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le village de Jupille vers 1830

Publié le par antoiniste

JUPILLE , commune du canton de Liège-Est ; bornée au N. par Herstal, N.E. par Wandre, E. par Bellaire et la Queue-du-Bois, S.E. par Fléron et Beyne-Heusay, S.O. et O. par Grivegnée, N.O. par Liège.
A 3/4 de 1. de Bellaire, 1 1/4 de Fléron , 1 1/2 de Grivegnée, et 1 E. de Liège.

Ses dépendances sont : les Bruyères, à 1/4 de l. du chef-lieu; le château de Fayenhois, à 3/4 de l.; la Ruelle-des-Juifs, à 1/2 l.; les Pietresses, à 1/2 l.

Une partie du terroir est située dans le bassin de la Meuse ; le reste est entrecoupé de collines. Le terrain est argileux, caillouteux, schisteux. L'épaisseur de la couche végétale varie de 10 à 60 centim. On y trouve de la chaux carbonatée dodécaèdre, raccourcie et magnesifère primitive. La Meuse longe le territoire de cette commune au N.; un ruisseau venant de Fléron le traverse dans sa plus grande longueur. De Rickman, dans une satyre qu'il composa vers 1700, parle d'une Fontaine minérale de Jupille, qu'il tourne en ridicule.

La commune compte 320 maisons, la plupart construites en briques ; couvertes en paille et en ardoises ; en partie agglomérées. L'intérieur du village est pavé. On y remarque quelques belles maisons de campagne, et l'ancien château de Jupille, situé à gauche sur la route de Liège. Quoique ce château ne soit pas celui que le séjour de Pépin a illustré, sa construction fait connaître qu'il est ancien. — l'église dédièe à St.-Amand.

L'agriculture et l'exploitation des Usines et des houillères, forment les principales branches d'industrie. On y cultive le froment, le seigle, l'épeautre, l'avoine, l'orge, le trèfle, les fourrages, le houblon. Légumes et fruits. Quelques bois taillis. — 6 moulins à farine mus par eau, 2 fouleries de serges, 2 papeteries, 2 filatures de laine, 1 fabrique de chaudières de machines à vapeur, 1 fabrique de colle-forte en non activité, 1 distillerie. — On y trouve aussi un grand nombre de cloutiers. — Foire : le 28 octobre; celles des 15 avril et 24 juin ne sont plus suivies. Ces foires ont été établies en 1818. — La route de Liège à Aix-la-Chapelle touche le territoire au S. Celle de Jupille à Liège a été construite en 1773, et reconstruite en 1823.

Population : 2124 habitans.

Superficie : 675 h. 87 a. 93 c.

Ci-devant : pays de Liège. Il y avait une haute cour de justice, dont ressortissaient Chênée, Beaufays et Grivegnée.

Histoire : On prétend que Jupille fut une maison de plaisance, ou la demeure ordinaire du fameux Pépin de Herstal, qui y mourut le 16 décembre 714. Foullon et Bouille avancent que le roi Pépin-le-Bref y a tenu sa cour. Il y célébra les Pâques de l'an 700. Plusieurs croient que Charlemagne y a pris naissance.
Le village de Jupille, l'un des plus anciens du pays de Liège, a été aussi un des plus vastes fiefs qui y fussent compris. Il tenait un rang distingué entre les biens de ces braves et fameux ducs d'Austrasie, qui formèrent la seconde race des rois de France. Le partage qui se fit de l'Austrasie, en 870, mit Jupille entre les mains de Louis-le-Germanique, dont les descendans formèrent en Allemagne une branche séparée, qui par son extinction donna lieu à l'établissement d'un empire électif à qui tous ses biens furent adjugés. Jupille suivit le sort commun, et passa d'empereur à empereur jusqu'à Henri II, surnommé le Saint, qui en gratifia l'église de Verdun, qui se maintint dans cette possession jusqu'à l'an 1206, époque où l'église de Liège reçut la terre de Jupille à titre d'emphitéose sous la redevance annuelle de cent marcs liégeois. Le diplôme de cette concession se trouve dans Fisen et dans le Recueil diplomatique de Miré.

On voyait dans le village , les ruines d'une tour, qui passent pour les restes du palais de Pépin ; mais depuis 2 ou 3 ans, ces ruines sont entièrement disparues.

Il y avait aussi à Jupille un couvent de Minimes et un autre de Sépulchrines, qui ont été supprimés par le gouvernement français.


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835
source : GoogleBooks

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Camille Lemonnier, Pays noir (La Belgique)

Publié le par antoiniste

"PAYS NOIR" (EXTRAIT DE LA BELGIQUE)

Il faut voir du haut des "terris" de Monceau ou de Couillet le fourmillant panorama des usines qui, de toutes parts et sans interruption, se succèdent jusqu'au fond des horizons, pour saisir la prodigieuse vitalité de ce coin de la Belgique. Si pendant le jour la variété et l'originalité du tableau s'émoussent un peu dans la monotonie d'un incessant nuage de fumées, brouillant les perspectives sous un pâle crépuscule de suies où les formes s'atténuent, l'âme de cette immense forge se fait, en revanche, clairement sentir aux ténèbres embrasées de la nuit. Comme des chapelles, les hautes façades des charbonnages allument leurs fenêtres en rouge: échancrures sur les noires tentures de l'espace. Les fours à coke disséminés çà et là ressemblent à des escadres vomissant la mort et le feu par leurs sabords. Et, pareils à des torchères, les gueulards des hauts fourneaux échevèlent des crinières ardentes que le vent tord à pleins poings. Un cercle de flammes ceinture l'horizon où, comme un firmament de soleils écarlates, fulgurent partout des cratères, élançant leurs gerbes jusqu'au scintillement effacé des étoiles. Chaque fois qu'une de ces énormes langues de feu darde des profondeurs de l'usine, le ciel s'éclabousse d'une traînée de pourpre, comme si le sang d'un monstre immolé rejaillissait jusqu'à lui. Couillet, Châtelineau, Montigny, Monceau, Marchiennes, Lodelinsart, Marcinelle sont autant de soupiraux de fournaises ouverts sur l'espace, et leurs réverbérations font passer à travers l'amas oscillant des fumées comme le frisson et la phosphorescence d'un éclair. En tous sens la nuit s'attise de rougeurs, revêt une illumination d'aurore boréale, s'embrase de furtifs incendies qui suspendent dans l'air des gloires d'apothéoses; et, par grandes pluies, des vols de flammèches tournoient et s'abattent sur le sol, accrochant comme des clous de rubis aux pans de l'étendue, après avoir décrit des orbes, des moulinets et des astragales qui, sur le noir plafond d'azur, étincellent en un prodigieux Mané, Thécel, Pharès (*).

(*) Mané, Thécel, Pharès: il s'agit d'une prophétie de ruine imminente. Dans la Bible (Livre de Daniel), un doigt mystérieux écrit sur le mur, à la fin d'un festin chez le roi chaldéen Balthazar, ces trois mots qui signifieraient "pesé, compté, divisé". Daniel l'interprète comme la menace de la fin du royaume de ce roi, ce qui fut le cas. L'expression a été utilisée assez souvent en littérature, notamment chez Verlaine et Proust.

Camille Lemonnier, La Belgique
source : http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/Divers/HAINAUT/08Lemonnier.htm

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le village de Jumet vers 1830

Publié le par antoiniste

JUMETZ, commune du canton et à 1 lieue 1/4 S. S.O. de Gosselies, de l'arrondissement et à 1 lieue 1/3 N. O. de Charleroy, et à 8 lieues E. du chef-lieu de la province.

Elle est bornée au N. par Gosselies, à l'Е. par Ransart, au S. par Lodelinsart, et à l'О. par le Roux.

Cette commune se compose de son chef-lieu situé à l'extrémité septentrionale du territoire, sur la gauche de la chaussée de Charleroy à Bruxelles, et des hameaux de Trieu-Charlier, Sart-le-Moine, Spinoy, Saint-Rochi, Pont-Bergerond, Quareille, Guasiette, Montagnard, Pavé, Notre-Dame-au-Bois, Notre-dame-de-Tongres, Carrosse, Traux, Mallaver, Marine (la), Bois-d'Elville, Houblois, Lagasse, Heigne, Garde-de-Dieu, Fond-Bourguignon, Goysaux, Coupe, Bayement, Altrée, Trien-Monchon, Amendes, Bruante et Bruyère-de-Haine.

Hydrographie : Les ruisseaux qui circulent sur ce territoire sont formés par les eaux que l'on extrait des houillères ou qui descendent des coteaux ; ils sont peu importans et se trouvent à sec pendant l'été.

Sol : Le terrain, assez uni vers l'Е., est très-montueux sur tous les autres points. Il est argileux, sablonneux et humide ; la couche végétale varie de 5 à 10 pouces de profondeur. On y trouve la houille feuilletée, le psammitemicacé, schistoïde et calcaire, et le poudingue psammitique.

Agriculture : Le froment, le seigle, l'escourgeon, l'épeautre, l'avoine, les féveroles, le trèfle, le foin, les pommes de terre et les légumes sont les principales productions de cette commune. On y cultive très-peu de plantes oléagineuses. Les bois occupent un cinquième de la surface ; leur essence consiste en chênes, charmes, bouleaux, aunes et noisetiers ; on les coupe à dix-huit ans. — On élève des chevaux, des bêtes à cornes et des moutons. — Fréquentation du marché de Charleroy.

Population : Six mille cinq cent vingt huit habitans.

Habitations : Il y a mille vingt-cinq maisons. On y remarque un ancien prieuré et plusieurs maisons bien bâties. Trois écoles primaires dont une, pour les filles, est tenue par les sœurs de Notre-Dame.

Commerce et Industrie : On trouve à Jumetz plusieurs verreries très-importantes où l'on fabrique du verre blanc, du verre commun et des bouteilles ; huit brasseries, des distilleries, une tannerie et quatre moulins à farine dont trois sont mus par le vent. L'extraction et le transport de la houille, la verrerie et la clouterie sont les principales branches d'industrie. Tous les ans, pendant l'été, un assez grand nombre de briquetiers émigrent avec leurs familles et vont exercer leur profession dans l'intérieur du pays.

Routes et Chemins : Elle est traversée dans son plus grand diamètre par la route de Charleroy à Bruxelles, et dans la partie occidentale par une chaussée qui conduit aux houillères de la société d'Amercœur.


Dictionnaire géographique de la province de Hainaut (Philippe Vandermaelen) - 1833

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Paul Verlaine - Charleroi

Publié le par antoiniste

Dans l'herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.

Quoi donc se sent ?
L'avoine siffle.
Un buisson gifle
L'oeil au passant.

Plutôt des bouges
Que des maisons.
Quels horizons
De forges rouges !

On sent donc quoi ?
Des gares tonnent,
Les yeux s'étonnent,
Où Charleroi ?

Parfums sinistres !
Qu'est-ce que c'est ?
Quoi bruissait
Comme des sistres ?

Sites brutaux !
Oh ! votre haleine,
Sueur humaine
Cris des métaux !

Dans l'herbe noire
Les Kobolds vont.
Le vent profond
Pleure, on veut croire.


Paul Verlaine, Romances sans paroles
Paysages belges, Charleroi (1874)
source : http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/Divers/HAINAUT/10Verlaine.htm

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Jemeppe vers 1900

Publié le par antoiniste

   Jemeppe. Com. de Belgique, prov. et arr. de Liège, sur la Meuse ; 9,000 hab. Stat. du chem. de fer de Liège à Paris. Exploitations de charbonnages et de carrières ; fabriques de cuivre, de chaudière ; forges. Jemeppe est le lieu de naissance de Renkin-Sualem (1644-1708), créateur de la marchine de Marly.


La Grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts / par une société de savants et de gens de lettres (1886-1902), p.108
source : quod.lib.umich.edu

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Emile Verhaeren - Hélas ! La Plaine !

Publié le par antoiniste

Mais aujourd'hui, la plaine, elle est finie ;
La plaine, est morne et ne se défend plus :
Le flux des ruines et leurs reflux
L'ont submergée, avec monotonie.

On ne rencontre, au loin, qu'enclos rapiécés
Et chemins noirs de houille et de scories
Et squelettes de métairies
Et trains coupant soudain des villages en deux.

Les Madones ont tu leurs voix d'oracle
Au coin du bois, parmi les arbres ;
Et les vieux saints et leur socle de marbre
Ont chu dans les fontaines à miracles.

Et tout est là, comme des cercueils vides
Et détraqués et dispersés par l'étendue.
Et tout se plaint ainsi que les défunts perdus
Qui sanglotent le soir dans la bruyère humide.

Hélas ! la plaine, hélas ! elle est finie !
Et ses clochers sont morts et ses moulins perclus.
La plaine, hélas ! elle a toussé son agonie
Dans les derniers hoquets d'un angélus.

Emile Verhaeren, La Plaine, p.108
Les Villes tentaculaires (1895)
source : archive.org

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le village de Jemeppe vers 1830

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JEMEPPE, commune du canton de Hollogne-aux-Pierres ; bornée au N. par Grâce-Montegnée, E. par St.-Nicolas et Tilleur, S.E. par Seraing, S.O. par Flémalle-Grande, N.O. par Mons.

A 1/4 de l. de Tilleur, 1/2 de Saint-Nicolas et Flémalle-Grande, 3/4 de Mons et Montegnée, 1 de Hollogne, et 1 1/4 O.S.O. de Liège.

Ses dépendances sont : Bois-de-Mont, Boutor, Jace, Haut-Laveux, Bas-Laveux, Mabotte, Pairay , Quatre-Ruelles, Rieux, le Tilleul, Toutes-Voyes, et Puits-en-Melvelle,
Une partie du terroir est située dans le bassin de la Meuse, et offre une surface assez unie ; le reste présente des terrains montueux. Le terrain est argileux, glaiseux et schisteux. La profondeur de la couche végétale des meilleures terres a 60 centim. La Meuse longe le village et la commune qu'elle sépare de celle de Seraing. Un ruisseau, qui prend sa source à Hollogne-aux-Pierres, traverse le village de Jemeppe, et se jette dans la Meuse, Beaucoup de fontaines.

La commune comprend 324 maisons, la plupart construites en briques, et couvertes en ardoises et en paille, quelques-unes en tuiles ; agglomérées dans le village, dont l'intérieur est pavé. — On y remarque 3 anciens châteaux, savoir : celui de la Meuse, celui de Royer, et celui dit Vieux-Château. Ils étaient autrefois occupés par des chevaliers, qui dans les guerres couvraient ce pays contre les incursions des troupes voisines et étrangères. On n'a qu'une tradition fort obscure de plusieurs faits qui les concernent, et que les historiens n'ont pas éclaircis. — 1 église, dédiée à St.-Lambert ; réparée en 1743.

L'agriculture et l'exploitation de la houille forment les principales branches d'industrie. On y cultive le froment, le seigle, l'avoine, l'orge, l'épeautre, les féveroles, trèfles , chardons, houblon, et quelques plantes oléagineuses. Fourrages, légumes et fruits. Buis taillis d'essence de chênes, hêtres, bouleau et charmilles, aménagés à 11 ou 12 ans. Au sud s'élève un coteau où l'on cultive la vigne. — Quelques briqueteries ; 2 moulins à farine, à vapeur, et 4 mus par eau ; 2 brasseries. — Foires : le mardi de Pâques et le 17 septembre. — Le village est traversé par la grande route de Liège à Huy.

Population : 1948 habitans,

Superficie : 441 h. 77 a. 63 c.

Ci-devant : pays de Liége, banlieue Cismosane.

Cet ancien et célèbre village, qui semble sortir du sein des rochers, et s'étend jusqu'au rivage de la Meuse, fait connaître par son étendue et le nombre de ses habitans, les avantages qu'il retire du commerce de cette rivière. Son terrain, fortifié par la nature qui l'a placé entre des défilés inaccessibles, a donné occasion à la construction de plusieurs châteaux. — On remarque aussi en cette commune un ancien couvent des pères Carmes déchaussés, bâti depuis 1617, et supprimé par le gouvernement français. L'église de ce couvent a été démolie. Un autre petit couvent, dit l'hôpital, sert maintenant de maison commune, et sa petite chapelle est convertie en salle d'école.

Bouille, dans son Histoire du pays de Liège, parle d'un pont de bois sur la Meuse entre Jemeppe et Seraing, construit en 1381, du consentement de l'évêque et du chapitre, pour la commodité des Coudrosiens et l'utilité de la ville.

Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835
source : GoogleBooks

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la ville de Huy vers 1830

Publié le par antoiniste

HUY, ancienne ville, commune, chef-lieu d'arrondissement, de district communal et de canton ; siège d'un tribunal de première instance. Son territoire est borné au N. par Antheit, E. par Tihange, S.E. par Vierset-Barse, S. par Marchin, O. par Ben-Ahin, N.O. par Wanze.

A 6 lieues S.O. de Liège, 5 3/4 E.N.E. de Namur, et 18 de Bruxelles. Une vallée, arrosée par la Meuse et le Hoyoux, et entourée de charmantes collines, donne l'assiette à la ville. Ces hauteurs dont les plus douces pentes sont garnies de vignobles, de vergers, de bocages, et remplies de quantité de maisons de campagne, contribuant à son ornement, semblent n'y être placées par la nature que pour lui former la plus agréable perspective. Le fond, composé d'une terre d'alluvion, renferme des terres excellentes, et quelques prairies le long des rivières ; les coteaux sont revêtus d'une faible couche végétale, de nature schisteuse et calcaire. Ce terrain appartient à la formation calcaire anthracifère qui possède tout le bassin de la Meuse, conjointement avec les roches subordonnées, telles que le schiste alunifère, le schiste bitumineux, le phtanite, le fer carbonaté, la houille. Les rochers qui hérissent le cours de la Meuse, présentent un système de couches de schistes, de psammites et de poudingues qui prennent une couleur rougeâtre. On y trouve encore le quartz calaminaire, le plomb sulfuré, la dolomie, le tuf calcaire. On y distingue, parmi diverses substances minérales, la chaux carbonatée transposée, la chaux sulfatée aciculaire, le zinc, le plomb carbonaté bacillaire, le plomb carbonaté terreux, le cuivre carbonaté vert aciculaire radié. La houille s'y trouve en couches moins puissantes que dans le bassin de Liège ; elle est maigre et d'un aspect brillant, quelquefois en fragmens laminaires qui ressemblent au fer oligiste écailleux. Le terrain houiller et le schiste alumineux renferment beaucoup de fossiles, et l'on remarque au-delà de Huy la grotte du Trou-Manteau, dans laquelle on en a découvert aussi un grand nombre. — La Meuse sous le pont de Huy, à l'embouchure du Hoyoux, a une élévation de 62 mètres 118 au-dessus du niveau de la mer.

La Meuse divise la ville en deux quartiers. Elle reçoit par sa rive droite, au bout du pont, dans l'enceinte de la ville, la rivière de Hoyoux, qui alimente un grand nombre d'usines importantes. La Méhaigne vient se jeter dans la Meuse au faubourg de Statte. Parmi plusieurs sources d'eau, on en remarque deux principales au faubourg de Ste.-Catherine ; l'une située dans un jardin au-delà de l'ancienne église de Sainte-Catherine, vient par le moyen de tuyaux alimenter la fontaine qui se trouve sur la place : cette eau dont la majeure partie de la ville se sert, est excellente ; l'autre est située dans la prairie à la Fontaine : l'eau de celle-ci jouit d'une plus grande réputation de salubrité que celle de la fontaine de St.-Domitian, qui a été connue depuis long-temps, comme le prouve la description de la vie de ce saint évêque de Tongres, dans le 6e siècle. Fisen parle de la fontaine de Saint-Domitian dans ses Flores Ecclesiœ Leodiensis, et l'auteur du livre, intitulé : Diva Virgo Sartensis, imprimé en 1659, nous apprend que les fiévreux, dans le 17e siècle, y avaient souvent recours : ce que confirme le père Foullon dans son Histoire de Liège. Materne de Loye, Nicolas Barbaix et Guillaume de Paire, trois médecins de Huy, ont composé, au commencement du 18e siècle, différons petits écrits en faveur des eaux de la fontaine de Ste.-Catherine. Bresmal, dans son Parallèle des Eaux minérales du diocèse et pays de Liège, dit que les expériences qu'on fit sur les eaux de cette dernière fontaine, vers 1718, ont été si efficaces et si merveilleuses dans la guérison de plusieurs maladies très-opiniâtres, qu'elles étaient devenues célèbres par l'usage que les étrangers en faisaient. Elles contiennent, selon lui, entre toutes les autres, l'esprit le plus volatil, le plus subtil et le plus pénétrant, tellement uni avec le souffre et la matière physique de Mars, qu'en se divisant, il les entraîne avec lui. [...]
La ville compte 2 faubourgs proprement dits ; savoir : Ste,-Catherine et Statte, et la commune comprend 1254 maisons plus ou moins bien construites ; la plupart bâties en pierres et briques, et couvertes en ardoises. On y remarque l'hôtel-de-ville, qui est vaste et régulièrement construit ; le château-fort, et une très-belle église [...]. L'hospice aux vieillards des deux sexes, aux orphelins et aux femmes en couche, peut recevoir un grand nombre de malades, et contient plus de cent salles. L'hospice d'Oultremont, situé près de la grande église et du château, contient 24 salles destinées à recevoir des vieillards des deux sexes, et des orphelins, lesquels doivent être nés dans les communes de Warnant, St.-Georges ou Hucorgne. Il y a en outre 1 mont-de-pièté, 1 école moyenne et industrielle, 4 écoles primaires publiques, 1 salle de spectacle, 1 maison d'arrêt, 1 comité de secours, 1 caisse d'épargne, et 1 société d'harmonie [...] ; 2 bureaux d'enregistrement ; 1 direction des postes aux lettres. — La ville reçoit journellement des améliorations et embellissemens.

L'origine de l'église primaire, dédièe à Notre-Dame, ci-devant collégiale et archidiaconale, située à la rive droite de la Meuse, remonte jusqu'au 2e siècle, selon quelques historiens, et doit ses fondemens à St.-Materne, 1er évêque de Tongres; cependant Wazon,52e évêque, fut le premier qui fonda 15 prébendes dans cette église, et Théoduin, son successeur, les augmenta de 15. On jeta le 15 mars 1311, les fondemens de cette église telle qu'elle se voit aujourd'hui. Ce magnifique temple est non-seulement le plus beau de la ville, mais aussi un des plus considérables du pays. Son antiquité et sa structure le rendent très-remarquable. Sa beauté est un peu altérée par sa désavantageuse situation, qui est au pied d'un rocher aride et escarpé qui le gène d'un côté, tandis que de l'autre il est resserré par la Meuse qui ne laisse qu'une place d'une petite largeur. Cette église consiste en un majestueux vaisseau d'architecture gothique, formé en croix et très-solidement bâti. Elle a 4l mètres de hauteur sur 05 mètres de circonférence. Ce vaisseau n'est ni moins beau en dedans qu'il est en dehors : il a 70 mètres de longueur sur 23 1/2 mètres de largeur. — 1 église succursale, dédiée à St.-Pierre, à la rive gauche de la Meuse.

Il ne se trouvait point de ville dans les Pays-Bas, où il y eut autrefois tant d'églises et de monastères que dans celle-ci, proportionnellement à sa grandeur. Il y avait 14 églises paroissiales, 1 collégiale, 1 abbaye de chanoines réguliers de l'ordre de St.-Augustin, nommée Neuf-Moutier, et les couvens dont la dénomination suit, savoir ceux d'hommes : les Croisiers (où le général de l'ordre faisait sa résidence), les Augustins, les Cannes, les Capucins, les Récolets et les frères Mineurs. Les Trinitaires y avaient aussi un monastère sur la Sarte, dans les dépendances de cette ville, et les Jésuites un collége. Les couvens de filles étaient : l'abbaye de St.-Victor, les prieurés de Ste.-Aldegonde et de St.-Quirin, les Sépulcrines, les Carmélites mitigées, les Thérésiennes, les Clarisses, les Célestines, les Orselines, les Sœurs Grises avec un béguinage, et plusieurs autres maisons pieuses et hôpitaux.

Les principaux objets du commerce consistent dans l'exploitation des mines qui se trouvent aux alentours, tels que le fer, l'alun, le soufre et le charbon de terre. Au moyen de son port sur la Meuse, la ville fait aussi un grand commerce de blé. Celui de vin devient de jour en jour plus important. On y trouve 16 distilleries, 10 brasseries, 3 fabriques de colle-forte, 11 moulins à farine, 3 moulins à tan sur le Hoyoux, 25 tanneries, 5 moulins à broyer des cailloux pour les fabriques de faïence, 2 pressoirs à huile, 4 batteries à chanvre, 1 foulerie, 1 fabrique de fer blanc, 2 laminoirs, 2 forges ou martinets, 1 fourneau à réverbère destiné à couler des ouvrages et vases en fer, 1 haut fourneau, 1 moulin à scier le bois, 5 papeteries où l'on emploie le chlore ou le chlorure de chaux pour le blanchiment de papier, 2 raffineries de sel, 1 savonnerie, 2 fabriques de zinc, 1 fabrique de vases en fer laminé de formes différentes, 1 abattoir public ; des mines de calamine et de zinc en exploitation. — Les productions agricoles consistent en seigle, orge ou escourgeon, épeautre, avoine, féveroles, trèfles, peu de froment. Il y a de belles plantations d'arbres fruitiers, tels que pruniers et cerisiers. Le fond du vallon est en grande partie consacré à la culture des lègumes, qui approvisionnent non-seulement la ville, mais encore tout le Condroz. Les coteaux schisteux et calcaires, orientés S.S.E., N. et N.O., sont plantés de vignes. Bois taillis d'essence mêlée de chênes, charmes, bouleaux et aunes. — Marché : le mercredi de chaque semaine. Foires : les trois 1ers mercredis de carême, les 1ers mercredis des mois de mai et de juin, les 1er après les 15 août, 9 octobre, 11 et 25 novembre. — Une partie de la ville et de son territoire est traversée par la route de Liège à Namur. Il y a sur la Meuse un beau pont de pierre de taille, qui réunit les deux quartiers de la ville. Il est composé de 7 arches en arc de cercle de 9m 90 à 18m 40 cent, d'ouverture, à 11m 30 cent, de largeur ; son débouché est de 627 mètres. Il a 58 mètres de longueur sur 10 mètres 20 cent. de largeur. Ce pont fut construit en 1294, détruit en 1693, par les français, et rebâti en 1714. L'intérieur de la ville est pavé.

Population : 7290 habitans.

Superficie : 799 h. 96 a. 29 c.

Huy dépendait ci-devant du pays de Liège, comté de Huy. Le Bourgmestre-règent de cette ville était membre du corps de l'état tiers du pays, et le gouvernement était le même que celui de Liège.
[...]


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

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le village d'Evelette vers 1830

Publié le par antoiniste

ÉVELETTE. commune du canton et à 2 lieues S.S.E. d'Andenne, de l'arrondissement et à 5 lieues 1/2 E.S.E. de Namur.

Bornée au N. par Haillot, Jallet et Gosne, à l'E. par Vyle (Liège), au S. par Flostoy, Havelange, et par la commune de Pailhe (Liège), et à l'O. par Sorée et Haillot.

Ses dépendances sont : Libois, Tahier, Ève, Bouchaille et Résimont.

La superficie totale est de mille trois cent quatre-vingts bonniers.

Hydrographie : Un petit ruisseau prend sa source au hameau d'Ève, et passe par Libois et Tahier ; il arrose quelques prés sur le territoire.

Sol : Le terrain, dont l'aspect est inégal, offre quelques plaines inclinées et des coteaux très-rapides. Le terroir est en partie rocailleux et peu productif.

Agriculture : Les productions consistent en épeautre, seigle, méteil, avoine, pois, féveroles. Les fourrages ne sont pas abondans. On cultive en grand les pommes de terre et les carottes. Peu de fruits. Les taillis, peuplés de chines et de bouleaux , sont exploités de douze à quinze ans. Culture en grande et petite tenue. Quatre fermes ; assolement triennal : fumier pour engrais : on emploie peu de chaux. Le labourage d'un bonnier de terre est évalué à quinze florins. — Élèves de chevaux, de bêtes à cornes et de montons. Quelques ruches. — Un petit nombre de lièvres et perdrix. — Laine et beurre.

Population : Trois cent soixante-quatorze hommes, quatre cent sept femmes ; total : sept cent quatre-vingt-un habitans.
Habitations : Cent dix maisons rurales, vingt cabanes et quatre fermes ; elles sont construites en pierre, en bois et argile, couvertes en chaume, et disséminées. Il y a une église, deux chapelles et une maison communale. M. Jamar possède à Libois une jolie maison de campagne, entourée de jardins d'agrément. Le château de Résimont appartient à M. Waremme.

Commerce et Industrie : L'agriculture. Il y a une tuilerie, un four à chaux et quatre à cinq métiers à tisser des toiles de ménage.

Routes et Chemins : L'intérieur de la commune est empierré. Deux chemins vicinaux d'une exploitation facile.

Dictionnaire géographique de la province de Namur (Philippe Vandermaelen) - 1833
source : GoogleBooks

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le village d'Ecaussinnes vers 1830

Publié le par antoiniste

ECAUSSINNES-D'ENGHIEN, commune du canton et à 2 lieues E. de Soignies , de l'arrondissement et à 5 lieues 1/2 N.E. de Mons.

Elle est bornée au N. par les communes de Braine-le-Comte, Henripont et Ronquières, à l'E., parcelles de Ronquières et Ecaussinnes-Lalaing ; elle touche au S., aux limites des territoires de Marche-lez-Écaussinnes, Mignault et Naast, et à l'?. à celui de Braine-le-Comte.

Cette commune se compose de son chef-lieu, et des hameaux d'Affedelles, Belle-Tête ou Belle-Cotte, Mayeuremont, Restaumont, Thiarmont, Triboureau, Tirherée et Waugenée. Le chef-lieu, situé sur la rive gauche de la Senne, qui le sépare d'Ecaussinnes-Lalaing , est tellement rapproche de ce dernier village, que ces deux localités, au premier coup-d'œil, n'en semblent former qu'une seule.

Hydrographie : Plusieurs cours d'eau sillonnent la surface de ce territoire ; la Senne coule dans un lit encaissé le long du chef-lieu ; le ruisseau de Mignault parcourt une partie de la commune et flue dans la Senne. On y rencontre quelques petits étants.

Sol : Surface déprimée, d'un aspect montueux dans certains endroits, sillonnée de coteaux et de ravins. On y remarque cependant plusieurs belles plaines dont l'inclinaison n'est que peu prononcée. Cette commune forme la limite du terrain houiller compris dans le bassin de l'E. de Mons. On y trouve de la chaux carbonatée fétide, laminaire, compacte et coquillière ; du fer oxidé rouge-brun. Les calcaires fétide et compacte donnent lieu à des exploitations considérables ; quelques masses de calcaire fétide ont un grain assez fin et assez serré pour être débitées en tablettes et soumises au poli comme le marbre ; telle est la pierre connue vulgairement sous le nom de petit-granite, nom qui lui a été donné à cause de la grande quantité de débris de petites coquilles qu'elle renferme, et dont le tissu cristallin forme dans la pierre une foule de petites taches blanches qui lui donnent un faux aspect de granité. Sur la limite du terrain houiller, on rencontre une carrière de psammite micacé ; ce psammite, d'un grain fin et serré, à parcelles de mica extrêmement tenues, jouit d'un degré de dureté considérable et prend facilement toutes les formes qu'on veut lui donner. La pierre est blanchâtre, très-agréable à l'œil et résiste fort bien aux alternatives de la température ; on l'emploie avec avantage dans la bâtisse. Le calcaire fétide et compacte offre un grand nombre de fossiles parmi lesquels on distingue : l'ammonite crénelé (Bourg.), la nummulite lisse (discolithe de Fortis), le scalite dépouillé, le turritelite perforé et sillonné, le trochite, le volvarite bulloïde, le phasianellite demi-strié, le buccinite-vis , le strombite fissurelle , le strombite à canal, le cérite échidnoïde, le cérite des pierres, le cérite ombiliqué, le cérite-clou , le trochite sub-caréné, le trochite sillonné, le balauite, l'encrinite rond, l'encrinite pentagone, le tubiporite, le milléporite agaricite, le milléporite tronqué et l'astroïte. A l'exception de quelques plaines assez productives, principalement aux alentours du village, le terrain est en général froid et humide. Il y a beaucoup de terrains presqu'incultes qui ne consistent qu'en rochers ou en amas de rocailles qui proviennent d'anciennes carrières épuisées. Les meilleures terres arables ont de sept à huit pouces de profondeur.

Agriculture : Les productions du sol consistent en froment, seigle, méteil, escourgeon, orge d'été, avoine, féveroles, lin, trèfle, foin, luzerne, pommes de terre, légumes et fruits. On n'y cultive guère les plantes oléagineuses. Quelques houblonnières. Prairies et pâturages d'assez bonne qualité. — Quinze bonniers de bois taillis et futaie ; celle-ci te compose de chênes, bois blancs et bouleaux ; les taillis sont peuplés de coudriers, aunes et charmilles et s'exploitent tous les douze ans. On y trouve aussi quelques faibles sapinières. — Culture à grande, moyenne et petite tenue. — Assolement sexennal, quinquennal et triennal. — Elèves de chevaux pour l'agriculture et le transport ; le bétail y est assez considérable ; il y a sept troupeaux de moutons.

Population : Deux mille six cent quatre-vingt-quatre hahitans.

Habitations : Le chef-lieu forme un groupe de cent trente-neuf à cent cinquante maisons dont plusieurs offrent une construction régulière. Le hameau de Belle-Tête, formé par l'agglomération d'une quarantaine de maisons, présente l'aspect d'un village; les autres ne comprennent que des fermes et des maisons isolées. Il y a une église et deux écoles primaires. On remarque dans cette commune un vaste château, d'une construction antique, flanqué de quatre tours ; ce château, qui est embelli de terrains d'agrément et qui offre un charmant séjour pendant la belle saison, appartient à M. le baron Delabare.

Commerce et Industrie : L'exploitation des carrières emploie un nombre considérable d'ouvriers. Une machine à vapeur de la force de vingt-quatre chevaux active un système de mécaniques destiné à l'extraction de la pierre et une scierie composée de quatre armures. Une autre machine à vapeur de la force de sept chevaux fait agir alternativement une paire de meules pour la mouture du blé et une scierie de pierres de deux armures. Il y a en outre quatre moulins à scier la pierre activés par l'eau. La taille de la pierre occupe également un grand nombre de bras. On expédie cette pierre pour les principales villes du royaume où on l'emploie à la construction des édifices, des monumens, et à toute espèce de bâtisse. Le petit-granite est l'objet d'une exploitation importante ; on en fait des tablettes, ou le polit et on s'en sert pour le recouvrement des meubles et pour le décor des appartemens. Ce n'est que depuis trente-quatre à quarante ans qu'on a songé à donner le poli à cette pierre : d'abord cette espèce de marbre fut très recherchée ; le pouvoir de la mode le fit acheter à des prix excessifs comparativement à ceux auxquels les mêmes objets sont tombés peu de temps après. Lorsque les circonstances sont favorables à ce genre d'industrie, les carrières des Ecaussinnes offrent une source de prospérité pour cette commune, à cause de la grande activité des travaux d'exploitation et de transport qui font régner une certaine aisance parmi la classe ouvrière ; mais celle-ci , au contraire, est réduite à un état déplorable, lorsque ce commerce languit ou éprouve des interruptions. — Un four à chaux, cinq moulins à farine dont un est mû par vent, et trois forges de maréchal.

Routes et Chemins : Aucune grande route ne traverse le territoire. Une chaussée se dirige du hameau de Belle-Tête vers la grande route de Braine-le-Comte ; ce bout de pavé favorise beaucoup le transport des produits des carrières de cette commune. Les chemins vicinaux, en grand nombre, sont bien entretenus et praticables en toutes saisons.

Dictionnaire géographique de la province de Hainaut (Philippe Vandermaelen) - 1833
source : GoogleBooks

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