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Jardin Exotique de Monaco

Publié le par antoiniste

Adresse du Jardin Exotique :
62, boulevard du Jardin Exotique
98002 Monaco

Le Boulevard du Jardin Exotique était dénommé Boulevard de l'Observatoire, vers 1916 le quartier de l'Observatoire était la dernière tranche de la Principauté non urbanisée. Ce nom s'explique par l'histoire des hauteurs de la ville de Monaco.

Historique :

Le Prince Albert Ier fit l'acquisition, en 1910, du "Terrain de l'Observatoire" afin de créer en Principauté un jardin qui soit entièrement consacré aux végétaux exotiques. Ce terrain était ainsi dénommé en raison de la présence d'un petit observatoire astronomique abandonné depuis le décès, en 1895, de son propriétaire, le Docteur Alfred Gueirard. Y poussaient déjà spontanément quelques Figuiers de Barbarie et Agaves introduits dans tout le bassin méditerranéen dès la seconde moitié du XVIème siècle, après la découverte du Nouveau Monde.

Le choix de cet emplacement ne fut donc pas uniquement dicté par les circonstances et, de fait, il s'avéra des plus judicieux. En effet, il y a tout lieu de penser qu'en nul autre endroit de la Principauté les végétaux "succulents" auraient pu trouver des conditions aussi favorables pour leur développement.

Les travaux d'aménagement de Jardin Exotique débutent en 1913.
Le Prince Albert Ier confie à Louis Notari, Ingénieur des Travaux Publics, la réalisation de cette œuvre qui va demander une vingtaine d'années d'efforts. Il sera secondé par Monsieur Jean Agliani, Ingénieur Horticole, et pourra compter sur la collaboration des jardiniers du Service des Cultures de la S.B.M. pour les plantations.
Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, le point de départ n'est pas l'actuelle partie supérieure : la Moyenne Corniche n'est construite qu'à partir de 1917 et cet accès, évident aujourd'hui, n'existe pas encore. L'aménagement commence à proximité de l'emplacement de l'actuelle terrasse de la grotte et se poursuivra vers le haut et vers l'Ouest dans un premier temps.

source : http://flore-succulente.com/espacemembres/articles/historique_je.htm

 

    Le Jardin exotique est un quartier de Monaco, dans la partie ouest de la principauté.
    Le quartier regroupe depuis 2013 les anciens quartiers de la Colle et des Révoires, il fait partie de l'ancienne commune de la Condamine. Sa superficie est de 234 865 m2. Le Jardin exotique de Monaco est situé dans ce quartier.

 

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Monaco (Louis Barron - Le nouveau voyage de France (1899))

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    Le soleil embrase les murailles féodales flanquées de tours et d'échauguettes de l'antique port d'Hercule devenu la citadelle de Mammon. Trompeur Monaco, nid de pirates en habits noirs, burg féodal des princes de la roulette ! Risible matamore, le hautain château des Grimaldi règne sur le casino de Monte-Carlo. Et ce minime, ce microscopique État de Monaco, inscrit dans l'almanach de Gotha par tolérance de l'Europe, est en réalité gouverné, entretenu, nourri, enrichi, diverti avec une autorité et une profusion de ressources inépuisables, par le très despotique, très puissant et très effrayant souverain le Jeu, tyran d'une foule de sujets et de victimes sans cesse renouvelés et sacrifiés. Sur les enchantements de Monte-Carlo, la beauté de ses jardins, le luxe de ses salons, l'harmonie de ses concerts, silence ! l'aile noire du suicide, l'ombre de la ruine, le deuil de la misère, planent sur eux. Voyageurs de la côte d'azur, voilà l'écueil caché sous d'éblouissants prestiges ! Comme les compagnons d'Ulysse, bouchez de cire vos oreilles pour ne pas entendre les flatteuses sollicitations du hasard à la voix de sirène, et passez !

Louis Barron, Le nouveau voyage de France (1899)
souce : gallica

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Bd de l'Observatoire - Monaco en 1914

Publié le par antoiniste

Le nom Castelleretto apparaît sur l'Avenue de l'Observatoire (à gauche). Le Boulevard du Jardin Exotique était dénommé Boulevard de l'Observatoire, vers 1916 le quartier de l'Observatoire était la dernière tranche de la Principauté non urbanisée.

source : lib.utexas.edu

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vue d'ensemble du temple

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la ville de Waremme vers 1830

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WAREMME, ancienne ville, commune, chef-lieu du district et du canton de ce nom ; bornée au N. par Roclenge (prov. de Limbourg), N.E. par Oleye et Lantremange, S.E. par Bleret et Bovenistier, S. par Celles, S.O. par Grandaxhe, O. par Berloz, N.O. par Bettincourt.

A 1/2 lieue d'Oleye, Bleret et Bettincourt, 3/4 de Bovenistier, Grandaxhe, Berloz et Celles, et 6 O.N.O. de Liège.

Le territoire présente une surface unie. Le terrain est argileux et en partie marécageux. Le Geer arrose la commune. Il y a une quantité de fontaines dans les marais. Le docteur Gérinx, de St.-Trond, qui vivait en 1578, cite un médecin, appelé Léonard Turnesserus, qui examina la fontaine de la ville de Waremme, et en consigna les qualités minérales dans un écrit.

La ville de Waremme est située dans une vallée et fertile plaine. C'était autrefois une place forte, munie d'un bon château, qui n'offre plus que de tristes ruines. La commune contient 275 maisons, réparties comme suit : la ville de Waremme, 177 ; Froidbise, 1, à 1/2 l. ; Hartenge, 13, à 1/4 de l. ; Longchamps, 50, idem ; Mouhin, 12, idem ; Petitaxhe, 20, à 1/2 l. ; St.-Eloi, 1, à 1/4 de l., et Wakin, 1, à 1/2 l. Elles sont construites partie en pierres et briques, partie en bois et argile ; couvertes les unes en ardoises et les autres en tuiles ou paille ; agglomérées dans la ville. On y remarque le beau château de Longchamps, appartenant à M. le baron de Selys. — 1 église primaire, dédiée à St.-Pierre, dont on y conserve les reliques ; très-ancienne et reconstruite en 1801. Il y avait autrefois un couvent de Récollets, qui formait une communauté de 30 religieux, et un autre de Sépulcrines : le premier a été aliéné par le gouvernement français, et le second sert de casernement à la gendarmerie et de salle d'école. — L'intérieur de la ville est pavé.

Les habitans se livrent principalement à l'agriculture. On cultive le froment, le seigle, l'orge, l'épeautre, l'avoine, les pois et féveroles ; fourrages, lègumes et fruits. — 250 chevaux, 300 bêtes à cornes, 400 moutons. — Il y a 4 moulins à farine, dont trois sont mus par eau et le 4e par le vent ; 1 distillerie ; 3 brasseries. — Foires : le 3 mai, le lundi de la Trinité, le 22 juillet et le 6 septembre. — La chaussée des Romains traverse le territoire de cette commune.

Population : 1451 habitans.

Superficie : 1315 h. 76 a. 19 c.

Ci-devant : pays de Liège , baillage de Hesbaye.

Histoire : La ville de Waremme, dont on ne voit plus aujourd'hui que de faibles et misérables restes, vint, en 1078, au pouvoir de l'évêque de Liège, par la donation de la comtesse Ermingarde, qui la possédait alors. L'an 1213, Henri, duc de Brabant, faisant la guerre à l'évêque de Liège, ravagea toute la Hesbaye ; Waremme fut la victime des armes du vainqueur; et malgré la belle résistance de son château, dont le duc ne pût se rendre maître, la ville fut réduite en cendres, ses biens pillés, et ses habitans dispersés. Ils ne furent pas plus heureux en 1255, sous le règne de l'évêque Henri de Gueldre, qui y avait mis garnison pendant les différends qu'il eut avec les Liègeois : cette garnison ayant fait prisonnier un bourgeois de Huy, ses compatriotes coururent aussitôt le délivrer, mirent le feu au château et commirent les plus affreuses violences. Les malheureux habitans de Waremme eurent encore beaucoup à Souffrir d'une autre guerre, qui divisa la noblesse du pays en deux parties, et immortalisa les noms d'Awans et de Waroux ; le châtelain de Waremme, chef du parti d'Awans, résista quelque temps ; mais enfin, se voyant obligé de céder au nombre, il abandonna la ville.
Waremme fut encore extrêmement maltraitée en 1578 ; l'armée espagnole, commandée par Alexandre Farnèse, ayant pris ses quartiers d'hiver dans la Hesbaye, y vécut avec tant de licence, que les habitans n'auraient pas eu à essuyer un traitement plus rude de leurs ennemis.
Les Lorrains s'emparèrent de la ville de Waremme en 1651 ; elle fut pillée et le bourgmestre emmené prisonnier. En conséquence du traité de Tirlemont, du 17 mars 1654, les Lorrains quittèrent le pays.
Ce fut aussi à Waremme, où Henri, duc de Brabant, accompagné de son fils et d'une grande partie de la noblesse de ses états, se rendit en 1225, renonça en présence de l'évêque et du comte de Looz, à toutes prétentions sur le comté de Moha, et jura une paix inviolable avec eux.

Le couvent des Récollets était anciennement un hôpital, et n'avait cessé de l'être qu'en 1630, temps auquel le P. Markantius, provincial de Flandre, obtint du prince de Liège des ordres, en vertu desquels ce couvent fut établi à Waremme. Le couvent de Sépulcrines devait sa fondation à deux religieuses de Huy, du même ordre, qui vinrent s'y établir en 1640.


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

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le village de Vottem vers 1830

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VOTTEM, commune du canton de Liège-Ouest ; bornée au N. par Liers, N.E. par Milmort, E. par Herstal, S. par Liège, O. par Rocour.

A 1/2 lieue de Liers, Milmort et Rocour, 2/3 de Voroux-lez-Liers, et ,3/4 N. de Liège.

L'aspect du terroir présente plusieurs inégalités. Le terrain est argileux, marécageux et sablonneux. La couche végétale varie de 10 à 30 centim. de profondeur.

La commune contient 319 maisons, réparties comme suit : Vottem (chef-lieu), 247 ; Bouchtay, 32, à 1/5 de l. ; Chapeauville, 4, à 1/4 de l. ; Bernalmont, 12, à 1/2 l. ; Jolivette, 6, idem ; Derrière-Coronmeuse, 18, à 2/3 de l. Elles sont construites en pierres, en briques, en bois et argile ; la plupart couvertes en paille ; disséminées. — 1 église, dédiée à St.-Etienne ; rebâtie en 1788.

Les productions agricoles sont le seigle, le froment, l'épeautre, l'orge, l'avoine, les fourrages, légumes et fruits. — 57 chevaux, 124 vaches, 210 moutons. — On y fabrique beaucoup d'instrumens et ustensiles de fer à l'usage de l'économie domestique, tels que fléaux de balances, scies, fourchettes, etc. Un grand nombre de briquetiers émigrent chaque année pour exercer leur industrie dans les pays étrangers. — Il y a 1 moulin à farine, mu par le vent.

Population : 1553 habitans.

Superficie : 478 h. 54 a. 98 c.

Ci-devant : pays de Liège.

Histoire : Vottem occupe une place distinguée dans les Annales du pays de Liège, pour avoir été, à différentes époques, le lieu où les évêques tinrent leur conseil, et les échevins ne pouvaient juger hors de Liège qu'à Vottem seulement, selon l'ordonnance du prince-évêque Henri de Gueldre. Ce fut en cet endroit, que l'évêque vint camper, et fit venir les échevins de Liège pour faire le procès à Henri de Dinant, chef du parti populaire, qui fut condamné au bannissement avec douze de ses adhérens, comme perturbateurs et séditieux. Les conférences qui suivirent de près ce jugement, auquel s'opposa le peuple, eurent pour issue la paix de Bierset, conclue le 13 octobre 1255. On donne aussi le nom de paix de Vottem, au concordat qui fut conclu le 10 juillet 1331. De nouveaux : troubles ayant éclaté au sujet du comté de Looz, en 1347, l'évêque cita les Liégeois à comparaître au tribunal des échevins réunis à Vottem : tous les échevins s'y rendirent, et le peuple les déclara tous proscrits, à l'exception de Hubin Baré, qui avait refusé de s'y rendre. Les chevaliers Raes de Waroux et Bartole d'Okier se mirent à la tête de l'armée liégeoise, qui campa à Velroux. Les habitans de Huy vinrent se jeter sur les maisons de campagne de quelques échevins et les démolirent de fond en comble. L'armée s'étant avancée sur Vottem, s'empara de ce village le 17 juillet. L'évêque, s'étant mis à la tète de son armée, se préparait à livrer l'attaque ; mais Adolphe de Fauquemont, chanoine de la cathédrale, le supplia de lui accorder du moins le temps nécessaire pour entamer une conférence avec les Liégeois, dans l'espoir qu'il pourrait les engager à demander la paix. L'évêque y consentit, et Adolphe partit dans cette noble intention. Il eut de longues conférences tant avec les généraux liègeois qu'avec les bourgmestres ; mais tous ses efforts furent infructueux. Il revint au camp, entama le combat, et se jeta au milieu des bataillons ennemis. Jean, roi de Bohême, et Charles, roi des Romains, son fils, vinrent avec un gros détachement de cavalerie fondre sur ceux de Huy, qui, quoiqu'inférieurs en nombre, soutinrent courageusement le choc, et apercevant cinq hannières des métiers de Liège, qui venaient à leur secours, ils se jetèrent sur ce détachement avec une telle impétuosité, qu'ils le rompirent. Il se rallia pourtant, et revint attaquer les Liègeois : enfin l'armée épiscopale fut mise dans une déroute complète, et les soldats en désordre s'enfuirent jusqu'à Wonck sur le Geer. Elle laissa plus de mille morts sur le champ de bataille. C'est ce combat qu'on appela la bataille de Vottem.
Ce fut entre Rocour et Vottem, où se donna la bataille que les Français commandés par le maréchal de Saxe, gagnèrent sur les alliés, le 11 octobre 1746.


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

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la ville de Visé vers 1830

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VISÉ, ancienne ville et commune du canton de Dalhem ; bornée au N. par Monland , N.E. par Berncau, E. par Bombaye, S.E. par Dalhem, S. par Richelle, S.O. par Hermalle, O. par Haccourt, N.O. par Lixhe.

A 1/2 l. de Mouland, Berneau, Hermalle, Harcourt, Lixhe, 2/3 de Richelle, 3/4 de Bombaye et Dalhem, et 3 N.N.E. de Liège.

La surface de son territoire est assez inégale, surtout à l'E. et au S., où l'on remarque quelques collines escarpées. La ville est située dans la vallée de la rive droite de la Meuse. Cette rivière arrose la partie occidentale de la commune et y roule des flots majestueux dans un lit spacieux et découvert ; elle reçoit par sa rive gauche le ruisseau de Grand-Aaz. La Berwinne longe son territoire au N. Le terrain est argilo-sablonneux, quelquefois mélé de gravier. La couche végétale a 25 à 5O centim. de profondeur. On trouve dans cette localité : la chaux carbonatée primitive, équiaxe, contrastante, laminaire; le quartz hyalin prismé, enfumé, et agathe calcédoine mamelonné ; le cuivre pyriteux cubo-tétraèdre, concrétionné, massif ; le cuivre carbonaté bleu aciculaire, vert aciculaire et radie ; le zinc sulfuré octaèdre ; l'anthracite compacte, etc.

La commune comprend 377 maisons, réparties comme suit : Visé, 260 ; Porte-de-Mouland, 1 ; Portede-Lorette, 9 ; Lorette, 2 ; le Temple, 1 ; Souvré, 48 ; Devant-le-Pont, rive gauche de la Meuse, 56. Elles sont bâties en pierres et briques, et la plupart couvertes en ardoises, plusieurs en tuiles et en paille. La ville est composée de deux rues larges et parallèles à la rivière, avec cinq traverses qui en font la communication. Son intérieur est pavé. On y remarque quelques belles maisons. La Maison-de-Ville, bâtie en 1612, se fait aisément reconnaître pour un édifice public ; son entrée, accompagnée d'une galerie en portiques, est majestueuse sans ornernens, et sa couverture se termine par un dôme qui renferme une horloge et un carillon. — 1 église primaire, dédiée À St.-Martin ; fondée par Berthe, fille de Charlemagne. Elle était ci-devant collégiale, possédant 20 prébendes, qui étaient à différentes collations et 6 bénéfices simples. Visé possède en outre l'église du couvent des sépulcrines, supprimé par le gouvernement français ; celle de l'ancien couvent des carmes déchaussés, située à la rive gauche de la Meuse, et une chapelle de la Ste.-Vierge à Lorette, bâtie en 1684, et réparée en 1830. Il y avait aussi, avant le gouvernement français, un couvent des récollets, situé au bord de la Meuse, et un collège des oratoriens où l'on a établi une savonnerie. — Il y a 1 école moyenne, établie dans le ci-devant couvent des sépulcrines, et tenue par 4 régens agrées par le gouvernement et salariés par les revenus des fondations attachées au dit local ; 1 pensionnat de demoiselles, établi dans l'ancien couvent des carmes devant le pont.

Les productions agricoles consistent en froment, seigle, avoine, orge, trèfles, vesces, féveroles, quelques lègumes et fruits. La ville fait un petit commerce de merceries et épiceries. On y fabrique des bas, des bonnets et des tricots en laine. Il y a 1 moulin à farine mu par eau, situé à la rive gauche de la Meuse; 2 brasseries, 1 distillerie, 1 filature de laine, 1 savonnerie, 2 tanneries, plusieurs fabriques de sirop de betteraves, 1 four-à-chaux, 1 chantier de construction de bateaux. — Foires à Lorette : les 25 mars et 15 août. Un marché aux grains tous les mardis qui n'est pas suivi. — L'ancienne grande route de postes de Liège à Aix-la-Chapelle, et le grand chemin de Liége à Maestricht, traverse la ville.

Population : 1835 habitans.

Superficie : 621 h. 51 a. 47 c.

Ci-devant : pays de Liége. Le bourgmestre régent était membre du corps de l'état tiers du pays.

Histoire : Des anciens manuscrit assurent que Visé, en latin Visatum, Visotium ou Visetum, en flamand Weset, est la Taxandrie des anciens, et qu'elle fut fondée par Sedroch, 4e roi de Tongres : mais comme l'existence de ces rois est elle-même un point contesté, on pourrait regarder cette autorité comme suspecte. Suivant les traditions populaires, il est peu de villes dans le pays de Liège, à qui l'on puisse attribuer une origine plus ancienne qu'à celle de Visé. Quoiqu'il en puisse être, l'histoire n'en fait pas de mention qui précède l'époque à laquelle le pape Léon III y consacra une église, bâtie à l'honneur de St.-Martin, par la princesse Berthe, fille de Charlemagne, qui procura en même temps à ce lieu l'établissement d'une foire ou d'un marché public. Les sentimens des historiens du pays sont partagés sur l'époque de la consécration de cette èglise : Fisen prétend qu'elle fut faite en 799, lorsque le pape vint trouver Charlemagne à Paderborn ; cependant Bouille parle d'une église bâtie à Visé par la princesse Berthe en 805, ce qui peut encore être cru, le pape étant venu cette même année à Reims.

On ne peut douter que le marché de Visé n'ait été un des plus considérables du pays, si l'on fait attention au rapport de l'historien Anselme, qui dit qu'Etienne, élu abbé de St.-Laurent en 1026, ayant besoin de vêtemens pour ses religieux, en envoya à Visé pour les acheter, et il semble même par les termes, frater quem ad forum Viseti mittitis, que ce fût l'ordinaire d'envoyer à ce marché.

La ville de Visé dut sans doute son accroissement à l'avantage de ce marché, qui fut tel, que l'on y construisit un pont sur la Meuse, dont le nom subsiste encore, quoiqu'on n'en trouve pas le moindre vestige. Fisen fait mention de ce pont, qui fut renversé par les glaces en 1408. Bouille dit qu'on tient que les anciennes ruines de la ville de Visé, furent réparées sur la fin du 9e siècle, et que ses vieux fondemens témoignent qu'elle a été beaucoup plus ample qu'on ne la voit, et qu'on montre encore au-dessus de la ville, une tombe où les Francs Germains avaient, dit-on, été ensevelis, et aux environs quelques vestiges des forts bâtis du temps des Romains.
Visé n'est nommé dans le partage de 870 que comme une limite de l'ancien pays de Liège. Il appartenait aux évêques de Liège depuis l'an 983, que l'empereur Otton III, par un diplôme de cette année, accorda à l'évêque Notger tous les droits que les empereurs y percevaient à leur profit ; il fut entouré de murs, de palissades et d'un fossé en 1334, par l'évêque Adolphe de La Marck.
Les chanoines de Celles avaient eu de si vives et si fréquentes altercations avec les seigneurs du lieu, qu'ils avaient ajouté à leurs litanies : De la tyrannie des barons de Celles, délivrez-nous, Seigneur! Ces chanoines pour s'y soustraire, prirent le parti d'abandonner Celles, et ils se transportèrent à Liège avec le corps de Saint-Hadelin. L'évêque Adolphe de La Marck, en ayant conféré avec son chapitre, résolut d'envoyer les 12 chanoines avec le corps de leur saint à Visé, où leur chapitre fut établi. L'époque de cette transmigration et de la translation du saint est rapportée par Chapeauville, Haraeus, Molanus et Miraeus, à l'an 1337; mais Hoesem assure qu'elle ne doit être rapportée qu'à l'an 1338, le 11 octobre. Toutes les anciennes vies de St.-Hadelin sont également conformes sur la date de cet événement. Cependant une circonstance particulière, dit M. Dewez, dans son Dictionnaire, parait démontrer qu'on doit la supposer plus ancienne, puisqu'il existe dans l'église de Celles des pierres sépulcrales des anciens vicaires portant la date de l'an 1300. Or, les vicaires n'ont existé à Celles qu'après l'émigration des chanoines, qu'ils ont remplacés. L'évêque Adolphe de la Marck augmenta le chapitre de 8 prébendes, qui, de douze montaient pour lors à 20.
La châsse de St.-Hadelin fut visitée à Liège, par l'évêque Adolphe, qui trouva le corps du saint en entier, à l'exception d'un bras qui avait été transporté à l'abbaye de Stavelot. Le 26 octobre 1413, on en fit encore l'ouverture, et on en tira la tête du saint pour l'enchâsser dans un buste séparé : celui d'urgent tel qu'on le voit aujourd'hui, est un présent que fit en 1654 , Jean Bloequerie, chanoine de Visé. C'est alors qu'on trouva dans ce coffre un mémoire très-ancien en latin, très-difficile à lire, dont copie se trouve dans les registres de la prévôté, selon la tenure suivante translatée : « Les os du très-bien heureux Hadelin, confesseur de l'église de Celles, ont été mis dans ce coffre et clos dans ce lieu l'an de l'incarnation de N. S. 704, le 15 des calendes de juin de l'indiction 4me. Les noms de ceux qui furent présens : Waton, évêque ; Veron, abbé ; Jean, prévôt ; Amand, coste; Lanfreid, doyen de Stavelot, avec le chapitre de Celles. » Cette châsse fut réfugiée le 26 novembre 1467 dans la forteresse d'Argenteau, et puis déposée dans l'église des Dominicains à Liège, où l'on en fit l'ouverture. Elle fut encore ouverte en 1696 et 1788.
La ville de Visé fut pillée et mise à feu le 31 janvier 1396 par les Gueldrois qui escaladèrent ses murailles à l'heure de minuit, et se retirèrent ensuite emmenant plusieurs bourgeois qu'ils avaient saisis sur leurs lits. Elle ne fut pas longtemps à se relever de cette perte, et l'évêque Jean de Heinsberg lui accorda de très-amples privilèges en date du 9 avril 1429, et la rendit à peu-près égale à cet égard aux autres villes du pays, savoir, de se donner des bourgmestres, un conseil, des jurés, etc. A l'égard des marchandises, dettes et contrats, les bourgeois devaient se conformer à la paix de Tongres, et à la modération qui en avait été faite : il leur fut aussi permis d'avoir des prisons, de réparer les ouvrages extérieurs de la ville, et d'en faire de nouveaux, de mettre impôt sur les denrées pour pouvoir fournir aux dépenses de la communauté, d'appliquer les deniers aux réparations de la ville, etc. Louis XIV, roi de France, y avait établi son quartier l'an 1673, lorsqu'il faisait le siège de Maestricht, et la ville fut démantelée aux frais des habitans, sur la fin du mois de janvier 1675, par 3000 Français de la garnison de Maestricht. La porte de Mouland a encore existé jusqu'en 1828, et celles de Lorette et de Souvré jusqu'en 1833. La démolition de ces trois anciennes portes avec leurs tours, qui faisaient l'embellissement de Visé, en a fait une petite ville ouverte, qui n'est pas devenue pour cela plus belle : les antiquités n'y sont pas respectées.

Visé est la patrie de René-François Walter, baron de Sluse, habile mathématicien et l'un des plus savans hommes des Pays-Bas. Il devint abbé d'Amay, chanoine, conseiller et chancelier de Liège, où il mourut le 19 mars 1685, à 63 ans. On a de lui un ouvrage encore très-estimé, intitulé : Mesolabum et problemata solida, Liège, 1668, in-4e. C'est aussi la patrie du cardinal Jean-Gualtier de Sluse, l'un des plus grands hommes de son siècle, frère du précédent, y né en 1626, et mort le 7 juillet 1687. Il avait une bibliothèque immense, dont on a imprimé le catalogue en 5 vol. in-4e.


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

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