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Béatrice ELLIOT - Le culte Antoiniste (Armanac nissart 1937)

Publié le par antoiniste

Béatrice ELLIOT - Le culte Antoiniste (Armanac nissart 1937)

LE CULTE ANTOINISTE

 

AVANT-PROPOS

    Plus on pénètre les religions primitives ou évoluées, plus on est étonné et déçu de constater le peu d'influence profonde qu'elles ont eu sur la moyenne de l'humanité. Entre la religion et la vie, il y a toujours eu « décalage », ce qui prouve que l'homme est plus naturellement porté à jouir de la vie matérielle qu'à s'inquiéter de sa destinée future. C'est pour cette raison que les religions ont valu en définitive ce que valaient les hommes qui les pratiquaient. Qu'est-ce à dire ? Ce monde ne serait-il fait que pour une élite allant joyeusement au sacrifice pour sauver une humanité qui n'a cure de son inconscience ? Des Hommes ont toujours surgi apportant des Révélations diverses, mais toutes également chargées d'une même espérance : sauver l'homme et lui assurer un bonheur ineffable dans une autre ou dans d'autres vies : et en attendant, le délivrer des maux apparents ou réels d'ici-bas. Le Père Antoine, dit « le Guérisseur », est un de ces inspirés qui a cherché à résoudre le problème de la divinité, de l'homme de l'au-delà, et qui a trouvé dans la Foi et dans l'Amour qui naît de cette foi, la base d'une nouvelle religion appelée « Culte Antoiniste ».

 

II. — L'HOMME

    Né à Mons, près de Liège, en 1846, Louis Antoine, fils de mineur, fut le cadet de onze enfants. Ses parents étaient de très braves gens, et sa mère, très bonne et très charitable, faisait du bien à tous les déshérités de la vie malgré ses occupations et ses charges. Cet enfant ne connut donc, dès qu'il put comprendre, que le bon exemple. Dès l'âge de douze ans il dut travailler et descendit à la mine avec son père. Il était déjà sérieux, raisonnable et très pieux. Plus tard, il quitta la mine et devint ouvrier métallurgiste. Après son service militaire, il travailla en Allemagne, et en 1873, revint au pays pour se marier avec une fille de chez lui. Ils eurent un fils la même année. De 1879 à 1886, il travailla en Russie, y fit des économies et revint se fixer à Gemeppe-sur-Meuse avec sa femme et son fils. En 1893, un grand deuil se produisit : la mort de ce fils unique. Le ménage en éprouva un chagrin profond. Bien des années auparavant. Louis Antoine avait tué un homme accidentellement au régiment, et ces deux morts eurent une grande influence sur ce catholique convaincu. Devant cette double épreuve, Louis Antoine, aidé de sa femme, va désormais s'oublier lui-même pour se vouer à l'humanité souffrante et la soulager, puis la sauver.

 

III. - LE GUERISSEUR

    Il fit d'abord du spiritisme, mais insatisfait, s'éloigna peu à peu du cercle spirite qu'il avait fondé : « les Vignerons du Seigneur ! ». Il se consacra alors de toutes ses forces à la guérison des malades. Il s'acquit une renommée telle que des centaines de malades venaient à lui chaque jour. Devant une telle affluence, le Corps médical le fit poursuivre en 1901 et 1907, mais il fut acquitté les deux fois. Toute son attention se porte désormais sur la morale, et sous la double influence du catholicisme et du spiritisme, il se mit à révéler chez lui, chaque dimanche, « le nouveau Spiritualisme », nommé plus tard « l'Antoinisme ».
    L'homme était alors strictement végétarien, vivait dans la solitude et la méditation, fixait les grandes lignes de son culte pour ses disciples, et donnait sa substance ! à tous les malheureux avec une ferveur presque surhumaine. Pour lui, nuits et jours n'étaient pas assez longs, et il s'épuisait à la tâche. Entouré de malades, Antoine se mettait en quête d'âmes pour sauver des corps. Il soignait, il guérissait le corps par l'âme. Il traitait par la Foi, et la Foi accomplissait des miracles. Il proclamait qu'il avait trouvé le moyen de guérir l'humanité en proie à une unique maladie : la matière, c'est-à-dire l'essence du mal. Tous les maux prenaient un sens et devenaient des « épreuves » destinées à assurer le progrès. Peu à peu son enseignement se fixait, et dès 1906, le « Culte Antoiniste » s'établissait à la satisfaction de tous les fidèles et prenait de suite une importance réelle. Louis Antoine, devenu « le Père », était adoré de tous. Usé par sa tâche colossale, il succombait le 25 Juin 1912 malgré l'aide efficace de sa femme et de ses disciples.
    Après sa mort, la religion antoiniste prit un développement inattendu. Dès 1922, « le culte antoiniste », reconnu d'utilité publique en Belgique, comptait déjà seize temples. Il y en a quarante-cinq à l'heure actuelle, plus une trentaine de « centres », et dès le début un fut créé à Monaco, un autre à Nice. Le Père a délégué ses pouvoirs à sa femme avant de mourir, et celle-ci prend le nom de « Mère ». Le culte est fixé en une véritable liturgie recueillie dans les « livres sacrés » de l'Antoinisme. « Frères » et « Sœurs » ont un uniforme. Les hommes portent la robe noire et le chapeau à larges bords, les femmes, une jupe noire à plis, un fichu noir et un bonnet de même couleur que surmonte un voile. Le culte est gratuit et ouvert à tous sans distinction de religion. Les Antoinistes ont leurs emblèmes : l'Arbre de la Science de la Vue du Mal et le Drap vert pour les enterrements. Les fidèles se réunissent pour entendre la lecture des livres sacrés, et les temples ne ferment ni le jour, ni la nuit, pour les malades.
    Louis Antoine, l'humble mineur, devenu Prophète, est, pour bon nombre de ses adeptes, la réincarnation du Christ.

 

IV. — LE PROPHÈTE

    La Révélation du Père Antoine se produisit après des années d'efforts, de recherches, de méditations et de contact avec l'humanité douloureuse.
    Le Père, sans être instruit, avait beaucoup lu et possédait le robuste bon sens de l'homme du peuple. Il avait aussi une grande sensibilité, enfin et surtout un pouvoir magnétique qui servit sa cause. Il l'a dit lui-même au début de son œuvre : « Je ne suis qu'un guérisseur et un médium comme tant d'autres. » Pour que son œuvre fut durable, il s'agissait de créer une véritable liturgie, et c'est ce qu'il avait en vue en résumant le fruit de ses longues réflexions et méditations sur Dieu, l'Homme, l'Infini. Ses livres sont considérés comme des livres sacrés par tous les adeptes, et à chaque service on en lit de longs paragraphes.
    « Le Petit Catéchisme Spirite », publié en 1896, fut présenté comme l'ouvrage de l'Esprit de Vérité.
    « L'Enseignement » d'Antoine le Guérisseur fut recueilli en 1905 par ses disciples.
    Ces deux ouvrages sont antérieurs à la Révélation proprement dite, et on y observe un certain détachement du spiritisme. Le Père va désormais prêcher le « Nouveau Spiritualisme » fondé sur la base inébranlable de la foi pure.
    En 1908 et 1909 paraissaient la « Révélation » et le « Couronnement » qui résument tout son enseignement et suffisent à exposer ses vues et sa doctrine. En 1909, il commençait la publication de l' « Unitif » destiné à éclaircir bon nombre de points incompris par ses adeptes.
     Nous verrons en serrant les textes de plus près que le Père est loin d'être clair malgré ses répétitions, mais comment pouvait-il en être autrement quand il s'agit de fluides, de courants, de pensées et de sentiments, de tant d'éléments mystérieux presque insaisissables, dans leur mobilité, leur variété et leur complexité. Quoiqu'il en soit, le Père ; est inlassable, ne se rebute jamais, et s'efforce de fixer les points essentiels de sa doctrine, de les river, comme s'il s'agissait d'un travail métallurgique.
    La « Révélation », composée de dix principes que nous résumerons brièvement :
    L'amour de Dieu réside au sein de l'Homme de toutes les croyances ou incroyances.
    La morale s'enseigne par l'exemple. Il ne faut voir le mal en rien.
    En agissant envers son semblable en frère, on ne fait la charité qu'à soi-même.
    Aimer ses ennemis et voir le mal en soi plutôt qu'en eux.
    La cause de la souffrance est dans l'incompatibilité de l'intelligence avec la conscience.
    Tout ce qui nous est utile pour le présent comme pour l'avenir, si nous ne doutons en rien, nous sera donné par surcroît.
    Tous les problèmes généraux de morale sont discutés et interprétés par le Père. 
   En examinant les « lois de la conscience », il affirme que l'amour existe partout, et qu'amour, intelligence et conscience réunis constituent une unité, le grand mystère, Dieu.
    Quant à « l'origine de la vie », le Père dit que la vie éternelle est partout, et que les fluides existent à l'infini et de toute éternité.
    Le problème du « Mal » est résolu dans le sens de la non-existence de celui-ci :
« Nous ne souffrons que par l'imagination du mal qui est en nous. Dieu, étant tout amour, ne peut avoir créé le Mal. »
    La prière réside plus dans les actes que dans les paroles. Elle est « dans l'action dictée par la conscience d'où peut résulter le bien. »
    Quand il s'agit « de la Science et de la Foi », le Père affirme que l'instruction n'est pas indispensable à l'amélioration des hommes. Connaître, ce n'est pas savoir, et c'est notre propre effort qui doit tout nous révéler. En nous améliorant, nous atteignons à des fluides de plus en plus éthérés.
    « La pensée » a de l'importance, et travailler à l'acquérir, c'est se préserver des mauvais fluides.
    Le Père conclue sur le problème « Dieu ».
    L'amélioration morale est le but de la vie, et Dieu, c'est l'amour ; et tout ce que nous pouvons acquérir de savoir émane de cet amour. La cause de tous nos obstacles est l'intelligence, et nous sommes dans notre faiblesse des dieux imparfaits. La Foi et l'Amour ne s'acquièrent que par le travail moral. Répétons-nous bien surtout que nous ne pouvons aller à Dieu que par l'intermédiaire de notre semblable, en nous efforçant d'aimer.
    Loi de progrès, loi d'amour, loi divine, c'est tout un, et c'est le fond de la « Révélation » qui nous conduit au « Couronnement » (où Dieu parle).
    « Le Couronnement » est si important, qu'à lui seul, il pourrait constituer le livre sacré de l'Antoinisme. C'est l'œuvre révélée par excellence. Il a une autre originalité : la création de « l'Arbre de la Science de la vue du Mal », qui est une nouvelle interprétation d'Adam et d'Eve, de leur rôle divin et humain, de leur chute. Le péché d'Adam, c'est la vue du mal, le serpent ayant été considéré comme Dieu. Adam n'existait que spirituellement, il est le moi conscient, et Eve qui n'existe qu'en apparence, le moi intelligent. Telles sont les deux individualités qui sont en nous : l'une réelle, l'autre apparente. Nous n'existons réellement que par le moi conscient ; le moi apparent est notre incarnation, notre imperfection. Pour pénétrer la réalité, nous devons démolir la vue du mal, c'est-à-dire reprendre le chemin entrepris dès le principe pour débarrasser l'Arbre de la Science du dernier atome de cette matière pour laquelle il nous a engendrés. Dès ce jour, on ne dira plus l'Arbre de la Science du bien et du mal, mais de la vue du mal, tel est son véritable sens. Ce long développement est nécessaire à la compréhension de l'emblème de « l'Arbre de la Vue du Mal » qui occupe une place prépondérante dans les Temples antoinistes. 
    Le Père enseigne encore le sens réconfortant de « l'Epreuve ! » auquel il ajoute une grande importance, puisque c'est d'elle que vient tout progrès. 
   Les problèmes de l'Intelligence, de la Conscience, de la Réincarnation sont résolus par lui dans le sens de la Foi déjà exposée dans sa Révélation. Il est bon d'y revenir, comme il a tenu à le faire.
    C'est en le moi intelligent que nous sommes incarnés. L'âme imparfaite reste incarnée jusqu'à ce qu'elle ait surmonté son imperfection.
    Nous nous réincarnons chaque fois avec un système nouveau. L'intelligence est la faculté qui sert à nous assimiler les fluides pour en obtenir la pensée. Fluides et pensées sont matériels, nous devons les surmonter pour progresser. L'intelligence ne peut jamais atteindre à la cause, l'essence des choses lui échappe.
    Dieu réside exclusivement au sein de l'homme. L'amour, l'intelligence et la conscience constituent une unité, le mystère Dieu. Nous sommes notre dieu, notre démon.
    Le Père revient sur cette foi qui lui est si chère :
    « Sachons que nous sommes Dieu nous-mêmes, que si nous voulons, nous pouvons. »
    « Nous sommes Dieu pour autant que nous le possédons. Dieu est en nous, et nous en lui ; par son amour nous pouvons tout. »
    Notre processus moral est le suivant : l'amour a d'abord sur nous tout empire, ensuite la spiritualité» enfin la matière.
    Rien n'existe matériellement s'il n'existe spirituellement : tout est l'effet des fluides qui constituent ensemble la spiritualité.
    La Conscience nous indique le chemin du bonheur. Dieu est la vertu par excellence, l'Amour.
    Le Père avait enfin convaincu ses adeptes de la grande loi de solidarité humaine, en leur démontrant qu'on ne peut arriver à Dieu que par l'amour d'autrui.
    Cette guérison du corps par l'âme et cet altruisme militant constituent la partie la plus convaincante et la plus attachante de la doctrine du Père. C'est par cet altruisme surtout que le Père se rapproche du Christ.

 

V. — L'ANTOINISME COMME RELIGION

Ainsi, cet homme aux pouvoirs guérisseurs si étendus avait souhaité fonder une religion basée sur la morale, et à force de tâtonner et surtout d'aimer ses frères, il y était arrivé.
    Sa religion est-elle originale ? Apporte-t-elle des éléments nouveaux ? Pour nous qui avons eu le privilège pendant des années, en Angleterre, de voir de près tant de religions, nous sommes obligés de répondre par la négative.
    Le Père a été très influencé par la « Théosophie », la « Science Chrétienne » et surtout le « Catholicisme » qu'il pratiqua assez tardivement dans la vie. Le « Spiritisme », sans aucun doute, l'a atteint aussi, mais moins profondément qu'on ne le croit généralement.
    A la « Théosophie », il a pris l'idée de l'universalité de la vie et de la fraternité. Il lui a emprunté aussi ses idées d'évolution et de réincarnation. Il a eu de la science du bonheur une conception analogue. Enfin, il est en harmonie absolue avec l'essence de la théosophie, à savoir que l'homme, étant lui-même divin, connaît Dieu et partage sa vie. Voici pour le côté moral et intellectuel de l'œuvre du Père. Il va sans dire que la « Théosophie » se rapproche bien plus de la science pure et a pénétré les lois de la vie et de l'être avec une tout autre profondeur. Le grand livre d'Hélène Blavatsky, la fondatrice de la Société de Théosophie, intitulé « la Doctrine secrète », date de 1888.
    « L'Antoinisme » se rapproche encore de « la Science Chrétienne » (Christian Science), fondée en 1875 en Amérique, à Boston. C'est à une autre femme, Marie Baker- Eddy, que revient le mérite de la publication de « la Science Chrétienne » en 1866. La « Science Chrétienne » guérit les malades. Elle remplace les croyances matérielles par des idées spirituelles. Pour elle, la guérison ne vise pas qu'au bien-être physique, mais à l'élimination du penser et des actes erronés. L'Esprit, bien infini, est la seule cause de tout ce qui existe, donc le mal qui ne fait pas partie de la création divine, ne peut avoir ni réalité, ni pouvoir. Dieu est tout en tout, et le mal, y compris la maladie, est irréel. Les « Scientists », comme- le Père Antoine, ont eu plus d'une fois maille à partir avec la Justice.
    On voit combien l' « Antoinisme » et la « Science Chrétienne » sont proches aussi dans la croyance et le but poursuivis.
    Le « Spiritisme » eut sur le Père Antoine une influence indéniable, et le convainquit de l'existence des fluides qui emplissent l'Univers. Pour cet homme robuste et sain, le côté occulte du Spiritisme le gêna et finit même par le rebuter. Bien des fois, les « esprits », sans lui paraître suspects, l'étonnèrent par leur manque de bon sens et leur éloignement du chemin de la vérité. Les manifestations matérielles lui déplurent en outre, mas il resta convaincu que les esprits désincarnés nous guident et nous donnent l'exemple de l'Amour. Il ignora très probablement l'œuvre spirite du grand scientifique anglais, Sir Oliver Lodge, et il était mort quand parut « Raymond ».
    Au « Christ » et au « Catholicisme », le Père doit sans aucun doute le meilleur de lui et de son œuvre. C'est en songeant à cette dette du Père et à la nôtre, qu'une pensée de Pascal nous revient, pensée bien à sa place ici ; « Ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du cœur, sont bienheureux et bien légitimement persuadés. »

 

VI. - CONCLUSION

    Devant cette religion qui a pris une si étonnante amplitude après la mort du Père, nous conclurons qu'un « fluide d'amour » baigne le cœur de tout homme, et que c'est le fluide que les adeptes ont voulu recevoir du Père, autant peut-être que la guérison de leurs maux.
    Le développement de l' « Antoinisme » a quelque chose de paradoxal sans le Père vivant et agissant, mais celui-ci n'avait-il pas dit à propos de sa mort : « Qu'y aura-t-il de changé ? Je pourrai réconforter de l'Au-delà tous ceux qui ont foi en moi. »
    Le « Culte Antoiniste » est d'une grande simplicité, mais la lecture des « livres sacrés » sans commentaires ou explications nous a paru d'une assimilation problématique pour les fidèles.
    Quoiqu'il en soit, la Foi faite d'Amour a trouvé une fois de plus un écho profond dans toute une humanité douloureuse et souffrante.
    Toute forme de religion, qui vient au secours des déshérités et les soulage, a droit à notre respect et à notre estime.
    Nous avons tenu, pour notre part, à l'examiner en toute impartialité.
    Puissent les adeptes du « Père Antoine » être des successeurs dignes de Celui, qui, dans sa grande humilité, refusa toujours d'être appelé « le Seigneur » par ses Frères, et choisit le doux nom de « Père ».

Béatrice ELLIOTT.
    Monte-Carlo, Septembre 1936.

 

Paru dans l’Armanac nissart de 1937, pp.26-34.

 

Béatrice Elliott est l’auteure, entre autres, de
- Triptyque corse. Jean-Wallis Padovani, J. A. Mattei, Pierre Leca... (1935),
- Louis Cappatti, historien du Comté de Nice, poète, critique, conteur (1936),
- Émile Ripert, poète et humaniste de Provence (1938),
- Essais niçois. Nietsche et Èze, rocs mystiques. Le Vieux Nice (1939).

Associée à Louis Cappatti, historien de Nice, elle écrit :
- Indulgence plénière (1938),
- Laghet, refuge religieux de la Riviera (1939, Dès le XVIIe siècle, la commune possède une chapelle dédiée à la Vierge Marie qui se manifeste par des guérisons miraculeuses ; le sanctuaire Notre-Dame de Laghet est aujourd'hui l'un des plus fréquentés en France par des pèlerins venus de tous les pays),
- Berre-les-Alpes : premier relai de la Méditerranée à l'Alpe (1940).

Traductrice du roman de l'écrivaine et suffragette britannique Beatrice Harraden Out of the Wreck I Rise (1914) sous le titre "Je domine les ruines..." (1922)

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Christian Plume, Xavier Pasquini - Encyclopédie des sectes dans le monde (1980)

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Encyclopédie des sectes dans le monde (1980)

Titre : Encyclopédie des sectes dans le monde
Auteurs : Christian Plume, Xavier Pasquini
Éditions : A. Lefeuvre, 1980 - 485 pages
Collection : Connaissance de l'étrange

    Jacques Cécius évoque les erreurs de cet ouvrage :
  Christian Plume et Xavier Pasquini  parlent aussi (page 37) d'imposition des mains. Pire, page 42, ils décrivent la "Cultuelle Antoiniste "49 rue du Pré-Saint Gervais, 75019 Paris. Comme étant l'une des nombreuses filiales discrètes de ce culte des "Antoinistes". Or, le temple mentionné est le plus connu des parisiens. Et il n’existe nullement de « filiale discrète ».

 

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LOUIS GUILLOUX, Grimaces (Europe 15-07-1936 (N163))

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LOUIS GUILLOUX, Grimaces (Europe 15-07-1936 (N163))     Hier, est arrivé chez la sage-femme un homme d'une quarantaine d'années, blond-roux, avec des yeux bleus, des joues creuses, et l'air un peu fou. Mais il était si ému ! Sa petite voiture l'attendait devant la porte.
     — Partons, partons tout de suite, disait-il. Il ne tenait pas en place.
     Le mari de la sage-femme le regardait avec sympathie « Encore un piqué ! »
     Bref, les voilà partis.
     Une heure plus tard, la sage-femme revient. L'enfant n'est pas encore près de naître. Ce sera pour cette nuit.
     — Je m'en doutais, dit le mari.
     Le soir, vers six heures, l'homme blond-roux reparaît, toujours en auto. Sa femme souffre. Ce sera bientôt le moment. Et la sage-femme repart avec lui.
     Elle rentre dans la nuit, vers deux heures. Son mari, mal réveillé, demande :
     — Ça c'est bien passé ?
     — L'enfant est mort...
     Quoique n'en pouvant plus de fatigue, elle raconte :
     — C'est des Antoinistes.
     Il y avait un portrait du P. Antoine au-dessus du lit. Tout le temps qu'elle souffrait, elle disait à son mari :
     — Élève ta pensée, Marcel, élève ta pensée !
     — ...m'en doutais, répond le mari.
     — Elle a pleuré au moins pendant une heure.
     Là-dessus ils s'endorment.
     Ce matin, la sage-femme retourne soigner sa malade. L'homme blond-roux la ramène chez elle en auto, et là qu'apprend-elle ? Que le cadavre du petit est dans le spider.
     — Vous êtes fou ? Pourquoi avez-vous fait cela ? Il ne répond rien. Elle appelle son mari.
     — Marcel ! Il a mis le... le petit dans le spider !
     — Il est fou ?
     — Mais c'est pour que ma femme ne le voie pas, dit-il.
     Marcel est furieux.
     — Vous vous rendez pas compte ? Et s'il vous arrivait un accident ? Hein, sans blagues... Vous êtes malade ?
     L'autre convient qu'il n'avait pas pensé à cela.
     — N'importe qui pourrait ouvrir le spider, dit la sage-femme.
     — Écoutez : rentrez chez vous tout de suite. Remettez ce... petit, dans un lit, dans un berceau... Sortez-le de là, bon Dieu !
     L'homme blond-roux a l'air complètement idiot.
     — Je sais bien que ce que je fais là est mal, dit-il, mais c'était pour que ma femme ne voie pas. Je vais suivre votre conseil.
     Et il s'en va.
     Il s'en va, mais il veut passer chez un menuisier commander le petit cercueil, et mettre tout de suite l'enfant dedans.
     — Ne faites pas ça... Rentrez chez vous.
     Il part enfin.
     — En voilà un drôle de coco ! dit le mari. Il pourrait nous faire avoir des histoires. Qu'est-ce qu'on penserait, si...
     — C'est à frémir.
     La matinée passe. Ils déjeunent, mais ils sont inquiets. Avec un pareil... quoi ?
     — Y a pas de noms, pour des types comme ça. Allons chez lui.
     Il habite dans un faubourg. Sa maison est en bordure de route. La route de Paris. Et l'auto est arrêtée devant la porte.
     Ils sonnent. L'homme blond-roux apparaît.
     — Où est l'enfant ?
    Toujours dans le spider !
     — Je ne veux pas que ma femme le voie. Je ne veux pas que la femme de ménage le voie...
     — Rentrez l'auto au garage tout de suite ! Sortez l'enfant de là.!
     — Oui.
     Toute la matinée, il s'est baladé en ville, avec l'enfant mort dans le spider. Il est allé à la mairie, au cimetière, voir le fossoyeur, chez un menuisier.
     — En voilà une histoire, dit Marcel...
     Tant pis, il ne quittera plus son client [avant] que l'enfant ne soit enterré...

LOUIS GUILLOUX, Grimaces
Fragments d'un livre à paraître aux E.S.I. (Editions sociales internationales) sous le titre : Histoire de Brigands (somme d'observations prises sur le vif, de quelques pages à quelques lignes)
in Europe : revue mensuelle, 15/07/1936 (N°163).


Description
Ajouté par bettyboop17 le 11-03
Un officier sanguinaire, un vieux paysan philosophe, un enfant moqueur, une gueule cassée... Les Histoires de brigands fourmillent de ces figures contrastées, personnages fugitifs et prosaïques qui peuplent le théâtre grotesque de la vie. Croquant " sur le vif " ceux qui l'entourent et plaçant l'observation sociale au cœur de son art, Louis Guilloux dénonce, sans faire de concession, l'avarice et l'ignorance tant bourgeoises qu'ouvrières. Epuisées depuis 1936, les Histoires de brigands recèlent tout l'univers des grands romans de Louis Guilloux, de La Maison du peuple au jeu de patience, sans oublier son chefs-d'œuvre, Le Sang noir : Cette nouvelle édition, augmentée d'une trentaine d'histoires dont certaines sont publiées pour la première fois en livre, se clôt sur une correspondance inédite de l'auteur avec Jean Paulhan.

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Jean-Marc Soriano - Sagesse (2011)

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Jean-Marc Soriano - Sagesse (2011)Sagesse
Jean Marc Soriano
The Book Edition, p. 117-119

              22 Mai 2011
Comme s'exclamait une de mes pires enemies en apprenant que je venais de souffrir d'un infractus : « Enfin une bonne nouvelle, j'espère que le prochain te tuera !... »
Je souhaite en faire part aux quelques-uns qui m'apprécient voire encore plus héroïques, qui m'aiment et leur demander de bien vouloir m'excuser si brutalement ils apprenaient mon décès.
Alors que ma vie fut tourmentée surtout à cause de l'infidélité de ma femme, je voudrais rendre hommage à deux saintes qui éclairèrent mon chemin de leur exemples et la jalonnèrent de la lumière qui m'empêcha par exemple de désespérer à en mourir, ces deux femmes sont Sainte Anne Catherine Emmerich et Sainte Françoise Romaine.
L'homme ne meurt jamais naturellement, il est assassiné par le mal, la mort n'est pas naturelle, elle est la fille du Diable, la fille du péché, oui ce mot galvaudé, tordu à l'extrême mais qui a le mérite de reconnaître la vérité de la rupture de l'humain avec le divin.
Le Seigneur me révéla que j'étais un Archange incarné et je savais le droit de lui demander mon nom d'ange; le Seigneur me dit aue je m'appelais Ur..., je laisse chacun supputais quoique certain pensent que je suis Uriel, la main gauche de Dieu, moi qui me sens si ridicule, si minuscule mais qui parfois commande aux orages et aux bêtes sauvages.
Dieu meurt tous les jours, assassiné par ses enfants et je partage sa mort presque contre mon gré tellement la haine est parfaite et absolue.
Très peu peuvent me connaître, je ne sais pas vraiment parler de moi et ce que je dis n'appartient pas à la logique du monde, je suis toujours demain, car le mal en aliénant le présent désespère d'interdire demain, je suis là où il ne peut m'atteindre.
Le présent est le monde, ici et maintenant est la prise de conscience absolue de cela et non pas d'une quelconque et merveilleuse extase existentielle.
Donc j'ai vécu sans être aimé ni reconnu, je ne peux terminer ce texte sans parler de ma très sainte mère, la sainte vierge, cette femme qui a raison même quand elle a tort !... aussi mon maître et frère Eli, Saint Jean Baptiste, Saint Jean, je ne voudrais oublier personne comme le maître Philippe, cette femme médium des Antoinistes d'Orange qui voyait avec son cœur, à ces anges rencontrés ailleurs et qui voulurent soulager le poids de mes épreuves.
Si je devais proclamer une seule chose à part que Dieu et son fils Jésus Christ sont amour, je dirais à tous vous ne pourrez jamais comprendre votre vie, si vous ne l'articulez pas comme étant un enjeu entre le ciel et l'enfer.
Être humain c'est devenir un ange, la terre n'est pas qu'une pépinière d'anges elle a aussi sa propre destinée, mais la destinée d'un être humain est de remplacer un ange déchu, s'il le veut de tout son cœur d'humain

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Les Antoinistes (Sciences Occultes n°2, vers 1955)

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Les Antoinistes (Sciences Occultes n°2)

SAVOIR PRESERVER SON FLUIDE,
C'EST CONSERVER SA SANTE

    On peut estimer que le nombre des travailleurs du Culte est de 3.000 environ, tous sont d'un désintéressement absolu. La vie des desservants des temples est un modèle d'énergie, de foi, d'abnégation ; si l'on songe que tous sans exception, doivent gagner leur vie en dehors du Culte. Ils consacrent tous leurs instants de liberté à la cause de l'humanité.
    Je me suis joint aux nombreux fidèles qui fréquentent le temple du Pré Saint Gervais, et qui chaque jour viennent se recueillir. Ils attendent dans la prière et la méditation d'être reçus dans un cabinet où un desservant-guérisseur priera pour obtenir leur guérison, et soulager leurs épreuves.
  « Quelle grâce demandez-vous au Père », vous demande-t-on ?
  Pour une guérison il vous est répondu :
  « N'oublions pas que c'est Dieu le grand Docteur », a dit le Père. Il ne condamne pas, mais, il démontre ainsi qu'aucun n'a le droit de prononcer d'arrêt quelle que soit la gravité de la maladie.
    Au sujet des épreuves en général :
    « Ne plus douter c'est être convaincu que tout arrive par Dieu, que les difficultés sont nécessaires au bonheur, qu'elles constituent des épreuves dont on est seul la cause. » Il est deux principes dont l'homme de progrès doit se pénétrer :
    Le premier est que le mal n'existe pas.
    Le second qu'il ne peut souffrir à cause d'autrui. L'unique source de bonheur est l'amour.

VOICI EN TOUTE SIMPLICITE
CE QUE J'AI VU
    Une desservante, Madame M. P. qui porte la robe et assume plusieurs fois par semaine un travail au temple de la rue St Gervais est une ancienne malade abandonnée par le corps médical. Cette jeune femme dont le visage a la sérénité des saints m'explique très modestement :
    « Il y a 6 ans, je suis tombée subitement très gravement malade. Un matin je ne pouvais plus remuer un bras, quelques heures après je tombais brusquement par terre. Je suis entrée à l'hôpital où on diagnostiqua une sclérose en plaques. C'est un mal terrible qui ne pardonne pas.
    « Après deux années d'hospitalisation, j'étais condamnée... et ramenée dans mon foyer.
    « C'est alors que mon mari rencontre chez un de nos amis, une personne qui avait été guérie par les Antoinistes. C'était la première fois que nous entendions parler de ce culte. Cette personne lui donne l'adresse du Temple. Il était 4 heures, à 5 heures mon mari était au Pré St Gervais pour demander ma guérison. Tous ces petits détails sont tellement présents à ma mémoire que je les revis encore aujourd'hui intensément comme si c'était hier.
    « "Votre femme n'aura plus de crises, lui a-t-il dit, qu'elle vienne me voir. "
    « "Mais elle est entièrement paralysée, lui répond mon mari, elle ne peut quitter le lit..."
    « "Dans trois semaines, elle viendra," lui répondit-il.
    « J'ai tout de suite commencé à remuer les doigts, quelques jours après les jambes, puis je me levais, et effectivement trois semaines après j'étais au temple. »
    Et voilà ce ménage où la mort allait faire son œuvre, où une jeune maman n'aurait pas la joie d'élever ses enfants, et qui, maintenant a retrouvé santé et joie de vivre, prodiguant sa force et sa foi pour sauver ses frères, les humains
    « Par conviction, m'a dit le Frère P., j'ai pris la robe. »
    Il est actuellement un des frères consultants. Sa femme et sa fille de 16 ans le secondent dans sa tâche.

AUTRE GUERISON PARMI TANT
D'AUTRES
    Depuis 1914, cette brave femme est atteinte d'une surdité incurable. Elle habitait Belfort et, à la suite d'un bombardement, eut le tympan crevé... Elle commence à entendre le tic-tac du réveil... Elle sait qu'elle va mourir et continue à prier.
    Parmi les frères guérisseurs du Temple, l'un d'eux est un miraculé. Atteint d'un mal incurable : paralysie du larynx, son médecin traitant lui donnait quelques semaines à vivre. Il a demandé sa guérison, il a été sauvé à la deuxième visite. Depuis, il est devenu un grand guérisseur.

L'EXPLICATION
    « Il n'y a rien de mystérieux dans la guérison, tout être qui obtient une grâce, c'est qu'il l'a méritée », m'a-t-on dit.
    Il m'a aussi été expliqué avec une grande clarté, que tout devient lumineux, on ne peut plus douter.
    « Il faut apprendre aux êtres à se réformer, m'a-t-on dit, les aider à acquérir un fluide meilleur, en faisant  un retour sur le passé, vers les devoirs moraux qui affluent sur le chemin que nous nous efforçons de suivre. »
    Il a été reçu un jour dans un de ces temples un jeune femme très grièvement malade. Elle était phtysique [sic] et crachait le sang. Elle dit être divorcée depuis cinq ans et ne pouvait se délivrer de la pensée de haine de son premier mari. Elle avoue avoir commis de graves erreurs, reconnait ses fautes. Elle est maintenant entièrement guérie e a ouvert une salle de lecture.
    Et cet homme souffrant du cœur qui, après une bonne prière, paraît apaisé. Le surlendemain, il était à nouveau perméable au mal, et il en fut ainsi pendant trois ans... Il se confie à un frère, lui dit d'être divorcé. Il sait que sa femme est dans la misère, mais ne s'attendrit pas. « Envoyez-lui anonymement de l'argent » lui conseille-t-on.
    Et depuis, il a obtenu sa guérison.
    Sa femme est maintenant partie sans laisser d'adresse.
    Le mal n'est pas revenu. Il y a 18 ans de cela.
    « Ce n'est pas le corps qui est malade, c'est toujours l'âme », m'explique la desservante du temple de la rue St-Gervais, « car le corps est seulement une petite partie de l'être. C'est le vieux vêtement que nous quittons lors de la désincarnation. L'âme seule est éternelle et c'est par elle que nous payons nos mauvaises actions, même si elles ont été commises il y a deux mille ans et plus !... »
    Des docteurs, des infirmières fréquentent le temple. Ils viennent pour demander la guérison de leurs malades. Un grand praticien manque rarement la lecture du dimanche.
    Je peux témoigner d'une guérison spectaculaire.
    Un jeune homme, un enfant, est depuis des années paralysé à la suite d'une opération manquée au cerveau.
    J'ai vu plusieurs fois cet enfant dans sa voiture d'infirme ou porté sur les épaules de son père, inerte, le faciès tordu, bavant, incapable de prononcer une parole. Les parents, animés d'une foi profonde, cherchaient inlassablement, contre toute logique apparente, le sauveur. Et le miracle a été accompli.
    Je revois souvent ce ressuscité au temple de la rue St-Gervais, son visage est devenu normal, éclairé d'une lumière intérieure et... il marche...
    Un malade avait l'estomac descendu. Au cours de la prière, il s'écria, transporté : « C'est curieux... c'est curieux... » et, en sortant du temple, il me dit :
    « J'ai senti mon estomac reprendre sa place. »
    L'extrême discrétion de l'apôtre que j'ai pu approcher au temple Antoiniste m'empêche de dire tout ce que je pense de lui. Sa seule intention est de conserver intact l'héritage moral que le fondateur du culte a transmis à leurs enfants. En suivant cette ligne de conduite impersonnelle, l'œuvre du Père fait ses preuves. Les guérisons par la foi s'étendent et le Culte Antoiniste est aimé et respecté par tous ceux qui le connaissent.

        Martine Beauvais

Le Gérant de la Publication : Marcel Guttin
Sciences Occultes, Mensuel N°2, Prix 18° frs
est édité par les Editions du « Temps passé »
34, rue St-Marc, Paris - Distribué par N.M.P.P.
S O D I E P Imprimeur, Béziers (Hérault)
71, boulevard de la Liberté

 

    Un texte bienveillant, donc, mais je ne peux m'empêcher de signaler que l'auteure aura recopier, dans son introduction, presque mot pour mot, l'introduction de Michelis di Rienzi, Les religions ignorées : "Nous vivons un siècle de fer. La haine monte à tous les horizons, le matérialisme et l'athéisme versent à l'envie le désespoir aux hommes. Comment ne pas se tourner avec sympathie, (avec admiration) [vers les derniers idéalistes], vers les nobles âmes [obstinées] qui parlent de Foi, d'Idéal, [et] d'Espoir (et de Guérisons)."

Entre parenthèses, les ajouts de Martine Beauvais, entre crochets le texte in extenso de Michelis di Rienzi.

    Quelques-unes des guérisons citées se retrouvent dans un article du journal brésilien A Noite.

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Léon Meunier - ...et la lumière luit dans les ténèbres (1923)

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Auteur :    Léon Meunier
Titre :     ...et la lumière luit dans les ténèbres
Editions :     Imprimerie typographique du ''Bourguignon'', Auxerre, 1923 - Broché, 14 cm x 19 cm, 92 pages

    Lire les recensions faites dans la Revue Spirite et la Revue scientifique et morale du spiritisme.

    Très bonne introduction à la doctrine de l'Antoinisme, sans pour autant ne pas le dire avec un peu de poésie. Je ne citerai qu'un extrait pour s'en convaincre (p.60) :
               « Sans épreuve, pas d'avancement. »
    Pourquoi faut-il que si longtemps nous ayons vécu dans les ténèbres ? Il le fallait, et bénies soient les ténèbres elles-mêmes !
    Pourquoi faut-il que si longtemps nous ayons souillé par la jouissance grossière la pureté de notre âme ? Il le fallait, et bénie soit la fange elle-même !
    Pourquoi faut-il que si longtemps notre oeil ait scruté les reins du prochain pour y chercher le scandale ? Il le fallait, et bénie soit la méchanceté elle-même !
    Pourquoi faut-il que si longtemps notre langue ait prononcé des jugements sévères, cruels, implacables contre nos frères ? Il le fallait, et béni soit le pharisianisme lui-même !
    Pourquoi faut-il que si longtemps la haine et l'envie aient fait battre notre coeur ? Il le fallait, et béni soit l'égoïsme lui-même !
    Car, la nuit est passée, les ombres ont fui, déjà le jour se lève et la lumière sera faite de tes ténèbres, ta pureté de ton impureté, ton oeil sera bon parce qu'il a été mauvais, ta langue se taira parce qu'elle a condamné et ton coeur aimera parce qu'il a haï !

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Jean-Michel Delacomptée - Ambroise Paré, la main savante

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Jean-Michel Delacomptée - Ambroise Paré, la main savanteLa main savante d'Ambroise Paré
[lundi 29 octobre 2007 - 18:00]
Histoire de la médecine

Titre :     Ambroise Paré. La main savante
Auteur :     Jean-Michel Delacomptée
Éditeur :     Gallimard, Paris, 2007, 264 pages

Résumé : Jean-Michel Delacomptée retrace l'itinéraire du père de la chirurgie moderne, Ambroise Paré, et nous offre une plongée originale et poétique au cœur de l'histoire de la médecine.
Par Eloïse COHEN-DE TIMARY

    L'Hôtel-Dieu. C'est là que le jeune Ambroise Paré (1510-1590) débute son apprentissage de chirurgien. "L'Hôtel-Dieu a sculpté sa main", dit-on. Le lieu est idéal en effet car "on y mourait beaucoup, mais surtout on y disséquait souvent". Très vite, Ambroise Paré maîtrise l'art des saignées et celui de la composition des médicaments, et pratique de nombreux actes chirurgicaux, le plus souvent "en public, comme au spectacle":  ôter un kyste ou une tumeur, amputer un bras, remettre un oeil sorti de son orbite, scier des dents ébréchées, réduire une fracture du nez, et enfin, "aider la nature dans ce qui lui fait défaut", c'est-à-dire remplacer une main, une jambe, ou une oreille par un organe artificiel.
    Au fil des pages, nous suivons les déambulations d'Ambroise Paré : de "l'air plombé de miasmes et de vapeurs" qui sature l'Hôtel-Dieu jusqu'aux blessés des champs de batailles, nous découvrons la "main savante" du jeune médecin. Non seulement doté d'une remarquable habileté, Ambroise Paré possède également un sens de la médecine hors du commun. On pourrait multiplier les exemples, mais le cas du Marquis d'Havret est particulièrement significatif. Au cours de l'été 1569, une balle d'arquebuse atteint le marquis au genou et lui fracture l'os. Alors que la fièvre le consume et que la mort semble la seule issue, Ambroise Paré met en place une stratégie de guérison. En complément des opérations chirurgicales nécessaires (incisions), il soigne son patient par la douceur des plantes - feuilles de nénuphar et oxycrat (mélange de miel et de vinaigre) -  et des "aliments succulents": Paré prescrit oeufs mollets, raisins de Damas confits, et "viandes rôties et de digestion facile, avec des sauces d'orange, de verjus d'oseille, de grenade aigre". Et pour la nuit, "quelques grains d'opium pour dormir". L'état du marquis s'améliore peu à peu, et viennent alors "violes, violons et amuseurs pour le distraire". En quelques semaines, le marquis condamné est guéri : avec ses attentions généreuses, Paré "rassurait les patients toujours et partout, et semant l'espoir il réussissait où les autres échouaient".
    A travers l'itinéraire d'Ambroise Paré nous découvrons une manière inédite de pratiquer la médecine et d'aborder la maladie et le corps. Il s'agissait de "combattre le feu par l'huile, lénifier, graisser, refroidir la combustion, adoucir les brûlures par la tiédeur des baumes" ; "il s'agissait toujours d'apaiser, de lubrifier, de relâcher, d'humecter les parois de la plaie afin de la disposer à la suppuration, façon la plus sage de soigner. L'humanité, toujours". Ainsi substitue-t-il par exemple l'huile bouillante utilisée pour cautériser les plaies par un mélange (efficace) de jaunes d'oeuf, de térébenthine et d'huile de rosat (huile d'olive où macèrent des pétales de rose). Si Ambroise Paré maîtrise parfaitement l'art de la chirurgie, son rapport à la médecine et aux patients n'est pas uniquement technique : "quand il soignait quiconque, il partageait avec le patient moins sa douleur que sa maladie ou sa blessure, si étroitement que des décennies plus tard il se souvenait avec une précision d'architecte du nom, de l'âge, de la profession, du lieu de résidence, et bien sûr de la maladie ou de la blessure des gens qu'il avait traités, en dépit de leur nombre. Ce n'était pas une affaire de mémoire, encore que la sienne fût hors du commun, mais de douceur". Pour Paré, c'est toujours la vision humaine de la médecine qui prévaut. Jamais ses patients ne sont réduits à des "assemblages d'organes". Il s'agit de "porter à chaque individu une attention particulière et irremplaçable, une attention qui prenne en compte l'irréductible solitude de celle ou celui qu'on soigne". C'est d'ailleurs pourquoi Ambroise Paré s'est particulièrement attaché à la conception de prothèses : "il proposait aux borgnes des yeux artificiels en or émaillé peints selon la couleur d'origine", "les nez, souvent tranchés dans les batailles et les duels, il en refaisait en or, en argent, ou en papier de linge collés". Sans oublier les prothèses de mains, de bras, de jambes, dans lesquelles il excellait. Ainsi, le chirurgien entretient un rapport maîtrisé à la technique, loin de tout asservissement.
    Enfin, le chirurgien est aussi écrivain, et ses découvertes font l'objet de descriptions qu'il soigne particulièrement. Car Ambroise Paré ne conçoit pas la science sans la poésie, sauf à courir le risque du "stérile éclat de techniques dénuées d'âmes". Avec ce portrait intime (publié dans la collection "L'un et l'autre", chez Gallimard), Jean-Michel Delacomptée nous tend un miroir vers son propre univers littéraire - soucieux du corps et de ses manifestations. La main de l'écrivain, porteuse de descriptions minutieuses, semble parfois se confondre avec celle du chirurgien. "C'était tout cela Ambroise Paré, la main qui tranche et la main qui panse. La main qui soustrait et la main qui ajoute. La main qui fabrique, la main qui écrit. La main du vif-argent, de la ligature, de l'huile, et celle de l'encre dispensée par la plume. L'intelligence, la bonté tout entières dans la main".

source : http://www.nonfiction.fr/article-176-la_main_savante_dambroise_pare.htm

    Ambroise Paré, formé sur le terrain, avant l'arrivée du cartésianisme, pensait :
        « Je le pansay, Dieu le guarist (en moyen français)
        Je le pansai et Dieu le guérit. »
    On cite volontiers cette phrase modeste de Paré pour résumer sa philosophie. Paré écrivit cette phrase, dans un cahier de notes, au sujet des soins qu'il donna au capitaine Le Rat, lors de la campagne de Piémont de 1537-1538. Il utilisera cette formule tout au long de sa carrière (Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, 2006, p. 42). En 1552, les soldats français, assiégés à Metz par l'armée de Charles Quint, souffraient d'une grande disette. Le serviteur d'un capitaine voulut réquisitionner des vivres auprès de paysans, qui le percèrent de douze coups d'épée. Il était si mal en point que le capitaine s'apprêtait à le faire jeter dans une fosse. Ambroise Paré, persuadé de pouvoir sauver le blessé, obtint qu'il lui fût confié. « Je lui fis office de médecin, d'apothicaire, de chirurgien et de cuisinier : je le pansai jusqu'à la fin de la cure, et Dieu le guérit. » (Jean-Michel Delacomptée, Ambroise Paré, La main savante, Gallimard, 2007, pp. 166-167). Également cité par Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, Pygmalion, 2006, p. 9, qui renvoie à Ambroise Paré, Voyage d'Allemagne, Œuvres, t. III, p. 698. Paré a écrit, dans le même ordre d'idées : « la préservation gît plus en la providence divine qu'au conseil du médecin ou chirurgien ». (Cité par Jean-Pierre Poirier, Ambroise Paré, Paris, 2006, p. 33).

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_Paré

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Jean Ancion - Les sectes (1993)

Publié le par antoiniste

AJean Ancion - Les sectes (1993)uteur :     Jean Ancion (préface de Xavier Godts)
Titre :     Les sectes. Changer le monde ou changer de monde ?
Edieur :    Imprimerie Appeldoorn, Pro. Manuscripto (coll. Série de recherche pastorale, 12), Hollogne-aux-Pierres, 1991+1997 ; 134 p.

    L'auteur, prêtre au diocèse de Liège, faisait partie de l'A.D.C.A.M. (Association de Défense Contre les Agressions Mentales) à Liège. Il a travaillé de longue date à la problématique des dérives sectaires.
    Il consacre une petite partie à l'antoinisme parmis plus de 30 autres sectes, les causes de leur prolifération, les déficiences des Eglises ?, Sectes et Politique, patchwork de sectes. Que dire ? Que faire ? Les mouvements de protection contre les sectes...


    Encore un point de vue chrétien, et même si, en on chrétien, il demande pardon pour "leur présentation de tel ou tel mouvement sectaire [qui] peut sembler caricaturale" (p.10), force nous est de constater qu'on ne sait sur quel pied danser.
    En effet, il serait vain de chercher une définition de ce qu'est une "secte" ou un "mouvement sectaire" pour l'auteur, tout en citant ce qui pourrait faire penser que ce que l'on reproche aux sectes, pourrait tout autant être "reprocher aux Eglises traditionnelles, hier et aujourd'hui" (p.25-26) :
- les pressions et les conditionnements tratiqués par des directeurs spirituels dans l'Opue Dei, mouvement ultraconservateur - des couvents, des internats et des séminaires étaient, autrefois, de véritables serres chaudes coupées de l'extérieur - il n'y a pas si longtemps, des carmélites ne pouvaient visiter leurs parents malades, elles portaient le voile (non islamique) et une soeur surveillante accompagnait au parloir celle qui recevait une visite derrière la grille !
- Certains ne veulent-ils pas nous présenter le pape comme un homme providentiel, comme un guide infaillible qui rassemble des foules énormes ? L'évêque d'Ecône, dans le Valais suisse, Marcel Lefèbvre, chef de file des intégristes, n'a-t-il pas créé un mouvement sectaire ? En tout cas, il a repris à son compte l'incroyabe théorie : « hors de l'Eglise pas de salut ». Il est tout à fait hostile à l'oecuménisme, à toute tentative de réunion des Eglise.
- Des techniques de financements contestables ont été longtemps pratiquées dans l'Eglise catholique. Il suffit de se rappeler le scandale de la Banco Ambrosiano, de la loge P2, de monseigneur Paul Marcinkus, le financier du Vatican.
- Certains groupes charismatiques semblent considérer que le monde contemporain est en proie aux forces du mal et les groupes Ampère et Lumen, ces financiers de Dieu, prennent le pouvoir dans les moyens de communication : radio, presse, éditions, BD pour les jeunes, catéchèse, télévision par satellite. Le succès des cassettes enregistres par l'ex-secrétaire de l'épiscopat canadien, le charismatique et dissident monseigneur Charles Matthieu est assez révélateur. Il prédit la fin du monde pour l'an 2000 !
- Les messages que Fatima, Medjugorje en Yougoslavie, les révélations de Marguerite qui sont à l'origine du mouvement traditionaliste des « Petites âmes », et bien d'autres... propagent, ne ressemblent-ils pas étrangement aux discours de certaines sectes ? Des chrétiens conservateurs ne continuent-ils pas à pratiquer une lecture simpliste de la Bible ? L'Eglise catholique ne reste-t-elle pas, sous certains aspects, aussi conservatrice que certaines sectes : lien obligatoire entre célibat et prêtrise, refus de l'accès au Sacerdoce aux femmes, interdiction de la contraception, etc. ?
- N'oublions pas que plusieurs sectes sont issues de l'Eglise catholique, par exemple, la secte des Trois Saints Coeurs des frères Melchior, le voyant de Boisfort. La secte des Trois Saints Coeurs est liée au complexe industriel de Wincrange.

    On n'aura donc droit qu'à une liste (dont on ne sais pas si elle est relative ou absolue) de ce que sont "les caractéristiques essentielles propres à tout groupe sectaire" (p.12) :
- l'adepte d'une secte suit aveuglément un chef qui pense pour lui,
- il se coupe des autres,
- il annonce une fin des temps imminente, il fait partie du petit reste des sauvés,
- il est déçu et impatient, il veut tout, tout de suite,
- le sectaire fait une lecture simpliste de la Bible,
- il est volontiers puritain, sa morale est stricte,
- il cultive la sinistrose,
- il se veut apolitique mais il fait souvent le jeu des dominants et des exploiteurs
- le prosélytisme et la méthode des sectes pour propager leur message est camouflée.
    Et l'auteur ajoute « un glissement inquétant du "rationnel" vers "l'irrationnel" ». On ne trouve un bémol pour "des pratiquent financières peu orthodoxe" : "ce n'est pas tojours le cas, il ne faut pas trop vite généraliser". On peut donc penser que pour le reste, toutes ces caractériques de façon absolue se retrouvent chez les sectes.
    Mais comme déjà dit, on a là aussi ce qui peut caractériser l'Eglise catholique (l'auteur va même jusqu'à viter les passages de la Bible dont se servent les sectes pour prouver qu'elles ont raisons, en précisant qu'ils "lus littéralement, tirés de leur contexte et souvent mal interprétés", p.37, note 5) et ce qui ne caractérise pas l'Antoinisme ! Pourtant jamais dans ce livre l'Eglise sera cataloguer comme secte et l'Antoinisme l'est de façon catégorique... C'est l'hôpital qui se moque de la charité, comme on dit...
    L'auteur est même pris à son propre piège : il précise par exemple que la secte refuse toute dialogue en prétextant détenir LA vérité (p.32) et nous lisons p.37, note 10 : "Des amis spirites lisent parfois la Bible, mais en s'attardant uniquement à des détails interprétés d'une manière fantaisiste, en passant à côté de l'essentiel du message des Evangiles. Ils réduisent Jésus à un rôle de guérisseur, voire de médium, ce qui évidemment ne correspond pas du tout au vrai portrait de Jésus"; "vrai portrait de Jésus" détenu et donné uniquement par l'Eglise certainement.

    On se demande donc, mais on sera les seuls, ce que pourra faire dans cette liste des "principales sectes", l'Antoinisme (et d'autres, comme les Baha'is qui sont dit "très sympathique, [et qu'ils ont collaboré], en janvier 1991, à une célébration oecuménique organisée par des chrétiens pacifistes à l'occasion de la guerre du Golfe", p.59). De fait, on évoque l'Antoinisme, hormis dans le chapitre le concernant (cf. supra), qu'à la page 18 : "les sectes existent depuis toujours" (mais on ne sait toujours pas ce qu'est une secte) ; quant l'auteur se risque à un classement (p.41) dans les sectes guérisseuses, avec les Spiritismes, Mahikari, le Christ de Montfavet (Georges Roux). "Ces groupes pratiquent trop souvent l'autosuggestion et même parfois la supercherie". On notera qu'on ne trouvera pas ici la Science Chrétienne, les Charismatiques ou la Congrégation Chrétienne en Belgique et en France (originaire de la Congregação Cristã no Brasil), lavés de tout soupçon par l'Etat français car ne figurant pas, sans explication, dans le rapport sur les sectes.
    On l'évoque encore donc dans le chapitre sur la "la Science Chrétienne, [qui] est un peu l'Antoinisme des classes aisées", et par la note 22 p.53 : "Le Père Antoine de Jemeppe (Liège) prêchait la même doctrine [le mal n'existe pas] qui peut paraître assez bizarre aux yeux de certains".
    Les sectes les plus développées (plus de 2 pages) sont : les disciples de Georges, le Christ de Montfavet, l'Antoinisme, et le Spiritisme, alors que l'auteur précise qu'ils sont en perte de vitesse (p.57, p.39) ; l'auteur a-t-il voulu un si long traitement pour la postérité ?
    On peut voir cependant la méconnaissance de l'auteur à propos de l'Antoinisme : concernant les "tas de faux Christ avant Georges Roux" (p.60, note 26), l'auteur ne cite pas le neveu de Louis Antoine, le Père Dor qui édita un livre : Christ parle à nouveau.

    Peu d'erreurs concernant le long développement sur l'Antoinisme : relevont les mauvais et les bons points :
- aciérie de Praga et non de Prava,
- la question n'est pas de savoir s'il a "rencontré des groupes spirites" en Allemagne et en Pologne, mais s'il a rencontré des mystiques,
- il fit construire 20 maisons ouvrières aux quatre-ruelles et non "au Bois-de-Mont";
- "il crut que son fils s'était réincarné dans un pharmacien de Paris. Debouxhtay dit : "il est certain que [les Antoinistes] y ont cru jadis" (p.59), mais il ne précise rien à propos de Louis Antoine même,
- "il fonda sa propre religion et il condamna les médiums et la science", condamner est un peu dure comme verbe : il réprouva spirituellement,
- "il refusa désormais de recourir à l'intelligence, à la sience et aux médecins", encore une fois le verbe est un peu fort : il refusa, en ce qui concerne le côté spirituel de l'homme de recourir...
- la liqueur ferrugineuse Koene "devait être ajoutée à de l'eau pure à laquelle il prétendait communiquer un fluide mystique. Elle devait enrichir le sang". En fait, il recommandait d'un côté la liqueur Koene et de l'autre donné de l'eau pure à laquelle il prétendait communiquer un fluide mystique, il ne demandait pas de les mélanger (l'auteur confont ici la théorie homéopathique), ainsi la liqueur seule (d'après sa posologie) devait enrichir le sang,
- "il subit l'influence de la Théosophie par M.F. Delacroix, professeur d'Athénée, qui cherchait à éliminer les séances d'expérimentation : la partie scientifique du spiritisme". Il s'agit de Ferdinand Delcroix, et ne sachant pas à qui se rapporte le "qui" de la subordonné, je préciserai que c'est Louis Antoine qui chercha à "liminer les séances d'expérimentation sous l'influence de la Théosophie, dont faisait peut-être partie M. F. Delcroix, professeur d'Athénée,
- "Antoine avait encuite organisé sa propre religion avec des prêtres (la mère Antoine fut « prêtresse »), des livres sacrés, des règlements du temple, des vêtements spéciaux, des fêtes (Toussaint, Noël, Lundi de Pentecôte, le 25 juin fête d'Antoine), des simulacres de sacrements, des pèlerinages". Il faut ici différencier ce que Louis Antoine avait organisé et ce qui fut fait après sa mort. Dans la terminologie sociologique (cf. A.G.Vicente), de "secte avec profète charismatique", l'antoinisme est devenu religion institutionnalisée avec "prêtres", "livres sacrés", règlements du temple", vêtements spéciaux (le pluriel vaut pour 1 vêtement spécial pour les adeptes de sexe masculin et 1 vêtement spécial pour les adeptes de sexe féminin), des fêtes, des calques de sacrements, des pèlerinages.
- "l'Antoinisme fut repris par sa femme, Jeanne Catherine Collon, et ensuite par ses neveux, dont le Père Dor qui avait fondé l'écle morale à Roux". Le fait de donner le nom de jeune fille de Jeanne Catherine Collon peut faire penser qu'ils n'étaient pas mariés ou qu'ils étaient divorcés. On dit d'ailleurs avant qu'il épousa Jeanne Collon. On peut alors même se démander si c'est bien la même femme... Ensuite l'antoinisme ne fut pas repris par ses neveux. Il n'y a, à notre connaissance, qu'un neveu qui s'inspira de l'Antoinisme pour former le Dorisme, le Père Dor, mais celui-ci critiqua fortement l'Antoinisme, en disant que Louis Antoine, ne voulant pas faire de religion, s'était fourvoyé en en faisant une, quand, lui, le Père Dor, se défenfait aussi de faire une religion...
- "L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ pour aujourd'hui", formulation qui fut rejetée du côté belge.
- "mais contrairement aux autres spirites, pour Antoine la matière n'est pas pure illusion" contredit la phrase précédente qui est cité : "le monde naturel n'est qu'apparence". Pour Antoine la matière est pure illusion !
- "L'inauguration du temple antoiniste eut lieu le 25 décembre 1900. La salle est décorée des portraits d'A. Kardec et du curé d'Ars". C'est la salle d'évocation spirite est est inaugurée le 25 décembre 1900. Le 15 août 1910, le temple antoiniste de Jemeppe est consacrée et le culte est sanctifié.
- "les 5 phases de la Thérapeutique d'Antoine" sont réfutées par Pierre Debouxhtay qui donne 3 phases p.95-98 : 1er : magnétisme et prescription de médicaments ; 2e : prières, bonnes paroles, inscription du nom du malade dans un registre, passes, impositions de mains ; 3e : imposition des mains à la foule, du haut d'une tribune, au cours de l'opération générale.
    Les bons points sont :
+ "il est passionnant d'étudier aujourd'hui l'Antoinisme comme une religion populaire qui a surgi dans notre région et de montrer comment le milieu ouvrier exploité, non reconnu, marginalisé par la culture dominante bourgeoise et par les Eglises officielles, a voulu se réapproprier maladroitement la religion et l'Evangile. L'histoire de l'Antoinisme est aussi le témoignage des milieux populaires restés « religieux », et qui expriment leurs souffrances" (p.60),
+ "il fut très marqué par la mort de son fils, employé au Nord Belge, qui décéda à l'âge de 20 ans. Ce décès n'est pas la cause principale de son passage au spiritisme, mais il renforce sa « croyance »,
+ "sa renommée se répandit dans les milieux ouvriers qu'un socialisme, forcément devenu anticlérical à cause de a collusion entre l'Eglise et les patrons capitalistes, avait détaché de l'Eglise. Mais ces gens restés religieux cherchaient espérance et consolation."

    En résumé : à côté de raccourci étrange, sensationnaliste et généralisant :
- "les sectes guérisseuses. L'Antoinisme, les Spiritismes, Mahikari, le Christ de Montfavet (Georges Roux). Ces groupes pratiquent trop souvent l'autosuggestion et même parfois la supercherie" (p.41)
- "il semblerait que des memebres de la Scientologie ont été liés à l'extrême droite et même aux tueries du Brabant Wallon" (p.54),
-"crise de la Théosophie en Allemagne qui conduisit à la création de deux dissidences [dont] celle de l'aryanisme germanique d'où allait sortir le Nazisme" (p.88) & rapprochement entre le Nouvel Age (p.102) et "les racines historiques de l'ésotéro-occultisme nazi" p.107, note 28),
- "prétention du Nouvel Age de vouloir construire une synthèse avec tous ces différents groupes en apparence hétéroclites" (p.100),
- "le Nouvel Age, venu des Etats-Unis, est, en apparence, peu organisé. Vu du dehors, il ne se présente pas comme un mouvement bien structuré. Cependant, il a comme but, de relier toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à cette vaste consipration" (p.97),
- "cette vague, ce raz de marée envahit tous les secteurs de la vie sociale en Occident" (p.106, note 13),
- "certains affirment que le Nouvel Age est lié à l'idéologie de l'extrême droite (Julia Nyssens), mais il faudrait le prouver. Mais qui tient les ficelles ? Mystère !" (p.105, note 7),
- "le dialogue avec les sectaires de tous bords est, la plupart du temps, tout à fait improbable et même souvent impossible" (p.109),
    et un parti-pris indéniable :
- il regrette que les enquêtes d'organisme sérieux ne citent "concrètement aucune secte" (p.111),
- "les chrétiens sont minoritaires dans une société pluraliste" (p.110),
- "ceux et celles qui sont tentés par les sectes doivent se demander s'ils ne peuvent pas trouver une bonne réponse à leus questions dans les Eglises chrétiennes" (p.110),
- "celui qui a une sensibilité Nouvel Age peut faire partie d'une Eglise, d'une religion, mais dans ce cas ce sera pour en extraire le noyau ésotérique. Comprenne qui pourra ! La double appartenance est évidemment impossible pour un vrai chrétien, car le Nouvel Age se présente comme la nouvelle religion supra mondiale " (p.100),
    on a quand même ici la posibilité de lire un opuscule bien fait et centré sur la Belgique.

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Culto Antonista (Dhâranâ nº 131-135 - Janeiro de 1947 a Março de 1948)

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    Muito mais importante, se assim se pode dizer, do que ambas as seitas, é aquela dos Antonistas, da qual nos vamos agora ocupar.
    Os Antonistas são partidários da religião fundada por Louis Antoine por alcunha, o Curador, que residiu durante muito tempo em Jemeppe-sur-Meuse, na província de Liège, na Bélgica, e onde operou centenas de milagres.
    Os resultados obtidos por semelhantes doutrina são incontestáveis, pois que milhares de testemunhos podem ser apresentados, a menos que se queira continuar a recusar todo e qualquer testemunho humano.
    Antoine, le guerrisseur, pessoalmente, merece, um lugar de destaque entre todos os curadores que se têm apresentado nestes dois últimos séculos de nossa história. Ele soube verter o que de mais puro possui a ciência oriental, na ocidental, tornando-a, quanto possível, respeitada, no que se refere à sua parte prática. Quanto ao que diz respeito à pureza de vida ela se assemelha ao Budismo, isto é: renúncia aos bens materiais, alimentação puramente vegetariana, e vida exclusivamente consagrada aos seus semelhantes.
    Direta ou indiretamente, foram e são seus mais fieis seguidores, na América do Sul, por exemplo, o saudoso Comandante Astorga, e ainda em nossos dias J. Carbonell, cujas obras merecem o maior acatamento. Na Espanha, o nome que mais ressalta em matéria “naturismo”, é o de nosso ilustre amigo Dr. Eduardo Alfonso, em cujos braços exalou o último suspiro, nosso também amigo Dr. Mario Rosso de Luna, do qual nos vamos ocupar nos comentários ao capítulo seguinte.
    Assim é que, as maravilhas realizadas pelo misterioso Louis Antoine, le guerrisseur, atingem quase o impossível. Podemos mesmo dizer que, no Ocidente, não houve quem o ultrapassasse. Os processos por ele adotados muito se assemelhavam aos já por nós apontados em outros lugares, ou sejam os dos Serapis no Egito, e os dos templos de Asclépios, na Grécia. Ele agrupava os seus doentes formando uma cadeia mental, e depois, através de superior esforço da sua vontade, harmonizava a polaridade dos fluídos desse mesmo grupo por inteiro. Quase sempre não era necessário formar uma nova corrente: os doentes ficavam imediatamente curados.
    Passemos, agora à descrição sintética da doutrina e suas operações, tais como são geralmente praticadas.

Revista Dhâranâ
Data : Dhâranâ nº 131/135 – Janeiro de 1947 a Março de 1948 – Anos XXII-XXIII
Redator: Henrique José de Souza

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Question de n°17 (1977)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Louis Pauwels (Directeur), Hélène Renard (Rédactrice en chef)
Titre :     Question de [spiritualité, tradition, littérature]
Editeurs :    n°17 - bimestriel - mars-avril 1977, France
Sommaire :
But
Origine
Fondateur
Impact
Enseignement proposé
Une pratique spirituelle
Structure de l'organisation
Bibliographie

    Evoque l'antoinisme aux pages 53-54 dans le Dossier : sectes, mouvements, écoles (les pages dans mon exemplaire son interverties, sa description se retrouve donc mélangée à l'Ordre Rose+Croix A.M.O.R.C.).

    Cette revue de spiritualité dirigé par le journaliste et écrivain français, né en Belgique, nous offre une description neutre du culte antoiniste. Mais encore une fois on ne peut que regretter les nombreuses erreurs habituelles. Le But est claire et dans le vrai :
    "L'éthique antoiniste s'offre comme une voie de libération fondée sur la foi et le désintéressement, en dehors de toute idée de religion et d'endoctrinement. Entraide, solidarité spirituelle et humaine, disponibilité et accueil, tels sont ses buts."
    Son Origine est bien décrite, étant très courte (3 lignes), par contre dans le Fondateur on lit :
- "d'une santé fragile, il ne restera pas à la mine", raccourci qui élude la première expérience mystique de Louis Antoine bien décrite par Robert Vivier, sa lampe de mineur s'éteignant...
- "sa compétence lui vaut d'être appelé en Prusse orientale (or s'est au Royaume de Prusse qu'il se rend en 1871) puis en Pologne. Il y restera avec son épouse près de treize ans (en fait environ 11-12 ans). De retour en Belgique en 1892 (en fait en 1884) avec d'importantes économies, ils s'installent à Jemmapes" (en fait Jemeppe[-sur-Meuse]).
    Dans l'Impact, on parle de temples en Suisse, en Italie, au Brésil, en Angleterre, or, même si on a vite fait d'appeler une salle de lecture un temple (comme au Brésil), il n'y eut jamais de consécration dans ses pays.
    L'Enseignement proposé décrit bien la doctrine : "C'est un code de morale universelle. Il figure dans deux ouvrage dictés par le Père Antoine. On peut le résumer ainsi :
- Dieu est en l'homme, il faut le découvrir en soi-même ;
- il faut respecter toute croyance et ne rien imposer ;
- prêcher la morale est vain, il faut la vivre ;
- la charité est un devoir ;
- la solidarité est la loi de l'homme.
    L'homme est perverti par une fausse intelligence. Il ne voit que la matière, source de douleur, car illusion. Il faut se dégager de la matière pour connaître la paix intérieure."
    Dans Une pratique spirituelle, on lit ce qui est distribué dans les temples : "Les tempes sont ouverts à tous. Tout se fait par la prière. Toute liberté est laissée à chacun, on y vient aussi souvent et autant que l'on en ressent le besoin, soit pour demander assistance, soit pour s'instruire et vivre la morale du père."
    La Structure de l'organisation est bien décrite et n'évoque pas encore la dissension entre les temples avec et sans photos.
    Puis la Bibliographie donne à lire les sources habituelles : L'Enseignement du Père, Debouxhtay et Robert Vivier.

    Voilà donc une description qu'on aimerait à lire plus souvent, même si elle reste par trop neutre (on ne nous dit même pas si le culte fait partie des sectes, des mouvements ou des écoles), et on est lassé de lire toujours les mêmes erreurs dans la biographie (même si celles-ci ne compromettent pas la compréhension du reste).

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