La Révélation, La charité morale (p.83)
La vie spirituelle est la seule vie, [...] le monde corporel n'en est que le reflet, une illusion, une chimère bien misérable.
La Révélation, La charité morale, p.83
La vie spirituelle est la seule vie, [...] le monde corporel n'en est que le reflet, une illusion, une chimère bien misérable.
La Révélation, La charité morale, p.83
A-t-on le temps d'y voir très clair en soi quand l'existence vous emporte ? L'homme a eu à peine le temps d'un éclair de réflexion sur lui, son aventure terrestre, et déjà, il est mort.
Maxence Van der Meersch, Masque de chair
Albin Michel, Paris, 1958 (p.11)
Mais tous ceux qui m'écoutent ne me comprennent que d'après leur entendement. S'il en est qui se bornent à la lettre, ce n'est que momentané ; ils arriveront insensiblement à l'esprit en s'assimilant le fluide de la pensée qui pourra y pénétrer.
La Révélation, Le désintéressement & la foi, p.55
La vraie charité a pour base l'amour, trouve en elle sa récompense ; son bonheur est parfois si vif qu'aucune parole ne pourrait en rendre la profonde émotion. Mais tant que nous possèderont un atome de matière, nous ne pourrons jouir du désintéressement complet ; cette vertu est inséparable de toutes les autres que nous devons acquérir par notre travail.
La Révélation, Le désintéressement & la foi (p.52)
Vx, littér., dans le domaine intellectuel ou mystique. Action de jouir. Cette fruition des grâces dont la communauté de Solesmes a été investie (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 23) :
Tout animal est supérieur à l'homme par ce qu'il y a en lui de divin, c'est-à-dire par l'instinct. Or, de tous les animaux, le Chat est celui chez lequel l'instinct est le plus persistant, le plus impossible à tuer. Sauvage ou domestique, il reste lui-même, obstinément, avec une sérénité absolue, et aussi rien ne peut lui faire perdre sa beauté et sa grâce suprême. Il n'y a pas de condition si humble et si vile qui arrive à le dégrader, parce qu'il n'y consent pas, et qu'il garde toujours la seule liberté qui puisse être accordée aux créatures, c'est-à-dire la volonté et la résolution arrêtée d'être libre. Il l'est en effet, parce qu'il ne se donne que dans la mesure où il le veut, accordant ou refusant à son gré son affection et ses caresses, et c'est pourquoi il reste beau, c'est-à-dire semblable à son type éternel.
Théodore de Banville, Le Chat (1882)
source : Bibliothèque électronique de Lisieux (www.bmlisieux.com)
Nous devons voir en Dieu plus de bonté et plus d'amour, il n'est pas possible qu'Il ait imposé des conditions pour aller à Lui, sachant que notre faiblesse est incapable de les respecter ; imparfaits, matériels comme nous le sommes, nous ne serions pas coupables en les enfreignant. Disons plutôt que Dieu nous a donné la faculté de créer des lois nous-mêmes au fur et à mesure que notre intelligence se développe.
La Révélation, Lois dites de Dieu, p.45-46
La fortune [...] nous suggère la pensée que nous devons être autant considérés que la pauvreté porte à croire que l'on doit s'humilier.
La Révélation, Des diverses directions de la vie et du bonheur, p.40
L’individualité des choses et des êtres nous échappe toutes les fois qu’il ne nous est pas matériellement utile de l’apercevoir. Et là même où nous la remarquons (comme lorsque nous distinguons un homme d’un autre homme), ce n’est pas l’individualité même que notre oeil saisit, c’est-à-dire une certaine harmonie tout à fait originale de formes et de couleurs, mais seulement un ou deux traits qui faciliteront la reconnaissance pratique. Enfin, pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s’est encore accentuée sous l’influence du langage. Car les mots (à l’exception des noms propres) désignent des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s’insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même. Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu. Quand nous éprouvons de l’amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d’absolument nôtre ? Nous serions alors tous romanciers, tous poètes, tous musiciens. Mais le plus souvent, nous n’apercevons de notre état d’âme que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu’il est à peu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l’individualité nous échappe.
Henri Bergson, Le rire. Essai sur la signification du comique (1900), p.66
source : archive.org