Je suis une fanfreluche Un p'tit chien en peluche Je suis une fleur en pot Je suis un bibelot Je suis un bilboquet Rien qu'un petit jouet
Je suis la femme ...
Je ne pense pas avec ma tête Qui sert à la décoration Je n'ai pas d'âme j'suis comme une bête
D'abord j'ai les cheveux trop longs Mes ongles c'est pas pour griffer C'est pour y mettre du vernis L'oreille c'est pas pour écouter Pour les connaisseurs c'est un fruit
Je suis une confiture Je suis une pâture Je suis un liseron Je suis un édredon Je suis une poupée Et je suis un gibier
Je suis la femme...
Si j'ai un nez si j'ai 2 pieds Comme si j'étais un être humain C'est pour ne pas désorienter
Si j'ai deux yeux si j'ai deux mains C'est seulement pour faire illusion Que l'homme soit pas dépaysé C'est une bonne imitation On pourrait presque s'y tromper
Je suis un accoudoir Je suis un reposoir Un monstre familier Une puce dressée
Poète prends ta lyre Tu pourrais presque dire Qu'il ne me manque... Que la parole.
«La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n'est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire » mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l'appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation.» (La formation de l'esprit scientifique)
Les Persans racontent qu'un concours de peinture fur organisé, un jour, entre deux groupes d'artistes. Les uns étaient chinois, les autres byzantins. Ils vivaient à la cour du même prince et ne cessaient de rivaliser. Le prince décida donc de les opposer en un concours. Les deux groupes de peintres furent placés dans une salle qu'un rideau séparait en deux espaces égaux, et chargés de décorer deux murs se faisant face. Les Chinois réclamèrent une grande quantité de brosses, de pinceaux et de couleurs de toutes sortes. Les peintres byzantins, à la surprise générale, ne demandèrent rien. Au jour de la présentation le roi vint avec toute sa cour. On dévoila d'abord les fresques chinoises et chacun fut émerveillé. On y vit un travail insurpassable. Alors on découvrit le mur des Byzantins et on vit sur ce mur, mais inversées, les mêmes figures et les mêmes couleurs que sur le mur peint par les Chinois. Les Byzantins s'étaient contentés de polir sans relâche leur mur, au point de le rendre pareil à un miroir étincelant. Les peintures des Chinois se reflétaient dans ce mur sans souffrir des aspérités du mur lui-même et des défauts ineffaçables de la matière. Les images y gagnait une pureté, une grâce, une légèreté d'autant plus belles qu'on ne pouvait pas les atteindre.
Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, Contes philosophiques du monde entier France Loisirs, Paris, 1998 (p.57)
2.Emploi pronom. passif.Prendre une apparence matérielle. Une sylphide à qui l'envie aura pris de se matérialiser (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.242). Votre sourire me fait penser au fantôme du chat qui ne se matérialisait jamais, et dont on ne voyait qu'un ravissant sourire de chat, flottant dans l'air (Malraux, Cond. hum., 1933, p.266).
− PHYS.[En parlant d'une forme d'énergie] Se transformer en matière. Anton. se dématérialiser.V. dématérialiser ex., électron ex.
Si on peut matérialiser, c'est qu'il existe bien quelque chose qui ne l'est pas, mais qui peut l'être : la conscience et l'intelligence...
De fervents spinozistes mirent en circulation au XIXe siècle, la plaisanterie suivante : si vraiment tout dans la nature avait un but et une utilité, on ne pourrait expliquer l'existence de frère siamois que par la volonté de Dieu d'offrir de temps en temps aux cannibales de manger eux aussi une philippines.
En France, contrairement à ce qu’on croit, le phénomène sectaire, qui a connu une forte expansion dans les années 60-70, est relativement stable depuis une quinzaine d’années. Des groupes naissent chaque jour, mais beaucoup disparaissent aussi. Les grands groupes des années 70 - Moon, Krishna - ne représentent quasiment plus rien en France. A l’inverse, un mouvement comme les Témoins de Jéhovah connaît une forte croissance et rassemble à lui seul, avec 130 000 adeptes, près des deux tiers des adeptes de toutes les « sectes » recensées.
En ce qui concerne les groupes dont la forte dangerosité est avérée, M. Alain Vivien, président du Centre de documentation, d’éducation et d’action contre les manipulations mentales (CCMM) et nouveau président du comité interministériel de lutte contre les sectes mis en place par le gouvernement de M. Lionel Jospin, estime qu’elles sont tout au plus une dizaine en France.
En fait, tout le monde a intérêt à gonfler les chiffres : les sectes pour se donner du poids - les scientologues français affirment par exemple qu’ils sont 50 000 alors qu’ils sont à peine 2 000 - ; certaines associations de lutte contre les sectes pour justifier leur combat ; les responsables politiques pour se donner le beau rôle de pourfendeurs d’un nouveau fléau social ; et certains médias pour faire de l’Audimat ou vendre du papier.
Cela dit, la dangerosité des groupes n’est absolument pas liée à leur nombre. Une seule secte, Aum, a réussi à répandre du gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995, faisant douze morts et des milliers de personnes intoxiquées. Heaven’s Gate ne comprenait que 40 adeptes, et 39 sont morts au printemps 1997 en Californie, l’Ordre du Temple solaire, à peine 500 adeptes, et 74 sont décédés de manière tragique en plusieurs vagues entre 1994 et 1997, alternativement sur le territoire américain et européen. On peut même affirmer que plus un groupe est petit et cultive le secret, plus il a de risques de dériver car il repose entièrement sur l’autorité d’un unique dirigeant, qui peut à tout moment entraîner ses adeptes dans son délire sans qu’aucun contrôle institutionnel ou social puisse s’exercer.
Remarquons que les derniers Rapport au Premier Ministre de la Miviludes ne cite plus l'antoinisme, alors que la Scientologie, et les Témoins de Jéhovah sont critiqués.
Un autre modèle, plus récent, pour expliquer les effets psi, les situe dans une dimension extérieure (bien qu'elles s'influencent réciproquement) aux quatre dimensions de l'espace-temps que nous percevons. Elles sont illustrées symboliquement ici : si une ligne dotée de la hauteur comme seule dimension se déplace dans l'espace, elle engendre avec le temps un plan doté des deux dimensions de la hauteur et de la largeur. Si le plan se déplace dans l'espace et le temps pour acquérir la hauteur, il prendra la forme d'un cube à trois dimensions. ces trois dimensions sont les seules que nous pouvons percevoir. Si l'on ajoute par le raisonnement mathématique une quatrième dimension au cube, on obtient une nouvelle configuration appelée hypercube, invisible aux yeux humains. Selon certains mathématiciens, l'univers pourrait contenir plus de quatre dimensions - onze ou même vingt-six. Quelques chercheurs psi ont avancé l'idée que la conscience humaine elle-même appartient à une de ces dimensions supplémentaires interférant avec notre univers quadridimensionnel. Dans ce cas, aux quatre coordonnées spatio-temporelles "constantes" s'en ajouterait une cinquième "fluctuante" - la psi. Cependant, en l'absence de toute preuve physique attestant l'existence de dimensions extérieures à notre continuum, l'idée d'un niveau de conscience demeure une simple spéculation.
Les Mystères de l'inconnu, Les pouvoirs de l'esprit, p.72
Quelque part en Arabie, un maître et son disciple marchaient à pas lents sur une terrasse, au milieu de la nuit. Soudain le disciple dit à mi-voix : - Quel silence... - Ne dis pas : "Quel silence", lui conseilla le maître. Dis : "" Je n'entends rien".
Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, Contes philosophiques du monde entier France Loisirs, Paris, 1998 (p.51)
L'illusion enfante et soutient le monde ; on ne la détruit pas sans le détruire. C'est ce que je fais chaque jour. Opération apparemment inefficace, puisqu'il me faut recommencer chaque jour.