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Thaumaturgie et Hypnotisme (Le Fraterniste, 1 août 1912)

Publié le par antoiniste

Thaumaturgie et Hypnotisme (Le Fraterniste, 1 août 1912)

 

    L'article semble faire référence au numéro 5 du Nouvel Éducateur Rationel, du 25 juillet 1912, un journal dont la rédactrice en chef est Lydie Martial. Voir l'article ici.

 

    Il est en tout cas assez étrange de critiquer l'Antoinisme comme une nouvelle religion dont on n’aurait pas besoin sur une page qui montre l'Institut Général Psychosique à son apogée, avec tous les signes d'une religion.

 

    Voici ce qu'on lit :

 

Thaumaturgie et Hypnotisme

 

ON SEMBLA DEMANDER NOTRE
AVIS (?)

 

    Le bulletin du Comte d'Amiens de Alliance Scientifique Universelle, association internationale des Hommes de Science, Littérature et Beaux-Arts, faisant suite à un article de la très distingue Lydie Martial, dans lequel il est question de la religion nouvelle forme en Belgique par les Antoinistes, publié sous les initiales H. C, les lignes suivantes, qui nous semblent être une question à nous posée :

 

    « Que le père Antoine opère au nom de Jésus de n'importe qui ou de n'importe quoi, il est évident pour nous et aucun thérapeute psychosique ne nous contredira, que ses guérisons sont dues aux forces latentes que possèdent certaines individualités d'influencer le moral des malades et de rendre la santé à quelques-uns d'entre eux, doués de leur côté de la réceptivité nécessaire. Il n'y a la aucune religion nouvelle à faire intervenir, et il est fort douteux que les législateurs belges soient aussi peu au courant de ce qui se passe dans le monde savant, qu'ils perdraient en considération la pétition, fut-elle signée de 10.000 citoyens belges, demandant la reconnaissance officielle de l'Antoinisme.
    Puisque le Père Antoine est thaumaturge. Il n'y qu'à laisser faire, jusqu’à ce qu'il ait épuisé la force fluidique ou autre dont il est muni, et que les malades aient cessé d'avoir confiance en lui, des précédents démontrent suffisamment que cela suffit.
    Nos médecins habituels font quelquefois, eux-mêmes de guérisons de cet ordre ; on a vu le grand Charcot en obtenir une il y a bien du temps déjà dans un convent des environs de Paris, avec une sœur malade, depuis longtemps clouée au lit sans apparence de maladie bien caractérisée ; il lui ordonna de se lever, celle-ci se mit immédiatement debout : elle était guérie. – Ab uno disce omnes !

 

    « La psycho-thérapie est, du reste, assez connue dès à présent et pratiquée pour que, parmi les populations éclairées, il ne soit plus nécessaire d'avoir recours au surnaturel afin d'expliquer certaines cures produites antérieurement, au hasard des tempéraments respectifs des opérateurs et des opérés.
    « Désormais, l'hypnotisme et le magnétisme maniés par les praticiens experts en pareille matière, ont permis de réglementer les faits dont il s'agit et les établissements ouverts aux malades à traiter sont déjà nombreux. »                           H. C.

 

    Oh ! quant au besoin de former une nouvelle religion, nous n'en voyons aucune nécessité, nous sommes de Paris de M. H. C. Ils y en a déjà assez, nous dirons même : il y en a de trop. Une seules à notre avis, suffit à toute l'humanité : la reconnaissance d'une FORCE SUPERIEURE à celle de l'humain, laquelle peut lui venir en aide et qui l'assiste, quand il sait avec confiance Lui demander son concours.
    Nous partageons également sa manière de voir en ce qui concerne la reconnaissance officielle d'un nouveau culte par l'Etat Belge, nous n'en voyons nullement l'utilité. Qu'on laisse de côté tout ce qui a trait à la croyance. Que toutes soient égales devant la TOLERANCE et le RESPECT. L'étude et la raison feront le reste.
    Mais, où nous ne sommes plus du tout d'accord, c'est quand M. H. C. prétend que, désormais, l'hypnotisme et le magnétisme maniés par les praticiens experts en pareille matière, ont permis de réglementer les faits dont il s'agit.
    Dans ce même Bulletin se trouvent la relation d'une conférence faite par un hypnotiseur suivie d'une relate du même qui déclare traiter par la Psychothérapie les maladies nerveuses, la neurasthénie, les habitudes vicieuses et autres cas du même genre. Est-ce dans ce faible aperçu des maladies traitées que se trouve la réglementation des faits propres la Psychothérapie ? M. H. C. avouera que c'est bien maigre !
    Lisez donc, cher M. les cures obtenues à l'Institut General Psychosique et par MM. Bouvier, Saltzmann et tant d'autres, et vous jugerez de la différence qu'il y a dans l'étendue des faits, des guérisons produites el qui sont incontestables.
    Pour discuter de la Thaumaturgie, il faut être soi-même thaumaturge ou tout au moins s'être concerté ou avoir étudié auprès de quelqu'un qui exerce cette thaumaturgie. Autrement, on se trouve dans le cas de musicien soliste ne connaissant qu'une clef et qui voudrait juger d'une composition musicale en jetant les yeux sur une partition d'orchestre manuscrite. Bien qu'étant virtuose, il n'y verra que du noir sur du blanc. Vouloir apprécier sans connaître, c'est quelquefois scabreux, surtout que – peut être bien avec un peu d'ironie – vous semblez demander l'avis de thérapeutes psycho….siques, qui ceux-là, savent ce qu'ils font. Du musicien à l’harmoniste, c'est presque exactement le rapport qu'il y a entre l'hypnotiseur et le thaumaturge. Ce dernier possède toutes les clefs tandis que l'autre n'en a qu'une à sa disposition.
    Cependant, il est encore un point sur lequel nous pouvons nous accorder, c'est bien le moins que nous le déclarons en toute franchise, c'est quand vous dites en substance : Tout thaumaturge qu’on laisse faire va jusqu'à ce que ses forces fluidiques soient taries. Les thaumaturges seraient donc comme le commun des mortels : un quart d'heure avant leur mort, ils seraient encore en vie ?
    Charcot, le grand Charcot, ajoutez-vous, a obtenu UNE FOIS, une guérison d'ordre thaumaturgique. Quel résultat ! Mais c'est Charcolt l'illustre, qui l'a obtenue. Quelle gloire pour tous les savants hypnotiseurs, pour tous les praticiens EXPERTS en la matière !!! Jacob et d'autres ! c'est par milliers qu'ils comptent leurs cures. Qu'est cela ? Rien ! ils ne sont même pas académiciens !
    Lisez bien le Fraterniste, cher Monsieur H. C. et établissez la comparaison entre les cures produites par la thaumaturgie (1) ou la théurgie (2) comme on le voudra, et concluez, Le Fraterniste, dans ce numéro, donne de quoi étayer une conclusion.
    Celui qui le fera ne dira pas comme M. H.C. : les hypnotiseurs praticiens experts ont règlementé les faits. Il constatera qu'il leur reste encore beaucoup à travailler.
                                                           C. MOY

 

 (1) du grec : thauma, atos, prodige et ergon, œuvre.
 (2) du grec : theos, Dieu et ergon, œuvre.

 

Le Fraterniste, 1er août 1912

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Maurice Igert - Les guérisseurs mystiques (1928)

Publié le par antoiniste

Maurice Igert - Les guérisseurs mystiques (1928)Auteur : Maurice Igert
Titre : Les Guérisseurs Mystiques, Étude psycho-pathologique et médico-légale
Thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue publiquement en Décembre 1928
Éditions : Imprimerie J. Fournier, Toulouse, 1928



Recension :
    Maurice Igert. — Le problème des guérisseurs, I vol. in-8°, J. Fournier, Toulouse, 1928.
    Notre civilisation est le résultat d’une série de luttes entre la mentalité primitive faite de foi dans le merveilleux et la tendance à interpréter rationnellement les phénomènes. Le plus positif restant toujours par quelque côté un peu mystique, c’est l’éternel conflit du sentiment et de la raison. Le médecin est représentatif de celle-ci, le guérisseur de celle-là ; aussi, la foule va-t-elle d’instinct au guérisseur, d’instinct au médecin est hostile.
    Le guérisseur mystique réalise donc les aspirations profondes de la foule ; bien loin de la dominer, il n’est que son écho. De là, sa sincérité, même lorsqu’il en vient à tirer profit de la crédulité publique ; de là, ses succès thérapeutiques parfois ; de là, la difficulté de la répression légale. Ces données générales s’éclairent de l’étude particulière de quelques guérisseurs mystiques, les uns débiles mentaux, les autres intelligents. Ceci et cela constituent une étude consciencieuse, originale et clairement exposée qui mérite d’être lue.
Chronique bibliographique, p.137
in La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire & anecdotique, 36e année, 1929

    Maurice Igert. — Le problème des guérisseurs, un vol. in-8°,
Vigot, Paris, 1931. (Prix : 15 francs.)
    "Isoler de la troupe des contrebandiers de la médecine un type psychologique et social : le guérisseur mystique, définir sa nature, décrire ses caractères particuliers, puis déduire de cette étude une conduite médico-légale à son égard, telle a été l'idée directrice de ce travail" (p. 202). Ce programme, que M. Igert s’était tracé, a été rempli de façon si parfaite qu’il sera désormais impossible de reprendre l’étude
des guérisseurs mystiques sans lire cette œuvre consciencieuse, impartiale et fouillée, et sans en tenir le plus grand compte. Un résumé ne peut montrer le jour qu’elle jette sur le mysticisme contemporain autant que sur les troubles psychosiques de nos thaumaturges ; et le compte rendu le mieux fait ne saurait suppléer à ces pages qui sont à lire et qui expliquent, en particulier, la sympathie des juges pour les guérisseurs.
    A cet égard, une leçon vient de la lecture de ce volume, une leçon dont les syndicats médicaux peuvent faire leur profit, en attendant que quelques-uns dans le public même, de bon sens robuste ou simplement habiles et forts du droit commun, devancent les poursuites syndicales. Ce serait, en vérité, un intéressant procès que celui qu’un père intenterait à un guérisseur parce que celui-ci aurait, par exemple, méconnu une appendicite et que les vains espoirs qu’il donna laissèrent passer l’heure utile de l’intervention salvatrice. Ici, les dons merveilleux que la foule affirme plus encore que celui même qui les reçut, l’exercice illégal de la médecine lui aussi sur quoi la partialité peut disputer toujours, sont hors de cause. Le débat est particulier et précis. Sans doute, les premiers procès de ce genre seraient perdus ; mais, même perdus, ils seraient, contre ceux que M. Igert appelle les contrebandiers de la médecine, plus efficaces sans nul doute que nos plaintes corporatives qui aboutissent à un franc de dommages et à une auréole.
Chronique bibliographique, p.137
in La Chronique médicale : revue mensuelle de médecine historique, littéraire & anecdotique, 36e année, 1932

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Dr Maurice Igert - Le Problème des guérisseurs (1931)

Publié le par antoiniste

Dr Maurice Igert - Le Problème des guérisseurs (1931)Auteur : Docteur Maurice Igert
Titre : Le Problème des guérisseurs
Éditions : Vigot Frères, Éditeurs, Paris, 1931

Cf. le propos du jour publié dans Le Concours médical. Cet ouvrage semble approfondir la thèse de l'auteur publiée en 1928.

Extrait qui évoque Louis Antoine :

LES GUÉRISSEURS INTELLIGENTS

    Nous avons cité le « cas-limite » de Germaine de Rouen. Nous n'ajouterons rien au chapitre qui la concerne. Germaine, par sa constitution mentale, par la variabilité des signes psychosiques qu'elle a présentés, par ses convictions, est certainement beaucoup plus voisine des guérisseurs précédents, que d'un thaumaturge comme J. Béziat. Seule une renommée à peu près semblable les a confondus.
    L'étude de la mentalité et de la vocation de Béziat révèle quelques particularités qui méritent de retenir notre attention. Le guérisseur a présenté toute sa vie une orientation mystique de la pensée et de l'activité. Imposée par les circonstances, l'interruption de l'activité mystique (il disait « métapsychiste ») entraîne une crise de dépression, suivie bientôt de la révélation d'un don curatif.
    La sincérité de Béziat n'étant pas douteuse, la conviction présente par elle-même un caractère anormal et elle s'est imposée à lui suivant un mécanisme psychologique très spécial.
    Peut-on attribuer sa vocation à la suggestion ?
    Certes, son caractère est très influençable, son imagination exagérée, son émotivité en surface. Mais, sa tendance mystique a imprimé à toute sa vie une direction à peu près constante. Son évolution mentale est faite de stabilité et d'instabilité.
    Suivant le facteur auquel on accorde une prédominance, il est possible de le classer parmi les passionnés ou parmi les suggestibles.
    En réalité, il serait artificiel de le ranger dans l'un ou l'autre groupe ; il représente un cas mixte.
    Du mystique passionné il a la foi et l'orientation expansive. Et cependant il subordonne son don de guérir à des fins égoïstes et il reste tolérant.
    Le mystique est surtout un créateur de système et un apôtre, il est le prosélyte de sa doctrine et lui soumet toutes choses. Ses actions, parfois dangereuses, n'ont de valeur, à ses yeux, que dans la mesure où elles augmentent le prestige des conceptions.
    Béziat est surtout un praticien. Il ne fait pas la propagande de ses croyances, auxquelles il n'est peut-être pas très profondément attaché. « Je n'ai jamais cherché à imposer mes convictions, l'avons-nous entendu dire. L'essentiel, n'est-ce pas, c'est que je guéris. »
    Il guérit et s'efforce passionnément de faire accepter « ce fait ».
    Au lieu d'une conception métapsychique, c'est un pouvoir personnel qu'il affirme.
    Il y a dans sa mentalité, un curieux mélange de disposition expansive et de tendance égocentrique.
    Tantôt il est sollicité dans un sens, tantôt dans l'autre. Ces oscillations perpétuelles entravent aussi bien les réalisations complètes de son altruisme, que de son égoïsme.
    Idéaliste passionné, il aurait pu édifier une religion nouvelle, comme un Swedenborg ou un Antoine, et conquérir la croyance populaire par des cures miraculeuses.
    Pragmatique, l'exploitation de son pouvoir lui aurait assuré d'importants bénéfices, s'il avait eu le génie de « monter une affaire ».
    Il ne s'est libéré, ni de l'intérêt, ni du mysticisme.

Dr Maurice Igert, Le Problème des guérisseurs, 1931 (p.153-154)

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Les guérisseurs (Informations sociales, août 1956)

Publié le par antoiniste

Titre : Les guérisseurs
Éditions : Informations sociales, bulletin mensuel à l'usage des services sociaux
Union nationale des caisses d'allocations familiales, août 1956

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Guérisseurs et charlatans (Courrier de Saône-et-Loire, 16 juillet 1912)

Publié le par antoiniste

Guérisseurs et charlatans (Courrier de Saône-et-Loire 16 juillet 1912)

         L'ACTUALITÉ

Guérisseurs et charlatans

    Le 30 juin dernier, avaient lieu, en pays wallon, à Jemmapes-les-Liège, au milieu d'une foule énorme de fidèles que les trains amenaient de tous les points de la Belgique, les obsèques d'un thaumaturge vraiment extraordinaire, Antoine-le-Guérisseur, qui n'avait fait rien de moins que de fonder une religion, variété de christianisme mélange de théosophie. Il guérissait par la prière et l'imposition des mains à la manière des « christian scientists » d'Angleterre et d'Amérique.
    Peu à peu les malades de l'âme comme les malades du corps, les incurables, les déséquilibrés, les névropathes, tous ceux que les médecins avaient abandonnés, avaient appris le chemin du petit pays de Jemmapes où Antoine avait son temple et tenait ses assises de médecine religieuse. Depuis plusieurs années il y avait les foules de Jemmapes comme les foules de Lourdes et les « antoinistes » formaient une communauté éparse en divers lieux même hors de Belgique, et fort nombreuse.
    Ce n'est que fort tard, déjà un vieillard, qu'Antoine se révéla le « prophète » et « l'homme de Dieu ». Pendant nombre d'années, petit bourgeois, presque du peuple, il était un homme comme un autre, un simple employé à la division des forges et martelage de la Société Cockerill. Il fut ensuite encaisseur à la Société anonyme des tôleries liégeoises. Puis il s'occupa d'assurances. Enfin vinrent la grâce, l'action et la prédication publiques.
    Bien que les fonds affluassent à son culte, Antoine-le-Guérisseur a toujours vécu modestement et exemplairement. Ses ressources, il les employa à la construction de son temple et des maisons ouvrières qui l'entourent ; il avait aussi organisé une imprimerie où se publiait chaque semaine un journal qui tirait à plus de 20.000 exemplaires et répandait la doctrine.
    Il y a quelques mois, les « antoinistes » de Belgique avaient adressé aux Chambres une pétition recouverte de cent mille signatures et demandant que la religion nouvelle fut reconnue par l'Etat.
    Le corps du prophète défunt qui avait été exposé plusieurs jours dans le sanctuaire, ainsi qu'il le nommait, où il prêchait et imposait les mains aux malades, a été porté par douze hommes de la communauté. L'un des plus qualifiés adeptes du maître, M. Delcroix, professeur à l'athénée de Liège, précédait, élevant à bout de bras une tige d'arbuste figurant l'arbre de la science du bien et du mal. Ainsi qu'Antoine l'avait prescrit, ses restes ont été enterrés dans la fosse commune.
    C'est pendant un prêche que « l'homme de Dieu » – aujourd'hui le « désincarné » – fut terrassé par une attaque d'apoplexie. Il put néanmoins avant de mourir proférer ces paroles : « Je désire que ma femme me succède dans mon enseignement religieux. Aux colonnes du temple, encore en deuil, l'affiche suivante a été apposée pendant l'exposition du cercueil : « Frère, le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui mardi matin 25 juin. Ayant de quitter son corps, il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous. Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à 10 heures ».
    Il semble bien que devant ce personnage singulier qui se révéla sur le tard Antoine-le-Guérisseur, on se trouva plutôt en face d'un illuminé que d'un vulgaire charlatan ; dans tous les cas, ce serait un charlatan d'une jolie force et qui n'aurait plus rien d'un guérisseur ordinaire. La légende du zouave Jacob s'efface elle-même devant celle-ci, car le prestige religieux du mystagogue du pays wallon s'est exercé non seulement sur des foules, mais aussi sur des gens de l'élite sociale, et il est destiné à durer, semble-t-il.
    Au fond, du reste, n'y a-t-il pas une sorte de religion, un acte quasi-religieux dans la visite que le malade, comme il s'en pressait tant au temple de Jemmapes, rend au sorcier, au guérisseur non patenté ? Le premier médecin fut le prêtre, comme l'a dit Spencer et longtemps la médecine a été retardée dans son essor par cette notion que la maladie est un maléfice, une œuvre de mauvais esprit que seul le prêtre peut chasser. Si le populaire ne croit plus la plupart des maladies dues à de mauvais esprits, il a en tout cas retenu la notion du pouvoir magique du prêtre, ou de quiconque doit posséder une influence particulière ; de là le succès persistant des guérisseurs.
    Il y a toujours des charlatans, en médecine, en politique et même en littérature, mais des sorciers de l'envergure d'Antoine le-Guérisseur, l'espèce devient rare. Il est vrai que le moyen-Age en brûla beaucoup... Le Père de l'Antoinisme, s'il eût vécu de ce temps-là, était destiné au bûcher. Il y a, de nos temps, plus d'avenir pour la sorcellerie.

                                                         Robert DELYS.

Courrier de Saône-et-Loire, 16 juillet 1912

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Trafiquants de mystère - Guérison des maladies (L'Humanité, 11 janvier 1937)

Publié le par antoiniste

Guérison des malades (L'Humanité 11 jan 1937)#1Guérison des malades (L'Humanité 11 jan 1937)#2

 

Trafiquants de mystère

VII. — Guérison des maladies

    Je ne veux pas faire ici une étude de la question des guérisseurs : il m'eût fallu parcourir les campagnes et recueillir pendant des mois des témoignages... Mais cette enquête m'a conduite pourtant chez quelques guérisseurs parisiens.
    Le guérisseur René habite près des Tuileries un appartement charmant, meublé dans le goût ancien. Je suis allée le voir sur la foi des annonces : il exerce tout à fait publiquement son métier de guérisseur, c'est dont qu'il ne craint guère d'être poursuivi pour exercice illégal de la médecine, c'est donc qu'il est médecin... Il y a ainsi des médecins, sans grands titres médicaux, qui ne pouvant faire, graver sur leurs cartes : « Ancien interne des hôpitaux », ont jugé qu'ils se feraient plus promptement une clientèle en faisant appel au goût de l'occulte. Qui donc, plus qu'un homme qui souffre est disposé à avoir la foi ?
    Le guérisseur : René pratique le magnétisme. Du moins le dit-il. Peut-être se souvient-il quelquefois, mais avec habileté, qu'il est aussi médecin. Cette médecine guérit peut-être parfois ses malades. Dans une ville comme Paris, il ne serait sans doute qu'un médiocre docteur : un peu de cynisme, un certain manque de scrupules lui permettent d'être un assez grand guérisseur...

    Il a entre 35 et 40 ans, l'air désinvolte et sournois d'un fils de famille élevé chez les Pères, les oreilles décollées, le teint pâle, une courte moustache. Il y a dans toute son apparence un petit air Croix de Feu : suis-je influencée par la présence dans sa bibliothèque des livres de Louis Bertrand ?
    Le guérisseur m'examine, me palpe, comme il se doit. Il s'empresse de reconnaître en moi les maux dont je lui ai dit les symptômes, bien que je me sois parée pour éprouver sa science, de souffrances qui ne sont pas les miennes. Il me met en garde contre les médicaments que les pharmaciens vendent : c'est qu'il ne croit qu'aux plantes. Il me recommande de manger tous les jours quelques dattes : je n'en mourrai pas. Il s'offre, à me magnétiser l'épine dorsale au cours de prochaines séances.
    « J'ai impressionné à distance, madame, des plaques photographiques, par ma seule puissance magnétique. Ça s'est fait dans des expériences publiques et contrôlées... »
    Il me raconte l'histoire d'un monsieur endormi à son insu, à qui il fit accomplir, sans qu'il s'en doutât, toute une série de gestes. Il joue enfin le grand jeu du charlatan, il me dit que dans le salon voisin attend une dame qui ne veut point être vue et se cache le visage. Je feins d'être troublée par ces images à la Cagliostco, je lui demande conseil pour une feinte maladie de mon mari.
    Il faut qu'il vienne me voir, dit-il.
    Mais mon mari est un esprit fort, il n'a pas confiance dans les guérisseurs, dans le magnétisme. Comment le convaincre, l'amener à vous consulter ?
   
M. René, voyant s'échapper un possible client, cligne de l'ail, et me fait cet aveu :
    Mais voyons, entre nous, croyez-vous que je n'aie pas fait mes études de médecine ?
    C'est bien ce que je pensais. Le docteur Knock peut revêtir parfois les habits du docteur Miracle.

*
*      *

    « Si vous voulez consulter pour votre enfant, m'a dit un cristallomancien, allez donc voir M. B., prêtre du culte antoiniste, rue Vergniaud. Par simple concentration de pensée, il a fait murir et vider un abcès à la main qui me faisait souffrir depuis des jours. »
    Par cette chaude journée de juin, la calme rue Vergniaud était seulement animée par un petit groupe d'hommes et de femmes devant le portail fermé d'un atelier de mécanique en grève.
    Le Temple antoiniste avait un petit air protestant ; il sentait le bois neuf et le plâtre frais. Il était désert, décoré seulement de grandes sentences bien obscures, et de deux photographies monumentales, représentant le Père Antoine, chevelu et barbu comme un Burgrave, et la Mère Antoine, ridée et Ronde comme une vieille pomme.
    Le Père Antoine naquit à Mons Crotteux, près de Liége en 1840 ; il fut d'abord un ouvrier mineur, très pieux. Catholique jusqu'à 42 ans, il pratiqua ensuite le spiritisme.
    Il savait à peine lire et écrire, mais il prêchait la confiance en Dieu et guérissait. Il a toujours des adeptes et des églises antoinistes en divers endroits de France.
    J'attendais M. B., continuateur de ce culte et guérisseur comme son Maître, assise sur un banc de cet oratoire désert. Les coups de marteau des menuisiers qui réparaient le portail retentissaient.
    Une vieille femme entra dans le temple, elle prit tour à tour le visage de la contemplation, puis l'extase. Puis elle eut l'envie de bavarder. Elle s'approcha de moi, et dans un chuchotement, me dit :
    – Ce que je me sens mieux, depuis que je suis antoiniste. Ça va bien, ça va tout à fait bien. »
    Je compris alors l'origine de sa joie spirituelle. Son haleine empestait l'alcool à brûler…
    M. B. entra et me fit signe de venir à lui. Nous entrâmes dans un étroit réduit où j'exposai mon cas. M. B. a le visage inquiétant d'un personnage de Gogol, une redingote verdâtre, des joues mal rasées, des yeux glauques de lapin. C'est un prêtre défroqué : son langage et son ton sont d'une grande vulgarité. Comme je ne suis pas superstitieuse, je lui ai raconté que mon petit garçon était hémophilique. Le guérisseur B. ne sait pas ce que c'est que l'hémophilie. Il m'a demandé les symptômes de ce mal, il m'a dit :
    – Je puis par la prière écarter les dangers de cet enfant. Prions, ma sœur.
    J'ai fait mine de prier, en l'observant du coin de l'œil. Il m'observait aussi et faisait mine de prier.
    Il me dit encore :
    – N'allez jamais chez les médecins, Ne conduisez pas votre enfant à l'hôpital. Les médecins sont des empiriques.
   
Comme je lui disais que l'on fait à mon fils des piqûres, il a éclaté avec violence :
    – Ne faites jamais de piqûres à cet enfant, vous le ferez mourir.
    J'ai quitté le Temple de la rue Vergniaud, épouvantée à la pensée que cet illuminé inculte a le droit, non seulement de conseiller à des mères de ne pas mener leurs enfants malades chez des médecins, mais de les menacer de mort si elles ont recours à la médecine moderne. Sans même avoir vu le malade.
    Entre les charlatans et les illuminés, entre les mystiques et les magnétiseurs, les radiesthésistes et les sorciers, combien y a-t-il de morts ?
    Il y a des cas où la foi du guérisseur doit s'appeler assassinat.

                                       Henriette NIZAN

L'Humanité, 11 janvier 1937

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Marijke De Sadeleer - De Kracht van Genezing (2013)

Publié le par antoiniste

Marijke De Sadeleer - De Kracht van Genezing (2013)

Auteur : Marijke De Sadeleer
Titre : De Kracht van Genezing, De keuze voor een magnetische behandeling in België (1860-1910)
Masterproef aangeboden binnen de opleiding
master in de Geschiedenis Academiejaar 2013

source : https://www.scriptiebank.be/scriptie/2013/de-kracht-van-genezing-de-keuze-voor-een-magnetische-behandeling-belgie-1860-1910

 

Abstract (§2) :

    [...] De centrale vraag is dan ook waarom een zieke beroep deed op een irreguliere methode als het magnetisme, zeker in een wereld die werd gekenmerkt door een toenemende professionalisering van het medische vak. Processen waar magnetiseurs terecht stonden vanwege l’exercice illégal de l’art de guérir, stelden de grenzen scherp en maakten dat zieken kleur moesten bekennen.

Traduction :

    La question centrale est de savoir pourquoi un malade fait appel à une méthode irrégulière telle que le magnétisme, pourtant dans un monde caractérisé par une professionnalisation croissante du corps médical. Les procès tenus contre les magnétiseurs à cause de "l'exercice illégal de l'art de guérir" ont établi des limites nettes et ont obligé les malades choisir leur camp.

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Paul Moinet - Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs (1933)

Publié le par antoiniste

Paul Moinet - Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs (1933)

Auteur : Paul Moinet
Titre : Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs
Le François éditeur, Paris, 1933, in 12 broché, 242 pages

 

    Cité dans la bibliographie de Pierre Debouxhtay.

    M. Paul Moinet est médecin et nous semble, de ce fait, mal désigné pour traiter avec impartialité ce grave probleme de la médecine non officielle. Ou plutôt il n'a pas suffisamment fait le départ entre les escrocs qui vivent de l'ignorance et de la misère des malades, et les guérisseurs qui soignent selon d'autres principes, que la médecine réprouve, mais dont on n'a pas encore prouvé la nocivité.
    Enquête bien superficielle d'ailleurs, comme le sont en général les reportages. Nous nous en rendons compte en considérant avec quelle désinvolture et quelle légèreté il traite de Coué. Nous nous demandons vraiment comment l'auteur peut parler avec tant d'indulgence des rebouteux.
    Il est incontestable que, devant la faillite lamentable de la médecine officielle, devant l'exploitation dont sont l'objet la plupart des malades, on constate nettement une tendance générale à chercher dans d'autres directions les possibilités de guérison : le naturisme gagne du terrain chaque jour et influe inévitablemnt sur la thérapeutique of - ficielle ; on dédaigne moins pour l'étudier plus objectivement la science ancestrale des guérisseurs de village ; la sorcellerie ellemême retient l'attention du public parce que, grâce aux découvertes électriques et aux diverses théories magnétiques, des ponts sont jetés entre la connaissance et le mystère. Nous sommes sans doute à un tournant de la science : la science naissante avait cru aussitôt expliquer et dominer le monde ; la science actuelle en évolution ne parvient qu'à démontrer combien est insondable notre univers, combien de forces mystérieuses s'ajoutent à celles qu'une raison trop primaire voulait seules admettre, combien notre science est pauvre et impuissante devant les grandes forces cosmiques qui déterminent notre vie et notre devenir.
    Nous le répétons : nous n'essayons pas d'innocenter les voleurs, les filous, qui, avec la complicité d'une presse à tout faire, exploitent la crédulité et l'impuissance des malheureux. Mais nous nous refusons malgré tout à suivre Paul Moinet dans ses projets de répression et nous plaindrions l'humanité si la science officielle avait un jour le droit de poursuivre et de réprimer tous les essais non orthodoxes de thérapeutie.
L'Éducateur prolétarien, Octobre 1933 (Journaux et revues)
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/35206

 

     « Les Bâtards d'Esculape », de Paul Moinet (Le François, 1933, 91, boulevard Saint-Germain) sont surtout les escrocs, les guérisseurs étrangers, trafiquants, marchands de pilules, masseurs clandestins et autres charlatans qui agissent sans conviction et exploitent sans vergogne la crédulité humaine. 
    Mais le Dr Moinet consacre aux « Rebouteux » un chapitre fort élogieux. Il les tient pour désintéressés et doués généralement d'une grande habileté manuelle. Il propose de les embrigader « dans l'armée. régulière des collaborateurs de la médecine à côté des masseurs, des doucheurs ». Contre les guérisseurs escrocs, que la loi ne permet, guère d'atteindre de façon efficace, le Dr Moinet réclame des sanctions sévères.
L'Archer, mars 1934

    Lire également la contribution de Henri Allorge dans Le Courrier d'Épidaure.

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Antoine de genezer te Jemeppe aan de Maas (Algemeen Handelsblad, 1 Juli 1911)

Publié le par antoiniste

Algemeen Handelsblad (01-07-1911)   ,,Antoine de genezer'' te Jemeppe aan de Maas, van wiens wonderdaden vroeger an eens sprake was, en wiens aanhang van vele tienduizenden uit alle standen een werkelijke secte vormt, die maandelijks wordt gesticht door het blad van den Meester ,,l'Auréole de la Conscience, revue mensuelle de la révélation'', heeft een nieuwe wijze van genezen ingevoerd, waardoor de justitie geen vat meer op hem heeft. Hij geeft nu geen persoonlijke adviezen, meer maar ontvangt de menigte bezoekers gezamenlijk in een groot kerkgebouw, hem geschonken door een Amerikaan. Op eet preekstoel bidt hij en zegent daarop de zieken of hun vertegenwoordigers, want men kan ook een ander sturen.

Algemeen Handelsblad (01/07/1911)

 

Traduction :

   "Antoine le guérisseur" à Jemeppe sur Meuse, dont les miracles ont déjà existé, et dont les partisans de plusieurs dizaines de milliers de personnes de tous horizons sont une véritable secte, fondée par la revue mensuelle de la révélation du Maître "l’Auréole de la Conscience", a introduit une nouvelle méthode de guérison, hors du contrôle judiciaire. Il ne donne plus de conseils personnels, mais reçoit la foule des visiteurs ensemble dans une grande église qui lui a été offerte par un Américain. Sur la chaire, il prie et bénit les malades ou leurs représentants, car on peut aussi envoyer quelqu’un à sa place.

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Témoignage de guérison sur une carte postale

Publié le par antoiniste

                     Chers père et sœur,

Nous sommes venus à Liège avec maman pour voir un homme qui guérit beaucoup de malade. Cela lui a déjà un peu mieux et il dit qu'elle sera guérie par la suite. Nous retournons à Mons aujourd'hui.
                                                                Henri

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