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medecine

Paul Dubois, pionnier de la psychothérapie

Publié le par antoiniste

    Paul Charles Dubois, né le 28 novembre 1848 à La Chaux-de-Fonds en Suisse et mort le 4 novembre 1918 à Berne, est un neurologue, neuropathologiste et psychothérapeute suisse. Il est considéré comme l'un des pionniers de la psychothérapie.
    Fils et petit fils d'horlogers, il fait ses études de médecine à Berne ou il s'installe et pratique la médecine, notamment l'électrologie. Après avoir beaucoup publié sur le domaine et même avoir inventé un appareil, il se tourne vers ce qu'aujourd'hui nous appellerions la médecine psychosomatique. C'est ainsi qu'il construit sa technique psychothérapeutique sous forme d'un dialogue socratique. L'hypnose était sur le déclin, Freud allait élaborer sa théorie des névroses. Dubois était dans un sorte de middle-group de psychothérapeutes qui ne pratiquaient ni hypnose ni psychanalyse. Dans un dialogue, il cherchait à convaincre que ses patients (psychosomatiques) n'étaient pas malades. Il les examinait sur le plan somatique mais surtout et avant tout dialoguait avec eux dans un but de persuasion qui peut être vu comme une forme de suggestion. Dubois est resté éloigné de la psychanalyse qu'il connaissait et il n'est pas sûr que Freud ait eu connaissance de ses travaux. "L'homme aux loups" (Serge Pankejev) devait être initialement traité à Berne par Dubois, mais à Vienne, il a rencontré Freud, est devenu son patient et a renoncé à aller chez Dubois. Il a encore connu d'illustres patients qu'il a soignés à Berne selon un régime sévère : hospitalisation d'un mois, régime alimentaire, etc. Ce médecin pouvait faire preuve d'un acharnement thérapeutique parfois démesuré. Il s'est engagé politiquement en défendant des thèses pacifistes, et en promouvant activement la neutralité de la Suisse dans la guerre 14-18.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Dubois_%28médecin%29

Pour aller plus loin :
Müller C., Paul Dubois, pionnier de la psychothérapie, Psychothérapies 2003/1, Vol. 23, p. 49-52.
Cet article est disponible en ligne à l’adresse :
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=PSYS&ID_NUMPUBLIE=PSYS_031&ID_ARTICLE=PSYS_031_0049

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Manger (1961)

Publié le par antoiniste



Manger
    * Gilles Carle et Louis Portugais,
    * 1961,
    * 27 min 42 s

L'Amérique est un continent de carnivores... Pour les privilégiés que nous sommes, manger n'est plus une préoccupation. Certains ignorent que le jambon vient du porc! Ce documentaire signé Gilles Carle et Louis Portugais dévoilent les aspects économiques, sociologiques et culturels du système d'approvisionnement et d'alimentation d'une grande métropole.

source : http://onf.ca/film/manger

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La Nouvelle Pensée

Publié le par antoiniste

     La Nouvelle Pensée (New Thought ou Neugeist-Bewegung)

    Albert-Louis Caillet (1869-1928) crée en 1912 la Société unitive au 26, Rue Vavin à Paris. Il consacrera un chapitre à Louis Antoine dans son livre Traitement mental et culture spirituelle (1912).
    Le docteur Paul Carton, qui inspirera à Maxence van der Meersch son livre Corps et âme sera aussi intéressé par ce mouvement.
    Cependant on trouve peu de rapprochement entre le mouvement de la Nouvelle Pensée et l'Antoinisme. La Science chrétienne par contre est souvent comparée à l'Antoinisme, l'histoire de leur origine se trouvant présenter des similitudes particulières. Cependant la Science chrétienne se dit dissociée de la Nouvelle Pensée. En effet, plusieurs initiateurs de la Nouvelle Pensée sont issue de la Science chrétienne, même si cette première prend sa source dans une constellation de pensée dans l'air du temps de l'époque : la Théosophie (issue en partie du spiritisme), le Réveil du protestantisme, panthéisme, idéalisme immatérialiste de Berkeley, mesmérisme, transcendantalisme américain, et universalisme mais aussi hindouisme ou d'autres religions. La Science chrétienne comme les mouvements de la Nouvelle Pensée prennent leur source dans la philosophie de Phineas Quimby qui repanda le mesmérisme aux Etats-Unis.
    L'éveil d'Emma Curtis Hopkins à d’autres spiritualités la pousse à rompre avec le mouvement de la Science chrétienne en 1885. La Science chrétienne déposera alors son nom et menace de procès ceux qui l’emploient sans son autorisation, ce qui pousse plusieurs mouvements au sein de la Nouvelle Pensée à modifier leur nom au cours des années 1890. Ernest Holmes après avoir été en contact avec la Science chrétienne, s'intéresse au transcendantalisme et aux divers religions orientales. Myrtle Fillmore s'intéresse quand à elle à la Science chrétienne, mais aussi à l'Unitarisme, à la Rose-Croix et à la Théosophie.
    Régis Dericquebourg aborde le sujet en 1997 : "Dans ces mouvements, la légitimité religieuse de la guérison repose sur le gnosticisme Celui qui sait manipuler les lois secrètes de l’univers peut obtenir ce dont il a besoin. On trouve cette idée dans le courant de la Nouvelle Pensée et dans celui de la Pensée positive qui refait actuellement surface dans les séminaires de développement. Elle a influencé certains groupes chrétiens (Science chrétienne, Pentecôtisme). Elle est qualifiée de Théologie de la prospérité." (http://www.regis-dericquebourg.com/2010/01/20/la-guerison-par-la-religion/).
    Très féminin, de Mary Baker Eddy à Emma Curtis Hopkins, Myrtle Fillmore, Malinda Cramer, et Nona L. Brooks, on peut rapprocher cette tendance avec la reprise par Mère.
    Les principes-clefs de la Nouvelle Pensée sont :
    * une Intelligence infini ou Dieu est omnipotent et omniprésent (Dieu est dans le "connais-toi").
    * l'Esprit est la réalité ultime (on atteindra tous l'Unité de l'Ensemble).
    * la véritable identité humaine est divine (Dieu réside en nous et la matière n'est qu'apparente).
    * une pensé harmonisée divine est une force positive pour de bon (nous avons le libre-arbitre nous gérer les fluides).
    * toutes les maladies sont mentales à l'origine (le mal n'existe pas).
    * la pensée positive a un effet curatif (la foi devrait être seule suffisante pour soulager la douleur).

    La Pensée est évolutive, comme il est dit que Louis Antoine est un prophète parmi d'autres déjà venus et à venir. Mais surtout, comme déjà dit dans un des principes "Les partisans de la Nouvelle Pensée adhèrent tout d'abord à une théorie de la guérison mentale selon laquelle toute maladie est provoquée par des croyances erronées : selon eux, une « pensée correcte » a un effet guérisseur. Ce même principe s'appliquerait à d'autres aspects de l'existence : il existerait ainsi une loi d'attraction permettant qu'une pensée positive dirigée vers un but déterminé aboutisse à sa concrétisation dans la réalité." On est donc là proche de la doctrine antoiniste.
 
    La plus grande organisation de la Nouvelle Pensée est L’Église d’unité, ou plus simplement Unité regroupant environ 2 millions de membres dans le monde. Aujourd'hui, toutes les principales organisations sont chapeauté par l'INTA (International New Thought Alliance).

source : http://www.phineasquimby.com/
http://en.wikipedia.org/wiki/New_Thought
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Pensée
http://de.wikipedia.org/wiki/Neugeist-Bewegung
http://pagesperso-orange.fr/sos.derivesectaire/FICHES/penser_nouveau.htm

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La science juive (Jewish Science)

Publié le par antoiniste

illustration : Morris Lichtenstein (1889-1938)(irenedanon.com) & Tehilla Lichtenstein (1893-1973)(americanjewisharchives.org)

    Alfred Geiger Moses est un rabbin réformé de Sha’arai Shomayim U-Maskil El Dol (Les Portes du ciel et de la Société des Amis des nécessiteux, ou simplement “The Temple”) à Mobile (Alabama). En 1904, il écrit une histoire des Juifs de sa ville. En 1907, il participe à la consécration de la nouvelle synagogue de la Government Street de Mobile.
    Il arrive à la constatation que "the modern Synagogue had lost this spiritual art, and that, under the influence of radical thought which minimized Emotion and Sentiment, and exalted Reason and Logic, the average Jew of to-day was losing his prayerful sense." (p.11). Voyant de plus en plus de ses coreligionnaires se tourner, en partie pour cette raison, vers la Science Chrétienne, il écrit en 1916 Jewish science. Divine healing in Judaism, with special reference to the Jewish scriptures and prayer book (à lire et télécharger sur archive.org) où il explore le mouvement Hassidique d'Europe où la pratique de la guérison spirituelle est encore en cours et cherche dans les textes bibliques les liens entre spiritualité et guérisons, comme Mary Baker Eddy. Dans son esprit, celle-ci peut-être remplacé par le fondateur du Hassidisme, le Baal Shem Tov. En 1920, il écrit Jewish science; psychology of health, joy and success: or, The applied psychology of Judaism.
    Convaincus de ses idées le rabbin Morris Lichtenstein (1889–1938) et sa femme Tehilla Hirschenson Lichtenstein (1893-1973) se joignent à lui et fonde la Science Juive (Jewish Science) en 1921 ou 1922 dans la West 85th Street à Manhattan (New York).
    Tout comme la Science chrétienne, la Science juive estime que la prière est la clé pour le bonheur intérieur et le bien-être physique. Elle minimise le rôle des rituels et d'action sociale, et met l'accent sur la puissance de "l'auto-suggestion" et l'efficacité de l'activité de dévotion. Contrairement aux scientistes chrétiens, cependant, les scientistes juifs ne sont pas opposés à demander de l'aide médicale, si nécessaire.
   Ne se voulant pas en désaccord avec le judaïsme traditionnel, il propose des heures de guérisons le dimanche. Ainsi comme dans l'antoinisme, on précise que l'on peut rester juif tout en pratiquant le judaïsme appliqué.
    A la mort de Morris Lichtenstein, sa femme reprend son poste et devient la première femme juive en Amérique à la tête de sa propre congrégation. Elle n'a toutefois jamais été ordonné, et n'a jamais eu un titre rabbinique (elle préférait elle-même se dire une spiritual leader). Elle a également repris ses fonctions de rédacteur en chef du magazine Jewish Science Interpreter jusqu'à sa mort en 1973.

    Sur le site internet du Judaïsme appliqué, on lit :
Spirituality   •   Meditation   •   Healing   •   Tradition   •   Worship,
c'est-à-dire Spiritualité, Méditation, Guérison, Tradition, Culte.
    On est proche des idées New-Age et le groupe a même abordé la question de la réincarnation car comme le dit le 9e fondement : Nous croyons que la mort est une élévation vers la vie éternelle, et non pas une cessation de l'existence. Cependant le mouvement est plus à rapproché de la Nouvelle Pensée (New Thought), qui démarre avec Phineas Quimby et adhèrent à une théorie de la guérison mentale selon laquelle toute maladie est provoquée par des croyances erronées.
    Le mouvement n'a certainement jamais dépassé les 1000 adhérents mais son Journal continue d'être édité. Ses membres continuent d'assister aux services conventionnels. Le sanctuaire se trouve maintenant au 109 East 39th Street, toujours à Manhattan. Chaque service offre la possibilité d'une expérience spirituelle, la prière traditionnelle, la méditation et un sermon portant sur les défis de la vie quotidienne.
    Il existe par ailleurs une autre congrégation de la Society of Jewish Science à Los Angeles (Californie),
     Parmi les affirmations, on trouve "Dieu est en moi et avec moi tout le temps, donc je n'ai pas peur !" et que la meilleure prière positive qui soit, est celle faite en silence.
    Il existe également 10 fondements qui ne sont pas imposées, mais sont une conséquence d'une recherche de la vérité spirituelle. Il sont à lire ici : http://www.irenedanon.com/Rabbi.htm
    La profession de foi pourrait être : Sur ces fondements, nous, dans la science juive, professons notre foi sincère en l'efficacité de la prière, nous reconnaissons le droit de rester serein et joyeux, de chérir la bonne volonté et le contentement, de bannir l'inquiétude et la peur, nous déclarons notre confiance en Dieu, la bonté et l'amour, nous professons notre assurance de l'immortalité, car nous avons foi en Dieu, la bonté et la pérennité de ses créations.

     Tout comme la Science chrétienne, le mouvement est typiquement américain dans son optimisme et sa foi en la puissance de l'individu ; d'après la science juive, on pense que si seulement les gens ont la bonne attitude, ils pourraient résoudre leurs problèmes.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Pens%C3%A9e
livres de et sur la Nouvelle Pensée en anglais : http://newthoughtlibrary.com/
http://en.wikipedia.org/wiki/Jewish_Science
http://forward.com/articles/2890/
http://en.wikipedia.org/wiki/Morris_Lichtenstein
http://www.americanjewisharchives.org/aja/FindingAids/Lichten.htm
http://www.appliedjudaism.org/
http://www.irenedanon.com/Rabbi.htm
http://www.jweekly.com/article/full/7394/jewish-science-groups-explore-karma-reincarnation/

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Musée En Piconrue (Bastogne) - Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui (2003)

Publié le par antoiniste

Auteur : Françoise Lempereur (Préface)
Titre :     Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui
Editions :    Musée en Piconrue, 2003, format 21/29,7 - 334 p - ill. NB et couleurs
Prix :     42 €

    Malgré des progrès incessants, la médecine scientifique est impuissante à prendre en charge tous les maux de l'humanité. A son corps défendant, elle cède le terrain à un autre art de soigner: celui des guérisseurs traditionnels souvent investis d'un don personnel transmis de génération en génération. Cette tradition fait partie intégrante de la la médecine populaire aux multiples aspects: culte des saints guérisseurs, recours aux plantes médicinales, pratiques magico-religieuses, etc...
    Associé au Séminaire des Arts et Traditions Populaires de Wallonie de l'Université de Liège et à divers autres chercheurs, le Musée en Piconrue a mené une enquête en profondeur sur le sujet. L'ouvrage a pour ambition de lever un coin du voile sur le petit monde secret des guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui et sur la vitalité de la médecine populaire dont la résistance intrigue dans notre société moderne et scientifique.

source : http://194.78.142.104/piconrue/pages_sommaire/pg_publications.htm#Gu%C3%A9risseurs%20d%27hier%20et%20d%27aujourd%27hui



     Au Musée en Piconrue de Bastogne
     Guérisseurs d’hier et d’aujourd’hui : un livre et une exposition
    La médecine scientifique, malgré des progrès incessants et spectaculaires, est impuissante à prendre en charge tous les maux de l'humanité. A son corps défendant, elle doit alors abandonner le terrain à un autre art de soigner: celui des guérisseurs traditionnels qui pratiquent, dans une semi-clandestinité, leur étonnant "charisme de bienfaisance", la plupart du temps fondé sur un don personnel transmis de génération en génération. D'où vient cette tradition? Quels liens entretient-elle avec la médecine savante et les multiples aspects de la médecine populaire dont elle fait partie intégrante (culte des saints guérisseurs, recours aux plantes médicinales, pratiques magico-religieuses, etc.)? Quelle est la place du guérisseur dans la Wallonie d'aujourd'hui?
    Piconrue s’est associé avec le Séminaire des Arts et Traditions Populaires de Wallonie et divers autres chercheurs (folkloristes, ethnologues, anthropologues, historiens, médecins) afin de mener une enquête en profondeur sur le sujet. De ce travail, nous avons tiré un livre de référence abondamment illustré ainsi qu'une exposition: ces deux réalisations ont pour ambition de lever un coin du voile sur le petit monde secret des guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui et plus largement sur la vitalité de la médecine populaire dont la résistance intrigue dans notre société moderne et scientifique.
 
A. L’exposition
    L'exposition, quant à elle, évoque la figure du guérisseur traditionnel – "rebouteux", magnétiseur, etc. – à travers ses pratiques et ses instruments. Elle en re-situe la figure dans le contexte plus général de la médecine populaire.
    De salle en salle, le visiteur découvre ainsi, maladie par maladie, les multiples remèdes proposés par l'art de guérir traditionnel, comme le recours au surnaturel (culte des saints guérisseurs, pratiques magico-religieuses, etc.) ou les médications naturelles (préparations empiriques à base de plantes médicinales, etc.). Les remèdes fabriqués par l'industrie à partir de recettes traditionnelles et vendus en pharmacie sont également pris en considération.
    L'exposition éclaire particulièrement bien la grande et pittoresque diversité de toutes ces thérapeutiques. Elle met en scène de manière attrayante et vivante tout un arsenal de pièces hétéroclites, à la beauté singulière: de la statue de Notre-Dame aux Larmes invoquée contre les maux d'yeux, à l'arbre à clous sur lequel le patient transférait son mal de dent; du livre de remèdes paysan au flacon d'huile de foie de morue; de l'herbier ou de l'almanach du XVIe siècle à l'affiche moderne vantant les mérites d'un élixir miracle; d'un tableau de Breughel de Velours à une boîtes en fer lithographiées ayant contenu des pastilles anti-toux.
    Ont notamment contribué à cette exposition d'une grande richesse documentaire les Université de Liège et de Louvain, le Musée de la Vie rurale de Peppange, l'abbaye de Maredsous ainsi que plusieurs collectionneurs de renom: Mme Marine Robert (les affiches publicitaires Thérabel), Mme Dardenne de Grand-Hallet (les boîtes en fer blanc lithographiées), M. Georges Vanhalle de Huy (instruments et objets divers provenant d'une ancienne pharmacie), Mme Versailles de Tournai (les objets concernant la confection et la conservation de la thériaque). Plusieurs œuvres d'art et objets relatifs à la médecine populaire ont par ailleurs été prêtés, à l'initiative de la Province de Liège, par le Musée de la Vie wallonne, le Musée de Wanne et le Musée de l'Art wallon.
    Le montage audio-visuel, qui accompagne l’exposition, est consacré à la figure d’Hildegarde de Bingen, mystique allemande, prophétesse et guérisseuse du XIIe siècle. La salle vidéo projettera  par ailleurs des films ethnographiques et des reportages sur les guérisseurs traditionnels d’Ardenne, sur les arbres à clous, les pèlerinages aux sources miraculeuses, etc.

     Ouverture de l’exposition du 1er juillet au 6 novembre 2003, du mardi au dimanche, de 13 h 30 à 18 h, au Musée en Piconrue, place Saint-Pierre, à Bastogne.

Pour plus d'informations:
Possibilités d'interview avec:
    * Françoise Lempereur, ethnologue, responsable de l'enquête sur les guérisseurs d'aujourd'hui.
    * André Neuberg ou Olivier Donneau, pour le Musée en Piconrue. Tél.: 061/21 56 14
 

    B. L'album Guérisseurs d'hier et d'ajourd'hui.      
    Il s’agit d’un album de 340 pages , plus de 250 illustrations en quadrichromie. Prix de souscription : 35 euros jusqu’au 30 juillet 2003.  S’adresser au Musée en Piconrue, place Saint-Pierre, 24, 6600 Bastogne.
    Prix de vente après cette échéance : 42 euros, au musée ou en librairie.  

    Table des matières.

    I. Guérisseurs et médecins: des savoirs concurrents?
    Carmélia OPSOMER - Robert HALLEUX, Médecine savante et médecine populaire. Balises pour une histoire parallèle.

    II. Guérisseurs d’autrefois
    Joseph MERSCH, Hildegarde de Bingen.
    Antoinette REUTER, Le prêtre, une figure singulière de guérisseur dans les procès de sorcellerie luxembourgeois (XVIIe siècle).
    Joseph MERSCH, L’abbé Nicolas Neuens, naturopathe et hydrothérapeute.
    Louis CHALON, Quand le spiritisme tourne au culte populaire… (Louis Antoine dit Antoine le Guérisseur (1846-1912), fondateur de l'antoinisme)
    Micheline BARON-VAN EECHOUTE - Mireille LECRENIER, En région liégeoise, cinq tombes de guérisseurs encore fleuries.
    Sébastien ZANUSSI, La source du Père Antoine.
    Philippe ANDRIANNE, Bodet: L’herboriste guérisseur de Malmedy.
    Annette DE MARNEFFE-LAURENT - Esther BAIWIR, Catherine Seret: plus de 150 ans de guérison.
    Olivier SCHMITZ, L’arsenal thérapeutique familial d’autrefois à travers un carnet de recettes (XIXe - XXe siècles).
    Francine DELVAUX, La publicité pour les remèdes.
    Nicole SCHMIT, La médecine populaire à travers la littérature wallonne.

    III. Guérisseurs d’aujourd’hui
    Olivier Schmitz, Usagers et praticiens, quelques aspects sociaux du recours aux guérisseurs: l’exemple de la Wallonie.
    Olivier DONNEAU, Guérisseurs d’Ardenne et du pays de Liège. Quelques données statistiques
    Jacques CHARNEUX, Le vieil Armel et ses guérisseurs d’Ardenne. Souvenances et complaisances d’un fidèle usager toujours bien vivant.
    Yvette BRISMEE-ANTOINE, Le don et le secret.
    Astrid CORBEAU, Les guérisseurs: un don sans contre-don?
    Marie-Claire DESMETTE, Confessions de guérison ou… Que cherchent-ils chez le guérisseur?
    Françoise LEMPEREUR, Guérisseurs bilingues des Fourons.
    Marc LAMBORAY, La pommade de Durbuy, un remède miracle?

    IV. Prévenir le mal et le guérir. Recours à l'Au-delà
    Lucienne STRIVAY, Prévenir le mal.
    Olivier DONNEAU, Médecins et vétérinaires célestes.
    Michèle BARON, Pèlerinages aux saints guérisseurs en Hesbaye liégeoise, hier et aujourd'hui.
    Françoise LEMPEREUR - Michèle BARON, La pratique de la neuvaine.
    Marc LAMBORAY, L'huile Sainte-Catherine.
    Alain-Gérard KRUPA, La religion populaire dans les collections du Musée de la Vie wallonne.
    Paul SANGLAN, L'arbre guérisseur.

    V. L'animal guérisseur
    Georges THEVES, Les animaux utilisés en médecine et en chirurgie, jadis et aujourd'hui.
    Marc LAMBORAY, L'animal guérisseur.
    Michel BRISMEE, Un guérisseur inattendu: le dard de l'abeille.

    VI. La vertu des simples
    Anicet FRASELLE, Les saints, les simples et la santé.
    Philippe ANDRIANNE, L’élément végétal dans la pharmacopée populaire.
    Philippe ANDRIANNE, De la thériaque à l'élixir du Suédois, un remède très ancien redevenu populaire.
    Marie-Claire DESMETTE Pommade aux fleurs de souci - Pommade aux fleurs de camomille
    Ann DEPRETER L’herboristerie de transmission en région spadoise .

    VII. Sources de vie
    Marie-Ode TULLIEZ La Fontaine Sainte-Geneviève de Strée.
    Françoise LEMPEREUR Les eaux qui guérissent.
    Philippe ANDRIANNE, Le sourcier.
    Philippe ANDRIANNE, Les eaux médicinales.

    VIII. Pierres de santé
    Olivier SCHMITZ, Les pierres à usage thérapeutique.
    Postface
    Bibiographie générale et par thèmes


    Le chapitre présentant l'antoinisme est cours, et surtout il est en corrélation avec certains spirites. Le titre en témoigne (Quand le spiritisme tourne au culte populaire...). Iconographiquement, on trouve une photo du Père par I. Mordant, Liège avec l'Arbre de la Science de la Vue du Mal avec les dates et lieux de naissance et de désincarnation ; L'Arbre de la Science de la Vue du Mal en plus grand format, et une photo du temple d'Antoine le Guérisseur (avant la fondation du Culte Antoiniste). On nous parle ensuite du spiritisme et de la piété populaire avec les cas de Gilles Cabolet, Pierre Vilette, Denis Randaxhe, Henri Lacroix, Renée Remacle, et Pierre de Lambert.
    Ensuite vient une description de la Source du Père Antoine (avec une photo de celle-ci, et une photo de la Mère Antoine). La source sera de nouveau évoquée dans le chapitre Les eaux qui guérissent.
    Bref, comme dans La Belgique et ses Dieux, ou dans le Musée de la Vie wallonne, c'est le christianisme qui est le plus étudié et le reste se retrouve en parent pauvre des Universités. Cependant, comme le disait Pierre Debouxhtay, et comme le dit encore Régis Dericquebourg, l'antoinisme mérite d'être étudié...

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Lucien Roure - Au pays de l'occultisme ou par delà le catholicisme (1925)(recension)

Publié le par antoiniste

Auteur :  Lucien Roure
Titre :    Un Prophète contemporain, Antoine le Guérisseur
Editions :    Les Etudes, Volume 166 ; 20 janvier 1921 ; pp.177-189
    reproduite dans le volume Au Pays de l'Occultisme, Paris, G. Beauchesne, 1925

à lire sur la site Gallica :

Études (1897)
Études (1897)
Source: Bibliothèque nationale de France


    Après ses récentes études sur Le merveilleux spirite (Beauchesne, 1922) et Le spiritisme d'aujourd'hui (Beauchesne, 1923), le P. Lucien Roure présente au public un nouvel ouvrage sur l'Occultisme, domaine souvent confondu avec le précédent, mais qui en diffère plus ou moins profondément.
    Exactement, ce livre parle de l'histoire, de la doctrine, du sens de l'Occultisme et des mouvements divers qui s'y rapportent.
    L'auteur a tenu à donner, d'ailleurs sans étalage d'érudition, mais avec l'indication précise des références, les sources historiques et l'évolution des doctrines, la vie et le caractère des personnages qui créèrent et répandirent ces doctrines : courtes biographies qui présentent souvent un intérêt fort piquant.
    Il esquisse ensuite les grandes lignes des diverses doctrines, en clarifiant parfois, reconnaît-il, les expositions flottantes ou obscures. Puis il caractérise brièvement le sens de chaque mouvement étudié, le juge à la lumière des craies données de la science, de l'Ecriture Sainte ou même des religions orientales, dont ces mouvements occultistes se réclament.
    Le P. Roure suit ce plan, assez librement d'ailleurs, dans une suite de chapitres traitant : de l'Occultisme moderne ; du Théosophisme ; de la Christian Science, avec quelques pages sur E. Coué ; du prophète contemporain, Antoine le Guérisseur, l'ancien mineur de Liège ; des Amitiés spirituelles de Sédir ; de la Philosophie cosmique ; des Adventistes du septième jour ; du Panfreudianisme ; un Appendice parle des Superstitions du Front de guerre 1914-1918.
    L'énoncé des chapitres suffit à montrer l'intérêt d'actualité que présente le livre du P. Roure. Dans sa préface et sa Conclusion, l'auteur destine son travail aux "explorateurs" ; aux âmes avides de savoir, de remplir le vide d'une existence douloureuse, à ces âmes qui croient trouver en l'Occultisme un remède de leurs maux. Reconstituer objectivement l'échafaudage parfois à la divinité, rien n'est aussi propre à dissiper le mirage.
    On s'étonnerait de voir rapprochés les noms d'Antoine le Guérisseur et du Dr Freud. Mais on rendra justice au P. Roure en reconnaissant qu'il a soigneusement fait valoir le côté scientifique du Freudisme et qu'il a distingué le caractère outrancier de ce qu'il appelle le "Panfreudianisme".
    Disons enfin que l'on aime à voir dans ce livre nouveau, avec la clarté et la bonne ordonnance de la composition, les marques d'un esprit judicieux et pondéré : qualités précieuses avec un objet d'étude comme l'Occultisme.
       Et.[ienne] Pialat
Revue néo-scolastique de philosophie, Année 1926, Volume 28, Numéro 9, pp. 82-83 (source : persee.f)

    Note : Le même auteur évoque également l'antoinisme dans Le merveilleux spirite.

Lucien Roure - Au pays de l'occultisme ou par delà le catholicisme (1925)(recension)

Recension dans La Croix 30 janvier 1921


    Voyons si, concernant l'antoinisme, l'esprit est "judicieux et pondéré" ?
    L'auteur commence avec une description du temple de Liège, et précise qu'il y en a d'autres à Jemeppe (banlieue de Liège), à Monaco et qu'il y a une vingtaine de salles de culte en Belgique et à l'étranger (Bruxelles, Spa, Stavelot, Verviers, Paris, Vichy, Nice, Nantes, Tours. "La religion antoiniste compterait jusqu'à 18000 adeptes fervents, sans parler de ceux qui subissent l'action de l'esprit antoiniste" (p.178).
    Suit une biographie courte et neutre, sauf quand à évoquer le fils des Antoine qui est décrit comme s'étant "toujours montré maladif et bizarre, et dont les parents s'étaient peu occupés." Pierre Debouxhtay réfute cela, "de santé chétive", il précise d'un côté le témoignage de Bourguet (curé de Saint-Antoine à Liège) qui va dans se sens et d'un ingénieur T.D. qui a connu à l'école primaire, le jeune Antoine, qui était un bon élève (p.59, note 17). Il suivi des cours à l'Ecole Moyenne de Seraing, puis devint employé à la Société des Chemins de Fer du Nord Belge. Puis Lucien Roure précise qu'il fit savoir à ses parents "après sa désincarnation qu'il était devenu pharmacien à Paris." Pierre Debouxhtay dit qu'il "est certain que [les antoinistes] y ont cru jadis". En 1934, "les Antoinistes disent ignorer cette réincarnation" (p.59).
    Lucien Roure se demande ensuite pourquoi avoir donné à la Société spirite d'Antoine le nom des Vignerons du Seigneur "dans une pays qui ne se distingue guère par la culture de la vigne" (p.179). Premièrement on peut prendre cette expression dans un sens figuré, deuxièmement, Pierre Debouxhtay racontera comme la culture de la vigne était encore en cours à l'époque de Louis Antoine sur les hauteurs le long de la Meuse, donc à Jemeppe.
    L'auteur pense qu'à partir du moment où la santé de Louis Antoine déclina, on changea le nom de Guérisseur par Généreux (qui, précise-t-il, "ne signifie rien. On n'y peut guère voir qu'un effort maladroit pour remplacer le nom de guérisseur par un autre de consonance analogue qui dissimulât le changement". "Peut-être voulait-on éviter de laisser croire que l'antoinisme était tout entier dans le don de guérir et que ce don allait disparaître avec Louis Antoine ? Au surplus, à partir de 1906, l'enseignement moral l'emporte de plus en plus. Antoine prend toujours davantage conscience de sa mission de Révélateur." (p.179-80). On ne peut qu'abonder en ce sens, cela corroboré par de nombreux témoignages dans l'Unitif. Cependant le don de guérir est resté, jusqu'à faire dire à Régis Dericquebourg que "bien qu'il prétende oeuvrer à l'évolution morale de l'humanité, l'antoinisme maintient la thérapie religieuse au premier plan de ses activités et ses responsables sont fondamentalement des guérisseurs" (p.43, conclusion pour l'Antoinisme, dans Religions de guérison, Cerf & Fides).
    Lucien Roure dit ensuite que "la littérature antoiniste est abondante plutôt que riche". On ne cherchera pas à savoir ce qu'il a voulu dire par là. En tout cas, il précise en disant qu'on aurait tort "de chercher en tout cela un ordre, un développement doctrinal. Tout est jeté pêle-mêle, et on se répète indéfiniment" (p.180). Certainement l'auteur trouve-t-il que la Bible est bien agencée comme il faut dans un ordre doctrinal correct et que les Evangiles ne se répètent pas indéfiniment.
    La description du Père est loin d'être neutre : "toute la gaucherie de pensée et de langage qu'on rencontre chez l'homme du peuple sans cultre aucune - Antoine se glorifie de n'avoir jamais étudié - et qui se mêle de dogmatiser" (p.181).
    Suivent les points importants de l'enseignement selon l'auteur : Guérison par la foi (étonnant que cela vienne en premier lieu, alors qu'il disait que ce point n'était plus le centre de l'enseignement moral du Père), Amour du prochain, Solidarité, Morale sans Dieu (en préciser "amour du prochain, solidarité acceptée, voilà les deux grands principes de la morale antoiniste"), Intelligence et Conscience, Fluides, La Matière n'existe pas, Notion de Dieu (où il est dit que de vouloir se prétendre être Dieu serait "un délire d'orgueil ou de niaiserie"), Nihilisme moral ("Tandis qu'elle présente aux esprits simples un certain aliment moral, elle tient en réserve pour les adeptes plus curieux ou plus dociles des griseries malsaines", encore une fois, l'auteur se contredit car il parlait plus haut de "ceux qui subissent l'action de l'esprit antoiniste". Il rapproche ce point de la pensée tolstoïenne dont "est sorti le bolchévisme", "doctrine d'anarchie et d'amoralité"), Occultisme ("courant trouble d'occultisme, doctrines hermétistes, emprunts faits à la Kabbale et au Talmud" avec comme preuve l'histoire d'Adam que l'auteur relate).
    Sur l'Enseignement en général, Lucien Roure dit que "les théories reçues subissent un certain filtrage avant de passer en acte. Et cependant on peut soupçonner les ravages que doivent exercer dans des esprits crédules et dociles de pareils enseignements. Ceux qui ont vu de près les antoinistes convaincus disent leur obstination farouche en leur foi. Ils s'y enferment, inaccessibles à toute pénétration du dehors" (p.185). Là encore on peut rapprocher ce comportement à celui des Chrétiens dont l'auteur fait parti. Les protestants savent ce qu'est l'obstination catholique.
    Par un crescendo, l'auteur conclu en disant : "Toutes ces révélations - délire d'un cerveau malade - sont proposées avec le plus grand sérieux, expliquées, commentées, c'est-à-dire embrouillées à plaisir par le Père. Quel effet de désagrégation tout ce fatras incohérent ne devait-il pas produire sur des esprits incultes ? A coup sûr, il devait avilir en eux l'idée du mariage - idée si haute dans la Bible - et l'idée de la femme, rangée du côté de la matière essentiellement mauvaise". On voit que l'auteur n'a rien compris. Tout d'abord l'idée de mariage n'était déjà plus si haute à l'époque du fait de la déchristianisation de la société, dont l'antoinisme n'est pour rien. Ensuite la femme n'est pas "rangée du côté de la matière",  au contraire, l'Enseignement nous apprend que
    "Dupes des apparences, nous croyons que le sexe existe, mais en nous acquérant progressivement l'amour, nous surmonterons cette fausse vue, puisqu'elle résulte seulement de la matière, toujours plus convaincus que chacun de nous fait partie de l'individualité d'Adam qui constitue l'humanité entière." (p.LVII) et "L'histoire d'Adam a été dénaturée, contrefait par ceux qui ont voulu se pénétrer de la réalité et qui l'ont imaginée telle qu'elle est dans les livres sacrés.
    C'est cette contrefaçon qui sert de base à l'éducation de l'humanité. Elle fait perdre à la femme tous ses droits matériels, la considérant comme n'étant pas réelle parce qu'elle est du sexe opposé à celui d'Adam. C'est ce qui nous fait dire que Adam est le moi conscient parce qu'il représente le côté réel, celui de Dieu, tandis que Ève représente l'erreur qui résulte de l'amour de bestialité." (p.LXIII)
    Puis disant que "l'Arbre symbolise le matière et le mal", et que c'est le "principal emblème du culte" des Antoinistes, il en conclut tout naturellement que "leurs hommages comme leurs pensées se concentrent autour du Principe mauvais" (p.187). Citant les pages XXXVII à XXXIX du Couronnement de l'Oeuvre révélé, il nous dit : ""voilà le culte luciférien expressément formulé" en souhaitant que "la masse des Antoinistes ne va pas à ces excès, qu'elle s'arrête à l'enseignement moral du Père, - et quel enseignement moral ! - sous l'apparence d'un amour universel, le nihilisme. Dans le fouillis de l'Antoinisme, il y a des recoins plus malsains, il y a des doctrines dont la totale explication est réservée aux initiés et d'où se répand sur tout l'ensemble une odeur de perversité. L'Antoinisme est sorti du spiritisme, et l'on sait que le démon erre dans les parages où le spiritisme fréquente" (p.187-188).
    En effet, selon lui "les seules cérémonies un peu marquantes semblent être celles des funérailles : autour du corps se réunissent les adeptes. Ils portent la robe noire plus ou moins longue, selon le degré d'initiation". L'auteur n'aura donc pas lu la réponse du Père publiée dans le Développement, p.217-218 (donc 10 ans avant son texte) : "Revenons aux personnes qui voudraient voir apporter des modifications à la robe, croyant qu'elles en obtiendraient une plus grande satisfaction. N'est-ce pas attacher plus d'importance à l'effet qu'à la cause qu'elles ont toutes ces pensées ? C'est la preuve qu'elles ignorent pourquoi la robe nous a été révélée. Sachons qu'elle ne peut nous être profitable que pour autant que nous respectons sa révélation. Le fluide qui en découle opère de toutes façons, suivant ce que nous en faisons, car si nous en abusons, la robe peut nous être autant nuisible qu'elle nous est efficace quand nous la revêtons pour être d'accord avec sa raison d'être."
    Il explique ensuite le succès de l'antoinisme par le succès des guérisons obtenues et "l'incohérence même et l'absurdité de l'Enseignement, qui procurent aux simples l'illusion de la profondeur et du mystère. Il y a le besoin de crédulité, nulle part si intense que chez les incrédules. Il y a surtout l'ignorance religieuse des masses. Sur cette ignorance, le succès d'une religion telle que l'Antoinisme jette un jour lamentable. Concluons : il est besoin de rendre le Christ au peuple."
    L'auteur répond donc à l'origine de l'ignorance religieuse des masses : l'Eglise même, qui, dit-il, devrait maintenant, face aux succès des sectes, rendre le Christ au peuple...
    Et pour rassurer Lucien Roure, disont que Pierre Debouxhtay déclarait dans l'Antoinisme, en 1945 que "dans l'ensemble les adeptes sont de fort braves gens, très charitables et très serviables" (p.29).

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Lucien Roure - Au pays de l'occultisme ou par delà le catholicisme (1925)(recension)

Publié le par antoiniste

Auteur :  Lucien Roure
Titre :    Un Prophète contemporain, Antoine le Guérisseur
Editions :    Les Etudes, Volume 166 ; 20 janvier 1921 ; pp.177-189
    reproduite dans le volume Au Pays de l'Occultisme, Paris, G. Beauchesne, 1925

à lire sur la site Gallica :

Études (1897)
Études (1897)
Source: Bibliothèque nationale de France


    Après ses récentes études sur Le merveilleux spirite (Beauchesne, 1922) et Le spiritisme d'aujourd'hui (Beauchesne, 1923), le P. Lucien Roure présente au public un nouvel ouvrage sur l'Occultisme, domaine souvent confondu avec le précédent, mais qui en diffère plus ou moins profondément.
    Exactement, ce livre parle de l'histoire, de la doctrine, du sens de l'Occultisme et des mouvements divers qui s'y rapportent.
    L'auteur a tenu à donner, d'ailleurs sans étalage d'érudition, mais avec l'indication précise des références, les sources historiques et l'évolution des doctrines, la vie et le caractère des personnages qui créèrent et répandirent ces doctrines : courtes biographies qui présentent souvent un intérêt fort piquant.
    Il esquisse ensuite les grandes lignes des diverses doctrines, en clarifiant parfois, reconnaît-il, les expositions flottantes ou obscures. Puis il caractérise brièvement le sens de chaque mouvement étudié, le juge à la lumière des craies données de la science, de l'Ecriture Sainte ou même des religions orientales, dont ces mouvements occultistes se réclament.
    Le P. Roure suit ce plan, assez librement d'ailleurs, dans une suite de chapitres traitant : de l'Occultisme moderne ; du Théosophisme ; de la Christian Science, avec quelques pages sur E. Coué ; du prophète contemporain, Antoine le Guérisseur, l'ancien mineur de Liège ; des Amitiés spirituelles de Sédir ; de la Philosophie cosmique ; des Adventistes du septième jour ; du Panfreudianisme ; un Appendice parle des Superstitions du Front de guerre 1914-1918.
    L'énoncé des chapitres suffit à montrer l'intérêt d'actualité que présente le livre du P. Roure. Dans sa préface et sa Conclusion, l'auteur destine son travail aux "explorateurs" ; aux âmes avides de savoir, de remplir le vide d'une existence douloureuse, à ces âmes qui croient trouver en l'Occultisme un remède de leurs maux. Reconstituer objectivement l'échafaudage parfois à la divinité, rien n'est aussi propre à dissiper le mirage.
    On s'étonnerait de voir rapprochés les noms d'Antoine le Guérisseur et du Dr Freud. Mais on rendra justice au P. Roure en reconnaissant qu'il a soigneusement fait valoir le côté scientifique du Freudisme et qu'il a distingué le caractère outrancier de ce qu'il appelle le "Panfreudianisme".
    Disons enfin que l'on aime à voir dans ce livre nouveau, avec la clarté et la bonne ordonnance de la composition, les marques d'un esprit judicieux et pondéré : qualités précieuses avec un objet d'étude comme l'Occultisme.
       Et.[ienne] Pialat
Revue néo-scolastique de philosophie, Année 1926, Volume 28, Numéro 9, pp. 82-83 (source : persee.f)

    Note : Le même auteur évoque également l'antoinisme dans Le merveilleux spirite.

Lucien Roure - Au pays de l'occultisme ou par delà le catholicisme (1925)(recension)

Recension dans La Croix 30 janvier 1921


    Voyons si, concernant l'antoinisme, l'esprit est "judicieux et pondéré" ?
    L'auteur commence avec une description du temple de Liège, et précise qu'il y en a d'autres à Jemeppe (banlieue de Liège), à Monaco et qu'il y a une vingtaine de salles de culte en Belgique et à l'étranger (Bruxelles, Spa, Stavelot, Verviers, Paris, Vichy, Nice, Nantes, Tours. "La religion antoiniste compterait jusqu'à 18000 adeptes fervents, sans parler de ceux qui subissent l'action de l'esprit antoiniste" (p.178).
    Suit une biographie courte et neutre, sauf quand à évoquer le fils des Antoine qui est décrit comme s'étant "toujours montré maladif et bizarre, et dont les parents s'étaient peu occupés." Pierre Debouxhtay réfute cela, "de santé chétive", il précise d'un côté le témoignage de Bourguet (curé de Saint-Antoine à Liège) qui va dans se sens et d'un ingénieur T.D. qui a connu à l'école primaire, le jeune Antoine, qui était un bon élève (p.59, note 17). Il suivi des cours à l'Ecole Moyenne de Seraing, puis devint employé à la Société des Chemins de Fer du Nord Belge. Puis Lucien Roure précise qu'il fit savoir à ses parents "après sa désincarnation qu'il était devenu pharmacien à Paris." Pierre Debouxhtay dit qu'il "est certain que [les antoinistes] y ont cru jadis". En 1934, "les Antoinistes disent ignorer cette réincarnation" (p.59).
    Lucien Roure se demande ensuite pourquoi avoir donné à la Société spirite d'Antoine le nom des Vignerons du Seigneur "dans une pays qui ne se distingue guère par la culture de la vigne" (p.179). Premièrement on peut prendre cette expression dans un sens figuré, deuxièmement, Pierre Debouxhtay racontera comme la culture de la vigne était encore en cours à l'époque de Louis Antoine sur les hauteurs le long de la Meuse, donc à Jemeppe.
    L'auteur pense qu'à partir du moment où la santé de Louis Antoine déclina, on changea le nom de Guérisseur par Généreux (qui, précise-t-il, "ne signifie rien. On n'y peut guère voir qu'un effort maladroit pour remplacer le nom de guérisseur par un autre de consonance analogue qui dissimulât le changement". "Peut-être voulait-on éviter de laisser croire que l'antoinisme était tout entier dans le don de guérir et que ce don allait disparaître avec Louis Antoine ? Au surplus, à partir de 1906, l'enseignement moral l'emporte de plus en plus. Antoine prend toujours davantage conscience de sa mission de Révélateur." (p.179-80). On ne peut qu'abonder en ce sens, cela corroboré par de nombreux témoignages dans l'Unitif. Cependant le don de guérir est resté, jusqu'à faire dire à Régis Dericquebourg que "bien qu'il prétende oeuvrer à l'évolution morale de l'humanité, l'antoinisme maintient la thérapie religieuse au premier plan de ses activités et ses responsables sont fondamentalement des guérisseurs" (p.43, conclusion pour l'Antoinisme, dans Religions de guérison, Cerf & Fides).
    Lucien Roure dit ensuite que "la littérature antoiniste est abondante plutôt que riche". On ne cherchera pas à savoir ce qu'il a voulu dire par là. En tout cas, il précise en disant qu'on aurait tort "de chercher en tout cela un ordre, un développement doctrinal. Tout est jeté pêle-mêle, et on se répète indéfiniment" (p.180). Certainement l'auteur trouve-t-il que la Bible est bien agencée comme il faut dans un ordre doctrinal correct et que les Evangiles ne se répètent pas indéfiniment.
    La description du Père est loin d'être neutre : "toute la gaucherie de pensée et de langage qu'on rencontre chez l'homme du peuple sans cultre aucune - Antoine se glorifie de n'avoir jamais étudié - et qui se mêle de dogmatiser" (p.181).
    Suivent les points importants de l'enseignement selon l'auteur : Guérison par la foi (étonnant que cela vienne en premier lieu, alors qu'il disait que ce point n'était plus le centre de l'enseignement moral du Père), Amour du prochain, Solidarité, Morale sans Dieu (en préciser "amour du prochain, solidarité acceptée, voilà les deux grands principes de la morale antoiniste"), Intelligence et Conscience, Fluides, La Matière n'existe pas, Notion de Dieu (où il est dit que de vouloir se prétendre être Dieu serait "un délire d'orgueil ou de niaiserie"), Nihilisme moral ("Tandis qu'elle présente aux esprits simples un certain aliment moral, elle tient en réserve pour les adeptes plus curieux ou plus dociles des griseries malsaines", encore une fois, l'auteur se contredit car il parlait plus haut de "ceux qui subissent l'action de l'esprit antoiniste". Il rapproche ce point de la pensée tolstoïenne dont "est sorti le bolchévisme", "doctrine d'anarchie et d'amoralité"), Occultisme ("courant trouble d'occultisme, doctrines hermétistes, emprunts faits à la Kabbale et au Talmud" avec comme preuve l'histoire d'Adam que l'auteur relate).
    Sur l'Enseignement en général, Lucien Roure dit que "les théories reçues subissent un certain filtrage avant de passer en acte. Et cependant on peut soupçonner les ravages que doivent exercer dans des esprits crédules et dociles de pareils enseignements. Ceux qui ont vu de près les antoinistes convaincus disent leur obstination farouche en leur foi. Ils s'y enferment, inaccessibles à toute pénétration du dehors" (p.185). Là encore on peut rapprocher ce comportement à celui des Chrétiens dont l'auteur fait parti. Les protestants savent ce qu'est l'obstination catholique.
    Par un crescendo, l'auteur conclu en disant : "Toutes ces révélations - délire d'un cerveau malade - sont proposées avec le plus grand sérieux, expliquées, commentées, c'est-à-dire embrouillées à plaisir par le Père. Quel effet de désagrégation tout ce fatras incohérent ne devait-il pas produire sur des esprits incultes ? A coup sûr, il devait avilir en eux l'idée du mariage - idée si haute dans la Bible - et l'idée de la femme, rangée du côté de la matière essentiellement mauvaise". On voit que l'auteur n'a rien compris. Tout d'abord l'idée de mariage n'était déjà plus si haute à l'époque du fait de la déchristianisation de la société, dont l'antoinisme n'est pour rien. Ensuite la femme n'est pas "rangée du côté de la matière",  au contraire, l'Enseignement nous apprend que
    "Dupes des apparences, nous croyons que le sexe existe, mais en nous acquérant progressivement l'amour, nous surmonterons cette fausse vue, puisqu'elle résulte seulement de la matière, toujours plus convaincus que chacun de nous fait partie de l'individualité d'Adam qui constitue l'humanité entière." (p.LVII) et "L'histoire d'Adam a été dénaturée, contrefait par ceux qui ont voulu se pénétrer de la réalité et qui l'ont imaginée telle qu'elle est dans les livres sacrés.
    C'est cette contrefaçon qui sert de base à l'éducation de l'humanité. Elle fait perdre à la femme tous ses droits matériels, la considérant comme n'étant pas réelle parce qu'elle est du sexe opposé à celui d'Adam. C'est ce qui nous fait dire que Adam est le moi conscient parce qu'il représente le côté réel, celui de Dieu, tandis que Ève représente l'erreur qui résulte de l'amour de bestialité." (p.LXIII)
    Puis disant que "l'Arbre symbolise le matière et le mal", et que c'est le "principal emblème du culte" des Antoinistes, il en conclut tout naturellement que "leurs hommages comme leurs pensées se concentrent autour du Principe mauvais" (p.187). Citant les pages XXXVII à XXXIX du Couronnement de l'Oeuvre révélé, il nous dit : ""voilà le culte luciférien expressément formulé" en souhaitant que "la masse des Antoinistes ne va pas à ces excès, qu'elle s'arrête à l'enseignement moral du Père, - et quel enseignement moral ! - sous l'apparence d'un amour universel, le nihilisme. Dans le fouillis de l'Antoinisme, il y a des recoins plus malsains, il y a des doctrines dont la totale explication est réservée aux initiés et d'où se répand sur tout l'ensemble une odeur de perversité. L'Antoinisme est sorti du spiritisme, et l'on sait que le démon erre dans les parages où le spiritisme fréquente" (p.187-188).
    En effet, selon lui "les seules cérémonies un peu marquantes semblent être celles des funérailles : autour du corps se réunissent les adeptes. Ils portent la robe noire plus ou moins longue, selon le degré d'initiation". L'auteur n'aura donc pas lu la réponse du Père publiée dans le Développement, p.217-218 (donc 10 ans avant son texte) : "Revenons aux personnes qui voudraient voir apporter des modifications à la robe, croyant qu'elles en obtiendraient une plus grande satisfaction. N'est-ce pas attacher plus d'importance à l'effet qu'à la cause qu'elles ont toutes ces pensées ? C'est la preuve qu'elles ignorent pourquoi la robe nous a été révélée. Sachons qu'elle ne peut nous être profitable que pour autant que nous respectons sa révélation. Le fluide qui en découle opère de toutes façons, suivant ce que nous en faisons, car si nous en abusons, la robe peut nous être autant nuisible qu'elle nous est efficace quand nous la revêtons pour être d'accord avec sa raison d'être."
    Il explique ensuite le succès de l'antoinisme par le succès des guérisons obtenues et "l'incohérence même et l'absurdité de l'Enseignement, qui procurent aux simples l'illusion de la profondeur et du mystère. Il y a le besoin de crédulité, nulle part si intense que chez les incrédules. Il y a surtout l'ignorance religieuse des masses. Sur cette ignorance, le succès d'une religion telle que l'Antoinisme jette un jour lamentable. Concluons : il est besoin de rendre le Christ au peuple."
    L'auteur répond donc à l'origine de l'ignorance religieuse des masses : l'Eglise même, qui, dit-il, devrait maintenant, face aux succès des sectes, rendre le Christ au peuple...
    Et pour rassurer Lucien Roure, disont que Pierre Debouxhtay déclarait dans l'Antoinisme, en 1945 que "dans l'ensemble les adeptes sont de fort braves gens, très charitables et très serviables" (p.29).

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Maxence van der Meersch - Vie du curé d'Ars

Publié le par antoiniste

Type      Manuscrits
Établissement     Wasquehal
Cote     VDM_VCA_D05
Fait partie de     Livret imprimé et corrigé ; 1942 ; Livret imprimé, 10x10 cm

Vie du curé d'Ars ; 1941 et 1942
Biographie du curé d'Ars, Jean Marie Vianney, qui convertit sa paroisse par ses prédications et sa sainteté à partir de 1818.

Archives de Maxence Van der Meersch
Mots-clés     Littérature ; Religion
1789-1870
Ars-sur-Formans (Ain) ; Hagiographie ; Vianney, Jean-Marie

à lire en ligne sur le cite de la Bibliothèque numérique de Roubaix, dans le fond Maxence van der Meersch.
source : http://www.bn-r.fr/fr/notice.php?id=VDM_VCA_D05&from=&searchurl=%2Ffr%2Frecherche-resultat.php%3Ffrom%3D%26q%3Dreligion%26fl%3D%26start%3D120%26sort%3Dtri_annee%2520asc%26version%3D2.2

Le livre peut aussi être emprunté à la bibliothèque du temple antoiniste de Jemeppe.

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Pierre Debouxhtay - L'Antoinisme (1945)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Pierre Debouxhtay
Titre :     L'Antoinisme (1945)
Editions :     La Pensée Catholique (Imp. Soledi, Liège), 35 pages

    L'Antoinisme
    I. Le guérisseur. Le révélateur
    II. Les livres sacrés
    III. Les doctrines
        A) DIEU
        B) LE MONDE MATERIEL
        C) L'HOMME
        D) LA MORALE
        E) LES SOURCES DE LA DOCTRINE ANTOINISTE
    IV. Le culte
        LE TEMPLE ANTOINISTE
        L'OPERATION GENERALE
        L'OFFICE DU SOIR
        LES FETES
        LA CONSECRATION DES TEMPLES
        LES SACREMENTS ANTOINISTES
        ENTERREMENT
        L'EMBLEME
        LE COSTUME
        LES MINISTRES DU CULTE
    V. Cause du succès de l'Antoinisme. Etat actuel
    VI. Du point de vue catholique que penser d'Antoine et de sa religion ?
        OBJECTIVEMENT
        SUBJECTVEMENT
    APPENDICE
        Dix Principes en prose révélés par le Père Antoine
    NOTRE BIBLIOGRAPHIE

    "Culte à visées universalistes, l'Antoinisme est, croyons-nous, un phénomène social unique en Wallonie ; que dans la suite, il s'étiole ou continue à provigner peu importe : il mérite d'être étudié impartialement" (p.1-2). Malheureusement, hormis l'auteur même et très récemment Régis Dericquebourg ou Anne-Cécile Bégot, l'Antoinisme a peu été étudié. On rejoint ce que dit l'auteur : c'est dommage, car c'est un phénomène unique en Wallonie, mais peut-être même dans le monde parmi le milieu ouvrier.
    Une note indique que l'on trouvera plus de détail dans l'ouvrage précédent de l'auteur. En effet, on a ici en grande partie un résumé, avec en plus les doctrines qui devaient faire l'objet d'un deuxième volume jamais paru, et une vision de la secte d'un point de vue catholique.
    On retrouve donc une biographie neutre. C'est assez rare pour le signaler. "Acquitté [lors de son premier procès], Antoine aurait continué de prescrire des drogues et n'aurait très probablement jamais eu recours exclusivement à la foi ; il serait resté guérisseur sans devenir fondateur de religion" (p.3). L'auteur résume donc "les trois phases dans la thérapeutique antoiniste :
- Première phase : Antoine recourt non seulement aux procédés des magnétiseurs thérapeutes et des médiums-guérisseurs, mais, en outre, il prescrit des drogues, notamment la liqueur Koene. Il faut toutefois noter que les prescriptions étaient dictées ou inspirées par l'esprit du Dr Caritas, du Dr Demeure, du curé d'Ars, ou de quelque autre habitant de l'erracité.
- Deuxième phase : En 1901, Antoine abandonne les drogues et même les procédés médianimiques (1) qui pourraient le faire condamner de nouveau. Il ne retient comme moyens thérapeutiques que la prière, les "bonnes paroles", l'inscription du nom du malade dans un registre, des passes, l'imposition des mains, ou le simple attouchement de la main sur la partie malade ou sur le front du patient.
- Troisième phase : Plus encore que le docteur Sangrado (2), Antoine simplifia l'art de guérir toutes les maladies. Le maître de Gil Blas renfermait "le fin de l'art salutaire" dans deux points : saigner et faire boire de l'eau. Le thaumaturge de Jemeppe qui, semble-t-il, n'avait jamais saigné personne mais avait fait boire beaucoup d'eau, se contenta d'imposer les mains à la foule, du haut d'une tribune, au cours de l'opération générale. Aux jours d'opération générale, les visiteurs sont introduits dans le temple. La préparation à la venue du Père ayant été faite par un disciple, Antoine apparaît ; il étent la main droite pour répandre les fluides sur la foule, puis se retire. Alors un adepte annonce : "L'opération est terminée. Les personnes qui ont la foi sont guéries ou soulagées." La cérémonie a duré à peine un quart d'heure." (p.3-4).
    Voilà où nous en sommes encore actuellement : le Père intercède toujours pour le malade par l'intermédiaire de la Mère puis des guérisseurs antoinistes. Donc pas d'imposition des mains, pas de papier magnétisé, pas de tisane... On peut ensuite être reçu dans le cabinet pour recevoir de "bonnes paroles" et faire une pensée (prière silencieuse). Du haut de la tribune, le desservant joint les mains simplement, pendant qu'un autre adepte costumé se tient à la petite tribune également les mains jointes.
    Après avoir cité l'histoire de l'origine des textes sacrés de l'Antoinisme, l'auteur précise plusieurs fois que leurs compréhensions est difficile et qu'on y remarque des contradictions (remarquons ici qu'il en est de même pour la Bible) ; contradictions dues au fait, nous dit l'auteur "d'un changement de perspective : une évolution de pensée".
    "On trouve dans l'antoinisme des aspirations morales, mystiques, un effort pour trouver en soi la source et la norme de la religion. Dans cette religion prévalent les valeurs de la "conscience", qui en pratique semble s'identifier avec le sentiment (3)(p.7).
    L'auteur voit beaucoup de contradictions donc, en ce qui concerne la doctrine : Dieu est à la fois bon, mais aussi mauvais ; il est le Dieu-Créateur de tout, mais aussi celui qui n'aurait pu créer ce qui est incompatible avec Lui (donc la matière) ; le rôle providentiel de la Divinité est à la fois rejeté et accepté... L'auteur oublie que ces contradictions s'annule avec ce qu'il aborde ensuite l'inexistence de la matière dans la doctrine antoiniste. Dieu a tout crée, car tout existe depuis toujours, mais nous n'en avons la perception que par nos sens biaisés qui imagine la matière : "Toute création n'existe qu'en apparence ; c'est nous qui l'imaginons tandis qu'elle n'est que l'ombre de la réalité, car ce qui existe réellement a toujours existé... Tout se résume en nous" (Développement, p.252)(p.10).
    Dans la morale antoiniste, l'auteur évoque la non existence du mal, ce qui annule également le fait qu'on puisse imaginer Dieu bon ou mauvais. Comme le dit la Bible "il est celui qui est", et tout a sa raison d'être donc tout est bien. "Dans cet enseignement, d'aucuns sentiront peut-être un relent quiétiste. Mais Antoine n'avait sûrement pas lu Molinos" (p.11)(4).
    Puis l'auteur explique que pour le guérir, il suffit de chasser l'imagination du mal, et se demande s'il faut "voir dans ce précepte une influence de la Christian Science ? Cette influence est possible ; cependant il ne semble pas qu'Antoine ait connu les oeuvres de Mary Baker-Eddy" (5). De fait, l'auteur n'évoque plus la Science Chrétienne dans les sources de la doctrine antoiniste. Il évoque cependant Hegel, citant l'abbé Léopold Brabant, mais réfute cette idée, en disant simplement qu'il ne faut pas prendre toutes pensées panthéiste comme ayant pu influencer Louis Antoine. Nous le suivons la dessus.
    Pierre Debouxhtay précise : "ce qui nous semble certain, c'est que dans ses livres sacrés, Antoine n'est pas un plagiaire, comme nous pourrions prouver que l'a été son neveu, le Père Dor, autre prophète wallon, qui s'identifiant avec le Christ, considérait son oncle comme son saint Jean-Baptiste. Ce qu'Antoine a emprunté, son esprit assez inculte l'a remanié et simplifié à sa façon, d'une façon que certains jugent parfois dépourvue de clarté : les adeptes proclamant d'ailleurs que l'enseignement est au-dessus de la compréhension de ceux dont l'intelligence n'a pas abdiqué en faveur de la conscience. Coeur pétri de bonté et de religiosité, Antoine n'avait pas la tête métaphysique" (p.15).
    Donc comme influence, l'auteur note : le spiritisme, qui prépara le terrain à la théosophie et ses doctrines panthéistes, christianisme et une mystique qui verse vers un panthéisme également. De la théosophie, "notre hiérophante (6) a éliminé les termes rébarbatifs dont sont farcies les oeuvres théosophiques. Ceux qui ont eu le vertige en tâchant de s'assimiler les doctrines occultes comprendront aisément que l'intellect du métallurgiste liégeois n'ait pu s'accommoder de ce jargon. Rejetant les oripeaux du vocabulaire, renonçant à s'aventurer dans le dédale des régions, plans, sous-régions, et sous-plans, Antoine a retenu les notions principales qu'il a élaguées pour les mettre à la portée de ses ouailles, gens du peuple pour la plupart (7). Quant à montrer qu'Antoine aurait eu présents à la mémoire ou sous les yeux tels ou tels passages d'oeuvres qu'on pourrait citer comme sources, c'est là une tâche longue et délicate, impossible à traiter dans une brève notice". (p.16). (8)
    Mais rappelons ce que l'auteur disait plus haut : "dans ses livres sacrés, Antoine n'est pas un plagiaire". Et comme la doctrine antoiniste est concentrée dans les textes sacrées, voire même uniquement dans le Couronnement, comme nous le précise l'auteur, on peut en conclure logiquement que la doctrine antoiniste est somme toute innovante.
    Concernant le culte, qu'il décrit dans les grandes lignes, Pierre Debouxhtay nous apprend que les antoinistes dissidents se proposent de célébrer l'anniversaire de la désincarnation de la Mère Antoine le 4 novembre. Est-ce une erreur de Pierre Debouxhtay, ou la date de désincarnation n'est pas la date de l'enterrement, et il y a eu un moment d'hésitation ? En tout cas, la fête de Mère est maintenant le 3 novembre. On en apprendra plus sur cette "dissidence", qui n'en est pas vraiment une, et auquel j'ai déjà consacré un billet.
    Concernant les ministres du culte, Pierre Debouxhtay fait une parallèle avec le catholicisme : "Au sommet de la hiérarchie antoiniste, se trouve le Représentant du Père (9). De même que le Pape est le vicaire de Jésus-Christ, chef invisible de l'Eglise catholique, ainsi chez les antoinistes le Père Antoine reste le chef réel, quoique invisible, du culte ; les ministres ne sont que ses instruments.
    "Le représentant du Père a la direction morale et religieuse de l'Antoinisme : il désigne les desservants et les lecteurs des temples. Les femmes peuvent être choisies aussi bien que les hommes comme ministres du culte.
    "L'administration du culte est entre les mains d'un conseil qui se compose du Représentant du Père et de huit membres. Chaque année, après la réunion du conseil, le bilan du culte est publié aux annexes du Moniteur Belge." (p.24).
    L'auteur en vient maintenant à la situation de 1945. A cette époque, le Représentant du Père ad intérim, Joseph Nihoul, décide de revenir à l'état du Temple du temps de Père et retire entre autre les photos à Jemeppe et dans les temples belges. "Le 1er avril 1943, un groupe dissident, se proclamant fidèle à la véritable tradition antoiniste, ouvrait un temple à Angleur, rue de Tilff, 84. Dans ce temple, qui contient cent et dix places assises et où le portrait du Père Antoine surmonte la tribune, les offices sont célébrés en semaine et le dimanche, jour où la salle est d'ordinaire comble. Alors que tous les temples, sauf celui de Jemeppe, sont fermés le 25 juin, le temple d'Angleur est resté ouvert et on y a célébré la fête du Père." (p.27)
    Ensuite l'auteur aborde la question du point de vue catholique concernant Antoine et sa religion. Influencés par la Théosophie, c'est une secte hérétique ou schismatique, donc des ennemis de la religion. Objectivement les doctrines s'opposent en plusieurs points. Subjectivement, l'auteur déclare : "pour être juste, il aurait fallu ajouter que dans l'ensemble les adeptes sont de fort braves gens, très charitables et très serviables" (p.29). Pierre Debouxhtay, finit son livre, en se définissant comme historien objectif et déclare que Louis Antoine, comme pour le vicomte E.-M. de Vogüe concernant Dostoïevski : "Je crompris que cette âme... échappait à notre mesure, fausse parce qu'elle est unique ; je remis le jugement à celui qui a autant de poids divers qu'il y a de coeurs et de destinées." (p.30). C'est à se demander si l'auteur ne serait pas devenu antoiniste, car il dit lui-même que dans l'antoinisme "l'homme est donc son propre législateur et son propre juge". (p.13). En tout cas, il nous enjoint à prendre cette règle pour juger de l'antoinisme et de son fondateur. C'est tout à son honneur.


(1) synonyme, un peu vieilli cependant, de médiumnique.
(2) "Saignée" en espagnol, le Docteur Sangrado est un personnage du roman picaresque publié par Alain-René Lesage de 1715 à 1735, Histoire de Gil Blas de Santillane. Lesage a procédé dans le roman comme au théâtre, ainsi derrière le docteur Sangrado  dont les principes médicaux se résument à la saignée et à la consommation d’eau chaude, c’est la pratique de la médecine tout entière dont se moque Lesage. (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Gil_Blas_de_Santillane)
(3) Wikipedia nous dit : Le sentiment est la composante de l'émotion  qui implique les fonctions cognitives de l'organisme. Il renvoie à la perception  de l'état physiologique du moment.
Le TLFi :
I. − Domaine des sens (excepté la vue et l'ouïe). Conscience que l'on a de soi et du monde extérieur.
II. − Domaine de l'intellect., de l'intuition. A. − Connaissance, conscience plus ou moins claire que l'on a de quelque chose. B. − Faculté de sentir, de comprendre ou d'apprécier un certain ordre de choses, de valeurs.
III. − Domaine de l'affectivité. A. − 1. État affectif complexe, assez stable et durable, composé d'éléments intellectuels, émotifs ou moraux, et qui concerne soit le « moi » (orgueil, jalousie...) soit autrui (amour, envie, haine...).  B. − Absolument. 2. Ensemble des états affectifs et, en partic., des états affectifs altruistes visant le bien de l'humanité.
(4) Doctrine mystique inspirée des œuvres de l'Espagnol Molinos, répandue en France à la fin du xviie s., suivant laquelle la perfection chrétienne réside dans la quiétude, c'est-à-dire l'« amour pur » et la contemplation de Dieu, en l'absence de toute activité propre de l'âme (TLFi). Miguel de Molinos (1628-1696), est à l'oigine du quiétisme, doctrine  mystique consistant en un itinéraire spirituel de « cheminement vers Dieu ». Il vise à la perfection chrétienne, à un état de quiétude « passive » et confiante. Cet itinéraire passe par un désir continuel de « présence à Dieu », de quiétude et d’union avec Dieu aboutissant au terme du cheminement, à un dépassement mystique des étapes qui ont permis le cheminement lui-même (pratiques ascétiques et respect des contraintes de la vie liturgiques). Pour les quiétistes l'union à Dieu bien avant la mort est le but de la vie chrétienne (http://fr.wikipedia.org/wiki/Qui%C3%A9tisme).
(5) Régis Dericquebourg et Anne-Cécile Bégot ne parle pas d'influence, mais de parcours identique, de la souffrance à la mystique. Maxence van der Meersch fait le même parallèle avec les autres religions sans évoquer la Science chrétienne.
(6)  ANTIQ. GR.  Prêtre qui, dans les religions à mystères, notamment à Éleusis (ville au nord-ouest d'Athènes), instruisait les futurs initiés en leur montrant solennellement les objets sacrés (TLFi).
(7) C'est ce qui fait dire à Régis Dericquebourg que la doctrine théosophique était dans l'ai du temps à l'époque dans les milieux spirites et que Louis Antoine en aurait eu connaissance par l'intermédiaire d'une vulgate, c'est-à-dire un résumé faisant foi de la doctrine.
(8) Notons que les oeuvres de H.P. Blavastky, à l'origine de la doctrine théosophique, sont également en grande partie à la limite du plagiat d'autres oeuvres. Ce qui rendra encore plus difficile la tâche de retrouver l'origine de la doctrine antoiniste.
(9) Remarquons que cette hiérarchie s'arrête aux Représentant du Père, il n'y a pas de niveau plus haut, et le niveau plus bas est l'adepte costumé (qui sera appelé à faire la lecture ou l'Opération au nom du Père et peut être desservant d'un temple). Ensuite il y a les adeptes non costumés. Mais costumés comme non costumés sont au même niveau de la hiérarchie. Et le Répresentant du Père, fonction qui a disparu pendant un moment en Belgique, et qui est de même encore actuellement non remplie, n'est que qu'une fonction de conseil.

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Le Zen Macrobiotique, Santé et maladie

Publié le par antoiniste

Selon cette philosophie, il n’existe qu’une seule maladie universelle, l’arrogance, qui est l’expression extrême de l’égocentrisme ; toutes les autres maladies n’en seraient que les manifestations. L’égocentrisme implique un manque de vision d’ensemble : on se considère séparé du reste. Cette vision dualiste  implique, inévitablement, que chaque décision prise dans la vie, à tous les niveaux, sera dirigée par le caractère, lequel ne tient pas compte que s’il y a « la face », il y a « le dos ». Cela se traduira par un déséquilibre à tous les niveaux, dont les conséquences affecteront d’abord l’organisme puis se répercuteront sur le comportement et le jugement. Quand « le dos » finira par se manifester, ce sera la « maladie ».

Ainsi, ce que d’habitude on appelle « maladie », n’est, selon la vision macrobiotique, qu’une réaction naturelle du corps pour se rééquilibrer. Pendant ce processus, il élimine les excès nocifs ; c’est ce que l’on appelle les « symptômes ». Pour l’aider, la macrobiotique préconise de lui faire au maximum confiance, donc d’intervenir le moins possible en attendant la fin de « l’élimination ». C’est à ce stade que l’on peut appliquer un régime curatif, qui consiste à manger assez strictement, selon un certain équilibre Yin-Yang, en sorte de ne pas nourrir la maladie tout en facilitant le « nettoyage » naturel de l’organisme[5].

Toutefois, la Macrobiotique curative fait aussi appel à divers remèdes externes et à l’usage d’aliments spécifiques, basés sur la médecine traditionnelle extrême-orientale et sur les propres découvertes de Georges Ohsawa, lequel expérimenta sur lui-même les effets de nombreux aliments.

Concernant la santé, la définition qu’en donne la macrobiotique diffère aussi sensiblement de celle habituellement admise. D’après cette logique, si la « maladie » est l’arrogance, la « santé » est le contraire, c’est-à-dire l’humilité (pas simplement au niveau du comportement, mais en tant qu'état profond). Ohsawa propose sept conditions pour déterminer si l’on jouit de la santé, en spécifiant que la septième est aussi importante que les six premières réunies.

Les sept conditions de la santé :
   1. Pas de fatigue (Ne jamais être amené à dire « cela est impossible, c’est trop difficile ».)
   2. Bon sommeil (Pouvoir récupérer complètement avec quatre à six heures de sommeil.)
   3. Bon appétit (Pouvoir apprécier, avec plaisir et reconnaissance, un bout de pain ou un peu de riz complet.)
   4. Bonne mémoire (Pouvoir se rappeler tous ceux qui nous ont aidés pendant notre vie et même avant.)
   5. Bonne humeur (Arriver à considérer que tout et tout le monde est agréable.)
   6. Rapidité de jugement et d’action (Pouvoir agir de manière juste et précise quand c’est nécessaire.)
   7. Justice (Expérimenter le sentiment permanent de gratitude.)

Source : Le Zen Macrobiotique de Georges Ohsawa.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Macrobiotique#L.'alimentation_selon_la_macrobiotique

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