Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

medecine

George Berkeley vers la fin de sa vie

Publié le par antoiniste

    Les controverses avec les libres penseurs, sa belle tentative d'évangélisation à Rhoode-Island, et ces années solitaires où le bon évêque anglican "habitant un canton sort reculé, entouré de pauvres, qui, faute d'un médecin dans les formes, avaient souvent recourt à lui". Durant ce quart de siècle, son âme et son intelligence, son coeur et ses conceptions se sont élevées du même essor paisible vers les hauteurs où, à force d'être bon et généreux, on voit se révéler plus claires les choses de l'esprit, et s'effacer, dans une insignifiance lointaine, le monde sensible. Au terme de sa carrière, l'ancien "ami des sens" avait doucement évolué et, avec ses préoccupations, le champ de son attention s'était déplacé d'un façon toute naturelle et imperceptible.

    On lit en effet dans Siris- the virtues of tar water (1747) :
72. To suppose that all distempers arising from very different, and, it may be, from contrary causes, can be cured by one and the same medicine, must seem chimerical. But it may with truth be affirmed, that the virtue of tar- water extends to a surprizing variety of cases very distant and unlike. This I have experienced in my neighbours, my family, and myself. And as I live in a remote corner among poor neighbours, who for want of a regular physician have often recourse to me, I have had frequent opportunities of trial, which convince me it is of so just a temperament as to be an enemy to all extremes. I have known it do great good in a cold watery constitution, as a cardiac and stomachic ; and at the same time allay heat and severish thirst in another. I have known it correct costive habits in some, and the contrary habit in others. Nor will this seem incredible, is it be considered that middle qualities naturally reduce the extreme. Warm water, sor instanee, mixed with hot and cold will lessen the heat in that, and the cold in this.

79. I have, known a bloody flux of long continuance, after divers medicines had been tried in vain, currd by tar- water. But that which I take to be the most speedy and effectual remedy in a bloody flux, is a clyster of an ounce of common brown rosin diffolved over a fire in two ounces of oil, and added to a pint of broth ; which not long since I had frequent occasion of trying, when that distemper was epidemical. Nor can I say that any to whom I advised it miscarried. This experiment I was led to make by the opinion I had of tar as a balsamic : and rosin is only tar inspissated.

82. The great force of tar-water, to correct the acrimony of the blood, appears in nothing more than in the cure of a gangrene, from an internal cause ; which was performed on a servant of my own, by prescribing the copious and constant use of tar-water for a few weeks. From my representing tar-water as good for so many things, some perhaps may conclude it is good for nothing. But charity obligeth me to say what I know, and what I think, howsoever it may be taken. Men may censure and object as they please, but I appeal to time and experiment. Effects misimputed, cases wrong told, circumstances overlooked, perhaps too, prejudices and partialities against truth, may for a time prevail and keep her at the bottom of her well, from whence nevertheless me emergeth sooner or later, and strikes the eyes of all who do not keep them shut.

source : Emile Mersch, Berkeley est-il empiriste ou spiritualiste ? (persee.fr)
George Berkeley, Siris- the virtues of tar water (1747)(archive.org)


    Négligée ou ignorée par les penseurs, Siris a été lue et relue, et traduite, à l'usage des malades, et aussi "des curés de campagne qui y trouveront un moyen facile d'exercer leur charité envers leurs paroissiens malades". Nous citons l'avertissement d'une édition liégeoise, sans date (Collette, Liège). La traduction est celle de Bouiller (Genève, 1748). L'éditeur - c'est caractéristique - ne donne que la partie pharmaceutique, et laisse de côté les considérations métaphysiques.

Voir les commentaires

Paul Ariès - Les sectes à l'assaut de la santé (2000)

Publié le par antoiniste

Auteur :    Paul Ariès
Titre :        Les sectes à l'assaut de la santé, Le pluralisme thérapeutique en danger
Paru le :     26/07/2000
Editeur :     Golias (editions)
Collection :     les dossiers de Golias
Nombre de page : 123 p.

    Evoque l'antoinisme aux pages 49-50. L'introduction peut être consultée sur le site numilog.

    Le sous-titre a son importance : le pluralisme thérapeutique en danger. En effet la thèse intéressante du livre est qu'à force de combattre les sectes, on finit pas combattre tout ce qui n'est pas la norme. Mais le problème est donc de définir la norme. Ne se laissons donc pas avoir par le poteau rose. Il fallait un titre accrocheur, il a vite été trouvée. Trop vite peut-être, car le problème de la liste du rapport Parlement revient.
    La thèse est bonne, et elle permet de faire la critique aussi de ce qui devient la norme dans la médecine actuelle : la médecine scientifique marchande et technicienne. Celle qui calcule le besoin en médicament en fonction de ce qu'ils rapporteront aux laboratoires et celle qui déshumanise le patient en le compartimentant en organe sain ou non et qui oublie d'écouter ce que le patient veut pour sa guérison. Et donc qu'il participe à cette guérison, qu'il devient "un sujet et non un objet" (p.13).
    En ça, la médecine a à apprendre de certaines "sectes". Cependant l'auteur pense qu'un patient parcellisé se trouve protégé à l'égard du praticien, et donc échappe à l'emprise du médecin et apprend a se méfier de l'extrémisme des groupes sectaires. De plus l'auteur, citant le docteur Abgrall, précise qu'il y a parfois certaines médecines qui abritent des remèdes douteux (p.9) mais il oublie de dire qu'il peut y avoir des gens de bonne foi (sans mauvais jeu de mot) faisant partie de groupes stigmatisés comme secte, et que leur réprobation a parfois, comme le disait Mgr Jean Vernette, secrétaire national de l'épiscopat français pour l'étude des sectes et nouveaux mouvements religieux, amener à considérer que cette liste « comportait de semblables qualifications abusives pour certains groupes épinglés faussement comme sectes avec toutes les conséquences désastreuses pour leurs membres et leurs activités, la liste étant largement publiée dans les médias. Or aucun n'avait été entendu. Aucun n'a pu obtenir réhabilitation ou nouveau jugement, car aucune instance ne se reconnaît qualifiée pour reprendre le dossier. La chose est grave dans un état de droit et l'on s'inquiète qu'elle risque de se renouveler par un autre biais ». (http://fr.wikipedia.org/wiki/Lutte_antisectes_en_France). D'où la constitution d'associations de défense de ces mouvements religieux contestés (comme le CAP-LC ou le CICNS). Concernant Vernette, cependant, il se vente d'écrire des livres objectifs et neutre et l'on verra aussi que ce n'est pas le cas, mais on est quand même pas dans le même fiel que Paul Ariès, nous le verrons.

    L'autre thèse est que les sectes recyclent des thèses et des thèmes d'extrême-droite (p.8), profitant "du contexte de détresse et du contenu fantasmagorique qu'exprime ce culte de la 'santé parfaite'" (p.113), inaccessible du fait du "karma" et du système de la réincarnation, et donc qui provoque l'inégalité des malades en ce qui concerne la santé. Cette thèse n'est pas nouvelle puisqu'elle est reprise d'Alain Woodrow, dans Les nouvelles sectes (1977).

    Paul Ariès relativise la "pratique des listes" de sectes jugées dangereuses par l'Etat, en disant qu'elle "était sans doute nécessaire, à un moment donné, pour prendre conscience de l'ampleur d'un phénomène, mais elle est toujours suspecte d'amalgame" (p.18). Cependant il se servira de cette liste pour stigmatiser certains groupes, dont les Antoinistes.
    Et cela discrédite ainsi la thèse de départ. D'autant plus quand des erreurs grossières sont présentées pour prouver la dangerosité des sectes.

    Voyons le chapitre sur l'antoinisme pour s'en rendre compte, nous verrons qu'on est loin de "la description [...] juste et le ton modéré" dont nous parle le site vigi-sectes.org (http://www.vigi-sectes.org/biblio/nouveaux_livres.html) :
    On commence à un extrait des dix principes (c'est en général ce qui sert dès qu'on veut discréditer la Révélation de Louis Antoine) : "Tâchez de vous pénétrer que la moindre souffrance est due à votre intelligence qui veut toujours plus posséder ; elle se fait un piédestal de la clémence en voulant que tout lui soit subordonné". Sortons un extrait des Dix commandements et voyons ce que cela donne : "l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent. Et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements." (Exode  20,5-6). Ca donne envie d'être chrétien catholique !
    On lit ensuite une courte biographie de Louis Antoine et on apprend qu'il est très catholique, et qu'il fonde d'abord un groupe spirite Les Vignerons du Seigneur, puis qu'il "se sépare de l'Eglise. Il désire alors entrer en communion avec son fils, décédé à l'âge de 20 ans". Or, le fils même des Antoine avait participé à des séances spirites, et Louis Antoine devient spirite à part entière en 1889. La mort de son fils survient en 1893. Et le terme "entrer en communion" avec son fils est mal choisi. L'auteur voulait-il dire "en communication" ?
   Pour l'auteur, "il voyage en Allemagne et en Pologne". Là aussi, ce passage a lieu avant la période spirite. Le terme "voyage" est aussi particulièrement mal trouvé. Un ouvrier métallurgiste de la fin du XIXe siècle n'a pas le loisir de "voyager". Dans ces pays, il rencontre "l'occultisme et quelques Grands Initiés". Ce sont là des suppositions, on ne sait pas où Paul Ariès apprend ce moment important ignoré par Pierre Debouxhtay. Peut-être l'extrapole-t-il de Régis Dericquebourg.

    On suit la suite de la vie de Louis Antoine et la fondation du culte, ainsi que le travail de Mère. Là rien a signaler. Puis vient le moment où l'auteur décrit en quelques mots les pratiques de l'antoinisme : "ses fidèles pratiquent l'imposition des mains, récitent ses textes et chantent ses louanges. Le culte est ouvert à tous et on pratique la guérison en s'habillant de noir". Encore une fois, l'accusation d'imposition des mains qui n'a jamais été pratiqué par les guérisseurs antoinistes (ou alors en dehors de ce que demandait Mère qui avait à coeur d'institutionnaliser les textes de son mari et l'intercession des guérisseurs entre le Père et les malades par une pensée). Cependant ici on ne parlera pas du prosélytisme inexistant dans l'antoinisme, non plus de la liberté laissée aux adeptes, l'absence de quête et de dîme... bref, on ne signalera pas ce qui peut détruire le reste de la thèse du livre.
    Pour l'auteur, l'antoinisme "nie l'existence de la matière, donc de la maladie et de la mort mais aussi de Dieu et du mal". Il a donc compris à l'envers. Selon la Révélation, on subit la maladie, parce qu'on croit que l'intelligence nous fait croire en la matière. Si on oublie la matière, la maladie disparaît également, car l'Esprit divin, présent en chaque homme, ne peut souffrir étant parfait. Mais Louis Antoine était bien conscient qu'ignorer la matière n'était pas chose à la porté de tout le monde, et selon la foi du malade acceptait d'intercéder en sa faveur ou l'envoyait chez le médecin si le patient montrait qu'il avait moins de foi au prophète qu'au praticien. Ensuite on ne nie pas l'existence de Dieu, car il est dit plusieurs foi que nous sommes dieu nous-même. Mais l'auteur n'a pas pris la peine de parcourir la Révélation, c'est évident.
    Ensuite, on apprend que "la guérison est apportée lors de séances collectives où on rejette le Bien et le Mal". Là encore, voilà le processus de l'Opération bien ridiculisé et minimisé. Ce n'est pas à ce moment qu'on "rejette" le Bien et le Mal". Je dirais d'ailleurs qu'on ne le rejette pas, mais on le relativise.
    "L'antoinisme condamne la science (illusion) et la médecine, sauf à base de plantes." Là encore quelles sont les sources de Paul Ariès ? De plus l'Antoinisme ne condamne rien. Il ne va pas sur le terrain de la science, il traite l'âme. Quand l'âme sera guéri, le corps ne souffrira plus.
    "Il [l'Antoinisme] recourt également à l'imposition des mains, à l'eau bénie par le Père Antoine, etc. La guérison peut s'effectuer par correspondance grâce à du papier bénie et magnétisé." Encore l'imposition des mains. A force, je vais finir par la réclamer à mes guérisseuses qui n'ont jamais daignées me la pratiquer (gardons notre sens de l'humour, s'il vous plaît). Surtout je pense à la déception de beaucoup de malade qui se sont vue soignés "que" par une pensée ! L'eau bénie est une invention, encore une fois, où l'auteur a-t-il pu lire cela ? Ici l'auteur mélange certainement toutes les époques : l'époque où le Père invoquait les esprits pour guérir, se servait de papier magnétisé et imposait les mains. Alors que le Père abandonna après son procès cette méthode, comprenant (grâce à Léon Denis) que les passes et la matière étaient inutiles dans le processus de guérison. Dès lors, les guérisseurs antoinistes n'auront pas recours aux papiers magnétisés pour guérir. Il n'intercède encore une fois qu'entre le Père et le malade.
    Puis on apprend que parmi les 20 000 membres, une partie importante se trouve au Brésil. C'est certainement la raison pour laquelle il n'y a toujours pas de temple et qu'on y a même fermée une Salle de lecture.
    Mais selon Régis Dericquebourg, "pour ce qui est des opposants aux sectes, tant qu’on ne leur sert pas la soupe en dressant des portraits calamiteux et en faisant des analyses négatives des groupes religieux minoritaires, ils nous considèrent comme des apologistes", il est clair que Paul Ariès est un opposant ("ses travaux nourrissent largement les rapports parlementaires et ceux de la MILS qui le citent directement" lit-on sur wikipedia), et Régis Dericquebourg devient donc un apologiste (http://www.regis-dericquebourg.com/2009/12/29/tu-crois-quoi/).

    Une autre procédé de l'auteur nous étonne : l'auteur scinde les sectes guérisseuses en deux groupes : les sectes guérisseuses traditionnelles dont le but est de guérir des incurables (dont fait partie l'antoinisme) et les sectes guérisseuses modernistes qui pathologisent des biens portants (où est rangé la Science chrétienne, qui pour l'auteur n'est pas une secte : en effet, le rapport d’enquête n° 2468 de l’Assemblée nationale de 1995 l'a examiné mais non épinglé, cependant plusieurs organismes de lutte contre les sectes la perçoit comme sectaire. Pour la sociologue Anne-Cécile Bégot, la Science chrétienne est proche de la secte, pointant la « rupture avec le monde environnant (...) [et la] reconnaissance et soumission à une autorité », bien qu’elle considère qu’il faille nuancer ces éléments en France car le mouvement a dû s’accommoder de la laïcité environnante. En définitive, elle estime que le groupe tendrait « vers un type d’organisation religieuse intermédiaire entre la secte et l’Église : la dénomination ». Elle considère également que le mouvement est peu prosélyte en privilégiant « la qualité de ses recrues plutôt que la quantité » (wikipedia)). Paul Ariès, suivant le rapport, prend soin de ne pas trop flétrir la Science chrétienne, on le sent beaucoup plus neutre. Et il ne parlera pas des influences de Mary Baker (Phineas Quimby et Richard Kennedy). Même Philippe Delorme n'est pas aussi complaisant.
    Pour notre auteur, les sectes guérisseuses modernistes ne "s'adressent plus à des malades icurables ou gravement atteints, mais à des bien-portants". "Ces groupes sont modernes au sens où ils utilisent les images et normes dominantes". (p.58)
    Signalons que l'antoinisme ne sera repris nulle part ailleurs dans le corps de l'ouvrage pour le stigmatiser, sauf à dire qu'il est "épinglé par les rapports parlementaires", dont l'auteur dit lui-même le danger.
    Enfin, l'auteur souligne que le "transfert" (quand le malade s'en remet corps et âme au thérapeute dans l'espoir d'un guérison, opérant ainsi un glissement entre celui qui le soigne et lui qui guérit (ou non)) n'est pas en soi condamnable, "car il est une des conditions de l'efficacité" (p.112).

    Pour finir, la bibliographie marque le livre de Régis Dericquebourg sur les Religions de guérison comme source. Je pense que je vais devoir y jeter un oeil pour vérifier si Paul Ariès ne se serait pas servie uniquement de ce livre pour [mal] comprendre l'antoinisme. Je pense quant à moi, qu'il se serait surtout servi du livre de Mgr Jean Vernette, le Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui (1995 & 2001).

Voir les commentaires

Jacques Potin et Valentine Zuber (Sous la direction de) - Dictionnaire des monothéismes (2003)

Publié le par antoiniste

Titre :        Dictionnaire des monothéismes (Broché)
Auteurs :    de Collectif (Auteur), Jacques Potin et Valentine Zuber (Sous la direction de)
Broché :     400 pages
Editeur :     Bayard (16 octobre 2003)
Collection :     Religions en dialogue


    On lit dans l'article "Guérison" dans la partie Christianisme, et c'est assez rare pour le signaler :

    Le culte antoiniste, fondé en 1906 par Louis Antoine (1846-1912), sans s'opposer à la médecine, considère la maladie physique comme une transposition dans le corps d'une maladie de l'âme.

Dictionnaire des monothéismes, Jacques Potin et Valentine Zuber (Sous la direction de), p.277

    Les auteurs: Jacques Potin : Spécialiste d'histoire biblique et ancien rédacteur en chef de la revue Le Monde de la Bible. Bibliographie : Jésus en son pays, Bayard, 1996. Cette année à Jérusalem, Bayard, nouvelle édition 2000.
    Il est entouré de 3 spécialistes : Valentine Zuber, pour la partie consacrée au christianisme : professeur de sociologie des religions à l'École pratique des hautes-études, spécialiste de l'histoire de la laïcité, chercheur au CNRS. José Costa, pour le judaïsme : spécialiste d'hébreu rabbinique et du midrach, professeur d'hébreu biblique. Khashayar Azmoudeh, pour l'islam : spécialiste de l'islam chiite.

source : amazon.fr

Voir les commentaires

Un précruseur de l'antoinisme, Christophe Ozanne (1633-1713)

Publié le par antoiniste

    Simple paysan, du hameau de Chaudray près de Mantes, acquit, à la fin du dix-septième siècle, une réputation extraordinaire par les cures qu'il opérait à l'aide de quelques médicaments et de simples. Coulanges écrivant à Mme de Sévigné le 27 janvier 1696, lui disait : "Le duc de Nevers partit avant-hier pour aller dans le voisinage de la Roche-Guyon, consulter Christophe aux Anes, qui est un laboureur, mais un homme admirable pour la guérison de tous les maux par la connaissance qu'il a des simples, qu'il tient de son père ; ce qu'il laissera, faute d'enfants, à un de ses neveux... On ne parle que des cures étonnantes qu'il fait et de son désintéressement. Il donne aux pauvres ses remèdes pour rien ; il les fait payer aux riches précisément ce qu'ils valent, n'exige pour toute récompense que trente sols ou un écu qu'il fait mettre dans un tronc pour les pauvres... Le Duc de Gramont et Turmenies sont guéris par lui ; le dernier lui a envoyé cent pistoles qu'il lui a renvoyées aussitôt." On peut voir dans le tome VIII des Diversités curieuses de l'abbé Bordelonn d'autres détails singuliers sur cet honnête charlatan, qui, très-différent de ceux de notre siècle, ne dut à ce qu'il paraît toute sa renommée qu'à la recommandation qu'il faisait à ses malades d'observer une diète austère et de boire beaucoup d'eau. La poésie lui paya son tribut de reconnaissance : plusieurs pièces de vers furent composées à son sujet ; nous ne citerons que celle-ci qui paraît être l'ouvrage d'un homme qui se croyait en droit de se plaindre de la faculté :
    Ozanne n'eut jamais dessein
    De s'ériger en médecin ;
    L'honneur qu'un lui fait le chagrine :
    Lui médecin ! Comment ? Par où ?
 Il guérit ceux qu'il traite, et n'en veut pas un sou ;
 Deux points essentiels contre la médecine
    Le portrait de Christophe Ozanne a été gravé par Bonnart et par Lochon : il destinait, comme le dit Coulanges, son neveu Jean Ozanne à lui succéder ; mais aucun mémoire ne nous étant parvenu sur ce dernier, nous présumons qu'il aura renoncé à l'art de guérir pour reprendre sa charrue.
      M-É.

source : Biographie universelle, ancienne et moderne ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes, 1822, p.320 (Google Books)

Voir les commentaires

Carl Havelange - Les figures de la guérison, XVIIIe-XIXe siècles (1990)

Publié le par antoiniste

Carl Havelange - Les figures de la guérison, XVIIIe-XIXe siècles (1990)Titre        Les figures de la guérison, XVIIIe-XIXe siècles: une histoire sociale et culturelle des professions médicales au pays de Liège
Volume 255 de Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège, Université Liège Faculté de Philosophie et Lettres
Auteur        Carl Havelange
Éditeur        Librairie Droz, 1990
ISBN        2251662553, 9782251662558
Longueur    510 pages

    Evoque Louis Antoine à la page 367. L'auteur a été une référence pour Régis Dericquebourg pour mener à bien sa réflexion sur le phénomène des religions de guérisons. Il est aussi l'auteur d'un article intitulé "Quelques aspects du discours médical à Liège" (BTNG-RBHC, 16, 1985, 1-2, pp 175-211).

 

    Deux mois auparavant venait de mourir, à Jemeppe, Antoine le guérisseur, ancien mineur de fond, magnétiseur et mystique à la porte duquel se pressait, depuis plus de dix ans, une foule ininterrompue de malades et de fervents. Il avait été condamné, en 1901, à 26 francs d’amende pour exercice illégal de l’art de guérir ; en 1907, il comparaît une nouvelle fois devant le tribunal correctionnel de Liège, soutenu par “une foule grouillante, énorme, passionnée”, mais il est cette fois acquitté, les faits qui lui sont imputés n’ayant pu être établis à suffisance.
    Acquitté ou condamné, Antoine poursuit sa carrière sans trop se préoccuper des lois. Il a pour lui les forces inébranlables de ses convictions et de sa popularité. Pour les praticiens non patentés de grande envergure — aussi différents puissent-ils être les uns des autres — le passage au tribunal est plus souvent un piédestal, à la fois consécration et mesure de leur succès, qu’une épreuve dissuasive. A ces occasions, s’élève des salles d’audience toujours bondées un murmure admiratif et bienveillant : dans une société dominée par les inégalités et les conflits sociaux, celui-ci formule l’espoir toujours recommencé et l’enchantement de guérir, de comprendre le monde selon les lois de son propre désir.


Carl Havelange, Les Figures de la guérison (XVIIIe-XIXe siècles)
Quatrième partie. Enthousiasmes et résistances : le corps médical sur les chemins du pouvoir (1830-1914)
Chapitre III. A l’ombre du discours médical : récurrences et doléances
p. 345-398 
1. Au cœur du débat : la concurrence des empiriques
source : http://books.openedition.org/pulg/377?format=toc

Voir les commentaires

Le Progrès spirite - le cas Leclercq à Paris

Publié le par antoiniste

Le Progrès spirite - le cas Leclercq à Paris

    Pourquoi, encore, blâmer et condamner les Antoinistes ? De quoi accuse-t-on Leclercq ? De fanatisme, de criminelle insouciance, de n'avoir pas appelé le médecin - le prêtre du corps - pour guérir sa petite fille ; d'avoir mis toute sa confiance en Dieu, d'avoir placé près de la tête de la malade une statuette de la Vierge et le portrait du père Antoine. "On l'a trouvé agenouillé au pied du grabat sur lequel reposait le cadavre de la petite Augustine."
    Pour combler la mesure de la superstition et du fanatisme, Leclercq a écrit au successeur du père Antoine la lettre suivante :
    "Bon père. Le commissaire va venir dans quelques instants au sujet de la mort de ma petite fille, que le Très-Haut malgré nos prières, a voulu rappeler auprès de lui. L'on me reproche de n'avoir pas appelé le médecin. Ces ignorants ne savant âs que seule la foi peut sauver les malades, quand Dieu le permet."
   Si c'est un crime que de vouloir guérir ou mourir sans l'assistance d'un médecin, d'un confesseur laïque, c'est du moins un crime nouveau, dont on avait jamais entendu parler.
    Quand les médecins de l'âme dominaient, c'était un crime de mourir sans l'assistance d'un confesseur ; mais les médecins du corps n'avaient point la prétention de donner aux malades l'absolution, ni même l'extrême-onction laïco-scientifique. Les meilleurs d'entre eux ne s'attribuaient même pas la guérison de leurs malades. Ni plus ni moins que les Antoinistes et les Scientistes chrétiens, ils attribuaient la guérison à Dieu et se contentaient de dire : "Je le pansai, Dieu le guérit."
    Maintenant que les médecins du coprs ont pris le dessus, ils mettent Dieu à l'arrière-plan ou au rebut et prétendent que personne ne doit mourir ou guérir sans leur autorisation. N'est-ce pas là une superstition manifeste et plus grossière que l'ancienne ?

Le Progrès Spirite de Septembre 1912 (Année 18, numéro 9), p.136-137

Voir les commentaires

Jésus le thaumaturge

Publié le par antoiniste

Jésus le thaumaturge

Jésus se fait connaitre localement, dans un premier temps comme guérisseur thaumaturge. Dans l'exercice de cette activité, sur laquelle il fonde la légitimité de son enseignement et qui attirait les foules autour de lui, on peut noter des modes opératoires variés, en comparant par exemple la guérison en trois étapes de l'aveugle de Bethsaïde, et celle - à distance et d'une seule parole - de Bar Timée à Jéricho, ou bien celle qui s'effectue par une prière intense et le jeune, dans le cas d'un démon particulièrement rétif.

Ces pratiques thérapeutiques, dont le fondement est d'ordre religieux puisque les maladies étaient alors perçues comme la sanction divine des péchés, étaient répandues dans le monde gréco-romain et parmi les rabbi juifs dont Jésus reproduit parfois des gestes thérapeutiques connus. La pratique de Jésus se distingue néanmoins par le nombre de miracles rapportés et dans le refus par leur auteur de se les voir attribués : Jésus se présente comme le vecteur de Dieu, en opérant dans le présent les guérisons espérées dans le cadre eschatologique juif. Outre les miracles thérapeutiques, Jésus pratique également des exorcismes, des prodiges, des sauvetages ou des miracles exemplatifs de son interprétation de la Loi juive.

Les évangiles insistent souvent plus sur la confiance des bénéficiaires de miracles qu'ils ne s'attardent sur le détail des manipulations. Jésus présente les miracles comme une anticipation de l'accès au bonheur éternel auquel a droit chaque humain, y compris les plus pauvres. L'évangile selon Marc rapporte que c'est ce pouvoir d'opérer guérisons et prodiges qui aurait été transmis à ses disciples, plutôt que la capacité de communication avec la divinité.

Les textes révèlent à cet égard un comportement général de Jésus fait de bienveillance, tourné vers les gens, particulièrement ceux plongés dans une situation personnelle ou sociale méprisée et difficile : les femmes, particulièrement les veuves, les malades, les lépreux, les étrangers, les pécheurs publics ou les collecteurs de l'impôt romains. Cette façon d'être, associée à une dénonciation de l'hypocrisie et de toute forme de mensonge, lui attirera inévitablement nombre d'admirateurs en provoquant simultanément de l'hostilité.
Article détaillé : Miracles dans le Nouveau Testament.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_de_Nazareth#Le_thaumaturge

Voir les commentaires

Nos enfants nous accuseront

Publié le par antoiniste

Dans un petit village français au pied des Cévennes, le maire a décidé de faire face, a décidé de réagir en faisant passer la cantine scolaire en Bio. Ici comme ailleurs la population est confrontée aux angoisses contre la pollution industrielle, aux dangers de la pollution agro chimique. Ici commence un combat contre une logique qui pourrait devenir irréversible, un combat pour que demain nos enfants ne nous accusent pas.

lien vers le site : http://nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/

Voir les commentaires

Maxence van der Meersch - Le médicament est parfois précieux

Publié le par antoiniste

    - Le médicament est parfois précieux, dit Michel.
    - Bien sûr ! Il apaise des réactions excessives, désordonnées. Une drogue, un sérum, un vaccin, peuvent être indispensables en pleine crise aiguë. Mais ne l'utilisez qu'après avoir essayez tous les autres moyens - et souvenez-vous, en l'employant, que vous ne faites que refouler les manifestations de la maladie sans la guérir. Refoulé, le mal, inévitablement, portera sur un autre organe son effort de nettoyage, et cela dans des conditions aggravées, puisque le purifications des humeurs aura été empêchée, et puisque le médicament ou le vaccin aura rapporté chez votre patient une intoxication chimique ou microbienne supplémentaire. Pensez toujours en employant un médicament dans un cas urgent que vous parez au plus pressé, voilà tout. Et qu'il faudra ensuite faire subir à celui que vous soignez une longue cure de désintoxication et une révision générale de tout son mode d'alimentation et de vie.
Maxence van der Meersch, Corps et âmes, p.293
Livre de Poche, Paris, 1943

Voir les commentaires

Les Antoinistes et la médecine

Publié le par antoiniste

Vous êtes antoinistes, quelle est donc votre réaction vis-à-vis de la médecine :

 

Désolé pour les personnes qui avez déjà participé, mais la question du précédent sondage étant mal formulée, je changeais de format pour simplifier.

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>