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jemeppe

Emplacement de la gare et du chemin de fer à Jemeppe

Publié le par antoiniste

Jemeppe vers 1850, avec la gare construite en 1851 (chemins.be)

Jemeppe vers 1850, avec la gare construite en 1851 (chemins.be)
On identifie bien ici le quartier des Quatre Ruelles où le Père établira domicile à son retour de Pologne, en 1884.

Cette ligne de chemin de fer sera doublée par une autre, comme on le voit sur cette carte de 1900 environ :

Emplacement de la gare et du chemin de fer à Jemeppe

Jemeppe-sur-Meuse, gare et Bois-de-Mont (carte 1902, balnam.be).
On retrouve également bien l'ancien cimetière.

Emplacement de la gare et du chemin de fer à Jemeppe

Jemeppe en 1971, vue aérienne avec la gare (détruite en 1973) qu'on voit encore (chemins.be)

Emplacement de la gare et du chemin de fer à Jemeppe

La gare (ancien emplacement) de Jemeppe-sur-Meuse (source GoogleMaps)

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Gare de Jemeppe, Rue Général Leman (act.), au fond rue de la Station (FB Jemeppe-sur-Meuse d'hier à aujourd'hui)

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Gare de Jemeppe, Rue Général Leman (act.), au fond rue de la Station (FB Jemeppe-sur-Meuse d'hier à aujourd'hui).jpg

source : groupe FaceBook Jemeppe-sur-Meuse d'hier à aujourd'hui

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Histoire de Juliette Vittard dans l'Unitif

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Son récit complet est relaté dans l'Unitif n°5, p.6-16
   Née en 1854, dans l'Aisne (Liesse ?), 4 frères et soeurs, donc le cadet était souffreteux.
   Habita Paris, voulant être actrice, les parents la mettent dans un couvent.
   A sa sortie, accompagne une dame étrangère dans les villes d'eaux européennes, puis ne pouvant plus la garder, elle reprend sa vocation artistique à Paris, jusqu'à ce que la maladie l'en empêche.
   Elle rejoint sa soeur à Monaco en 1885, où elle ouvrit une pension. Elle s'initie au spiritisme, puis prend connaissance du Père : au lieu d'un pèlerinage à Jérusalem, elle se rend à Jemeppe avec sa soeur le 29 août 1906. Revient en 1907, pour quatre mois. Puis décide de s'y installer :
    "J'adressai ma démission de membre à la société des Sciences psychiques de Nice et envoyai à son président une révélation en disant que j'avais trouvé mon chemin de Damas, que je m'installais définitivement en Belgique. Je demandai à notre Père de me trouver un emploi au temple, car je ne voulais pas rester inactive. Le travail se présenta de lui-même. Beaucoup de monde venait du midi de la France consulter notre Père, la plupart me rendaient visite et je les initiais de mon mieux à ce que j'avais compris de la question. Le nombre augmentait chaque jour car de grandes guérisons s'étaient produites de toutes parts. Ma soeur de son côté continuait à propager l'Enseignement, aidée par d'autres personnes qui comme nous avaient été guéries. L'une d'elles se mit à opérer à Vichy au nom de notre Père et ce fut comme une traînée de poudre. on accourut de partout, lettres et dépêches affluèrent. De grandes et sensationnelles guérisons se produisirent également à Aix-les-Bains. Des adeptes y fondèrent un groupe comme à Monaco, à Vichy, et ils attirèrent à l'Enseignement bien des personnes qui y étaient préparées par leur progrès. Pendant assez longtemps je restai en correspondance avec toutes ces personnes, cherchant à les aider et à les éclairer ; c'est de notre Père que je recevais tout pour le leur transmettre, y ajoutant parfois ce qui me semblait à même de les encourager en me basant toujours sur mon expérience. Dès le début de ce travail j'avais pris pour exemple deux coeurs généreux qui se trouvaient dans l'entourage de notre Père et que j'appelais les bienfaiteurs de l'oeuvre. C'est sur leur zèle, leur dévouement et surtout leur grand désintéressement qui ne s'est jamais démenti que je me suis basée pour effectuer mon travail.
    "Pour propager l'Enseignement, je fis bien des voyages en France où je reçus des quantités de malades et de personnes s'intéressant à la question morale. Je puis dire que c'est grâce à ma vie de luttes, de souffrances et d'épreuves de toute nature que je pus les aider et les réconforter. Ma grande foi en notre Père puisait en Lui pour eux."

Unitif n°5, p.14-15

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M. de Poncey, carte postale du temple en Avril 1909

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M. de Poncey, carte postale du temple en Avril 1909

Par un heureux hasard, j'ai fait l'acquisition d'une carte postale postée par la médium-guérisseuse Mme A. de Poncey de Paris qu'elle a envoyé du temple de Jemeppe en Avril 1909.

Elle envoie une bonne pensée de Jemeppe à M. et Mme Bouzerot de Paris 18e.

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Léandre - Antoine (Le Matin, 18 décembre 1910)(Belgicapress)

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Léandre - Antoine (Le Matin, 18 décembre 1910)(Belgicapress)ANTOINE

    A travers le village houiller, ses étroites rues tortueuses, ses raidillons montant vers les terris, le long du quai pierreux qui étreint mal la Meuse souvent rebelle, l'homme va, de son pas égal. Il est vieux déjà, ses cheveux gris seront demain tout blancs ; s'il les portait longs, en auréole, ils lui feraient une auréole de neige ; mais ils sont ras, formant sur le sommet du front ridé une petite brosse... L'homme va, de son pas égal. Il a été grand, mais l'âge l'incurve de plus en plus vers la terre, le dos se voûte, la tête s'incline. Cependant, il en impose encore ; ce n'est pas là un vieillard. L'œil, dans la face banale, type caractéristique des gens du pays, brille, a des ardeurs vivantes, et son regard est extraordinaire. Toute la force de ce grand corps s'est retirée dans ce regard, semble-t-il. Et c'est un regard à la fois d'énergie et de bonté, où le rêve passe par moments, où plus fréquemment la volonté luit. Toujours étreint dans une redingote noire fermée jusqu'au col par une seule rangée de boutons, cet homme, que ce détail seul distingue de ses concitoyens, va de son pas égal, salué à droite, à gauche, salué sans cesse, et répondant de la même inclinaison de tête sans trêve répétée, tandis que la bouche mâche de la gomme, mâche de la gomme, toujours. Très simple, ignorant de toute pose et de toute attitude, l'air d'un vieil employé bon enfant mis à la retraite et jouissant en paix de sa liberté dans le pays où il est né et où chacun l'estime, tel est cet homme, hier connu seulement de la banlieue liégeoise, aujourd'hui célèbre de par le monde.
    Il n'y a pas si longtemps que Jemeppe-sur-Meuse considérait encore Antoine comme un rebouteux sans importance. Il s'agit évidemment de la partie intelligente de la population. Car le peuple la rapidement élu comme son guérisseur, au grand dam des médecins de la localité. Aujourd'hui des instituteurs, des professeurs, des prêtres marchent derrière la bannière antoniste et exaltent le vieux bonhomme. Toute la rive mosane, Liége et le pays de l'Ourthe s'inclinent à son nom. Et nous avons vu récemment parvenir à la Chambre une pétition recouverte do 160,000 signatures, réclamant la reconnaissance du nouveau culte, Antoine est dieu.
    Une fois de plus, l'Aventure recommence ; elle recommencera de la sorte tant que la terre tournera... Et c'est comme un conte de fées, à l'usage des grands enfants.
    Il y avait une fois, dans un pays bien noir, plein de fumée âcre, de grondements de machines et d'explosions sourdes, un petit ouvrier mineur que rien ne distinguait des autres mineurs, ses frères. Et cependant, un jour, le sort voulut que ce petit mineur héritât. Une Voix lui dit : "Te voilà riche ; quitte la bure et fais tourner les tables."... Peut-être eût-il préféré faire tourner les têtes, le pauvre Antoine... Mais ce lui eût été plus difficile. Il écouta la Voix et imposa les mains à un guéridon, qui volta de la meilleure sorte. Antoine comprit son destin. Le spiritisme le hanta. Il s'installa médium, organisa des réunions, écrivit sur le papier, devant ses amis hébétés, les communications de l'au-delà. Ces choses-là, après vingt siècles de science et de civilisation, prennent encore. Antoine fit parler et écrire les morts. Ils le récompensèrent en s'incarnant en lui. Le médium épistolier devint médium à incarnations. Autour de lui, le groupe de sympathies, intéressées d'abord, bien vite respectueuses, finalement craintives, se resserra. La réputation du bonhomme se répandit. Il put alors pressentir sa gloire.
    Il la pressentit sûrement, car il se découvrit un nouveau don : l'art de guérir, que lui conféraient les Esprits. De même que les voix célestes avaient dit à Jeanne : "Arme-toi et fais sacrer ton gentil roy", les voix tabulaires lui dirent : "Va et guéris !" Et Antoine alla. Il s'approcha des malades, posa dessus ses mains comme il faisait aux tables, et la tête des malades tourna, et ils guérirent. On voit aussi cela à Lourdes ; ils crurent en Antoine comme en l'eau de la piscine sacrée, et ils se rétablirent. Deux, trois miracles de cette nature assurèrent au personnage des disciples bientôt sans nombre. Il ne dut plus quitter sa petite maison, on l'assaillit, on fit queue à sa porte. Un culte nouveau naissait. Il naissait d'autant plus vite que, contrairement à l'habitude, sa pratique ne coûtait pas un centime. Car jamais Antoine n'a reçu d'argent, jamais Antoine n'a voulu être payé. Antoine soigne et guérit par vocation et non pour gagner sa vie, sa vie modeste, indifférente au confort, au luxe, sa vie de petit Jemeppien du peuple…
    Comment Antoine guérit-il ? Allez le voir, mais prévenez-le, si vous ne voulez pas attendre une, deux heures devant son huis. Ah ! ce n'est pas une sinécure que le métier de guérisseur !... Songez qu'on vient à Antoine de partout, même de France, qu'on l'interroge par lettres, qu'il doit répondre sans répit aux questions anxieuses d'une foule... Allez le voir ; il vous recevra avec bonhomie, affabilité ; sa gloire, sa puissance ne l'ont pas grisé... Il vous regardera longuement, plongeant en vous son regard extraordinaire, et il vous dira de quoi vous souffrez, exactement le plus souvent ; car Antoine n'est pas bête, c'est un physionomiste averti, très habile ; il sait aussi faire adroitement parler et tirer des paroles apparemment les plus simples la révélation de votre mal. Il lui arrive également de vous découvrir un mal d'ailleurs inexistant ; mais c'est le propre de tous les guérisseurs. Souvent aussi, il déjoue votre ruse et vous reconduit jusqu'à son seuil en vous reprochant doucement d'être venu pour vous moquer de lui, de lui avoir fait perdre un temps précieux, qu'il eût pu consacrer à des souffrances réelles. Et cela le plus sincèrement du monde ; car Antoine est convaincu – et il faut noter cela. Les procès qui lui furent faits du chef "d'exercice illégal de l'art de guérir", et desquels il est d'ailleurs sorti victorieux, l'ont profondément affligé et indigné. Antoine remplit une mission sacrée et il ne permet pas qu'on l'assimile aux charlatans.
    D'ailleurs, les esprits l'ont récompensé de cette foi en eux. Ils lui ont conféré, outre le pouvoir guérisseur, le moyen d'enseigner. Cet ouvrier mineur, sans instruction, enseigne et écrit. Chef de religion, propageant la doctrine physique et morale des Esprits, Antoine prononce des discours, fait des sermons, rédige des opuscules. Cette merveille a renversé les suprêmes remparts de l'incrédulité. La foule grossie s'est ruée à l'entour du vieillard. Elle a réuni les fonds nécessaires ; elle a bâti un temple, là-bas, au fond du grand village noir et roux, à côté de la petite maison d'Antoine ; – elle a bâti un temple modern style, où, chaque jour, elle se presse pour écouter et voir le Maître, et l'on ne se pressait pas avec plus d'impétuosité et de foi pour écouter le Discours sur la Montagne. Dans ce temple, Antoine parle et guérit. Il impose les mains, dit : "Pensez à moi", car tout le secret de son pouvoir est là ; il faut rester en communion de pensée avec lui pour être guéri et sauvé. Antoine, qu'on a comparé justement à une pile électrique chargée de fluide guérisseur par les Esprits, communique ce fluide à ceux qui pensent à lui. Ainsi peuvent-ils se guérir à distance, par un simple acte de foi, une pensée fervente à Antoine. Evidement, dans la guérison, celui-ci fait également intervenir les Astres ; mais il leur accorde cependant moins d'importance que ses devanciers. C'est surtout le fluide qui opère.
    Quant à sa doctrine morale, elle s'inspire, comme celle du maréchal Booth, de l'évangile chrétien et des théories spirites. Aimez votre prochain, le bien c'est l'amour, la possession de Dieu récompense les bons, etc. On voit le thème. Cela, Antoine le développe congrûment dans le silence de son temple ; parfois l'orateur est un peu obscur, mais on ne saurait reprocher cela à un thaumaturge.
    Tel est Antoine, telle est sa doctrine, telle est sa puissance. On en a ri longtemps. On n'en rit plus. Vous avez lu la pétition adressée à la Chambre et signée par 160.000 antonistes, et réclamant la reconnaissance de leur culte. Ils ne demandent pas de subsides, mais l'autorisation d'élever de nouveaux temples, où ce culte sera organisé.
    "Nous avons l'honneur de vous demander de reconnaître par une loi le culte antonin, fondé à Jemeppe-sur-Meuse par Antoine le Généreux, et qui compte actuellement plusieurs centaines de milliers d'adeptes.
    "Si Antoine le Généreux et ses adeptes demandent la reconnaissance de leur culte, ce n'est pas pour obtenir des subsides ou des rémunérations pour les membres de ce culte. La religion antonine est fondée sur le désintéressement le plus complet ; Antoine le Généreux et les membres de son culte ne peuvent recevoir ni subsides ni rémunérations ; mais ils veulent assurer l'existence de leur temple de Jemeppe, lequel a coûté 100,000 francs.
    " D'autres temples vont être érigés aux frais des adeptes. La reconnaissance du culte aura pour effet de transférer la propriété des temples aux fabriques ou consistoires qui en auront la gestion matérielle. Leur existence légale sera ainsi assurée. Il n'y aura donc ni droit de mutation, ni droit de gestion à acquitter.
    "Le temple de Jemeppe est administré par un comité de neuf membres composé de signataires de cette protestation. Mais le comité n'en a pas la propriété légale. Il importe que cette propriété lui soit conférée.
    "Il est inutile que nous insistions sur le caractère si moral et si élevé de l'enseignement d'Antoine le Généreux et sur les merveilleuses guérisons, tant morales que physiques, qu'il a obtenues et obtient chaque jour.
    "Un simple examen d'un des certificats joints à cette pétition fera comprendre pourquoi nous considérons Antoine le Généreux comme un des plus grands bienfaiteurs de l'humanité qui puissent se rencontrer."
    Comme je l'ai dit, parmi les signataires de cette curieuse pétition – la plus importants qu'ait jamais reçue la Chambre, quant au nombre des signatures – on trouve des instituteurs, des professeurs d'athénée, des médecins, et jusqu'à des prêtres catholiques.
    Tous ces fidèles veulent des temples où Antoine, hebdomadairement, leur apportera sa parole et son fluide.
    Et l'on ne prévoit pas que la Chambre puisse ne pas faire bon accueil à leur demande. De sorte que le culte d'Antoine le Généreux, approuvé et reconnu, dotera notre pays d'une religion nouvelle, avant que l'instruction obligatoire lui ait été donnée.....

                                                              LÉANDRE

Le Matin, 18 décembre 1910 (source : Belgicapress)

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Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

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Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

Les adeptes devaient se restaurer, etc.

Aux abords du Temple de 4 bras, le 25 juin après la lecture de 15 hrs,
plusieurs cafés ouvraient leurs salles de fêtes et proposaient de la tarte au riz et autres tartes.

Le café ci-dessus est celui de la rue de la Station reproduit sur cette carte postale :

Jemeppe-sur-Meuse - Rue de la Station

 Une autre carte postale avec une vue rapprochée de ce pâté de maison le confirme :

Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

Il s'agit actuellement des numéros 80, 82 et 84 de la rue de la Station

Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

On retrouve la Rue de la Station lors d'un cortège antoiniste

Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

voir également cette série de photos

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Le 13e anniversaire de la mort du Père Antoine (La Dernière Heure, 26 juin 1925)(Belgicapress)

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Le 13e anniversaire de la mort du Père Antoine (La Dernière Heure, 26 juin 1925)(Belgicapress)LE MYSTICISME
CONTEMPORAIN

UNE ÉTRANGE CÉRÉMONIE
A JEMEPPE-SUR-MEUSE

LE 13e ANNIVERSAIRE
DE LA MORT DU PÈRE ANTOINE

(De notre envoyé spécial)

    Liége, 25 juin. – En ce siècle d'incrédulité, qui a vu s'émousser des croyances séculaires et se fondre les superstitions médiévales, on a pourtant vu naître un nouveau culte : celui d'Antoine le Guérisseur.
    L'Antoinisme compte, à l'heure actuelle, 25,000 adhérents qui ont déjà édifié 29 temples. La moyenne partie de ceux-ci se trouve au pays de Liége et en Belgique ; mais il y en a à Paris, à Lyon et à Monaco. Il y en a déjà un à Forest dans l'agglomération bruxelloise et l'on va en inaugurer un à Schaerbeek.

                  ANTOINE LE GUERISSEUR
    C'est une étrange figure que celle du père Antoine, le fondateur de la nouvelle religion. Il naquit à Mons-Crotteux. Il était d'humble extraction. Dans sa famille on était mineur de père en fils. Rien ne le signalait à l'attention de ses concitoyens, si ce n'est la ferveur de ses prières.
    Les panégyristes d'Antoine vous diront qu'il fut jusqu'à l'âge de 42 ans, un catholique convaincu, puis qu'il s'adonna au spiritisme. Son incursion dans le domaine du psychisme fit qu'il entreprit de guérir les malades.
    Antoine avait une méthode bien à lui. Ce n'était pas un rebouteux. Il ne se livrait point à la confection de philtres. Il n'imposait point les mains. Il agissait par auto-suggestion.
    La foi engendre des merveilles. Des malades guérirent et les bonnes gens de la vallée mosane crièrent au miracle. Les trompettes de la renommée portèrent le nom du guérisseur aux quatre points cardinaux et des maladies vinrent de loin pour demander au père Antoine la guérison de leurs maux.
    Cet apostolat dura 22 ans et ne prit fin qu'avec sa mort ou plutôt sa désincarnation, car les Antoinistes croient à l'immortalité de l'âme.
    Le vieux portier nous a dit que son maître avait un jour reçu 1,060 personnes.
    Ceux qui furent guéris vouèrent au père Antoine une reconnaissance telle que celui-ci se fit le protagoniste d'une religion nouvelle. Il rêva de régénérer la religion du Christ par la foi.
    En 1906, il eut un temple à Jemeppe-sur-Meuse où il s'offrit à la vénération de ceux qu'il avait soulagés.
    Il continua de guérir, mais à sa mort, en 1912 – il avait 66 ans – il léguait une œuvre volumineuse dont on fait chaque dimanche la lecture dans les temples antoinistes.
    Au physique, Antoine le Guérisseur était un grand vieillard à la barbe de patriarche qui parlait solennellement et en imposait par sa simplicité.

                  LA NOUVELLE RELIGION
    Tout le fonds de la religion d'Antoine le Guérisseur est l'éducation de la volonté vers le bien vouloir.
    – Fais ce que tu peux et je ferai le reste, disait-il.
    Selon lui, le doute doit être banni. Nous devons obéir à la première impulsion de ce que nous sommes. On ne doit rien devoir qu'à soi-même. Son seul but était de faire des hommes forts ne doutant de rien, mais il se défendait de prêcher une morale.
    – La morale ne se prêche pas, on la donne en exemple, affirmait-il. La foi sans les œuvres est une foi morte.

                  LA GRANDE OPERATION
    Le père Antoine est mort le 25 juin 1912. Pour commémorer le 13me anniversaire de sa désincarnation, la mère a fait, jeudi, la grande opération. Dès le matin, des autos luxueuses, des autocars, des camionnettes, des chars à bancs, des tramways et des trains ont déversé à Jemeppe-sur-Meuse le flot des pèlerins.
    Parmi la foule bigarrée, nombreux étaient les adeptes en uniforme noir, les hommes en demi-buse et redingote rigide, les femmes avec leurs bonnets de tulle tuyauté et leurs voiles.
    Dès les premières heures du matin, la foule a envahi le temple. On voit des faces d'incurables et des bébés transis dans leurs langes. Le temple, avec sa galerie, ressemble à une salle de spectacle de campagne avec la seule différence que la scène est remplacée par un mur tout noir sur lequel s'inscrit en lettres blanches : Un seul remède peut guérir l'humanité : c'est la foi.
    C'est de la foi que naît l'amour, l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu, car c'est l'amour et nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir.
    C'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité.
    Au bas du mur, il y a une estrade avec un emblème : c'est l'arbre de science.

                  LA CEREMONIE
    La cérémonie commence. Des sonnettes tintent. Les chuchotements cessent. On n'entend plus vagir que des nouveau-nés ou geindre des bébés que le silence étreint. La foule se recueille. Les mains jointes et crispées, le frère président – un ouvrier mineur – dit, au nom du père Antoine :
    La mère va faire la grande opération. Ceux qui ont foi au père seront guéris.
    Alors, la mère paraît sur l'estrade, devant la foule hypnotisée. C'est une illettrée. Elle a 75 ans. Elle s'avance à pas pressés et menus, toute courbée par l'âge, mais face à la foule qui halète, elle se redresse, joint les mains avec un mysticisme intense.
    Elle marmonne des paroles inintelligibles. Elle paraît hallucinée. Elle étend les bras pour appeler sur les fidèles l'esprit du père et sa mimique se termine par un geste qui semble vouloir bénir.
    Elle se retire aussi vite qu'elle est venue. La grande opération est faite. Le frère secrétaire – un professeur d'athénée – lit les dix principes de la nouvelle religion et la cérémonie est terminée.

                  LA FOULE
    Mais le temple est trop petit. Au dehors il y a des milliers de personnes qui attendent, entravant toute circulation. Sous les averses, la foule forme une houle de parapluies luisants ; mais il y a des gens aux fenêtres des maisons voisines, il y en a dans les corniches et sur le faîte des murs. Pour toute cette foule qui attend, anxieuse, la mère renouvelle, du haut d'une tribune improvisée, au seuil du temple, la grande opération.

                  LES PELERINS MYSTIQUES
    Alors, un cortège se forme. En tête marchent les porteurs d'emblèmes représentant l'arbre de la science et une ceinture grossière. Ils vont évoquant l'esprit consolateur, une sorte de Christ penché vers des infortunés, puis vient la mère dans ses vêtements endeuillés marchant comme inspirée, une main levée vers le ciel et les adeptes en uniforme à la queue leu leu, les hommes à droite et les femmes à gauche, puis la foule suivant en cohue.
    Les pèlerins, par les corons populeux, sont allés se recueillir sur la tombe du père Antoine.
    L'après-midi, d'autres, par les moyens de locomotion les plus divers, ont fait un pèlerinage de six lieues. Ils sont allés aux Quatre-Bras, dans la campagne condruzienne, endroit où dans ses dernières années, le prophète de la foi nouvelle allait méditer.
    Ainsi s'est terminée une des plus étranges et des plus populaires manifestations du mysticisme contemporain.

                                                                           R. Hennumont

La Dernière Heure, 26 juin 1925 (source : Belgicapress)

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Le vieux mineur qui voulut tuer son hôtesse (La Dernière Heure, 28 mars 1934)(Belgicapress)

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Le vieux mineur qui voulut tuer son hôtesse (La Dernière Heure, 28 mars 1934)(Belgicapress)

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À Mons-lez-Liège, un mineur pensionné tire cinq coups de révolver sur une femme (La Meuse, 28 mars 1934)(Belgicapress)

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À Mons-lez-Liège, un mineur pensionné tire cinq coups de révolver sur une femme (La Meuse, 28 mars 1934)(Belgicapress)

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Défilé antoiniste avec l'Esprit Consolateur (photo 12x8.5)

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Montegnée - défilé antoiniste avec l'Esprit Consolateur (photo 12x8.5)

la carte est indiquée comme provenant de Grâce-Berleur (Montegnée, Saint-Nicolas), mais elle a été prise en descendant l'Avenue Guillaume Lambert, à Jemeppe. L'entrée du cimetière avec la tombe des Antoine est derrière la maison et le bus.

pour en savoir plus sur le panneau de l'Esprit Consolateur, voir le billet suivant.

Généralement, ou dans le temps, le panneau était accompagné par un autre :
PERE ANTOINE, le grand guérisseur de l'humanité pour celui qui a la foi

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