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religion

Tu aimeras ton prochain comme toi-même (pour les Musulmans)

Publié le par antoiniste

Encore une observation: alors que la doctrine chrétienne prescrit d'aimer son prochain comme soi-même, la doctrine musulmane prescrit d'aimer pour son frère (an yuhibba li-akhî-hi) ce qu'on aime pour soi-même. La formulation islamique de la règle d'or n'est pas motivée par des exigences linguistiques ou syntaxiques de la langue arabe, elle est plutôt intentionnelle : aimer non pas l'autre, mais « pour l'autre ce que [...] ». L'objet de l'amour se trouve au-delà de l'homme parce qu'il se trouve, à nouveau, en Dieu. Comme l'écrivit l'éminent théologien médiéval Ghazâlî (m. 505/1111), Dieu Seul est Celui qui mérite l'amour ; et l'amour de l'homme pour lui-même conduit directement à Dieu du moment que l'existence de tout homme est due à Dieu. 
Mais qui est celui pour lequel on doit aimer ce qu'on aime pour soi-même ? Un autre grand compilateur de propos et faits prophétiques reconnus comme canoniques, Tirmidhî (m. 278/899), rappelle immédiatement que « si tu aimes pour les gens ce que tu aimes pour toi-même, tu es musulman ». Et le frère aussi est musulman : d'après la littérature de Tradition pas très différente en celà de la littérature néo-testamentaire la fraternité est une idée liée avant tout à l'appartenance à la même confession : nombreux rappellent que le frère du musulman est le musulman, que le frère du croyant est le croyant, que l'on est frères dans la religion de Dieu et dans son livre, ou mieux dans le pacte de l'Envoyé, et que, lorsqu'il prie, même l'esclave est un frère. Le Coran même déclare que « les croyants sont tous frères » (Coran 49,10) qu' « Il a mis de l'harmonie dans le cœur, et pour Sa grâce vous êtes devenus frères » (Coran 3,102-103).
L'appel à l'amour fraternel doit donc être interprété, dans la plupart des cas, dans un sens confessionnel. Encore une fois Ghazâlî explorant les pêchés du cœur et l'envie, écrit que « la créature n'arrive pas à la véritable foi tant qu'elle n'aime pas pour les autres musulmans ce qu'elle aime pour elle-même ; ou mieux, il est nécessaire qu'elle soit coparticipante dans le bon et le mauvais sort. Les musulmans sont en effet comme un unique édifice dont une partie est reliée à l'autre, ils sont comme un seul corps où, si un membre souffre, le reste du corps souffre lui aussi » La règle d'or d'après l'islam peut donc se retraduire de la façon suivante : aime le Seigneur et aime Sa Parole selon le Coran, et ton amour envers Dieu, en d'autres termes ta foi, soit au bénéfice de toi-même et également au bénéfice de tous les musulmans. Il ne suscite donc aucune merveille que cette règle, si clairement marquée par les traits du confessionnalisme, soit devenue parfois, du côté islamique, une invitation à la conversion : le notable baghdadien Ahmad ibn al-Munajjim (IX-X siècle après J.-C) écrivit au chrétien Qustâ ibn Lûqâ en conclusion d'une lettre sur la vérité de l'islam : « J'ai achevé le bon conseil pour toi, j'ai aimé pour toi ce que j'ai aimé pour moi-même. Crains Dieu, Celui vers lequel tu vas, et reviens à la vérité qui est pour toi la chose plus digne vers où revenir » .
Il est clair que ce qui précède ne prétend évidemment pas de réduire ou de discuter le poids culturel et encore moins la portée de paix d'Une parole entre vous et nous ; mais plutôt de remarquer, comment il est désormais habituel de recueillir de grandes paroles qui sont sans aucun doute valables pour le dialogue, mais qui sont isolées, déracinées de leur contexte culturel. Il y va de même avec « lâ ikrâh fî al-dîn », le célèbre « aucune constriction dans la Foi » contenu dans la Sourate de la Vache (Coran 2,256), cité entre autre, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme en Islam rédigée en 1981 sur initiative du Conseil islamique d'Europe, repris par Benoît XVI dans la lectio magistralis de Regensburg et ensuite dans la réponse suivante d'influents théologiens et juristes musulmans, la Lettre ouverte à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI. Dans ce cas-là également, la parole coranique figurait partout sans relations de sorte, dans un sens général et absolu, comme précepte trans-historique, mettant de côté les nombreuses restrictions à ce sujet, des restrictions que l'exégèse coranique a bien illuminées au cours de sa longue histoire. Mais les particularités culturelles existent, même en matière de religions révélées. Que conclure ? Voilà une réponse difficile. Louis Massignon écrivit que le succès ne consiste pas à rechercher des mesures communes et des dénominateurs communs ; «Ce que nous devons essayer de faire converger est ce qui se trouve de plus authentique dans l'originalité de chaque religion». Cependant, constater la tendance à relire l'écriture à nouveau, mot par mot, sans pré-compréhension, est déjà important.

source : http://www.arzillier.ch/images/Aimer%20le%20prochain%20pour%20l'islam.doc.

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Tu aimeras ton prochain comme toi-même (pour les Chrétiens protestants)

Publié le par antoiniste

« Aime ton prochain comme toi-même » possible ? On peut comprendre ce commandement de deux façons différentes. Soit il s'agit d'aimer son prochain comme on s'aime soi-même, pour aimer l'autre il faut donc commencer par s'aimer soi-même, soit il faut le comprendre comme si l'autre était un autre nous-même, autrement dit : ne fais pas à l'autre ce que tu ne souhaites pas que l'on te fasse.


Re : pasteur

- Q : Je comprends mieux la deuxième explication qui est plus facile à mettre en œuvre que la première, je me suis toujours demandé ce que cela signifiait de s'aimer soi-même.
- R : Oui d'autant que beaucoup de gens passent une bonne partie de leur vie à essayer de s'aimer, si ils y arrivent il ne reste plus beaucoup de temps pour les autres. Et celui qui n'y arrive pas cela le dispense d'aimer les autres.
- Q : C'est quoi s'aimer ? Se regarder dans une glace le matin et se dire : tu sais tu es un type bien, tu réussis tout ce que tu entreprends, t'es beau, toutes les filles sont amoureuses de toi... Moi personnellement je n'y arrive pas, moi le matin dans ma glace je ne me fais que des reproches.
- R : Au fond nous pourrions dire qu'aimer son prochain comme soi-même c'est faire de l'autre une sorte de miroir pour nous-même, voir dans l'autre des raisons d'exister et de continuer à faire ce que l'on fait, attendre sa réprobation ou son acquiescement.
- Q : Pour toi donc ce commandement d'amour c'est le commandement de se mettre en relation les uns avec les autres. Cela va de soi non ?
- R : Oui et non, parce qu'il dépend de nous, et des autres évidemment, que les relations que nous tissons soient sincères, qu'il n'y ait ni violence ni rejet qui viennent les rompre.
- Q : Mais moi j'ai toujours pensé que je ne serai capable que d'aimer un tout petit nombre de personnes.
- R : Mais ce commandement n'a rien à voir avec l'intensité de la relation que tu entretiens avec telle ou telle personne, on ne te demande pas d'avoir une intensité égale avec tout le monde, ça c'est impossible. Dans la parabole du « bon samaritain », le samaritain ne va pas vivre jusqu'au restant de ses jours avec le blessé, il a simplement tissé une relation éphémère avec le blessé en attendant que celui-ci soit à l'abri. Les souffrances du blessé l'ont atteint personnellement.

Citation Calvin
« Nous ne sommes que terre et poudre et toutes nos vertus ne sont que fumée qui s'écoule et s'évanouit », sermon sur la résurrection

Citation biblique« Maître, quel est le plus grand commandement dans la loi ? » Jésus lui déclara : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : tu aimeras ton prochain comme toi-même » Matthieu 22, 36-38.

source : http://www.erf-rp.org/actualites.php?rub=4&id=5&tag=3610

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Tu aimeras ton prochain comme toi-même (pour les Juifs - 2e vision)

Publié le par antoiniste

La forme grammaticale employée dans le texte en hébreu n'est pas la même que celle employée dans le verset "Tu Aimeras ton Dieu" qui est VEAVHTA mais précisément VEAHAVTA LE REYAKHA , que l'on pourrait traduire par
" tu aimeras, en allant vers ton prochain"

L'accent étant mis sur les actes et le comportement plus que sur les sentiments. Aimer son prochain c'est avant tout s'abstenir de lui faire du mal., Hillel Grand Rabin de Jérusalem, le traduit par
"ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasses.Voilà toute la Thora, le reste n'est que commentaire" Talmud de Babylone, Chabbat 31.
Et c'est aussi l'empêcher de faire du mal.

Notre histoire individuelle s'inscrit dans l'histoire du monde, il est donc impossible de juger ce qui est bon pour l'autre, et même pour soi, ne dit on pas "Il y a des richesses qui sont gardés pour être donné à certains pour leur plus grand malheur".l'Ecclésiaste.
Seule la connaissance de la loi permet de ne pas se tromper; et même si son application n'est pas dictée par un amour spontané envers l'autre , il devient un véritable amour de Dieu.

Selon Rachi, prochain et Dieu sont désigné par le même mot. la reconnaissance de Dieu permet d'aimer l'autre. .
Aimer l'autre, c'est aimer Dieu. L'amour altruiste est une invention de la Thora.
Il ne s'agit pas d'aimer son prochain dans le but d'être aimé mais parceque je suis l'Eternel. Les humains méritent d'être aimés parcequ'ils ont été créés à Son image.
Chaque commandement porte en lui une transcendance qui va modifier le réceptacle qu'est l'homme, son égo va se refermer pour laisser la place à l'autre, c'est le dépassement de soi.

Claudine Douillet

http://www.alliancefr.com/judaisme/cyberthora/transmission/amour.html

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Tu aimeras ton prochain comme toi-même (pour les Chrétiens catholiques)

Publié le par antoiniste

Pour commémorer le 10e anniversaire de la Déclaration des droits de l'Homme, le Service philatélique israélien a émis un timbre de 750 prutot, mis en circulation le 10 décembre 1958. Ce timbre, dessiné par I. Blaushild a pour thème l'inscription découverte sur une pierre ancienne, où il est dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19,18). Une autre inscription, sur la partie droite du timbre et dans le sens vertical, signifie « Droits de l'Homme ».

     Le texte du Lévitique apparaît, sur la bandelette, en français, anglais, espagnol et russe dans le sens horizontal ; en japonais ou chinois, à droite dans le sens vertical. À gauche,  verticalement, se lit la référence biblique.

     L'amour du prochain, tel qu'il est prescrit dans le Lévitique, ne se réduit pas à un simple sentiment de sympathie, mais consiste concrètement dans le respect de la vie, des biens et de l'honneur du prochain (Ex 20,13-17 ; Dt 5,17), lequel doit être aidé au besoin (Is 58,7 ; Za 7,9-10). D'où l'ardeur des prophètes à défendre les faibles contre les puissants et les pauvres contre les riches (Is 1,17 ; Am 2,6 ; Os 4,1-2 ; Éz 18,12-13).

     Cet amour doit s'étendre aussi aux ennemis personnels (Ex 23,4-5), aux étrangers résidant en Palestine (Lv 19,34) et aux étrangers en général (Ex 23,9) ; il doit être efficace : l'ennemi aura droit au pardon (Si 28,7) et, s'il a faim, à la nourriture (Pr 25,21).

     S'il est vrai que le mot  prochain  désigne d'abord les membres de la communauté nationale et religieuse, il faut cependant noter que l'amour n'est pas positivement limité à ces membres. Du reste, le comportement requis à l'égard des étrangers prouve que le Législateur n'entend pas poser des limites à l'amour du prochain.

     Jésus, lui aussi, donnera son avis à ce sujet, éclairant une fois pour toutes le sens réel du commandement. Au docteur de la Loi qui lui demande : « Qui est mon prochain ? », il répond en proposant la parabole du Samaritain (Mt 22,34-40 ; Mc 12,28-34). Il enseigne que l'amour de Dieu résume toute la Loi (Mc 12,28-30), mais qu'il n'est vrai et efficace que s'il comporte aussi l'amour du prochain (Mt 22,39).

     L'amour que l'on témoigne à l'égard du prochain donne la mesure de l'amour que l'on éprouve pour Dieu (1 Jn 4,20-21) : « Si quelqu'un dit : “j'aime Dieu” et déteste son frère, c'est un menteur ; celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne saurait aimer Dieu qu'il ne voit pas ».

(Traduction et adaptation de Claude Bertrand ofm)

Source : La Terre Sainte, janvier-février 2004.

source : http://www.interbible.org/sebq/philatelie/2006/phi_060922.htm

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Tu aimeras ton prochain comme toi-même (pour les Orthodoxes)

Publié le par antoiniste

Ce commandement de Jésus de Nazareth vient en fait de l'Ancien Testament qui en limite cependant l'application aux membres d'un même peuple : Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv 19,18). Le Nouveau Testament en a élargi l'application, faisant de chaque humain un sujet d'amour. La façon dont ce commandement y est exprimé dans le mode impératif : Aime, Tu aimeras (cf. Lc 10,27), clarifie que l'amour est un ordre divin et non seulement un simple mouvement affectif. En effet, en aimant, le cœur peut ressentir un tel sentiment ou bien s'en abstenir. L'amour est donc l'objet d'une loi dont la signification se résume en ce qu'il faut aimer son prochain comme soi-même.

L'idée sous-jacente dans l'Ancien Testament est qu'il existe un lien entre les tenants de la Loi. Ils appartiennent tous au peuple des justes. Ils sont censés être unis par le lien de la sanctification. Dans ce contexte, aimer, c'est affermir l'entité divino-humaine du peuple juif.

Le Christ ne nous fait pas appartenir à un peuple particulier. En aimant, nous constituons le peuple des aimés. C'est pourquoi Jésus proposa la parabole du Bon Samaritain en réponse au docteur de la Loi qui lui demandait : Qui est mon prochain ? À cette question, le Seigneur a répondu par une autre : Lequel s'est montré le prochain de l'homme tombé aux mains des brigands ?. Le docteur ayant répondu : Celui-là qui a pratiqué la miséricorde, Jésus lui dit : Va, et toi aussi, fais de même (Lc 10,9-37). Il a voulu dire que tout homme nous reste étranger tant que nous ne prenons pas en considération ses douleurs et sa solitude. Il ne nous demande donc pas d'avoir simplement pitié. La pitié est le résultat d'un sentiment spontané. Il veut nous dire qu'aimer c'est aider. Pour Jésus, c'est par l'amour actif que se constitue le peuple des aimés.

Pourquoi la Loi a-t-elle prescrit d'aimer ? La Loi ne laisse personne agir à sa guise. Elle ne connaît pas d'amour-passion. L'homme peut avoir des passions pour ou contre les autres, comme il peut ne pas en avoir. Le sujet de son animosité peut mourir, comme il peut lui arriver lui-même de périr. S'il meurt en état de rancœur, il meurt séparé des autres. Le lien qui l'unissait à eux au sein du peuple saint est défait. Si nous excluons quelqu'un de l'amour, nous nous en excluons aussi. Nous excluons aussi Dieu qui illumine notre unité existentielle. Or, il est dit : Aimez vos ennemis (Mt 5,44). Aimer l'ennemi, c'est se débarrasser de tout esprit d'inimitié. C'est aider l'ennemi à s'en débarrasser lui aussi et en tout cas l'aider à se libérer de l'exclusion.

Si l'amour représente un code de conduite et de vie entre les humains, il s'en suit qu'il n'est pas dû aux qualités de la personne qu'il nous faut aimer. Elle peut être répugnante dans tous les sens du terme. Il n'est pas en effet donné à tout un chacun de briller d'un éclat divin. Il peut ne pas être doté d'une politesse exquise. Il se peut qu'il n'aie pas été effleuré par quelque peu de civilisation. Il faut pourtant l'aimer tel qu'il est pour naître à nouveau. Nous n'aimons pas quelqu'un parce qu'il le mérite ou pour qu'il nous paye de retour. Son âme peut être avare, aride et dépourvue de toute bienveillance. Tout cela ne doit pas nous freiner, car nous devons vivre de la grâce descendue d'en haut. Elle doit nous suffire. Elle transforme nos déserts en paradis. Quand Dieu nous suffit, nous vivons dans la plénitude de notre être. Nous pouvons être tentés par telle ou telle autre mode humaine. Ces modes peuvent susciter notre ardeur ou même parfois refléter des lumières divines. Quoiqu'il en soit, nous devons demeurer dans le désert de l'amour, selon l'expression de Mauriac, et y vivre en toute plénitude, dans la mesure où nous sommes conscients d'être les aimés de Dieu.

L'amour de Dieu nous sauve. Il faut nous rendre compte que cet amour nous enveloppe et ne rien demander d'autre. Il nous arrive parfois de ressentir que l'affection de quelqu'un envers nous est un reflet de l'affection que Dieu nous porte. Toute la valeur de l'amour affectif serait de nous permettre de réaliser la paternité de Dieu. Dieu peut être déchiffré à travers tout ce qui existe dans ce monde. Le monde est un grand livre. Bienheureux ceux qui parviennent à épeler le Nom de Dieu dans chaque ligne de ce livre !

En essayant de comprendre plus profondément ce qu'a vraiment voulu dire Jésus dans ce commandement, nous réalisons que le prochain est celui qui est l'objet de notre compassion et de notre service mené jusqu'au bout. Aime ton prochain comme toi-même ne peut donc vouloir dire que : « Aime ton prochain plus que toi-même ». Il serait futile de dire, par exemple : " Donne à manger à ton prochain autant que tu manges ", car la situation de l'autre peut parfois exiger que tu enlèves la nourriture de ta propre bouche pour la lui donner et que tu te dénudes pour mieux l'habiller. L'équilibre quantitatif entre ta nourriture et la sienne ou entre vos vêtements respectifs signifie seulement que tu n'aimes pas vraiment jusqu'au bout. Cela veut dire que tu ne veux pas faire l'économie d'aucun moyen pour t'assurer une vie meilleure et que tu ne veux donner que de ton surplus. Un équilibre de ce genre te conforte dans le fait d'exister, quant l'amour signifie parfois le renoncement à ta propre existence pour faire vivre l'autre.

Ce commandement n'a pris toute sa plénitude que par Celui qui a aimé tous les hommes se donnant jusqu'à la mort pour eux sur la Croix. En se donnant ainsi, il les a considérés plus importants que sa propre vie. Par son exemple, nous nous trouvons justifiés de dépasser le commandement dans sa signification juive, basé sur l'amour des semblables et d'arriver à cette formulation : « Aime ton prochain plus que toi-même ». En réalisant l'amour de Dieu pour nous dans le Christ, nous mourons au monde ou bien nous faisons mourir le monde en nous. Nous devenons conscients de ne pas exister par nous-mêmes. Nous cessons de donner de l'importance à ce que nous sommes. Nous croyons fermement que le Christ, par sa mort, nous donne l'existence. Notre être, ainsi renouvelé, se transforme en un autre être, celui de l'autre qu'il régénère et rend à la vie.

Nous devons aimer indépendamment des penchants ou des défauts de celui que nous aimons. Il peut être repoussant comme l'était la face du Christ sur la Croix. Il n'est pas important de voir la beauté des êtres pour les aimer. Nous ne les serrons pas sur notre poitrine mais sur celle du Christ. Il n'est pas nécessaire d'avoir des liens permanents avec celui que nous aimons en Christ. Il peut avoir besoin de nous aujourd'hui et se suffire à soi-même demain. Nous pouvons l'avoir beaucoup aidé ou même l'avoir longtemps soutenu. Qu'à cela ne tienne, il nous faut être toujours prêts à tourner notre visage vers un autre ayant besoin de compassion. Le visage de l'autre devient ainsi pour nous celui du Christ. Il est évident qu'en disant : J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger (Mt 25,35), Jésus parlait de la faim des affamés et non de sa propre faim. Du fait que nous sommes des serviteurs, nous devons toujours rester attentifs aux besoins de ceux que nous servons : toujours présents, prompts à consoler et à réconforter, prêts à rassasier, disposés à conseiller. Dès qu'un besoin est porté à notre attention, nous devons nous faire proches et nous donner.

Il arrive que celui que nous aidons soit touché par notre attention et nous le rende en affection et en nous faisant une place dans son cœur. Il nous faudra alors être vigilants. Le danger d'une telle affection est de nous faire croire à une quelconque importance de nos dons. Cela ne devrait avoir aucune place en nous. Nous devons veiller à n'être rien à nos propres yeux. Nous aimons l'autre seulement pour qu'il réalise qu'il est aimé de Dieu. S'il nous rend notre affection, nous avons reçu notre dû. Il n'y a pas de mal à cela, mais ce n'est guère important. La seule importance d'un tel épanchement affectif est de porter les uns et les autres à se transcender et donc à les rapprocher de Dieu.

En réalité, nous donnons au Christ, car Il habite dans l'autre, en particulier dans celui qui est dans le besoin. Le Christ est le pauvre par excellence, le totalement pauvre. Il n'a reçu de l'humanité qu'un refus. Nous sommes donc avec lui et en lui en tous ceux qui souffrent. L'aimant et l'aimé sont unifiés dans l'unicité du Christ, qui a répandu par son sang le don jailli de toute éternité du cœur de Dieu. Celui qui demeure en Dieu est le seul à nous faire habiter en Lui. Si nous nous contentons d'habiter dans l'autre, nous voisinerons à la fois avec ses beautés et ses turpitudes. Nous devons alors nous suffire de peu et nous restons sur notre faim. C'est vrai que l'affection se nourrit d'affection. Il est même possible d'y trouver un tison divin. Mais, le discernement humain tourné vers Dieu et libéré du moi sacrifie le moi et alors Dieu se découvre dans les autres. Ce qui est important est de transmettre Dieu et notre foi en lui. Je ne dénie pas la légitimité d'un mouvement affectif et de la joie trouvée dans la rencontre de deux cœurs. C'est une récompense qui nous est donnée. Nous ne devons cependant pas nous attacher à celui que nous aidons, car notre but est de faire tourner sa face vers celle du Seigneur pour qu'il rende grâce et accède à la vie.

An-Nahar (Bierut), 19 novembre 2005.
Traduction Service orthodoxe de presse (SOP).

source : http://www.pagesorthodoxes.net/amour/amour-khodr.htm

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Tu aimeras ton prochain comme toi-même (pour les Juifs)

Publié le par antoiniste

Parmi les 613 Mitswoths de la Torah, il y en a une que l'on connait bien, que l'on explique, que l'on chante ... et qui nous est pourtant particulièrement difficile à accomplir ... Je veux parler de "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"...

Tout d'abord, le commandement en lui-même nous semble quelque peu bizarre : Comment peut-on nous demander, ou nous obliger, à aimer une personne ? Si je l'aime, je l'aime ; si je ne l'aime pas, je ne l'aime pas !
Et même si je me force à l'aimer, ce sera en réalité de l'hypocrisie : je m'oblige à l'aimer ... mais je ne l'aime pas !
Or la Torah ne nous dit pas : "Fais semblant d'aimer ton prochain", mais "aime ton prochain", c'est à dire "aime-le vraiment, sans arrières-pensées..."
Peut-on réellement arriver à aimer une personne qui nous est insupportable ?

La Torah sait que nous sommes des hommes, avec nos faiblesses, et si elle nous donne ce commandement, c'est qu'il est possible de le respecter.

Voici quelques petites réflexions qui vont, je l'espère, nous y aider : Tout d'abord, croire en Ha-chem, c'est aussi avoir la Emounah que tout ce qui nous arrive est voulu d'En Haut. Si j'ai, dans mon entourage, une personne que je ne supporte pas, qui me fait du mal, il y a des raisons à cela que l'on ne connait pas toujours. Mais ce qui est sûr, c'est qu'Ha-chem a d'excellentes raisons de mettre cette personne sur mon chemin, à ce moment exact de ma vie.

Cette personne, je ne peux donc plus la détester, puisque j'ai confiance dans le fait que son existence, (près de moi !) a un but, même si je ne le vois pas...

Cependant... De là à l'aimer... Il y a encore un grand pas à faire... !

Pour cela, rappelons-nous ce que nous avions dit à propos des Mitswoths : nous ne connaissons pas la valeur de chaque acte. Il se peut très bien que ce que l'on considère comme important ne le soit pas tellement... et vis-versa.

Une personne qui ment, qui vole, qui vexe, peut cependant accomplir une Mitswa, une seule petite Mitswa, qui fait qu'elle est plus meritante que nous.

Nous pensons être "quelqu'un de bien", et de loin meilleur qu'un voleur, mais qui nous dit que, dans le monde de vérité, notre place sera meilleure que la sienne ?

La Torah nous parle du mérite qu'Esaw a eu, de par le grand respect qu'il donnait à son père, Yitsh'ak. Pourtant, Esaw était un Racha (mécréant), mais cette seule Mitswa qu'il accomplissait avait de la valeur...

Il en est de même pour les fils d'Ishmael. Il est inutile de rappeler ici le mal qu'ils font chaque jour aux juifs... Et pourtant, ils ont un mérite parce qu'ils font la Brith Mila. Et même si leur Brith Mila est incomplète (ils la font à 13 ans et non pas à 8 jours ; en pratique, elle n'est faite que partiellement), ils ont en cela un mérite qui leur a valu une domination sur la terre d'Israel pendant des années.

Nous voyons donc qu'une seule Mitswa peut avoir un impact incroyable, et notre voisin qui nous fait tellement de mal, peut être meilleur que nous grâce à un petit acte qu'il fait chaque jour... Qui sait ?

Bon, alors, résumons : je ne le déteste pas, car c'est Ha-chem qui me l'a envoyé, et parce qu'il est peut-être meilleur que moi ... Mais je ne l'aime pas pour autant !!!

Alors, rappelons-nous que le peuple d'Israël ne fait qu'un. Et de même que dans notre corps, chaque membre a son utilité, qu'un autre ne peut remplacer, chaque juif a un but dans ce monde, qui est différent de tous les autres juifs. Chacun a une étincelle divine (Nechama) qui est unique et dont le peuple a besoin !

Chaque personne permet le devoilement d'une petite partie d'Ha-chem auquel on ne peut renoncer !

Que votre "ennemi" soit religieux, Mizrah'i, Loubavitch, Breslev, Sépharade, Ashkénaze, anti-religieux, il a en lui une partie d'Ha-chem que personne d'autre n'a... N'y-a-t'il pas là de quoi l'aimer ?

Pour finir, rappelons que le verset dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même... je suis Ha-chem". Quelle est la suite logique dans ce verset ?

C'est qu'en réalite, Ha-chem nous dit : "Si Moi, qui suis Ha-chem, et qui connais les défauts et les erreurs de chacun, Je vous aime tous, justes et mécréants, idiots et intelligents, vous aussi, vous pouvez vous aimer entre vous...".

source : http://www.harissa.com/D_Religion/tuaimeras.htm

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Aimer son ennemi

Publié le par antoiniste

Extrait de l'Auréole de la Consience : Car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend digne de servir Dieu.

Extrait de Exode, chap.23 : 4 Si tu trouves le bœuf ou l'âne de ton ennemi, égaré, aie soin de le lui ramener.
(ד. כִּי תִפְגַּע שׁוֹר אֹיִבְךָ, אוֹ חֲמֹרוֹ--תֹּעֶה: הָשֵׁב תְּשִׁיבֶנּוּ, לוֹ)

5 Si tu vois l'âne de ton ennemi succomber sous sa charge, garde toi de l'abandonner; aide-lui au contraire à le décharger.
(ה. כִּי-תִרְאֶה חֲמוֹר שֹׂנַאֲךָ, רֹבֵץ תַּחַת מַשָּׂאוֹ, וְחָדַלְתָּ, מֵעֲזֹב לוֹ--עָזֹב תַּעֲזֹב, עִמּוֹ)

ד כִּי תִפְגַּע שׁוֹר אֹיִבְךָ, אוֹ חֲמֹרוֹ--תֹּעֶה: הָשֵׁב תְּשִׁיבֶנּוּ, לוֹ. {ס} ה כִּי-תִרְאֶה חֲמוֹר שֹׂנַאֲךָ, רֹבֵץ תַּחַת מַשָּׂאוֹ, וְחָדַלְתָּ, מֵעֲזֹב לוֹ--עָזֹב תַּעֲזֹב, עִמּוֹ. {ס} 

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L'antoinisme est-il le Falun Gong wallon ? ;)

Publié le par antoiniste

    Il y a de nombreuses similitudes entre la pratique de la consultation morale chez les antoinismes et concernant son origine les guérisons de Louis Antoine et la philosophie extrême orientale. La lecture du livre le Don de Guérir pourra éclairer plus avant. Mais également la lecture sur le mouvement religieux Falun Gong.

    Rappelons également à titre d'anecdote, que le Falun Gong est combattu en Chine populaire, et que l'antoinisme est considérée comme une secte par divers enquêtes parlementaires (remis en cause de plus en plus d'ailleurs).

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Paul Neuhuys - Seigneur

Publié le par antoiniste

Seigneur, ayez pitié des hommes d'aujourd'hui.
Ils ont déplacé les frontières de l'esprit
Il y a beaucoup de poètes, en ce moment, à Paris
Leur esprit est orné comme un arbre de Noël.
L'âme de l'homme flotte comme du liège
l'âme de l'homme brille comme du sel.
Seigneur, ayez pitié des hommes d'aujourd'hui.
Le bruit des voix a remplacé le sens des mots.
Le samovar bout dans l'isba du moujik.
Les jeunes ne vivront plus selon les vieilles lois
Ils peignent des formes neuves avec des couleurs fraîches
Ils étaient las d'attendre et si las d'espérer,
et de regarder la vie à travers un vitrail décoloré.

Paul Neuhuys, On a beau dire
Seigneur, Editions Labor - Espace Nord, p.20

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K.J. Huysmans - Préface de l'auteur sur A Rebours

Publié le par antoiniste

    "Comment surtout se rendre compte de la marche de la Grâce dans une âme si l'on supprime les traces de son passages, si l'on effaces les premières empreintes qu'elle a laissées ?" (p.XIV)

    K.J. Huysmans se tourna de plus en plus vers le catholicisme après être passé par le spiritisme. Il évoque ici les critiques des catholiques voulant lui faire détruire son oeuvre majeure A Rebours.

    "Je me détachais seulement, peu à peu, de ma coque d'impureté ; je commençais à me dégoûter de moi-même, mais je rebiffais quand même sur les articles de Foi. Les objections que je me posais me semblaient être irrésistible ; et un beau matin, en me réveillant, elle furent, sans que j'ai jamais su comment, résolues. Je priai pour la première fois et l'explosion se fit. (p.XVIII)

source : gallica2

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