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spiritisme

Maxence van der Meersch - Vie du curé d'Ars

Publié le par antoiniste

Type      Manuscrits
Établissement     Wasquehal
Cote     VDM_VCA_D05
Fait partie de     Livret imprimé et corrigé ; 1942 ; Livret imprimé, 10x10 cm

Vie du curé d'Ars ; 1941 et 1942
Biographie du curé d'Ars, Jean Marie Vianney, qui convertit sa paroisse par ses prédications et sa sainteté à partir de 1818.

Archives de Maxence Van der Meersch
Mots-clés     Littérature ; Religion
1789-1870
Ars-sur-Formans (Ain) ; Hagiographie ; Vianney, Jean-Marie

à lire en ligne sur le cite de la Bibliothèque numérique de Roubaix, dans le fond Maxence van der Meersch.
source : http://www.bn-r.fr/fr/notice.php?id=VDM_VCA_D05&from=&searchurl=%2Ffr%2Frecherche-resultat.php%3Ffrom%3D%26q%3Dreligion%26fl%3D%26start%3D120%26sort%3Dtri_annee%2520asc%26version%3D2.2

Le livre peut aussi être emprunté à la bibliothèque du temple antoiniste de Jemeppe.

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Johannes Greber

Publié le par antoiniste

Johannes Greber (2 mai 1876 Wenigerath, Morbach - 31 mars 1944 New York) était un prêtre catholique allemand, qui réalisa des traductions du Nouveau Testament inspirées d'expériences de spiritisme.

Selon le récit de Johannes Greber, il rencontre en 1923 un jeune médium qui prétend que des "esprits" se manifestent par sa voix. Intéressé par ce phénomène, ce prêtre organise régulièrement des séances de spiritisme avec l'aide de quelques paroissiens.

C'est ainsi que, durant plusieurs années, Johannes Greber pense recueillir des messages venant de l'au-delà et espère puiser "à la source" des explications concernant la Bible et le christianisme.

Ses investigations méthodiques et ses fréquents contacts avec des médiums lui attirent les foudres du tribunal ecclésiastique.

Finalement, il demande et obtient sa mise en congés de l'Église catholique le 31 décembre 1925.

Il émigre ensuite aux États-Unis où il commence une nouvelle vie. Il se marie, a deux fils et entreprend de rédiger une synthèse de ses notes. Ce travail aboutit à la parution, en 1932, de son premier livre qui est édité par Robert Macoy Publishing Company (New York) en deux versions  : Der Verkher mit der Geisterwelt (version allemande) et Communication with the spirit world (version anglaise).

En 1937, une réédition de ces deux versions est imprimée par John Felsberg Inc., New York, avec quelques modifications mineures du texte. La même année, Johannes Greber publie chez le même éditeur une traduction personnelle des Évangiles basée sur les explications qu'il avait obtenues de la part des "êtres spirituels". Cet ouvrage s'intitule The New Testament, a new translation and explanation, part 1.

Par la suite, ces deux livres sont publiés par la Johannes Greber Memorial Foundation à Teaneck dans le New Jersey qui cesse ses activités au début des années 80.

Selon ses propres écrits, Johannes Greber avait rédigé le manuscrit d'un troisième livre The New Testament, a new translation and explanation, part 2. Il s'agissait des explications concernant sa traduction des Évangiles. Son décès en 1944 et la perte du manuscrit firent que cet ouvrage n'a jamais été publié.

Après avoir quitté sa fonction de prêtre, il a travaillé toute sa vie de manière indépendante, en n'étant lié à aucun groupement spirituel en particulier. (Dans les années 1980, les Témoins de Jéhova furent accusés par des détracteurs d'avoir utilisé les livres de Greber pour construire leur doctrine. De leur côté, les Témoins de Jéhova l'ont toujours nié. Cette polémique n'a jamais concerné Johannes Greber qui était mort quarante ans auparavant.)

Johannes Greber ne joua jamais le rôle de médium mais resta un observateur curieux et méthodique des phénomènes spirites comme l'avait été Allan Kardec avant lui.

Le premier livre de J. Greber, Communication with the spirit World, relate ses expériences et d'autres similaires au XXe siècle, les lois qui régissent la communication des esprits avec le monde matériel, le spiritisme dans la Bible et les messages des esprits à propos des doctrines religieuses. Ce livre est réédité en français en 2005, sous le titre : Le livre mystérieux de l'au-delà.

Son point de vue : "Un seul chemin peut nous mener à la connaissance de l'après-vie. S'il existe un au-delà, un monde des esprits, la preuve ne peut nous être fournie que par les esprits venus jusqu'à nous pour nous instruire. Ils représentent les seuls témoins capables de nous parler de la vie éternelle. Tant que nous n'établissons pas une communication avec les esprits, nous ne pouvons pas nous libérer du doute" (Le Livre mystérieux de l'au-delà, page 2).

Son analyse devrait être mise en perspective avec celle communiquée directement par des médiums écrivant par psychographie.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Greber

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Swâmi Vivekânanda - Guérison par la foi, spiritisme et Prâna

Publié le par antoiniste

    Arriver à la domination du Prâna, tel est le but unique que se propose le Prânâyâma. C'est à cela que tendent tous ses exercices et tous ses entraînements. Chaque homme doit regarder, d'abord autour de lui et commencer par apprendre à dominer ce qui l'entoure. Notre corps est ce qui nous est le plus proche; rien ne ne nous est plus proche au monde, et notre pensée est la pensée qui nous louche de plus près. Le Prâna, qui donne la vie à notre pensée et à notre corps, est celui de tous les Prânas qui est le plus près de nous. La petite vague du Prâna qui représente nos propres énergies, mentales et physiques, est celle qui nous approche le plus ; nous arrivons à maîtriser cette petite vague et alors seulement nous pouvons espérer dominer le Prâna tout entier. Le Yogi qui a pu faire cela, atteint à la perfection ; il n'est plus alors l'esclave d'aucun pouvoir. Le voilà devenu presque tout puissant, presque omniscient. Nous trouvons dans tous les pays des sectes qui ont tenté de dominer ainsi le Prâna. Il y a dons ce pays des « mind healers » des « faith healers » (Guérisseurs par l'esprit, guérisseurs par la foi) des spirites, des adeptes de la « Christian science », des hypnotiseurs etc.; si nous examinons ces sciences diverses, nous constaterons qu'elles ont une base commune, et que cette base est — qu'elles le sachent ou
non — la domination du Prâna. S'il vous plaisait de fondre en un creuset toutes leurs théories, vous verriez que le résidu en serait le même. C'est par la même force qu'ils opèrent tous, mais sans le savoir. Ils ont découvert une force, ont butté contre elle, et ils ignorent de quelle nature elle est, mais ils usent inconsciemment des mêmes pouvoirs que le Yogî, pouvoirs qui découlent du Prâna.
[...]
    Voici un médecin allopathe, qui proscrit sa médication ; en voici un autre, homéopathe, qui, à son tour, donne ses conseils et guérit peut-être plus de malades parce qu'il n'a pas troublé leur économie et qu'il a laissé la nature faire son oeuvre; le guérisseur par la foi réussira mieux encore parce qu'il apportera la force de sa pensée pour aider à supporter le mal ; il stimulera, par la foi, le Prâna engourdi du patient.
    Mais les guérisseurs par la foi commettent constamment uno erreur : ils croient que c'est la foi elle-même qui guérit directement le malade. Elle ne suffit pas à elle seule. Il y a certaines maladies, dont la pire manifestation consiste en ce que le malade ne s'en croit pas atteint. Cette profonde croyance du malade est, en soi, un des symptômes de son mal, et indique en général qu'il mourra promptement. Le principe de la guérison par la foi n'est pas applicable aides cas pareils. Si ta foi pouvait guérir tous les cas, elle guérirait bien ceux-là aussi. Mais c'est le Prâna qui est la source de la véritable guérison. L'homme pur, qui a dominé ce Prâna, peut provoquer chez ce dernier un certain état de vibration, transmissible à d'autres, et qui éveille en eux des vibrations similaires. L'on constate cela dans les événements de tous les jours.
[...]
    Quel rapport y a-t-il entre le Prânâyâma et le spiritisme ? Le spiritisme est aussi une manifestation du Prânâyâma. S'il est vrai que les esprits des morts existent, sans que nous puissions les voir, il est tout à fait probable que des centaines et des millions d'entre eux vivent ici même et que nous ne pouvons ni les voir, ni les sentir, ni les loucher. Peut-être ne cessons-nous pas de passer et de repasser par leurs corps, et peut-être aussi ne nous sentent-ils et ne nous voient-ils pas. C'est un cercle dans un cercle, un univers dans un univers. Seuls peuvent se voir ceux qui sont sur le même plan. Nous avons cinq sens et chacun de nous représente le Prâna dans un état déterminé de vibration. Tous les êtres
dont l'état de vibration sera semblable se verront entre eux, mais ceux dont le Prâna vibrera à un degré plus élevé échapperont à la vue des premiers. Nous pouvons accroître l'intensité de la lumière jusqu'à ce qu'il nous devienne impossible de voir, mais il peut y avoir des êtres au regard assez puissant pour supporter l'éclat sont très faibles, y a-t-il certaine lumière que nous n'arrivons pas à discerner, tandis qu'il est des animaux, comme les chats ou les hiboux qui le peuvent; notre limite de vision correspond à un niveau différent du Prâna.
[...]
    Nous voyons ainsi que le Prânâyâma renferme tout ce qui est vrai, même dans le spiritisme. De môme vous remarquerez que toujours, là où une secte ou une association cherche à découvrir quelque chose d'occulte, de mystique ou de caché, c'est toujours ce Yoga, cette tentative de dominer le Prâna qui s'exerce. Vous verrez que chaque fois qu'il se produit une manifestation de pouvoir extraordinaire, c'est ce Prâna qui est enjeu. Les sciences physiques elles-mêmes peuvent être comprises aussi dans le Prânâyâma.

Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure),
conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. (1910),
CHAPITRE III, PRÂNA, p.42-43 et p.58-59 et p.61
source : gallica

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Antoine le Guérisseur (Le Nouvel éducateur rationnel-année 1-n°7- 1912)

Publié le par antoiniste

Antoine le Guérisseur (Le Nouvel éducateur rationnel-année 1-n°7- 1912)

Passe, Passe... Passera
Mais le vrai seul, restera

ANTOINE, LE GUÉRISSEUR
par la science de la Pensée

    Antoine, dit le Guérisseur, vient de mourir le 25 juin dernier, à ]emmèpes-sur-Meuse (Belgique), où il avait fondé le culte qui porte son nom et qui est une facette du nouveau spiritualisme en train de se constituer de par le monde.
    La voici : Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi ; c'est de la foi que naît l'amour, l'amour qui vous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer nos ennemis, c'est ne pas aimer Dieu, car l'amour que nous avons pour nos ennemis nous rend dignes de le servir : c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, car il est pur et de vérité.
    Bien qu'on lui ait attribué la puissance de guérir par la foi, on peut se convaincre en lisant ses enseignements dans "L'aurore de la conscience" que non seulement il y joignait l'amour le plus élevé, mais qu'il s'appuyait sur la connaissance de la Pensée.
    Il se réclamait de l'observance de ses lois et du maniement des pensées pour obtenir, conserver et faire progresser la puissance qu'il avait acquise.
    Tout fluide est une pensée, toute pensée est un fluide est une affirmation qui revenait sans cesse dans le développement oral et écrit qu'il faisait de sa doctrine.
    Né en 1846, dans le culte catholique, après avoir étudié le côté moral du spiritisme, ce n'est qu'en 1906 qu'il créa son église.
    Issu de parents pauvres, il fut mineur et métallurgiste. Depuis 1906, il se consacra au maniement des fluides et à la guérison des malades qu'il recevait chez lui.
    Sa maison étant devenue trop petite, un riche admirateur lui fit bâtir une église qui coûta, dit-on, 100.000 fr.
    11 n'est pas indifférent de lire la lettre de faire-part de sa mort :
    Culte Antoiniste,
    Frère.
    « Le Conseil d'administration du culte Antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui, mardi matin, 25 juin.
    « Avant de quitter son corps, il a tenu à recevoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère Le remplacera dans sa mission. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous.
    « Mère montera à la tribune pour les opérations générales, les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures.
    « L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain, 30 juin, à 3 heures. »
    Cette lecture nous apprend qu'Antoine et sa femme formaient un couple humain psychique complémentaire.
    L'égalité sociale de l'homme et de la femme est ainsi consacrée chez les Antoinistes et pratiquée par eux.
    Il est à remarquer que les enfants d'un pays comme, toute la partie de la Belgique sur laquelle le culte Antoiniste a pris de grandes proportions, qui a pour base et pour structure géologique les roches primaires, le carbonifère surtout, sont aptes à une très rapide et très haute évolution morale et sont naturellement religieux, mystiques. Ainsi s'expliquent les nombreux adeptes que fit Antoine dans certaines parties de l'Angleterre et de l'Amérique qui possèdent des milieux géologiques similaires.
    Antoine le Guérisseur ne quitta pas son pays.
    Du succès qu'il remportait socialement et de la puissance qu'il exerçait sur les forces psychiques il concluait, et le titre seul de la revue qu'il publia «L'Unitif» le prouve suffisamment, à la réalisation de l'Unité et de l'harmonie humaines par la vulgarisation et l'observance de son enseignement.
    C'est là une de ces pieuses erreurs coutumières à ceux qui ont trouvé une parcelle de la Vérité.
    La Terre n'est pareille nulle part: les individus et les races quoi qu'humains diffèrent essentiellement et psychiquement et portent en eux des raisons impérieuses qui les font manifester, cultiver et rendre fécondes d'autres facultés.
    Antoine faisait redouter l'intelligence et le savoir. Il les considérait comme nuisibles au progrès, au perfectionnement moral qui, seul, devrait compter pour l'individu parce qu'il est seul le but de la Vie.
    Il y a beaucoup de vrai dans tout cela... mais ce n'est pas toute la vérité, loin de là... L'intelligence et la science ne doivent-elles pas devenir les auxiliaires du progrès moral et psychique ?
    Car la vérité, ce n'est pas de sacrifier des facultés primordiales à la suprématie d'autres facultés non moins essentielles, c'est de les faire concourir toutes au même but; c'est la réalisation de la vie rationnelle, pour le plus grand nombre d'humains capables d'exercer, pour le bien individuel et général, les pouvoirs, les moyens psychiques spirituels et toutes les nobles facultés de la nature humaine, selon l'ordre, le temps et l'espace.
    Quand on comprend bien, on aime mieux, l'on sait ce que l'on doit aimer et comment il faut l'aimer.
    Saluons Antoine le Guérisseur qui apporta de la lumière et projeta des clartés vivaces sur la route ténébreuse de l'évolution. Retenons ses leçons sur l'évolution morale ; essayons d'acquérir sa puissance dans le maniement des pensées, mais poursuivons notre labeur et sachons comprendre pourquoi et comment toutes les puissances et valeurs évolutionnelles peuvent être arrachées au mystère par patience, la volonté, la foi, le désintéressement et l'amour, mais aussi par l'intelligence et la méthode.

Le Fureteur

Le Nouvel éducateur rationnel,
recherches des éléments constitutifs de l'éducation correspondante à l'usage de la liberté. Science de la vie. Science de la liberté. Science de l'amour. Rédactrice en chef : Lydie Martial.
Année 1 - n°7 - 1912 (p.108)
source : gallica

    Lydie Martial exposera dans la revue La Rose + Croix (revue synthétique des sciences d'Hermès, 1911 l'idée de la corrélation entre les roches primaires carbonifères et l'apparition des médiums.

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L'Abbé Mouls, précuseur de Louis Antoine

Publié le par antoiniste

Bruxelles - Couvent de Berlaimont, rue de la Régence (source : delcampe.net)
L'abbé Mouls agé d'una quarantaine d'années (source : gallican.org)

    Peu après la guerre franco-allemande de 1870, l'Abbé Xavier Mouls, ordonné prêtre en 1846 à l'âge de 24 ans à La Teste, Cazaux près d'Arcachon, puis Montigaud près de Bordeaux pour finir à Arcachon en 1854 (dont il est considéré comme un des fondateur), à qui Rome refusait l'évêché, et l'avait même destitué chanoine à Bordeaux en 1869 par le cardinal Ferdinand Donnet, archevêque de Bordeaux, rompt avec l'église catholique, avec le soutien des abbés Pierre Des Pilliers, Jean-Hippolyte Michon, et Pierre-François Junqua (habitant Bordeaux), tous déçus de l'ultramontanisme.
    Il étali alors en Belgique, avec des Pilliers, l'Eglise vieille catholique par la consécration de la Chapelle des Dames de Berlaimont le 28 avril 1872 (la chapelle a aujourd'hui disparu avec la rue du Manège, près de la rue de la Régence). Cette chapelle ia jusqu'à accueillir 1500 auditeurs.
    L'abbé Mouls stoppe les relations avec des Pilliers et publie à partir du 1er juin, La Rénovation religieuse. Junqua se fait arrêté, pour un ouvrage et pour port illégale de la soutane. Il sera accueilli en héro par Mouls et sa congrégation en 1875. Mais étant marié, l'abbé Mouls l'évinça également, préférant une prêtrise sans aucune vie privée. le Père Chéry, dans son Offensive des sectes (1972), remarquera que cela sera des raisons semblables (mariages, divorces et remariages) qui amèneront certaines sectes à se faire des adeptes. François Junqua deviendra par la suite panthéiste et socialiste. On retrouve alors les idées de l'époque et le passage de l'une à l'autre.
    Entre 1872 et 1874, l'abbé Mouls se sépare de l'Eglise vieille catholique et proclame l'Eglise chrétienne des vrais catholiques. Il attaqua alors plusieurs fois les prélats vieux catholiques comme "sentinelles utiles, mais un peu arriérées de la religion de l'avenir". On y retrouvera dans ses rangs Pierre des Pilliers qui fit une tournée de propagande dans la région de Verviers en 1875.
    Mouls garde alors du christianisme que la morale de l'évangile. Il en était arrivé ainsi à une religion, selon lui "naturelle" car il la prétendait innée, et qui résumait dans le théisme et la croyance à l'immortalité de l'âme. S'il maintenant un culte etérieur, c'était uniquement pour répondre aux besoins qu'éprouvent les hommes à s'unir à leurs frères dans l'adoration divine et à marquer par des rites les étapes importantes de leur vie.
    Il décide plutôt de se rappocher des unitariens anglais et prêcha aussi dans les milieux protestants libéraux de Hollande. Finalement il s'allia avec Charles Fauvety qui avait fondait à Paris l'"église laïque rationnelle" qui ne gardait Dieu que dans un sens panthéiste et l'immortalité de l'âme que "comme une probabilité".
    Peu à peu la feuille La Rénovation religieuse devient La Rénovation Universelle et porte en manchette : Liberté de conscience, Liberté religieuse, Fusion des cultes, Fraternité universelle. Elle comprend des articles avant-gardistes, en faveur de la crémation ou de l'émancipation des femmes.
    Pour l'office l'abbé Mouls revêt un manteau blanc oriental aux parements bleu de ciel se rapprochant de la toge des juges.
    L'abbé voyage ensuite dans toute la Belgique pour prêcher, visitant plusieurs fois Chênée ou Seraing, mais le Hainaut reste sa terre de prédilection : il se rendit 80 fois à Jumet. A Mouscron, beaucoup de Français viennent l'écouter.
    Une assemblée générale des fidèles avait désigné Mouls comme chef et avait élu un comité de 32 membres. Autour se greffe la rédaction du journal, mais aussi une société de secours mutuel, un bureau de charité, un cercle scientifique, une chorale et une bibliothèque. Des comités locaux se crée petit à petit à Anvers (un prêtre de Bruges, Léon Opsomer, et un pasteur, Bekking avait déjà depuis longtemps commençaient les prêches en flamand, avant de quitter le mouvement de Mouls), puis Jumet, Charleroi, Jemappes, Liège, Chênée, Seraing et Mouscron. Celui d'Anvers s'arrête vite, mais les autres continus au moins jusqu'en 1875. Seul Charleroi essaya de créer une église succursale avec ministère, un notable fut prêt à donner 2000 francs pour ériger un tempte. En 1875, il n'y a plus qu'une vingtaine de personnes qui assiste à l'office, dont encore beaucoup de curieux. La chapelle de Berlaimont est abandonnée pour une salle plus petite dans la rue de la Régence. Il abandonne alors les offices dominicales. A Jumet et Mouscron (où les catholiques feront un autodafé de ses écrits et où la Sûreté suivra ses faits et gestes), une vingtaine de personne assiste également à ses discours. Mouls compte alors en 1876 plus que 1245 membres pour toute la Belgique. Parfois on fait encore appel à lui, quand un prêtre catholique refuse de venir, pour un baptême, un mariage ou une cérémonie funéraire. En 1877, le journal, dont Mouls était devenu le seul rédacteur, s'arrête. Dans sa nécrologie pour Eugène Vintras (1807-1875), il écrit : "Ses nombreux sectateurs, belges, français, russes etc., etc. se nourrissent de la lecture de ses écrits, vénèrent le prophète comme un précurseur du nouveau Messie. Il est mort, mais doit bientôt se réincarner pour être le Jean-Baptiste du Christ qui doit renaître pour régénérer la face de la terre. Attendons les événements."
    Pierre Dor aurait été au courant, lui qui avait aussi été en contact avec des Russes, et aurait essayé de faire passer son oncle Louis Antoine comme la réincarnation de Vintras, pour se prétendre le Messie ? D'autant plus que l'abbé Mouls avait suffisemment frappé les esprits pour faire toujours des apparitions dans les séances spirites à Jumet encore à la fin du siècle.
    Mouls aurait rencontré Vintras, réincarnation du prophète Élie, à Bruxelles. Mais il noua plus de contact avec les spirites de la capitale. Leur influence se marque dans le Journal dès octobre 1874. Mouls y défend plusieurs fois le spiritisme ainsi que dans ses conférences. D'abord réticents par rapport au magnétisme et mesmérisme, il s'en fait l'apôtre dans la Rénovation, et devient le Docteur Conrad exerçant ses talents dans des bourgades du Hainaut, notamment à Roux et Jumet.
    Ayant stoppé la rédaction de son journal, il se consacre entièrement au magnétisme à Chapelle-les-Herlaimont, chez son médium, la femme Cambier dite "la grande Térau". Il exerça cet art de guérir jusqu'à sa mort le 5 juillet 1878, ce qui ne lui laissa pas assez de temps pour reformer un culte à partir des fidèles de Mouls thaumaturge. Il fut le premier enterré civilement à Chapelle-les-Herlaimont. L'Eglise Gallicane de Bordeaux "pour qui le souvenir de l'abbé Mouls ne s'est pas effacé", fut fondé par le Révérend Père Hyacinthe Loyson en 1883, qui tenta vainement d'établir un culte en Belgique malgrè la propagande de des Pilliers (l'abbé Mouls attaqua vertement le père Hyacinthe dans son journal après son mariage). L'Eglise gallicane eut le soutien de l'Eglise vieille-catholique, et existe maintenant en Belgique, dirigé par l'évêque Monseigneur Pierre-Henri Dubois depuis 1982 (par ailleurs prêtre de l’Eglise Catholique Gallicane depuis 1970). Il subsiste aujourd'hui plusieurs autres églises gallicanes ne s'interférant pas les unes les autres comme : l'Église gallicane, tradition apostolique de Gazinet, proche de l'Église Catholique Gallicane de France, et la paroisse Sainte Rita à Paris XVème. Leurs principales activités sont l'exorcisme et le désenvoutement et la bénédiction en tout genre. L'antoinisme s'est peu à peu séparé de ces exercices, mais pratique la même tolérance que cette église.

source : http://www.gallican.org/mouls.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gallicanisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_gallicane,_tradition_apostolique_de_Gazinet
http://leonc.free.fr/histoire/mouls/index.htm
John Bartier, Les ''vrais'' catholiques en Belgique : 1872-1878, in Jean PRÉAUX, Problèmes d'histoire du Christianisme (digistore.bib.ulb.ac.be)


    John Bartier termine son article par : "Trente ans plus tard, un autre guérisseur, sorti de ce prolétariat wallon qui avait cru au Docteur Conrad, et était passé par ces milieux spirites qu’il avait fréquentés, réussissait là où Mouls avait échoué. Aussi, bien qu’il n’y ait pas eu contact direct entre les deux hommes, on peut voir en Mouls le précurseur de Louis-Joseph Antoine, le fondateur de l’Antoinisme."
    En effet, pas de contact direct entre les deux hommes, mais bien une même aspiration de la population qui, l'abbé Mouls disparu, se tourna vers Louis Antoine.

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Henri Pirenne - Progrès de l'anticléricalisme

Publié le par antoiniste

    Pour les catholiques, la neutralité de l'État en matière religieuse implique son hostilité à la religion. Si les ministres et si la majorité qui les soutient dans les Chambres protestent de leur respect pour elle, ne voit-on pas poindre au sein même du parti libéral une orientation nettement anti-catholique? A la lutte contre l'Église se substitue évidemment parmi les « avancés » et les « radicaux », la lutte contre les croyances que l'Église a mission de propager. Ses dogmes sont représentés comme incompatibles avec la liberté politique et avec les découvertes de la science. Le progrès est au prix de leur disparition et il faut dès lors les attaquer en face, et à l'intolérance cléricale répondre par l'intolérance laïque.
    Le mouvement, parti des loges maçonniques, se répand, depuis les environs de 1857, avec une rapidité croissante. Dans les grandes villes se forment des sociétés de « solidaires » dont les membres s'engagent à s'abstenir des sacrements. Les enterrements civils se multiplient et donnent lieu à des manifestations de libres-penseurs. La répartition des cimetières en une partie bénite pour les croyants et une partie profane pour les non-croyants, devient un sujet de conflits incessants et de scandales. A Bruxelles s'ouvre une école pour les jeunes filles de la bourgoisie d'où l'enseignement religieux est banni. A l'Université de Gand, le professeur Laurent, dans son cours et dans ses écrits, attaque l'Église avec passion et, au mépris de la constitution, réclame sa subordination à l'État. Emile de Laveleye, constatant l'impossibilité pour les libéraux de professer encore les dogmes catholiques, leur conseille de se convertir au protestantisme. Dans la jeunesse, dans la jeunesse des grandes écoles surtout, ces tendances excitées par l'amour des nouveautés, le besoin d'activité et la hardiesse des tempéraments vont à l'extrême radicalisme. Le congrès des étudiants tenu à Liège au mois d'octobre 1865 a été «effrayant». Des étudiants parisiens y sont venus, un crêpe au chapeau; on y a exalté la république, insulté Napoléon III, pourfendu l'Église et la religion.
    Sans doute ces outrances ne sont, dans le parti libéral, que le fait d'une minorité. Mais il n'importe. Un parti est toujours jugé sur l'attitude de son avant-garde et il était fatal qu'aux yeux des catholiques le radicalisme compromît tous les libéraux, comme aux yeux des libéraux l'ultramontanisme compromettait tous les catholiques.

Henri Pirenne, Histoire de la Belgique
7. De la révolution de 1830 à la guerre de 1914
Progrès de l'anticléricalisme, p.191
source : archive.org

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Les adeptes en Anjou-Maine-Touraine

Publié le par antoiniste

    Anjou-Maine-Touraine. - A Angers, un petit groupe de 20 à 25 dépendant des temples de Tours et de Nantes ; activité restreinte ; surtout des femmes âgées. - Dans la Sarthe, on les signale à Rouëssé-Vassé, une demi-douzaine, dont un ménage actif qui va faire des guérisons hors du pays ; à Sablé, où ce ménage vient chaque troisième lundi du mois recevoir les malades dans une maison ; à Solesmes, où ils font des guérisons et sont bien vus de plusieurs catholiques qui leur envoient des malades. - Dans la Mayenne, on en rencontre à Château-Gontier (propagande par contacts personnel, réunions dans un atelier de couture une fois par mois, une centaine de personnes touchées), à Couptrain (quelques adeptes). - A Tours, il y a assez d'Antoinistes pour qu'un temple ait été élevé rue d'Amboise.
C.Ch. Chéry o.p., L'Offensive des sectes, 1954, p.261-62

    Le temple de Tours date de 1921 (6 maisons de lecture sont comptabilisées dès septembre 1912, plus deux autres, le mois suivant et en juillet 1914), le temple de Nantes date de 1929.
    Angers se situe entre Nantes et Tours.
    Rouessé-Vassé est un village au nord-ouest du Mans. Sablé-sur-Sarthe est une petite ville au sud-ouest du Mans. Solesmes est un village limitrophe. Au Mans, un adepte propriétaire d'une petite maison a abattu les cloisons pour en faire un petit temple qu'il légua au Culte (Régis Dericquebourg, p.135).
    Château-Gontier est une petite ville au nord d'Angers.
    Couptrain est un village au nord de la Mayenne entre Caen et Le Mans.
    En 1912, on compte déjà une salle de lecture à Savonnière-Au Morier et une à Palluau-sur-Indre (avenue de la gare, chez Mme Bonnin) en 1913, ces deux dernières subsistant jusqu'en 1920 au moins.

    Léon Denis, disciple d'Allan Kardec, était surnommé le Maître de Tours. Le spiritisme était donc très actif à Tours. Cela peut expliquer la réussite de l'antoinisme dans cette ville. Léon Denis y vit depuis 1862, et y est mort en 1927.

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Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda

Publié le par antoiniste

Titre : Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l'anglais par S. W.
Auteur :
Vivekānanda (Swami ; 1863-1902)
Éditeur :
Publications théosophiques (Paris)
Date d'édition :
1910

Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l
Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l'anglais par S. W.
Source: Bibliothèque nationale de France

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René Guénon - L'Erreur spirite (1984) et le Théosophisme (1965)

Publié le par antoiniste

Titre        Le théosophisme: histoire d'une pseudo-religion
Auteur        René Guénon
Éditeur        Éditions traditionnelles, 1965
Longueur    477 pages
à télécharger sur archive.org

et

Titre        L'erreur spirite
Auteur        René Guénon
Éditeur        Editions traditionelles, 1984
Longueur    406 pages
à télécharger sur megaupload.com

    Critique l'Antoinisme en les rapprochant de ses influences, le spiritisime et la théosophie.

source : Google Books

L'Erreur spirite

DISTINCTIONS ET
PRÉCISIONS NÉCESSAIRES
Définition du spiritisme p.7
Les origines du spiritisme p. 17
Débuts du spiritisme en France p. 31
Caractère moderne du spiritisme p. 41
Spiritisme et occultisme p. 61
Spiritisme et psychisme p. 75
L'explication des phénomènes p. 93
EXAMEN DES THÉORIES SPIRITES
Diversité des écoles spirites p. 125
L'influence du milieu p. 135
Immortalité et survivances p. 149
Les représentations de la survie p. 159
I.a communication avec les morts p. 183
La réincarnation p. 197
Extravagances réincarnationnistes p. 227
Les limites de l'expérimentation p.247
L'évolutionnisme spirite p. 275
La question du satanisme p. 301
Voyants et guérisseurs p. 329
L'Antoinisme p. 349
La propagande spirite p. 363
Les dangers du spiritisme p. 385
CONCLUSION p.399

Résumé de l'Avant-Propos
    Les spirites ont été, dès l’origine, divisés en plusieurs écoles, qui se sont encore multipliées par la suite, et qu’ils ont toujours constitué d’innombrables groupements indépendants et parfois rivaux les uns des autres. Mais beaucoup de gens font du spiritisme isolement, sans aucun rattachement à une organisation spirite quelconque.
“[…] si le spiritisme était uniquement théorique, il serait beaucoup moins dangereux qu’il ne l’est et n’exercerait pas le même atrait sur bien des gens; et nous insisterons d’autant plus sur ce danger qu’il constitue le plus pressant des motifs qui nous ont déterminé à écrire ce livre.” (p. 3)
    Les nouvelles théories concernant le sacré sont désigné par René Guénon selon le nom de «néo-spiritualisme», ou «contre-vérités», ou «pseudo-religion».
    Le spiritisme, bien qu’il affiche souvent des prétentions scientifiques en raison du côté expérimental dans lequel il trouve la base et la source de sa doctrine, n’est au fond qu’une déviation de l’esprit religieux, conforme à cette mentalite «scientiste» qui est celle de beaucoup des contemporains.
source : http://elkorg-projects.blogspot.com/2005/07/ren-gunon-lerreur-spirite-note-de_29.html


Le théosophisme: Histoire d'une pseudo-religion

Théosophie et théosophisme p. 7
les antécédents de Mme Blavatsky p.13
Les origines de la Société Théosophique p.19
La Société Théosophique et le Rosicrucianisme p. 33
La question des Mahatmas .. p.43
L'affaire de la Société des recherches psychiques p.61
Mme Blavatsky et Solovioff. p. 72
Pouvoir de suggestion de Mme Blavatsky p. 80
Dernières années de Mme Blavatsk. p.85
Les sources des ouvrages de Mme Blavatsky. p.93
le Bouddhisme ésotérique p. 102
Principaux points de l'enseignement théosophiste p.109
Le théosophisme et le spiritisme. p. 125
Le théosophisme et les religions p.140
Le serment dans le théosophisme p. 148
Les antécédents de M- Besant p. 155
Début de la présidence de Mne Besant. p. 160
Au Parlement des Religions p.169
Le Christianisme ésotérique p. 176
La duchesse de Pomar p.183
Le Messie futur p. 192
Les tribulations d'Aleyone p. 204
L'Anthroposophie de Rudolf Steiner. p.213
L'Ordre de l'Etoile d'Orient et ses annexes. p. 228
L'Eglise vieille-catholique. p. 236
Théosophisme et Franc-maçonnerie p.243
Les Organisations auxiliaires de la Société Théosophique .. p.253
Le Moralisme théosophiste ... p.267
Théosophisme et Protestantisme. p.276
Rôle politique de la Société Théosophique p.283
Conclusion p. 302

    Par sa prétention à distribuer un enseignement ésotérique de source orientale, la Société Théosophique ne pouvait manquer d'attirer l'attention d'un auteur qui se propose précisément de faire connaître aux Occidentaux les authentiques conceptions orientales. René Guénon a donc étudié d'une façon très détaillée les origine, les théories, l'histoire et le rôle de la société fondée par Mme Blavatsky et le colonel Olcott et qui constitue un des plus curieux aspects du monde moderne. Il résulte de dette étude que les théories théosophiques, bien loin d'être l'expression ultime d'une archaïque sagesse orientale, sont des produits déguisés de la pensée occidentale la plus moderne. Dans un dernier chapitre sur le rôle politique de la Société Théosophique, on aperçoit les causes probables, sinon de la création, du moins de la persistance et de la vitalité relative de cette organisation.

Panégyrique involontaire, 14 juillet 2003
Par "spiritus-mundi"
    Cet ouvrage est significatif à la fois des dons de polémiste et de la qualité de la documentation de René Guénon. Mais, cette fois, cette virulence se retourne pratiquement contre son auteur qui reconnaît implicitement l'importance de la Société Théosophique.
    Celle-ci apparaît en effet dans la plénitude du rôle, controversé mais indiscutable, qu'elle a joué dans l'ésotérisme contemporain et dans la vulgarisation d'idées nouvelles (corps subtils, réincarnation, maîtres spirituels, ...) qui nous sont désormais si familières qu'on en oublie l'importance de Madame Blavatsky et de ses (nombreux) successeurs.
    A lire donc comme un documentaire, la matière de cet ouvrage est suffisamment riche pour se faire une opinion clairement fondée.
source : http://www.amazon.fr/th%C3%A9osophisme-Histoire-dune-pseudo-religion/dp/2713800609

 

L’ERREUR SPIRITE, par René Guénon, Edition Rivière, 1923. 

Ce n’est pas la première fois que nous parlons de M. Guénon. Après que M. Léon James eut attiré l’attention des lecteurs de Foi et Vie sur son « Introduction à l’étude des doctrines hindoues » on a signalé dans cette revue le rapprochement que M. Guénon, dans son ouvrage sur le « Théosophisme » croyait pouvoir faire entre le protestantisme et les doctrines de Mme Besant. Aujourd’hui, c’est un gros livre sur le spiritisme que nous présente M. Guénon. Comme ceux qui l’ont précédé, ce livre n’est pas écrit en un style tendre ; il affirme, il tranche, il dénonce avec une rare vigueur. M. Guénon ne cherche pas à se concilier la faveur de personne au prix de louches compromission ; ce qu’il pense, il le dit sans ambages, avec une sincérité absolue, Le laconisme de son titre est significatif : « L’erreur spirite ». Voilà qui est net ; il ne s’agit pas d’hypothèse, de possibilité, d’approximation, mais d’erreur pure et simple. De tout autre que de M. Guénon cette intransigeance pourrait étonner, voire même scandaliser. Mais pour qui connaît cet esprit curieux et profond, pour qui sait quel homme se cache derrière cet impitoyable censeur et pour qui se rend compte de tout l’arrière fond intellectuel sur lequel sont arcboutées les affirmations massives de l’auteur, le tranchant des mots devient un charme ; car il fait partie d’un système d’idées point invulnérable à la critique assurément, mais à tout prendre fort original et très clairvoyant, et certainement fécond, ne fut-ce que par les horizons nouveaux qu’il ouvre. M. Guénon est un anti-moderne. C’est en disciple de M. Maritain qu’il étudie le spiritisme. Ce point de vue renouvelle une étude qui pouvait sembler épuisée où pour le moins banale. M. Guénon n’a pas entrepris, comme dans son « Théosophisme » de nous retracer l’histoire d’une pseudo-religion ; il y a bien quelque chose de cela dans son livre, mais tandis que le point de vue historique prenait le pas dans le « Théosophisme » sur le point de vue doctrinal, ici c’est l’examen du principe spirite qui occupe l’auteur plutôt que l’histoire d’une secte. Mais M. Guénon a à sa disposition une telle quantité de documents inédits, son érudition « es pseudo-religions », si j’ose dire, est tellement prodigieuse que les quelques 400 pages de son livre fourmillent de renseignements inédits et étranges sur tout ce que le monde a pu produire en fleurs de satanisme et de magie, blanches ou noires. Mais avant de nous égarer dans les inquiétants parages de l’occultisme, précisons le point de vue de M. Guénon sur le spiritisme. 

Il y a spiritisme pour M. Guénon, quand il y a croyance à la possibilité d’une communication sensible avec les morts. Le spiritisme n’est pas le psychisme et n’est pas l’occultisme. Après la première partie sur les distinctions et les précisions nécessaires, M. Guénon en vient à l’examen des théories spirites et s’en prend alors au principe même du spiritisme. Ce principe est une absurdité métaphysique. M. Guénon nous dit pourquoi au Ve chapitre de la seconde partie de son livre. Son point de vue est si différent de celui qu’on adopte en général pour discuter et même réfuter le spiritisme, que nous n’essaierons même pas de l’exposer. Le fait n’intéresse que médiocrement M. Guénon. La possibilité métaphysique seule lui importe et par métaphysique il entend, je ne sais pas exactement quoi, mais en tout cas quelque chose de très différent de la métaphysique officielle, universitaire et occidentale pour laquelle on ne saurait avoir, à ses yeux, assez de mépris. Il y a dans ce point de vue qui constitue l’originalité de l’ouvrage, comme un occultisme à rebours. M. Guénon nous parle constamment de la « vraie » métaphysique ; elle constitue un critère devant lequel le fait perd toute signification cruciale. Qu’est-elle exactement ?» « L’Introduction à l’étude des doctrines Hindoues » en parlait un peu, mais indirectement ; le « Théosophisme » y faisait allusion, l’« Erreur spirite » en fait sa charpente, c’est fort bien, mais M. Guénon doit à ses lecteurs de plus amples explications. On aimerait le voir exposer la vraie métaphysique pour elle-même, nous renverrait-elle à M. Maritain qui nous adresserait à Saint-Thomas, c’est probable ; mais j’aimerais savoir comment de Saint-Thomas on va aux Indes. M. Guénon nous le dira peut-être un jour. 

Ce qu’il nous dit dès à présent, c’est le peu de bien qu’il pense des milieux spirites. Pour M. Guénon, ils ne seraient rien moins que recommandables, certains du moins ; non seulement ils tendent à déclancher une foule de maladies mentales, mais incitent trop souvent à un érotisme mal dissimulé. M. Guénon aurait à ce sujet des dossiers écrasants sur certains personnages bien connus dans les milieux spirites. Il n’y a rien d’étonnant à cela, les fiches de M. Guénon sont si riches et si diverses ; elles touchent à tous les mondes : psychisme, occultisme, magie, satanisme, rien de tout cela n’est mystérieux pour M. Guénon. Il connaît l’histoire de chacun des aventuriers du surnaturel ; il a noté leurs exploits ; il est au courant de leurs ‘desseins, tout se tient dans ce monde. A propos du spiritisme, M. Guénon est amené à nous informer de la magie et du satanisme. Ses opinions sur ce dernier point sont des plus curieuses. M. Guénon croit â Satan, il avoue être une exception dans le monde « cultivé » d’aujourd’hui, mais il ne redoute point l’originalité ; il est de bon ton de ne plus croire à Satan. C’est là, dit-il, la dernière rouerie du prince des ténèbres : se faire nier, pour mieux agir. Les chapitres si’ intéressants du satanisme et de l’occultisme, puis de l’antoinisme ne rompent-ils pas l’unité de l’ouvrage ? tout cela n’est pas à proprement parler du spiritisme. Mais cette question de composition est secondaire. Il demeure qu’on s’étonne et qu’on réfléchit, en lisant M. Guénon, de quelque sujet qu’il nous entretienne. 

Notons un à-côté de l’ouvrage. Au cours de 1’ «Erreur spirite », M. Guénon parle maintes fois du protestantisme. Un chapitre spécial du « Théosophisme » nous l’avait montré très peu sympathique à l’esprit protestant, symbole de toutes les dégénérescences occidentales. Dans l’« Erreur spirite », M. Guénon maintient sa thèse : l’esprit protestant se montre apparenté au spiritisme ; et cela en fait. Pour ce qui est de la question de principe, M. Guénon ne dit rien. Peut-on voir là une concession chez cet esprit tranchant et impérieux. Dans le « Théosophisme », il avait abordé la question de principe. A la page 307 de « L’Erreur spirite », (M. Guénon écrit en note : « On nous a reproché ce qu’on a cru pouvoir appeler un préjugé anti-protestant ; notre attitude à cet égard est en réalité tout le contraire d’un préjugé, puisque nous y sommes arrivés d’une façon parfaitement réfléchie, —comme conclusion, dans maintes considérations que nous avons déjà indiquées en divers passages de notre « Introduction à l’étude des doctrines Hindoues ». Point de concessions apparentes. Pourtant M. Guénon devrait bien distinguer entre les fâcheuses compromissions de l’esprit protestant et cet esprit lui-même. Le protestantisme n’est pas du tout prédestiné à s’acoquiner avec tous les aventuriers intellectuels du siècle ; les apparences sont contre lui, j’en conviens, et c’est très grave, mais le lien n’est pas nécessaire, ou du moins il reste à prouver qu’il le soit. C’est là un gros problème dont la solution rendrait à la cause protestante un singulier service. Pourquoi le protestantisme paraît-il se complaire aux mauvaises compagnies et pourquoi donne-t-il l’impression d’un fantôme inconsistant au travers duquel passent toutes les ombres plus inconsistantes encore d’un siècle en gésine ? L’anti-protestant a une réponse qui s’impose à son esprit : le protestantisme est un germe de mort, décrète-t-il. Le protestant « clairvoyant » reconnaît le fait, médite devant l’accusation, hésite, se lamente un peu, mais sait bien qu’à côté d’une intellectualité protestante anglo-saxonne plus ou moins anémiée, il y a un protestantisme latin profondément différent de l’esprit du siècle. Que dirait M. Guénon si, délibérément, on s’amusait à confondre la métaphysique officielle et occidentale avec la vraie métaphysique transcendantale et orientale ; il en serait certainement très fâché. Il en est absolument de même pour nous ; il s’obstine à confondre sous la formule générale d’ « esprit protestant » deux réalités extrêmement distinctes. Un historien comme lui devrait s’en aviser une fois pour toutes. Ses thèses en fait gagneraient en force. Comme il y a métaphysique et métaphysique, il y a protestantisme et protestantisme ; et dans les deux cas il ne s’agit pas de sectes, mais d’esprit.

Après avoir qualifié William James de « sataniste inconscient »,— il serait trop long d’expliquer pourquoi, — qu’on sache seulement que cette épithète un peu ahurissante est longuement justifiée, – M. Guénon écrit à ce sujet : « Nous avertissons d’abord nos contradicteurs éventuels, de-quelque côté qu’ils se trouvent, que nous tenons en réserve beaucoup de choses autrement grosses encore » (page 39) ; et, dans la conclusion de son livre nous lisons ces lignes : « L’histoire telle qu’elle est enseignée officiellement s’en tient aux événements extérieurs qui ne sont que l’effet de quelque chose de plus profond et qu’elle expose d’ailleurs d’une façon tendancieuse où se retrouve nettement l’influence de tous les préjugés modernes. Il y a même plus que cela, il y a un véritable accaparement des études historiques au profit de certains intérêts de parti & la fois politique et religieux. Nous voudrions que quelqu’un de particulièrement compétent ait le courage de donner nettement avec preuves à l’appui la manœuvre par laquelle les historiens protestants ont réussi à s’assurer un monopole de fait et sont parvenus à poser comme une sorte de suggestion leur manière de voir et leurs conclusions jusque dans les milieux catholiques eux-mêmes (C’est nous qui soulignons). Ce serait une besogne fort instructive et elle rendrait un service considérable » (page 404). On ne peut qu’approuver : ce serait une besogne « fort instructive », et son utilité serait a considérable », d’autant que nous avouons n’avoir aucune idée de ce qu’elle pourrait être. Mais, attention ! nous demandons qu’avant de commencer son enquête « l’homme compétent » – qui pourrait bien être M. Guénon – sache bien de quoi il parle, quand il chargera l’esprit protestant de toutes les manœuvres, falsifications et abominations imaginables, sa compétence éclatera s’il sait distinguer la religiosité protestante, la livrée anglo-saxonne de la religion protestante, à blason latin et français. S’il arrive enfin à faire cette distinction essentielle, nous l’assurons qu’il donnera le jour à une œuvre de la plus haute originalité, fort instructive, et non moins utile pour tout le monde, à commencer par les protestants « orientaux », pourrait-on dire, pour se faire entendre de M. Guénon. 

Nous voici loin du spiritisme, c’est que le livre et l’auteur, qui nous occupent dépassent de beaucoup le sujet qu’ils traitent. Il en est ainsi de bien des ouvrages contemporains où à propos de problème particulier se" posent à nouveau mille questions d’ordre général dans la perspective desquelles le protestantisme français est très directement intéressé. Malheureusement il ne suffit pas d’avoir des yeux pour voir. 

Paul ARBOUSSE-BASTIDE.
Foi et vie : revue de quinzaine, religieuse, morale, littéraire, sociale,
Les livres, 1 février 1924, Paris, pp.149-154

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P. Thivollier - L'homme est-il maître ou victime de son destin (1959)

Publié le par antoiniste

Titre        L'homme est-il maître ou victime de son destin ?
        Illustrations hors texte
Auteurs        P. Thivollier (M. Pignal, R. Duval-Bresson)
Éditeur        Editions de l'Oasis, 1959
Longueur    224 pages

 

    Livre traitant de l'occultisme : La divination (cartomancie, chiromancie, astrologie), la voyance, la superstition, la magie et la sorcellerie (sorts et envoutements), les guérisseurs (hypnotisme, radiesthésie), le spiritisme, les revenants et les maisons hantées, enfin, la possession diabolique.
Source : GoogleBooks

 

    P. THIVOLLIER (d'après les travaux de R. DUVAL-BRESSON). — L'homme est-il maître ou victime de son destin ? Missions ouvrières paroissiales. Issy-les-Moulineaux (Seine), impasse Cloquet. 1954. 18 x 14 cm.  220 pages.
    Sous un titre qui annonce mal le sujet traité mais que précise heureusement la frise entourant la couverture, le P. Thivollier, dont on sait le remarquable effort de vulgarisation religieuse, nous présente, avec l'aide de la documentation fournie par M. Duval-Bresson, une somme, accessible à tous, des fausses sciences, dont le renouveau inquiétant est paradoxal au siècle de la science et de la technique.  Tour à tour sont présentés et jugés la divination (cartomancie, chiromancie, astrologie), la voyance, la superstition, les rêves, les sorts, les envoûtements ; l'hypnotisme, la radiesthésie, les revenants et les maisons hantées, la possession diabolique, le spiritisme. Ce dernier sujet fait l'objet des développements les plus complets. L'orientation générale de ce livre nous paraît assez heureuse. Fraude, abus de confiance et supercherie qui accompagnent si souvent ces pratiques sont dénoncées avec énergie ; la possibilité de phénomènes « parapsychiques » est réservée avec prudence. Sur ce point, le P. Thivollier à raison d'être moins radical que Noël Bayon (le spécialiste des guérisseurs, dont nous nous étonnons de ne pas voir cités les ouvrages sérieux, vivants et accessibles) ; on aurait cependant souhaité plus d'explications. L'unique page consacrée à la radiesthésie est trop sommaire : elle risque de laisser croire à des possibilités d'investigation en un domaine qui, jusqu'ici, ne semble pas en avoir apporté quelque fondement.
    Étude judicieuse, riche de faits, et d'une lecture facile, qui rendra service.
                                                    François Russo.
Source : Études (revue fondée en 1856 par des Pères de la Compagnie de Jésus, avril 1955 (Gallica)

 

    On peut en lire des extraits sur gallica (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3337917p).

 

    Dans le chapitre sur les Guérisseurs, on lit plusieurs références, généralement fausses, sur le père Antoine, par exemple que "le malade consultant est souvent invité à réciter la formule avec son guérisseur... et même à en porter sur lui le texte écrit comme une talisman. La récitation de la « prière qui guérit » est accompagnée de gestes variés. Ainsi procédait le fameux « Père Antoine ». [...] Partant des images saintes et vénérables places sur le mur, le Père Antoine faisait des gestes très spectaculaires d'apporter les « fluides » jusqu'au malade. Il procédait aussi par imposition d'images, de tuniques, de linges ayant appartenu à de puissants personnages... (p.149-50)

    Encore plus loin : "De la foi au pouvoir du guérisseur à la foi en la guérison, il n'y a qu’un pas.

    "Un exemple fort éclairant, à ce sujet, est, semble-t-il, celui du célèbre Père Antoine, le fameux guérisseur de Jemeppes, en Belgique... et dont la secte compte encore aujourd'hui quelque 500.000 adeptes. Il exigeait de ses malades une foi absolue excluant tout acte d'intelligence, tout raisonnement. A l'entendre, le mal n'existait pas..., mais la croyance au mal, était précisément l'origine de la maladie... Celui qui mettait sa foi dans le Père Antoine et qui donc pensait comme lui, à savoir que le mal n'existait pas, celui-là était sur le chemin de la guérison. L'emblème du Père Antoine – et aujourd'hui encore de ses disciples – c'était un arbre noir : l'Arbre de la Science de la Vue du Mal... Avoir cette science que le mal n'existait pas, voir que le mal n'existait pas, c'était le secret de guérir... Les passes « magnétiques » du Père Antoine, qui prétendait capter les fluides transmis par les Esprits répandus dans l'Univers, faisaient le reste... On ne peut donner meilleur exemple de suggestion… C’était vraiment « la foi qui sauve ». Comme l'a dit quelqu'un : « On croyait au Père Antoine parce qu'il guérissait et le Père Antoine guérissait parce qu'on croyait en lui. »"

    Evoque l'antoinisme encore à la page 187 dans le chapitre sur le Spiritisme. Le passage est court citons-le in extenso :

    Un dérivé du Spiritisme, c'est l'Antoinisme, religion fondée par le Père Antoine, de son nom Antoine Louis, né en 1846 d'une famille de mineurs à Mons-Crotteux, en Belgique. A Jemeppes-sur-Meuse, où il était concierge d'une usine de tôlerie, il s'initia au Spiritisme. Doué pour faire tourner les tables il se découvrit soudainement médium… et chargé de la mission de faire connaître au monde les vérités que les Esprits lui révélaient par les tables… Déjà, il avait de nombreux admirateurs, quand son fils unique mourut… Accablé de douleur, il se sentit appelé à soulager les maux de l'Humanité… Des « esprits guérisseurs » lui donnèrent la science voulue et « l'esprit » de son fils, réincarné en un pharmacien de Paris, lui révéla des remèdes… Il devint bientôt un guérisseur de renom et les foules se pressaient vers lui pour qu'il leur imposât les mains… Le Père Antoine, vieillard à grande barbe blanche, déclarait, en imposant les mains selon un rite spécial, qu'un fluide guérisseur émanait de lui et de ses paroles… Il distribuait aussi des étoffes dites « magnétisées »… Et il prêchait une religion inspirée du Spiritisme d'Allan Kardec… Passant pour un saint, il se fit un nombre d'adeptes considérables, principalement parmi les gens du peuple… On éleva de son vivant un temple à Jemeppes… et il en existe une cinquantaine ailleurs… Encore aujourd'hui, 500.000 personnes se recommandent de lui. A sa mort (disons sa « désincarnation », puisque nous sommes en religion spirite), en 1912, sa femme devint pontife de la nouvelle religion : c'était la « Mère Antoine », vénérée presque à l'égal de son mari jusqu'à sa mort, en 1941…

    "Le gros succès du « Père Antoine » est dû aux guérisons qu'on lui attribue (voir à ce sujet le chapitre des guérisseurs, page 153), car les dix principes de la religion antoinisme sont très imprécis et très obscurs… Il s'agissait selon lui — et c'est encore aujourd'hui le cas pour ceux qui prient et guérissent en son nom — de capter « les fluides magnétiques » épars dans l'Univers et que les Esprits peuvent transmettre aux hommes qui entrent en communication avec eux… On le voit, l'Antoinisme s'apparente au Spiritisme."

 

    À lire cette partie, on comprend, par le nombre des …, qu'il s'agit d'un résumé… malheureusement « très imprécis et très obscurs ». Je vous laisse vous-mêmes chercher les erreurs, elles sont nombreuses, vous n'aurez pas de mal à en trouver. Bien sûr, l'Antoinisme, très proche du Spiritisme, est condamné au même titre que la « religion » d'Allan Kardec : « Si la pratique du Spiritisme est pernicieuse au point de vue spirituel, ajoutons qu'elle est également désastreuse sur le plan purement humain. » (p.188).

 

    Il est sûr qu'avec comme étude ce raccourci, on ne peut que pas comprendre ce qu'est l'Antoinisme. Pourtant en lisant certains autres passages, on aurait attendu plus d'indulgence du P. Thivollier pour ce mouvement. Par exemple, dans le chapitre sur la voyance (les conclusions de chaque chapitre sont presque identiques), évoque une solution rationnelle à l'origine de la croyance : L'important, c'est donc « d'avoir du flair ». Nul doute que l'habitude de recevoir des confidences ne donne une grande expérience du « métier » !… Mais on voit qu'il n'est pas nécessaire pour cela de s'afficher « mage », « fakir », « voyante extra-lucide »… Le chef du personnel d'une grande usine qui voit défiler des centaines d'ouvriers à son bureau d'embauche… l'avocat, le notaire, le médecin… le prêtre qui a un peu l'habitude du confessionnal et de la direction des âmes, sont bien placés pour « lire », pour « voir » dans la vie passée, présente et même future de ceux qui s'adressent à eux… Ils pourraient aussi prédire à celui-ci ou à celui-là ce qui lui arrivera s'il continue à marcher dans la ligne qu'il s'est tracée jusque-là. Et la mère de famille, éveillée à son rôle d'éducatrice et douée de psychologie, peut souvent, mieux que personne, lire dans l'attitude de son enfant, dans son regard et ses manières, l'idée qu'il poursuit et la fredaine qu'il vient de commettre. Combien de parents ont prédit à tel ou tel de leur fils ce qui n'a pas manqué de leur arriver à leurs vingt ans !… (p.70)

 

    Un autre passage fait apercevoir les rapprochements qu'aurait pu tracer l'auteur avec la vraie voie du Christ, la seule à ses yeux qui vaille (cf. p.67 : Il n'est pas question ici du cas des Saints, de ces « Voyants de Dieu » qui reçoivent un don de clairvoyance extraordinaire, par une grâce toute spéciale.), s'il avait étudié réellement l'Antoinisme : Il n'est pas question d'engager ici un débat sur le problème de la liberté. Disons simplement ceci sur le sujet qui nous occupe. L'homme est maître de son destin. Bien sûr, il subit de grosses influences : tempérament, hérédité, éducation, milieu social... événements de la vie : maladies, épreuves, guerres, etc. Tout travaille à le façonner, à le modeler. Quand on connaît les circonstances dans lesquelles s'est déroulée une existence, on s'explique bien des choses. (p.69)

 

    Mais, non ! encore une fois, l'on doit se contenter d'un Professeur catholique d'une étude bâclée et étroite d'esprit. Dommage, mais tellement courant de la part de la religion du pardon... Pourtant, chose incroyable, il affirme p.71 : La célèbre Eusapia Palladino, qui fut soumise à de nombreux contrôles et dont le don de voyance fut reconnu, s'efforçait d'être loyale devant ceux qui l'observaient ; elle s'écria un jour : « Tenez-moi bien, je sens que je vais tricher ! ». Que le Père Antoine procédait de la même façon pour ses guérisons et ses révélations, le Professeur n'en a cure.

 

    L'auteur écrit encore : Il reste bien vrai que le Démon se trouve là même où nous sommes assis, dans ces tréfonds de notre âme où vivent la lâcheté, la paresse, l'appétit de vengeance, la sensualité, la passion du gain et du pouvoir, etc. Le Mal, il est dans le cœur humain. (139) Le Père ne dit pas autre chose, mais de manière différente... Dans le même chapitre sur les sorts et envoûtements, il écrit en conclusion que "celui qui nourrit des pensées de haine, même justifiées, contre son ennemi, celui qui entretient en lui des désirs de représailles alimente, qu'il le veuille ou non, les flammes de l'enfer" et que "les prières les plus communes et les plus ordinaires sont les plus efficaces, quand elles s'accompagnent d'un véritable amour de Dieu et du prochain et d'une résolution sérieuse de mener une meilleure vie" (p.141), ce qui, outre ce prêchi-prêcha classique, est très proche de ce que dit le Père.

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