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Une nouvelle religion (La Calotte ,30 décembre 1910)

Publié le par antoiniste

Une nouvelle religion (La Calotte 30 déc 1910).jpg

       Une nouvelle religion.

    La Chambre des représentants de Belgique vient d’être saisie d’une pétition monstre qui ne compte pas moins de 160,000 signatures.
    Les pétitionnaires, tous disciples d’Antoine le Généreux, revendiquent la reconnaissance légale pour « le culte antonin » dont le temple construit à Jemmapes-sur-Meuse, a coûté plus de cent mille francs.
    Le patron de la nouvelle religion, Antoine le Généreux, est un « guérisseur » fameux qui a soigné avec succès des milliers de malades et s’est acquis une grande renommée de sainteté.
    Les adeptes du nouveau culte appartiennent à toutes les classes de la société.
    S’ils réclament de la Chambre des représentants la reconnaissance de leur culte, c’est afin d’assurer l’existence de leur temple de Jemmapes et des autres sanctuaire qu’ils sont dans l’intention de bâtir.
    Par le bénéfice de la loi, la propriété de cet édifice sera transférée aux fabriques ou consistoires qui en dirigeront l’administration.
    Ainsi se constitueront autour du nouveau culte des associations cultuelles, telles que la loi de 1905 en avait prévu l’organisation en France.
    La pétition adressée à la Chambre belge par les adeptes du « culte antonin » a les plus grandes chances d’aboutir et, de l’avis d’un parlementaire autorisé, jamais pétition aussi importante n’est parvenue à la Chambre des représentants, même quand il s’est agi des lois sur l’instruction obligatoire.

La Calotte, 30 décembre 1910

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Le culte antoiniste (L'Écho Saumurois, 5-6 décembre 1910)

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Le culte antoiniste (L'Écho Saumurois 5-6 décembre 1910)

Le culte antoiniste

    Bruxelles. – Une curieuse pétition vient, de parvenir à la Chambre des représentants. Plus de 160.000 Belges l’ont signée. Jamais, même pour le suffrage universel et pour l’instruction obligatoire, on n’était parvenu à réunir autant de signatures. Cette pétition est accompagnée d’une lettre du Comité du « Culte antoiniste ; elle est signée par M. de Regnancourt, propriétaire à Jemeppe-sur-Meuse, président ; M. F. Delcroix, professeur à l’Athénée de Liège, secrétaire ; M. C. Delannoy, lieutenant d’infanterie, trésorier. Les pétitionnaires réclament la reconnaissance légale de leur culte.
    « La religion antoiniste, disent-ils, est fondée sur le désintéressement le plus complet et Antoine le Guérisseur et les membres de son culte ne peuvent recevoir ni subside ni rémunération, mais ils veulent assurer l’existence de leur temple.
    » Le temple de Jemeppe-sur-Meuse a couté 100.000 francs. D’autres temples vont être érigés aux frais des adeptes ; la reconnaissance du culte aura pour effet de transférer la propriété des temples aux fabriques ou consistoires qui en auront la gestion matérielle ; leur existence légale sera ainsi assurée. »
    Antoine, le fondateur de la nouvelle religion, est un magnétiseur qui a opéré quantité de guérisons et ses adeptes le considèrent comme un des plus grands bienfaiteurs dont l’humanité puisse se glorifier. »

L’Écho Saumurois, 5-6 décembre 1910

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La Belgique possède une nouvelle religion (Le Matin, 6 décembre 1910)

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La Belgique possède
         une nouvelle religion

   Une pétition à la Chambre

    BRUXELLES, 5 décembre.  De l’envoyé spécial du « Matin » (par téléphone). – Une pétition de 160,000 signataires, tous Belges et majeurs, demandant la reconnaissance d’un culte, voilà le peu banal document qui vient de parvenir à la Chambre des représentants à Bruxelles. Il provient des disciples d’Antoine le Généreux, un homme doué d’un pouvoir guérisseur extraordinaire, et qui, dit-on, a rendu la santé à des milliers de malades.
   
Ses adeptes sont tous adhérent du temple qui a été fondé à Jemmapes-sur-Meuse et se comptent par centaines de milliers. Aussi la religion « antonine » est-elle bien la deuxième dans ce pays, puisqu’on n’y compte que 20,000 israélites et 15,000 protestants.
    Voici cette pétition, dont le greffier de la Chambre m’a fort aimablement permis de prendre copie.

                Monsieur le président et messieurs
                     les membres de la Chambre,
    Nous avons l’honneur de vous demander de reconnaitre par une loi le culte antonin, fondé à Jemmapes-sur-Meuse par Antoine le Généreux, et qui compte actuellement plusieurs centaines de milliers d’adeptes.
   
Si Antoine le Généreux et ses adeptes demandent la reconnaissance de leur culte, ce n’est pas pour obtenir des subsides ou des rémunérations pour les membres de ce culte. La religion antonine est fondée sur le désintéressement le plus complet : Antoine le Généreux et les membres de son culte ne peuvent recevoir ni subsides ni rémunérations ; mais ils veulent assurer l’existence de leur temple de Jemmapes, lequel a couté 100,000 francs.
    D’autres temples vont être érigés aux frais des adeptes. La reconnaissance du culte aura pour effet de transférer la propriété des temples aux fabriques ou consistoires qui en auront la gestion matérielle. Leur existence légale sera ainsi assurée. Il n’y aura donc ni droit de mutation, mi droit de gestion à acquitter.
    Le temple de Jemmapes est administré par un comité de neuf membres composé de signataires de cette protestation. Mais le comité n’en a pas la propriété légale. Il importe que cette propriété lui soit conférée.
   
Il est inutile que nous insistions sur le caractère si moral et si élevé de l’enseignement d’Antoine le Généreux et sur les merveilleuses guérisons, tant morales que physiques, qu’il a obtenues et obtient chaque jour.
    Un simple examen d’un des certificats joints à cette pétition fera comprendre pourquoi nous considérons Antoine le Généreux comme un des plus grands bienfaiteurs de l’humanité qui puissent se rencontrer.
   
J’ai demandé à un aimable député quel accueil peut faire la Chambre à une semblable pétition.
    Eh ! dit-il en souriant, les 160,000 signatures sont parfaitement en règle, et jamais pétition aussi importante n’est parvenue à notre Chambre, pas même quand il s’est agi de l’instruction obligatoire.
    Presque tous les adhérents du culte antonin sont des gens estimés, et il y a parmi eux beaucoup d’hommes cultivés : professeurs, médecins, etc... Des milliers d’attestations de guérisons sont jointes à la pétition. Des médecins réputés en ont signé plusieurs.
    Nous ne pouvons donc pas traiter légèrement un mouvement de cette importance, qui persiste et progresse depuis plus de vingt ans, d’autant plus que la personnalité de son chef est digne de tous respects.
    Et puis n’oublions pas, en ce qui concerne les pétitionnaires, que ces braves gens n’ont qu’un mot à dire pour que nous ayons à la Chambre un ou deux députés antonistes.

Le Matin, 6 décembre 1910

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Antoine le Guérisseur (La Petite Gironde, 13 décembre 1910)

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Antoine le Guérisseur (La Petite Gironde 13 déc 1910)

               ANTOINE LE GUÉRISSEUR

    Une pétition couverte de 160,000 signatures demande au Parlement belge de reconnaître le culte « antoiniste », c’est-à-dire le culte d’Antoine, dit « le Guérisseur ». Quand la foi s’en va, les petites religions arrivent.
    L’« antoinisme » aurait poussé aux Etats-Unis, où l’on voit un monsieur monter sur une chaire, haranguer les passants et fonder une secte, il n’y aurait pas lieu d’être surpris. Mais les 160,000 Belges demandant un nouveau culte ne laissent pas de nous étonner. On ne les croyait pas si mystique depuis Hans Memling et Ruysbroeck l’Admirable...
    Antoine le Guérisseur n’est point un charlatan banal. D’abord ouvrier mineur, puis métallurgiste, il voyagea en Pologne et en Allemagne avant de s’établir avec femme aux environs de Liège. Il n’habite pas avec sa femme, mais ils vivent en parfaite intelligence, et elle le seconde dans l’exercice de sa mission providentielle.
    Le correspondant de la « Liberté » à Bruxelles donner le prophète les curieux détails suivants : « Antoine le Guérisseur vit très simplement et très sobrement. Il est végétarien dans toute l’acception du terme : non seulement il s’abstient de viande, mais aussi d’œufs, de beurre et de lait... Dès son jeune âge, Antoine se montra d’une piété peu commune. Non seulement il priait souvent, mais il aimait à se recueillir. Il professe le catholicisme jusqu’à l’âge de quarante-deux ans ; puis il pratique le spiritisme jusqu’en 1906, date à laquelle il fonda le « nouveau spiritualisme ». »
    La doctrine d’Antoine se résume à peu près dans les principes chers à l’auteur d’« Anna Karenine ». C’est le Tolstoï des pauvres d’esprit. « Un seul remède, dit-il, peut guérir l’humanité : la foi ; c’est de la foi que nait l’amour, l’amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer ses ennemis, c’est ne pas aimer Dieu ; car c’est l’amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir ; c’est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu’il est pur et de vérité. »
    Le prophète se double d’un faiseur de miracles. Il guérit par l’imposition des mains, comme les rois de France, mais ceux-ci ne guérissaient que les écrouelles. Antoine guérit tout. Il est vrai qu’il ne touche pas le membre ou la partie malades ; il n’est même pas nécessaire que le malade soit présent : un représentant suffit, Antoine entre dans le temple où sont réunis les fidèles, étend la main, et c’est tout. On vient de tous les pays du monde chez Antoine et on assure que le temple où il opère a été édifié avec un don de 20,000 francs fait par un riche propriétaire du Midi de la France, guéri miraculeusement. Ajoutons, le détail a son importance, qu’Antoine le Guérisseur travaille gratuitement.
    Il ne faut pas sourire de l’ingénuité des fidèles ou des malades. Tous les marchands de bonheur ont leur petit succès, même s’ils n’arrivent pas à imposer leur marque. La crédulité, la suggestion, l’illusion demeurent de grandes forces d’action, même chez ceux qui croient le mieux échapper à leur emprise. Comment expliquer l’engouement de braves gens, parfois très avisés, pour de vulgaires fripouilles ou des imbéciles notoires, sinon par le mot si profond du philosophe :
    « Ce que la raison n’a pas contribué à former, le raisonnement ne saurait le détruire... »

                                                                                      P. B.

La Petite Gironde, 13 décembre 1910

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Zonderling verzoekschrift (De Sumatra post, 28 januari 1911)

Publié le par antoiniste

De Sumatra post (28-01-1911)

                               Zonderling verzoekschrift.

    Bij het Belgische parlement is een onderling verzoekschrift met 160000 handtekeningen ingekomen. Het vraagt de erkenning van een nieuwen godsdienst, gepredikt door „Antoine den geneesmeester”.
    Deze Antonius woont te Jemeppe aan de Maas, nabij Luik. Hij is thans 65 jaar oud. Vroeger werkte hij in de mijnen. Rumoerig kan men den nieuwen apostel moeilijk noemen, want in het door hem gestichte kerkje te Jemeppe houdt hij vier maal per week – ’s Zondags niet – godsdienstoefeningen, maar bij die gelegen heden spreekt hij geen woord. Hij houdt zwijgend gedurende een volle minuut zijn handen over de verzamelde schare uitgestrekt en daarna zegt alleen een medewerker: „Ieder, wiens geloof sterk genoeg is, moet genezen worden.” Antonius is een vegetariër en leeft als een hermiet, geen woord sprekend behalve door de... telefoon. Zijn vrouw, madame Antoine, bijgenaamd „la bonne mère”, ontvangt dagelijks honderden zieken, die zij door het opleggen van de hand en onder het aanroepen van Antoine den geneesmeester geneest.
    In het kerkgebouwtje te Jemeppe staat op den muur, boven het podium, waarop de profeet zich bevindt, in reusachtige letters het volgende geschreven. De stralenkrans van het geweten: Een enkel middel kan de menschheid genezen: Het Geloof. Uit het geloof wordt de liefde geboren. De liefde, die ons God zelfs in onze vijanden doet zien. Zijn vijand niet lief te hebben, is God niet beminnen, want de liefde, die wij voor onze vijanden gevoelen, maakt ons waardig Hem te dienen. Ze is de eenige liefde, die ons waarlijk doet lief hebben, omdat zij is zuiver en waar.

De Sumatra post, 28 januari 1911

 

Traduction :

                              Une pétition excentrique.

    Une pétition mutuelle avec 160 000 signatures a été reçue par le Parlement belge. Elle demande la reconnaissance d'une nouvelle religion, prêchée par "Antoine le guérisseur".
    Cet Antoine vit à Jemeppe-sur-Meuse, près de Liège. Il a maintenant 65 ans. Il travaillait dans les mines. Il est difficile d'appeler le nouvel apôtre un apôtre tumultueux, parce que dans la petite église qu'il a fondée à Jemeppe, il tient des services religieux quatre fois par semaine – pas le dimanche – mais il ne dit pas un mot sur le présent. Il étendait silencieusement les mains pendant une minute entière sur la foule rassemblée, puis un seul collègue dit : "Quiconque a la foi assez forte, doit être guéri." Antoine était végétarien et vivait comme un ermite, ne parlant qu'à travers le... téléphone. Son épouse, Madame Antoine, surnommée "la bonne mère", recevait chaque jour des centaines de malades qu'elle guérissait en apposant sa main et en invoquant Antoine le guérisseur.
    Dans l'église de Jemeppe, sur le mur au-dessus de la tribune sur laquelle se tient le prophète, ce qui suit est écrit en gros caractères. L'auréole de la conscience : Un seul moyen peut guérir l'humanité : La foi. L'amour naît de la foi. L'amour, qui nous fait voir Dieu même dans nos ennemis. Ne pas aimer son ennemi, ce n'est pas aimer Dieu, car l'amour que nous éprouvons pour nos ennemis nous rend dignes de le servir. C'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer parce qu'il est pur et vrai.

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Magnette et Goblet d'Alviella, l'Antoinisme et la politique

Publié le par antoiniste

 Charles Magnette (1863-1937)  (à gauche, illustration : photo pour un banquet franc-maçon et son ruban moiré - Musée Grand Curtius, Liège)
    Avocat et homme politique (président du Sénat de 1928 à 1932 et Ministre d'État). Trois fois Grand Maître du Grand Orient de Belgique. Fondateur de l'Association maçonnique internationale en 1921. L'Encyclopédie du Mouvement wallon lui consacre une importante notice en son Tome III.
    En 1914 et en 1916, il a adressé des appels aux Grandes Loges allemandes, s'élevant notamment contre les atrocités commises et les déportations de travailleurs. Cela lui valut une peine de prison.
source : wikipedia
    L'Avenir du Luxembourg (Samedi 16 Mai 1914) affirme "que le F. :. Magnette s'est fait le champion des Antoinistes." On en parle comme "le culte du F.:. Magnette.

 le comte Eugène Goblet d'Alviella (1846-1925) (à droite, illustration : portrait ; source : digitheque.ulb.ac.be)
    Homme politique belge et professeur d'histoire des religions à l'ULB, membre du parti libéral.
    15 janvier 1895, D'Alviella est élu Premier Vénérable Maître de la nouvelle loge "Les Amis Philanthropes n°2" qui réunit les libéraux conservateurs tandis que les libéraux progressistes garde le nom de loge des "Amis Philanthropes". 1900: il devient "Grand Commandeur du REAA.
    Le 5 mars 1909: il devient membre de la loge Quatuor Coronati à Londres. En 1919, il devient professeur honoraire et il est nommé membre permanent du conseil d'administration de l'ULB.
    Eugène Goblet d’Alviella fut professeur puis recteur de l’Université Libre de Bruxelles. Il fut aussi président de la Société royale belge de Géographie et publia un grand nombre d’ouvrages ayant pour thème : le pacifisme, l’économie ou encore le symbolisme maçonnique (il est notamment à l'origine de nouveaux hauts-grades). On lui doit surtout la création des cours d’histoire des religions à l’Université libre de Bruxelles. Son ouvrage "La migration des symboles" le rendit célèbre dans ce domaine.
    Il fut député, sénateur et recteur de l'Université de Bruxelles.
    1872 : élection au Conseil provincial du Brabant. 1878 : élection à la Chambre des représentants.
    Sa tombe est un monument à visiter pour ses décors mystiques.
source : wikipedia
    A lire sur lui : Eugène Goblet d'Alviella : historien et franc-maçon / édité par Alain Dierkens 
    A lire de lui : La migration des symboles (1891) où la symbolique de l'arbre est longuement évoquée
                     Croyances, rites, institutions (1911)

    En 1919, dans Le Père Antoine et son oeuvre, on lit : les sénateurs priés de soutenir le projet de reconnaissance demandaient l'épreuve du temps. Le projet de loi devait être présenté en 1914 à la rentrée des Chambres. Mais la guerre éclata.
    Ce fut le 29 mars 1910 que le secrétaire du Comité antoiniste écrivit pour la première fois au Ministre de l'Intérieur. Le frère Deregnaucourt proposait ainsi que le Ministre veuille bien "accorder audience à notre délégué M.Delcroix au jour et heure qui [lui] conviennent."
    Le 19 avril, il fallut recommencer en adressant la lettre au Ministre de la Justice et des Cultes. Le Ministre de la Justice n'ayant pas accordé immédiatement l'audience sollicitée, M.Deregnaucourt lui envoya dès le 23 avril une espèce d'ultimatum. (p.273-74).
    Devant l'inertie du Gouvernement catholique, il ne restait aux Antoinistes que le recourt au pétitionnement et à l'intervention des représentants anticléricaux. Ceux-ci montrèrent assez peu d'empressement à prendre l'initiative d'un projet de loi. Quand à la pétition, son succès continuait. (p.274)

    Le document fut envoyé le 2 décembre 1910 à la Chambre des députés. Le 27 janvier 1911, la pétition fut transmise au Ministre de la justice "ce qui équivaut à dire aux calendes grecques" (La Meuse, 2-2-1911).
    Le document dormait depuis plus de deux ans dans les cartons de l'Administration, lorsque M. le sénateur Ch. Magnette demanda (en 1914) au Ministère quels étaient les résultats de l'examen. Le Ministre répondit que "le culte antoiniste ne se rattache, dans son ensemble, à aucun service public du culte organisé par la loi du 4 mars 1870. La loi seule pourrait lui attribuer la reconnaissance officielle. C'est alors que M. Ch. Magnette et le Comte Goblet d'Alviella décidèrent de déposer un projet de loi. (p.275-76 & Dericquebourg, p.149)
    Survint la guerre. [...] Ainsi au moment où, après l'armistice, les Antoinistes publiaient la brochure « Le Père Antoine et son oeuvre », en vue d'obtenir la reconnaissance légale du Culte, celui-ci comptait quinze temples en Belgique et deux à l'étranger.
    A peine rentré victorieux à BRUXELLES, le Roi des Belges recevait une lettre de Mère ANTOINE pour solliciter sa bienveillante intervention.

"Jemeppe-sur-Meuse, le 16 décembre 1918.
         Sire,
    Sachant votre profond amour de la justice, je prends la respectueuse liberté d'attirer l'attention de Votre Majesté sur les démarches du Culte antoiniste tendant à obtenir la reconnaissance légale. Le 2 décembre 1910, il a été adressé aux Chambres une requête appuyée de plus de 160000 signatures. En 1914, Messieurs les Sénateurs Comte Goblet d'Alviella et Magnette devaient prendre l'initiative d'un projet de loi qui donnât satisfaction à notre Culte grandissant. Nous possédions alors en Belgique sept temples. Pendant la guerre nous en avons édifié sept nouveaux et d'autres sont en construction. Si nous demandons d'être reconnus par l'Etat c'est uniquement pour que nos temples soient exonérés des charges fiscales au même titre qu'en France. Notre Culte a pour base le plus grand désintéressement et ne vise qu'à l'amélioration morale des hommes. Sire, nous faisons appel à votre bienveillante intervention au moment où vous rentrez avec vos armées victorieuses pour lesquelles ainsi que pour Vos Majestés tous les adeptes unis dans la même pensée de foi et d'amour n'ont jamais cessé de faire les voeux les plus ardents. Que Votre Majesté daigne recevoir les meilleures pensées de tous nos coeurs dévoués.
(s.) Mère ANTOINE. Directrice du Culte »
    Cela étant, le Culte Antoiniste n'était pas encore au bout de ses peines... et bien des lettres durent encore être écrites :
- Le 22 septembre 1919, à Emile VANDERVELDE, Ministre de la Justice;
- Le 1° décembre 1919, à nouveau à Emile VANDERVELDE;
- Le 5 mars 1920, à la Reine des Belges;
- Le 22 mars 1920, à nouveau à Emile VANDERVELDE;
- Le 20 mars 1921, à nouveau à la Reine des Belges.
    Finalement, les Antoinistes obtinrent satisfaction. Ils purent bénéficier d'une nouvelle loi accordant la personnalité civile aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique. La loi votée, le Culte antoiniste put enfin se faire reconnaître comme établissement d'utilité publique.
source : http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/post/6695556/lantoinisme-pendant-et-apres-1418


               Bruxelles, le 5 mars 1920.
       Madame,
    Sachant votre constante sollicitude pour toutes les oeuvres de bonté et d'élévation sociales nous soussignées, résidant à Paris et à Bruxelles, ferventes adeptes du Culte Antoiniste, sollicitons humblement, au nom de Mère Antoine, de Votre Majesté la faveur d'une audience particulière, dans le ferme espoir qu'Elle daignera également s'intéresser à notre cause.
    Le Père Antoine, dont la grandeur morale inspirait à tous ceux qui l'approchaient la plus profonde vénération a révélé un Enseignement très pur que professe un nombre toujours plus considérable d'adhérents.
    En 1910, prévoyant l'extension rapide de son oeuvre, Il adressa aux Chambres une pétition appuyée de plus de 160.000 signatures de citoyens belges à seule fin d'obtenir, pour les temples antoinistes, l'exonération des droits de transmission.
    Mère Antoine, qui depuis 1912, dirige le Culte avec la foi et l'amour sublimes du Révélateur a vu s'accroître de jour en jour le nombre des adeptes.
    Elle a fait construire en Belgique quatorze nouveaux temples antoinistes.
    Âgée de près de septante ans et désireuse d'éviter à son successeur de sérieuses difficultés financières, Elle réclame avec insistance la reconnaissance légale du culte pour obtenir, non des subsides, ce qui serait contraire à la pensée du fondateur, mais la personnification civile qui assurerait l'avenir des temples. [...]
    Pleines de confiance et d'espoir dans le coeur généreux de Votre Majesté, nous La prions d'agréer l'expression de notre respect infini et de notre inaltérable dévouement.
          (s.) Mme Jacq. Uhlmann, avenue de Belle-Vue, 6, Montmorency-Paris.
          (s.) Yvonne Wachter, 10, rue des Princes, Bruxelles.
    A Sa Majesté la Reine des Belges.
Pierre Debouxhtay, p.276-80

    Pendant toutes ces démarches, un projet de loi, accordant la personnalité civile aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique, avait été déposé sur la bureau de la chambre (20 juin 1920). Les Antoinistes s'empressèrent d'écrire au Ministre, lui rappelant que "Mère Antoine, propriétaire des temples est d'un âge avancé" et le priant "instamment d'user de [son] puissant crédit pour faire passer la loi au cours de cette session" (25 avril 1921). La loi votée, le culte antoiniste put enfin se faire reconnaître comme établissement d'utilité publique.
Pierre Debouxhtay, p.280
    Le Ministre de la Justice était alors Fulgence Masson, avocat et homme politique à tendance libérale, Ministre de la Justice du 16 décembre 1921 au 13 mai 1925.
source : wikipedia

    Il semble également que des congrégations religieuses, sans statut juridique clair et qui, à l’époque, inspiraient une grande méfiance, aient joué un rôle important dans la mise en place des « établissements d’utilité publique ». Le culte antoiniste a trouvé naissance aux environs de Liège au début du XXe siècle. Il a été institué officiellement comme “fondation” en 1922. C’est une des rares fondations religieuses existant en Belgique. La responsable du Culte Antoiniste soulève cette hypothèse : « J’ai même entendu dire que la loi de 1921 avait été faite pour nous parce que nous avions demandé la reconnaissance légale du culte. Je pense que c’est, à partir de ce moment-là, qu’il y a eu officiellement les fondations mais je n’en sais pas plus. ». Nous n’avons malheureusement trouvé aucune trace écrite pouvant confirmer ces propos. Dès 1921, le Ministère en charge de l’administration des fondations fut celui de la Justice, ce qui n’est pas anodin au vu de la suspicion, encore présente actuellement, exprimée à l’égard des fondations. (c'est ici une erreur, car le Ministre de la Justice était également le Ministre des Cultes, cf. http://www.just.fgov.be/fr_htm/information/htm_justice_a_z/htm_histo/I980006F.htm; l'Eglise protestante libérale dut faire la même démarche)
    Certaines FUP déclarent s’être constituées exclusivement, ou presque, pour les avantages fiscaux présentés par le statut juridique : « A l’époque, on a demandé le statut d’Etablissement d’Utilité Publique pour faciliter les héritages. C’est vraiment la raison. Je suppose que c’est la seule raison qui a joué, je n’y vois pas d’autres avantages. » (Culte Antoiniste)
    Il n’est pas exclu que certaines fondations gèrent plusieurs types de patrimoines en même temps. De même, certaines FUP ont pour mission explicite de conserver à la fois un bien immobilier et un patrimoine. Ainsi, le Culte Antoiniste est reconnu comme un Etablissement d’Utilité Public depuis 1922. C’est d’ailleurs l’une des plus anciennes fondations belges. Sa mission est de répandre l’enseignement moral du Père Antoine (patrimoine spirituel) tout en entretenant les vingt sept temples du Culte en Belgique (gestion de l’immobilier). C’est le cas également de la Fondation Masui dont le travail consiste à sauvegarder le patrimoine immobilier et l’oeuvre du peintre Paul Auguste Masui.
source : Gautier PIROTTE, Les fondations belges d’utilité publique : entre permanence et changements

    En 1931, le Parti Libéral de Spa, décide de baptiser une de ses artères "rue du Père Antoine" (Jacques Cécius, Une religion de guérison : l'Antoinisme, p.42)

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