Antoinismus erblüht.
    Er ist gegen diese in Entwicklung begriffene Religion sehr aufgebracht. Jeden Sonntag wird gegen den Père Antoine in der ganzen Umgegend gepredigt, um die Lehre des großen Heilers von Jemeppe zu bekämpfen. Und heute ? ? ? ?
            Antoinistischer Dienst in Esch-Alzette
                                  Un Adepte.

Escher Tageblatt, 6. Oktober 1926 (source : eluxemburgensia.lu)

 

Traduction :

Tribune libre.
(Sans responsabilité de la rédaction.)
Antoinisme et docteur miracle.

    Nous sommes priés de publier le courrier suivant :

    Ces jours-ci, la presse judiciaire locale a de nouveau parlé du "docteur miracle" d'Esch-sur-Alzette. Nos articles ont sans aucun doute contribué à répandre et à consolider la réputation de cet homme, dont la renommée dépasse largement les frontières de notre Etat lilliputien.
    Nous ne savons pas dans quelle mesure le grand public a trouvé satisfaction dans les conclusions de ces audiences ; pour l'instant, nous ne voulons pas nous battre avec la partie la plus intelligente de notre corps médical, ni réagir aux attaques incessantes des représentants modernes de l'ancienne doctrine de Jésus. Poussés par les centaines d'adeptes de notre foi en Dieu et d'admirateurs de notre Guide, nous devrons revenir sur les débats du rapport et en retenir quelques grains d'or pour les éclairer, pour le bien de l'ennemi et de l'ami.
    Nicolas Wagner est condamné pour exercice illégal de la médecine. Parce qu'il conseille à certains patients de l'eau sucrée et d'autres produits de ce genre, il est considéré par la loi comme un rebouteux et un charlatan au sens médical du terme et, pour le théologien, comme un homme possédé par le diable ! L'opinion publique, moins au fait des ruses et des pièges des textes de loi, croyait jusqu'à présent que l'exercice de la médecine comprenait deux parties essentielles : le diagnostic, c'est-à-dire la constatation de la maladie sur la base d'un examen minutieux, et le processus de guérison avec l'utilisation limitée de médicaments appropriés. Les herbes et les pommades selon l'ancien schéma sont de moins en moins nombreuses, les pilules et les produits chimiques selon le nouveau schéma de plus en plus nombreux.
    Wagner constate la maladie, sans aucune aide de la part de son patient. Pas de contact, pas de recherche, pas de va-et-vient. Par monts et par vaux et par mer, il reste en contact avec son malade et opère même de préférence sur les malades de façon générale. Il guérit, grâce à la force qui lui est donnée, sans avoir recours à des moyens.
    Toutefois, Wagner a parfois décrit quelques remèdes inoffensifs, jamais pour influencer le processus de guérison en tant que tel, mais pour renforcer par un signe extérieur quelconque (sacramental). C'est pour la même raison que l'on procède, si on le souhaite, à la constatation de la souffrance : pour transmettre la foi dans le pouvoir de guérison. Wagner n'est pas un guérisseur, un médecin ou un charlatan. Il est un guérisseur de l'humanité sans prétention, à l'image de son inoubliable modèle, le Père Antoine, ce grand guérisseur de l'humanité qui, dans son temple de Jemeppe s./Meuse, recevait 500 à 1200 malades par jour et en guérissait des milliers. Que celui qui est incrédule et qui doute du pouvoir de guérison aille tranquillement à Esch pour qu'on lui raconte.
    Il verra les innombrables lettres de remerciement spontanées et sera étonné. Vous le reconnaîtrez à ses œuvres, car : Que celui qui a des oreilles pour entendre entende, et que celui qui a des yeux pour voir voie.
    Et pourquoi pas ! Lorsque des gens, dans un dernier désespoir, après avoir doublé leur fortune, enfin fatigués et chargés, cherchent et trouvent le réconfort chez le thaumaturge ? Peut-on parler de charlatanisme lorsqu'un homme, sans aucun médicament, sans même s'interroger sur le mal dont on souffre, guérit des gens qui, dans leurs lettres de remerciement, déclarent avoir été abandonnés par la "science".
    Pourquoi, à notre époque de Lumières qui se veut libre et raffinée, manifeste-t-on un intérêt légal pour l'apparition de guérisseurs doués ?
    On peut pardonner au profane qui hausse les épaules devant la méthode et les succès de guérison de Wagner.
    Les attaques du culte dominant sont plus compréhensibles !
    Déjà en 1910, un journal belge écrivait : Depuis longtemps, le culte catholique a reconnu le danger qui avec l'antoinisme grandit.
    Il est très remonté contre cette religion en plein développement. Chaque dimanche, on prêche contre le Père Antoine dans toute la région pour combattre la doctrine du grand guérisseur de Jemeppe. Et aujourd'hui ? ? ? ?
            Service antoiniste à Esch-sur-Alzette
                                  Un Adepte.

Escher Tageblatt, 6 octobre 1926 (source : eluxemburgensia.lu)

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Freie Tribüne - Antoinismus und Wunderdoktor (Escher Tageblatt, 6. Oktober 1926)(eluxemburgensia.lu)

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Freie Tribüne - Antoinismus und Wunderdoktor (Escher Tageblatt, 6. Oktober 1926)(eluxemburgensia.lu)

Freie Tribüne.
(Ohne Verantwortung der Redaktion.)
Antoinismus und Wunderdoktor.

    Wir werden um Veröffentlichung nachstehender Zuschrift gebeten:

    Dieser Tage war wieder in der einheimischen Gerichtspresse die Rede vom „Wunderdoktor“ aus Esch-Alzette. Unsere Berichte haben sonder Zweifel dazu beigetragen, den Ruf dieses Mannes, der weit über die Grenzen unsers Liliputstaates hinaus bekannt ist, weiterhin zu verbreiten und zu befestigen.
    Es entzieht sich unserer Kenntnis, wie weit das Spezielle von dem großen Publikum in den Schlußfolgerungen dieser Gerichtsverhandlungen Befriedigung gefunden hat; vorläufig wollen wir nicht mit dem intelligenterem Teil unserer Aerzteschaft rechten, noch auf die andauernden Anzapfungen der modernen Vertreter der alten Jesuslehre reagieren. Gedrängt von den hierzulande nach Hunderten zählenden Anhängern unsers Gotesglaubens und Verehrern unsers Führers, werden wir auf die Berichtsverhandlungen zurückkommen müssen und aus den diesbezüglichen Debatten einige Goldkörnchen zur näheren Beleuchtung festhalten, zu Nutz und Frommen von Feind und Freund.
    Nicolas Wagner wird wegen Ausübung der ungesetzmäßigen Heilkunde verurteilt. Weil er einzelnen Patienten Zuckerwasser und dergleichen angeraten, ist er von Gesetzeswegen ein Quacksalber und Kurpfuscher in medizinischem Sinne und für den Theologen ein vom Teufel Besessener! Die öffentliche Meinung, welche sich in den Schlichen und Tücken der Gesetzesterte weniger auskennt, glaubte bisher die Ausübung der Heilkunde begreife zwei wesentliche Teile: Die Diagnose d. h. die Feststellung der Krankheit auf Grund minutiöser Untersuchung und den Heilprozeß unter eng umgrenzter Anwendung zweckentsprechender Medikamente. Kräuter und Salben nach altem Muster immer weniger, Pillen und Chemikalien nach neuem Schema immer mehr.
    Wagner stellt die Krankheit fest, ohne irgendwelche Mithilfe seines Patienten. Keine Berührung. kein Ausforschen, kein Hin- und Herraten. Ueber Berg und Tal und Meer steht er in Verbindung mit seinem Kranken und operiert sogar mit Vorliebe auf die Kranken im allgemeinen. Er heilt, dank der ihm gegebenen Kraft, ohne Mitteldinge.
    Allerdings beschrieb Wagner mitunter einige harmlose Mittel, nie jedoch um den Heilprozeß als solchen zu beeinflussen, sondern um durch irgend ein äußeres Zeichen – (Sakramentalia) zu stärken. Aus demselben Grunde wird, wenn erwünscht, die Feststellung des Leidens vorgenommen: um den Glauben an die Heilkraft zu vermitteln. Wagner ist kein Heilkundiger, kein Mediziner noch Quacksalber. Er ist ein anspruchsloser Heiler der Menschheit, nach seinem unvergeßlichen Vorbild, dem Père Antoine, jenem großen Heiler der Menschheit, der in seinem Tempel zu Jemeppe s./Meuse täglich 500-1200 Kranke empfing und Tausende heilte. Wer ungläubig ist, und an der Heilkraft zweifelt, der gehe ruhig nach Esch und lasse sich erzählen.
    Er sehe die ungezählten spontanen Dankesschreiben ein und staune. An seinen Werken werdet ihr ihn erkennen, denn: Wer Ohren hat zu hören, der höre, und Augen hat zum Sehen, der sehe.
    Und weshalb nicht! Wenn Leute in letzter Verzweiflung, nachdem sie Vermögen verdoktert haben, endlich mühselig und beladen, beim Wunderdoktor Erquickung suchen und finden? Kann es sich um Quacksalberei handeln, wenn ein Mann ohne irgend ein Medikament, ohne einmal nach dem Uebel zu fragen, an dem man leidet, Leute heilt, die in ihren Dankesschreiben erklären, von der „Wissenschaft“ aufgegeben worden zu sein.
    Warum bekundet man in unserer frei fein wollenden Zeit der Aufklärung für das Auftreten begnadeter Heiler ein gesetzliches Interesse?
    Dem Laien, der über Wagners Heilmethode und Heilerfolge achselzuckend herfällt, kann verziehen werden.
    Verständlicher sind die Angriffe des vorherrschenden Kultus!
    Schon 1910 schrieb ein belgisches Blatt: Seit langer Zeit hat der katholische Kultus die Gefahr erkannt, die ihm im Antoinismus erblüht.
    Er ist gegen diese in Entwicklung begriffene Religion sehr aufgebracht. Jeden Sonntag wird gegen den Père Antoine in der ganzen Umgegend gepredigt, um die Lehre des großen Heilers von Jemeppe zu bekämpfen. Und heute ? ? ? ?
            Antoinistischer Dienst in Esch-Alzette
                                  Un Adepte.

Escher Tageblatt, 6. Oktober 1926 (source : eluxemburgensia.lu)

 

Traduction :

Tribune libre.
(Sans responsabilité de la rédaction.)
Antoinisme et docteur miracle.

    Nous sommes priés de publier le courrier suivant :

    Ces jours-ci, la presse judiciaire locale a de nouveau parlé du "docteur miracle" d'Esch-sur-Alzette. Nos articles ont sans aucun doute contribué à répandre et à consolider la réputation de cet homme, dont la renommée dépasse largement les frontières de notre Etat lilliputien.
    Nous ne savons pas dans quelle mesure le grand public a trouvé satisfaction dans les conclusions de ces audiences ; pour l'instant, nous ne voulons pas nous battre avec la partie la plus intelligente de notre corps médical, ni réagir aux attaques incessantes des représentants modernes de l'ancienne doctrine de Jésus. Poussés par les centaines d'adeptes de notre foi en Dieu et d'admirateurs de notre Guide, nous devrons revenir sur les débats du rapport et en retenir quelques grains d'or pour les éclairer, pour le bien de l'ennemi et de l'ami.
    Nicolas Wagner est condamné pour exercice illégal de la médecine. Parce qu'il conseille à certains patients de l'eau sucrée et d'autres produits de ce genre, il est considéré par la loi comme un rebouteux et un charlatan au sens médical du terme et, pour le théologien, comme un homme possédé par le diable ! L'opinion publique, moins au fait des ruses et des pièges des textes de loi, croyait jusqu'à présent que l'exercice de la médecine comprenait deux parties essentielles : le diagnostic, c'est-à-dire la constatation de la maladie sur la base d'un examen minutieux, et le processus de guérison avec l'utilisation limitée de médicaments appropriés. Les herbes et les pommades selon l'ancien schéma sont de moins en moins nombreuses, les pilules et les produits chimiques selon le nouveau schéma de plus en plus nombreux.
    Wagner constate la maladie, sans aucune aide de la part de son patient. Pas de contact, pas de recherche, pas de va-et-vient. Par monts et par vaux et par mer, il reste en contact avec son malade et opère même de préférence sur les malades de façon générale. Il guérit, grâce à la force qui lui est donnée, sans avoir recours à des moyens.
    Toutefois, Wagner a parfois décrit quelques remèdes inoffensifs, jamais pour influencer le processus de guérison en tant que tel, mais pour renforcer par un signe extérieur quelconque (sacramental). C'est pour la même raison que l'on procède, si on le souhaite, à la constatation de la souffrance : pour transmettre la foi dans le pouvoir de guérison. Wagner n'est pas un guérisseur, un médecin ou un charlatan. Il est un guérisseur de l'humanité sans prétention, à l'image de son inoubliable modèle, le Père Antoine, ce grand guérisseur de l'humanité qui, dans son temple de Jemeppe s./Meuse, recevait 500 à 1200 malades par jour et en guérissait des milliers. Que celui qui est incrédule et qui doute du pouvoir de guérison aille tranquillement à Esch pour qu'on lui raconte.
    Il verra les innombrables lettres de remerciement spontanées et sera étonné. Vous le reconnaîtrez à ses œuvres, car : Que celui qui a des oreilles pour entendre entende, et que celui qui a des yeux pour voir voie.
    Et pourquoi pas ! Lorsque des gens, dans un dernier désespoir, après avoir doublé leur fortune, enfin fatigués et chargés, cherchent et trouvent le réconfort chez le thaumaturge ? Peut-on parler de charlatanisme lorsqu'un homme, sans aucun médicament, sans même s'interroger sur le mal dont on souffre, guérit des gens qui, dans leurs lettres de remerciement, déclarent avoir été abandonnés par la "science".
    Pourquoi, à notre époque de Lumières qui se veut libre et raffinée, manifeste-t-on un intérêt légal pour l'apparition de guérisseurs doués ?
    On peut pardonner au profane qui hausse les épaules devant la méthode et les succès de guérison de Wagner.
    Les attaques du culte dominant sont plus compréhensibles !
    Déjà en 1910, un journal belge écrivait : Depuis longtemps, le culte catholique a reconnu le danger qui avec l'antoinisme grandit.
    Il est très remonté contre cette religion en plein développement. Chaque dimanche, on prêche contre le Père Antoine dans toute la région pour combattre la doctrine du grand guérisseur de Jemeppe. Et aujourd'hui ? ? ? ?
            Service antoiniste à Esch-sur-Alzette
                                  Un Adepte.

Escher Tageblatt, 6 octobre 1926 (source : eluxemburgensia.lu)

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Les sectes de Paris (Construire, 17 janvier 1973)(e-newspaperarchives.ch)

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Les sectes de Paris (Construire, 17 janvier 1973)(e-newspaperarchives.ch)

Traité de petite histoire
Les sectes étranges de Paris

    La capitale française, ville cosmopolite par excellence, devait tout naturellement être un terrain propice à l'éclosion de sectes et de doctrines de tout genre, en marge ou sans rapport avec les religions officielles existantes qui sont nombreuses à Paris : catholicisme romain et oriental dépendant du Vatican, orthodoxie, christianisme oriental proprement dit, judaïsme et les différents rites aschkenaz et sepharad, islam.
    Nous ne traiterons pas ici des Eglises, sectes ou mouvements religieux plus ou moins connus, bien qu'attachants par leur doctrine et la beauté de leur liturgie, tels les Maronites de la rue d'Ulm, les Melkites de la rue Saint-Julien-le-Pauvre, les Arméniens catholiques de la rue Thouin, les Arméniens orthodoxes de la rue Jean-Goujon, les Syriens de la rue des Carmes, etc., ou des sectes issues du protestantisme comme les Adventistes, les Pentecôtistes ou les Mormons. Nous nous bornerons à décrire quelques sectes peu connues issues du christianisme, ou que l'on peut qualifier d'occultistes.

La vision cosmique
   
Proche du spiritisme et surtout de la théosophie est la philosophie cosmique qui prétend avoir maintenu à travers les siècles « la Tradition primitive de l'humanité », la source pure d'où toutes les religions sont issues. Ce mouvement ésotérique qui conférait des grades initiatiques fut fondé par un Tunisien, Aia Aziz, auteur de plusieurs écrits et directeur de la « Revue cosmique », qui initia deux Français, MM. Thémanlys, père et fils. Ce dernier – que j'ai rencontré à Jérusalem où il vit – a également publié des travaux sur la mystique juive. Un autre personnage joua également un rôle important dans ce mouvement : Max Théon. Voici quelques échantillons de sa pensée : « Le Cosmos de l'Etre est en transformation continuelle ; en étant une partie, vous avez le droit de changer et ceci sans regret, joyeusement, volontiers ; toutes les choses qui nous sont nuisibles ne sont que relatives et transitoires. Par conséquent, logiquement, il n'y a de place que pour l'espoir et le courage » ; « La philosophie de la joie sera naturellement reçue en mesure de l'évolution patho-intellectuelle de ceux à qui elle est manifestée » ; « Les Fils de la Rectitude brilleront comme les planètes dans le royaume qui est le leur par droit d'origine, mais ceux qui amènent plusieurs au juste balancement seront comme des centres solaires à tout jamais... » (allusion à Daniel ll, 12). « L'humanité est pour moi le Cosmos. »
    La philosophie cosmique a pratiquement disparu. Elle recrutait surtout des intellectuels et des pseudo-intellectuels.

Le spiritisme est-il une religion ?
    Dans le XIVe arrondissement, à la rue Copernic, à proximité de la place Victor-Hugo, donc dans les « beaux quartiers », s'élève un bâtiment élégant : la Maison des spirites, qui abrite une salle de conférence, une importante bibliothèque et la rédaction de « La revue spirite ».
    Cet édifice a été élevé à la gloire d'Allan Kardec, le père du spiritisme moderne, dont les restes reposent au cimetière du Père-Lachaise. Auteur de plusieurs ouvrages qui sont devenus des livres de chevet pour les spirites et dont le contenu, il faut l'avouer, offre une synthèse séduisante et ouvre des perspectives consolantes à beaucoup d'êtres, A. Kardec, d'un tempérament mystique, comme le sont beaucoup de Bretons, a créé, sans le vouloir peut-être, une nouvelle religion ou une supra-religion, fondée sur des expériences métaphysiques plus ou moins vérifiables scientifiquement, qu'on aurait cependant tort d'assimiler aux tables tournantes, qui sont des amusettes.
    Le spiritisme séduit notamment les réincarnationistes.

Christianisme et spiritisme
   
Il importe de présenter un curieux mouvement qui, partant de Belgique, se répandit dans les pays de langue française : l'église antoiniste. Son fondateur, un certain Antoine, naquit près de Liège en 1846. D'origine très modeste, il travailla comme ouvrier en Allemagne, en Pologne et en Russie ; il reviendra dans son pays natal, s'y mariera. La lecture d'un livre devait orienter sa vie : « Le Livre des Esprits », d'Allan Kardec. Malade, souffrant de l'estomac, Antoine guérit grâce à cette lecture ; il constata peu après qu'il possédait un certain pouvoir magnétique qui lui permit de guérir des malades. Il groupa quelques disciples et transcrivit les révélations qu'il avait reçues sous le titre : « Les révélations de l'auréole de la conscience ». La religion du Père Antoine était créée, et lorsqu'il mourut, en 1912, les « vignerons du Seigneur », appellation sous laquelle les Antoinistes se désignent, étaient plus de 150 000. Leur centre, à Paris, est au numéro 34 de la rue Vergniaud (XIIIe arrondissement) ; une autre chapelle antoiniste est située à la rue du Pré-Saint-Gervais. Le culte antoiniste consiste à rappeler l'enseignement du père Antoine, mélange de spiritisme, de théosophie, d'occultisme et de christianisme, résumé dans les Dix Principes de Dieu. Selon les principes antoinistes, Dieu n'existe qu'en l'homme. Le père Antoine est une sorte d'incarnation de Dieu sur la terre. On aperçoit dans le temple antoiniste, accroché à la très haute chaire, un portrait du fondateur, le Père, un vieillard barbu dont la main droite est en train d'imposer ou, si l'on préfère, de pratiquer l'opération. A gauche, sa femme, la Mère ; à droite, un arbre avec cette inscription : « L'arbre de la science de la vue du mal ». Après le culte, où l'on ne parle presque pas de Jésus-Christ, où il n'est pas question de péché, de la grâce et de la rédemption, on guérit les malades dans la sacristie, au moyen du fluide universel du Père. Notons que l'intérieur du temple est peint en vert ; même les cercueils sont tendus de vert.

La religion de l'humanité
    Le flâneur curieux qui apprécie l'attachante place des Vosges, découvrira, non loin de ce lieu enchanteur, la rue Payenne. C'est au numéro 10 de cette rue que mourut, le 5 avril 1846, l'an 11 de l'ère positive, « la tendre et immaculée inspiratrice d'Auguste Comte », Clotilde de Vaux. Cette maison est devenue (grâce aux dons des positivistes du Brésil, le seul pays où la doctrine compte encore un certain nombre d'adhérents) le temple de la religion de l'humanité, cette religion que fonda le philosophe Auguste Comte. Dans son « Cours de philosophie positive », A. Comte définit les trois états théoriques par lesquels l'humanité aurait passé : théologique, métaphysique et positif, ce dernier état, synthèse du rationalisme et du mysticisme, étant celui qu'il a inauguré. Or, paradoxalement, lui qui voulait en fait détrôner le christianisme et les religions en général a abouti à la création d'une nouvelle foi, avec sa liturgie étrange dans laquelle furent intercalées des citations en latin et en italien, nouvelle foi ou trône une nouvelle Vierge, Clotilde de Vaux, que le philosophe aimera comme fut aimée Béatrice Portinari par Dante.
    Le temple de la rue Payenne n'était fréquenté, au temps de mes études, avant la guerre, que par quelques personnes.
    Le buste d'Auguste Comte se dressait sur l'autel, cependant que, à la paroi, les portraits de ses « trois anges » (sa mère, Clotilde, sa femme de ménage) le surplombaient. Il y a quelques années, un drapeau vert signalait le lieu du temple, et l'on pouvait lire cette inscription qui résume toute la morale comtienne : « Vivre pour autrui. L'amour pour principe et l'ordre pour base ; le progrès pour but ». L'intérieur de la chapelle comportait, outre le buste et les portraits sus-mentionnés, de nombreux noms, ceux des grands hommes qui symbolisent les trois états ou étapes du comtisme, de Moïse à Bichat, en passant par Aristote, César, Dante.
    Des beaux principes, de la liturgie et de la doctrine d'Auguste Comte, il ne reste que quelques souvenirs, comme ces fleurs dites « immortelles » qui sont figées dans le passé.
    Il en va de même des Saint-Simoniens dont l'église se trouvait à la rue de Ménilmontant, secte qui fut fondée par le père Enfantin, religion sans culte, qui intéressa Augustin Thierry et Comte, s'inspirant de Fourrier, l'initiateur de ces « phalanstères » qui devaient préfigurer la société de l'avenir.

Des faux christs aux bardes druidiques
   
Les faux prophètes, les faux messies sont légion depuis les débuts du christianisme. Signalons, parmi les plus récents, Georges-Ernest Roux, employé des PTT d'origine catholique mais grand admirateur de Platon. Le jour de Noël 1950, Roux se découvre comme le nouveau Christ revenu sur la terre et fonde une nouvelle religion, dont les premiers disciples seront ses filles et son gendre. Ce nouveau Christ dit de lui-même : « Je suis la vie, l'Eternel Créateur, Celui qui anime tout. Je suis partout, rien n'est hors de Moi. Je reviens à nouveau sous la forme de l'homme, afin de donner à l'humanité une dernière possibilité d'accéder à la Vie ». Roux guérit les malades et vitupère les médecins. Le culte comprend de la musique et des chants et une prédication fondée sur la doctrine du Christ-Roux ; lorsque les fidèles prient, ils ferment les yeux et tendent les bras. Leur régime alimentaire est très strict : les tomates, les choux, les épinards, les pommes de terre, la viande et le jaune d'œuf en sont exclus.
    Moins connu que le Christ de Montfavet est le messie Vintras, né en 1807, en Seine-et-Oise, qui pratiqua divers métiers avant que l'Archange saint Michel lui apparaisse et lui annonce que le prophète Elie allait descendre en son âme pour préparer la venue du Saint-Esprit. Vintras se mit à prêcher et les disciples vinrent à lui ; son mouvement se répandit même hors de France : le mystique polonais Towianski y adhéra. Quelques néo-Vintrasiens se réunissent encore à Paris, en associant le souvenir de Huysmans, décédé en 1875, qui possédait l'une des hosties consacrées de Vintras.
    Il y a lieu de mentionner l'Ordre Eudiaque, celui de la sérénité, doctrine sans dogme fondée sur la croyance en Dieu qui se propose de rénover l'initiation à la science secrète. Le premier grade conféré par l'Ordre à l'initié est celui de novice, puis viennent ceux d'adepte et de dianoïste (de dianoïa, « entendement »), etc.
    La religion druidique a encore ses fidèles, et leur revue « Ogam » cherche à maintenir un lien avec les partisans d'un retour au druidisme, c'est-à-dire à la science divine et à la sagesse, telles que les transmettent les bardes ou gardiens des paroles. Mentionnons pour terminer, l'« Ordre ésotérique du lys et de l'aigle », secte d'adorateurs du nombril ; la société secrète du « Temple d'Al », qui pratique la nécromancie cérémonielle, et le groupement occultiste « Le Cosmopolite », fondé par un libraire de la rue Gay-Lussac, Claude d'Ygé, que j'avais rencontré dans son arrière-boutique où trônait un énigmatique Bouddha.

                                                                      A. Chédel

Construire, 17 janvier 1973 (source : e-newspaperarchives.ch)

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