Ils se distinguent par une grande douceur et des moeurs essentiellement paisibles, et c'est pour conserver et perpétuer ces qualités précieuses qu'ils ont pris un nom qui les engage, aux yeux du monde, à une constante et inviolables fraternité. Comme tous les autres chrétiens réformés, il sivent pour règle de foila Bible seule, accompanée des secours de l'esprit de Dieu ; mais ils prennent, la plupart, des ordonnances qui y sont prescrites dans leur sens spirituel. Leurs pasteurs, choisis parmi les hommes d'une piété reconnue et d'une expérience consommée, ne reçoivent aucun salaire, et peuvent vaquer à des travaux étrangers à leur ministère, pour subvenir aux besoins de leur famille. Comme ils ont tout spiritualité, on ne célèbre chez eux aucune érémonie extérieur ; c'est ainsi qu'ils s'abstiennent du baptême et de la communion. Dans leurs assebmléées qui se tiennent le dimanche et souvent aussi le mercredi, ils gardent un profond silence, chacun est plongé dans es propres méditations : eles ne sont interrompues que par les prières ou les exhortations des ministres, qui ne prennent la parole qu'autant qu'ils s'y trouvent disposés par une conviction intime. Les femmes reçoivent aussi le titre de ministre, et peuvent parler en public.
Les Quakers de Congéniès, p.138 Tableau pittoresque, scientifique et moral de Nismes... 1-par É.-B.-D. Frossard (1835) Source : gallica
Ce besoin de perfection était tel d'ailleurs qu'il l'a empêchée d'entrer dans l'Église qui, étant l'oeuvre des hommes, porte les stigmates de l'imperfection.
Albertine Thévenon, p.12 in Simone Weil, La condition ouvrière (1951) source : classiques.uqac.ca
Même la mort de ma grand-mère, dois-je la regretter ? Humainement, pour moi, elle a été à l'origine d'un immense naufrage. Mais où en serais-je, si je n'avais pas connu cette aventure, avec ses souffrances et son enrichissement ? Tel que je suis, rompu et sans force, épave, j'ai l'impression tout de même d'avoir, à travers ce désastre, accédé à un peu plus de lumière, de tenir entre mes mains un peu plus de vérité...
Maxence Van der Meersch, Masque de chair Albin Michel, Paris, 1958 (p.23)
Même la mort de ma grand-mère, dois-je la regretter ? Humainement, pour moi, elle a été à l'origine d'un immense naufrage. Mais où en serais-je, si je n'avais pas connu cette aventure, avec ses souffrances et son enrichissement ? Tel que je suis, rompu et sans force, épave, j'ai l'impression tout de même d'avoir, à travers ce désastre, accédé à un peu plus de lumière, de tenir entre mes mains un peu plus de vérité...
Maxence Van der Meersch, Masque de chair Albin Michel, Paris, 1958 (p.23)
Dieu, c’est le pouvoir. Mais actuellement, le pouvoir, pour autant qu’il vous concerne, n’est pour vous qu’un mot. Il est temps que vous ayez une idée de ce que signifie ce mot pouvoir. Vous devez premièrement réaliser que le pouvoir est collectif. L’individu n’a de pouvoir qu’autant qu’il cesse d’être un individu. Vous connaissez le slogan du Parti : « La liberté, c’est l’esclavage. » Vous êtes-vous jamais rendu compte qu’il était réversible ? « L’esclavage, c’est la liberté. » Seul, libre, l’être humain est toujours vaincu. Il doit en être ainsi, puisque le destin de tout être humain est de mourir, ce qui est le plus grand de tous les échecs. Mais s’il peut se soumettre complètement et entièrement, s’il peut échapper à son identité, s’il peut plonger dans le parti jusqu’à être le Parti, il est alors tout-puissant et immortel.
Mais, en celui qui la réfléchit, l'Idée-vive de Dieu n'apparaît qu'au degré seul où la foi du voyant peut l'évoquer. Dieu, comme toute pensée, n'est dans l'Homme que selon l'individu. Nul ne sait où commence l'Illusion, ni en quoi consiste la Réalité. Or, Dieu étant la plus sublime conception possible et toute conception n'ayant sa réalité que selon le vouloir et les yeux intellectuels particuliers à chaque vivant, il s'ensuit qu'écarter de ses pensées l'idée d'un Dieu ne signifie pas autre chose que se décapiter gratuitement l'esprit.
Auguste Villiers de l'Isle-Adam, L'Eve future (1886) Livre I, Chapitre IX source : http://www.gutenberg.org/files/26681/26681-h/26681-h.htm