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Jemeppe - Chez les Antoinistes (La Meuse, 25 juin 1913)(Belgicapress)

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Jemeppe - Chez les Antoinistes (La Meuse, 25 juin 1913)(Belgicapress)

 JEMEPPE

    Chez les Antoinistes. – L'anniversaire de la mort d'Antoine le Guérisseur. – Les adeptes du culte antoiniste, en souvenir du Père, ont institué des fêtes qui ont commencé ce mercredi.
    Le temple était rempli d'adeptes accourus de tous les coins de la province.
    A 10 heures du matin, la Mère a fait au nom du Père plusieurs opérations générales sur la foule des malades. Ensuite a été lu les dix principes de Dieu, révélés par le Père et des travaux d'adeptes inspirés pour cette cérémonie.
    Le 29 juin, à 10 heures, il y aura lecture générale au Temple et à 2 heures, un cortège partira du Temple et parcourra le même itinéraire que le jour des obsèques du Père, tous ceux qui conservent pieusement la mémoire de leur Sauveur auront à cœur d'y assister avec le plus grand recueillement et se retrouveront tous ensemble unis dans le même sentiment de foi et d'amour.

La Meuse, 25 juin 1913 (source : Belgicapress)

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20th Century Messiah (Birmingham Daily Gazette, Saturday 27 June 1925)(britishnewspaperarchive.co.uk)

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20th Century Messiah (Birmingham Daily Gazette, Saturday 27 June 1925)(britishnewspaperarchive.co.uk)20th CENTURY “MESSIAH.”
Strange Pilgrims In France.
PSYCHIC HEALER’S 50,000 CURES.
From a Gazette Correspondent.

                                               PARIS, Friday.
    Up to midnight last night, several thousand disciples of one of the world’s strangest and newest religions had made a pilgrimage to the “Temple Antoiniste” in La Glaciere district of Paris.
    Thus they observed the thirteenth anniversary of the “disincarnation” of their 20th century Messiah, Pere Antoine, the Belgian Healer.
    They came from all parts of France, attired in the bizarre costumes which were “revealed” to Pere Antoine.
    The men all wore stove-pipe hats and long, black, frock coats buttoned tightly up to the chin.
                     PSYCHIC HEALER.
    The women were attired in unrelieved black robes, small crepe bonnets, and long black veils, giving them the appearance of nuns, or mourners.
    The greatest pilgrimage was to is Jemeppe-sur-Meuse, Belgium, the Mecca of this new religion, where “Pere Antoine” lived, but the Paris shrine was crowded from morning to night with devout followers who listened attentively as the “revelation” which Pere Antoine had dictated to a stenographer, was read from the pulpit.
    Pere Antoine was a psychic healer, and his disciples claim that he has some 50,000 cures to his credit. Most of those (or their relatives) at the Paris Temple yesterday had been “healed” or “cured” of diverse ailments, and they wished to show their appreciation by this pilgrimage.
                     1,000 CLIENTS A DAY.
    When Antoine lived, Jemeppe was sometimes invaded by crowds aggregating 20.000 and 30.000, and it is recorded that in one day more than 1,000 called at his home to be healed.
    He later elaborated his “Spiritualistic” in gospel, which somewhat resembles Christian Science, since he denies the existence of matter disease, evil and death.
    From his church service Pere Antoine banished the sermon, all hymns, scripture readings, and – the collection, but his disciples are so generous with free-will at offerings, given anonymously, that 20 Temples have been erected in France and Belgium, the Paris Church being second in importance.
    Yesterday’s pilgrimage continued well beyond midnight, and ended with the recitation of Pere Antoine’s new ten commandments.

Birmingham Daily Gazette, Saturday 27 June 1925 (source: britishnewspaperarchive.co.uk)

 

Traduction :

MESSIE DU 20e SIÈCLE.
D'étranges pèlerins en France.
LES 50 000 GUÉRISONS D'UN GUÉRISSEUR PSYCHIQUE.
D'un correspondant de la Gazette.

                                               PARIS, vendredi.

    Jusqu'à minuit hier soir, plusieurs milliers de disciples d'une des religions les plus étranges et les plus récentes du monde se sont rendus en pèlerinage au "Temple Antoiniste", dans le quartier de la Glacière, à Paris.
    Ils ont ainsi célébré le treizième anniversaire de la "désincarnation" de leur Messie du XXe siècle, le Père Antoine, le guérisseur belge.
    Ils sont venus de toutes les régions de France, vêtus des costumes bizarres qui ont été "révélés" au Père Antoine.
    Les hommes portent tous des chapeaux en tuyau de poêle et de longues redingotes noires boutonnées jusqu'au menton.
                     GUÉRISSEUR PSYCHIQUE.
    Les femmes étaient vêtues de robes noires dépourvues de tout artifice, de petits bonnets de crêpe et de longs voiles noirs, ce qui leur donnait l'apparence de nonnes ou de veuves.
    Le plus grand pèlerinage se fait à Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique, la Mecque de cette nouvelle religion, où vivait le "Père Antoine", mais le sanctuaire de Paris est bondé du matin au soir de fidèles dévots qui écoutent attentivement la lecture en chaire de la "révélation" que le Père Antoine a dictée à un sténographe.
    Le Père Antoine était un guérisseur psychique, et ses disciples affirment qu'il a quelque 50 000 guérisons à son actif. La plupart de ceux qui se trouvaient hier au Temple de Paris (ou leurs proches) avaient été "guéris" ou "soignés" de divers maux, et ils souhaitaient lui témoigner leur reconnaissance par ce pèlerinage.
                     1 000 CLIENTS PAR JOUR.
    Du vivant d'Antoine, Jemeppe était parfois envahi par des foules s'élevant à 20 000 et 30 000 personnes, et l'on rapporte qu'en un jour, plus de 1 000 personnes se sont présentées chez lui pour être guéries.
    Il élabora par la suite son évangile "spiritualiste", qui ressemble quelque peu à la Science chrétienne, puisqu'il nie l'existence de la maladie de la matière, du mal et de la mort.
    De son service religieux, le Père Antoine a banni le sermon, tous les hymnes, les lectures de l'Écriture et la collecte, mais ses disciples sont si généreux en offrandes volontaires, données anonymement, que 20 temples ont été érigés en France et en Belgique, l'église de Paris étant la deuxième en importance.
    Le pèlerinage d'hier s'est poursuivi bien au-delà de minuit et s'est terminé par la récitation des dix nouveaux commandements du Père Antoine.

Birmingham Daily Gazette, samedi 27 juin 1925

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Une cérémonie antoiniste (Gazette de Charleroi, 28 juin 1924)(Belgicapress)

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Une cérémonie antoiniste (Gazette de Charleroi, 28 juin 1924)(Belgicapress)Une cérémonie antoiniste

    Qui n'a entendu parler du « Père Antoine », l'apôtre de Jemeppe-sur-Meuse ? Il a créé une religion nouvelle. Ses adeptes se comptent par milliers sur les deux hémisphères. Il s'est « désincarné », mais il continue à être un esprit au milieu de ses fidèles et la « Mère Antoine », son épouse, continue à prêcher son culte. Un neveu d'Antoine, le « Père Dor », a essayé de faire à son oncle une concurrence fructueuse en créant une secte dissidente. Il a eu un temple à Roux. Il reçoit encore, paraît-il, aux environs de Bruxelles, où il a transporté ses pénates après un procès qu'il a gagné. Car enfin, il n'est pas interdit de créer une religion, et si les croyants de la secte troublaient l'ordre public, on ne les mettrait plus en croix après leur maître : on se bornerait à les mettre à l'ombre et, le cas échéant, à les doucher.
    Un confrère français parle en ces termes de l'inauguration du temple antoiniste qui a eu lieu mercredi matin, à Paris :
    « On eût pu croire qu'un pèlerinage en partance pour Lourdes avait été, par quelque erreur de parcours, dirigé sur le paisible, archaïque et lointain quartier de la Glacière. Si calme d'ordinaire qu'elle semble l'antichambre du désert, la rue Vergniaud regorgeait d'une foule aussi remarquable par son importance que par le pittoresque de sa tenue. On voyait des aveugles, des paralytiques, des ataxiques. On voyait aussi des familles entières, visiblement recrues de fatigue, dont chaque membre portait de pauvres bagages. Tous ces gens, qui semblaient venir de très loin, étaient accompagnés et guidés par une centaine d'hommes en lévite, coiffés d'un curieux chapeau s'apparentant à la fois au sombrero espagnol et au cronstadt des beaux jours de l'alliance russe. Des femmes, revêtues d'un costume mi-laïc, mi-religieux, secondaient les hommes en lévite dans leur tâche.
    Ainsi, au nombre de cinq mille, calmes, silencieux, émus sans doute, les Antoinistes de France, venus de toutes les provinces, allaient célébrer la fête de leur patron Antoine le Guérisseur, au temple voué au culte dont il fut l'initiateur.
    ...Hier, tandis que les fidèles s'empressaient à offrir leurs hommages à la mère Antoine, veuve du Guérisseur, venue spécialement de Belgique pour la circonstance, un frère antoiniste, taillé en colosse, qui canalisait de ses bras puissants le flot des assistants, s'exclamait :
    « Voyez, mes frères, j'étais faible et débile. J'ai prié : je suis guéri. Gloire au père Antoine ! »
    Gloire au père Antoine !... Avec quelle ferveur les fidèles firent écho à ce cri au cours de la cérémonie dans la chapelle aux murs nus.
    Ce fut d'abord une prière muette, impressionnante par sa durée, troublée à deux reprises par le sanglot d'une jeune femme aux yeux clos. Puis la mère Antoine et trois officiants rappelèrent les principes moraux énoncés par le père Antoine, dont le huitième, qui est peut-être le plus curieux et le plus significatif, ordonne : « Ne vous laissez pas maîtriser par votre intelligence ».
    Voilà un précepte qu'il était à peine nécessaire de rappeler aux hommes. Car ils l'appliquent d'instinct avec un respect... religieux !

Gazette de Charleroi, 28 juin 1924 (source : Belgicapress)

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A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936

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A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936 #1 (KBR)   A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936 #2 (KBR)

A-Z  Hebdomadaire illustré n°19-26 Juillet 1936

DANS LE SILLAGE DES DIEUX…

VII – Chez les Antoinistes

L’article commence par les paroles du chant antoiniste.

    – Demandez « Le Père Antoine », chanson d'actualité sur l'air du « Premier amour » et du « Petit Ballon rouge » !...
    – Allons, Mesdames, Messieurs, un petit mouvement de charité !
    – Est-ce qu'il y a beaucoup d'autobus ?
    Quel brouhaha, quelle cacophonie !
    Nous venons, par cette chaude matinée de juin, de débarquer, à Jemeppe-sur-Meuse, du train venant de Liége.
    Un soleil torride chauffe la banlieue liégeoise, où de toutes parts, les terrils crèvent le paysage comme des abcès.
    Dans le chemin poussiéreux qui longe le chemin de fer, une Cour des Miracles apostrophe la foule affluant vers le temple où l'on célèbre aujourd'hui, 25 juin 1936, l'anniversaire de la mort du Père.
    Estropiés et éclopés lamentent leur triste sort, tandis que des camelots vendent le portrait du Père et de la Mère.
    Mais la foule que le train et les autobus ont dégorgée dans la petite ville mosane se hâte, car, à 10 h., la Mère fera « l'Opération » devant le temple.
    On monte vers celui-ci dans la poussière noire et dans la buée de la chaude matinée.
    – Des guérisons, y en a-t-il encore ?
    – Tous les jours.
    – Est-ce qu'on visitera l'appartement du Père ?
    – Non, depuis des années, cette visite n'a plus lieu.
    Cela se chante plus que cela ne se dit, ô doux parler liégeois !
    – Cette après-midi, on ira à la source et à la dernière promenade du Père.
    – Nous, nous venons exprès pour voir ça.
    Et l'on monte toujours dans la poussière, sous le soleil brûlant.
    On monte dans une colonne de brouhaha, qui s'amincit au fur et à mesure qu'on approche du temple. Au bout de cette foule bruyante, à la pointe de cette colonne, nous devinons le silence de l'attente et de l'émotion religieuse. Mais quel pauvre décor pour tant de mysticisme !
    Un haut talus pelé fait face à l'église couleur de briques « culottées » par les souffles méphitiques des charbonnages. Sur ce talus, les fidèles se pressent, mains jointes.
    Aux fenêtres grandes ouvertes des maisons grises, la foule encore, et, çà et là, la mince silhouette d'un Antoiniste coiffé d'un chapeau haut-de-forme insuffisamment poussé. Je vois à l'une de ces fenêtres l'éternelle figure de l'Apôtre : tous les traits du visage tendus vers la Promesse, vers l'autre monde : parfait où tous les hommes seront des frères en Dieu.
    – Pardon, frère.
    – Bonjour, sœur.
    Les femmes aussi sont vêtues de l'uniforme noir. Il y en a de jeunes et de presque jolies.
    Mais les vieilles prédominent.
    Et la foule, de plus en plus, se presse autour du temple.
    Nous sommes bientôt serrés à ne plus pouvoir bouger.
    – Frère, venez là-bas. Je pourrai mieux vous expliquer notre foi.
    Docilement, j'obéis. Alors l'enseignement commence.
    – Tout est irréel, tout se désagrège. Vivons donc dans le réel... Nous sommes tous des dieux, avec nos qualités et nos imperfections... Dieu est en chacun de nous... Il faut que nous soyons en même temps pour nous-mêmes, l'Accusateur, le Juge et le Témoin, n'est-ce pas, frère ?... Et que la Conscience corrige l'Intelligence, car l'Intelligence commet bien des erreurs, n'est-ce pas, frère ?...
    Une pétaradante motocyclette interrompt le dialogue.
    Le regard extasié, notre interlocuteur, après avoir attendu que la motocyclette s'éloigne, reprend :
    – Notre joie est de soulager le prochain... C'est la foi dans le Père qui sauve.
    Longtemps encore, l'excellent homme expose sa doctrine, puis tandis que son regard s'illumine de plus en plus, il nous quitte sur ces mots :
    – J'ai été votre serviteur. Je garderai de vous le meilleur souvenir.
    Et il ajoute :
    – C'est quelque chose, ça : garder de quelqu'un un bon souvenir !
    Ses yeux se mouillent.
    – Au revoir, frère.
    Il s'éloigne rapidement comme s'il voulait nous cacher l'émotion qui l'étreint.
    Nous sommes, le confesserai-je ? un peu émus nous-mêmes.
                                                                      *  *  *
    Maintenant, voici « l'opération », face au talus.
    Un silence total s'instaure, rompu seulement par des toux.
    A la porte du temple, quelqu'un psalmodie je ne sais quoi.
    A ma gauche, un homme jeune encore, les yeux fermés, les traits extatiques, remue les lèvres. Sans doute, répète-t-il les paroles que, pour ma part, je ne comprends pas à cause de la distance.
    Aussi bien, cette foule semble recueillie. Sur le talus, comme autour du temple, comme aux fenêtres des maisons grises, ce ne sont que visages fervents.
    L'« opération » terminée, un cortège s'organise. Ouvrant la marche, un petit homme en noir, à la figure tannée, porte au bout d'une hampe une pancarte sur laquelle sont peints ces mots :
    « L'arbre de la Science de la vue du mal ».
    Puis viennent deux antoinistes, une femme et un homme, portant le portrait du Père. Suivent de nombreux autres antoinistes également habillés de noir.
    – On va se rendre en procession au cimetière, nous dit-on.
    Et le cortège, précédé de trois agents bonasses, patoisants, et galonnés comme des généraux d'opérette, monte lentement la route grise qui mène au champ de repos.
    Le fleuve humain, noir et silencieux, coule entre deux rives grouillantes constituées par la foule recueillie, mais qui ne s'agenouille point au passage du cortège.
    Las de marcher si lentement, nous devançons celui-ci et nous entrons au cimetière.
    A droite, des pèlerins entourent la première pierre tombale, celle sous laquelle repose le Père. Hommes, femmes et enfants touchent pieusement la dalle funéraire, en baissant les paupières. Cependant, les fleurs jetées sur la tombe sont fanées et les ex-votos ne diffèrent point de ceux qu'on trouve dans tous les cimetières du monde.
    La tête du cortège, s'étant détachée de la procession, laquelle s'arrête à quelque vingt mètres du champ de repos, s'avance jusqu'à la porte du cimetière, puis rejoint le gros de la troupe, dans un silence qui ne laisse point d'être impressionnant, comme est impressionnante, à la longue, l'extrême simplicité et nudité de cette foi de braves gens qui portent Dieu dans leur cœur et le dépouillent de tout ce qui est solennel, compassé ou majestueux. A ce moment, je me rappelle le mot magnifique de je ne sais plus quel père de l'Eglise : « Nous n'obéissons pas à Dieu ; nous sommes d'accord avec lui ».
                                                                      *  *  *
    Ayant fait le tour du pâté de maisons situées en face du temple, le cortège redescend vers ce dernier dans une même marche lente et silencieuse, toujours précédé des trois agents bonasses, patoisants et galonnés.
    La tête du cortège pénètre dans l'église, dont aussitôt on referme les portes.
    – Il n'y a, nous dit une jeune antoiniste qui garde sévèrement le seuil, que les grands malades qui peuvent entrer.
    Nous avons beau insister, exhiber nos coupe-file, peine perdue : la consigne est formelle, rigoureusement applicable à chacun.
    Mais voici un jeune épileptique que ses parents poussent vers le temple.
    Comme ils insistent, une vieille antoiniste entre-bâille la porte et, s'adressant au malade, lui dit en substance :
    – Il n'y a pas de séance de cabinet aujourd'hui. D'ailleurs à quoi bon ? Le Père vous a tout donné. Il ne saurait vous donner davantage. C'est dans la foi que vous trouverez la guérison. Elle seule sauve.
    Hélas, ce n'est point par les yeux de la foi que nous verrons l'intérieur du temple. Aussi sommes-nous bien décidés à forcer la consigne. Finalement tant de ténacité trouve sa récompense et, après de longs et laborieux pourparlers, on nous fraie un passage, tout en nous prévenant :
    – Si l'on vous suit, il faudra ressortir aussitôt ! Mais nous entrons seuls...
    Simplicité antoiniste, nudité de cette foi de braves gens, on la retrouve ici, plus émouvante peut-être que le faste des églises catholiques où l'art, bien souvent, se heurte à d'horribles bondieuseries, qui n'ont même pas le mérite de la naïveté : statues « sulpiciennes », plâtres affreux que vitupéraient des catholiques comme Léon Bloy, Villiers de l'Isle Adam, J.-K. Huysmans ! Ce n'est point non plus la sèche atmosphère de tant de temples protestants, où la Foi semble ratiociner dans le brouillard, autour d'un Dieu sourcilleux solennel et guindé comme un clerc de notaire de campagne.
    Au fond de l'église, le mur porte une immense inscription qui insiste sur la nécessité pour le croyant de pardonner à ses ennemis.
    Retour aux premiers âges de la chrétienté, à la ferveur des catacombes, aux réunions émouvantes que mentionnent les « Actes des Apôtres ? » « Animas vestras castificantes in obedientia charitatis, in fraternitatis amore, simplici ex corde invicem diligite attentius... » (« Rendez vos âmes chastes par l'obéissance de la charité, par une dilection fraternelle ; portez la plus grande attention à vous aimer les uns les autres d'un cœur simple... » (Pierre, 1 : 22.) « Deponentes igitur omnem malitiam, et omnem dolum, et simulationes, et invidias, et omnes detractiones, sicut modo geniti infantes... » (« Ainsi vous de pouillant de toute malice et de toute fraude, des dissimulations, des envies et des médisances, comme des enfants qui viennent de naître... ».
    Tant de passages de la Bible chantent dans la mémoire au contact de cette simplicité savoureuse, entre les murs nus de ce temple !
    Mais voici qu'on estime que notre séjour a suffisamment duré et qu'on vient nous prier de sortir, l'église devant être fermée.
    De retour au village, nous questionnons à droite et à gauche :
    – Des guérisons s'opèrent-elles encore ?
    Les réponses sont toutes catégoriques :
    – Oui, beaucoup.
    Sceptiques, haussez les épaules, si bon vous semble ! Je crois, pour ma part, à ces guérisons. Je crois au « faith-healing ».
    Je crois, comme mon excellent ami le Dr. E. Spehl, Professeur honoraire à l'Université de Bruxelles, « à l'influence considérable que peut avoir le moral sur le physique » et, comme lui je déplore que « dans l'enseignement officiel de la médecine on ne tienne pas compte du facteur moral, pourtant si puissant. »
    Et je me rappelle ce qu'il me disait un jour :
    « J'ai obtenu par la suggestion à l'état de veille de nombreuses guérisons, certaines d'entre elles instantanément, telles par exemple : des paralysies fonctionnelles (hémiplégies, paraplégies, paralysies localisées) ; des contractures dites hystériques ; certains tremblements ; des troubles sécrétoires (ptyalisme consécutif à une grossesse, hyperhydrose émotionnelle, etc.) ; le mutisme accidentel ; l'aérophagie ; le hoquet permanent ; les vomissements incoercibles d'origine nerveuse ; des douleurs névralgiques ; certains tics (tic de la face, tic de Saalam, etc.) ; l'onychophagie ; l'agitation habituelle ; l'émotivité exagérée ; les insomnies persistantes, etc. Et je ne parle que de cas ayant résisté pendant des mois ou des années à tous les traitements médicaux classiques ».
    Pourquoi ce que la suggestion médicale peut réaliser, la suggestion religieuse ne le pourrait-elle point ?
                                                                         Paul RUSCART
    (A suivre)

A-Z hebdomadaire illustré n°19 (26 juillet 1936)

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Anniversaire de la mort du Père (La Meuse, 26 juin 1929)(Belgicapress)

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Anniversaire de la mort du Père - foule (La Meuse, 26 juin 1929)(Belgicapress)

C'était mardi l'anniversaire de la mort du Père Antoine, fondateur du culte qui porte son nom. Voici la foule devant le temple antoiniste de Jemeppe.

Anniversaire de la mort du Père - Mère (La Meuse, 26 juin 1929)(Belgicapress)

Au cours de la cérémonie, la Mère Antoine a donné une bénédiction publique à la foule qui n'avait pu trouver place à l'intérieur du temple : le geste de la Mère Antoine a pu être saisi par l'objectif de notre photographe, qui a pris ainsi un cliché rare. - Un cortège a parcouru les environs du temple.

Voir les photos en meilleure qualité dans les Archives du Temple de Retinne

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La fête des Antoinistes (Le Soir, 26 juin 1925)(Belgicapress)

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La fête des Antoinistes (Le Soir, 26 juin 1925)(Belgicapress)A JEMEPPE-SUR-MEUSE
LA FETE DES ANTOINISTES
(De notre envoyé spécial.)

    Sur le tram qui m'avait conduit de Liége à Jemeppe, j'avais rencontré déjà des petits bourgeois, des artisans, des vieilles dames vêtues de noir et pauvrement endimanchées, des petits garçons et des petites filles que la douleur et la foi avaient déjà rendus pensifs, et j'avais compris que j'avais autour de moi de ces Antoinistes, dont la fête annuelle m'avait attiré en cette région. C'étaient encore des gens pareils à ceux que l'on remarque dans ces pays industriels où la misère et le travail ont pâli ou jauni les visages. Ils étaient isolés et dans quelques instants ils allaient, en se mêlant à d'autres gens venus de tous les points de la Belgique et même de la France, devenir cette masse anonyme et compacte à laquelle on donne un nom précis et qui n'a plus qu'une seule et même personnalité : les Antoinistes en la circonstance.
    Je m'étais joint à la théorie pieuse qui me servait de guide, et à mesure que nous avancions dans la rue banale et bordée de petits commerces de Jemeppe, des groupes s'ajoutaient aux autres groupes ; je considérais des faces ravagées par les rides, faces qui se décoraient pourtant d'une gravité et d'une tristesse et qui s'appariaient étrangement à ce paysage de terrils cendreux, de hauts fourneaux gigantesques, à ces brumes noires et à ces fumées minces et blanches que l'on dirait cruelles, comme l'acier poli et acéré que leurs flammes ont façonné.
    O la détresse de ces pauvres existences sans d'autres issues que la mort !
    La foule se pressait dans des rues étroites, sous des viaducs sombres, contre des talus d'herbes jaunies. Le temple des Antoinistes se cache entre des maisons de briques sales. Il est surmonté d'un clocher bas en zinc, qui se termine en une sorte de vrille qui va s'effilant. A l'intérieur, la plus grande simplicité règne, des chaises, des bancs de bois, des murs teints en jaune ; une galerie qui court le long de la salle triangulaire. Pas d'autel, pas d'ornements. Sur le grand mur noir du fond se détache en blanc cette inscription en très gros caractères :
    « L'auréole de conscience.
    » Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi. C'est de la foi que nait l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même : ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu ; car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir. C'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. »
    Quand nous entrons, le temple est déjà rempli d'une foule dévote qui se recueille. Sous l'inscription, un siège est placé. Cinq desservants se sont groupés autour de ce siège. Ils forment le conseil de l'Antoinisme. Leur nombre est de sept ; l'un d'eux est malade, et le plus important va venir. C'est un grand vieillard, à la barbe blanche, aux traits émaciés. Il lève ses regards vers le ciel, il joint ses mains, il a des attitudes d'extase. Il annonce l'arrivée de la Mère, qui continue l'apostolat du père Antoine, mort depuis 1902. Et tout à coup, sur la petite galerie qui surmonte le siège et le groupe des guérisseurs, la forme spectrale de la Mère apparaît.
    Elle est âgée de 72 ans ; elle marche en glissant sur le bois de la galerie, et ne fait nul bruit. On la voit, on ne l'entend pas. Son visage est jauni comme un vieux parchemin ; elle porte un petit bonnet noir qui retombe en manière de cape sur les épaules. Elle fait des gestes d'exorcisme ; elle joint les mains d'abord, elle les écarte ensuite ; on perçoit sur ses lèvres un murmure inintelligible. On dirait qu'elle appelle, qu'elle attire à elle un esprit invisible qui résiste, et qu'elle combat. Les fidèles ne suivent pas ses gestes ; ils ont les mains jointes, ils méditent en silence ; ils font intérieurement des actes de foi, attendant que la foi opère. Il y a là des malades qui attendent la guérison, et celle-ci ne peut venir que s'ils croient ardemment.
    La Mère s'en va silencieusement comme elle était venue ; c'est une ombre noire qui s'efface.
    Alors le guérisseur qui avait annoncé la présence de la Mère lit les dix principes de la foi antoiniste. Ce sont les préceptes de morale et de charité sur lesquels la foi antoiniste est basée. Il fait cette lecture d'une voix haute et monotone, scandant les phrases et appuyant sur certaines syllabes, dont le sens ne semble pas nécessiter cet accent. L'Antoiniste doit aimer ses ennemis ; il ne doit pas faire l'ostentation de ses aumônes ; il doit subordonner l'intelligence à la conscience.
    La « Grande Opération annuelle » est terminée dans le temple. Mais comme il y a, au dehors, une foule immense qui n'a pu trouver place dans la salle, on va renouveler ce rite à l'extérieur. L'église est évacuée. Les desservants, les guérisseurs, comme on veut les appeler, sortent processionnellement. Trois d'entre eux portent un cartel argenté sur lequel on lit ces mots : « L'arbre de la Science est la voie du mal ». La Mère reparait à la porte du temple, cette fois ; de nouveau elle fait les gestes de l'exorcisme qui doivent guérir, et le premier desservant lit encore les dix principes. C'est à cela que se limite le culte antoiniste ; il n'y a pas autre chose.
    Un long cortège se forme, qui va se dérouler dans la campagne. Il passe devant le cimetière et ne s'y arrête pas, parce que les Antoinistes ne croient pas à la mort, mais à la désincarnation et à la réincarnation.
    Je suis le cortège. J'aborde un de ces hommes que j'ai remarqués plusieurs fois. Ils portent de longues redingotes noires et sont coiffés d'un chapeau dit « haut de forme », mais peu élevé et à bords plate. C'est un petit vieillard à la barbe très blanche. Il me dit qu'il est le desservant, le « guérisseur » du temple de Jumet. Selon lui, plus de dix mille Antoinistes sont venus aujourd'hui à Jemeppe, le siège de la foi enseignée par le Père. Je me garderai bien de contrôler ce chiffre, mais quand il ajoute que des délégués sont venus des points les plus éloignés de la France, une brave femme s'écrie, pour corroborer sa parole : « Moi, je suis de Tours ! » et une autre ajoute : « Et moi, je suis de Monte-Carlo ! »
    L'Antoiniste me dit aussi qu'au cours des vingt ans de son apostolat, il a guéri plus de cent mille personnes. Le nombre des adeptes de cette foi s'élèverait à trois cent mille, répandus en Belgique et en France.
    – Et l'Angleterre ? lui demandai-je.
    – L'Angleterre est trop matérialiste !
    Cependant, il ne doute pas que la foi antoiniste ne s'étende bientôt sur le monde entier. Ce ne sera pas l'affaire de cette génération, mais des suivantes. Dans la secte, le culte est tout intérieur ; chaque homme possède Dieu en lui-même, mais un Dieu qui n'agit pas, qui attend qu'on le révèle, et chaque homme peut devenir Dieu lui-même.
    Le petit vieillard croit fermement en son Dieu, en lui-même, en la puissance personnelle dont chaque adepte dispose.
    Certes, je n'ai pas vu des aveugles glorifier la lumière retrouvée, je n'ai pas vu des paralytiques jeter au loin des béquilles qui leur étaient inutiles ; il paraît que la guérison s'opère longuement et selon la foi des fidèles. Mais j'ai partagé l'émotion de ces foules douloureuses, qui tentent d'échapper à un enfer de misère. Ces vieilles femmes au teint jauni, ces malades près de succomber sous l'effort du mal rongeur, se rattachaient comme des naufragés à l'épave de cette croyance ; et dans ce pays âpre et dur, où les fumées des usines obscurcissent le ciel, j'ai compris l'immense espoir des foules déshéritées qui, dans leur anxiété, interrogent les dieux inconnus.                   A. D.

LA COMMEMORATION A PARIS

                                                                                      Paris, 25 juin.
    Les adeptes du culte antoiniste célébraient ce matin l'anniversaire de son fondateur, le père Antoine. Ils étaient venus-là plus d'un millier ; dans le lointain quartier de la Glacière, non pas seulement de Paris, mais des quatre coins de France, réunis malgré la pluie autour du petit temple de la rue Vergniaud, plus austère, plus modeste que la plus humble des églises de campagne.
    Hommes et femmes en vêtement noir s'abordent en échangeant l'évangélique salutation : « Bonjour, frère ! » « Bonjour, sœur ! » et se quittent en prononçant la formule d'adieu rituelle : « De bonnes pensées ! »
    Nombreux sont les frères et les sœurs qui ont revêtu le costume des fidèles, longue lévite noire boutonnée jusqu'en haut, chapeau de feutre dur à la forme évasée aux bords plats pour les hommes, robe noire sans ornement, voile de béguine pour les femmes, tenue toute de simplicité, d'austérité, comme la doctrine.

Le Soir, 26 juin 1925 (source : Belgicapress)

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Fête de Mère à l'occasion de la remise des portraits dans les temples (1970)

Publié le par antoiniste

Jemeppe, culte Antoiniste, photo carte

La Rue Bois-de-Mont a été baptisé alors Rue Alfred Smeets.

Sur la pancarte derrière le costumé on peut lire :
Cortège pour la Fête de Mère
et pour la remise des portraits
dans les temples.

Des cortèges de propagande furent organisé en 1963 et 1964 afin que Jemeppe remette les Images,
retirés depuis 1940, en espérant un changement. Le 3 novembre, ils firent de nouveau un cortège avec des images et lurent une allocution devant le Temple de Jemeppe.

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Fête de Mère à l'occasion de la remise des portraits dans les temples (1970)

Publié le par antoiniste

Jemeppe, culte Antoiniste, photo carte

La Rue Bois-de-Mont a été baptisé alors Rue Alfred Smeets.

Sur la pancarte derrière le costumé on peut lire :
Cortège pour la Fête de Mère
et pour la remise des portraits
dans les temples.

Des cortèges de propagande furent organisé en 1963 et 1964 afin que Jemeppe remette les Images,
retirés depuis 1940, en espérant un changement. Le 3 novembre, ils firent de nouveau un cortège avec des images et lurent une allocution devant le Temple de Jemeppe.

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L'Antoinisme (Échos, in L'Événement, 26 juin 1924)

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L'Antoinisme (Échos, in L'Événement, 26 juin 1924)

                                                                                L' « Antoinisme »
     C'était hier, 25 juin, l'anniversaire de la mort, – de la désincarnation, comme disent les « antoinistes » – du père Antoine, ce simple mineur de Jemmapes qui a créé une religion véritable, laquelle compte de nombreux adeptes et possède des temples, à Paris, à Monaco, à Tours, Vichy, Lyon. Vervins, Aix-les-Bains, Caudry.
    Il y avait, hier grande affluence et recueillie, au sanctuaire parisien, rue Vergniaud. L'esprit souffle où il veut.

L'Événement, 26 juin 1924

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The Chicago tribune and the Daily news, New York (26 juin 1925)

Publié le par antoiniste

The Chicago tribune and the Daily news, New York (26 juin 1925)

Stove-Pipe Hatted Host Prays At
       Paris Shrine Of “Belgian Messiah”

    Several thousand disciples of one of the world’s strangest and most recent religions yesterday made a pilgrimage to the “Temple Antoiniste” in La Glaciere district of Paris, thereby observing the thirteenth anniversary of the “disincarnation” of their twentieth century Messiah, Pere Antoine, the Belgian healer.
    They came from all parts of France, attired in the bizarre costumes which were “revealed” to Pere Antoine. Consequently, the men all wore stove-pipe hats and long, black frock coats, buttoned tightly up to the chin. The women were attired in unrelieved black robes, small crepe bonnets and long black veils, giving them the appearance of nuns or mourners.
    The greatest pilgrimage was to Jemeppe-sur-Meuse, Belgium, the Mecca of this new religion, where “Mere Antoine” still lives, but the Paris shrine was crowded from morning to night with devout followers, who listened attentively as the revelation, which Pere Antoine had dictated to a stenographer, was read from the pulpit.
    Pere Antoine was a psychic healer, and his disciples claim that he has some fifty thousand cures to his credit. At least, most of those at the Paris Temple yesterday had been “healed,” or their relatives had been “cured,” of diverse ailments, and they wished to show their appreciation by this pilgrimage. When Antoine lived, Jemeppe was sometimes invaded by crowds aggregating twenty and thirty thousand, and one day, it is recorded, more than one thousand called at his home to be healed. He later elaborated his “spiritualistic gospel,” which somewhat resembles Christian Science, since he denies the existence of matter, disease, evil and death.
    From his church service, Pere Antoine banished the sermon (since there are no priests or pastors), all hymns, Scripture readings, and the collection. But, his disciples are so generous with free will offerings, given anonymously, that twenty-nine temples have been erected in France and Belgium, the Paris church being the second in importance.
    Yesterday’s pilgrimage continued well beyond midnight, and ended with the recitation of Pere Antoine’s new Ten Commandments

The Chicago tribune and the Daily news, New York, June the 26th, 1925

 

Traduction :

Invité coiffé d'un tuyau de poêle prie au
       sanctuaire parisien du "Messie belge"

    Plusieurs milliers de disciples d'une des religions les plus étranges et les plus récentes du monde se sont rendus hier en pèlerinage au "Temple Antoiniste" dans le quartier de la Glacière à Paris, célébrant ainsi le treizième anniversaire de la "désincarnation" de leur Messie du vingtième siècle, le Père Antoine, le guérisseur belge.
    Ils sont venus de toutes les régions de France, vêtus des costumes bizarres qui ont été "révélés" au Père Antoine. Ainsi, les hommes portaient tous des chapeaux en tuyau de poêle et de longues redingotes noires, boutonnées jusqu'au menton. Les femmes sont vêtues de robes noires jusqu'aux chevilles, de petits bonnets de crêpe et de longs voiles noirs, ce qui leur donne l'apparence de nonnes ou de pleureuses.The Chicago tribune and the Daily news, New York (26 juin 1925)
    Le plus grand pèlerinage se fait à Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique, la Mecque de cette nouvelle religion, où vit encore "Mère Antoine", mais le sanctuaire parisien est rempli du matin au soir de fidèles dévots, qui écoutent attentivement la lecture en chaire de la révélation que Père Antoine a dictée à une sténographe.
    Le Père Antoine était un guérisseur psychique, et ses disciples prétendent qu'il a quelque cinquante mille guérisons à son actif. En tout cas, la plupart de ceux qui se trouvaient hier au Temple de Paris avaient été "guéris", ou leurs proches avaient été "guéris", de divers maux, et ils ont voulu manifester leur reconnaissance par ce pèlerinage. Du vivant d'Antoine, Jemeppe était parfois envahi par des foules de vingt à trente mille personnes, et un jour, est-il rapporté, plus de mille personnes se présentèrent chez lui pour être guéries. Il élabora plus tard son "évangile spiritualiste", qui ressemble quelque peu à la Science chrétienne, puisqu'il nie l'existence de la matière, de la maladie, du mal et de la mort.
    De son service religieux, Père Antoine a banni le sermon (puisqu'il n'y a pas de prêtres ou de pasteurs), tous les hymnes, les lectures de l'Écriture et la collecte. Mais ses disciples sont si généreux en offrandes volontaires, données anonymement, que vingt-neuf temples ont été érigés en France et en Belgique, l'église de Paris étant la deuxième en importance.
    Le pèlerinage d'hier s'est poursuivi bien au-delà de minuit et s'est terminé par la récitation des nouveaux Dix Commandements du Père Antoine.

The Chicago tribune and the Daily news, New York, 26 juin 1925

    Repris en partie par le Belfast Telegraph le lendemain :

 

 

Belfast Telegraph, Saturday 27 June 1925
(source : britishnewspaperarchive.co.uk)

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