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Carrel et Le coeur de Poulet

Publié le par antoiniste

Le prix Nobel de médecine 1912 Alexis Carrel réussit à maintenir vivant in vitro un cœur de poulet pendant une durée dont les estimations varient, selon les sources, de 28 ans à 37 ans. Or la durée de vie typique d'une poule est de 5 ans. Cette expérience a amené à se demander si la longévité d'un organisme n'était vraiment limitée que par celle de ses composants ou s'il fallait rechercher une autre cause, interne, au processus de mortalité.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Immortalit%C3%A9

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James Turrell - Roden crater - la lumière comme matière

Publié le par antoiniste

Depuis la fin des années 60, les installations de James Turrell, appelées aussi « environnements perceptuels », sont réalisées à partir d'un seul matériau : la lumière, naturelle ou artificielle. Mis à part les dessins et les plans qui accompagnent ses œuvres de plus grande envergure, sa production ne comporte ainsi aucun objet en tant que tel.

Ses interventions, ses installations « en chambre » ou à ciel ouvert, procèdent toutes d’une quête artistique qui déstabilise nos relations au réel.

En manipulant la lumière, James Turrell sollicite les sens, il se joue de la perception du spectateur, il la bouscule, la trompe... Entre ses mains la lumière prend une extraordinaire matérialité. création d'espaces fictifs... troublant puis fascinant...

source : wikipedia

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Claire Lejeune - Les mots qui guérissent le mal

Publié le par antoiniste

    Les seuls mots qui font acte, qui opèrent sur le corps de la mémoire ; les mots qui guérissent le mal par leur connaissance intime du mal, sont ceux qui parlent sa langue, ceux qui disent les fleurs et les fruits vénéneux du mal, non pas tel qu'on en parle à tort et à travers, mais tel qu'il se sent et se ressent. Tel qu'il s'éprouve. Tel qu'il s'épouse. Tel qu'il s'incarne : Je suis le mal que j'ai. Je suis l'âme du mal que j'ai. Il s'écrie par ma bouche. S'écrit par ma main.
[...]
    Où trouverions-nous les mots qui disent la vérité du mal, si ce n'est dans l'expérience que nous faisons des tourments à la fois charnels et psychiques de l'enfer ? Et comment saurions-nous ce qu'est l'enfer si nous n'avions pas connu le paradis? Si nous n'avions jamais goûté au fruit défendu ?

Claire Lejeune, Des mots pour franchir l'abîme entre dire et sentir
source : Balises, Archives & Musée de la littérature asbl

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André Thérive - Les observances héroïques

Publié le par antoiniste

    Notre hôte improvisé habitait un simple lieu-dit ; sa demeure avait l'aspect d'une cave voûté, derrière une espèce de treille où pendait un bidon d'essence troué qui servait aux ablutions rituelles, et aussi à la toilette des mécréants. Il n'y  avait rien à manger, que des oeufs et un peu de fromage rance, rien à boire qu'une eau-de-vie fort âpre et un café délicieux. Les murs étaient curieusement ornés de vieilles affiches grecques, italiennes, françaises même, dont seule l'enluminure comptait ; et parmi elles s'étalait un étonnant placard donnant l'horaire d'autocars américains dans je ne sais quel Etat de l'Ouest. Quelque démarcheur de Chevrolet avait dû l'apposer là en souvenir de son passage.
    On pouvait, à la rigueur, coucher sur la terre battue ou sur un grabat de peaux de bique ; mais dès trois heures du matin le patron, devenu muezzin, montait sur son balcon de bois branlant et criait la vérité d'Allah au bétail qui paissait dans les prairie voisines. Les deux soldats, en piteuses tuniques réformées de l'armée italienne, se levaient à ce signal et saluaient Dieu avec le jour. Je songeais au Père de Foucault, seul dans son coin d'Afrique, qui tenait à sonner la cloche six fois par jour pour des fidèles absents. Je songeais à la mission de Sabatier, dans les marais du Bahr-el-Ghazal, où l'on obligeait un clairon sénégalais à toutes les sonneries de la caserne française Je songeais à ces ingénieurs norvégiens du Spitzberg qui passent un smoking le dimanche soir pour dîner dans leur baraque sous la neige. Il n'est rien de plus beau que ces observances héroïques.

ANDRÉ THÉRIVE, Visite aux Musulmans d'Europe
La Revue de Paris 15 décembre 1937, p.892-93
source : gallica

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Des maires sont contraints de démolir leurs églises (Figaro - 2007)

Publié le par antoiniste

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Destruction de l'église de La Bassée.Charlet/AFP

Destruction de l'église de La Bassée.
Charlet/AFP

Pas moins de 2.800 des 15.000 églises rurales sont en péril selon un rapport rédigé par le Sénat.

De moins en moins fréquentées, les églises coûtent cher à entretenir et les maires s'interrogent. Faut-il les préserver ou doit-on les démolir ? Pas de doute, de gros nuages noirs surplombent désormais les petits clochers ruraux. Comme si le tabou de leur destruction commençait à se lever. Béatrice de Andia, à la tête du nouvel Observatoire du patrimoine religieux, affirme que, sur la base d'un rapport du Sénat, « 2 800 des 15 000 églises rurales protégées » seraient « en situation de péril ». « Ce qui laisse augurer, explique cette ancienne responsable de l'action artistique de la Ville de Paris, que les bâtiments non classés, qui ne sont pas une priorité pour l'État, ont un sombre avenir devant eux. » Christian Prunier, créateur en 2003 du site clochers.org, destiné aux gé­néalogistes, reconnaît, lui, que « pour se débarrasser d'un bâtiment, il suffit de le laisser pourrir 20 ans, de l'entourer ensuite de bandes rouges pour signifier son danger puis de faire établir un arrêté de péril. La démolition n'est alors plus une honte. Elle est conseillée ». Les Français sont pourtant « viscéralement attachés » à leurs églises, dit Alain Guinberteau, créateur de 40000clochers.com, qui a lancé un concours photos couronnant le meilleur chasseur de clochers.

 

Dans la région historique des guerres de Vendée, où les chapelles ont fleuri au XIXe siècle, de plus en plus d'édiles ont franchi le pas et commencent à détruire leur clocher faute de moyens pour les entretenir.

 

DE L'HERBE folle a poussé entre les tas de pierres, de vieux carrelages et d'ardoises brisées. Un angle de mur est encore vaguement debout et des tiges de fer rouillées pointent vers le ciel. En cet endroit désolé, il y a moins d'un an, se dressait encore une église dominant toute cette région, théâtre des guerres de Vendée. Bâtie en 1870 sur un point culminant du Maine-et-Loire, à 200 mètres d'altitude, l'église paroissiale du village de Saint-Georges-des-Gardes a été démolie en août dernier. « Déconstruite », précise le maire, Gabriel Lahaye, qui, sans être un adepte du philosophe Jacques Derrida, a choisi ce terme pour son image moins violente, « plus respectueuse ».

 

La commune de 1 500 habitants possède une autre église et, ne pouvait pas supporter les charges d'une réhabilitation : bien au-delà du million d'euros. Les églises construites avant 1905 sont, en effet, à la charge des collectivités locales. « On m'a­vait dit : tu le regretteras ! Mais il n'y a rien à regretter », assure Gabriel Lahaye. Un habitant, Gérald Eloire, a bien tenté de s'opposer à la démolition avec une lettre ouverte au maire, la création d'une association, la mobilisation des médias. En vain. Cet athée convaincu, qui avait choisi de s'installer dans ce village justement pour le charme de son église, n'a entraîné qu'une poignée d'habitants derrière lui. Et récolté beaucoup d'hostilité.

 

Le maire, qui va faire construire un petit oratoire de style contemporain sur le site de l'ancienne église, assure que « d'au­tres communes s'apprêtent à franchir ce pas ». La région est en effet pleine d'églises construites au XIXe siècle pour accueillir une population très pratiquante et en pleine croissance, en « réparation » aussi de la Révolution, quitte alors à détruire des églises trop petites ou trop abîmées qui avaient pourtant, elles, une réelle valeur architecturale. À 18 km de cette colline des Gardes, en effet, Bernard Briodeau, maire « plutôt centriste » de Valanjou, affirme avoir tourné les plans, les expertises, les aides régionales ou départementales et les comptes communaux dans tous les sens avant de se rendre à l'évidence : l'église Saint-Martin de son village est aussi vouée à la disparition. À terme, il espère ne conserver qu'une tour défensive du XVe siècle contre laquelle avait été édifié le bâtiment au XIXe.

 

« Acte sacrilège »

 

Pour l'instant, la démolition ne concerne que le clocher et la chambre des cloches. Comme à Saint-Georges-des-Gardes, le clergé, affectataire des lieux, n'a pas bronché. La messe est célébrée dans une autre église de cette petite commune blottie dans les chemins creux et qui ne compte pas moins d'une cinquantaine de chapelles, oratoires ou calvaires. « La pratique a nettement chuté ces dix dernières années, souligne le maire, et les catholiques pratiquants acceptent la décision. Ils savent leur foi plus forte que des vieilles pierres sans valeur. La priorité de l'Église, aujourd'hui, ce sont les pierres vivantes ! » En revanche, Bernard Briodeau a reçu des lettres de personnes parfois extérieures à la commune, anonymes ou non, lui promettant « le feu de l'enfer » s'il commettait « cet acte sacrilège ». « Je sais, admet-il, que dans cette région, on ne touche pas à une église, même si la messe est un lointain souvenir. C'est historique et viscéral. Mais que puis-je faire ? »

 

Maire de Gesté, à 45 km de là, Michel Baron dit lui aussi avoir cherché d'autres solutions. D'au­tant que l'église, très vaste, dont le conseil municipal vient de voter la démolition, est la seule de la commune de 2 500 habitants. La messe y est encore célébrée. À la place, le maire promet de construire « une salle de 500 places, susceptible d'être divisée en deux, moderne, facile à chauffer, attirante pour les jeunes... » Le curé de la paroisse, Pierre Pouplart, reste sur la réserve. « Ce sont les affaires de la commune, esquisse-t-il, je comprends qu'elle s'interroge sur le coût de l'entretien. » Responsable de l'art sacré pour ce diocèse d'Angers, le père André Boudier observe : « Les églises de qualité doivent être sauvegardées. Pour les autres, il faudra accepter de les détruire et de construire à la place des édifices mieux adaptés aux besoins d'aujourd'hui... »

 

 

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Rudolf Steiner - L'expérience

Publié le par antoiniste

    L'expérience intérieure de la pensée, l'élaboration active du concept, est quelque chose de tout autre que l'expérience d'une chose sensible. Quels que soient les sens que l'homme pourrait avoir, aucun d'eux ne lui donnerait une réalité, si sa pensée ne venait en éclairer les données ; et quel que soit un organe sensoriel, il donne à l'homme la possibilité de pénétrer en pleine réalité pourvu que la pensée complète ses données.

Rudolf Steiner, Philosophie de la liberté, p.143
source : gallica

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Auguste Villers de l'Isle-Adam - Le germe en était dans son coeur

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    Certes, en tout homme, dorment, virtuels, tous les salissants désirs que couvent les fumées du sang et de la chair ! Certes, puisque mon ami Edward Anderson succomba, c'est que le germe en était dans son coeur, comme en des limbes - et je ne l'excuse ni ne le juge !

Auguste Villiers de l'Isle-Adam, L'Ève future
Livre IV, Chapitre III

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Octave Mirbeau, Dans le ciel - Tu es un bon citoyen

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    L’homme n’a pas le droit de marcher vers la joie, d’étreindre le bonheur, de penser, d’imaginer, de créer, de sentir même. C’est épouvantable quand on y réfléchit… Dès que l’homme s’éveille à la conscience, dès qu’il reconnaît qu’il a des jambes et qu’il veut marcher vers quelque part, l’État arrive et lui brise les jambes d’un coup de bâton. Mais l’homme a des bras, s’il ne peut plus marcher, il peut étreindre quelque chose. Alors l’État revient et lui brise les bras d’un coup de bâton. L’homme gît à terre. Mais il a un cerveau qui le rend toujours redoutable, car il peut penser, il peut rêver, là germe et florit l’idée de la rédemption humaine, là s’épanouit la fleur sublime de la révolte. Alors l’État revient une troisième fois, fend, d’un coup de maillet, le crâne de l’homme, et lui dit : « Maintenant, tu es un bon citoyen. »

Octave Mirbeau, Dans le ciel (p.110)
source : scribd.com

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J.K. Huysmans - L'homme est un âne de Buridan

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    Cette croyance que l'homme est un âne de Buridan, un être tiraillé entre deux puissances d'égale force, qui demeurent, à tour de rôle, victorieuses de son âme et vaincues; cette conviction que la vie humaine n'est plus qu'un incertain combat livré entre l'enfer et le ciel; cette foi en deux entités contraires, Satan et le Christ, devaient fatalement engendrer ces discordes intérieures où l'âme, exaltée par une incessante lutte, échauffée en quelque sorte par les promesses et les menaces, finit par s'abandonner et se prostitue à celui des deux partis dont la poursuite a été la plus tenace.

Joris-Karl Huysmans, À rebours, chapitre XII (p.182) - 1884
source : gallica (édition de 1924)

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E.M. Cioran - Ebauches de vertige - p.69

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    L'apparition de la vie ? Une folie passagère, une frasque, une fantaisie des éléments, une toquade de la matière. Les seuls qui aient quelque raison de ronchonner sont les êtres individuels, victimes pitoyables d'une lubie.

        E.M. Cioran, Ebauches de vertige
        Folio - 2E, p.69

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