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(Paul) Pillault, (Jules) Jésupret, (Jean) Béziat - La Vie (1909)

Publié le par antoiniste

(Paul) Pillault, (Jules) Jésupret, (Jean) Béziat - La Vie (1909)

Auteurs : (Paul) Pillault, (Jules) Jésupret, (Jean) Béziat (de l'Institut des Forces Psychosiques)
Titre : La vie : révélations nouvelles dues au spiritisme, maximes et pensées du 10e plan, obtenues par Pillault, Jésupret, Béziat. Tome 1er
Éditions : Imprimerie nouvelle, Douai, 1909

Disponible sur le site archive.org : https://archive.org/details/BSG_8RSUP5502/

(Paul) Pillault, (Jules) Jésupret, (Jean) Béziat - La Vie (1909)

 

 

 encart dans Le Fraterniste du 1er décembre 1910

 

 

    Paul Pillault raconte (p.19) un fait étrange qui lui arriva.

    Un samedi de Novembre 1907, en Belgique, à Jemeppe-sur-Meuse, près de Liège, où j'étais allé pour causer et me renseigner auprès du grand guérisseur, (il reçoit fréquemment 900 visiteurs et plus dans la même journée), le grand inspiré M. Antoine, je fus, pendant que je lisais les sept premiers numéros de sa publication, « l'Aurore de la Conscience » (sic), de 9 heures du soir à 4 heures du matin, l'objet d'une sérénade, et combien agréable ! Un simulacre de roulement de tambour sur une cloison de la chambre que j'occupais ; eh bien ! je les lus jusqu'au bout et quand même ; je fus instruit de la beauté de l'enseignement d'Antoine avant de me rendre à la conférence qu'il faisait le lendemain malin, conférence qu'il donne chaque dimanche, à 10 heures, dans la chapelle qu'il a fait construire auprès de son habitation. Je m'y étais rendu avec l'idée bien arrêtée de rapprocher sa conception du panthéisme et de l'interroger à ce sujet. Je n'eus pas cette peine, ses premières paroles furent la démolition de ce que j'avais échafaudé. En dix minutes, ma question avait été résolue sans que j'ai eu besoin de la poser. Les esprits m'avaient devancé.

 

    Dans le chapitre Plans et Ciels, Paul Pillault retranscrit une conversation avec un Esprit (p.18) :

    P. Il existe, à Jemmepe-sur-Meuse, un guérisseur qui obtient des résultats merveilleux presque instantanément, les devrait-il à ce qu'il reçoit les fluides guérisseurs des plans élevés ?
    Non, du tout. Mais si son intention de guérir est sincère, il peut guérir sans avoir recours aux plans les plus élevés. Un incarné pur, guérira mieux avec des conseils du 7e plan, qu'un, moins pur, avec des conseils du 9e.
    P. Ce guérisseur m'a semblé de plus être un inspiré, et peut-il en être autrement, puisqu'il m'a déclaré lui-même qu'il était un illettré. Je l'ai entendu, dans sa chapelle, où il n'existe aucun Christ ni aucune image cherchant à représenter la Divinité, donner des conseils et faire un discours d'une heure durant à un millier de personnes venues pour l'écouter, dans un langage parfait, du plus pur français, et d'une puissance morale telle, que jamais je n'ai rien entendu de pareil.
    N'aurait-il pas, lui, en Belgique, reçu en communications, ce titre distinctif : Monsieur.
    Un Inaudi n'opère-t-il pas de façon identique dans un autre ordre d'études ? Antoine est un inspiré qui peut recevoir des idées inconsciemment des plans les plus élevés, mais le mot : Monsieur n'a pas encore été inscrit. De même, vous verrez que je ne vous dirai pas bonsoir.
    Je vous quitte donc et vous souhaite, mes amis, une âme sœur de la Divinité, en vous présentant mes hommages sympathiquement dévoués.

 

    Un peu plus loin (p.100), Paul Pillault encore cite une lettre de M. Derégnaucourt sur le fait de savoir d’où émanent les pensées ou les dires d’un médium :

    Avant d'entrer en pourparlers avec un éditeur quelconque je voulus consulter M. Derégnaucourt de Liège, l'imprimeur de l'« Aurore de la Conscience » (sic) et avec lui M. Antoine, le guérisseur de Jemmepe-sur-Meuse de qui émanent les enseignements que contient cet opuscule mensuel.
    A ma lettre, voici ce que M. Derégnaucourt répondit :

                                                        Liège ce 17 Septembre 1908.
            Mon cher Monsieur Pillault,
    En réponse à votre amicale du 16 courant, je crois devoir vous dire que la question dont vous m'entretenez n'est plus aujourd'hui de ma compétence et que je serais bien embarrassé si je devais vous donner un conseil concernant les communications dont vous me parlez, car moi, lorsque j'ai quelque chose à demander, je m'empresse de recourir à M. Antoine.
    Voyez d'abord si les communications en question sont de bonne source, si la base en est bien morale, si elles n'ont pas été dictées par des esprits intelligents – c'est-à-dire par des esprits mystificateurs –, car ceux-là imitent parfaitement la morale, et savent donner des communications dont les beaux mots et les belles phrases font verser des larmes. Voyez également si elles ne touchent pas au libre-arbitre et si elles ne viennent pas imposer des lois. Ce sont là les points principaux.
    Vous devez savoir qu'un esprit dématérialisé ne révèle pas des lois morales par la médiumnité ; quand il a des communications ou lois à dicter, il les révèle par l'intermédiaire d'une personne sensible à l'inspiration.
    Je crois que vous trouverez déjà dans ces quelques lignes de quoi pour agir avec plus de certitude. Si néanmoins vous croyez que je puisse vous être utile, je suis à votre disposition.
    Veuillez agréer, cher Monsieur Pillault, mes sentiments de confraternité.       DEREGNAUCOURT.

    Certes, monsieur Derégnaucourt ne pouvait prévoir l'importance et la complexité de cet ouvrage, ni comprendre que par l'écriture nous ayons pu obtenir de si belles et si importantes communications, pour cette simple raison qu'il ignorait qu'il y eut un genre d'inspiration encore inconnu, non dévoilé.
    Or, si la médiumnité de l'inspiré proprement dit est grande, celle de mon ami Béziat est non moins grande, mais plus parfaite, si je puis dire. Chez lui, l'inspiration s'opère par intussuception (du latin intus, dedans ; suscipio, je reçois), elle est totale.
    Et c'est ici surtout que j'appelle l'attention de tous ceux qui liront cet ouvrage, et principalement celle des spirites qui ont déjà entendu soit M. Antoine, soit d'autres médiums inspirés, afin de bien en établir la distinction : l'inspiré proprement dit parle lentement, attendant, pour ainsi dire que le mot à mot lui soit donné. De temps à autre il récite bien une série de mots, mais chez lui, le récit n'est pas courant ; tandis que l'intussuceptique, lui, reçoit l'idée, le sujet au complet qu'il développe presque sans arrêt. L'inspiré ne se rappelle pas des paroles prononcées, tandis que l'intussuceptique sait les sujets qu'il a traités.
    Les grands orateurs sont des intussuceptiques puissants, inconscients de leur médiumnité. Qu'ils préparent ou non leurs discours, sans s'en douter, ils sont aidés.
    Ces dernières lignes seront peut-être désagréables à quelques personnes, mais qu'y faire ? Je crois être dans le vrai, je ne puis faire autrement que de le déclarer !
    Si ceux qui se croiront visés – bien à tort – réfléchissaient un instant à ce que le grand philosophe Descartes écrivait : « Pour atteindre à la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions que l'on a reçues et reconstruire de nouveau, et dès le fondement, tous les systèmes de ses connaissances. » et s'ils prenaient la peine d'étudier ce qu'ils repoussent si dédaigneusement le spiritisme, de combien se trouveraient-ils grandis ! Mais, mais !.... Combien de temps encore faudra-t-il pour que cette science cependant absolument exacte soit comprise...... des grands ?
    Ah ! médiums inspirés, lettrés ou illettrés, quand vous travaillez pratiquement le spiritisme, n'ayez jamais peur de réciter les belles inspirations ou d'écrire les belles communications qui vous viendront, ne craignez jamais comme, à ses débuts, c'était le cas de notre cher médium Béziat d'être un inventeur, vous n'inventerez rien, vous ne ferez que traduire ou inscrire les inspirations que vous suggèreront vos aînés, vos amis de l'espace, vos frères, les désincarnés qui ne cherchent, qui ne veulent qu'une chose : le plus grand bonheur de votre humanité ! la recherche de la République universelle.

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Panneau d'un Temple en France

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Panneau d'un Temple en France (Paris 13e)Panneau d'un Temple en France

 

 

Lyon (Villeurbanne)

 

 

 

 

Paris 13e (Rue Wurtz)

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Panneau d'un Temple en Belgique

Publié le par antoiniste

Panneau d'un Temple en Belgique (Bierset)Panneau d'un Temple en Belgique (Ecaussinnes)

 Bierset                                                          Ecaussinnes           

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Salle de lecture au 183, rue Saint-Denis (2e arrdt)

Publié le par antoiniste

Salle de lecture de la rue Saint-Denis (2e arrdt)
PARIS (IIe). - Rue Saint-Denis prise de la Rue Reaumur
(au bout la Porte Saint-Denis), le N°168 est dans le dos du photographe, le N°183 sur la droite avec l'auvent

    Un article d'André Arnyvelde indique l'adresse d'une salle de lecture, dans la rue Saint-Denis (1er et 2e arrondissements) :

    Il me fut donné d'assister à la célébration de ce culte, à Paris, un dimanche dans une maison de la rue Saint-Denis. Rien à la façade de la maison n'indiquait ce qui se passait dedans. La porte cochère franchie, je me trouvai dans une vaste cour où des groupes parlaient bas, gravement. Je gagnai un petit escalier qu'on m'indiqua ; je commençai à le monter, mais bientôt je fus immobilisé derrière une foule qui se pressait sur les marches. Enfin, parvenant à me faufiler, degré à degré, avec beaucoup de peine, entre la rampe ou le mur et les gens qui faisaient la queue, serrés les uns contre les autres, j'atteignis le troisième étage.
    Là, force me fut d'abdiquer tout espoir d'avancer plus ; j'attendis bien sagement sur le palier une éclaircie dans le public compact qui encombrait la première pièce de l'appartement, et qu'on voyait par la porte laissée grande ouverte. J'entendais la voix d'un homme qui lisait des versets comme d'Evangile, dans un immense silence de l'assistance dense.
Un Dieu vient de mourir (Le Monde illustré, 13 juillet 1912)

Salle de lecture au 183, rue Saint-Denis (2e arrdt)
PARIS - La rue Saint Denis, à l'angle de la rue Saint Sauveur (n°183 indiqué au stylo) et on voit la porte cochère (cliquez pour agrandir l'image)

    On sait qu'il existait une Fraternelle de l'Institut des Forces Psychosiques en 1912 dans cette rue, au n° 168 (alors 2e arrondissement). La description faite par le journaliste et la situation actuelle du lieu peut le laisser penser.
    C'est un certain M. Fages qui s'occupait de la Fraternelle. S'agit-il du père ou d'un oncle d'Angèle et Marthe Fage (sans s), ou leur frère Émile qui fut teinturier à Paris. On sait l'attachement de la famille au culte antoiniste. Le recensement de la population n'indique plus de Fage ou de Fages en 1926 à ce numéro 168, rue Saint-Denis.

    Dans un article du Matin, on lit que Mlle Camus fit connaissance de l'Antoinisme à Paris "au siège de la Fraternelle, 183, rue Saint-Denis, où chaque dimanche de cinq à six, les Antoinistes s'assemblent pour lire et méditer en commun le Grand livre de la révélation." On y évoque donc bien une fraternelle, mais à un autre numéro de la rue (le même donné par un Unitif, n°183).

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Un altro bimbo ucciso (L'Unità, Organo del Partito Comunista Italiano, Sabato 20 marzo 1954)

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Un altro bimbo ucciso (L'Unità, Organo del Partito Comunista Italiano, Sabato 20 marzo 1954)Un altro bimbo ucciso
dal fanatismo religioso

 Devastata a Tolone la sede dei « Testimoni di Cristo »

    PARIGI. 19. – La sede centrale dei « Testimoni di Cristo » a Tolone è stata messa a sacco e devastata dal un gruppo di cittadini infuriati. Questo nuovo tacco a una sede dei discepoli di George Roux, il « Cristo di Montfavet », che l'opinione pubblica in Francia giudica responsabile della morte di due bambini, è stato provocato dal fatto che i membri della nuova Chiesa universale, nonostante il divieto opposto dal Prefetto, avevano tentato di tenere una riunione-dibattito nella sala del cinema « Eldo ».
    L'opinione pubblica francese è trattanto turbata oggi per la morte di un bambino avvenuta in circostanze per le meno strane, e la cui causa è da ricercarsi, a quanto pare, nel fanatismo .
    Non si tratta stavolta dei « testimoni di Cristo », ma di un'altra setta, finora pochissimo nota, quella degli « antoinisti », sorta in Belgio nell'immediato dopoguerra. Il piccolo Jacques Fortoul, figlio di due impiegati di Lione da poco trasferitisi sulla Costa Azzurra, è deceduto venerdi scorso in un paese presso Nizza, in seguito a breve malattia.
    Le autorità inquirenti fanno colpa ai genitori di aver chiamato troppo tardi il medico al capezzale del figlio, ed anzi sospettano che tra i pregiudizi degli appartenenti alla setta « antoinista », sia da annoverarsi quella che vieta a loro di ricorrere ad un medico in casa di malattia: il decorso di ogni male è lasciata alla benevolenza del cielo.

L'Unità, Organo del Partito Comunista Italiano, Sabato 20 marzo 1954

 

Traduction :

Un autre enfant tué
par le fanatisme religieux

Le siège des "Témoins du Christ" détruit à Toulon

    PARIS. 19. – Le siège des "Témoins du Christ" à Toulon a été saccagé et dévasté par un groupe de citoyens enragés. Cette nouvelle attaque contre le siège des disciples de Georges Roux, le "Christ de Montfavet", que l'opinion publique française tient pour responsable de la mort de deux enfants, fait suite au fait que les membres de la nouvelle Église universelle, malgré l'interdiction du préfet, avaient tenté de tenir une réunion-débat dans le hall du cinéma "Eldo".
    L'opinion publique française est également troublée aujourd'hui par la mort d'un enfant dans des circonstances pour le moins étranges, et dont la cause est, semble-t-il, le fanatisme.
    Cette fois, il ne s'agit pas des "témoins du Christ", mais d'une autre secte, jusqu'ici très peu connue, celle des "Antoinistes", qui a surgi en Belgique immédiatement après la guerre. Le petit Jacques Fortoul, fils de deux employés de bureau de Lyon, récemment installé sur la Côte d'Azur, est décédé vendredi dernier dans un village près de Nice, après une courte maladie.
    Les autorités chargées de l'enquête reprochent aux parents d'avoir appelé le médecin trop tard au chevet de leur fils, et soupçonnent même que parmi les préjugés des membres de la secte "antoiniste", il y a celui qui leur interdit de faire appel à un médecin en cas de maladie : le cours de toute maladie est laissé à la bienveillance du Ciel.

L'Unità, organe du Parti communiste italien, samedi 20 mars 1954

Un altro bimbo ucciso (L'Unità, Organo del Partito Comunista Italiano, Sabato 20 marzo 1954)

 

    Impossible d’en savoir plus sur ce cas.
Dans un article du Journal de Genève (23 mars 1954),
on dit que les parents font partie également des « Témoins du Christ ».

 

L'étrange secte des ''Témoins du Christ''
(Journal de Genève, 23 mars 1954)

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Un Dieu va naître... (Le Monde illustré, 31 août 1912, N°2892)

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Un Dieu va naître... (Le Monde illustré, 31 août 1912, N°2892)

Un Dieu va naître…

par ANDRÉ ARNYVELDE

     Il y a quelques semaines — le lecteur s'en souvient-il ? – à cette même place, et signée du même nom, une chronique parut, intitulée : Un Dieu vient de mourir... Le « dieu », c'était le Père Antoine, de Jemmepe-sur-Meuse, Antoine le Généreux, Antoine le Guérisseur, Dieu belge à qui furent élevés, de son vivant, des temples, et qui compte dans le monde plusieurs centaines de milliers de fervents. Cette chronique valut à son auteur un certain nombre de lettres, qu'il lut avec le plus vif intérêt. La plupart de ses correspondants, s'étant accordés à trouver que le ton général de l'article, quoique teinté légèrement de scepticisme, n'était point ironique, ni démolisseur, se trouvèrent également d'accord pour inviter son rédacteur à se convertir à l'Antoinisme.
    A ces prosélytiques correspondants, il ne pourra être ici répondu, pour ce qui est de la conversion, ni oui tout à fait, ni tout à fait non ; mais seulement que c'est à voir... Quelques documents Antoinistes, joints aux lettres et que nous étudions consciencieusement, sont en train de nous éclairer sur ce grave problème, et de nous permettre d'asseoir honnêtement notre opinion, notre conviction, notre résolution.
    Pour ce qui est du scepticisme que l'on constata généralement au cours de l'article, veuillent les adorateurs d'Antoine admettre qu'il faut, quand on aborde des questions d'une aussi auguste espèce, aller avec beaucoup de circonspection. D'une part, il y a cette sacrée Raison moderne, cette sacrée Raison critique, qui, très avertie, très munie, très prémunie, ne s'enthousiasme pas (comme ça », à la hussarde, ou à la Pauline de « Polyeucte » : Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée !... quels que soient les événements, les phénomènes, les mouvements, fussent-ils de foules, fussent-ils de nations tout entières... D'autre part, il y a que cette Raison même, si exigeante soit-elle, n'a pas toujours les éléments indispensables pour réfuter ou pour nier. C'est pourquoi le scepticisme est pardonnable : il est un peu comme une distraction que prendrait un voyageur, entre deux trains - la Négation ou la Croyance comme une façon de passer le temps entre deux événements importants et qui ne peuvent être précipitamment accomplis.
    Ceci dit, qu'on nous permette de passer à un autre ordre de propos. Un « Dieu » donc venait, il y a quelques semaines, de mourir. Voici qu'un Dieu, d'ici quelques années, va naître. C'est là quelque chose, au demeurant, qui fait compensation, rétablit l'équilibre. Ainsi l'Humanité, quoiqu'elle fasse pour mener ses affaires toute seule, comme une grande personne, n'échappe pas à la tutelle des dieux. Un meurt, un autre naît. Ainsi soit-il... Parlons du Dieu prochain.
    Mais il est matériellement impossible de dire un mot plus avant, si l'on n'ouvre pas une parenthèse explicative. Il sied de se mettre en état d'être compris de tous, de lecteurs même ignorants de l'A B C de la question.

*
*  *

    Il existe une Société qui s'appelle la Société Théosophique, et dont le but essentiel est d'épanouir la spiritualité de la Race humaine. Cette Société, qui compte environ 25.000 membres dans le monde, est née en 1875, à New York, des œuvres et des gestes de Mme H.-P. Blavatsky, fille d'un officier supérieur russe. Héléna Petrowna Blavatsky, que les membres de la Société Théosophique appellent pieusement H. P. B., de tempérament agité, complexe et bouillonnant, mena une vie aventureuse, voyagea considérablement, connut, au cours d'une chevauchée en Asie-Mineure, un magicien copte, Paulos Métamon, et se sentit attirée vers le Merveilleux. Au cours de cent aventures, qui n'ont point à faire ici, un jour, à Londres, où elle était dans une grande misère — tous subsides de sa famille épuisés — et pendant le séjour dans la capitale britannique d'une ambassade hindoue, envoyée par le souverain du Népaul à la reine Victoria, elle reçut une communication, par des voies surnaturelles, d'un être appartenant à une catégorie supérieure et mystérieuse d'humanité. Ainsi la Vierge Marie fut, dans les temps lointains, visitée par un ange qui lui annonça sa mission.
    L'être qui se manifestait à H. P. B. était un Mahatma. Les Mahatmas, selon l'enseignement théosophique — qui lui-même s'inspire abondamment des livres sacrés de l'Inde — sont des êtres, assez malaisés à concevoir pour notre intelligence européenne, doués de pouvoirs spirituels, psychiques, voire physiques, infiniment plus étendus, plus magnifiques, que ceux — si magnifiques, et profonds soient-ils —que nous pouvons rencontrer, ou avoir rencontrés, ou avoir supposés même, chez les hommes de notre humanité coutumière. Leur résidence ordinaire est en certaines parties inexplorées du Thibet. Ils assistent de là au spectacle de toutes les agitations humaines, et de temps en temps s'élancent de leur retraite sacrée, par des chemins immatériels, porter lumière ou secours au Monde, ou à l'un d'entre leurs frères inférieurs - les hommes ordinaires, vous, nous — et rétablir d'un coup de barre occulte l'ordre et la marche du vaisseau des politiques ou des passions, universelles, nationales ou individuelles.
    Un de ces êtres, donc, se manifesta à H. P. B. et fut l'incitateur de sa vie nouvelle. Autour d'H. P. B. se multiplièrent les phénomènes psychiques les plus extraordinaires, et son esprit déborda d'illuminations. Elle rencontra en Amérique, en 1874, un homme connu par certains articles spirites parus dans le New-York Sun et le New-York Graphic, et avec lequel sa pensée fraternisa d'enthousiasme. Il s'appelait le colonel Henry Steel Olcott. H. P. B. et le colonel Olcott joignirent leurs idées et leurs efforts ; et au bout d'un certain temps, temps pendant lequel, autour des expériences et des révélations d'H.P.B. se passionnèrent le monde et la Presse — surtout la Presse anglaise — les discutèrent, les combattirent, les assaillirent, les couvrirent de ridicule ou les auréolèrent de Foi, la Société Théosophique fut fondée.
    H. P. B. mourut en 1891, laissant un grand nombre d'écrits, confus mais extrêmement impressionnants. Elle y donnait, noyée dans un océan déchaîné de symboles extraits de toutes les théologies et de toutes les cosmogonies, la clef de la Création des Mondes, de la Nature occulte de l'Univers, de l'Homme, et des Races, de leur évolution dans le temps, y compris leur avenir le plus lointain; elle y expliquait Dieu, elle y expliquait l'Humanité, elle y expliquait les lois des Astres, de la Vie et de la Mort ; elle y expliquait Tout.
    Mme Annie Besant succéda à la présidence de la Société Théosophique à H. P. B. Mme Annie Besant est une femme très haute, une intelligence ruisselante, une oratrice magnifique. Elle a, hors de la Société Théosophique même, de passionnés admirateurs, et entre ceux-là notre illustre Pierre Loti, et d'autres beaux esprits. Mais arrivons au Dieu.
    Vous voici avertis qu'il est une Société Théosophique, que ses chefs prétendent tenir les plus antiques et les plus profonds secrets de la Vie et de l'Univers ; vous n'ignorez plus qu'il est des Mahatmas. La parenthèse peut être fermée.

*
*  *

    Les Mahatmas, créatures douées de pouvoirs « supérieurs », ces frères de l'Humanité, ces gardiens de la Destinée, que sont-ils ?
    Ils sont, ou plutôt ils furent des hommes, de simples hommes, parvenus, au long des âges, et par une épuration de plus en plus resplendissante de leur spiritualité, à un degré spirituel et psychique qui leur permet de vivre sur un plan autre que le plan physique. 
    Mais comment sont-ils parvenus à cet état, que l'on peut dire privilégié ?
    Efforçons-nous d'être clair :
    L'homme, tout homme, possède un Moi (les Théosophes l'appellent l'Ego), un Moi, un Ego, spirituel, immortel, éternel. Nous ne sommes de chair et d'os, vous qui me lisez en ce moment, moi, en ce moment, qui vous raconte, qu'une certaine incarnation éphémère de notre Moi éternel, d'entre les innombrables incarnations qu'il a déjà effectuées et qu'il aura à effectuer au long des temps.
    Ce Moi, dès qu'il a commencé de s'éveiller à la conscience, n'a plus qu'un but — qu'il poursuivra à travers des siècles et des siècles -: atteindre sa pleine conscience, la Perfection définitive, qui est le Nirvana hindou, qui est la Réintégration dans l'Absolu, qui est la Conscience de la Réalité de Dieu.
    Il ne peut atteindre à cette Perfection, au Nirvana, qu'en triomphant successivement de toutes les attaches de la matière. C'est au cours des luttes qu'il aura à soutenir contre les attractions matérielles, qu'il prendra de plus en plus conscience de la divinité essentielle de sa nature.
    Ses incarnations dans des individualités corporelles ne sont que le moyen, pour lui, de lutter, et de vaincre, ou de retarder sa victoire... La qualité de ses incarnations successives est subordonnée à la vie qu'il mena dans chaque incarnation précédente. Ayant été noble, haut, héroïque, charitable, juste, bon, dans une incarnation, il se réincarnera dans un individu plus haut, plus hautement prédisposé, dans un corps mieux approprié à la haute vie qu'il va vivre ; ayant été vaincu par les attractions matérielles, le vice, le mal, il s'incarnera dans une individualité basse, vile, mauvaise, et aura d'autant à lutter pour une prochaine incarnation plus haute. Ainsi de suite...
    Ces incarnations, ces combats, ces rechutes, ces victoires exigent pour chaque Moi, pour chaque Ego, des siècles et des siècles de siècles. Un million d'années n'est que bagatelle de durée, dans la chronologie théosophique. On y apprend qu'un Ego, par exemple, s'incarne dans un individu qui vivra, de la vie normale humaine, 70 ou 80 ans. Puis l'Ego restera 800, 900, 1.000 ans dans l'attente d'une nouvelle incarnation. Ce qu'il fera pendant ces siècles de repos, de sommeil, d'attente, l'expliquer nous entraînerait trop loin. La Société Théosophique existe, et le pourra dire à qui se montrera curieux de le voir expliqué. Continuons notre évolution de l'Ego. Le Moi, l'Ego, qui est parvenu, à travers l'immensité des siècles, à se libérer de sa carapace matérielle au point de n'être plus qu'Amour et Spiritualité, devient l'un de ces Mahatmas qui protègent l'Humanité, la secourent, la guident, ou plutôt, aident de leurs pouvoirs supérieurs l'évolution spirituelle de la Race humaine.

*
*  *

    C'est ainsi qu'un de ces Egos, d'une spiritualité plus haute encore que celles des Mahatmas, va, paraît-il, s'incarner d'ici vingt ou trente ans dans un homme, digne de le recevoir, et qui, à partir de ce moment, apparaîtra Dieu aux hommes, et dira le Verbe divin.
    Celui en qui l'on croit, en qui l'on suppose que s'incarnera le nouvel Instructeur du monde, est un jeune Hindou nommé Khrisnamurti. Un jour, à la suite d'une conférence que Mme Annie Besant vint faire à la Sorbonne, le Monde Illustré publia le portrait de Khrisnamurti, qui est un adolescent admirablement beau.
    La place nous manque, à présent, pour vous donner sur Khrisnamurti les mille détails qui vous le feraient paraître comme un être véritablement en dehors de l'humanité ordinaire, vivant tout entier dans sa préparation à la Divinité...
    Mais la place nous manque aussi pour entamer le plus passionnant des débats. Dresser, à côté, en face de ce Dieu futur, de cet être très sacré, tout de spiritualité immarscessible, un homme, un simple homme d'homme, de chair, de cœur et de cerveau, avec ses passions, ses rêves, les coups de massue de la vie ; et voir si, vivant, respirant, aimant, souffrant, résistant, renaissant chaque matin, battu, rossé, pétri, fouaillé, et continuant de résister, aimer, respirer et vivre, ce ne serait pas le simple homme d'homme qui serait le vrai Dieu...   

                                                                                André ARNYVELDE.

Le Monde illustré, 31 août 1912 (N°2892)

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Un Dieu vient de mourir... (Le Monde illustré, 13 juillet 1912, N°2885)

Publié le par antoiniste

 Un Dieu vient de mourir... (Le Monde illustré, 13 juillet 1912, N°2885)

Un Dieu vient de mourir…

par ANDRÉ ARNYVELDE

    Un dieu... Vous vous méfiez... L'auguste monosyllabe, de nos jours, est la plupart du temps une façon de parler, une sorte de qualificatif exaltatoire qu'on n'hésite point, quand on a usé tous les adjectifs, à employer pour être sûr qu'on se fera bien comprendre. Tel poète, tel comédien, tel danseur est facilement un dieu... mon dieu ! nous entendons cela tous les jours, dans la conversation courante. On sait bien, on sait généralement qu'au fond il n'y a plus de dieu ; ou tout au moins, s'il y en a, que c'en est un, toujours le même, qui courait déjà dans les versets de la Bible, il y a des cent mille ans.
    Et cependant l'on vous dit ici qu'un dieu vient de mourir, et l'on prétend n'être ni symbolique ni exaltatoire à la dernière puissance. Ce dieu-là était bien, paraît-il un dieu, puisqu'il avait des fervents, des sacerdotes et surtout des temples. Enfin il s'agit du Père Antoine, Antoine-le-Généreux, plus connu sous le nom d'Antoine-le-Guérisseur, mort ces temps-ci dans sa ville sacrée de Jemmepe, en Belgique.
    IL avait d'abord été mineur, puis, illuminé, IL répandit, avec un évangile, des guérisons et des miracles. Des foules vinrent à LUI qui s'en retournèrent, illuminées à leur tour, et conquises à SA foi. Depuis quelques années nul ne pouvait se vanter de l'avoir vu. Il vivait enfermé, servi par deux ou trois fidèles élus, entouré de mystère et de sainte majesté. Mais les miracles se faisaient comme avant. Ecoutez donc. Il y a un peu partout dans le monde des succursales du Culte Antoiniste de Jemmepe. Il me fut donné d'assister à la célébration de ce culte, à Paris, un dimanche dans une maison de la rue Saint-Denis. Rien à la façade de la maison n'indiquait ce qui se passait dedans. La porte cochère franchie, je me trouvai dans une vaste cour où des groupes parlaient bas, gravement. Je gagnai un petit escalier qu'on m'indiqua ; je commençai à le monter, mais bientôt je fus immobilisé derrière une foule qui se pressait sur les marches. Enfin, parvenant à me faufiler, degré à degré, avec beaucoup de peine, entre la rampe ou le mur et les gens qui faisaient la queue, serrés les uns contre les autres, j'atteignis le troisième étage.
    Là, force me fut d'abdiquer tout espoir d'avancer plus ; j'attendis bien sagement sur le palier une éclaircie dans le public compact qui encombrait la première pièce de l'appartement, et qu'on voyait par la porte laissée grande ouverte. J'entendais la voix d'un homme qui lisait des versets comme d'Evangile, dans un immense silence de l'assistance dense.
    Cette lecture m'arrivant trop confusément pour que je pusse prêter attention à ce qu'elle disait, je commençai bientôt à bavarder avec un de mes voisins de palier. Et ce voisin me raconta, quand je l'eus un peu questionné, qu'il était patron coiffeur, établi à Paris ; qu'il avait un enfant, lequel s'était d'abord très mal porté, tuberculeux, presque condamné ; que sur les conseils de personnes qu'il fréquentait et qui étaient Antoinistes, il avait écrit au Père, lisez à Antoine-le-Guérisseur... Et qu'à partir du jour où il pensait que sa lettre était arrivée à destination, son enfant commença visiblement à se mieux porter... Et que maintenant cet enfant était un enfant non seulement tout à fait guéri, sauvé, mais ardent à vivre, joufflu, et faisant l'admiration de tous ceux qui le voyaient, par sa mine, sa santé et sa robustesse.
    Voilà. — Mon interlocuteur avait l'air d'un bon homme, comme vous et moi, aux yeux tranquilles, et point égarés du tout. — « Et tous ceux qui sont ici vous raconteront des miracles pareils, achevait mon patron coiffeur. Personne ne voit le Père. Le Père ne répond jamais aux lettres. On jette sa prière à la poste, et il n'y a plus qu'à attendre. Il n'est pas d'exemple qu'une prière soit demeurée inefficace... »
    Cependant, le lecteur d'Évangile s'était tu. Les assistants commencèrent à se disperser. Ils avaient, en sortant, le visage recueilli comme celui des Chrétiens qui viennent de communier. J'entrai dans la petite pièce. J'abordai le lecteur de tout à l'heure, grand prêtre de cette section du culte Antoiniste. Il répondit très simplement à toutes les questions que je lui posai, et ses yeux brillaient d'une ferveur tranquille. J'étais un peu agacé. Tous les gens qui étaient là et qui nous regardaient ou nous écoutaient avaient de bonnes têtes ordinaires, et, sapristi ! point mystiques pour deux sous. Et cependant ils disaient : Le Père... Le Père... Notre Père... ma parole ! comme si c'était sérieux !
    On me remit des brochures cultuelles, et je les lus dès que je fus rentré chez moi. Je dois avouer que je ne fus pas convaincu. Au demeurant voici quelques principes de l'Evangile Antoiniste, que je vous extrais littéralement de L'UNITIF, bulletin mensuel de l'Antoinisme :

DIX PRINCIPES RÉVÉLÉS
en prose
par
Antoine le GÉNÉREUX :
DIEU PARLE :
PREMIER PRINCIPE
Si vous m'aimez
Vous ne l'enseignerez à personne
Puisque vous savez que je ne réside
Qu'au sein de l'homme.
Vous ne pouvez témoigner qu'il n'existe
Une suprême bonté
Alors que du prochain vous m'isolez...

……………………………………………………………….
SIXIÈME PRINCIPE
Quand vous voudrez connaître la cause
De vos souffrances
Que vous endurez toujours avec raison,
Vous la trouverez en l'incompatibilité de
L'intelligence avec la conscience...

……………………………………………………………….
DIXIÈME PRINCIPE
Ne pensez pas faire toujours un bien
Lorsqu'à un frère vous portez assistance :
Vous pourriez faire le contraire,
Entraver son progrès.
Sachez qu'une grande épreuve
Sera votre récompense,
Si vous l'humiliez, en lui imposant le respect,
Quand vous voudrez agir,
Ne vous appuyez jamais sur la croyance,
Car elle pourrait vous égarer ;
Rapportez-vous seulement à votre conscience
Qui doit vous diriger et ne peut se tromper.

……………………………………………………………….
*
*  *

    Voici encore un fragment d'une espèce de profession de foi, rédigée par le Père :

    « Étant allé à l'étranger, en Allemagne et en Russie, comme ouvrier métallurgiste, j'avais pu, malgré la maladie d'estomac dont j'étais affligé, économiser un petit pécule qui me permettait de vivre sans travailler. Je compris que je me devais à mes semblables, c'est alors que je ressentis la foi qui m'affranchit de toute crainte au sujet de l'âme, j'étais convaincu que la mort est la vie, le bonheur que j'en éprouvais ne me laissait plus dormir, je m'inspirais ainsi le devoir de me dévouer toujours davantage envers ceux qui souffrent moralement et physiquement et je continue la tâche car leur nombre augmente sans cesse. Je leur raisonnais l'épreuve, sa cause et son efficacité. Sans la foi qui me soutenait, j'aurais été bien souvent embarrassé et tracassé devant la foule de malades qui, nuit et jour, pendant plus de vingt-deux ans, sont venus me demander assistance. Mais ma longue expérience me fit reconnaître que les plaies du corps ne sont que la conséquence des plaies de l'âme. C'est à celle-ci que j'ai donc appliqué le remède ; je n'ai jamais cessé de la raisonner aux malheureux qui se trouvent dans la même situation que celle que j'ai pu traverser et qui se désespèrent... »

    Comme on s'en peut apercevoir, Bossuet écrivait mieux que le Père Antoine...
    Nonobstant, ainsi que le racontait naguère dans un article paru à cette place même, M. Riccioto Canudo, cent soixante mille Belges présentaient en 1910 à la Chambre des Représentants et au Roi une pétition, demandant de « reconnaître comme officiel, le culte nouveau institué par leur Messie : Antoine-le-Guérisseur. »

*
*  *

    Cet homme-là, donc, ce Dieu, dont le culte a su, de la Belgique gagner la France et Paris, le Père Antoine, vient de mourir, et ce n'est point, comme on pourrait le croire sa disparition qui diminuera son Eglise. Bien au contraire. Déjà, nous raconta l'autre jour l'Intransigeant, un avis a été affiché sur les murs de son temple :

             « Frères,
    « Le Conseil d'administration du culte Antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner... Avant de quitter son corps il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que la Mère le remplacera dans sa mission... Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à dix heures. »
    Peut-on concevoir ce que sera devenu l'Antoinisme dans un siècle, si Mère le sait convenablement entretenir ! Ah ! la folle époque que la nôtre. Naturellement, je ne vous invite point ici à croire à la divinité du Père Antoine. Je fais office d'honnête raconteur, sans plus. Mais vous conviendrez qu'il y a lieu de considérer avec quelque attention le fait que deux ou trois cent mille Européens modernes peuvent s'agenouiller dans un temple et élever le meilleur de leur âme vers un « Notre Père » qui n'est pas le bon Dieu de toute éternité.
    Nous vivons dans une époque sans foi... et cependant il semble bien qu'aucun temps n'ait été plus enclin à adorer que ce temps-ci. Adorer, adorer n'importe qui, n'importe quoi... Ce fut la Raison, la Science, ce fut l'Humanité, l'Individu, ce fut la Cité future... Il nous souvient très bien qu'il y a un an, Mme Annie Besant, théosophe et bouddhiste, étant venue à Paris faire une conférence, philosophique et religieuse dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, fut écoutée religieusement par plus de cinq mille assistants... Adorer, adorer... Ces tout derniers jours, nous adorâmes Nijnski... Qui ou quoi sera-ce, l'hiver qui vient ?... Allons, allons, les dieux, préparez-vous. Vous avez tout l'été pour vous préparer. Il y a une place à prendre, à la « saison » prochaine...

                                                                                André ARNYVELDE.

Le Monde illustré, 13 juillet 1912 (N°2885)

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Temple de Bernay - Photo de jour de l'Inauguration

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Temple de Bernay - Inauguration

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Le Fruit et l'Arbre (Le Fraterniste, 24 avril 1914)

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Le Fruit et l'Arbre (Le Fraterniste, 24 avril 1914)

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Chaire de lecture (Temple de Schaerbeek, arch. Jean Tombeur)

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Chaire de lecture (Temple de Schaerbeek, arch. Jean Tombeur)

détail du plan du Temple par Jean Tombeur
Il s'agit d'une projet, voici à quoi elle ressemblait.

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