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Ancienne dépendances de Jemeppe

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Ancienne dépendances de Jemeppe (Cartes de Vandermaelen 1847-1853)Ancienne dépendances de Jemeppe (Carte États-Major, 1902)

 

Cartes de Vandermaelen (1847-1853)

 

Carte États-Major (1902)

 

 

    Liste des anciennes dépendances de Jemeppe, que l'on retrouve sur les anciennes cartes et dans les noms de rue :
 - Bois-de-Mont (partagé avec Flémalle-Grande)  > Rue Bois-de-Mont
 - Au Boutor ou Bouthor (Boutôr) (partagé avec Flémalle-Grande et correspond à la Rue de l'Hôtel Communal de Grâce-Hollogne)
 - Les Maquets  > Rue du Makets
 - Fond-de-Jemeppe  > Rue du Gosson (fond de la vallée de la Meuse)
 - Jâce ou Jace  > Rue/Thier de Jace
 - La Halette  > à côté de Mons ou Rue de la Halette
 - La Vieille-Xhavée  > Rue Xhavée
 - Laveux, puis Bas-Laveux et Haut-Laveux  > Rue du Laveu
 - Mabotte  > Rue Mabotte
 - En Boutte  > Rue du Boutte
 - Pairay (Pairai)  > Rue de Flémalle (ce nom est également un quartier de Seraing)
 - Quatre-Ruelles ou Au Housseû  > Rue des Housseux
 - Ruy (Rwî)  > Rue Ruy
 - Tilleul ou le Tilleul (Petit Tîge) (partagé avec Flémalle-Grande et correspond à la Grand'Route vers Flémalle)
 - Toutes-Voies ou Toute-Voie ou Toutes-Voyes (Toûvôye)  > Rue Toute Voie
 - Puits-en-Melvelle  > Rue Miville
 - Haut Vinâve  > Rues du Haut-Vinâve et du Grand-Vinâve

   La commune est maintenant séparée en deux par l'A604, avec
 - à droite, du nord au sud : En Boutte, Jace (avec le Thier de Jace), Toutes-Voies, Xhavée, Halette, Mabotte, Fond-de-Jemeppe
 - à gauche, du nord au sud et de gauche à droite : Ruy, Makets, Jace (avec la Rue de Jace), Bois-du-Mont, Laveu, Quatre-Ruelles, Pairai, Miville, Haut-Vinâve

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Fête de Mère à l'occasion de la remise des portraits dans les temples (1970)

Publié le par antoiniste

Jemeppe, culte Antoiniste, photo carte

La Rue Bois-de-Mont a été baptisé alors Rue Alfred Smeets.

Sur la pancarte derrière le costumé on peut lire :
Cortège pour la Fête de Mère
et pour la remise des portraits
dans les temples.

Des cortèges de propagande furent organisé en 1963 et 1964 afin que Jemeppe remette les Images,
retirés depuis 1940, en espérant un changement. Le 3 novembre, ils firent de nouveau un cortège avec des images et lurent une allocution devant le Temple de Jemeppe.

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Fête de Mère à l'occasion de la remise des portraits dans les temples (1970)

Publié le par antoiniste

Jemeppe, culte Antoiniste, photo carte

La Rue Bois-de-Mont a été baptisé alors Rue Alfred Smeets.

Sur la pancarte derrière le costumé on peut lire :
Cortège pour la Fête de Mère
et pour la remise des portraits
dans les temples.

Des cortèges de propagande furent organisé en 1963 et 1964 afin que Jemeppe remette les Images,
retirés depuis 1940, en espérant un changement. Le 3 novembre, ils firent de nouveau un cortège avec des images et lurent une allocution devant le Temple de Jemeppe.

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Un guérisseur (Le progrès médical, 1912, p.349)

Publié le par antoiniste

Un guérisseur (Le progrès médical, 1912, p.349)

BULLETIN DU PROGRÈS MÉDICAL

Un guérisseur.

    Un singulier personnage vient de mourir. On l'appelait Antoine le guérisseur ou encore Antoine le généreux. Ancien ouvrier lamineur, dénué de culture, mais doué d'une extraordinaire puissance psychique, il prétendait posséder le pouvoir de soulager ses semblables ; il les délivrait de leurs maux physiques et leur restituait le bien-être. D'innombrables témoignages attestent les cures qu'il opérait ainsi, sans remède, par la seule vertu de sa présence et de sa volonté. Chaque jour des centaines de malades accouraient vers lui : les aveugles voyaient, les paralytiques marchaient. « C'est la foi qui opère », disait-il, sérieusement ou ironiquement, je ne sais ; se souvenant de son métier d'autrefois il ajoutait : « Le feu de la forge rend le fer malléable, et alors l'homme en fait ce qu'il désire. Notre âme est un peu ainsi ». Les syndicats médicaux lui intentèrent un procès pour exercice illégal de la médecine. Bien entendu, les tribunaux l'acquittèrent sous prétexte qu'il ne tirait aucun salaire de ses soins. Alors il fonda une sorte de religion « l'Antoinisme » dont les adeptes se répandirent dans toutes les parties de l'univers.
    Un admirateur passionné consacra 100.000 francs à lui bâtir un temple à Jemmapes. Une pétition couverte de 130.000 signatures et adressée au gouvernement belge demanda que « l'Antoinisme » fût officiellement reconnu. Le nouveau culte recruta un peu partout ses fidèles ; des groupes se formèrent à Paris, à Tours, à Vichy, à Lyon, à Nice, à Grenoble.
    Antoine avait fondé des organes qui propageaient sa doctrine. L'Unitif portait partout la bonne parole. « Vous ne pouvez faire de la morale à personne, y disait-il ; ce serait prouver que nous ne faites pas bien, car elle ne s'enseigne pas par la parole, mais par l'exemple... Tachez de vous persuader que la moindre souffrance est due à votre intelligence qui veut toujours plus posséder : elle se fait un piédestal de la clémence, en prétendant que tout lui soit subordonné ». Ce langage, de par son obscurité même, séduisait et attirait les cœurs simples.
    Le cas n'est pas nouveau. De tout temps il a existé des guérisseurs de l'espèce d'Antoine. Il y en avait aux Indes, en Grèce, à Rome, chez les Gaulois, plus tard au moyen-âge, dans les villes et dans les campagnes où ils se livraient à leurs pratiques suspectes. Parfois on les tolérait ; souvent convaincus de sorcellerie, condamnés par l'Eglise, ils périssaient de la main du bourreau. Mais ces persécutions ne les décourageaient pas. Ils renaissaient de leurs cendres. Leur race est indestructible. Elle résiste aux progrès de la science, à l'évolution des meurs, au développement de l'esprit d'analyse et d'examen. Hier, Antoine avait des émules en la personne du célèbre zouave Jacob, qui jouit, pendant un demi-siècle, d'une réputation mondiale ; en la personne du non moins fameux Philippe, que le tsar manda à St-Pétersbourg afin de le consulter sur la santé de l'impératrice et qui revint chargé de présents et d'honneurs. La liste pourrait s'allonger indéfiniment. Plus que jamais aujourd'hui, les voyants, les apôtres de l'occultisme, pullulent. Balzac annonce quelque part que le début du vingtième siècle doit être marqué par une recrudescence de la magie. Sa prédiction s'accomplit. La France compte aujourd'hui plus de dix mille devins et devineresses répartis dans les différents quartiers les plus aristocratiques, les plus populeux, tout le monde veut faire lire son avenir dans le blanc d'œuf ou dans le marc de café. Tout le monde croit au don spécial qui, déjà du temps de Tiresias, se nommait la double vue. Faut-il en conclure avec Renan que seule la bêtise humaine peut nous donner une idée de l'infini ? Ce serait peut-être la réflexion de circonstance, mais elle serait pour le moins parfaitement inutile.             Paul MAURY.

Le progrès médical, 1912, p.349

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L'Antoinisme (Échos, in L'Événement, 26 juin 1924)

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L'Antoinisme (Échos, in L'Événement, 26 juin 1924)

                                                                                L' « Antoinisme »
     C'était hier, 25 juin, l'anniversaire de la mort, – de la désincarnation, comme disent les « antoinistes » – du père Antoine, ce simple mineur de Jemmapes qui a créé une religion véritable, laquelle compte de nombreux adeptes et possède des temples, à Paris, à Monaco, à Tours, Vichy, Lyon. Vervins, Aix-les-Bains, Caudry.
    Il y avait, hier grande affluence et recueillie, au sanctuaire parisien, rue Vergniaud. L'esprit souffle où il veut.

L'Événement, 26 juin 1924

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Jemeppe - Rue Rousseau

Publié le par antoiniste

Jemeppe - Rue Rousseau

(source : Google StreetView)

Jemeppe Rue Rousseau.
En séance du 6 mai 1977, le Conseil communal de Seraing a donné le nom de rue Rousseau au chemin allant de la rue des Housseux à la rue du Bois de Mont sur le territoire de l'ancienne commune de Jemeppe.
Portant le nom d'Alfred Smeets avant les fusions de communes (depuis 1923), cette voie de communication faisait jadis partie de la Havée du Bois de Mont et s'appelait Rue Bois-de-Mont. Une havée (ou xhavée, du latin excavata (creusée) ou du l'ancien bas-francique *hauwa (alld hauen, néerl. schaven) apparenté au mot français désignant la « houe ») est un travail de terrassement. Il existe plusieurs rue avec ce nom dans la province de Liège (Verviers, Wandre, Lincent...).
La nouvelle dénomination de cette voie publique emprunte le nom de Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe suisse de langue française, né à Genève en 1712 et décédé à Ermenonville en 1778.
En séance du 13 juin 1884, le Conseil communal de Jemeppe a décidé de construire une école dite alors des Quatre Ruelles et devenue actuellement communal de la rue Rousseau n°1.
source : https://www.facebook.com/groups/Seraingpourtoujours/posts/1769443413262252

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Jemeppe - Rue des Housseux

Publié le par antoiniste

Jemeppe - Rue des Housseux

(source : Google StreetView)

Jemeppe. Rue des Housseux.
Situé entre les voies des Tomballes et des Kessales, la ruelle des Housseux faisait partie du chemin vicinal n° 22 conduisant des Quatre ruelles à Flémalle-Grande.
Devenue la rue des Housseux en 1876, cette voie de communication est délimitée entre la rue des Tomballes et l'avenue Lambert depuis 1948.
Situé entre la rue des Kessales et l'avenue Lambert, l'autre tronçon de la rue des Housseux porte le nom de rue Dossogne.
C'est en bordure de la rue des Housseux que l'on a voulu aménager un nouveau cimetière. Clôturé provisoirement en 1897, le nouveau champ de repos fut pourvu de ses annexes en 1904.
On accède actuellement au cimetière des Housseux, soit par l'avenue Lambert, soit par la rue Blum.
source : https://www.facebook.com/groups/Seraingpourtoujours/posts/1405524019654195/

    L'origine du mot viendrait du francique *hulis « houx ».
    Les housseux de mars désigne à Liège les giboulets de mars.

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Jemeppe - Rue des Tombales

Publié le par antoiniste

Jemeppe - Rue des Tombales

(source : Google StreetView)

Jemeppe Rue des Tombales.
Dans l'Atlas des communications vicinales de Jemeppe, le chemin n°10 (conduisant de Jemeppe au hameau de Jace) porte le nom de voie des Tomballes entre la voie des Housseux et le Fond de Gotte.
Devenu la rue des Tomballes lors de la révision de l’odonymie jemeppienne le 27 septembre 1876 ce chemin relie actuellement la rue Hullos à la rue Toute-Voie.
La dénomination de cette voie indique qu'il existait dans le voisinage des petites buttes funéraires disparues depuis très longtemps.
Selon la tradition orale, ces "Tomballes" constituaient la sépulture d'un très grand nombre d'habitants de Jemeppe massacrés par les troupes de Jan de Weert, au printemps de 1636, sous le règne de Ferdinand de Bavière marqué, sur le plan intérieur, par les luttes entre les Grignoux et les Chiroux, et sur le plan extérieur, par la guerre de trente ans.
source : https://www.facebook.com/groups/Seraingpourtoujours/posts/1731531420386785/

Voir la situation de la rue avant la construction du temple.

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Jemeppe - Rue Hulos

Publié le par antoiniste

Jemeppe - Rue Hullos (photo de Frère Jelt)

(photo de Frère Jelt, 2018) Les maisons sur la droite ont été rasées depuis
les cortèges antoinistes y passaient

Jemeppe. Rue Hulos.
En séance du 27 septembre 1876, le Conseil communal de Jemeppe a donné le nom de rue Hulos au chemin depuis la rue Sualem jusqu'au carrefour des Quatre ruelles.
En 1905, le tronçon de la rue Hulos longeant la ligne de chemin de fer << Liègeois/Limbourgeois >> a été absorbé par la construction d'un nouveau chemin du Bois de Mont (devenu l'avenue Lambert)
Actuellement, la rue Hulos relie cette avenue à la rue Rousseau.
Hulos (ou Hullos, comme une rue à Liège) est un forgeron à qui la légende attribue la découverte de la houille dans nos régions.
source : https://www.facebook.com/groups/Seraingpourtoujours/posts/1354147401458524/

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La vie bizarre d'Antoine le guérisseur (Le Soir, 9 juin 1934)(Belgicapress)

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La vie bizarre d'Antoine le guérisseur (Le Soir, 9 juin 1934)(Belgicapress)La vie bizarre d'Antoine le guérisseur

    On a déjà beaucoup écrit sur l'antoinisme et sur son fondateur. Mais, jusqu'à présent, nous ne possédions guère d'étude d'ensemble, vraiment objective. On voici une qui nous paraît bien intéressante et que M. Pierre Debouxhtay, docteur en philosophie et lettres, publie chez l'éditeur liégeois Fernand Gothier. Le travail est d'ordre hiérographique ; il enregistre des faits, retrace le développement de l'antoinisme, analyse fidèlement les doctrines en se fondant sur une masse compacte, trop compacte, de documents inédits.
    Qui est Antoine ? Qu'est-ce que l'antoinisme ?
    Pour le président de la Fédération spirite belge, qui a des raisons pour ne point être de sang-froid, « la théosophie comme l'antoinisme sont deux tiges parasites venues sur l'arbre sain et fort du spiritisme. Mme Blavatzky, comme M. Antoine, ont tous deux été instruits, développés, élevés par la pratique de la médiumnité ; à un moment donné, pour devenir les chefs personnels d'un mouvement de croyances, ils ont tous deux abandonné l'expérimentation et se sont mis à endoctriner leur entourage en parlant de leur propre autorité, selon ce que leur petit jugement personnel leur permettait d'imaginer ».
    Appréciation de partisan. Antoine est-il mieux que cela ? Nous nous garderons bien de répondre à cette question. Ce que nous avons, c'est qu'il naquit en juin 1816, à deux lieues de Liége, au hameau de Mons, qui faisait partie alors de la commune de Flémalle-Grande et qui appartient aujourd'hui à Mons-Crotteux. Fils d'un houilleur, Louis-Joseph Antoine fit ses études primaires, puis travailla dans la mine. Il devint ensuite ouvrier métallurgiste. Pourquoi ? Parce qu'il souffre de l'estomac, disent d'aucuns ; parce qu'il est sujet, prétendent d'autres personnes, à des phénomènes bizarres : par exemple, sa lampe s'éteint toute seule, sans cause apparente, tandis que celles de ses compagnons demeurent allumées...
    Tour à tour, machiniste, marteleur, encaisseur, assureur, Antoine se tire toujours d'affaire, car cet autodidacte au cœur sensible et scrupuleux est un débrouillard. Après avoir accompli son service militaire à Bruges, il est rappelé sous les drapeaux lors de la guerre franco-allemande et, au cours d'une manœuvre, accidentellement, il tue un soldat, ce qui l'impressionne vivement.
    La guerre finie, Antoine va travailler en Prusse où il prend connaissance, dit-on des théories d'Hegel ; ces doctrines seraient à la base de la révélation antoiniste. En août 1876, il rentre à Jemeppe achète un cheval et vend des légumes. Mais ce commerce ne lui réussit pas. Il gagne la Pologne avec sa femme qui y tient pension et ramasse de l'argent. Nouveau retour à Jemeppe. Cette fois, Antoine fait construire une vingtaine de maisons ouvrières ; il a du foin dans les bottes et il peut se contenter de son léger métier d'encaisseur.
    Dans la région de Liége, où il s'est répandu surtout à partir de 1866, le spiritisme d'Allan Kardec a déjà beaucoup d'adeptes qui se réunissent hebdomadairement pour évoquer les esprits. Antoine se fait spirite et il se rend dans les bois, dit-il, à la recherche des esprits. Pour travailler plus efficacement à la diffusion de ses idées, il fonde bientôt la société « Les Vignerons du Seigneur » et, dans son local de Jemeppe, il voit affluer les disciples. « Le mysticisme, note Célestin Demblon, naît la plupart du temps dans les villes où il y a trop de fumée. »
    Spirite acharné, Antoine reçoit beaucoup de monde, ne se fait pas payer, mais place un tronc dans son cabinet. Du coup, le voilà condamné pour exercice illégal de la médecine.
    « Depuis douze ans, dit Antoine au juge qui l'interroge, je me livre journellement à la guérison des malades, je n'ai aucun diplôme, je guéris toutes les maladies ou plutôt je soigne toute espèce de maladie.
    Chaque malade que je reçois entre dans mon cabinet, je lui pose la main sur la tête et je me recueille, je me livre à la prière et pendant ce temps m'arrive l'inspiration qui me permet de dire la maladie ou l'infirmité dont souffre le patient ; quand celui-ci a foi en moi, je ne me trompe jamais ; j'insiste et je répète que je crois fermement que je ne me trompe jamais sur la cause du mal.
    Quand le siège du mal est ainsi déterminé, je fais des passes avec la main sur la partie malade et, en ce faisant, je me confine dans mon examen du malade...
    J'ai une recette générale ; elle consiste dans un morceau de papier que j'ai magnétisé par attouchements et par des prières ; en remuant ce papier dans de l'eau, celle-ci acquiert une vertu supérieure qui la rend propre à guérir les personnes qui la boivent : deux papiers sont bons pour magnétiser un litre d'eau... »
    A la suite de cette condamnation, Antoine ne prescrivit plus de drogues à ses patients. Il cessa d'être un simple rebouteux et devint fondateur d'une religion qui ressemble assez à cette « Christian Science », que connaissent les Etats-Unis. Désormais, Antoine guérira par la foi. Il effectuera des passes individuelles et collectives, travaillera avec les fluides éthérés, évoquera les morts.
    Comme il a eu des ennuis avec les médiums et comme il se sent attiré par la théosophie, il rompt, en 1906, avec le spiritisme et crée le Nouveau Spiritualisme, religion de l'Amour à base entièrement morale et non plus scientifique comme la doctrine de Kardec.
    Antoine commence sa mission de Révélateur. Il a de nouveaux démêlés avec la justice et s'en tire par un acquittement. Du coup, c'est l'apothéose.
    En 1900, il recevait chaque jour de 50 à 60 personnes ; en 1901, 115 ; en 1905, de 200 à 400 ; en 1907, de 400 à 500 ; en 1912, de 500 à 1,200 ! En même temps, des monceaux de lettres lui arrivent. On lui attribue des guérisons miraculeuses, des prophéties, des apparitions. A sa mort, survenue le 25 juin 1912, lorsque, « ayant terminé son œuvre, il rentre dans le fluide éthéré de l'amour divin », une affluence d'étrangers remplit les rues de Jemeppe.
    Aujourd'hui encore, les dévots d'Antoine se rendent sur sa tombe, au cimetière de Jemeppe, et emportent, en guise de reliques, les cailloux qui la recouvrent.
    Car l'antoinisme, malgré les attaques des catholiques et des protestants, s'est développé non seulement en Belgique, mais encore à l'étranger. En août 1914, il avait, dans notre pays, 7 temples et 61 maisons de lecture, il avait 66 sanctuaires en France et il s'implantait au Brésil, au Canada, aux Etats-Unis, au Congo. A l'heure actuelle, il compte 27 temples en Belgique, dont 19 rien que dans la province de Liége, et 15 en France. Les antoinistes qui portent la tunique spéciale sont assez peu nombreux.
    Par contre, on estime que les adeptes sont au nombre d'environ cent mille, petits bourgeois, artisans et femmes. Tous se rangent sous l'emblème antoiniste : « L'arbre de la Science de la vue du mal » ; tous vénèrent le père Antoine, fils de houilleur wallon.                                                   D. DENUIT.

Le Soir, 9 juin 1934 (source : Belgicapress)

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