Deux choses aujourd'hui me font revenir sur l'intérêt de porter encore le costume antoiniste de nos jours. En effet, quand on voit les photos de l'époque de Louis Antoine, la raison de la robe révélée était d'effacer les différences sociales (idée que l'on retrouve dans un article de l'Unitif). cf. le billet et les commentaires sur l'Histoire de la robe Mais de nos jours, les différences sociales sont beaucoup moins marquées par les vêtements. Mais... et oui, il y a un mais. Tout n'est pas effacé, et le plus dur reste à faire. Car maintenant la pression sociale est plus pernicieuse. Par exemple, la bourqa n'est pas acceptée, les femmes ont mis longtemps avant de pouvoir porter le pantalon, et un homme en jupe, ça vous choquerez ?
Deux jours avant qu’il ne meurt, je rendis visite à mon frère, à l’hôpital. Il souffrait terriblement et il savait que la fin était proche. Je posai ma main gauche sur son front. Il leva les yeux vers moi et me dit : -Je sais que je vais mourir et j’ai très peur. Explique-moi la mort.
Il me prit par surprise, un peu comme un jeune enfant qui vous demande comment on fait les bébés. Il me fallut trouver des mots, ces mots qui expliquent l’inexplicable. -Vois-tu, lui dis-je, si je te tire les cheveux ça te fait mal, parce qu’ils sont vivants. Mais si je coupe une mèche de tes cheveux et que je la jette par terre, tes yeux peuvent regarder ces mêmes cheveux sans aucune émotion.
Ils sont morts et inutiles.
Lorsque ton âme et ton esprit quittent ton corps, ils deviennent la mèche de cheveux.
Je ne sais pas pour mon frère, mais moi j’y ai cru...
La tradition zen, au Japon, rapporte qu'un disciple demanda au maître Tchao-Tchan comment se libérer du cycle de la naissance et de la mort. Le maître ferma les yeux, leva sa tasse de thé et demanda : - Qui es-tu ? - Je suis Ts'en-Tchên. - Tu n'es donc pas une ombre. - C'est possible. - Tu es une ombre. - C'est possible. - Tu n'est donc pas une ombre.
Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, Contes philosophiques du monde entier France Loisirs, Paris, 1998 (p.89)
Nous ne trouvons notre libre arbitre que dans l'erreur, si celle-ci n'existait pas, la vérité n'aurait pas sa raison d'être, elle serait incompréhensible car elle n'est telle que parce que l'autre existe. Nous ne pourrions l'apprécier que par son opposé.
Le Couronnement de l'Œuvre Révélée, Le libre arbitre, p.IX
On nous enseigne, dès notre enfance, à ne faire attention qu'aux choses extérieures, jamais aux choses intérieures, et presque tous nous avons perdu la faculté d'observer ce mécanisme intérieur. C'est une rude besogne que d'enchaîner notre pensée, de l'empêcher de se détourner, puis de la concentrer toute sur elle-même afin qu'elle connaisse sa propre nature, afin qu'elle s'analyse elle-même. C'est pourlant là le seul moyen d'aborder scientifiquement un sujet. Cette science dont nous parlons, à quoi sert-elle ? D'abord le savoir est en lui-même la plus belle récompense du savoir ; il a aussi son utilité : il nous affranchit de toute misère. Pour l'homme qui, par l'analyse de sa propre intelligence, se trouve face à face avec quelque chose d'impérissable, de naturellement et éternellement pur et parfait, — finie sa misère, fini son malheur. Toute misère naît soit de la peur, soit d'un désir inassouvi. Que l'homme se convainque qu'il ne mourra jamais, il n'aura plus peur de la mort. Qu'il se sache parfait, il n'aura plus de vains désirs ; supprimez ces deux causes, vous tuez la misère ; vous créez le bonheur parfait, même pendant notre existence actuelle.
Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. (1910), p.8-9 source : gallica
Pour des raisons politiques à lui personnelles, Aristote s'était fait une loi de garder le silence sur certaines doctrines ésotériques, cependant il exprimait très clairement son opinion a ce sujet. Pour lui, les âmes humaines étaient des émanations de Dieu finalement résorbées dans la Divinité. Xénon, fondateur de la secte stoïcienne, enseignait qu'il y a dans la nature deux qualités éternelles : l'une active ou mâle, l'autre passive ou femelle. La première est de l'éther pur, subtil, c'est l'Esprit divin, l'autre est absolument inerte par elle-même jusqu'à son union avec le principe actif. L'Esprit Divin, agissant sur la matière, produit le feu, l'eau, la terre et l'air : il est le seul principe moteur de toute la nature.
D'après le Râja Yoga, le monde extérieur n'est que la manifestation grossière du monde intérieur ou subtil. Le plus subtil est toujours la cause, et le plus grossier est l'effet. Ainsi le monde extérieur est l'effet et le monde intérieur la cause. De même, les forces extérieures sont simplement les parties les plus grossières d'un tout dont les forces intérieures sont les plus subtiles. Celui qui a su découvrir, qui a appris à diriger les forces intérieures, se rend maître de toute la nature. Le Yogi ne se propose rien moins que de maîtriser l'univers tout entier, de dominer toute la nature. Il veut en arriver au point où ce qu'on nomme « lois naturelles » n'aura plus d'influence sur lui, et où il pourra franchir leurs bornes, il sera maître de toute la nature aussi bien interne qu'externe. La civilisation et les progrès humains consistent simplement à dominer cette nature.
Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. (1910), p.13 source : gallica
Si Dieu existe, il ne peut être qu'une intelligence sans coeur, une machine à calculer, un esprit mathématique, puissant et monstrueux, pour qui la douleur ne compte pas, et dont le plan gigantesque et inhumain n'avait pas été fait pour être contemplé et compris par un être doué d'une sensibilité. Le plan de Dieu, un plan sauvage et grandiose, ne devait pas avoir prévu l'éveil de la conscience humaine. L'homme, ce témoin, avec son coeur et ses rêves de justices, a dû être un accident dans cette évolution.
Maxence van der Meersch, Corps et âmes, t.2, p.46 Le Livre de Poche, Paris, 1943
Titre : Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l'anglais par S. W. Auteur : Vivekānanda (Swami ; 1863-1902) Éditeur : Publications théosophiques (Paris) Date d'édition : 1910