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Le Pélerin, nouvelle de Mme Breusing de Liège (Le Fraterniste, 6 mars 1914)

Publié le par antoiniste

Le Pélerin, nouvelle de Mme Breusing de Liège (Le Fraterniste, 6 mars 1914)

Le Pèlerin

    Madame Breusing, de Liège, grande amie du « Fraterniste », nous a fait le plaisir de nous adresser la nouvelle suivante que nos lecteurs liront très certainement avec grand plaisir.
    Nous l'en remercions vivement.

\-/

    Un homme avait à faire un voyage vers un but, dont il ignorait s'il était proche ou éloigné : c'était au pays promis de félicité qu'il voulait aller. Il n'en connaissait rien de précis ; il savait seulement qu'au terme du voyage, il aurait à rendre compte de tout ce qu'il aurait fait en cours de route.
    Dans l'incertitude, le chemin direct était difficile à trouver ; il en fut bientôt convaincu. Il rencontra beaucoup d'hommes qui tendaient au même but, mais chacun prenait une route différente.
    Après avoir causé à plusieurs d'entre eux, il entendit une si grande quantité d'opinions différentes, qu'il résolut de poursuivre la route qu'il s'était tracée. Mais bientôt voici de nouvelles bifurcations. A chaque chemin se trouve bien un poteau indicateur, mais ils portaient tous : « Au Pays de Félicité » et encore d'autres indications, mais rendues illisibles, ayant subi quantité de remaniements.
    Une route plus large, noire de monde, attire ses regards. Il s'avance et il lit « AU PAYS DE FELICITE PAR ROME. » Tiens, se dit-il, ne serait-ce pas le chemin sans détours que je cherche ? Et au même instant un vieillard majestueux, recouvert d'un long manteau brodé d'or, portant sur la tête une mitre à trois couronnes, surmontée d'une croix étincelante de diamants s'approcha de lui et lui dit : « Tu veux aller au pays de félicité ? » – « Оui », répondit le pèlerin. Et le vieillard, élevant sa crosse ornée de pierreries, lui indiqua le chemin de Rome en lui disant avec autorité : « Voilà le seul et vrai chemin qui conduit au pays de félicité. »
    Rendu méfiant par cette si grande assurance, ajoutée à toutes les divergences d'opinions entendues jusque-là, le pèlerin lui demanda : « Es-tu certain de ce que tu avances ? »
    – « Tu ne sais donc pas qui je suis », répliqua son interlocuteur irrité. « Je suis le délégué du Maître, du pays de félicité ; il m'a donné procuration et plein pouvoir sur tous les hommes de la terre. Moi seul peux en indiquer la voie. »
    – « Veux-tu me laisser voir ta procuration ? » lui dit le pèlerin.
    – « Tu ne peux pas la voir, répondit le vieillard, elle se trouve dans un livre qui a été écrit il y a 1900 ans et qui est tellement sacré, que seuls, moi et mes délégués ordonnés, peuvent en prendre connaissance, et peu sont aptes à l'interpréter. Il leva de nouveau sa crosse et lui indiquant les autres pèlerins sur la route, il lui dit sèchement : « Va les rejoindre et poursuis ta route avec eux. »
    Le pèlerin, un peu interdit, vit en effet une multitude d'hommes et beaucoup d'enfants qui tenaient en mains, les uns des bâtons à crois dorées, d'autres, des étendards aux couleurs vives et où on y distinguait des figures et des cœurs ; il les entendit psalmodier « Ave Maria ! Ave Maria !... »
    Au moment de les rejoindre, il fit cette réflexion : « Mais pourquoi s'adressent-ils à une femme et non directement au Maître du pays de félicité ? » et cela lui déplut. Il revint auprès du vieillard et lui dit encore : « Mais as-tu toi-même parcouru le chemin que tu indiques ? » — « Non, fut la réponse, je ne l'ai pas parcouru, mais bien mon prédécesseur, « Saint Pierre. » Il est depuis assis à la porte du pays de félicité, et il ne laisse entrer que ceux qui ont pris ce chemin. Comme symbole de ce que je suis bien son successeur, je porte cette clef, qui est celle du pays de félicité. Le pèlerin remarqua seulement alors qu'il tenait dans l'autre main une énorme clef, artificiellement forgée (ce qui lui sembla étrange) et il lui dit : « Puisque tu n'as pas fais toi-même ce trajet, je ne vois pas bien que tu puisses me certifier, sans autres preuves, que c'est le seul et vrai chemin et je préfère encore continuer ma route, qui me conduit sans doute au but poursuivi. »
    A cette réplique, l'homme à la triple couronne, s'emporta en s'écriant : « Puisque tu doutes de mes paroles tu n'es qu'un mécréant, tu n'es qu'un hérétique !!! » Et la foule, se retournant vers lui, ils s'écrièrent tous : « Anathema sit ! Anathema sit !! »
    A cette rumeur de haine, le pèlerin, saisi d'effroi, s'enfuit à grands pas, mais au premier chemin qu'il rencontra, un homme vêtu de noir, portant une barette noire sur la tête, le menton appuyé sur un petit collet blanc, vint à lui et il lut sur le poteau indicateur : « AU PAYS DE FELICITE PAR VITENBERG ». Cet homme austère lui dit : « Si tu cherches la voie qui conduit à ce pays, c'est celle-ci que tu dois prendre. »
    – Es-tu bien sûr de ce que tu avances ? » répliqua le pèlerin étonné.
    – Certainement, reprit l'homme noir, le Maître de ce pays m'a mis ici pour détourner et ramener les hommes qui s'égarent sur de faux chemins », — « Le Maître te l'a-t-il dit, lui-même ? » questionna le pèlerin. – Non, répondit l'homme grave, mais cela est écrit depuis 1900 ans dans la Biblia sacra, et nous seuls l'interprétons, comme le Maître l'a voulu ». Et disant cela il ouvrit un gros livre noir, à la première page, et il y lut, imprimé : « Das neue Testament… Unseres Herra und Heilands Jesu Christi. Durch Doctor Martin Luther verteuschet. Druckte und verlegte Johann Delleffsen. Minden 1719. » Le pèlerin, perplexe, se souvenant des paroles de l'homme au manteau brodé d'or, jeta un regard sur la route qu'il lui indiquait ; il y vit moins de monde que sur celle de Rome, la route était aussi moins belle et moins large, les pèlerins y étaient sombres et silencieux. Il dit alors à son interlocuteur : « Un homme richement vêtu, posté au bord du chemin précédent, m'a aussi dit que la voie qu'il indiquait était consignée dans un livre sacré, écrit il y a 1900 ans, ne serait-ce pas le même ? »
    – « Oui, c'est le même, mais nous seuls avons compris ce qu'y a enseigné le Maître, et si tu ne nous crois pas, tu n'es qu'un impie, tu n'es qu'un hérétique ! »
    Le pèlerin, interdit par ces imprécations déjà entendues, lui dit doucement : « Je ne veux pas douter des vérités que contiennent ce livre sacré, mais, pendant 1900 ans, que de fois n'a-t-il pas été traduits, interprété, copié et recopié, et la tradition est sujette à des erreurs qu'on reconnaît avec les années. Je sais très bien, par expérience, que de simples contes, qui ont passé de bouches en bouches depuis quelques années seulement, finissent par s'altérer et ne plus contenir l'enseignement pur qu'on y trouvait dans le principe. Il s'agit ici de 1900 ans, alors... »
    – « Je vous assure, reprit l'homme à la mine rébarbative, que notre interprétation est la bonne et la vraie ». Il s'animait en disant cela.
    – « Eh bien, reprit le pèlerin, l'homme à la crosse disait exactement la même chose. Je ne tiens nullement à me mêler à vos dissentions, et je vais encore poursuivre ma propre route. » A ces mots, son interlocuteur, se fâchant, lui jeta à la face :
    – « Si tu ne crois pas ce que je te dis, et qui est écrit dans le livre sacré, tu es damné et tu ne pourras jamais entrer dans le pays de félicité. Tu n'es qu'un impie, tu es un hérétique... et tous ceux qui passaient à l'instant sur cette route, s'écrièrent à l'unisson. « Voilà un impie ! voilà un impie ! »
    Le pauvre pèlerin, tout marri d'avoir indisposé et mis en colère deux hommes qui avaient voulu chacun le mettre sur le bon chemin, tomba dans de profondes et graves réflexions. Tout attristé, marchant la tête basse, ses pensées se portèrent vers DIEU, et il l'implorait dans son for intérieur. Il sortit de sa profonde méditation au son d'une voix douce et compatissante, qui lui disait : « Tu es affligé, mon frère. Pourquoi doutes-tu ? »
    Levant les yeux vers l'inconnu, à cette interpellation amicale, il se sentit attiré vers lui, et il remarqua alors qu'il venait de la direction du pays de félicité. Il était vêtu d'une longue draperie blanche, rejetée en plis souples sur l'épaule gauche ; il marchait tête nue, laissant voir de longs cheveux partagés sur le front, un sourire ineffable se jouait sur ses lèvres, entourées d'une belle barbe soyeuse. Il attirait par la bonté, rayonnant de tout son être. Il se sentit conquis, enveloppé de fluides bienfaisants, et plein de confiance, il se jeta à ses pieds en disant : « Qui que tu sois, tu as gagné mon cœur, je veux déverser mes peines dans le tien si compatissant. Oui, je suis triste et fatigué... les hommes qui m'arrêtent en chemin me remplissent de doutes et de tristesse ; je viens encore d'en indisposer deux, qui, pleins d'aigreur, me traitent d'impie, parce que je trouve raisonnable de ne pas suivre leurs conseils ni leur route. Le cher compagnon répondit : « Ta sensibilité, ton affliction, prouvent que tu es sur la voie qui conduit au pays de félicité. Ce n'est qu'un sentier étroit, plein d'écueils et de précipices où il est difficile de marcher. »
    Le pèlerin, rempli du plus ardent désir, plein de nouvelles forces et de courage, envahi d'un bien-être indicible, les yeux perdus dans le vague, comme transformé, illuminé, s'écria : « Je supporterai tout, je braverai tout, et j'arriverai au port avec toi. » Ensemble, ils poursuivirent la route. Ils étaient l'un et l'autre muets devant les spectacles grandioses, mais souvent effrayants, qu'offrait la nature à leurs yeux éblouis et terrifiés.
    Le jour baissait, point de lune au firmament, bientôt l'obscurité complète les enveloppa. Quel ne fut pas l'étonnement du pèlerin en voyant son compagnon la tête auréolée et le corps entouré d'une lueur suffisante pour éclairer leurs pas. Ils côtoyaient des précipices où s'abimaient avec fracas les morceaux de roches qui se détachaient sous leurs pieds.
    Des mugissements terrifiants sortaient de ces abîmes. Le frôlement d'ailes immenses le faisait chanceler au bord de trous béants ; il trébuchait sur des corps visqueux et de sourds gémissements s'élevaient vers lui qui le remplissaient d'effroi. L'air se raréfia, il devint étouffant, un sourd grondement, suivi d'éclairs éblouissants, lui découvrent toute l'horreur des lieux les environnant. Bientôt une pluie douce et bienfaisante tombe et il aperçoit au loin, bien loin, un point lumineux, brillant, et son regard ne sait plus s'en détacher ; il pressent que c'est le présage du terme de son voyage, et poussant un soupir de soulagement, il veut exprimer toute sa reconnaissance à son compagnon, mais il s'aperçoit qu'il n'est plus à ses côtés. En revanche, il voit un homme, tout semblable à lui, qui le dévisage, et il reconnaît bientôt, non un inconnu mais un homme de son pays. Comment le trouve-t-il ici, complètement transfiguré, lui qui était si misérable, si bafoué ? Il paraît tranquille et heureux, comment est-il arrivé en ces lieux, qui a guidé ses pas ? Il va vers lui et en même temps, spontanément, ils se tendent les mains, ils se donnent le doux nom de frère, ils vont se conter les péripéties de la route. Tous deux reconnaissent qu'ils ont eu le même guide. Ils ont été conquis par les effluves d'amour que dégageait cet Etre surnaturel. Pleins de confiance, ils l'ont suivi et suivent encore ses traces. Ils en parlent avec amour et reconnaissance.
    Le chemin s'élargit, ils parcourent de vastes plaines et des champs promettant une récolte abondante. De gais ruisseaux serpentent, en répandant autour d'eux la fraicheur et la fertilité ; ils peuvent sans crainte se désaltérer à ces eaux pures et limpides.
    A force de fouler une herbe douce et tiède, la rosée s'évaporant lentement sous les pâles rayons du matin, leurs pieds perdent toute trace de meurtrissures. Ils se sentent frais et dispos, animés d'un courage grandissant. Ils n'ont pas assez de toutes leurs facultés présentes pour admirer la nature dans son complet épanouissement. Ils sont muets, ne trouvant pas les mots nécessaires pour dépeindre leurs sensations multiples, leur ivresse débordante ; ils se serrent la main, ils se comprennent, ils partagent les mêmes sentiments, ils sont unis par l'esprit et par le cœur. Ils sentent et ils comprennent qu'ils doivent être dans le pays de félicité ; ils n'ont cependant pas franchi de frontières, on ne leur a ouvert aucune portes, on ne leur a rien demandé.
    Pas un nuage au firmament, le ciel paraît de cristal parsemé d'étoiles étincelantes, leurs regards se perdent dans l'Infini. Une sensation étrange les étreint et les ravit. Ils ont conscience qu'ils sont près du Père Eternel, ils le sentent mais ils ne le voyent pas. Ils n'ont plus conscience de leur corps charnel, et cependant ils ont conservé leur personnalité. Ils se souviennent de toutes leurs vies passées et elles ont été nombreuses. Ils sentent que la plus sainte des missions leur est désormais dévolue : ils ont la connaissance et ils vont rebrousser chemin, afin de guider et d'aider, comme ils l'ont été, ceux qui cherchent et qui sont de bonne volonté.
    Quand le dernier des mortels aura la connaissance, il règnera une félicité universelle.
    L'enfant prodigue sera rentré au bercail, ce sera l'ère du Père, son règne sera rétabli sur la terre comme au Ciel.
    Un règne de Beauté, de Paix et d'Amour universel !

\-/

       Faites bien et vous trouverez bien.
    La morale tout entière repose sur la Charité, l'amour du prochain et le respect de soi-même, le reste n'est dû qu'à des différences d'usages et de dogmes.

                                                                            Le 7 Juillet 1911.

Le Fraterniste, 6 mars 1914

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Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Tree of knowledge

Publié le par antoiniste

Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Tree of knowledge

    THE TREE OF KNOWLEDGE: The emblem of the Antoinists that symbolises their power to discern between good and evil

Traduction :
    L'ARBRE DE LA CONNAISSANCE : L'emblème des Antoinistes qui symbolise leur pouvoir à discerner entre le bien et le mal

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Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Study in contemplation

Publié le par antoiniste

Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Study in contemplation

    A STUDY IN CONTEMPLATION: Brother Hosias, the early representative of Father Antoin, by whose inspiration and contact with the founder's spirit the Antoinists are guided. Having created an atmosphere of peace and concentration among the members of the congregation he has taken his place in the front row and is listening the sermon delivered by a brother priest

Traduction :
    UNE ÉTUDE DE LA CONTEMPLATION : le frère Hosias, le premier représentant du père Antoine, dont l'inspiration et le contact avec l'esprit du fondateur guident les Antoinistes. Après avoir créé une atmosphère de paix et de concentration parmi les membres de la congrégation, il a pris place au premier rang et écoute le sermon prononcé par un frère prêtre

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Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Only believe

Publié le par antoiniste

Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Only believe

    ONLY BELIEVE, AND YOU SHALL BE SAVED: This is the essence of Father Antoin's doctrine, which he communicated to his followers in sundry writings, to be read regularly at every Sunday service by one of the brothers

Traduction :
    IL SUFFIT DE CROIRE, ET VOUS SEREZ SAUVÉS : Telle est l'essence de la doctrine du Père Antoine, qu'il a communiquée à ses disciples dans divers écrits, qui doivent être lus régulièrement à chaque office dominical par l'un des frères

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Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Administering the doctrine

Publié le par antoiniste

Modern Seers of Liège (The Sphere, Saturday 29 June 1935)-Administering the doctrine

    ADMINISTERING THE DOCTRINE: Sick disciples are cared for by the Antoinists and wait patiently in the entrance hall of the temple until they are called before one of the brothers for treatment

Traduction :
    ADMINISTRATION DE LA DOCTRINE : Les disciples malades sont soignés par les Antoinistes et attendent patiemment dans le hall d'entrée du temple jusqu'à ce qu'ils soient appelés devant l'un des frères pour être soignés

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Modern Seers of Liège (The Sphere - Saturday 29 June 1935) (britishnewspaperarchive.co.uk)

Publié le par antoiniste

Modern Seers of Liège #1 (The Sphere - Saturday 29 June 1935)(britishnewspaperarchive.co.uk)Modern Seers of Liège #2 (The Sphere - Saturday 29 June 1935)(britishnewspaperarchive.co.uk)

 

 

      

Texte du bas de page:

    A bleak, tiled interior with white inscriptions on the walls, a gathering of devout men and women in decent Sunday black, sitting with folded hands on wooden benches; a portrait of a white-bearded giant with hand raised in benediction: it is morning service in the Antoinist temple at Liége. Brother Hosias, who is the founder's successor and is able to read his followers minds, stands almost in a trance, praying silently before the congregation. Then another brother mounts the chancel and reads from the writings of Father Antoin.  "There is but one remedy that can save mankind-Faith, and Faith gives birth to Love."
    Father Antoin, who died in 1912, began life as a metal-worker, barely educated, and of poor parentage. His powers began to show themselves in hypnotic healing, by which he made himself widely known and revered, so much so that the healed turned worshippers. An Antoinist Creed was established; wealthy patients in France and Belgium endowed the Temples, which now number forty-two and are attended by 200,000 people. After the Great Healer's death the Antoinists continued to administer to all those mentally or physically sick, and under the guidance of Brother Hosias continued to gain in strength. Brother Hosias has written up outside his house at Liége, "The sick and weary are welcomed at any time of the day and night."

The Sphere, Saturday 29 June 1935
(source : britishnewspaperarchive.co.uk)

Traduction :
    Un intérieur sombre, carrelé, avec des inscriptions blanches sur les murs, un rassemblement d'hommes et de femmes dévots, vêtus en habits du dimanche de couleur noire, assis sur des bancs en bois et les mains croisées ; le portrait d'un géant à la barbe blanche, la main levée en signe de bénédiction : c'est l'office du matin dans le temple antoiniste de Liège. Le frère Hosias, successeur du fondateur et capable de lire dans les pensées de ses disciples, se tient presque en transe et prie en silence devant l'assemblée. Puis un autre frère monte dans le chœur et lit des extraits des écrits du Père Antoine.  "Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi, c'est de la foi que naît l'amour".
    Peu instruit et de parents pauvres, le Père Antoine, décédé en 1912, a commencé sa vie comme ouvrier métallurgiste. Ses pouvoirs ont commencé à se manifester dans la guérison hypnotique, par laquelle il s'est fait connaître et vénérer, au point que les guéris sont devenus des adorateurs. Un Credo Antoiniste fut créée ; de riches patients en France et en Belgique la dotèrent de Temples, qui sont maintenant au nombre de quarante-deux et sont fréquentés par 200 000 personnes. Après la mort du Grand Guérisseur, les Antoinistes ont continué à gérer tous les malades mentaux ou physiques, et sous la direction du Frère Hosias ont continué à gagner en force. Le frère Hosias a inscrit devant sa maison à Liège : "Les malades et les souffrants sont accueillis à toute heure du jour et de la nuit".

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Dissidence racontée par Alain Lallemand (Les sectes en Belgique et au Luxembourg)

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    Le desservant du temple situé quai des Ardennes, à Liège, devait ouvrir à Angleur un temple où il se proposait de revenir au 'culte antoiniste primitif'. H., non autrement désigné (le frère Hanoul certainement), sera assigné en 1949 devant le tribunal correctionnel, et le dossier ira en appel : les antoinistes auraient voulu qu'il soit condamné à fermer son temple, ce qui fut refusé en instance et en appel. Par contre, la Cour lui fit défense d'apposer l'enseigne 'culte antoiniste', le souhait d'induire une confusion entre les deux cultes étant évident.

Alain Lallemand, Les sectes en Belgique et au Luxembourg, 1994, p.58
source : GoogleBooks

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Dissidence racontée par Régis Dericquebourg (Les Antoinistes)

Publié le par antoiniste

    Seul le temple de Retinne s'est distingué mais il ne s'agit pas d'une vraie dissidence. La desservante et les adeptes se sont simplement ralliés au rituel français qui est considéré dans l'antoinisme comme une tendance et non comme un schisme. Il en va de même de la fondation du temple d'Angleur par Hanoul qui voulait exposer les portraits des fondateurs. Cette absence de fragmentation du mouvement après la mort du prophète mérite d'être signalée. Est-ce à cause du type d'organisation que la compagne de Louis Antoine avait mis en place ou le doit-on au fait que type de religion apparut comme dépassé au point que personne ne crut vraiment en l'avenir d'une dissidence ?

Régis Dericquebourg, Les Antoinistes, 1993, p.33

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Dissidence à Angleur par le Fr. Hanoul (Journal des tribunaux, 27 avril 1947)

Publié le par antoiniste

Dissidence à Angleur par le Fr. Hanoul (Journal des tribunaux 27 avril 1947)

Dissidence à Angleur par le Fr. Hanoul (Journal des tribunaux 27 avril 1947)

Liège (1re ch.), 9 janvier 1947.

Siég. : M. Cloos, vice-prés.
Min. publ. : M. VAN DEN BOSSCHE.
Plaid.: MM PENNINCK, GRAULICH et Théo COLLIGNON.

(Culte Antoiniste c. Hanoul.)

    LIBERTE DES CULTES. - Droit constitutionnel absolu. — Inopérance de l'approbation donnée à des statuts d'un établissement public. Liberté de l'inscription qualifiant un culte religieux. - Absence de droit privatif.

    L'ordre judiciaire de fermer un temple prétendu dissident et le dessaisissement de son desservant serait contraire å l'article 14 de la Constitution qui garantit de la façon la plus large la liberté des cultes.
    L'approbation gouvernementale des statuts d'un culte constitué en établissement d'utilité publique conformément à la loi du 27 juin 1921 ne saurait garantir l'orthodoxie des idées défendues par le dit établissement, ni lui accorder le monopole exclusif de son culte.
    La dénomination statutaire d'un établissement d'utilité publique doit être suffisamment spécifique pour faire l'objet d'un droit privatif. La liberté des cultes appelle le droit à la libre qualification des cultes.
            Dans le droit :
    Vu le jugement du 11 juillet 1946 ;
    Attendu que l'action est recevable telle qu'elle est intentée ;
    Attendu que le défendeur Hanoul est un disciple de la première heure de Louis Joseph Antoine, mieux connu sous le nom de « Père Antoine » comme fondateur de la secte religieuse dite « Antoinisme » ;
    Attendu qu'après la désincarnation du Père Antoine qui se situe le 25 juin 1912, Hanoul fut désigné en qualité de desservant du temple antoiniste du quai des Ardennes à Liège ;
    Qu'en mars 1943, à la suite d'un différend au sujet d'une question de liturgie, Hanoul fut démis de ses fonctions de desservant ; que les demandeurs obtinrent en justice son expulsion du temple du quai des Ardennes et des locaux adjacents affectés à son habitation ;
    Attendu que le défendeur ne voulant pas s'incliner devant les mesures dont il était l'objet, s'installa rue de Tilf, n° 84 à Angleur où il ouvrit un temple et y mit en pratique ce qu'il prétend être la doctrine du père Antoine dans toute sa pureté, primitive ; que sur la porte de ce temple, il apposa un écriteau avec cette mention « Culte Antoiniste » ;
    Attendu que conformément à la loi du 27 juin 1921 la veuve du « père Antoine » créa sous le nom de culte Antoiniste un établissement d'utilité publique dont les statuts furent fixés suivant acte avenu devant Maître Lapierre, notaire à Jemeppe sur Meuse et approuvés par A. R. du 3 octobre 1922 ;
    Attendu que le dit établissement par l'organe de son conseil d'administration fait citer Hanoul aux fins qu'il lui soit interdit d'utiliser la dénomination « Culte Antoiniste » ; qu'il soit condamné à fermer son temple de la rue de Tilf à Angleur et qu'il lui soit fait défense de se présenter et d'agir en qualité de desservant d'un temple antoiniste ;
    Attendu que parmi les avantages précieux que leur apporte la constitution, les belges trouvent la garantie de diverses libertés dont celle des cultes leur est assurée par l'article 14 ;
    Attendu que faire droit à la demande de fermeture du temple et d'interdiction d'agir comme desservant du culte antoiniste serait aller à l'encontre du but de cette disposition et sortir du cadre juridique de la compétence des tribunaux ;
    Attendu que l'article 2 des statuts approuvés par l'A. R. du 3 octobre 1922, répond au prescrit de l'article 30 1° de la loi du 27 juin 1921 en indiquant les objets en vue desquels l'institution a été créée, à savoir la propagation de la religion antoiniste et l'administration des biens temporels présents et à venir de l'établissement ;
    Attendu que l'approbation des statuts d'un établissement d'utilité publique par le gouvernement n'a eu, ni pour but, ni pour effet de violer la Constitution ; qu'elle n'entend ni garantir l'orthodoxie des idées défendues par les dirigeants de cette institution, ni assurer à ceux-ci l'exclusivité de la pratique de la religion antoiniste ;
    Que les articles 40 et 41 de la loi du 27 juin 1921 donnent au Ministère public un droit de surveillance sur la façon dont les administrateurs réalisent l'objet pour lequel l'établissement a été créé ; mais c'est en vue de veiller à ce que les biens de l'institution soient réellement affectés à cette destination et non à ce que la doctrine soit respectée par les adhérents ou par les étrangers ;
    Que rien n'empêche donc le défendeur de pratiquer la religion antoiniste suivant la formule qu'il estime la meilleure, soit parce qu'il la croit conforme à la doctrine intégrale du fondateur, soit qu'il veuille la modifier quitte à l'établissement demandeur à mettre ses adeptes en garde contre le danger que présenterait l'enseignement du défendeur dissident ; qu'il y a lieu d'ailleurs de remarquer que l'établissement d'utilité publique « Culte Antoiniste » n'a pas été créé par le « Père Antoine », mais après sa mort ;
    Attendu quant à l'inscription « Culte Antoiniste » apposée sur la porte du temple d'Angleur, que la dénomination adoptée dans les statuts de l'institution demanderesse n'a rien de spécifique et que rien ne permet de déceler si c'est cette dénomination comme telle qui figure sur cette porte ou simplement les mots : « Culte Antoiniste » qui existent avant la fondation demanderesse et sont en quelque sorte l'équivalent de religion antoiniste ; que dans ces conditions la dite mention ne pourrait faire l'objet d'un droit privatif ;
    Qu'on ne pourrait d'ailleurs voir une intention malveillante ou déloyale dans le choix de cette mention puisque le défendeur aurait tout intérêt à choisir une autre appellation que celle adoptée par les tenants d'une secte qu'il réprouve ;

            Par ces motifs :

            Le Tribunal, Statuant contradictoirement, rejetant toutes autres conclusions plus amples ou contraires ;
    Ouï en son avis conforme donné en langue française, M. Van Den Bossche, Juge suppléant, ff. de Ministère public ;
    Dit l'action recevable, mais non fondée, en déboute l'établissement demandeur et le condamne aux dépens.

    OBSERVATIONS. — Le jugement rapporté a donné au tribunal l'occasion de mettre en lumière un aspect nouveau de la liberté des cultes. La logique de notre droit constitutionnel postule le droit à l'hérésie, le croit au schisme. La séparation de l'Etat et des Cultes, l'indifférence juridique de la cité moderne aux convictions philosophiques et confessionnelles se traduisent dans l'article 14 de notre loi fondamentale, qui affirme le droit de chacun d'avoir, de pratiquer et de manifester telles opinions religieuses qu'il voudra, sous la seule réserve de la répression des atteintes à l'ordre social érigées en infractions par la loi.
    Ce principe s'oppose à ce que l'Etat prête la sanction du Bras Séculier pour faire échec à une dissidence qui se serait déclarée au sein d'un culte. Il est certain qu'en ordonnant à la satisfaction du culte demandeur la fermeture du temple dissident d'Angleur, et en dessaisissant son desservant, le tribunal aurait méconnu le principe constitutionnel de la libre interprétation des dogmes et des disciplines religieux.
    Le jugement rappelle la portée de l'approbation gouvernementale des statuts d'un culte érigé en établissement d'utilité publique. Quand les statuts mentionnent parmi les buts institutionnels la propagation du culte, leur ratification ne saurait emporter à l'établissement approuvé l'attribution d'un monopole dogmatique ou disciplinaire : la constitution s'y oppose.
    D'autre part, la surveillance des établissements d'utilité publique n'a été organisée par les articles 40 et 41 de la loi du 27 juin 1921 que pour sauvegarder le principe de la spécialité de la personne morale : le Ministère public est chargé de contrôler la conformité de l'affectation des biens de la fondation à son objet institutionnel. L'interprétation fidèle des doctrines religieuses échappe constitutionnellement à l'appréciation de l'Etat.
    Le tribunal a également refusé de reconnaître à l'établissement demandeur un droit privatif sur la dénominations culte antoiniste qu'il s'est donnée statutairement. Le jugement ne met pas en doute le principe que la personne morale a un nom et qu'elle peut le défendre contre les usurpations de tiers (Michoud, Théorie de la personnalité morale, 1932, t. II, p. 96). S'il permet au dissident d'utiliser l'appellation « culte antoiniste », c'est que sa généralité empêche de déceler si c'est la dénomination institutionnelle de l'établissement demandeur que le dissident a reprise ou bien l'expression courante, équivalent à « religion antoiniste » et employée par le public pour désigner le fait social de l'Antoinisme.
    Il semble que le tribunal ait ainsi dégagé la condition nécessaire de l'appropriation privative d'une dénomination sociale par l'être juridique qui l'adopte, à savoir son caractère spécifique. Le nom est le signe de la personne, son attribut distinctif ; il individualise à l'égard des tiers l'être physique ou moral qu'il signale. Pour avoir cette vertu discriminatoire et participer de la personnalité de son sujet, la dénomination doit revêtir un caractère spécifique.
    (Sur les litiges relatifs au droit à la dénomination sociale des personnes morales, créées en conformité de la loi du 27 juin 1921, on consultera avec intérêt l'arrêt de la Cour d'appel de Bruxelles du 15 avril 1931 confirmant le jugement du IO juin 1930, reproduit dans la Revue Pratique des Sociétés, 1931, pp. 258 et s., avec une note d'observation de M. Goedseels.)
    A vrai dire, le tribunal aurait pu trouver dans la liberté des cultes elle-même un fondement suffisant à ce dernier débouté. En condamnant Hanoul à effacer de la porte de son temple l'inscription « culte Antoiniste », sous le prétexte du droit privatif de la fondation demanderesse sur sa dénomination, le tribunal aurait implicitement contesté la liberté de qualification d'un culte religieux, qui est un nouvel aspect de la liberté des cultes.

                                           P. Van Coppenolle.

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Carte industrielle du bassin de Liège par Félix Jottrand (gallica)

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