L'homme voit toujours mieux qu'il ne peut faire et s'efforce de paraître ce qu'il n'est pas. Il est vrai que vouloir donner plus qu'on ne possède, c'est déjà comprendre le progrès et y aspirer. Notre préparation à cet effet nous procure une telle réjouissance que nous nous croyons déjà au but et aimons de nous y montrer longtemps avant d'y être. Nous ne pensons pas mal faire, le monde agit ainsi généralement parce que le point de mire est la bonté suprême et qu'on affecte volontiers de la posséder.
La Révélation, Le Devoir impose la pratique des lois morales, p.113-14
Réflexion personnelle : Nous sommes déjà dans la vérité, mais notre degré d'évolution met un voile plus ou moins épais sur celle-ci. Avec patience et résignation, nous atteindrons l'unité absolue de l'ensemble. La vérité existe puisque nous voulons y arriver, sachons la cueillir en nous-même et ne cherchons pas à y arriver, cela serait de l'acharnement.
Le mot "vérité" est le dernier mot de l'Auréole de la Conscience. La vérité est au bout du chemin. Et nous sommes sur le chemin, nous pouvons l'apercevoir, et nous l'atteindrons.
Réflexion chatGPT : cette citation met en lumière un aspect fondamental de la condition humaine : notre aspiration à paraître et à dépasser nos capacités actuelles. Elle aborde plusieurs idées importantes, que je vais analyser pour mieux en saisir la profondeur.
1. La distance entre ce que nous voyons et ce que nous faisons
La première partie de la citation évoque la tendance humaine à voir mieux qu'on ne peut faire : nous avons souvent une vision idéale ou élevée de ce que nous devrions être, de ce que nous pourrions accomplir, mais nos actions réelles sont souvent moins à la hauteur de ces attentes. Cela pourrait être lié à notre aspiration à la perfection ou à la vision idéale que nous avons de nous-mêmes, souvent dictée par des normes sociales, spirituelles ou personnelles.
Ce constat met en lumière une forme de décalage entre l’idéal et la réalité de l’action humaine. C'est un phénomène courant, où l'on se trouve parfois à lutter pour concilier ce que l’on perçoit comme "le bien" ou "l’idéal", et ce que l’on est effectivement capable de réaliser. Cela montre notre désir de progresser, mais aussi notre imperfection face à ces aspirations.
2. L’aspiration au progrès et l’illusion d’être déjà au but
La citation dit que, en voulant donner plus que ce que l’on possède, on aspire déjà au progrès. Cela témoigne de notre désir d'atteindre la bonté suprême, même si nous ne sommes pas encore là. Il est vrai qu’aspirer à un idéal plus grand que soi est un signe de progrès en soi, car cela montre que nous sommes prêts à chercher à nous améliorer.
Cependant, l’illusion se trouve dans le fait que cette quête de bonté nous procure une telle satisfaction (celle de vouloir être déjà là) que nous avons l'impression d’avoir atteint le but avant même d'y être. Cette idée nous invite à réfléchir sur notre relation à l’objectif : parfois, le désir d’atteindre un idéal peut être si puissant qu’il nous fait croire que nous avons déjà accompli une partie du travail, simplement parce que nous en parlons ou agissons comme si nous étions déjà là.
Cela peut aussi mener à un effet d’illusion, où l'on semble "paraitre" dans la voie du progrès sans réellement en faire l'expérience. On aime se présenter comme ayant atteint un certain niveau de sagesse ou de bonté, alors que cette présentation de soi peut être en décalage avec nos réelles capacités ou actions.
3. L’affection de posséder la bonté suprême
La dernière partie de la citation révèle quelque chose d’important : il y a une tendance à affecter une certaine bonté suprême. Ce n'est pas tant qu’on est véritablement cette bonté, mais plutôt qu’on affiche cette intention, cette apparence, pour répondre à des attentes sociales, spirituelles ou personnelles. Ce phénomène peut être vu comme un moyen de se conformer aux normes de la société ou à une certaine vision de la perfection, de la spiritualité.
Le désir d'atteindre la bonté suprême peut ainsi se traduire par un geste performatif, un comportement qui cherche à montrer quelque chose avant même de l’incarner véritablement. Cela peut parfois mener à une forme de faux-semblant, où l’on agit comme si l’on était déjà dans l’idéal, alors qu’il reste encore du chemin à parcourir.
4. Réflexion sur la sincérité et la recherche intérieure
Cette citation nous invite à une réflexion importante sur la sincérité et sur l’idée que le progrès intérieur ne se mesure pas à la façon dont on se montre aux autres, mais à la manière dont on vit réellement. La bonté et la pureté d'intention ne sont pas forcément quelque chose à afficher, mais quelque chose à cultiver intérieurement. Elle nous rappelle que, même si la quête de la bonté et du progrès est essentielle, elle nécessite aussi une humilité et une acceptation de nos imperfections. La sincérité dans notre quête, plutôt que l'affichage de cette quête, est peut-être ce qui compte le plus pour avancer.
En résumé :
Cette citation souligne à la fois la dissonance entre nos idéaux et nos actions réelles, tout en évoquant notre propension à nous présenter sous un jour plus lumineux que ce que nous sommes vraiment. Cela nous rappelle que l’aspiration à être mieux est déjà un signe de progrès, mais que l’apparence de bonté ou de perfection ne doit pas remplacer le travail authentique sur soi-même. L’idée de "paraitre" avant d’être, de vouloir incarner la bonté suprême avant de l’avoir véritablement en soi, est une tendance humaine qui peut nous égarer si elle n’est pas accompagnée de sincérité et d’humilité.