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Les conférences de Mr Béziat, Guérisseur et de Mr le Dr Vachet

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La Foule pendant les conférences de Mr Béziat, Guérisseur et de Mr le Dr Vachet
La Foule pendant les conférences de Mr Béziat, Guérisseur et de Mr le Dr Vachet

Les conférences de Mr Béziat, Guérisseur et de Mr le Dr Vachet
Monsieur Béziat commence sa conférence

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Instituteur Engel à Bonn (Le Fraterniste, 15 février 1912)

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Instituteur Engel à Bonn (Le Fraterniste, 15 février 1912)

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Béziat, le guérisseur est mort (L'Intransigeant, 13 mai 1926)

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Béziat, le guérisseur est mort #1 (L'Intransigeant, 13 mai 1926)Béziat, le guérisseur est mort #2 (L'Intransigeant, 13 mai 1926)

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Béziat (Willy Schrödter - Okkulte Historietten, Reichl Verlag, 2003)

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 BÉZIAT

     Sein Vater hatte dem Spiritismus angehangen, und Jean BÉZIAT († 1927) selbst war eine Zeitlang Medium des Geistheilers P. PILLAULT gewesen, mit dem er vor dem Ersten Weltkriege auch auf Vortragsreisen ging, um für die in ihrem ,LE FRATERNISTE‘ vertretenen Ideen Propaganda zu machen. Es war dies das Organ des INSTITUT PSYCHOSIQUE‘; unter ,Psychosis‘ verstand dieses kleine spiritualistische Wochenblatt „die Natur der Einwirkung der Toten auf die Lebenden“.
    In den Zwanziger Jahren war BÉZIAT als Wunderheiler in ganz Frankreich berühmt: er empfing täglich 800 – 2.000 Hilfegesuche, am 3. April 1925 waren es deren sogar 3.985, und das Tribunal correctionnel von Villefranche-de-Lauraguais (Haute-Garonne) stellte fest, daß er 8.000 Patienten habe.
    Der ehemalige Landwirtschafts-Professor zu Douai (Nord) versammelte einmal wöchentlich auf seinem nach dem Ersten Weltkriege erworbenen Gutshof ,LA BORIE‘, sechs Kilometer von Avignonet (Haute-Garonne) entfernt, seine Kranken. An den Kamin in seinem großen Saale gelehnt, setzte er seine Heilkraft auseinander, und wie er die ,GROSSE NATUR‘ anrief, um Heilung zu erlangen. Sein Appell an die universelle Urkraft des Lebens, der auch an auffälliger Stelle in seinem Warteraum aufgezeichnet war, lautete:

 „Universelle und ewige Urkraft des Lebens,
von der meine Seele ein Strahl ist,
wir flehen zu Dir: gib uns ein wenig mehr
von Deinem ureigenen Wesen: Leben, mithin: Stärke,
Widerstandskraft und Gesundheit!“

     Auch rief er mündlich oder gedanklich CHRISTUS und alle guten Geister an in einer längeren Evokation. Darauf nahm er jeden Patienten einzeln vor; meist genügte seine ,PRÄSENZWIRKUNG‘1, ansonsten legte er seine Hände auf der Kranken Kopf.
    Auf seinen vorhin erwähnten Werbereisen wurde er zeitweilig von einem Magnetiseur begleitet und konnte sich des öfteren von der Wirksamkeit magnetischer Kuren bei Krankheiten überzeugen. Neben dem Appell an die Urkraft des Lebens benutzte BÉZIAT daher auch die Heilkraft des animalen Magnetismus. „Er operiert nebenbei mit Handauflegen, ableitenden Strichen längs der Wirbelsäule und vornehmlich mit ANHAUCHEN (Adspiration). Besonders auf das warme Anhauchen (Gegensatz zum kühlenden ,Pusten‘) legt er großen Wert. Dies ist eine sehr wirksame magnetische Prozedur, die Henri DURVILLE (Paris) auf dem III. ,Congrés internationale de Psychologie expérimentale‘ (Paris, 19. - 24. Juni 1923) als ,Transfusion der Vitalität‘ bezeichnete und für deren Wirksamkeit er drei bezeichnende Fälle aus der eigenen Praxis erwähnte.“2
    Sein Anhauchen im Falle schwerer Erkrankung schildert BÉZIAT wie folgt: „Ich presse meine Lippen auf den Sitz des Übels oder die Haut direkt unter Zwischenschaltung eines Taschentuches. Nach tiefer Einatmung werfe ich mit allen meinen Kräften bis zum völligen Leergepumptsein die Luft meiner Lungen darauf. Das ermüdet, und man muß es mehrmals tun und dabei acht haben, jeweils einen Meter vom Kranken zurückzutreten, um frische Luft zu schöpfen.“
    Seinen Patienten gab er auf, jeden Abend um 8 Uhr zu beten: „Heilt mich durch den, der mich behandelt!“
    Dem Heiler gelangen in der Tat auch auf Entfernung aufsehenerregende Heilungen, sogar von Geisteskranken!
    Er wurde seitens des Ärzte- und Apothekenverbandes von Toulouse wegen unbefugter Ausübung der Heilkunde vor den Appelationsgerichtshof dortselbst zitiert. Derselbe kam am 5. Juli 1922 zu einem Freispruch, den jedoch der Kassationsgerichtshof am 15. Dezember des gleichen Jahres aufhob.
    Später hat der Thaumaturg den Glanz seiner Persönlichkeit geschwächt, indem er Eintrittsgeld für die Zulassung zu seinen Konsultationen erhob und ein Fluid ,Vitalogène‘ zum Preis von 50 Franken die Flasche verhökerte.

1 Schrödter, Willy: ‚Präsenzwirkung', Reichl Verlag, 1996.
2 Hentges, Ernst: „Ein moderner Thaumaturg: Jean Béziat in Zentralblatt für Okkultismus“; Nr. 10 vom April, Leipzig, 1927; 468-469.
  Schrödter, Willy: Lebenskraft-Übertragung durch Anhauchen' in ,Die andere Welt‘, Nr. 11 vom November, Freiburg i.B., 1967; 970f.
Literatur:
  Leprince, Dr. med. Albert (*1872): Le Pouvoir mystérieux des Guérisseurs, Paris (Ed. Dangles), 32, 47, 48, 147 (Fußn. 1), 170. Rouanet: ,Les étranges guérisons de Jean Béziat’. Vincent, Jean: ,Les révélations du Guérisseur’, Paris, 1931; 97-102.

 Willy Schrödter, Okkulte Historietten, Reichl Verlag, 2003

 

 

Traduction :

    Son père avait été spirite et Jean BÉZIAT († 1927) avait lui-même été pendant un temps le médium du guérisseur spirituel PILLAULT, avec lequel il avait également fait des tournées de conférences avant la première guerre mondiale pour propager les idées représentées dans leur "LE FRATERNISTE". C'était l'organe de l'INSTITUT PSYCHOSIQUE ; ce petit hebdomadaire spiritualiste comprenait par « Psychose » "la nature de l'action des morts sur les vivants".
    Dans les années vingt, BÉZIAT était connu comme guérisseur miraculeux dans toute la France : il recevait chaque jour entre 800 et 2 000 demandes d'aide, et le 3 avril 1925, il en comptait 3 985, et le Tribunal correctionnel de Villefranche-de-Lauraguais (Haute-Garonne) a constaté qu'il avait 8 000 patients.
    L'ancien professeur d'agriculture à Douai (Nord) réunissait ses patients une fois par semaine sur son domaine "LA BORIE", acquis après la première guerre mondiale, à six kilomètres d'Avignonet (Haute-Garonne). Adossé à la cheminée de sa grande salle, il expliquait son pouvoir de guérison et comment il invoque la "GRANDE NATURE" pour obtenir la guérison. Son appel à la puissance primordiale universelle de la vie, qui a également été enregistré dans un endroit bien visible de sa salle d'attente, était :

« Foyer Universel et Eternel de Vie
dont mon âme est une étincelle,
accorde moi un peu plus
de Toi-Même, c’est-à-dire de la Vie et,
par conséquent : Force, Résistance et Santé »

    Il a également fait appel, oralement ou mentalement, au CHRIST et à tous les bons esprits dans une évocation plus longue. Il a ensuite passé en revue chaque patient un par un ; dans la plupart des cas, son "EFFET DE PRÉSENCE"1 était suffisant, sinon il posait les mains sur la tête du malade.
    Lors de ses voyages promotionnels mentionnés ci-dessus, il a été accompagné d'un magnétiseur pendant un certain temps et a souvent pu se convaincre de l'efficacité des cures magnétiques pour les maladies. En plus de faire appel au pouvoir primordial de la vie, BÉZIAT a donc également utilisé le pouvoir de guérison du magnétisme animal. "En outre, il opérait par imposition des mains, par des mouvements de conduction le long de la colonne vertébrale et principalement par APPLICATION (aspiration). Il attache une grande importance à la respiration chaude (par opposition au "soufflage" refroidissant). Il s'agit d'un procédé magnétique très efficace, que Henri DURVILLE (Paris) a présenté lors du IIIe Congrès international de Psychologie expérimentale (Paris, 19 - 24 juin 1923) comme une "transfusion de vitalité" et qui a mentionné, prouvant son efficacité, trois cas significatifs de sa propre pratique"2
    BÉZIAT décrit sa respiration en cas de maladie grave comme suit : "Je presse mes lèvres sur le siège du mal ou sur la peau directement avec l'interposition d'un mouchoir. Après avoir inhalé profondément, je jette l'air de mes poumons sur eux de toutes mes forces jusqu'à ce qu'ils soient complètement vides. C'est fatigant et il faut le faire plusieurs fois, en prenant soin de s'éloigner d'un mètre du patient à la fois pour prendre l'air.
    Il prenait congé de ses patients pour prier tous les soirs à 8 heures : "Guéris-moi avec celui qui me soigne !
    Le guérisseur peut en effet réaliser des guérisons spectaculaires à distance, même de malades mentaux !
    Il a été cité à comparaître devant la Cour d'appel de Toulouse par l'Association des médecins et pharmaciens de Toulouse, en raison de son exercice non autorisé de la médecine. Il a été acquitté le 5 juillet 1922, mais la Cour de cassation a annulé cette décision le 15 décembre de la même année.
    Plus tard, le thaumaturge a affaibli le prestige de sa personnalité en faisant payer l'entrée à ses consultations et en vendant un fluide "Vitalogène" à 50 francs la bouteille.

1 Schrödter, Willy : "Präsenzwirkung", Reichl Verlag, 1996.
2 Hentges, Ernst : "Ein moderner Thaumaturg: Jean Béziat in Zentralblatt für Okkultismus" ; n° 10 d'avril, Leipzig, 1927 ; 468-469.
  Schrödter, Willy : "Lebenskraft-Übertragung durch Anhauchen" dans "Die andere Welt", n° 11 de novembre, Fribourg-en-Brisgau, 1967 ; 970f.
Llittérature :
  Leprince, Dr. med. Albert (*1872) : Le Pouvoir mystérieux des Guérisseurs, Paris (Ed. Dangles), 32, 47, 48, 147 (note 1), 170. Rouanet : "Les étranges guérisons de Jean Béziat". Vincent, Jean : "Les révélations du Guérisseur", Paris, 1931 ; 97-102.

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Régénérateur de Vie (La Dépêche, journal quotidien, 25 novembre 1925)

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Régénérateur de Vie (La Dépêche, journal quotidien, 25 novembre 1925)

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Le triomphe de la psychosie (Le Fraterniste, 11 janvier 1912)

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Le triomphe de la psychosie (Le Fraterniste, 11 janvier 1912)

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La Théosophie (Le Fraterniste, 25 janvier 1912)

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La Théosophie (Le Fraterniste, 25 janvier 1912)

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Les séances de Madame Béziat

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Madame Béziat mère (Le Fraterniste, 1 août 1912)

 

Madame Béziat mère
(Le Fraterniste, 1 août 1912)

 

Les séances de Madame Béziat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dessins médiumniques de Mme Béziat
(Le Fraterniste 20 juin 1913)

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Le Petit Parisien, 3 et 4 mars 1925

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Le Petit Parisien, 3 et 4 mars 1925    Le Petit Parisien, 3 et 4 mars 1925Le Petit Parisien, 3 et 4 mars 1925Le Petit Parisien, 3 et 4 mars 1925

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André de Lor - Révélation d'Outre-tombe (1911)

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André de Lorde (1869-1942), écrivain, dramaturge et scénariste     Un article de La Revue hebdomadaire (Quand les Antoinistes fêtent leur saint patron, 26 juin 1932) nous informe que l'"auteur dramatique fameux" André de Lorde serait antoiniste. L'auteur bienveillant de cet article cite également le pharmacien Louis Jolly ("un savant chimiste"), dont on est sûr de son appartenance au culte, donc pourquoi douter de ce fait. Cependant, il est impossible de trouver d'autres informations sur l'adhésion de l'écrivain à l'antoinisme. Ou s'agirait-il simplement d'un bon mot de l'auteur de l'article car ses pièces étaient notamment jouées au Théâtre Antoine ?
    André de Lorde est un écrivain, dramaturge et scénariste français, né le 11 juillet 1869 à Toulouse et mort le 6 septembre 1942 à Antibes (Alpes-Maritimes). Surnommé « le prince de la terreur », il est surtout connu grâce aux pièces qu'il a écrites pour le théâtre du Grand-Guignol. Fils d'un médecin, André de Latour, comte de Lorde, issu d'une famille d'aristocrates désargentés, devient l'auteur emblématique des pièces de Grand Guignol du début du XXe siècle. Ses pièces traitaient de la folie et de la médecine.

 

André de Lorde (par Charles Gir)
(source : wikipedia)

 

 

    On lit par ailleurs dans la Revue spirite d'octobre 1911 un article concernant le livre Révélation d'Outre-tombe par André de Lor. S'agit-il d'une confusion entre ces deux auteurs dont le nom est proche. André de Lor a participé régulièrement depuis l'année 1925 par quelques articles au Fraterniste. À droite, un article du Fraterniste du 1er mai 1924. Il signe également André de LOR-GOURSKA.

André de Lor - Révélation d'Outre-tombe (1911) 

RÉVÉLATION D’OUTRE-TOMBE (1)

Par ANDRÉ DE LOR

    L’intérêt grandissant des sciences psychiques, l’attrait qu’elles exercent, de plus en plus, non seulement sur ceux qui sont portés vers elles par le mouvement naturel de leur esprit et les inspirations qui leur ont été dictées, mais encore sur les personnes à qui, auparavant, les résultats des sciences exactes suffisaient, donnent une importance particulière aux ouvrages destinés actuellement à en assurer le développement et à en corroborer les découvertes.
    Mais, en même temps, le crédit dont jouissent, chaque année davantage, les études concernant le mécanisme et l’avenir spirituels de l’humanité, impose à ceux qui s’en font les propagateurs, des devoirs nouveaux.
    Autrefois — et il en fut ainsi à l’origine de toutes les sciences — on était tenté et on avait le droit d’accueillir toutes les manifestations de la révélation psychique, si confuses qu’elles pussent être, si mélangés qu’en fussent les éléments. Il importait, en effet, avant tout, de réunir le plus grand nombre de témoignages possible autour des principes d’une science séculaire, que le temps avait ensevelie, et à qui manquaient des preuves immédiates. Autrement dit, si, sur la foi des livres légués par les anciens peuples, et vérifiés par l’exégèse, il n'était pas permis de douter que la haute science eût existé, rien, par contre, ne nous autorisait à croire qu’elle eût encore autour de nous, des racines et fût appelée à revivre.
    C’est pourquoi, en vue d’affirmer une renaissance ardemment désirée, aucun indice ne pouvait être négligé. On chercha l’étincelle de vérité au milieu des plus troubles nuées. On accepta le torrent des folies, afin de découvrir, au fond, une parcelle de la pierre merveilleuse. Les déments et les simulateurs ne manquèrent pas. On feignit de les accueillir.
    Avant de se faire l’interprète d’une pensée que lui transmit, par la voie de l’inspiration, un être disparu, l’auteur de Révélation d'Outre-tombe ne s’était jamais adonné à de périlleuses tentatives de communications avec le monde supérieur. Il ne s’y croyait point prédisposé ; il n’avait cédé à aucune de ces fausses pratiques auxquelles succombent tant de natures faibles, sensibles aux appâts de l’illusion. Ainsi cet ouvrage est la manifestation spontanée, imprévue, soudaine, de l’au-delà, auprès d’un esprit qui n’y était nullement enclin. Cela est si vrai que M. André de Lor douta longtemps de
l’importance et de la qualité de l’apparition qu’il eut, et des paroles qu’il entendit.
    Il n’était pas, non plus, littérateur : il ne risquait donc pas d’être dupe d’un mirage que lui offrît le cours de son invention.
    Étonné, lui-même, du message qu’il recevait, dépourvu des habitudes et des habiletés à l’aide desquelles les professionnels de l’inspiration déforment ce qu’on leur communique, dénué de toute ruse littéraire, M. André de Lor, une fois qu’il la posséda, conserva sa révélation avec une piété, un respect, une docilité anxieuses. Il n’y voulut rien modifier, rien ajouter ; il eut craint de la dénaturer ; il lui garda sa précipitation parfois un peu fiévreuse, et son enthousiasme parfois un peu désordonné. Il se contenta d’en redresser les phrases qui restaient souvent en suspend, ou que l’exaltation enchevêtrait.
    A ce titre et par ces traits, l’ouvrage qui s’offre aujourd’hui au public est une transcription exacte des rapports échangés, au gré d’une volonté mystérieuse, entre une âme d’en haut et une âme d’en bas, entre un esprit de la grande Terre, et un de la petite.
    C’est là un témoignage auquel personne ne saurait refuser la sincérité, la clarté et l’éloquence.

                                                                                                                                             H. H.
(1) En vente à la Librairie des Sciences Psychiques, 1 vol, in-18. Prix : 3 fr. 50.

 


NEUF DESSINS
de Mme Marie EGOROFF (1)
(Illustrations de la Révélation d'Outre-Tombe.)

    Mme Egoroff a consacré au livre de M. André de Lor neuf planches qui forment un album séparé. Ces planches retracent les épisodes principaux de l’ouvrage. Leur langage ne suppose, pour être compris, aucune initiation préalable L’inspiration de Mme Egoroff, en effet, ne s’évade jamais hors
des spectacles auxquels est accoutumée notre vue ; c’est à eux qu’elle s’alimente. Elle ne recourt pas à des gradations difficiles de symboles qu’il faille déchiffrer, dont il faille connaître la clé avant de pouvoir y retrouver la personne humaine dans nos étapes de la naissance à la mort, de la vie matérielle à la vie spirituelle, du monde terrestre au monde supra-terrestre. Non : l’art de Mme Egoroff s’en tient aux éléments que lui offre la réalité. Le visage humain y garde l’importance qu’il a pour les peintres ; il ne subit aucune déformation hasardeuse ; il n’est assujetti à aucun remaniement dû à un effort d’abstraction. C’est sa valeur la plus naturelle interprétée d'une certaine façon qui l’oriente vers le but surnaturel qu’à travers lui, M me Egoroff veut nous faire atteindre.
    Nous avons dit à quel point l’ouvrage de M. André de Lor comporte de simplicité et de clarté. Les planches de Mme Egoroff le complètent admirablement. Le livre, illuminé par l’album, rendra facile le chemin de la compréhension à ceux qui voudront, sans parti-pris, s’y engager. Guidé par un récit, averti par des figures si humaines, pourra-t-on prêter à cette révélation un tour chimérique susceptible de faire douter de sa vérité et d’affaiblir, au détriment de la science psychique tout entière, la valeur du document exact qu’il a et sur laquelle nous tenons à insister ?
    L’art de Mme Egoroff a donc pour centre la figure humaine. Elle n’est point, ainsi qu’il arrive dans beaucoup d’œuvres de cet ordre, traitée par masses, par agglomérations, chaque face étant réduite à ses ligues fondamentales, et n’ayant de prix que pour une espèce de soumission à l’expression commune et monotone des faces voisines.
    Chez Mme Egoroff, la figure humaine conserve toute sa force particulière, tout son sens personnel. Elle s’impose, sans encombrement, en quelques types choisis dont chacun a sa physionomie propre, sa vie à lui, son indépendance. L’individualité des figures et leur intensité isolée sont les moyens par lesquels Mme Egoroff sait évoquer la multitude et l’universel, à l’encontre des habitudes de l’art sparte qui opère surtout par entassement, par effacements réciproques, par confusion. En regardant les neuf plans de la Révélation, on croirait voir des portraits, tant le détail des visages a de soin, de variété, de précision.
    Ainsi, loin de participer des divers systèmes que l’on retrouve à travers les innombrables dessins d’inspirés, et qui mettant entre eux la parenté d’une vision toujours schématique, fluide et arbitraire, l’art de Mme Egoroff détruit les qualités de composition et de consistance plastique habituelles à l’art. Cela donne à Mme Egoroff une place particulière. Son œuvre n’est pas une de ces œuvres curieuses issues d’une exaltation spéciale de l’intuition, mais qui sont situées en dehors des conditions coutumières de l’art. Elle est, au contraire, pénétrée de discipline et de tradition et garde avec la matière des choses, un lien constant.
    Pourtant, ces neuf planches auxquelles s’ajoute la couverture, inspirée d’un hématique symbole, ne pourraient être rangées, non plus, parmi les œuvres positives. Si leurs éléments sont fidèlement empruntés à ce monde, elles nous transportent, cependant, dans un autre monde, dont nous ressentons, en les contemplant, le choc, l’étonnement, la fatalité.
    A quoi cela tient-il ? Comment Mme Egoroff s’y prend-elle pour obtenir, avec des procédés réalistes, des évocations aussi irréelles ?
    Ici intervient un sentiment de la disposition des personnages, de l’éclairage de leurs figures, et du décor qui les entoure, où Mme Egoroff témoigne d’une originalité subtile et savante.
    Le corps des personnages ou n’existe pas ou se perd dans d’amples draperies, de sorte que les têtes qui seules, résistent et seules subsistent, semblent flotter en suspend, dans l’éther. Elles sont baignées, en outre, d’une lueur pâle d’auréole, d’une lueur froide et immuable qui les transforme en apparitions merveilleuses et tragiques. Le plan sur lequel elles apparaissent est un plan factice introduit dans l’échelle des plans de l’ensemble de la gravure ; il en rompt l’équilibre, y provoque des contrastes violents et éveille ainsi le trouble de l’extraordinaire et du miraculeux.
    Enfin, le décor, tout en étant construit, massif, bien réel, plonge en des zones ténébreuses. Ce ne sont que passages souterrains, cryptes secrètes, escaliers aux volutes tourmentées. C’est le domaine où la nuit couve ses fantômes. Et soudain le vol de ces grandes bêtes humaines y jaillit, imprégné de lumière ! Des accessoires aux formes inusitées, ceux mêmes dont il est question dans le livre, ajoutent à ce séjour une étrangeté qui, sans rompre avec la vie réelle, procure l’impression qu’en ces lieux on s’en échappe, on la devance, ou la domine.
    Tels sont les traits généraux de l’œuvre de Mme Egoroff.
    Le livre de M. André de Lor lui devra une confirmation puissante. Pour qu'en effet, il ait pu inspirer un ensemble de dessins aussi harmonieux et aussi déterminés, il faut que l’émotion et la démonstration qu’il renferme dépassent la conscience de son auteur, et possèdent une portée et un rayonnement général. Les dessins de Mme Egoroff ne pourront que rendre encore cette portée plus nette, et ce rayonnement plus convaincant.

1. En vente à la Librairie des Sciences Psychiques, 1 album in-4 raisin comprenant neuf planches tirées en prototype et encartées dans une couverture illustrée, le tout enfermé dans une pochette, prix : 7 fr.

Revue spirite, 1er octobre 1911, p.625 (gallica)

 

    Reproduction des planches sur le site : laporteouverte.me

André de Lor - Révélation d'Outre-Tombe (1911)

    Le même André de Lor est l'auteur d'un autre livre étonnant : Toutou chien écrivain (1920) qui raconte comment en l’An de Grâce 9999 une niche de l’An 1920 est mise à jour et son occupant en hibernation est ramené chez les vivants. Toutou Chien nous raconte alors l’histoire de l’humanité jusqu’en l’An 9999 où le règne animal-végétal-minéral domine la Terre.

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