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Le culte antoiniste - reconnaissance (Le Journal de Bruxelles, 15 octobre 1922)(Belgicapress)

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Le culte antoiniste - reconnaissance (Le Journal de  Bruxelles, 15 octobre 1922)(Belgicapress)Le Culte antoiniste

     Le « Moniteur » de vendredi publie les statuts de l'établissement d'utilité publique dénommé « culte antoiniste ».
    Il s'est constitué sous la forme d'association sans but lucratif.
    Antoine était un simple ouvrier métallurgiste wallon. Il s'en fut, il y a une trentaine d'années, travailler en Russie, où il se mit en rapports avec des guérisseurs qui détiennent une sorte de pouvoir de suggestion et dont la croyance s'exprime en de vagues enseignements de morale.
    Rentré en Belgique, Antoine, se mit à enseigner cette morale simpliste et à guérir la manière des ermites russes.
    Le temple de Jemmapes-sur-Meuse fut créé il y une quinzaine d'années. Les disciples d'Antoine adoptèrent une curieuse tenue (chapeau haut de forme et longue redingote noire).
    Le culte antoiniste compte actuellement une dizaine de temples en Belgique et en France.
    Ce culte n'est on somme qu'une excroissance. L'on a toujours remarqué que ces excroissances bénéficient de l'affaiblissement du sens vraiment religieux. Il n'y a guère, en Belgique de pays plus superstitieux que le paye de Charleroi. On ne veut pas du divin, là où il est et on le cherche là où il n'est pas !

Le Journal de Bruxelles, 15 octobre 1922 (source : Belgicapress)

 

    Quelques journaux belges se moquaient des Français faisant l’erreur de l’origine du Père Antoine, la situant à Jemmapes plutôt qu’à Jemeppe. On voit ici que les Bruxellois ne font pas mieux : aucune localité en Belgique ne s'appelle "Jemmapes-sur-Meuse"...

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Le thaumaturge d'Esch et le culte antoiniste (L'Indépendance luxembourgeoise, 24 juillet 1924)(eluxemburgensia.lu)

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Le thaumaturge d'Esch et le culte antoiniste (L'Indépendance luxembourgeoise, 24 juillet 1924)(eluxemburgensia.lu)

Le thaumaturge d'Esch-sur-Alzette et le culte antoiniste

    Par un récent jugement de la Cour d'appel, celui qu'on nomme le thaumaturge d'Esch-sur-Alzette, M. Nic. Wagner, autrefois chef de gare à Weilerbach, actuellement cafetier à Esch-sur-Alzette, a été condamné pour exercice illégal de l'art de guérir. L'amende de 200 francs à laquelle il avait été condamné en première instance a été portée à mille francs.
    Dans ses considérants la Cour d'appel rappelle que la loi du 10 juillet 1901 considère comme exerçant illégalement l'art de guérir toute personne non munie des diplômes luxembourgeois autorisant à la pratique de la médecine qui traite des malades ou prend part à ce traitement, sauf le cas d'urgence avérée. Beaucoup de personnes s'imaginent qu'un profane qui exerce l'art de guérir ne devient passible d'une peine que s'il se fait rétribuer pour les services qu'il rend à l'humanité souffrante et s'il administre à ses malades des médicaments et de prétendues panacées. Un de nos confrères avait même accusé le guérisseur d'Esch-sur-Alzette de s'enrichir aux dépens de ses clients. M. Nic. Wagner avait protesté énergiquement, on s'en souvient, contre cette accusation, et, de fait, l'instruction n'a pu retenir aucun fait probant qui ait pu confirmer ce soupçon. Une de ses clientes qui se disait miraculeusement guérie d'une sorte de lupus que les médecins auraient désespéré de guérir, a bien déclaré que dans sa gratitude elle était prête à céder à son sauveur toute sa fortune. Mais on ne saurait guère y voir qu'une de ces hyperboles qui échappent à un cœur débordant de joie et de reconnaissance.
    Aussi la Cour d'appel, pour venir au-devant de l'opinion erronée selon laquelle il n'y a délit pour un guérisseur que s'il y a eu rémunération, rappelle-t-elle expressément dans son jugement que la loi ne « subordonne l'existence de l'infraction qu'elle réprime ni au mode de traitement employé ni à l'administration d'un médicament même à titre gratuit. » Ce qui suffit au juge, c'est de constater que le but des pratiques auxquelles se livrait M. Wagner, était de guérir les malades ; c'est de fournir la preuve irrécusable que cet illuminé avait pris au pied de la lettre l'enseignement du catéchisme qui fait précisément de cette pratique charitable la vertu chrétienne par excellence.
    En quoi consistaient les pratiques du guérisseur ? « Pour faire impression sur les malades, dit un des considérants du jugement, il les introduit dans une chambre et les plaçant devant le portrait du père Antoine de Jemeppe dont il est un adepte fervent, il leur impose les mains pour faire passer dans leur corps le fluide guérisseur qu'il prétend posséder. Il leur recommande d'avoir une foi inébranlable en lui et en leur guérison, de prier avec ferveur pendant qu'il récite quelques principes de « l'unitif », code des Antoinistes dont il endosse parfois le costume.
    Qu'est-ce que le père Antoine et les Antoinistes dont M. Wagner semble avoir pris à tâche, d'après l'énoncé de ce jugement, de répandre le culte dans le Grand-Duché ? Nos lecteurs en ont entendu parler plus d'une fois. Tous les journaux de Paris, le mois dernier, ont parlé de la commémoration solennelle à Paris de la « désincarnation », c'est-à-dire de la mort du Père Antoine. Ce fut pour les Parisiens un spectacle inaccoutumé. Car si depuis le 25 juin 1913, date de la mort du Père Antoine, les anniversaires de la « désincarnation » ont toujours été célébrés à Jemeppe-sur-Meuse (Belgique) par des foules comparables à celle – 30.000 à 40.000 personnes – qui avait suivi le cercueil du Père, c'est pourtant pour la première fois que cette commémoration eut lieu à Paris. On la célébra dans le temple antoiniste, nouvellement construit, qui s'élève rue Vergniaud, temple minuscule précédé d'un jardin et dont le porche porte cette légende : « Le Père Antoine, le grand guérisseur de l'humanité pour celui qui a la foi. » A l'intérieur du temple, où se déroulait la cérémonie devant une foule compacte de frères et de sœurs en robe « révélée » et débordant jusque sur les deux trottoirs de la rue, un large carton affiche, écrite en grosse ronde, la copie du décret d'utilité publique obtenu du Gouvernement belge en 1910 et signé, à gauche : Masson, Ministre de la Justice, à droite, Albert, Roi.
    Mais si l'immense popularité dont jouissait le Père Antoine en Belgique aux environs de 1910 – époque où le guérisseur de Jemeppes recevait par jour 500 à 1200 malades et où des milliers de personnes déclaraient avoir été guéries par lui – valut aux adeptes des Antoinistes un décret d'utilité publique, ils furent énergiquement combattus par l'Eglise qui s'inquiétait d'autant plus des progrès de cette religion nouvelle que les zélateurs du culte nouveau opposaient triomphalement le nombre de leurs guérisons aux miracles de Lourdes. Il faut ajouter d'ailleurs que les incrédules furent aussi étonnés que les catholiques du succès obtenu par les prédications du guérisseur qui semblait avoir pris pour devise le mot du Christ : « C'est la foi seule qui sauve », devise qui est devenue d'ailleurs en Amérique celle des adeptes de la « Christian Science ». Eh quoi, entendait-on dire, est-ce donc un siècle de scepticisme que celui où l'on voit surgir aussi inopinément une foi nouvelle ?
    Quel est donc l'homme extraordinaire qui a pu produire un pareil miracle ? Louis Antoine, né à Mons, était simple ouvrier mineur, promu aux fonctions de chef-marteleur et plus tard – après un séjour de cinq ans en Pologne – d'encaisseur aux Forges et Cokeries Liégeoises. Par son travail et son économie, il avait gagné une petite fortune et il rêvait de grandes destinées pour son fils unique. La mort de celui-ci le décida à consacrer sa vie et sa fortune au soulagement de toutes les misères physiques et morales. Il quitta son travail et resta chez lui à la disposition des malades et de tous ceux qui étaient dans la peine. Le bruit de ses guérisons attirait chez lui des foules toujours grossissantes.
    Antoine était d'un désintéressement absolu et n'acceptait rien de ses malades. Il y avait jadis dans le temple qu'un adepte reconnaissant lui avait fait construire à Jemeppe, un tronc dans lequel les malades pouvaient déposer leur obole et dont le produit était intégralement distribué aux pauvres de Jemeppe. Ce tronc fut supprimé dans la suite, Antoine recommandant à ceux qui lui offraient de l'argent de choisir eux-mêmes les pauvres auxquels ils voulaient faire la charité. Lui-même avait donné en aumônes tout ce qu'il possédait. A peine lui restait-il de quoi vivre. Il vivait d'ailleurs comme un ascète. En végétarien convaincu il ne prenait ni viande ni œufs ni beurre ni lait. Il ne sortait jamais de la petite maison qu'il habitait à côté du temple de Jemeppe avec son admirable femme – la « Mère » qui continuait son œuvre après sa mort – et 2 orphelines qu'il avait recueillies, que pour se promener avec ses malades dans le jardin et pour monter en chaire. Deux fois aussi il en sortit pour comparaître devant le tribunal correctionnel et la cour d'appel du chef d'infraction à la loi sur l'art de guérir. Il fut d'ailleurs acquitté, et ses deux comparutions avaient donné lieu à de grandes manifestations populaires. C'était un Saint, et ainsi s'explique la prodigieuse influence morale qu'il exerçait sur tous ceux l'approchaient et suivaient ses enseignements.
    Quelles étaient, demandera-t-on, les croyances et les doctrines philosophiques d'Antoine ? Longtemps il avait été catholique fervent, et il a toujours eu un penchant au mysticisme. Etant enfant il quittait ses camarades de jeux pour entrer à l'Eglise. Dans la suite il s'est affranchi de toute croyance dogmatique pour s'attacher à une vague et mystique théosophie. Il croyait à la réincarnation. Chacun de nous porte, selon lui, la peine et la récompense de sa vie antérieure, doit travailler à son avancement moral, à son amélioration, doit se détacher de plus en plus de la matière pour mériter de devenir un pur esprit et se rapprocher de plus en plus de Dieu. Mais Antoine s'expliquait peu sur ses idées philosophiques, dit le journal la Meuse, auquel j'emprunte plusieurs de ces renseignements ; son enseignement était plutôt moral. Il prêchait le désintéressement, la résignation devant l'épreuve nécessaire, la charité, l'amour même de ses ennemis. Comme guérisseur il était persuadé que les maux du corps proviennent d'une imperfection de l'âme : c'est l'âme qu'il faut soigner et guérir de ses maux. Il ne demandait pas même aux malades le mal dont ils souffraient. En cela, notre thaumaturge luxembourgeois semble se conformer à son exemple.
    Avec une rapidité qui tient du prodige l'Antoinisme a, depuis la mort de son fondateur, étendu son influence spirituelle. La « Mère Antoine », sans compter les temples consacrés au culte du Père en Belgique, a inauguré en France plus de six temples antoinistes : à Vervins, à Tours, à Lyon, à Caudry, à Monaco, à Paris. Cette année deux autres doivent s'ouvrir, l'un à Aix-les-Bains, le second à Orange. Le nombre des fidèles, en Belgique et en France, s'élève à 700.000 selon les uns, à un million, selon les autres. Le nombre s'augmentera-t-il d'une phalange luxembourgeoise ou l'arrêt de notre Cour d'appel arrêtera-t-il à frontière cette nouvelle vague de mysticisme ?

                                                                                   LE CURIEUX.

L'Indépendance luxembourgeoise, 24 juillet 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

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Antoine dit le guérisseur (L'Avenir du Luxembourg, 5 novembre 1911)(Belgicapress)

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Antoine dit le guérisseur (L'Avenir du Luxembourg, 5 novembre 1911)(Belgicapress)

Antoine dit le guérisseur

    Nous voulons parler de ce mystificateur ingénieux dont la célébrité a dépassé nos frontières et qui prétend avoir découvert le remède à tous les maux de l'âme et du corps.
    D'abord houilleur, puis métallurgiste, Antoine devient président d'une société spirite nommée « Les vignerons du Seigneur. »
    Il prétend causer avec les morts et apprendre d'eux la manière de guérir.
    Les femmes du peuple, impressionnées par les scènes d'évocation, les crises des médiums et l'air extatique du président furent les premières à voir en lui un personnage extraordinaire et à faire à notre empirique une réputation de guérisseur habile et même de saint ! Aussi, de tous côtés, les infirmes affluèrent ! On cita des guérisons merveilleuses, mais difficile à vérifier.
    Antoine se sépara du Spiritisme classique pour ébaucher « Le nouveau Spiritualisme » qui remplace les esprits par les « fluides ». Suivons-le dans ses évolutions.
    Antoine n'a qu'une instruction rudimentaire ; mais il est assez avisé pour savoir que le peuple veut être drogué. Un médecin est un homme qui ordonne des bouteilles... C'est le sentiment populaire sur les bords de la Meuse. Antoine découvre un jour, chez un pharmacien, la « Liqueur Coune » et voit, dans cette spécialité, son avenir assuré ! Il se mit donc à en prescrire l'usage pour toutes les maladies. Malheureusement, il se vit, de ce chef, condamné pour exercice illégal de la médecine. Cette condamnation valut à Antoine une ovation qui augmenta sa réputation. Dès lors, Antoine se dit : « S'ils ont gobé la liqueur Coune, ils avaleront de l'eau claire additionnée simplement de magnétisme animal. »
    C'est ce qu'il fit en persuadant aux naïfs qu'il avait le pouvoir de magnétiser l'eau ; on le voyait faire des contorsions et des passes fatigantes pour extraire de son être quantité d'effluves pour magnétiser.
    Estimant, dans la suite, qu'il se donnait trop de peine, il recourut à un procédé plus expéditif et plus économique : il dota de force magnétique de simples morceaux de papier au moyen desquels chacun pouvait, à domicile, magnétiser un verre d'eau.
    Entretemps, la médication d'Antoine se spiritualise de plus en plus. Elle n'a plus besoin des intermédiaires matériels. Le guérisseur se contente désormais d'imposer les mains à ses clients. On dit que, pendant cette quatrième phase, Antoine imposait les mains à plus de 50 personnes par heure, car les malades arrivaient de partout, d'autant plus qu'une savante réclame venait d'être organisée au moyen de brochures colportées partout dans le pays.
    L'on a beau étudier ces brochures, l'on n'y comprend rien : néanmoins, la clientèle s'élargit, et ce n'est plus seulement pour la médecine qu'on vient chez Antoine, mais aussi pour la morale, car, Antoine est désormais un prophète qui reçoit des révélations.
    Et comme le nombre des sots dépasse celui des malades, une nouvelle religion nommée l'Antoinisme est définitivement fondée ! Alors, Antoine inaugure la 5me phase ;... sa phase actuelle : celle des passes collectives ! Tous les dimanches, Antoine se contente de paraître devant une nombreuse assemblée et détendre majestueusement les bras en remuant les doigts pour laisser écouler sur son peuple tout le fluide qu'il possède en lui ; après quoi il se retire sans avoir dit une seule parole ! L'opération est terminée !... Les personnes qui ont la foi sont guéries et n'ont plus qu'à se retirer pour faire place à d'autres qui verront la même comédie.
    Généralement, ce sont les mêmes gens qui sont guéris et soulagés tous les dimanches ?
    Aujourd'hui, Antoine voit sa santé décliner, il a, paraît-il, communiqué à sa femme le don de manier les fluides. C'est ce qui a valu à Antoine, le qualificatif de « Généreux » à côté de celui de « Guérisseur ! »

L'Avenir du Luxembourg, 5 novembre 1911 (source : Belgicapress)


    Cet article est tiré de la contribution de Kervyn, critique envers l’antoinisme, comme on s’en doute par ce résumé.

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Belgium's Christian Scientists have woman chief (San Antonio Express, Vol. 47, No. 287, Ed. 1 Sunday, October 13, 1912)(texashistory.unt.edu)

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Belgium's Christian Scientists have woman chief (San Antonio Express, Vol. 47, No. 287, Ed. 1 Sunday, October 13, 1912)(texashistory.unt.edu)

        BELGIUM’S CHRISTIAN SCIENTISTS
                                       HAVE WOMAN CHIEF

Widow of "Anthony the Healer" Now Rules a Sect That Has Attracted Hundreds of Thousands – Magnetic Healing the Vital Principle of Their Faith – Founder Died Recently, But His Wife, Simple Countrywoman, Is Continuing to "Suggest" the Cure of the Worshippers.

Amazing Successes With Nervous Sufferers – A World-wide Correspondence Leads to Magnetized Water and Printed Prayers – Curious Service That Attracts Crowds – Conflict With Authority in France.

Special Cable Service to the Express
BRUSSELS, Oct 12. – It is curious to note how Christian Science movements tend to bring women into the responsible position of leadership. Mrs. Mary Baker Eddy is, of course, the most notable example, but outside the regular fold of Christian Science as understood in Boston there is at least one other sect in which healing is the central principle and a woman is today the unquestioned chief.
    This is the sect founded by "Antoine le Guerisseur," as he was known, an uncultured but very businesslike mystic who drew to his banner hundreds of thousands of believers both in Belgium and France. Antoine has just died, but now his widow rules the sect, and seems destined, simple countrywoman though she is, to maintain its strength intact.
    The name of "Anthony the Healer," is revered by the Antoinists today with singular fervor. Only a few months ago a petition bearing 130,000 signatures was presented to the Belgian Parliament asking that they should be officially recognized as members of a religious sect. How this extraordinary man rose to religious power and prominence belongs in part to that world of mysticism which Maeterlinck, a still greater Belgian, has explored in his inimitable writings.
    The first incident of any importance in Anthony's life happened just after the Franco-German War, when he was sent with his regiment to the French frontier. In the course of some military maneuvers he accidentally shot dead one of his comrades, and though he was acquitted of all blame the incident made him changed man. He became grave and silent, and when he returned to his vocation as a miner, he won the deep respect of his fellow workers, who came to the conclusion that there was something uncanny about the companion.
    In due course he married, and having worked as a mechanic in Germany for awhile, returned to his native village, Jemeppe, near Liege in Belgium, where he ran small green grocer's store. This did not last very long for he secured sob a mechanic in a large Belgian factory near Warsaw, in Russian Poland. His wife, who accompanied him, and who is now running the strange sect he inaugurated, there demonstrated her enterprise by establishing an apartment house which prospered until he had amassed modest fortune.
    Meanwhile Anthony covered himself while in the congenial Society of circle of local spiritualists, among whom he became marked man by reason of his possession of singular gifts as a medium. Political events in Poland, and particularly the violence of Russian repression, awakened his sympathies for the suffering of mankind, while at the same time he came under the influence of Tolstoy's teaching
                              RETURNED AFTER EXILE.
    After twelve years' exile Anthony and his wife returned to Belgium, full of the ideas that subsequently developed into the Antoinist movement of the present day. His first achievement with the erection of sort of garden village near Jemeppe, where he soon became established unofficial father confessor and advisor upon the troubles of the troubles of life. But the most potent development came when Anthony discovered he had remarkable powers as a healer, especially in cases of nervous disorders. His fame in this direction spread all over Belgium, and soon he was besieged by all sorts and conditions of patients who had lost their faith in doctors
    Another and still more remarkable development occurred when his only son died. Henceforth be devoted all his time and money to his mission, which was rapidly assuming nation-wide importance. The sick and needy in places far away from his native country began to hear whispers of the wonderful Belgian healer and letters from all parts of the world began to pour in upon him.
    Two devoted disciples, a college professor and a woman of Nice, whom he had cured, became his secretaries, and controlled as strange a mailbag as any in the world. Correspondents hailed Anthony as a redeemer of mankind, and kept up such a battery of extravagant adulation that this almost illiterate peasant came to believe himself to be an inspired prophet, in sign of which he let his hair grow till it curled over his shoulders and cultivated a head of the traditional prophetic cut. Subscriptions poured in from his admirers, and this money, combined with his own private fortune, supplied the wherewithal for the erection of a temple called "The Tree of the Science of the Perception of Evil." At the same time a branch was established in Liege to promulgate the tenets of the new faith.
                              SOME REMARKABLE SCENES
    The little village of Jemeppe began to present some of the most remarkable scenes to be witnessed anywhere on the continent of Europe, not excepting the famous shrine of Lourdes. Every day crowds of people consulted Anthony the Healer, and the number of applicants grew till special tickets of admission to his presence had to be issued.
    How far it went can be gathered from the fact that his correspondence attained even more swollen dimensions because it became noised abroad that he could heal at a distance "by the inspired word dictated to his shorthand writers." Mystic missives began to speed to America, England, Scandinavia, Italy, Egypt and Austria. Another temple was erected in Brussels, in charge of retired army officer who still looks after the growth of "The Tree of the Science of the Perception of Evil," while other places caught the infection.
    After a time Anthony got tired of such prodigious work and shut down his consultations und audiences. First he circulated bottles of magnetised chemical preparation, varying in size according to the individual case, the contents of which were declared capable of healing those of sufficient faith. But the vigilant medical association prosecuted the healer and he was fined 26 francs. Thereafter he circulated bottles of water, "magnetised" by gestures and murmured prayers, so it was said, and still warranted to cure all maladies. At last he abandoned even this expedient, having grown desperately weary of the credulous crowds. So he had printed prayers to himself distributed among the health seekers, and issued instructions that their perusal by the recipients would impart healing properties to the water and in fact, complete the cure. For Anthony had discovered that there are thousands of people whose maladies are largely existent in imagination and merely need suggestion to effect recovery.
    There's no doubt at all that at this time of his life Anthony the Healer had a fine time. The temple service, which began at 10 o'clock on Sunday morning, was simplicity itself. At the outset an assistant got up and announced, "Our good father in about to appear. He is about to appear. He is engaged in prayer. Respect this solemn moment. Revive your faith, for those who have faith shall alone be cured." Immediately after this announcement a door opened and Anthony appeared and ascended the pulpit. He majestically raised his arms and made gestures as if he were scattering influence upon the congregation, and then retired.
    "The operation is at an end," the assistant then said. "Those who have had faith are cured or relieved."
                              APPOINTED WIFE HIS SUCCESSOR
    Before his recent death Anthony the Healer appointed his simple wife as his inspired successor. She is now carrying on the business of the temple, and all the healing activities of the sect with magnificent assurance which seems to hypnotise the faithful. The assistant minister announces her coming into the pulpit with the same awe-inspiring tones with which he ushered in her deceased husband, and her gestures in the pulpit are just the same. She tells all inquirers "that the multitude of believers is growing, and the correspondence increased."
    The Antoinists are also to be found in Paris where a girl of the Joan of Arc type has created a good deal of stir by her alleged cures wrought by the invocation of "Our Father Anthony." The sect has many followers among the poor, two of whom got into trouble recently with the Commissary of Police in the Sorbonne quarter for returns permission for the burial of their dead child. Medical investigation showed that the child had died from lack of proper attention, and the parents when questioned candidly admitted that they had not called in a doctor. When further questioned, these humble followers of the Belgian Christian Scientist declared: "We are the faithful followers of Anthony the Healer, and we hold that God alone has the power, if he will, to save and to cure. The most high preferred to call our beloved child to himself. His will be done." As it was proved that another child of whom they had the guard had also died of inattention, the two French believers were sent to jail.
    Opinion in Belgium as to the staying power of the sect is divided, but it is conceded that nothing can be said against the woman of simple habits who now control its destinies. Her motives appear to be strictly honorable, but the question remains – is she not herself one of the most notable examples of the power of auto-suggestion?

San Antonio Express, Vol. 47, No. 287, Ed. 1 Sunday, October 13, 1912 (source : texashistory.unt.edu)

    Article repris par le San Diego Union and Daily Bee, du 9 novembre 1912 (cdnc.ucr.edu) :

New Belgian Sect (San Diego Union and Daily Bee, 9 November 1912)(cdnc.ucr.edu)

Traduction :

      LES SCIENTISTES CHRÉTIENS DE BELGIQUE
     ONT UNE FEMME COMME CHEF

La veuve d'"Antoine le guérisseur" dirige aujourd'hui une secte qui a attiré des centaines de milliers de personnes – La guérison magnétique est le principe vital de leur foi – Le fondateur est décédé récemment, mais sa femme, simple paysanne, continue de "suggérer" la guérison des adorateurs.

Succès étonnants auprès des malades nerveux – Une correspondance mondiale conduit à l'eau magnles – Conflit avec l'autorité en France.

Service de câble spécial pour l'Express  
BRUXELLES, 12 octobre. – Il est curieux de constater que les mouvements de la Science Chrétienne tendent à amener les femmes à occuper des postes de responsabilité. Mme Mary Baker Eddy en est, bien sûr, l'exemple le plus remarquable, mais en dehors du giron régulier de la Science Chrétienne telle qu'elle est comprise à Boston, il existe au moins une autre secte dans laquelle la guérison est le principe central et où une femme est aujourd'hui le chef incontesté.
    C'est la secte fondée par "Antoine le Guérisseur", comme on l'appelait, un mystique inculte mais très entreprenant qui a attiré sous sa bannière des centaines de milliers de croyants tant en Belgique qu'en France. Antoine vient de mourir, mais c'est sa veuve qui dirige la secte, et semble destinée, toute simple paysanne qu'elle est, à en maintenir la force intacte.
    Le nom d'"Antoine le guérisseur" est aujourd'hui vénéré par les Antoinistes avec une singulière ferveur. Il y a quelques mois seulement, une pétition portant 130 000 signatures a été présentée au Parlement belge pour demander qu'ils soient officiellement reconnus comme membres d'une secte religieuse. La manière dont cet homme extraordinaire a accédé au pouvoir et à la notoriété religieuse appartient en partie à ce monde mystique que Maeterlinck, un Belge encore plus grand, a exploré dans ses écrits inimitables.
    Le premier incident d'importance dans la vie d'Antoine se produit juste après la guerre franco-allemande, lorsqu'il est envoyé avec son régiment à la frontière française. Au cours de manœuvres militaires, il tue accidentellement l'un de ses camarades et, bien qu'il soit acquitté de toute responsabilité, l'incident le transforme. Il devint grave et silencieux, et lorsqu'il retourna à sa vocation de mineur, il gagna le profond respect de ses compagnons de travail, qui arrivèrent à la conclusion qu'il y avait quelque chose d'étrange chez ce compagnon.
    En temps voulu, il se marie et, après avoir travaillé quelque temps comme mécanicien en Allemagne, il retourne dans son village natal, Jemeppe, près de Liège en Belgique, où il tient une petite épicerie de légumes. Cela n'a pas duré très longtemps car il a obtenu un poste de mécanicien dans une grande usine belge près de Varsovie, en Pologne russe. Sa femme, qui l'accompagnait et qui dirige maintenant l'étrange secte qu'il a inaugurée, a démontré son esprit d'entreprise en créant une pension qui a prospéré jusqu'à ce qu'il ait amassé une modeste fortune.
    Pendant ce temps, Antoine se couvrait de la sympathique société du cercle des spirites locaux, parmi lesquels il s'est fait remarquer en raison de la possession de dons singuliers de médium. Les événements politiques en Pologne, et en particulier la violence de la répression russe, éveillèrent ses sympathies pour la souffrance de l'humanité, tandis qu'en même temps il subissait l'influence de l'enseignement de Tolstoï.
                              RETOUR APRÈS L'EXIL.
    Après douze ans d'exil, Antoine et sa femme reviennent en Belgique, pleins des idées qui se sont développées par la suite pour devenir le mouvement antoiniste d'aujourd'hui. Sa première réalisation fut l'érection d'une sorte de cité ouvrière près de Jemeppe, où il devint rapidement un père confesseur officieux et un conseiller sur les problèmes de la vie. Mais le développement le plus puissant s'est produit lorsqu'Antoine a découvert qu'il avait de remarquables pouvoirs de guérisseur, en particulier dans les cas de troubles nerveux. Sa renommée dans ce domaine se répandit dans toute la Belgique et il fut bientôt assailli par toutes sortes de patients qui avaient perdu leur foi dans les médecins.
    Une autre évolution, encore plus remarquable, se produit à la mort de son fils unique. Désormais, il consacre tout son temps et son argent à sa mission, qui prend rapidement une importance nationale. Les malades et les nécessiteux dans des endroits très éloignés de son pays natal ont commencé à entendre parler du merveilleux guérisseur belge et des lettres de toutes les parties du monde ont commencé à affluer vers lui.
    Deux disciples dévoués, un professeur d'université et une femme de Nice, qu'il avait guéris, devinrent ses secrétaires, et contrôlaient un sac de courrier aussi étrange que n'importe quel autre au monde. Les correspondants saluaient Antoine comme un rédempteur de l'humanité et entretenaient une telle batterie d'adulations extravagantes que ce paysan presque illettré en vint à se prendre pour un prophète inspiré, en signe de quoi il laissa pousser ses cheveux jusqu'à ce qu'ils frisent sur ses épaules et cultiva une tête à la coupe prophétique traditionnelle. Les souscriptions affluent de la part de ses admirateurs, et cet argent, combiné à sa fortune personnelle, fournit les moyens d'ériger un temple appelé "L'Arbre de la Science de la Vue du Mal". En même temps, une branche fut établie à Liège pour promulguer les principes de la nouvelle foi.
                              DES SCÈNES REMARQUABLES
    Le petit village de Jemeppe commença à présenter certaines des scènes les plus remarquables que l'on puisse observer sur tout le continent européen, à l'exception du célèbre sanctuaire de Lourdes. Chaque jour, des foules de personnes consultaient Antoine le guérisseur, et le nombre de candidats augmentait jusqu'à ce que des tickets spéciaux d'admission à sa présence doivent être émis.
    On peut se faire une idée de l'ampleur de la situation en constatant que sa correspondance prend des proportions encore plus importantes, car on entend dire à l'étranger qu'il peut guérir à distance "par la parole inspirée dictée à ses sténographes". Les missives mystiques commencent à affluer en Amérique, en Angleterre, en Scandinavie, en Italie, en Égypte et en Autriche. Un autre temple est érigé à Bruxelles, sous la responsabilité d'un officier de l'armée à la retraite qui veille toujours à la croissance de "l'arbre de la science de la vue du mal", tandis que d'autres endroits sont gagnés par la secte.
    Au bout d'un certain temps, Antoine se lasse de ce travail prodigieux et arrête ses consultations et ses audiences. Il fait d'abord circuler des flacons de préparation chimique magnétisée, de taille variable selon les cas, dont le contenu est déclaré capable de guérir ceux qui ont suffisamment de foi. Mais l'association médicale vigilante poursuit le guérisseur et il est condamné à une amende de 26 francs. Par la suite, il fit circuler des bouteilles d'eau, "magnétisées" par des gestes et des prières murmurées, disait-on, et toujours garanties pour guérir toutes les maladies. Finalement, il abandonna même cet expédient, s'étant désespérément lassé des foules crédules. Il fit donc distribuer des prières imprimées à son intention parmi les personnes en quête de santé, et donna des instructions pour que leur lecture par les destinataires confère des propriétés curatives à l'eau et, en fait, complète la guérison. Car Antoine avait découvert qu'il y a des milliers de personnes dont les maladies existent en grande partie dans l'imagination et qui ont simplement besoin d'une suggestion pour se rétablir.
    Il ne fait aucun doute qu'à cette époque de sa vie, Antoine le guérisseur n'a pas chômé. Le service au temple, qui commençait à 10 heures le dimanche matin, était la simplicité même. Dès le début, un assistant se lève et annonce : "Notre bon père est sur le point d'apparaître. Il est sur le point d'apparaître. Il est en train de prier. Respectez ce moment solennel. Ravivez votre foi, car seuls ceux qui ont la foi seront guéris." Immédiatement après cette annonce, une porte s'ouvre et Antoine apparaît et monte en chaire. Il leva majestueusement les bras et fit des gestes comme s'il répandait de l'influence sur la congrégation, puis se retira.
    "L'opération est terminée", dit alors l'assistant. "Ceux qui ont eu la foi sont guéris ou soulagés".
                              A DÉSIGNÉ SA FEMME COMME SON SUCCESSEUR
    Avant sa mort récente, Antoine le Guérisseur a désigné sa simple épouse comme son successeur inspiré. Elle s'occupe maintenant des affaires du temple et de toutes les activités de guérison de la secte avec une magnifique assurance qui semble hypnotiser les fidèles. Le ministre adjoint annonce sa venue en chaire sur le même ton impressionnant que celui avec lequel il a accueilli son défunt mari, et ses gestes en chaire sont exactement les mêmes. Elle dit à tous les demandeurs "que la multitude des croyants augmente, et que la correspondance s'est accrue."
    Les Antoinistes se trouvent aussi à Paris où une jeune fille du type de Jeanne d'Arc a fait beaucoup de bruit par ses prétendues guérisons opérées par l'invocation de "Notre Père Antoine". La secte compte de nombreux adeptes parmi les pauvres, dont deux ont eu récemment des ennuis avec le commissaire de police du quartier de la Sorbonne pour avoir retourné la permission d'enterrer leur enfant mort. L'enquête médicale a montré que l'enfant était mort par manque de soins appropriés, et les parents, interrogés, ont candidement admis qu'ils n'avaient pas fait appel à un médecin. Interrogés plus avant, ces humbles disciples de la Scientiste Chrétienne Belge ont déclaré : "Nous sommes les fidèles disciples d'Antoine le guérisseur, et nous soutenons que Dieu seul a le pouvoir, s'il le veut, de sauver et de guérir. Le Très-Haut a préféré appeler à lui notre enfant bien-aimé. Que sa volonté soit faite". Comme il a été prouvé qu'un autre enfant dont ils avaient la garde était également mort d'inattention, les deux croyants français ont été envoyés en prison.
    En Belgique, les avis sont partagés quant à la pérennité de la secte, mais on admet que rien ne peut être dit contre la femme aux habitudes simples qui en contrôle désormais les destinées. Ses motivations semblent être strictement honorables, mais la question demeure : n'est-elle pas elle-même l'un des exemples les plus remarquables du pouvoir de l'auto-suggestion ?

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Lettre ouverte au ministère de l'Instruction publique (La Wallonie, 21 mars 1936)(Belgicapress)

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Lettre ouverte au ministère de l'Instruction publique (La Wallonie, 21 mars 1936)(Belgicapress)LETTRE OUVERTE
au Ministère de l'Instruction publique

Censure ?
Ostracisme ?
Intolérance ?

    On sait que, annuellement, le Ministère de l'Instruction publique subsidie les bibliothèques publiques, communales ou libres, qui satisfont aux prescriptions de la loi du 17 octobre 1921 et aux arrêtés royaux qui en découlent.
    Les bénéficiaires des subventions de l'Administration des Bibliothèques publiques ont la faculté, pour la partie principale du subside, d'établir un choix d'ouvrages à acquérir chez le libraire à leur convenance.
    Il est seulement recommandé aux bibliothécaires de réserver une notable partie du subside à l'acquisition d'ouvrages d'auteurs belges.
    Ajoutons que le choix, la sélection établie par le bibliothécaire doit, avant l'acquisition, être soumis à l'approbation de l'administration intéressée On ne peut que se féliciter de constater la sollicitude du Ministère de l'Instruction publique pour les auteurs belges, écrivains, poètes, ou romanciers.
    Cependant, il arrive que dans son appréciation l'Administration ne fait pas toujours preuve de logique.
    Nous pourrions citer de nombreux cas où des livres d'écrivains de renom furent rayés, d'un beau trait rouge et anonyme, des listes proposées par certains bibliothécaires.
    Nous avons sous les yeux un cas typique que nous ne voudrions pas manquer de signaler.
    Un bibliothécaire de la région liégeoise, voulant faire place dans ses collections à deux récents ouvrages de deux romanciers de chez nous, avait proposé l'acquisition de « Délivrez-nous du mal », le beau livre de Robert Vivier. A côté de ce titre, nous avons lu « Les hommes bleus », de Maurice Marcinel.
    Or, le beau trait rouge, aussi anonyme que par le passé, barrait sévèrement les deux titres que nous venons de citer ! Pourquoi ?
    Seraient-ce là des lectures subversives ? L'homme au crayon rouge, préposé au Ministère de l'Instruction à la garde ou à la protection de nous ne savons quel patrimoine intellectuel et spirituel, a-t-il craint pour la quiétude de nos âmes et la rectitude de nos pensées ?
    L'homme au crayon fatidique a-t-il seulement voulu atteindre deux écrivains liégeois ? Possible, mais dans ce cas ce serait d'un ostracisme odieux !
    Serait-ce que Robert Vivier, professeur consciencieux parfait « honnête homme », écrivain de talent, lauréat du Prix du Centenaire, aurait commis un crime en écrivant un livre vivant sur l'Antoinisme, sur Antoine le Guérisseur. Car le livre « Délivrez-nous du mal », consacré à l'antoinisme dont il fait revivre histoire touchante sinon émouvante, contient de nombreuses pages de toute beauté. Ce livre a reçu de toute la critique belge et française, un accueil des plus élogieux.
    René Lalou, dans les « Nouvelles Littéraires », lui a consacré un de ses feuilletons « Le livre de la semaine » où il l'a signalé, à un public choisi, comme une œuvre marquante du moment.
    Et c'est ce livre qu'un fonctionnaire anonyme raye impitoyablement d'une liste où il est de règle de faire un large accueil aux auteurs belges.
    Le fait de consacrer sa plume à faire le récit d'une belle tranche d'histoire liégeoise, de parler de l'évolution d'une secte religieuse, aurait-il valu à l'homme probe, à l'écrivain modeste qu'est Robert Vivier, les foudres d'un rond de cuir sans responsabilité ? Ce n'est sans doute pas au seul fait qu'il est question dans ce livre, d'antoinisme, que l'ouvrage a été mis à l'index ? Ce serait d'une intolérance révoltante.
    Et pourquoi Maurice Marcinel connait-il les honneurs du rigorisme du monsieur au crayon rouge ?
    Les lecteurs de ce journal n'ont plus à apprendre à connaître Marcinel. Connaissant son talent de romancier, ils n'en seront que plus surpris de le voir rangé dans les auteurs qui n'ont pas reçu l'agrément du monsieur qui manie le beau crayon rouge avec un discernement aussi louable (!)
    « Les hommes bleus » de M. Marcinel est une œuvre attachante, une page de vie sociale, où l'on perçoit sans interruption la note sentimentale qui s'attache à tous les incidents de la vie du peuple : Socialisme, Religion chrétienne, Amour, tels sont les thèmes qui se développent, s'harmonisent dans l'œuvre humaine du romancier, de l'excellent conteur qu'est Marcinel.
    On voudrait savoir si ce sont les opinions politiques de l'auteur, opinions qui n'ont rien à voir ici, qui lui valent cet interdit.
    Si le livre de Marcinel contient de nombreuses pages qui plaident pour le socialisme, on veut encore croire que ce n'est pas à ce titre qu'il a été écarté.
    Sinon, nous pourrons reparler d'intolérance mesquine, tout autant que pour le livre de Robert Vivier.
    Nous nous sommes demandés, enfin, si l'un ou l'autre de ces livres ne comptait pas certaines pages d'un réalisme trop accentué ?
    Eh bien, la question ne doit pas se poser car, dans la même proposition d'achat nous trouvons par exemple, exempt du trait fatidique, le Roman de François Villon de Francis Carco qui n'a pas été spécialement écrit pour les pensionnats de demoiselle.
    Alors ? Pourquoi ces deux livres ne seraient-ils pas dignes d'être acquis pour nos bibliothèques publiques aux frais du ministère de l'Instruction publiques. Car, pour les biffer d'une liste constituée en vue d'acquisition, il faut qu'il y ait des raisons sérieuses ! Le fonctionnaire qui a procédé à ces « expulsions », doit avoir reçu des instructions, doit agir en vertu de certains pouvoirs d'appréciation. On voudrait savoir. On voudrait savoir car, enfin, ce que l'on a fait, dans le cas présent, pour les deux auteurs cités, on peut le renouveler, tout aussi arbitrairement contre d'autres auteurs.
    Et s'il y a encore, dans l'esprit de certains, de bons et de mauvais livres encore faudrait-il nous dire, comment, à l'administration des Bibliothèques Publiques on appréciera.
    Mais, au fond, nous avons peut-être bien tort de nous alarmer.
    N'est-ce pas le même « fonctionnaire » qui, à une autre occasion, mais dans les mêmes circonstances, supprimait dans une même liste, le « Joyau de la Mitre » de Maurice des Ombiaux en laissant subsister un livre comme « Le rideau rouge », de Nicolas Ségur.
    Néanmoins, nous pensons qu'il faut tout de même signaler de pareilles situations où, à l'insu de tous, on met en veilleuse, pour des raisons inavouées les œuvres d'excellents écrivains ?
    Signalé à tous ceux qui sont placés pour obtenir que des œuvres de l'esprit bénéficient, dans nos bibliothèques publiques d'une place égale, sans distinction de tendances, d'objet ni d'origine.
                                                                     D. DEGHAYE.

La Wallonie, 21 mars 1936 (source : Belgicapress)

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Esch s. Alzette (Esch et ses usines, 1925)(gallica)

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Esch s. Alzette - Rue Adolphe-Emile (salle du culte antoiniste)(Esch et ses usines, 1925)(gallica)

À gauche, entouré en rouge, l'emplacement de la salle du culte antoiniste, Rue Adolphe-Emile.

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Contra sic dictum Antoinismus (Kirchlicher Anzeiger für die Diözese Luxemburg, 2. April 1924)(eluxemburgensia.lu)

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Contra sic dictum Antoinismus (Kirchlicher Anzeiger für die Diözese Luxemburg, 2. April 1924)(eluxemburgensia.lu)

Nr. 12

Contra sic dictum Antoinismum.

    Sub specie curandi infirmitates corporales in quibusdum nostrae dioecesis regionibus irrepserunt quaedam perversitates superstitiosae, ex Jemeppes in Belgio huc implantatae sub nomine „Antoinismus“, quibus bona fides catholicorum, plerumque indolis simplicioris, captatur ac fallitur, non raro cum periculo fidei et certo in detrimentum praxis religiosae.
    Animarum rectores hisce monemus ut etiam hac in causa gregi suo serio invigilent et, quos sibi subditos sciunt asseclas hujus perversitatis, privatim et, si necessitas ferat, etiam publice in ecclesia praemuniant contra pericula ejusmodi errorum pro fidei integritate et morum puritate. Praecipue arcendi sunt fideles ab illis coetibus in quibus, tempore et loco Missae dominicalis et festivae, exercitia quaedam religiosa peragi dicuntur quae haereticam pravitatem indubitanter sapiunt.
    Juvat hic in memoriam revocare praeceptum can. 1324: Satis non est haereticam pravitatem devitare, sed oportet illos quoque errores diligenter fugere, qui ad illam plus minusve accedunt et can. 1325 § 1: Fideles Christi fidem aperte profiteri tenentur quoties eorum silentium, tergiversatio aut ratio agendi secum ferrent implicitam fidei negationem, contemptum religionis, injuriam Dei vel scandalum proximi.
    Qui quamvis praemoniti, non resipiscunt, in suspicionem fautorum haeresis cadunt et, positis ponendis, gravibus poenis ecclesiasticis subjacent.
        Luxemburgi, hac 2 Aprilis 1924.
                         Petrus, Episcopus Luxemburgensis.

Kirchlicher Anzeiger für die Diözese Luxemburg, 2. April 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

 

Traduction :

Contre le dit antoinisme.

    Sous couvert de soigner des maux corporels, dans certaines régions de notre diocèse se sont glissées certaines perversions superstitieuses, de Jemeppes aux Pays-Bas, implantées ici sous le nom d'"Antoinisme", dans lequel la bonne foi des catholiques, la plupart du temps de la plus simple nature religieuse, est captivée et trompée.
    Nous exhortons les dirigeants des âmes à surveiller attentivement leur troupeau dans cette affaire, et que ceux qui sont soumis à cette perversité, en privé, et, si la nécessité le justifie, aussi dans l'Église, de se prémunir contre le danger de telles erreurs selon l'intégrité de la foi et la pureté de leurs mœurs. Les fidèles doivent principalement être expulsés des groupes dans lesquels, à l'heure et au lieu de la messe dominicale et fêtes, certaines pratiques religieuses sont dites, qui sans aucun doute se délectent de la dépravation hérétique.
    Il est utile ici de rappeler le précepte du can. 1324 : Il ne suffit pas d'éviter la dépravation hérétique, mais il faut aussi éviter soigneusement ces erreurs qui s'en approchent plus ou moins et can. 1325 § 1 : Les fidèles sont tenus de professer ouvertement la foi du Christ chaque fois que leur silence, leur tergiversation ou leur raison d'agir entraînent implicitement un reniement de la foi, un mépris de la religion, une atteinte à Dieu ou une offense au prochain.
    Ceux qui, bien qu'étant prévenus, ne se repentent pas, tombent sous le soupçon de l'hérésie partisane, et, une fois mis en place, sont soumis à de sévères sanctions ecclésiastiques.
        Luxembourg, le 2 avril 1924
                         Pierre, évêque de Luxembourg.

Bulletin ecclésiastique pour le diocèse de Luxembourg, 2 avril 1924

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L'antoinisme dans nos campagnes (L'Indépendance luxembourgeoise, 14 février 1924)(eluxemburgensia.lu)

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L'antoinisme dans nos campagnes (L'Indépendance luxembourgeoise, 14 février 1924)(eluxemburgensia.lu)

 L'antoinisme dans nos campagnes

    Dans un récent numéro nous avons indiqué, très brièvement d'ailleurs, les progrès que la secte dite des Antoinistes fait dans nos campagnes.
    Il intéressera peut-être les lecteurs de ce journal de lire les détails que donne sur cette secte et sur son fondateur, un récent numéro d'un de nos confrères de la région viticole.
    Louis Antoine, surnommé le Guérisseur est devenu en Belgique un homme célèbre. Il affirme avoir découvert un remède universel pour toutes les maladies du corps et de l'âme. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que son nom ait franchi les frontières de son pays et qu'il ait trouvé des adeptes, jusque dans notre paisible vallée de la Sûre. Il est donc intéressant d'examiner de plus près et d'après les documents originaux, la naissance et le développement de ce nouvel évangile. Louis Antoine est né en 1846 à Mons-Crotteux. Fils de mineur, il descendait dans la fosse à l'âge de 12 ans déjà. Il devint ensuite ouvrier de chemin de fer et voyagea en Allemagne. Rien ne faisait prévoir à ce moment là, la mission à laquelle il serait plus tard appelé. Il se maria, eut un fils. Sa santé laissait à désirer. Il resta un fidèle catholique jusqu'à l'âge de 42 ans et un de ses disciples écrivait même : « Il aimait à se recueillir profondément et à élever son cœur vers Dieu. »
    Vers la fin du siècle dernier, le spiritisme subit en diverses régions de Belgique, un nouvel essor. Un petit cercle spirite fut créé à Jemeppe. Antoine qui avait eu la douleur de perdre son fils à l'âge de vingt ans, en fit partie. Il avait entendu dire que le spiritisme permet aux vivants d'entrer en relations avec les morts, auxquels des liens étroits les ont relié. En compagnie de sa femme, il fréquentait assidument ces séances. Un soir, ils entendirent la voix lointaine de leur fils mort, leur annoncer que son âme avait trouvé le repos dans le corps d'un apothicaire parisien. Les parents désolés étaient consolés.
    Antoine pénétra de plus en plus dans les arcanes du spiritisme ; peu à peu, il parvint à réunir autour de lui, un groupe de fidèles auxquels il avait su persuader qu'il était en communications constantes avec le monde des esprits. De temps à autres, il publiait, sous forme d'encicliques, d'étranges nouvelles des sphères supra-terrestres.
    Un peu plus tard les esprits furent négligés ; Antoine se posa en guérisseur et ses cures trouvèrent un accueil inespéré, surtout chez les femmes. Ses premières clientes, charmées par son allure énigmatique, le vantèrent partout comme un saint et comme le sauveur de l'humanité De tous côtés, les malades et les curieux accoururent et l'on parlait en termes voilés, de guérisons miraculeuses. Certain de son succès, Antoine se détacha du spiritisme et exerça dès lors son art en son propre nom. Ceci se passait en 1906. Antoine ne possédait qu'une culture élémentaire, mais il connaissait le peuple et connaissait son respect craintif pour l'art médical contenu dans des fioles de médicaments. « Le médecin doit prescrire quelque chose. » Les flacons du thaumaturge belge ne contenaient que de l'eau claire, mais il introduisait dans celle-ci un fluide magnétique, adapté aux diverses maladies et à leurs manifestations. Lorsqu'un étranger arrivait en ce temps-là à Jemeppe, il ne pouvait comprendre pourquoi, de toute part, accouraient des gens à l'air malade, munis de récipients variés remplis d'eau, et prêts à recevoir le fluide qui guérissait tout.
    Toutefois, le fait de magnétiser tous ces récipients, était une chose fatigante. L'art d'Antoine entra dans une phase nouvelle. Il reporta son pouvoir magnétique sur de petits morceaux de papier. Le malade recevait un de ces bouts de papier miraculeux ; arrivé à la maison il le plongeait dans un verre d'eau qui devenait immédiatement capable de guérir. Plus tard, les morceaux de papier disparurent. Tout fut spiritualisé et il suffisait dorénavant qu'Antoine imposât les mains pour que la transmission du fluide fut possible. Celui qui avait la foi, guérissait.
    Certains jours, Antoine devait imposer les mains à plus de 50 personnes, tant le cercle de ses clients, s'était entendu. Les disciples du maître répandirent la nouvelle doctrine dans toutes les régions sous forme d'une petite brochure et enthousiasmèrent les foules.
    Malgré tout, l'art du prophète subissait parfois des éclipses, comme le montrent deux cas qui firent en ce temps-là beaucoup de bruit en Belgique. En 1907, un nommé Danges précipita sa femme dans la Meuse, alors en crue. La femme se noya. Deux jours plus tard, le meurtrier se présentait chez Antoine et demandait ce que sa femme était devenue. Le voyant, lui répondit aussitôt : « Encore deux jours, et votre femme vous écrira. »
    Une autre fois un homme gravement malade assista à une séance chez le thaumaturge. Il fut congédié avec la promesse d'être bientôt guéri. Cent pas plus loin, il tomba dans la rue et mourut sur le champ. On apporta le cadavre au prophète qui s'efforça, mais en vain, de faire agir son fluide régénérateur sur lui. Le mort se refusa opiniâtrement à revenir à la vie.
    Des bruits étonnants courent sur la merveilleuse activité des disciples d'Antoine. On cite le cas d'un paysan souffrant d'une maladie d'estomac et qui fut guérit de telle sorte qu'il peut maintenant s'enivrer. Un ouvrier souffre d'une maladie interne. Il reste à la maison et toutes les heures, il répète pendant dix minutes, suivant les instructions reçues : « Père Antoine, je crois que je guérirai. »
    Un adepte, arrivé après bien des détours dans l'Antoinisme, officie aujourd'hui en habits sacerdotaux comme prêtre antoiniste. Il a déclaré un jour : « Si je pouvais entrer dans les maisons de santé et imposer les mains aux malades, je leur rendrais à tous la raison. »
    Si un de ces malades imaginaires peut un jour rentrer chez lui avec la joyeuse conviction d'être de nouveau bien portant, un « médecin malgré lui » de ce genre peut, d'un autre côté, faire beaucoup de mal. De telles cures empêchent parfois les malades de se rendre auprès du médecin. Lorsqu'ils le font, il est trop tard.

L'Indépendance luxembourgeoise, 14 février 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

 

    Cet article est la traduction de l’article Der Antoinismus, lui-même un condensé de la contribution d’André Kervyn.

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Epoux Stassart, adeptes du Père Dor (La Région de Charleroi, 1917)(Belgicapress)

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Epoux Stassart, adeptes du Père Dor (La Région de Charleroi, 13 janvier 1917)(Belgicapress)    On fait la connaissance des époux Stassart d'abord par la parution de cet article :

    Oubli. – Une dame Stassart Valentine, demeurant rue Carpet, en ville, a oublié avant hier dans le tram allant de Charleroi (Ville Haute) à Gilly (Quatre Bras), une sacoche en cheviotte noire, contenant un porte-monnaie, avec une somme minime, sa clef, sa carte d'identité et une brochure..... du Père Dor !
La Région de Charleroi, 13 janvier 1917 (source : Belgicapress)

    Ayant éveillé certainement l'attention de journalistes malintentionnés, on lit quelques jours plus tard cet article :

Epoux Stassart, adeptes du Père Dor (La Région de Charleroi, 25 janvier 1917)(Belgicapress)    Une noce Doriste. – Avant hier, vers 11 h. du matin, la police du Nord fut requise rue Carpet, où la rentrée d'un mariage Doriste avait attiré une foule de curieux composée de plus de 200 personnes qui empêchaient la circulation.
    L'agent envoyé sur les lieux dut intervenir énergiquement à plusieurs reprises et même employer la force, les badauds ne voulant pas circuler.
    Vers 11 h. 1/2, un groupe de Doristes apporta des fleurs aux jeunes époux.
    Une contre manifestation s'organisa aussitôt, voulant empêcher les arrivants de remettre leurs gerbes et bouquets, qui furent arrachés et piétinés au milieu de huées et de cris de toutes sortes.
    La police de revenir une seconde fois sur les lieux. Ce n'est que vers 4 heures que le tumulte pris fin.
    Bref, un succès à rebours pour les jeunes époux, disciples du père Dor.
La Région de Charleroi, 25 janvier 1917 (source : Belgicapress)


    Cet article sera l'objet d'un droit de réponse que voici :

Epoux Stassart, adeptes du Père Dor (La Région de Charleroi, 1917)(Belgicapress)

Une Noce Doriste

    Nous recevons le droit de réponse suivant que nous insérons sans commentaires, laissant nos lecteurs libres de leur jugement et réflexions :

                           Monsieur le Directeur,
    Je lis dans le n° 566 de votre journal, un article intitulé : Une noce Doriste.
    Il y est écrit qu'à la rentrée de notre mariage, la police fut requise et dut intervenir deux fois pour disperser deux cents badauds, qui arrachèrent des mains des manifestants les gerbes de fleurs et les piétinèrent, etc. Est-il permis de mentir de cette façon ?
    Car notre mariage s'est fait sans aucune cérémonie et dans le calme absolu.
    Est-ce dans le but de faire rire les badauds que vous faites l'enfant, ou est-ce pour nous détourner du Père, c.-à-d. de Celui avec lequel nous sommes actuellement au nombre de 15.000, pour crier à qui veut l'entendre qu'il est le plus honnête, le plus juste, le plus sincère, le plus désintéressé de tous les hommes qui aient paru sur la terre ?
    Si c'est pour ceci, détrompez-vous ; car, à nos yeux, quoi qu'on dise du Père Dor, Il grandit chaque jour. Notez que nous ne faisons pas ces louanges du Père par fanatisme, ni par parti-pris, mais bien avec raison, avec justice.
    Vous insérerez, je vous prie, ce droit de réponse dans le plus bref délai.
    En attendant, veuillez agréer, Monsieur le Directeur, mes salutations distinguées.
                                   EDOUARD ROMAIN STASSART.
                                   Rue Carpet, 8, Charleroi-Nord.
La Région de Charleroi, 15 février 1917 (source : Belgicapress)

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Hausse in hoge hoeden (Algemeen Dagblad, 15 August 1964)(delpher.nl)

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Hausse in hoge hoeden (Algemeen Dagblad, 15 August 1964)(delpher.nl)

Traduction :

LES AMERICAINS FOURNISSENT DU TRAVAIL POUR LE MAGASIN

BOOM DANS LES CHAPEAUX HAUT-DE-FORME

Jan Spoorenberg : le délai de livraison peut aller jusqu'à cinq mois

De l'un de nos reporters

EINDHOVEN. – L'élection présidentielle qui aura lieu en novembre a créé une énorme demande de chapeaux haut de gamme en Amérique. Ce "boom" remarquable a pour conséquence que Jan Spoorenberg, l'un des rares fabricants de hauts-de-forme en soie, a tellement de commandes américaines qu'il doit négocier un délai de livraison de quatre à cinq mois pour tous ses autres clients.
    Avec son effectif de 25 personnes, "Jan Spoor" lutte contre le temps. Dans son usine, où le savoir-faire et l'artisanat règnent en maître, il s'efforce aujourd'hui de produire au moins quatre cents hauts-de-forme en soie par semaine. C'est pourquoi 36 fers sont constamment sur le feu, car sans fers chauds, aucun chapeau haut-de-forme ne peut être fabriqué.
    Le gérant Piet Krooijmans (60 ans) travaille dans le secteur des chapeaux haut-de-forme depuis 47 ans, mais son patron, Jan Spoorenberg, y travaille avec ses ancêtres depuis 1820, soit depuis presque aussi longtemps que les hommes portent des chapeaux haut-de-forme – depuis sa création.

                                          INCIDENT
    La jeune Diana Gorton, âgée de 27 ans, qui a traversé le pont de Westminster à Londres il y a quelques semaines en robe de chambre seins nus, a attiré bien moins d'attention que le mercier londonien Hetherington, qui a essayé de traverser le Strand en 1797 avec une toute nouvelle "construction" brillante sur la tête, un cylindre à larges bords qu'il voulait lancer à la mode comme "chapeau haut-de-forme".
    Ce faisant, il a fait sensation !
    Dans les vieilles chroniques, on trouve le récit d'un témoin oculaire : "Le curieux couvre-chef de le mercier Hetherington a effrayé les gens, les femmes se sont évanouies, les enfants ont commencé à pleurer et les chiens à hurler ....".
    Accusé de troubler la paix, la mercier est traîné devant les tribunaux et rapidement condamné.

                                          EN GUISE D'INTRODUCTION
    Le magazine de référence The Times n'était pas d'accord ! Il a écrit : "Le chapeau de M. Hetherington marque une avancée majeure dans la réforme du costume. Tôt ou tard, tout le monde acceptera ce couvre-chef. Nous pensons que le juge et la police ont fait ici erreur...."
    Le Times a fini par avoir raison. Après des débuts timides en tant que "symbole de statut", le grand chapeau de soie s'est répandu dans le monde civilisé et même sous les tropiques. Aujourd'hui encore, les événements solennels sont impensables sans que des messieurs vêtus de noir portent des chapeaux haut-de-forme !

                                          QUELLE HAUTEUR ?
    Quelle est la hauteur d'un tel chapeau haut-de-forme en fait ?
    Cela fait toujours rire Jan Spoorenberg lorsqu'il demande à un visiteur d'indiquer la hauteur approximative avec une marque de crayon sur un pied de table. Notre marque était une paume et demie trop haute et "Jan Spoor" avait gagné pour la énième fois !
    Depuis près de quarante ans, le modèle le plus courant ne dépasse pas 12½ centimètres de hauteur. Pour les Suédois, ils sont fabriqués un centimètre plus bas et pour les Antoinistes, membres d'une secte religieuse belge, il existe un modèle de onze centimètres qui semble encore plus bas en raison de son bord plus large. Des chapeaux plus hauts sont portés par les élégamment vêtus "doormen", les portiers des hôtels Hilton, et eux aussi sont originaires d'Eindhoven.

                                          SATISFACTION PROFESSIONNELLE
    Les chapeliers, dit Pieter Krooijmans, prennent plaisir à leur travail, qui se résume à une coopération fraternelle. Chez Jan Spoorenberg, il n'y a personne qui fabrique des hauts-de-forme tout seul. Ils s'occupent tous d'une partie du processus de production qui implique plusieurs fers chauds.
    Jan Spoor se réjouit que les jeunes soient également attirés par la chapellerie et qu'une fois conquis à ce métier, ils ne soient pas tentés de changer de profession pour dix centimes de plus par semaine.
    Pourquoi le feraient-ils ? Il y a beaucoup de travail à faire et, avec l'élection présidentielle américaine qui se profile à l'horizon, la demande de hauts-de-forme est soudainement énorme.
    "Si je pouvais en fabriquer mille par semaine, je les vendrais tous", affirme Jan Spoorenberg, dont les hauts-de-forme sont exportés dans le monde entier.

 

    Les fers chauds sont l'outil principal des artisans qui, en quatorze ou quinze étapes de travail, fabriquent des hauts-de-forme à la chaîne à partir de lin, de gomme-laque, de soie et d'une poignée d'articles de mercerie.
    À l'aide de gabarits, les jeunes découpent les modèles dans le pur lin, qui est ensuite trempé dans la gomme-laque. Les côtés et le "toit" sont placés sur un moule en bois et un fer chaud est utilisé pour fixer les deux parties l'une à l'autre. Le modèle en lin est soigneusement recouvert d'une coiffe de velours de soie à poils longs et, à nouveau, un fer chaud est utilisé pour fixer l'extérieur au modèle en lin trempé dans la gomme-laque. Ensuite, le bord couvert est fixé, toujours à l'aide d'un fer chaud...

    □ ... Ce bord plat doit recevoir une couture et ceci est fait par le "brideur" ... à l'aide d'un fer chaud...

    ... La seule machine utilisée est une machine à coudre, avec laquelle le passepoil est cousu, mais la doublure et le bord intérieur sont cousus à la main.

    ... Sous l'œil du maître, le directeur Jan Spoorenberg, les hauts-de-forme flambant neufs sont frottés une dernière fois, puis ils sont prêts à être expédiés.

Algemeen Dagblad, 15 août 1964 (source : delpher.nl)

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