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Paris. Reportage sur les Antoinistes - Fonds Marcel Cerf-1935-1936 #15

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Paris. Reportage sur les Antoinistes - Fonds Marcel Cerf-1935-1936 #15

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Opération à Liège En Hors-Château en 1934

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                               L'OPÉRATION.

    C'est un dimanche matin que je me rends devant le temple. Il y a déjà un grand nombre d'hommes en lévites et en chapeaux haut-de-forme, de femmes en costumes noirs ayant sur le chef une sorte de coiffe qui leur donne une certaine ressemblance avec les nonnes. Ils ont tous l'air très doux et modeste, et ils causent à voix basse. Vers dix heures les gens commencent à entrer dans le temple.
    Bientôt tous les bancs sont occupés, et une grande partie des personnes est obligée de rester debout. La salle est comble. Le desservant monte sur la chaire et adresse quelques paroles à l’assemblée. Le lecteur lit un passage de l'enseignement du Père d'une voix d’écolier. Puis un homme du premier banc se lève et prononce d'une voix rauque et absente : « Le père fait l’opération. » Trois coups de sonnette résonnent dans le temple et tout le monde se lève.
    C'est le moment où l'on se recueille.
    Les croyants sont debout, la tête baissée ; ils invoquent chacun le nom du Père auquel ils demandent la foi.
    Cette scène ne ressemble-t-elle pas à celle qui se passe pendant la messe catholique ?
    Après quelque temps, une autre voix s’élève : – Celui qui a foi en le Père trouvera satisfaction !
    Je n'ai pas cette foi de ceux qui entourent mais réprouve un sentiment très étrange. Ne m'hypnotise-t-on pas ? Je me défends mais c'est inutile quelque chose m’étrangle. Voici que les gens commencent à sortir. Je devrais aussi partir, mais je ne bouge point. Ils passent devant moi un défilé de fantômes, des hommes, des femmes qui marchaient, il y a quelques instants à l’aide de béquilles, s’avancent, tout raides, sans secours, et ceux-ci dont le teint était jaune et maladif sortent avec une mine qui ne peut trahir qu’une sante resplendissante : ils portent la tête haute et dans leurs yeux brillent la bonté, le bonheur et la foi ; une foi fanatique. Des miracles ! Des miracles à Liége !
    Mon voisin me bouscule, il veut passer mais je n'avais pas pris attention. Je sursaute, pour le laisser passer, et … mais qu'est-ce que c'est … les malades ont encore leur teint jaunâtre, les invalides s’appuient toujours sur leurs béquilles. Ai-je dormi, rêvé ? Ahuri, doutant de ma raison, je m’affaisse sur le banc et mon voisin se penche sur moi et chuchote me croyant malades : « Ecoutez, les malades sont reçus après l’opération ! »
    Les gens qui sont autour de moi me regardent avec envie, parce que je semble avoir la foi et la satisfaction.
    Mais, moi, je sais parfaitement bien les raisons de mon rêve, de mon sommeil : les suites de la bombe que j’ai faite hier avec mes amis liégeois.
    En sortant, je me jure d’être plus sage … évidemment, il le faudra bien tant que je ferai mon enquête sur Liége, la miraculeuse.

Charles Pétrasch

A-Z Hebdomadaire illustré, n°11 (3 Juin 1934)

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Hellemmes - Photo carte - Temple Antoiniste - Bénédiction par Mère Antoine

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Hellemmes - Bénédiction par Mère Antoine

Hellemmes - Photo carte - Temple Antoiniste - Bénédiction par Mère Antoine

Consécration du temple d'Hellemmes - Mère Antoine (FaceBook Claude Dony, grand format)

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* Opération générale

Publié le par antoiniste

Le Père fait l'Opération     C'est le moment de son examen de conscience, que l'ont peut faire à tout moment, mais qui est facilité au moment de l'Opération par la quiétude du temple et les bons fluides d'amour et de foi qui y règne.

    "Nous nous réunissons à 10 heures, les quatre premiers jours de la semaine, pour l'OPERATION. 'L'OPERATION', c'est le moment solennel et privilégié au cours duquel chacun, selon sa Foi, peut puiser dans l'Amour Divin la force nécessaire pour mener à bien l'accomplissement de ses tâches tant matérielles que morales.

     Nous recevons, dans cet instant, le secours spirituel qui nous permet de surmonter et d'assumer nos épreuves. Quand nous assistons à l'Opération, nous sommes en communion avec tous les êtres qui nous sont proches - les vivants et veux à nos yeux disparus - de même qu'avec tous nos frères humains existants de par le monde, quelles que soient leur race et leur religion particulière."

            Brochure "Que savez-vous du Culte Antoiniste ?", à disposition dans les Temples

 

    Concrètement, voilà comment le Père faisait l'Opération :
    "Antoine se place au milieu de la tribune, gardant les yeux ouvert, il joint les deux mains, il lève les bras, puis les mains se séparent, les bras restant levés un instant ; enfin la gauche s'appuie sur la balustrade, pendant que la main droite répand les fluides sur la foule, à droite, à gauche, au milieu.
    "Durant ce temps, Mère Antoine se tient au-dessous de la tribune gardant les mains jointes tout au long de l'Opération."

    Après la désincarnation de Mère (1940), il fut décidé : "Recueillement à la grande tribune par le desservant, à la petite tribune par l'auxiliaire ou un autre adepte. Le desservant ne pourra faire aucun geste, il se bornera à croiser les mains, sans toutefois les élever au-dessus de la poitrine.
    "Texte de la nouvelle annonce du recueillement :
    "'Un frère (ou une soeur) fait le recueillement au nom du Père ; il (ou elle) monte à la tribune mais ne dit rien ; son recueillement ne dure qu'un instant, respectez ce moment solennel, ranimez votre foi, car tous ceux qui auront la foi au Père trouveront satisfaction'."

    De nos jours, dans le Temple de Jemeppe (et ceux qui suivent son exemple), l'annonce est :
    "Mes frères, le Père fait l'Opération. Respectons ce moment solennel. Ranimons notre foi."

    Ceci afin d'effacer la personnalité, le sexe (un frère/une soeur fait l'Opération au nom du Père est donc modifié), ou la croyance en un Dieu en dehors de nous (la foi au Père est supprimé).
            Brochure "Historique du Culte Antoiniste"

"Le Père. - Le monde corporel n'est que le reflet du monde spirituel. Si pour exécuter une tâche, nous sommes deux, nous l'aurons terminée plus rapidement qu'en agissant seul. Il en est de même dans l'assimilation de nos pensées. C'est le travail de solidarité qui s'accomplit ici en raison de votre bonne foi en moi. Si même le nombre des adeptes était dix fois, cent fois plus grand, je pourrais toujours les seconder s'ils ont confiance en moi. Il est inutile que j'aie une pensée personnelle pour chacun. (La Révélation, Lois dites de Dieu, p.49-50)

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Temple de Nice - intérieur pendant l'Opération

Publié le par antoiniste

Alors que le Frère Benedetto repousse les esprits impurs, sa femme prie pour qu'il ait le fluide nécessaire.

Magazine Détective (1952)

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Jemeppe (in Jean-Marie Defrance - Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932))

Publié le par antoiniste

    LA GRANDE FAMILLE
                   « De bonnes pensées »
    [...] En descendant le cours de la Meuse, je longe les coteaux anciennement plantés de vignes, où naquirent Rennequin Sualem, le grand mécanicien de la machine de Marly, et Zénobe Gramme, le célèbre électricien. Terre prédestinée, où souffle l'esprit.
    Jemeppe ! C'est le pays noir des mines et des usines. Le paysage est triste ; une pluie fine augmenterait encore la désolation si une certaine allégresse, un espoir, ne dilatait le coeur.
    J'arrive au Temple pour « l'Opération » de dix heures du matin. De nombreux ouvriers ayant terminé leur travail de nuit et des ménagères en cheveux, se pressent à l'entrée : quelques enfants aussi. Tout est simple, un peu austère, il règne un profond silence ; les visages sont calmes, pas d'attitude exaltée ou fiévreuse, pas de fanatisme.
    Un coup de sonnette, une porte s'ouvre près d'une tribune et Mère entre, une bonne vieille encore alerte malgré ses quatre-vingt-deux ans, et qui vient bénir la foule au nom du Père des Antoinistes.
   Après « l'Opération » on entent la lecture des dix Principes. Quelques personnes restent qui désirent passer à la consultation.

Jean-Marie Defrance, Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932), p.23

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Maurice Colinon - Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui (1953)

Publié le par antoiniste

Titre        Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui
Auteur        Maurice Colinon
Éditeur        Plon, Paris, 1953, 280 pages

    Après des années de recherche, il publie en 1953 son premier « vrai » livre, comme il l'appelait : « Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui », chez Plon. Lui succèdent ensuite : « L'Eglise en face de la Franc-Maçonnerie » (1955, Fayard), « Esprit es-tu là ? », un essai sur le. spiritisme, en 1956, « Les Guérisseurs » (1957, Grasset), « Le phénomène des sectes au XXe siècle » (chez Fayard, en 1959, traduit en six langues) et « Pionniers en Soutane » (1960) qui fut couronné par le prix Juteau-Duvigneau de l'Académie Française.
Nécrologie par Marie-Christine Colinon,
Monde Gitan, 1979, p.4

 

Recension dans Etudes d’octobre 1953 :

Maurice Colinon - Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui (1953)(Études oct.1953)

    Maurice COLINON. — Faux prophètes et Sectes d’aujourd’hui. Plon (Collection Présence), 1953, in-12, 280 pages.

    Voici un livre d’inspiration Catholique dont la nécessité se faisait sentir : Il présente une série d’études rapides et bien informées sur les sectes diverses, qui se propagent actuellement en France et, qu’on confond trop souvent avec le protestantisme auquel, en fait, elles sont étrangères ou dont elles sont une excroissance pathologique : Antoinisme, Christian Science, Adventisms (avec ses rejetons : Amis de l’Homme et Témoins de Jéhovah), etc... De ces sectes M. Colinon rapproche, avec raison, des phénomènes sociologiques analogues : le spiritisme qui est une véritable religion, la théosophie, et aussi l’inquiétante armée des voyantes, des fakirs, des industriels de l’horoscope qui pullulent aujourd’hui. 
    Toutes les sectes ont des traits communs. Elles naissent des fabulations extravagantes, sincères sans doute, de mythomanes. Ces élucubrations, qui prétendent généralement être des interprétations pu des prolongements de la révélation biblique, sont, à proprement parler, insensées ; il est humiliant de constater que, dans notre époque de pensée grégaire, elles séduisent des millions d’hommes. Elles consistent essentiellement en rêves de paradis sur terre, de triomphe immédiat du mal physique. Ces rêves sont une réaction contre le rationalisme mortel de notre temps, une réaction contre le désespoir que fait naître notre civilisation ; ils traduisent, de manière folle et aveugle, le refus de l’humanité au néant. Le succès des sectes est dû, enfin, comme le note Daniel-Rops dans une excellente préface, à ce que leurs assemblées de culte constituent de petits groupes à taille humaine où se pratique une réelle charité fraternelle.
    Le volume se termine par une utile bibliographie à laquelle on ajoutera le cahier de novembre 1952 de la Chronique Sociale et l'article du P. Chéry, Les Sectes, dans Lumière et Vie d'octobre 1952
                                          Robert ROUQUETTE. 

 

Table des matières :
Préface, par Daniel-Rops

Première partie : Les sorciers et leurs pratiques
I. - Les superstitions
II. - Les voyantes
III. - Les fakirs
IV. - L'horoscope

Deuxième partie : Les prophètes et leurs sectes
I. - Allan Kardec et le spiritisme
II. - Lê-Van-Trung et le Caodaïsme
III. - « H. P. B., » Annie Besant et la théosophie
IV. - Le « Père Antoine » et l'Antoinisme
V. - Mary Baker-Eddy et la Science chrétienne
VI. - William Miller et l'Adventisme
VII. - Alexandre Freytag et les Amis de l'Homme
VIII. - Charles Russell et les Témoins de Jéhovah
IX. - Joseph Smith et les Mormons
X. - George Fox et les Quakers

Troisième partie : Documents annexes
I. - Lexique des sectes et petites religions de France
II. - Les superstitions les plus répandues
III. - Quelques exemples de clairvoyance contrôlée
IV. - Une séance d'hypnotisme décisive
V. - L'Eglise catholique et le spiritisme
VI. - Un exemple d'illusion spirite : Interim
VII. - L'Eglise catholique et la théosophie
VIII. - Les « Dix Principes » de l'Antoinisme
IX. - « Articles de foi » de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons)
X. - Bibliographie sommaire


    Dans la préface de Daniel-Rops, on peut lire :
    " Maurice Colinon, qui a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle, ne cache pas qu'il a été impressionné par la sincérité évidente des adeptes de toutes ces « petites religions », et tout autant par leur touchante fraternité. Alors que les athées matérialistes ne nous proposent qu'un monde terrible, administratif et rigide, où le contact d'homme à homme est presque nul, alors que, il faut oser le dire, trop de chrétiens ont perdu le sens de la charité du Christ et vivent dans l'égoïsme de leur foi comme un bastion, des croyants « antoinistes », ou des « quakers » donnent l'exemple d'une vie religieuse infiniment fraternelle, et humaine. Cette aspiration de tant d'hommes à se fondre dans une âme collective, qui, détournée de son élan spirituel, aboutit à la néantisation de l'homme dans les systèmes totalitaires, cette aspiration que trop de chrétiens ne savent pas satisfaire dans le cœur de leurs frères, c'est à elle que répondent les « petites religions » et les sectes nouvelles. Cela n'est pas sans signification. " (p.III-IV)
    Un petit feuillé de propagande (appelons-le comme ça, car il promet à la fin de sa description que "nous avons là un livre extrêmement intéressant, auquel on peut prédire le plus grand succès"), nous rappelle encore que "l'ouvrage [est] parfaitement documenté".

    Étonnons-nous tout d'abord de voir le livre commencer par Les Sorciers et leurs pratiques. La réponse peut peut-être se trouver à la page 11 où on lit : il y a "un fait que nous devons avoir à l'esprit si nous voulons comprendre quelque chose au mysticisme élémentaire qui anime nos contemporains : il y a, en France, plus de 50 000 devins de toute espèce".  Nous voilà bien dans le ton du livre : hors Jésus-Christ et son Église, point de salut. Page 21 on lit par exemple : "il n'est pas sûr que l'auréole scientifique dont les devins modernes pourront bientôt se parer n'augmente pas encore leur emprise sur des millions d'êtres qui, après avoir quitté la foi de leurs pères, cherchent désespérément une mystique de remplacement qu'ils s'efforcent de concilier avec les progrès de la science."
    En effet, dans cette première partie, l'auteur déclare : "notre grand espoir est donc que la science, en en déterminant prochainement les lois, ôte l'attrait du merveilleux à des phénomènes parfaitement naturels" (p.18). Cependant Maurice Colinon ne pense pas à demander le même fondement scientifique afin de déterminer les lois régissant le prophétisme.
    Le chapitre concernant le « Père Antoine » et l'Antoinisme commence avec un extrait du huitième principe : "Ne vous laissez pas maîtriser par votre intelligence...". Bien sûr l'auteur ne citera pas la suite, notamment "elle foule aux pieds la conscience". Ce sont ces deux éléments (et uniquement ces deux l'un avec l'autre) qui constituent une partie de la morale antoiniste, mais l'auteur n'en a cure.
    Sa biographie n'est pas des plus neutres : "instable et perpétuellement insatisfait ; un fils (malheureusement anormal) ; de plus en plus inquiet, insatisfait et rêveur ; révélation qui va transformer sa vie : il se découvre médium. Sous ses doigts, les tables valsent éperdument ; vie obscure et terriblement quotidienne ; on nomme un conseil d'administration, on se distribue des titres honorifiques...". Ensuite signalons que l'auteur appelle Louis Antoine, "Antoine Louis" (p.112 et p.113). L'erreur vient certainement du fait que l'auteur "a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle" et que l'ouvrage est "parfaitement documenté", ou plus sérieusement, selon l'habitude des moines de prendre un prénom de saint et de le faire précéder de Frère ou Père.

    Un point est intéressant : "il est difficile de savoir si c'est Antoine qui va lancer l'Antoinisme, ou l'inverse" (p.114). Mais ce n'est pas pour durer, on lit qu'à la mort de Mère, "des difficultés ont surgi. D'abord entre les temples qui prétendaient à peu près diviniser le Père et ceux qui s'y refusaient. Ensuite entre le propre neveu d'Antoine (le Père Dor), qui s'installa à son compte - si l'on ose dire - dans le Hainaut, et un nommé Jousselin, établi à Verviers. Enfin, entre les antoinistes belges, qui professent que les guérisons doivent se pratiquer collectivement lors du culte dominical et leurs collègues français, qui tiennent pour les « Opérations » strictement individuelles" (p.115).
    On sait donc maintenant d'où vient l'erreur du Père Chéry dans son Offensive des sectes qui sera publié l'année suivante en 1954. Signalons d'autres erreurs : la dissidence du neveu ne pouvait faire de l'ombre à l'antoinisme, car elle avait disparu pratiquement à la mort du Père Dor en 1947. Et concernant Jousselin, le fait qu'on ne sache rien de lui, semble indiquer clairement, qu'il ne réussit pas à faire école. Enfin, les dissensions entre la Belgique et la France ne sont pas si "graves". De plus, la compréhension du culte n'est pas le fort de Maurice Colinon, puisque, encore une fois, c'est pendant l'Opération que "ceux qui ont la foi seront guéris ou soulagés", la consultation est une intercession plus personnelle pour y parvenir.

    La doctrine est également écorchée : "la maladie n'existe pas, seul le péché rend infirme" (p.114) : hors, la maladie n'est pas imputée au péché, mais à la vue du mal.. De plus Régis Dericquebourg et Jacques Cécius précise que la notion de péché n'existe pas dans l'Antoinisme.
    "C'est la « foi qui sauve ». Mais la foi en qui ? En Antoine, dont l'enseignement est la seule, l'unique véritable Révélation. Ce qui justifierait, en bonne logique, les antoinistes « extrémistes » qui divinisèrent le concierge et portèrent son image sur leurs autels" (p.116). On peut dire que c'est la foi qui guérit, et non qui sauve. Ensuite, les choses ne sont plus aussi tranchées maintenant (et peut-être déjà en 1953), puisque le libre arbitre est laissé à chacun. Pour la même raison, la Révélation du Père n'est pas 'la seule', puisque "la vérité n'est que relative et ce qui est aujourd'hui la lumière sera demain l'obscurité".
    On continue dans la dentelle : "Les antoinistes professent ouvertement le plus souverain mépris pour l'intelligence [René Guénon dit presque mot pour mot la même chose, on sait donc maintenant qu'elle a été la source de Maurice Colinon]. (Comme on les comprend !). Parce que, selon Antoine, ce n'est jamais l'intelligence, mais l'intuition qui porte en elle la vérité". Encore une fois, c'est mal comprendre l'Enseignement, et même simplement ne pas l'avoir lu : "C'est la preuve que l'intelligence nous rend un grand service ; elle nous est donc indispensable dans notre incarnation, mais efforçons-nous de lui faire respecter la conscience au lieu de la dominer, car elle est si envieuse qu'elle voudrait empêcher les autres de faire le bien naturellement ; elle nous égarerait tout en croyant nous ramener dans le bon chemin." (p.192) et "J'ai révélé qu'on fat erreur en accusant Adam d'être la cause de nos souffrances, qu'il nous a montré plutôt le véritable chemin du bonheur, que nous devions au contraire lui rendre hommage et bénir sa défaillance. Nous devons considérer l'intelligence de la même façon et autant la revendiquer que j'ai paru l'incriminer dans mes révélations." (p.LIV). Maurice Colinon continue : "Et pour mieux communiquer avec le monde astral, vous magnétiserez vos organes, afin de « leur donner la même longueur d'ondes que celle d'un Esprit-guide »". On ne sait pas où l'auteur a été chercher cette phrase, mais elle n'est pas dans l'Enseignement. Puisqu'il parle du spiritisme kardéciste qui a été "revu par Antoine et les siens, et adapté convenablement à la pratique des guérisons", on peut penser que l'auteur est allé chercher des réponses à ses questions dans les œuvres de spirites. Comme si j'allais chercher des réponses à mes questions sur le christianisme en lisant les œuvres des Hassidiques.
     Et on continue d'écorcher l'Enseignement, en racontant n'importe quoi, histoire de bien faire rire le lecteur (et parfois ça fonctionne) : "Adam était une un grand spirite, doué de l'universelle connaissance par un fluide extraordinairement puissant. Séduit par Eve, il y perdit ses « dons » de médium et dut se contenter, en échange, de l'intelligence, source de tant de maux ! C'est depuis lors que l'homme s'imagine que le mal existe. Mais l'antoinisme, heureusement, vient lui prouver le contraire". Inutile de corriger quoi que ce soit : tout est faux !
    La suite est plus dans le vrai : "L'homme est donc bon naturellement". C'est presque ça : un homme ne peut être plus mauvais qu'il ne l'ait.

    L'auteur, "qui a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle", rappelons-le (c'est la préface qui le dit) a du se tromper dans ses fiches, car d'après lui pendant l'Opération, "l'officiant commence par lever les bras vers le ciel en silence, et cette méditation collective dure quelques minutes" (p.119). Je n'ai jamais entendu cette façon de faire. Mère pendant les années 30 procédé de façon similaire. Mais il ne me semble pas que cela fut reproduit par les autres desservants de temple, ni en France, ni en Belgique. Cela dit, même si l'auteur a remarqué que "le rite de guérison avait déjà été l'occasion d'une scission entre antoinistes belges et français, les premiers ne tenant l'opération pour valable que si elle s'effectue au cours d'un culte collectif, les seconds s'étant spécialisés dans les guérisons individuelles", il avoue qu'il n'a "pas eu de contacts avec les adeptes étrangers" (p.120). Voilà qui est honnête. En même temps, vu que la plupart des choses qu'il raconte sur ce qu'il croit être l'antoiniste français est faux, il aurait été juste de raconter aussi n'importe quoi sur la pratique de l'antoinisme en Belgique.
    Pour l'auteur, "l'antoinisme n'existe et ne se propage que comme une vaste entreprise de guérison mystique, largement aidée dans son essor par la propagande extraordinaire faite actuellement par la presse et le livre à la gloire des guérisseurs de toute espèce" (p.120). L'auteur évoque-t-il Les Guérisons miraculeuses modernes de Noël Bayon édité en l'année précédente ? En tout cas, il pensait peut-être que la propagande s'était épuisé en 1957, car lui-même publiera chez Grasset Les Guérisseurs.
    Mais peut-être l'auteur pourrait nous apprendre quelques chose : "Il y a quelque années encore, il y avait des heures fixes pour la réception des malades et des jours entiers où le temple était rigoureusement fermé. Ces moments étaient en principe, ceux réservés aux « frères » et aux « sœurs » pour recharger leurs accus en fluides. Actuellement, toutes ces règles ont été abolies chez nous. On reçoit à toute heure et n'importe quel jour quiconque désire se faire soigner car (nous écrit une personne qui appartient à l'Antoinisme depuis vingt années) : « On s'agrandit ; il faut bien évoluer... »" (p.120). Est-ce encore une extrapolation de l'auteur, où vraiment un changement dans les horaires d'ouverture des temples ? Cela concerne-t-il tous les temples ou seulement celui de la personnes adeptes depuis vingt ans ?
    Concernant le nombre d'Antoinistes, l'auteur accorde le chiffre de 450 000 "comme proche de la réalité. En Belgique, ils possèdent 28 tempes, dont 2 à Bruxelles ; en France, 18, dont 2 à Paris (rue Vergniaud et rue des Grands-Augustins)." Hors, d'après les dates de consécrations, en 1953, il y avait, en Belgique 29 temples, et en France 22 temples. Mais on comprend, pourquoi maintenant il peut y avoir tant d'erreurs chez cet auteur, et mon hypothèse se vérifie : s'il s'est rendue dans la rue des Grands-Augustins (dans le 6e arrondissement), il n'a pas du assister à une Opération ou rencontrer des Antoinistes, le deuxième temple parisien étant dans la rue du Pré-Saint-Gervais. Le 3e temple ouvrira au Passage Roux dans le 17e arrondissement (ces deux temples sont distants de 5 kilomètres de la rue des Grands-Augustins). Est-ce à dire qu'il y avait une salle de lecture dans cette rue ? Possible ? Mais alors là, il ne pouvait y avoir d'Opération. A quoi à donc assisté l'auteur dans la rue des Grands-Augustins : Mystère !
    En tout s'il dit honnêtement ne pas avoir été en contact avec les adeptes étrangers (Belgique, mais d'après lui bon nombre de fidèles serait en Allemagne et dans les pays anglo-saxons), il n'a pas du aller ailleurs qu'à Paris, car d'après lui "la plupart des temples de provinces sont de simples maisons particulières" (p.121). Or, si ce ne sont pas des églises avec clocher, les temples de provinces sont bien des temples, et non de simples maisons.

    Mais laissons conclure l'auteur lui-même, et adoptons sa façon d'étudier le mouvement, à force de 'sic' et de remarques amusantes (j'utilise les crochets pour les signaler) :
    "Partout, ce sont les plus humbles, les plus déshérités [sic], les plus crédules [re-sic] qui se tournent vers cette religion sans fastes et « si utiles quand on a quelque chose qui ne va pas » (comme nous disait l'un d'eux) dont les formules grandiloquentes [on n'a pas peur de se contredire dans la même phrase : 'religion sans fastes avec des formules grandiloquentes'] leur paraissent merveilleuses, et qui leur impose aussi peu d'obligations que possible [notamment pas de quête, d'aumône, ou de récolte de fonds]. L'Antoinisme peut être considéré comme la religion qui, proportionnellement au nombre de fidèles, compte le plus grand nombre d'ouvriers, notamment métallurgistes et mineurs [et donc ? Qu'est-ce que c'est que ça pour une remarque]. Il n'est que juste de faire la part - dans ce succès - du dévouement des « frères » et des « sœurs » dont la sincérité ne paraît pas contestable, quelque jugement qu'on puisse porter sur les mobiles et les aspects douteux de leur action" (p.121-122).
    Nous voilà rassuré : ils sont bizarres, mais ils ne sont pas comme nous, faisons-nous une raison, en attendons qu'ils veuillent bien retourner dans la Vérité du Christ né d'une Vierge et d'un Charpentier, mort et ressuscité, etc., etc., etc.

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Une ''Opération'' au Pré-Saint-Gervais (1954)

Publié le par antoiniste

    Pour voir les Antoinistes en action, nous irons à l'un de leurs trois temples parisiens celui du Pré-Saint-Gervais, un dimanche matin. On ne peut pas dire que ce soit un "culte", puisque cela ne comporte pas de prières. Ils appellent cela une "opération", nous verrons pourquoi.
    La salle est peinte en vert, intégralement, à l'exception d'un immense panneau noir sur le mur du fond. Sur le panneau se détachent des inscriptions en blanc :
    "Tous les dimanches à 10 heures, enseignement du Père, etc."
    "L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ, etc.", et une suite de phrase sur la foi, salut du monde, parce qu'elle engendre l'Amour.
    La salle peut contenir 200 personnes ; à la tribune, nous sommes 75. Tout est plein. Nous sommes accueillis par un "frère", vêtu d'une sorte de lévite noire. Plusieurs sont disséminés dans l'assistance. Il y a également des "soeurs", tout de noir habillées, robe uniforme, petit bonnet tuyauté et courte mantille.
    Au centre de la salle, devant le panneau du fond, un podium sur lequel est disposée une table ; derrière la table une chaire élevée. Dans la chaire un monsieur en costume laïc qui ne dit rien ; à la table (couverte d'un tapis vert) un frère en soutane. Il lit, d'une voix monocorde et enrouée, des pages du "Père Antoine" (1). Les fidèles écoutent méditativement. C'est profondément incohérent et ennuyeux (2). Je regarde le public : environ 20% d'hommes (en pleine force de l'âge pour la plupart), le monde féminin plutôt jeune qu'âgé. A la gauche du lecteur, un arbre dessiné : c'est "l'arbre de la Science et de la vue du Mal" (3). Au-dessus, une photo du Père Antoine, cheveux et barbe de prophète. A droite du lecteur, une photo de la Mère Antoine, qui continua l'oeuvre de son mari après sa mort.
    A 10 h. 25, la lecture est finie. Une bonne moitié de l'assistance se retire. L'autre reste assise, tandis que les deux frères de la chaire s'en vont à la sacristie (4).
    Nous restons un moment pour voir ce qui va se passer.
    Il ne se passe rien. Les gens qui restent là s'apprêtent à se faire "opérer" : l'un après l'autre, quand c'est leur tour, ils vont consulter un des frères ou une des soeurs (5), à la sacristie (6) ou derrière un paravent (il y en a dans plusieurs coins, un à la tribune)(7). Là, ils font leurs confidences et reçoivent de bons conseils. Ce sont des malades qui désirent leur guérison. Celui qui les reçoit les assure de ses "bonnes pensées", leur impose les mains et les renvoie en paix (8).

H.Ch. Chéry, o.p., L'offensive des sectes, 1954, p.251

(1) Il est étonnant que quelqu'un se tienne en costume laïc à la grande tribune pendant la lecture. Il doit s'agir d'une erreur dans le déroulement de l'opération.
(2) Passons sur ce jugement de valeur que n'ont pas l'air de partager les autres membres de l'assistance.
(3) Encore une erreur dans le nom du symbole antoiniste : c'est l'Arbre de la Science de la Vue du Mal.
(4) J'ignore ce qu'entend par là le Père Chéry. Certainement le vestibule ou le vestiaire où les frères retirent le costume antoiniste.
(5) Erreur dans l'appréciation : l'Opération est le recueillement, la consultation est pour recevoir un secour moral.
(6) Il est encore plus étonnant que le frère non costumé aille dans la sacristie pour recevoir une personne désirant consulter.
(7) Lors de mon recueillement au temple dernièrement, j'ai vu le paravent à la tribune, mais il ne me semble pas qu'il y en avait encore dans les coins.
(8) Le Père Chéry n'a pas du consulter, sinon il saurait que le culte de fait pas d'imposition des mains.

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Consécration du Temple de Tours (21-8-1921)

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source : Photo Boucher, Tours ; Pierre Debouxhtay, Antoine le guérisseur et l'Antoinisme

    L'Opération sur le seuil du nouveau temple.

    Mère, les mains levées vers le ciel, a receuilli les fluides bienfaisants pour les répandre sur la foule. Devant elle, le second guérisseur reste  les mains jointes pendant toute la durée de l'opération.

    A droite l'emblème antoiniste.

    Au dessus de Mère, on voit deux trainées assez claires ; certains adeptes disent que ce sont des fluides d'une telle intensité qu'on a pu les photographier.

 

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De Antoinistenbroeder Hosias is op extatische manier

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De Antoinistenbroeder Hosias is op extatische manier

 De Antoinistenbroeder Hosias is op extatische manier in stil gebed om de geest van Vader Antoine te bezweren.

 Le Frère antoiniste Hosias prie silencieusement dans la position extatique comme le faisait le Père Antoine.

(photo de Kurt et Margot Lubinski)

source : www.spaarnestadphoto.nl

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