signature de Louis Antoine
dans l'Acte de décès de son fils, Louis-Martin-Joseph Antoine
(in Actes naissance 1894)(search.arch.be))
dans l'Acte de décès de son fils, Louis-Martin-Joseph Antoine
(in Actes naissance 1894)(search.arch.be))
PROMENADES PARISIENNES
Les petites religions
de Paris
De Clotilde à Antoine
Elles sont beaucoup plus nombreuses qu'on ne saurait l'imaginer ; sans compter tous les schismes d'Orient, les loges spirites, martinistes, rosi-cruciennes, les théosophes, les swedenborgiens, n'y a-t-il pas, depuis quelques années, de gauche et de droite en cet immense Paris, toutes les hérésies secrètes, hospitalisées avec les étrangers qu'une patrie ingrate, ou simplement prudente, a rejetés sur nous ?
L'armée du Vice et de la Folie, les priseurs de neige, les morphinomanes, les crotisants, les célébrants de messes noires et roses, tous les magistes de haute et de basse volée, guérisseurs, pythonisses, voyantes, ne sont-ils pas les précurseurs, les apôtres, les zélateurs, les missionnaires, et quelquefois les martyrs sans gloire d'un nombre infinis de religions caricaturales dont les rites et la liturgie sont définitivement arrêtés ?
L'étude de ces croyances maléfiques nous entraînerait trop loin et, pour nous en tenir aux religions spirituelles, qui ne sont pas toujours les moins dangereuses, signalons l'active Armée du Salut, ou encore, comme exemple plus frappant de « petite religion », le Culte Antoiniste.
L'antoinisme a été fondé par le père et la mère Antoine, de Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique. La France, possède cinq temples antoinistes et Paris a le sien, situé rue Wurtz et rue Vergniaud, au versant de la Butte aux Cailles.
L'antoinisme ou religion du nouveau spiritualisme, a pour pape le père Antoine, « continuateur du Christ ». Les Antoinistes sont des guérisseurs par la foi, comme l'abbé Julio ; ils ont commencé la publication d'un bulletin, l' « Unitif », dans lequel ils exposent, en termes du reste insuffisamment clairs, la révolution de l'antoinisme et sa mission.
La Religion de l'Humanité, fondée par Auguste Comte, a deux temples dans Paris. Nous avons visité récemment celui de la rue Payenne, au Marais. C'est là qu'est morte Clotilde, « la tendre et immaculée inspiratrice » de Comte, nous apprenons qu'elle a souffert, au troisième étage de cette maison, « sa touchante passion, qu'elle y est morte, sous les yeux de son incomparable adorateur et de la « noble prolétaire », Sophie Thomas, née Bliaux, le 5 avril 1846 ; le sublime Régénérateur fut le seul à dévoiler, à travers son exquise modestie, sa sublime grandeur, morale et mentale », etc.
La maison n° 5 rue Payenne a été achetée en totalité pour la Religion de l'Humanité ; la plupart des pièces sont inoccupées et sonnent le vide.
Le temple est formé d'un autel de bois sculpté : on y voit les bustes de différents bienfaiteurs de l'humanité, artistes, savants. C'est le 28 août 1903 (16 Gutenberg 49 de l'ère normale, calendrier Comte) que fut consacré ce temple, placé sous la garde d'une portière.
Lors de notre visite, une personne qui errait dans les couloirs nous dit, en désignant l'autel : « Ça tire sur le catholique ». Cela peut tirer, en effet, sur le catholique, mais c'est, en tout cas, vertigineusement triste.
Ce qu'est la Religion de l'Humanité, vous pouvez l'apprendre en lisant Auguste Comte et ses nombreux commentateurs : elle veut le bonheur de l'humanité, « sur la Terre et dans l'Espace », rien de plus, rien de moins.
Quelques échantillons d'humanité du Marais ne nous ont point caché que, selon eux, la grande maison vide de la rue Payenne devrait être mise en location, ce qui procurerait quatre ou cinq appartements à des familles qui en ont le plus grand besoin.
Clotilde, la « suave patronne », et le Régénérateur pourraient suggérer cette pensée au groupe positiviste. Ce serait là d'un positivisme social... tout à fait positif – un peu de bonheur pour quelques « nobles prolétaires », sur cette terre et même dans l'espace. – MARIUS Boisson.
L'Intransigeant, 1 juillet 1924
Auteur : Michel Crépu
Titre : Quartier général
Éditions : Grasset, Paris, 2004
4e de couverture :
Quand j'ai commencé à écrire Quartier Général, je voulais explorer l'alchimie secrète d'un destin littéraire. Je pensais à une figure d'écrivain : non celle du « grandécrivain », trop évidente, mais celle, plus mystérieuse, du météore. Qu'est-il venu dire ? Quelle est sa trace ? Que peut-on en déduire ? En cours d'écriture, j'ai vu, presque malgré moi, se dessiner une époque. Dans le livre, celle-ci correspond à la période qui va du milieu des années 70 à l'extrême fin du XXème siècle. Quelques signaux sont là, comme des symptômes. Écroulement du communisme, déroute des « grands récits », disparition des avants gardes, avènement tranquille du nihilisme mou. Le météore s'appelle Baume. L'époque, il la traverse, il l'habite à sa façon, il est son étranger de l'intérieur. [...] L'ensemble est raconté par un narrateur discret, Jacques Cambray, qui a été, en quelque sorte, le témoin de Baume. Il voit les choses à sa manière, on doit lui faire confiance. Chemin faisant, il construit un curieux objet littéraire. Autobiographie ? Portrait ? Journal ? Chronique ? Aventure ? Après tout, l'écrivain, c'est peut-être lui.
source : https://www.grasset.fr/quartier-general-9782246652816
Michel Crépu, né le 24 août 1954 à Étampes, est un écrivain et critique littéraire français, notammen au Masque et la Plume sur France Inter, à Tout arrive sur France Culture.
source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Cr%C3%A9pu
La page wikipedia sur l'Antoinisme indique que le roman "évoque un office antoiniste dans le XIIIe arrondissement de Paris". Dans Google Books, une partie du livre est en lecture libre, mais ne donne à lire qu'une référence avec le mot antoiniste :
"En même temps, Baume poursuit ses relevés... Ce soir-là, il me raconte qu'il a assisté à une séance de culte « antoiniste », dans une petite chapelle du XIII" arrondissement. Une petite dizaine de personnes rassemblées pour le « Père » et lui au milieu, jouant le jeu, un parfait petit antoiniste. Nous allons ensuite dans un club de jazz, rue Quincampoix, où Baume a des amis, encore la Suède."
Auteur : Daniel-Rops
Illustrations photographiques : Guy
Titre : La nuit du cœur flambant
Éditions : Plon, Paris, 1947 (1953)
Il paraît que l'on croise des touristes avec « La Nuit du Cœur flambant » de Daniel-Rops le livre à la main qui visitent le vieux Chambéry où cet auteur académicien a pris son premier poste au lycée de garçons.
Au fond de la cour fermée de l'Hotel de la Pérouse du XVe siècle au numéro 72 de la Rue Croix d'Or, derrière une grille, se trouve la fontaine qui inspira la nouvelle de 1948.
« A la lueur jaune qui tombait d'une fenêtre du premier étage, j'aperçus, pris dans le mur juste en face du corridor d'entrée, une étonnante sculpture baroque, un macaron hirsute, deux arcatures en forme de S, encadrant un cœur d'où une flamme jaillissait.» Daniel-Rops.
Sur le pommeau de son épée d'académicien : un « Cœur flambant ».
Une fontaine plus triviale sera le sujet d'un autre tour de pays, en attendant on fera le tour des hôtels particuliers au pied du château des Duc de Savoie.
Source : le riche livre de Anne Buttin et Nelly Gabriel :
« Dans les pas des écrivains en Rhône-Alpes chez Glénat.
[http://le-blog-de-pierre-fassbind.over-blog.com/article-chambery-le-coeur-flambant-72383245.html]
Le livre évoque les Antoinistes de la Rue Basse du Château, p.17
Et si des personnages se glissent au long des murs humides, affublés de costumes surprenants, coiffés de chapeaux plus étonnants encore, ce ne sont point les acteurs d'on ne sait quel sabbat, mais des membres de l'église antoiniste qui s'assemblent honnêtement pour réformer le monde...
Le texte est disponible en ligne sur Gallica, dans la Revue des deux mondes de novembre 1929.
Quelques photographies sont visibles sur Google Books.
Les Antoinistes continuent
Il y a quelque vingt ans, un entrepreneur de miracles, nommé Antoine et surnommé le père Antoine par les adeptes qui se groupèrent autour de lui, fonda un culte nouveau et à la portée de tous. Le père Antoine, auquel vint s'adjoindre une mère Antoine, prétendait obtenir la guérison des maladies par la foi seule. Son institution vit le jour à Jemeppe, en Belgique, et de là rayonna dans toute l'Europe.
Paris possède encore, en un quartier reculé, un temple d'Antoinistes. Mais il ne fait plus guère parler de lui et l'on croyait la doctrine usée. C'était une erreur. La secte existe toujours, bien que la publicité ne s'occupe plus d'elle. Et la ville de Tours vient d'inaugurer un temple antoiniste, édifié rue d'Amboise.
A cette occasion, trois cents Antoinistes arrivèrent de Paris, du Nord et de la Belgique, escortant la « Mère », successeur du « Père », décédé. Ils donnèrent ainsi aux confrères tourangeaux une preuve d'estime et de solidarité.
La cérémonie fut belle et impressionnante. Mais comme le temple était exigu, les fidèles ne purent y pénétrer que par fournées. Sur le seuil, la « Mère » bénit ses enfants, tandis qu'un « frère » tenait haut et ferme l'écusson symbolisant l'Arbre de la Science.
Les Antoinistes portaient un costume spécial, participant de la tenue du Quaker et de l'uniforme de l'Armée du Salut. Les hommes, enveloppés d'une ample redingote, étaient coiffés d'un chapeau haut de forme à larges bords. Les femmes disparaissaient sous des robes de bure et des voiles noirs.
Les Tourangeaux, qui sont fins, ne rirent pas, car il ne convient pas de se moquer des gens qui se guérissent sans dépenser d'argent, c'est simplement en se réunissant et en méditant que les Antoinistes mettent fin à leurs maux. Le procédé est commode et vaut la peine d'être pris en considération.
Figaro, 25 août 1921
La presse belge reprend le texte par un article dans Le Soir, le 27 août 1921 :
Maison des Blanc-Talon à Aix, Plaine de Marlioz (patrimoine.auvergnerhonealpes.fr)
Villa de Mme Blanc-Talon, rue Isaline. Surélévation d'un étage. 1er étage. Combles. Façade sur rue / S.n. Aix-les-Bains : [1932]. Ech. 1 : 50. 1 dessin sur calque ; 45 x 50 cm (AC Aix-les-Bains. 1 O 245, n° 844)
Aix-les-Bains - Plaine de Marlioz - 10 rue François-Ponsard - en ville - Cadastre : 1879 E 138 p., 139 p. 2006 CE 419
Liste des propriétaires :
1927 : Mme veuve Blanc-Talon Ernest
1959 : Blanc-Talon Ernest Marius, époux Brunet Alice Eugènie, électricien SNCF
1968 : Mme veuve Blanc-Talon Ernest, née Brunet Alice, et ses enfants : Maurice et Monique, épouse Dunoyer Michel
2006 : copropriétaires
source : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/maison/0f552762-9c9f-49ce-ae66-f4194f9da956
Le Temple, construit vers 1923-24, est situé également dans le Lieu-dit "Plaine de Marlioz" (3 chemin Saint-Exupéry).