W.James - l'expérience
L'expérience immédiate de la vie résout les problèmes qui déconcertent le plus l'intelligence pure.
W.James, La volonté de croire
L'expérience immédiate de la vie résout les problèmes qui déconcertent le plus l'intelligence pure.
W.James, La volonté de croire
Voilà une expréssion qui peut faire comprendre le chapitre de l'Enseignement concernant la nourriture : "Avoir les yeux plus que le ventre".
Je vous laisse deviner ce qui ressort de l'intelligence et ce qui ressort de la conscience.
La foi religieuse est-elle naturelle ou culturelle ? Vaste question à laquelle vont s’atteler pendant trois ans des chercheurs de l’université d’Oxford dans le cadre d’une très sérieuse étude qui ne coûtera pas moins de 1,9 million de livres (2,5 millions d’euros).
Il ne s’agit pas de statuer sur l’existence ou la non-existence d’un être divin, mais bien davantage de savoir si le fait de croire en Dieu aurait pu conférer à l’espèce humaine une quelconque supériorité évolutionniste, et si l’apparition du sentiment religieux ne dériverait pas d’autres caractéristiques des sociétés humaines, comme la sociabilité.
Les chercheurs du Centre Ian Ramsey pour la science et la religion et ceux du Centre pour l’anthropologie et l’esprit s’appuieront sur les sciences cognitives pour mettre au point “une approche scientifique permettant de comprendre pourquoi nous croyons en Dieu et de répondre à bien d’autres questions sur la nature et l’origine de la croyance religieuse”.
“Nous voulons savoir précisément en quoi la foi religieuse est innée. Nous pensons qu’il s’agit là d’un sentiment bien plus naturel que ne le supposent beaucoup de gens”, explique le psychologue chrétien Justin Barrett, qui a aussi bien soutenu les thèses de l’athée Richard Dawkins que celles de son détracteur le théologien chrétien Alistair McGrath.
Rédacteur en chef du Journal of Cognition and Culture et auteur de l’ouvrage Why Would Anyone Believe in God? [Comment se fait-il que l’on croie en Dieu ?], Justin Barrett compare les croyants à des enfants de 3 ans qui sont “convaincus que les autres savent pratiquement tout ce qu’il y a à savoir”. Si cette certitude s’amenuise avec l’âge et l’expérience, elle n’en reste pas moins indispensable pour permettre aux êtres humains d’entretenir des rapports sociaux productifs, et elle trouve son prolongement dans le sentiment religieux. “Cette tendance infantile persiste généralement jusque dans la vie adulte, car elle est facile, intuitive et naturelle, explique-t-il. Elle correspond à nos présupposés sur le monde.”
Entre autres grandes questions, les chercheurs se demanderont si les conflits religieux sont inhérents à la nature humaine, ou encore si la croyance dans un au-delà relève de l’acquis ou d’un inné que nous devrions à la sélection naturelle. “L’étape suivante, ajoute le Dr Barrett, consistera donc à se pencher sur certaines problématiques précises – par exemple, quelles croyances religieuses l’esprit humain peut-il appréhender de la façon la plus courante et la plus naturelle ?” Les aspects les plus intéressants de cette recherche tiennent par exemple aux différentes façons d’aborder le polythéisme et le monothéisme, et aux rapports entre la religion et la théorie de l’évolution des espèces.
Justin Barrett et son collègue Roger Trigg se demanderont si la religion est une composante du processus de sélection qui a permis aux humains de survivre ou si ce n’est qu’un produit dérivé de l’évolution.
Cette étude, assortie de séminaires et d’ateliers, est financée par la Fondation John Templeton, qui soutient des projets de recherche sur la religion, les sciences et la spiritualité. Sur les 2,5 millions d’euros alloués, 1 million est destiné à un concours qui récompensera 41 projets différents sous forme de petites bourses.
source : http://www.courrierinternational.com/article/2008/03/13/croire-en-dieu-est-ce-bien-naturel
La Chrétienté enseigne aux hommes que l'amour vaut plus que l'intelligence.
Jacques Maritain, Je crois
Nous voyons dans cette histoire que Adam pose la première pierre à la science qui a la vue du mal, vue de la matière, qui raisonne tous les phénomènes de la pensée par le nombre, la qualité, la disposition des cellules cérébrales. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle en vienne à nier l'âme, le principe spirituel, puisqu'elle ne se base que sur cette matière il lui serait impossible d'admettre sérieusement rien qui soit en dehors d'elle.
L'intelligence est le siège de toutes nos sensations, nos sens lui servent d'intermédiaire, c'est par eux qu'elle nous dirige matériellement, qu'elle fait ses découvertes scientifiques. Disons qu'ils sont les attributs de l'intelligence, de notre âme imparfaite, âme de la matière, opposée à la réalité. Cependant le progrès démontre que nous devons surmonter la matière pour atteindre au bonheur. Lorsque nous sommes arrivés à ce point, celle-ci n'existe plus pour nous et les sens n'ont plus de raison d'être. A quoi pourrait alors servir l'intelligence, si ce n'est à nous diriger matériellement ? Par conséquent, dire que nous devons surmonter la matière, c'est dire que nous devons surmonter les sens et par suite la faculté par laquelle nous y correspondons, l'intelligence.
Le Développement de l'Œuvre Révélée, L'arbre de la science de la vue du bien, p.351
Nous avons parfois de nobles intentions, dont il pourrait résulter un grand bien, et nous les falsifions en en effectuant les actes à travers la matière, en nous appuyant sur notre intelligence qui y met toujours l'obstacle ; c'est elle qui nous fait dévier du vrai bonheur en nous en montrant un autre qui n'excite qu'en apparence et ne sera pour nous que déception car elle ne nous encourage à travailler à l'avancement de notre semblable que parce que nous y croyons le nôtre.
Le Développement de l'Enseignement du Père, L'incompatibilité de l'amour du monde et de l'amour de dieu, p.74
La croyance a été imaginée par l'intelligence qui a toujours cru que Dieu existe en dehors de nous. Elle ne peut être naturelle car elle suscite la crainte et nous faire agir toujours contrairement, avec la pensée que Dieu nous voit, qu'Il nous observe, qu'Il nous punit et nous donne des récompenses ; c'est ainsi que nous faisons le mal croyant faire le bien.
C'est la croyance en Dieu qui nous divise parce que nous n'avons pas tous de Lui la même conception ; voilà pourquoi nous voyons le mal en autrui, ignorant que c'est en pensant qu'un autre peut nous contrarier que nous nous contrarions nous-mêmes.
[...]
Je le répète, la croyance en Dieu telle qu'on l'envisage résulte de l'intelligence, elle nous fait prier en égoïstes, toujours par la crainte et non par l'amour, nous montrant tout autour de nous le mal qui suscite notre haine. Elle est contraire à la foi qui est le fruit de l'expérience acquise par la pratique de la loi d'amour et de charité.
[...]
Si des personnes ont une autre croyance que la nôtre et si d'autres n'en ont pas, c'est que Dieu le veut ainsi ; car s'il n'y avait qu'une seule religion dans la vérité, toutes les autres seraient nécessairement dans l'erreur, leurs adeptes travailleraient contrairement à la vraie religion et Dieu en serait le seul coupable, puisque c'est Lui qui nous fait naître dans telle ou telle religion. Dieu serait loin d'être juste, faisant des privilèges, il serait partial. Disons donc qu'il n'en est pas ainsi, si les familles accomplissent différemment leur devoir religieux, ce n'est pas qu'une religion soit meilleure que l'autre, puisque toutes n'ont qu'une seule et même base, la foi. Elles diffèrent uniquement par la forme, le côté extérieur.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, La croyance & la foi, p.XXXXII
Nous devons considérer l'intelligence de la même façon [lui rendre hommage et bénir sa défaillance] et autant la revendiquer que j'ai paru l'incriminer dans mes révélations. Je crois que nous n'avons pas encore bien saisi son rôle. Il est vrai qu'elle est le siège de notre imperfection et incompatible avec la foi ; cependant elle a aussi son utilité, sa raison d'être.
[...]
Adam et Ève, avons-nous dit, ont créé le sexe; c'est d'eux que résultent les termes de comparaison. Adam est le moi conscient, Ève le moi apparent ressortant de l'imagination d'Adam qui le fait douter pour croire à un serpent, prenant de cette façon le bon pour le mauvais et le mauvais pour le bon. Adam établit ainsi la comparaison en Dieu, parce que nous ne concevons les choses qu'à travers la matière et nous voulons nous frayer un chemin qui conduise à Dieu de la même façon, par nos sens matériels. Ces deux termes ne sont qu'apparents, ils sont le reflet des deux individualités qui sont en nous, opposés l'un à l'autre, l'erreur à la vérité. Ce ne sont pas les choses semblant différer l'une de l'autre qui donnent lieu à des termes de comparaison, c'est notre individualité apparente, le moi intelligent, qui nous les montre telles parce qu'il est opposé au moi conscient.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, Nous n'acquérons la vérité que par notre erreur, p.LIV
Il est incontestable qu'un nouveau-né n'a aucun souvenir de son existence précédente. C'est ce qui fait dire que connaître n'est pas savoir. Toutes les connaissances imaginables sont impuissantes à nous convaincre de la réalité parce qu'elles ne sont pas le fruit d'un travail personnel ; nous ne faisons toujours que les emprunter à un autre qui les a reçues à son tour au même titre ; voilà pour quelle raison nous ne pourrions les garder. Mais il en est tout autrement du savoir que l'on acquiert en apprenant à se connaître. Rien ne peut équivaloir à ce patrimoine qui nous donne la sensibilité des lois morales par lesquelles nous touchons la réalité. Nous trouvons alors Dieu au sein de nos semblables, nous les aimons et sommes aimés d'eux, goûtant dans cette réciprocité un bonheur inexprimable.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, Intelligence, p.XXVIII
Dieu laisse faire de Lui tout ce que nous voulons ; lorsque nous doutons, nous en faisons un démon, nous baignons alors dans le démon, le doute, comme le poisson dans l'eau. Sachons que nous ne pourrions voir ni nous mouvoir que par Dieu, de même que le poisson ne peut voir ni se mouvoir que dans l'eau et par l'eau. Hors de son élément, il serait absent de lui-même et cesserait d'exister.
[...]
Nous nous égarons en cherchant Dieu en dehors de nous, en nous appuyant sur des termes de comparaison qui nous montrent le bien dans le mal et le mal dans le bien, puisque seule la réalité nous froisse. Mais quand nous aurons développé notre intelligence, elle interprètera tout ce qui nous est dicté par la conscience. Tournant alors nos facultés d'observation du dehors vers le dedans, nous aurons horreur de tout ce qui nous charmait autrefois et loin de nous froisser de la réalité, nous rechercherons le contact de ceux que nous disons nos ennemis et nous les aimerons ; la réalité nous pénétrera et nous convaincra que nous ne pouvons aller à Dieu qu'à travers eux-mêmes.
Le Couronnement de l'Œuvre Révélée, Cause, développement & perfectionnement de l'être, p.XXII