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Olivier Maillart - Les dieux cachés (2019)

Publié le par antoiniste

Olivier Maillart - Les dieux cachés (2019)

Auteur : Olivier Maillart
Titre : Les dieux cachés
Éditions : du Rocher, Paris, 2019

4e de couverture :

    «Il fallait qu'on eût calomnié Henri R. car, lorsqu'il se réveilla le dimanche matin... »
    Dans une charmante ville côtière de la Manche, signes étranges et lettres mystérieuses se multiplient, plongeant malgré lui un honnête professeur de philosophie dans une bien ténébreuse affaire. Complots, enlèvements et sacrifices humains se succèdent à un rythme inquiétant. Avec l'aide de deux petits chiens astucieux, de quelques amis et de beaucoup d'alcool, Henri R. parviendra-t-il à résoudre les énigmes qui l'entourent, et à deviner quel drame obscur elles recouvrent ?Aux confins d'une France perdue, où chacun semble chercher sa secte, on a en effet tout à craindre du retour des dieux cachés...

 

Recension
    Écrire un roman en 2019 : il faut être courageux. Olivier Maillart relève le défi. Il y a du cartoonesque dans son roman, du Tintin parfois : on imagine bien les bulles et les dessins. C’est un roman fantaisiste, parfois surréaliste qui mélange Hergé, Agatha Christie, Flaubert et Barbey d’Aurevilly.
    Scène de la vie de province, le roman est également une étonnante tentative de réenchantement du monde. La satire et l’analyse de types psychologiques le font parfois pencher du côté du réalisme. Mais le véritable propos du livre serait plutôt celui du conte.
    Le régime esthétique du roman fait penser au « jeu sérieux » cher à la Renaissance. Ce n’est pas un roman à thèses, même si l’aspect ludique n’est pas le seul du roman. S’il fallait trouver un genre dans lequel classer ce roman, la catégorie la plus proche serait certainement celle de la sottie. Ce genre médiéval, réemployé par Gide dans Les caves du Vatican, utilise le paradoxe, le contraste comme élément comique afin de rire des ridicules de personnages-types.
    Scène de la vie de province, ce roman est également une peinture sarcastique du désordre spirituel qui règne en Europe occidentale. Il y aurait presque du Huysmans dans ce roman, tant notre début de siècle a étrangement une atmosphère fin de siècle, parcourue par cette « fin des grands récits » dont parlait Lyotard.
    Le catholicisme semble épargné dans le livre, tandis que la franc-maçonnerie, le néo-paganisme sont objets de satire. À la fin du roman, la fête de Noël semble apaiser les âmes contrairement au solstice d’hiver néo-païen présenté comme une parodie de sacré. Le propos du livre semble donc être un appel à l’humilité métaphysique, sans tomber dans le relativisme philosophique.
    Le ton du livre fait penser au début de La peau de chagrin, lorsqu’un personnage se moque des débats philosophiques sans fin et unilatéraux afin de savoir si le matérialisme ou l’idéalisme sont les conceptions les plus véridiques du monde. Le propos du roman n’est cependant jamais relativiste : le bocage parfois s’anime, tel paysage semble habité par une signification surnaturelle. Et puis les chiens parlent.
    Surtout, et c’est là certainement l’élément le plus essentiel et le plus émouvant du livre : son étonnant art du portrait. Henri R. et Henri G. renouvellent le topos du double et de la gémellité en littérature. Ni Bouvard et Pécuchet, ni Dupond et Dupont, les deux Henri forment un excellent portrait de l’amitié. Certaines pages sont bouleversantes d’empathie. Car c’est ce que semble nous dire le narrateur : plus important que les dieux cachés, il y a l’humain révélé.

source : https://skholeus.wordpress.com/2019/01/19/les-dieux-caches-olivier-maillart/

 

Olivier Maillart - Les dieux cachés (2019)

Ouest France, 1er février 2019

 

    Le livre évoque l'antoinisme :

    Bref, il pleuvait ce soir d'automne sur Hirocherbourg lorsqu'une Renault Clio bleu ciel se gara en face d'un bâtiment qui eût pu passer pour industriel, quoique deux ou trois efforts décoratifs en attestassent l'usage cultuel. Une femme d'une cinquantaine d'années en sortit, vêtue d'une large housse de la même couleur que son véhicule, la pluie battante ne permettant pas, de loin, de déceler s'il s'agissait d'une burqa ou d'un vêtement de pluie particulièrement couvrant.
    La porte du bâtiment étant malheureusement fermée de l'intérieur, on entendit la femme pester puis, alors qu'une voix lui réclamait le mot de passe, répéter à trois reprises, de plus en plus fort afin de couvrir les mugissements du vent, la formule « Ja ja so blau blau blau blüht der Enzian », avec l'entrain de Heino au temps de sa splendeur, au cours d'une fête de la saucisse particulièrement arrosée. On lui ouvrit enfin la porte, et la femme put se mettre à l'abri.
    Dans le vestibule où elle venait d'entrer s'affairait déjà une autre femme, d'une cinquantaine d'années elle aussi. Elles n'échangèrent pas un mot, se dévêtant de leur cape de pluie bleutée pour enfiler un nouveau vêtement, semblable aux aubes des prêtres catholiques, entièrement bleu. Les murs étaient nus, d'aspect vétuste avec leur peinture écaillée. Une pancarte au-dessus de la porte qui menait à la pièce principale du temple indiquait qu'il était interdit de parler de « choses matérielles » dans le vestibule. Chantal, puisque c'était elle, finit par passer dans une petite pièce mitoyenne pour y prendre un fort volume dont la couverture disait qu'il contenait les Saints écrits du père Antoine. Elle attendit un instant, le temps que soeur Bénédicte lance le disque, puis, alors qu'une musique planante à la Vangelis se répandait dans tout le bâtiment, elle entra d'un pas mesuré, plein d'une noble dignité, et remonta l'allée principale de la grande salle qui séparait deux rangées de bancs vides. Elle arriva au niveau de l'autel, se prosterna, puis monta à la chaire. Relevant les yeux, elle reconnut soeur Bénédicte, soeur Brigitte et soeur Estelle. Les autres, une fois de plus, n'étaient pas venus.

    Il est difficile de faire comprendre ce qu'est une célébration antoiniste à qui n'a jamais assisté à l'une d'entre elles. L'Église antoiniste est une religion relativement récente, née dans la seconde moitié du xixe siècle. C'est la seule religion au monde, et cela mérite d'être relevé, qui soit jamais née en Belgique (pays d'apparition récente lui-même, il est vrai). Elle fut l'ouvre du père Antoine, un honnête homme ainsi qu'un être inspiré, si l'on en croit les antoinistes du moins, principale source d'information sur la question. Le père Antoine avait pour ambition de forger une religion syncrétique qui réconcilierait, au-delà des bornes du christianisme au sein duquel il était né, toutes les spiritualités du monde. Il plaçait une foi toute particulière dans ce qu'il appelait les « fluides ». Ceux-ci se trouvent un peu partout, dans les êtres et les éléments, passant par-ci, revenant par-là, à la manière des petits lapins des dunes chassés par Ippolit et Jean-Petit. Le père Antoine se livrait-il lui-même à la chasse au lapin lorsqu'il eut l'intuition de sa religion fluidique ? Il serait difficile de l'affirmer avec certitude, sans qu'on puisse pour autant rejeter catégoriquement cette hypothèse.
    Quoi qu'il en soit, le culte antoiniste, qui possède des antennes en Belgique, en région parisienne et en Normandie, se porte modestement. Dans ses temples, on croise des personnes vêtues de bleu qui peuvent parler à certains endroits, mais pas à d'autres. Chantal y avait le grade de chanoinesse et elle remplissait avec sérieux toutes les obligations attenantes à sa fonction. Seul le recrutement peinait un peu, malgré des efforts méritoires du côté de ses collègues de lycée.

    Une fois l'oraison finie, Chantal repartit en élevant devant elle les Saints écrits du père Antoine. Les autres soeurs avaient formé une procession derrière elle et, comme le disque n'était pas encore tout à fait fini et que la musique leur plaisait bien, elles avaient encore accompli plusieurs tours de la salle de prière avant de rejoindre le vestibule pour se changer. Une fois les aubes rangées, ces dames, toujours de bleu vêtues, s'étaient mises dans le seul coin du bâtiment où il était autorisé d'échanger des propos triviaux. On quittait les fluides pour retrouver les « choses matérielles ». Estelle avait une nouvelle recette de cake aux lardons dont elle voulait faire profiter les copines. Brigitte demandait à ce qu'on organise les trajets pour la réunion d'équipe.
    « Pour l'adresse, tout le monde sait, c'est bon, mais moi je ne veux pas me retrouver en carafe !
    - Oui, pas de problème, tu monteras avec Bénédicte. Par contre, il nous manque toujours une cinquième femme, et je vous rappelle qu'il nous faut une jeune fille pour le rite.
    - Oui, oui, on sait, mais comme tu sais aussi ce n'est pas si simple d'en attraper une, ici !
    - Oui, ce n'est pas faute d'avoir essayé. - Au Temple de Saint-Lô, il paraît qu'ils y sont arrivés...
    - Mais à Saint-Lô il y a quatre hommes, alors pour attraper des jeunes filles c'est plus facile !
    - Oui, mais en attendant, au-dessus (à ce moment-là, Brigitte fit mystérieusement un signe du doigt qui désignait le plafond et, bien au-delà, comme toutes le comprirent sur-le-champ, les hautes sphères du culte antoiniste), ils s'impatientent... Ils parlent de fermer notre temple si cette année on n'arrive pas à plus de résultat !
    - On sait, Brigitte, on sait. Écoutez, les filles, ne paniquons pas, on peut encore y arriver. Et si ça se trouve, ce soir même...
    - Ce soir même, tu as vraiment la foi, Chantal !
    - Bien sûr que j'ai la foi, sinon je ne serais pas ici. Allez les filles, aux voitures, et en route ! »

    Et tandis que les beaux oiseaux bleus du culte antoiniste s'égayaient par les rues hirocherbourgeoises en entonnant en choeur « Blau blau blau blüht der Enzian », dans une autre partie de la ville tout aussi battue par la pluie et les vents, Henri G. arrivait à l'entrée de l'Igloo pour le vernissage de l'exposition « La photographie new-yorkaise des années 2000, entre luttes post-urbaines et discriminations genrées ».

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Michel Lecourt - Le corbeau à la paupière convulsive (2012)

Publié le par antoiniste

Michel Lecourt - Le corbeau à la paupière convulsive (2012)

Auteur : Michel Lecourt
Titre : Le corbeau à la paupière convulsive
Éditions : PubliBook, Paris, 2012

    Dans les années 1950.
    Le linge de la semaine bout dans une lessiveuse.
    Un oubli.
    Un horrible relent de brûlé.
    La panique !
    Trente ans plus tard, un odieux chantage !
    Si vous pénétrez dans Le Corbeau à la paupière convulsive, c’est que vous acceptez de mettre les pieds dans une œuvre sous forme de dédale, d’entamer un parcours fait d’impasses, de pièges et d’obscurs croisements, où vous risquez, à l’instar de Bertrand et d’Ida, de vous perdre… Elle est ainsi longue et tortueuse, la voie vers la vérité tracée par Michel Lecourt dans ce roman où son habilité donne naissance à d’opaques ténèbres.
Source : http://laplumedelecourt.canalblog.com

    La recherche anxieuse des clés du chantage, à Paris dans le vieux quartier de la Butte-aux-Cailles ou du côté du cimetière du Père-Lachaise ; à Rambouillet ; à Bourges ; à Bourg-en-Bresse ; en Bourgogne, à Tournus ; en Beaujolais, à Villefranche-sur-Saône et même à Oingt lors d'un festival international d'orgues de barbarie ; jusqu'en Italie, à Aoste dans la rue Trottechien.
    Qui donc est le maître chanteur ? On apprend qu'il a un tic, une paupière convulsive, rien de plus. La fin du roman est bien sûr inattendue, à la fois rassurante et assez affligeante pour le héros, avec une pointe d'humour macabre. Comme souvent dans mes romans, cette intrigue s'accompagne d'évocations historiques, culturelles, économiques.
source : http://laplumedelecourt.canalblog.com/

    La page wikipedia sur l'Antoinisme indique que ce roman policier "comporte un passage relatant l'historique du culte pour évoquer les courants ésotériques". Google Books ne permet pas d'en lire beaucoup, en voici un extrait :
    "- As-tu visité le temple antoiniste, ici, à la Butte-aux-Cailles ? 
   - Je le connais seulement de vue. Je n'en sais rien de plus. 
   - C'est un culte fondé par Louis Antoine, un Belge né en 1846. Spirite un temps et surtout guérisseur. Il considérait que l'épreuve est purificatrice et la clé de la spiritualité en dissociant la matière et l'esprit. Lui-même et son épouse, Jeanne Collon, Mère Antoine, ont subi bien des duretés et vicissitudes de la vie. Il a été mineur et ouvrier métallurgiste ; elle fut cantinière. Des labeurs éprouvants, en Belgique, en Allemagne, en Pologne russe. Mais surtout, la pire épreuve a été la perte de leur fils unique en 1893. Louis Antoine a créé la Société Spirite des Vignerons du Seigneur. Aujourd'hui, son culte laisse une large place à la prière. Les desservants sont bénévoles. J'en suis. Les fidèles peuvent appartenir à une autre Eglise. Toutes les croyances sont bonnes..."

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Claude Petit-Castelli - Les sectes, Enfer ou paradis (1977)

Publié le par antoiniste

Claude Petit-Castelli - Les sectes, Enfer ou paradis (1977)

Auteur : Claude Petit-Castelli
Titre : Les sectes : Enfer ou paradis
Éditions : Ed. de Messine, Paris, 1977 (191 pages)

    Un livre qui évoque les sectes au sens large, dont les Antoinistes. Pratiquement sans erreur en ce qui concerne les antoinistes (quelques généralités et indications imprécises), il mérite d'être lu dans son entier pour comprendre le phénomène.

    Voici le chapitre consacré aux Antoinistes :

    Parmi les sectes issues du christianisme, la secte des Antoinistes est l'un des mouvements les plus sympathiques, presque une bouffée d'air pur. En effet à la différence de ses consœurs, cette secte ne demande aucune participation financière à ses fidèles, ne pratique pas l'endoctrinement à outrance, ne cherche nullement à combattre qui que ce soit, ni les religions, ni les hommes.
    Qui est cet Antoine, l'inspirateur, le chef d'une secte qui compte aujourd'hui environ vingt mille fidèles, notamment en France et en Belgique, berceau du culte ?
    Louis Antoine est né le 7 juin 1846 à Mons-Crotteux en Belgique, cadet d'une famille de onze enfants, famille de mineurs catholiques pratiquants, il fut élevé selon les principes de charité et d'humilité. A douze ans, le jeune Louis Antoine descendit à son tour dans la mine mais, trop faible, il dut travailler dans une chaudronnerie jusqu'à l'âge de vingt ans. Depuis longtemps il aimait la lecture, et préférait volontiers la solitude et le recueillement aux joies de la vie. Après son service militaire et la guerre de 1870 contre l'Allemagne, durant laquelle il tua malencontreusement un de ses camarades, il choisit de s'exiler en Allemagne pour tenter d'oublier et mieux gagner sa vie. Là, il se maria avec celle qui est devenue plus tard la mère et qui perpétua son œuvre, Catherine Collon, la sœur d'un de ses amis. Un enfant naquit de leur union. Ils revinrent vivre en Belgique, mais l'argent manquant de plus en plus, la famille Antoine s'expatria de nouveau, en Pologne cette fois. A Varsovie, ils restèrent cinq années, le temps de mettre un petit pécule de côté et de rentrer à Jemeppe-sur-Meuse en Belgique où Antoine trouva un travail de concierge dans une usine. Intervint alors dans sa vie un événement qui bouleversa sa vie.
    Un ami lui fit découvrir un cercle spirite, et lui donna à lire le livre d'Allan Kardec, le Livre des esprits. Sa voie était trouvée. Il se découvrit medium et fonda un groupe spiritualiste, les Vignerons du seigneur.
    Il s'intéresse au problème de la maladie, entre en contact spirite avec deux médecins qui lui dictent les thérapeutiques à appliquer aux patients qui commencent à venir le voir. Il impose les mains aux malades, distribue des bouts d'étoffe magnétisée. Pour Antoine, le corps ne représente rien, la guérison du corps est la conséquence de la guérison de l'âme. L'homme est naturellement bon et altruiste. Dieu n'existe pas si ce n'est dans chacun de nous. Il pense que la mort terrestre n'est qu'une désincarnation suivie presque aussitôt d'une réincarnation.
    Lorsque Antoine parle de son fameux médecin-esprit, il dit : « Il m'apparaît comme un visage lumineux. C'est la foi qui guérit. Si, par la volonté, on arrive à se persuader que l'on n'est plus malade, alors la maladie s'en va. Mais quand ceux qui viennent à moi n'ont pas la foi, alors mon guide s'en va et je reste seul. »
    Les malades en question viennent de plus en plus nombreux. Cela n'est pas du goût des médecins pratiquants qui intentent à Antoine un procès pour escroquerie et exercice illégal de la médecine.
    Louis Antoine va donc, afin de poursuivre sa mission salvatrice, abandonner sa démarche spirite pour un enseignement doctrinal plutôt philosophique, voire prophétique. En 1906, est construit le temple des Antoinistes premier de la série ; il en existe maintenant cinquante-cinq en Belgique et vingt-cinq en France. Antoine impose les mains désormais devant une assemblée et non plus individuellement. Sa vie de prophète commence : il dicte la Révélation de l'auréole de la conscience, véritable bible des Antoinistes, recueil des pensées des révélations plutôt, du père – c'est ainsi qu'on l'appelle – pour lequel « la valeur d'un enseignement réside non dans les mots mais dans le fluide qui en découle ».
    Pour les Antoinistes, la mort n'existe pas, la matière n'existe pas : l'homme, par voie de conséquences, ne peut mourir. Le fluide passe, véritable substance intemporelle qui doit amener l'homme à la pureté. Le mal est la conséquence d'un manque de foi ; or le manque de foi vient d'une hypertrophie de l'intelligence, intelligence et conscience étant incompatibles ; le mal vient donc de la science. Théorie simpliste certes, mais qui touche les gens simples épris de charité.
    Le culte est aussi réduit à sa plus simple expression. Les quatre premiers jours de la semaine, a lieu l'opération : au temple, un officiant lit les dix principes de Dieu et c'est tout, l'opération ayant pour but d'arrêter les « fluides » négatifs. Après la cérémonie, desservants pratiquent la consultation, ils donnent des conseils de tous genres. Le dimanche, est célébré le culte du recueillement durant lequel les officiants lisent des morceaux choisis dans la vie du père. Il n'y a pas de sacrements.
    Après la désincarnation d'Antoine, devenu par la force des choses une sorte de personnage mythique, c'est sa femme appelée mère qui a continué son œuvre avant de se désincarner à son tour en 1941. On assiste alors à plusieurs querelles, notamment entre les temples belges et français. Les premiers voulaient remettre en vigueur les guérisons collectives ; les autres, au contraire, se contentaient de recevoir les malades individuellement. C'est la seconde orientation qui l'emporta.
    Les frères, sont habillés de noir comme le père, avec une lévite, un chapeau haut-de-forme aux bords recourbés ; les sœurs, en jupe plissée, corsage noir, portant un châle et un bonnet, restent discrètement à l'écart. Les Antoinistes sont pour une réunification de tous les groupements religieux. « Quand nous serons pénétrés de l'enseignement du père, il n'y aura plus de dissensions entre les religions. Nous nous aimerons tous car nous aurons tous compris la loi du progrès. »
    Bien entendu, il est difficile de prendre très au sérieux le culte antoiniste tant ses dogmes semblent puérils et primaires, mais la bonté et la charité ne peuvent-elles pas parfois prendre l'aspect le plus déroutant ? Entre un Antoiniste sincère, pur et sage et un catholique décadent, est-il possible d'hésiter.

Claude Petit-Castelli - Les sectes, Enfer ou paradis (1977)

 

Catherine Collon appelée encore « Laurie ».
C’est elle qui a perpétué le culte Antoiniste après la désincarnation de son mari.
Louis Antoine, Père spirituel des Antoinistes.
Ce beau vieillard auréolé de lumière préconisait l’amour et l’amitié entre tous les hommes.

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Les guérisseurs (Informations sociales, août 1956)

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Titre : Les guérisseurs
Éditions : Informations sociales, bulletin mensuel à l'usage des services sociaux
Union nationale des caisses d'allocations familiales, août 1956

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Les guérisseurs (Revue anthropologique, Paris, 1928)

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Sommaire : 

Allocution du Dr Capitan (p.47-48)
Du rôle de la suggestion dans les succès obtenus par les guérisseurs par M. le Dr Jean Vinchon (p.49-58)
Les empiriques guérisserus, leurs remèdes, leurs doctrines par M. le Dr Vergnes (p.58-71)
Les guérisseurs mystiques par M. P. Saintyves (p.71-90)
Quelques types de guérisseurs par M. Maurice Garçon (p.90-96), évoque les Scientists.

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Point de Vue 25 sept 47 (n° 132)

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Point de Vue 25 sept 47 (n° 132)

Auteur : Directeur de la publication : Maurice Penin
Titre : Les Antoinistes
Éditions : Point de vue, 3e année - N° 132 - 25 septembre 1947 - 24 pages

    On peut lire un article consacré à l'antoinisme dans la série "À la découvert des religions inconnues" du magazine Point de Vue.

    Sous une photographie de Germaine Krull, on lit la légende suivante : CETTE CURIEUSE PHOTOGRAPHIE a été prise par un reporter indiscret au cours d'une cérémonie antoiniste. L'objectif a fixé les fluides malsains s'échappant de ce corps douloureux.
    Sous la photographie de l'intérieur du temple de Jemeppe, avec le Père et la Mère, on lit : LE CULTE ANTOINISTE compte quarante-sept temples de ce genre, ouverts à tous, surtout à ceux qui souffrent.

    L'article est le suivant :
    LES ANTOINISTES offrent la guérison par la prière quotidienne
    C'EST peut-être parce qu'il était un simple ouvrier mineur des environs de Liége que Louis Antoine, fondateur d'une religion qui compte aujourd'hui des milliers d'adeptes en Europe, a compris qu'il fallait avant tout, pour réussir dans le métier de prophète, s'adresser à l'humanité souffrante. Les temples parisiens du culte antoiniste, rue du Pré-Saint-Gervais et rue Vergniaud, sont ouverts jour et nuit, à tous les déshérités, pour lesquels l'existence est d'abord un purgatoire.
    Les servants du culte refusent tout paiement en espèces. Ils offrent gratuitement des prières en guérison des maux du corps qui, disent-ils, ne sont que les conséquences de nos erreurs passées. Pour débarrasser l'être des fluides néfastes qui l'habitent, il faut s'adresser avec ferveur à la miséricorde divine. Ces cérémonies d'exorcisme sont publiques. Elles se déroulent devant les effigies photographiques grandeur nature du Père Antoine, de sa compagne, la Mère Antoine, et devant l'arbre de la Science.

Point de Vue 25 sept 47 (n° 132)

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Paul Moinet - Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs (1933)

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Paul Moinet - Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs (1933)

Auteur : Paul Moinet
Titre : Les Bâtards d'Esculape - Enquête chez les guérisseurs
Le François éditeur, Paris, 1933, in 12 broché, 242 pages

 

    Cité dans la bibliographie de Pierre Debouxhtay.

    M. Paul Moinet est médecin et nous semble, de ce fait, mal désigné pour traiter avec impartialité ce grave probleme de la médecine non officielle. Ou plutôt il n'a pas suffisamment fait le départ entre les escrocs qui vivent de l'ignorance et de la misère des malades, et les guérisseurs qui soignent selon d'autres principes, que la médecine réprouve, mais dont on n'a pas encore prouvé la nocivité.
    Enquête bien superficielle d'ailleurs, comme le sont en général les reportages. Nous nous en rendons compte en considérant avec quelle désinvolture et quelle légèreté il traite de Coué. Nous nous demandons vraiment comment l'auteur peut parler avec tant d'indulgence des rebouteux.
    Il est incontestable que, devant la faillite lamentable de la médecine officielle, devant l'exploitation dont sont l'objet la plupart des malades, on constate nettement une tendance générale à chercher dans d'autres directions les possibilités de guérison : le naturisme gagne du terrain chaque jour et influe inévitablemnt sur la thérapeutique of - ficielle ; on dédaigne moins pour l'étudier plus objectivement la science ancestrale des guérisseurs de village ; la sorcellerie ellemême retient l'attention du public parce que, grâce aux découvertes électriques et aux diverses théories magnétiques, des ponts sont jetés entre la connaissance et le mystère. Nous sommes sans doute à un tournant de la science : la science naissante avait cru aussitôt expliquer et dominer le monde ; la science actuelle en évolution ne parvient qu'à démontrer combien est insondable notre univers, combien de forces mystérieuses s'ajoutent à celles qu'une raison trop primaire voulait seules admettre, combien notre science est pauvre et impuissante devant les grandes forces cosmiques qui déterminent notre vie et notre devenir.
    Nous le répétons : nous n'essayons pas d'innocenter les voleurs, les filous, qui, avec la complicité d'une presse à tout faire, exploitent la crédulité et l'impuissance des malheureux. Mais nous nous refusons malgré tout à suivre Paul Moinet dans ses projets de répression et nous plaindrions l'humanité si la science officielle avait un jour le droit de poursuivre et de réprimer tous les essais non orthodoxes de thérapeutie.
L'Éducateur prolétarien, Octobre 1933 (Journaux et revues)
https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/35206

 

     « Les Bâtards d'Esculape », de Paul Moinet (Le François, 1933, 91, boulevard Saint-Germain) sont surtout les escrocs, les guérisseurs étrangers, trafiquants, marchands de pilules, masseurs clandestins et autres charlatans qui agissent sans conviction et exploitent sans vergogne la crédulité humaine. 
    Mais le Dr Moinet consacre aux « Rebouteux » un chapitre fort élogieux. Il les tient pour désintéressés et doués généralement d'une grande habileté manuelle. Il propose de les embrigader « dans l'armée. régulière des collaborateurs de la médecine à côté des masseurs, des doucheurs ». Contre les guérisseurs escrocs, que la loi ne permet, guère d'atteindre de façon efficace, le Dr Moinet réclame des sanctions sévères.
L'Archer, mars 1934

    Lire également la contribution de Henri Allorge dans Le Courrier d'Épidaure.

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Jean Delay - Homme sans nom (1948)

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Jean Delay - Homme sans nom (1948)

Auteur : Jean Delay
Titre : L'écarté de la grille
in Hommes sans nom, nouvelles,
Éditions : Gallimard, Paris, 1948

    Docteur en médecine, Jean Delay devint médecin des hôpitaux de Paris en 1938. Agrégé en 1939, il obtint le statut de professeur de clinique des maladies mentales et de l’encéphale en 1946. Son observation de la Salpêtrière, à la fois dans Hommes sans nom et Les Reposantes, rejoint celle d'André Baillon qui écrivit aussi sur l'univers de la Pépète dans Un homme si simple et Chalet 1.

    Cette nouvelle, dont le nom vient du jeu de cartes que les pensionnaires de la Salpêtrière jouaient prêt de la grille, évoque les Antoinistes de Paris aux pages 169-170 et 174.

    Recension :
Jean Delay, L'écarté de la Grille,
   Gallimard, 1988, 132 p.
    Publié en 1948 sous le pseudonyme de Jean Faure. L'écarté de la Grille faisait partie du livre intitulé Les hommes sans nom. Jean Delay médecin des hôpitaux psychiatriques retrace ici l'expérience qui sans doute fut la sienne au contact des « grands fous » de la Salpêtrière. Ce récit dédié à André Gide fait la part belle à l'imaginaire fantasque de l'abbé-a-la-jambe-de-bois dit l'abbé John. En cet après-midi du 14 juillet, derrière la Grille du quartier des hommes, les joueurs de cartes Loustan, Lalouette et Monsieur Jules assistent fascinés, abasourdis, rieurs comme ces enfants qu'enchantent le vol des papillons et les cris effarouchés des nourrices haletantes, aux paraboles métaphysiques, évangéliques et loufoques de l'abbé John, l'homme dont les recherches en bibliothèque et le physique trivial de bassesse les déconcertaient. Les impressionnaient aussi l'« expression bestiale du visage, le teint basané d'un mulâtre, le front démesuré dont les cheveux étaient mal plantés, des oreilles décollées et velues, des joues et des bajoues enluminées et chargées de graisse, des lèvres molles et épaisses, un menton fuyant, entourant un nez énorme largement épaté, de couleur aubergine ». Evidemment, ils avaient beaucoup de peine à l'imaginer disant la messe ou administrant les derniers sacrements. Et pourtant, leur curiosité est si grande, leur faim de savoir tellement tenace, leur appétit de vivre si farouche qu'ils interrompent leur partie d'écarté — où l'on écarte les cartes — pour l'écouter disserter sur les vastes étendues des terres africaines qui bourdonneront autour de ses oreilles de faune, ou se laisser aller à quelques confidences sur le désarroi qui le saisit, si justement, au moment où il s'apprêtait à se consacrer avec son grand-papa aux lépreux du monastère de Pernambuco. Le sacrifice fut fatal à l'abbé John : condamné au silence, « les épiscopes (lui) arrachaient sa raison de vivre. Adieu, flots mugissants qui emportaient les digues, adieu, fleurs capiteuses et rhéteuses de (ses) fécondes insomnies, adieu, ô (sa) sœur Hyperbole » !
    Né pour les soins de l'âme, l'abbé John dont la nature ardente ne trouvait plus d'exutoire dans l'éloquence évangélique succomba avec assiduité aux charmes de la Créature. « Aux charmes immanents de la Vénus carioque. » Il devint chamel de charité en charité.
    A sa virilité jaillissante, à l'incandescence de sa jeunesse, l'abbé-à-la-jambe-de-bois joint une exubérance volubile, un goût prononcé pour les citations érudites mais dépareillées. Il entraîne ses acolytes de la Grille « hors de la commune réalité » de leurs maux, « vers les plages fabuleuses où le vrai n'est peut-être pas le réel » ; où la parole libérée des contingences admises communément accède par-delà la misère à une fonction rare : celle de permettre à ceux qui l'écoutent de rêver à leur tour, non plus dans les limites obscures de leur nuit, mais au grand jour, là, au creux d'eux-mêmes où la fiction la plus audacieuse ressemble à s'y méprendre à la vérité. Phantasmes et fantaisie.
                                Shoshana Rappaport
Inaperçus, Lignes 1988/2 n°3, page 201, Éditions Hazan
https://www.cairn.info/revue-lignes0-1988-2-page-195.htm

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Jacques Valdour, Ouvriers parisiens d'après-guerre (1921)

Publié le par antoiniste

Jacques Valdour, Ouvriers parisiens d'après-guerre (1921).JPG

    Au pied de la Butte-aux-Cailles, les Antoinistes ont édifié un petit temple. Une inscription, placée près de la porte, le proclame ouvert jour et nuit à ceux qui souffrent. J'y entre un dimanche matin, à l'heure de l'office. La petite salle, qui peut contenir un peu plus d'une centaine de personnes, est emplie de fidèles : une vingtaine d'hommes et de femmes, tous vêtus de noir ou d'étoffes sombres. Immobiles, le regard fixe, ils écoutent, dans un recueillement profond, la lecture des « Œuvres » du « père » Antoine, que leur fait l'officiant, un homme déjà âgé, vêtu d'une longue lévite noire, assis dans une petite chaire au-dessus de laquelle s'étale, peint sur un panneau de verre, un arbre défini par cette formule : « L'arbre de la science de la vue du mal. » Et le mur du fond porte, écrit en lettres capitales : « L'enseignement du Père, « c'est l'enseignement du Christ révélé à cette « époque par la Foi. Un seul remède peut « guérir l'humanité, la Foi. C'est de la Foi « que naît l'amour... »
    D'une voix lente et monotone, nue et grise comme les murs de cette salle, le lecteur laisse tomber les phrases obscures où, revenant sans cesse, les mots « foi », « croyance », « Dieu », « conscience », « Providence », « le Père », s'amalgament. Mais, tout d'un coup, dans cette rédaction brumeuse, fulgure l'erreur infâme : «... Ce n'est que par la forme que les religions différent... Si Dieu ne peut faire le mal, il n'est pas libre... C'est nous qui faisons Dieu à notre gré.., Croyons que nous sommes Dieu nous mêmes ; croyons que nous pouvons ce que nous voulons... Je puis maintenant vous révéler ce qu'il en est de la conversion d'Adam. Il est faux que nos premiers parents aient péché. Adam, c'est le moi conscient ; Eve, le moi intelligent. Tout être doit passer par l'incarnation pour jouir du vrai bonheur... Adam vivait en Dieu, mais ne pouvait le comprendre parce qu'il était inconscient. Adam est venu apprendre sur la terre le bonheur dont il n'avait pas conscience. Le serpent est la loi de la liberté. La loi divine n'interdisait pas à Adam d'aller à Eve. Nous allons à Dieu par l'amour du prochain. L'amour vrai anéantit toute loi , Nous ne ressentons l'amour qu'à travers notre semblable. En se rapprochant d'Eve, Adam fonde l'édifice de la solidarité. Disons, comme Eve, que le serpent était le vrai Dieu. C'est par un effet de la Providence qu'Adam va vers Eve pour développer l'embryon de l'amour... Eve lui apparaît avec l'arme de la vérité, le serpent. On ne peut aller à Dieu que par son semblable. Eve l'apprend à Adam. Lui montrant le serpent : Voilà, lui dit-elle, le vrai Dieu, auquel vous ne pouvez aller que par moi, par la solidarité ; alors les lois n'existeront plus pour nous ; l'amour les aura surmontées... » 
    Ainsi donc, « le Serpent, voilà le vrai Dieu ». Il est « la loi de la liberté». Libre, il « peut faire le mal ». Or, « nous sommes Dieu nous-mêmes », et par conséquent libres, et libres de faire légitimement le mal : « nous pouvons ce que nous voulons ». C'est « l'incarnation » qui permet aux êtres de « jouir du vrai bonheur » — donc, le bonheur charnel — dans « l'amour du prochain », amour que nous ne ressentons qu'à travers notre semblable », comme « Eve l'apprend à Adam »; et cet « amour vrai anéantit toute loi ». « Croyons que nous pouvons ce que nous voulons. » 
   Les élucubrations, dont Antoine a noirci des pages d'une incohérence rédactionnelle fatigante, cachent le vieux levain panthéiste et aphrodisiaque des manichéens et des cathares, et la perversion secrète de ces doctrines apparaît tout à coup, à certains détours du texte, en formules infernales. Autodidacte et à demi dément, Antoine retrouve dans ses rêves confus les vieilles inspirations familières aux religions sataniques et au Maçonnisme ; et il leur recrute, par des promesses de cures corporelles, tous les Imaginatifs, ignorants, crédules, névropathes, que les milieux populaires offrent toujours comme une proie toute prête pour les charlatans qui passent : le service rituel terminé, l'officiant se rend dans une petite pièce où il reçoit ceux qui viennent le consulter pour leurs troubles d'âme, leurs peines de cœur ou les maladies dont souffre leur corps. Ainsi s'établit la légende de l'antoinisme guérisseur qui, à l'imitation de la secte protestante des « Christian scientists », spécule sur les guérisons apparentes que la suggestion produit. A la porte du temple, à l'issue du service, se vendent un « Bulletin » mensuel et des brochures, comme L'Unitif, où je lis : « Nous sommes tous des dieux »(1). 
    Ainsi, dans ces milieux populaires, ignorants et déchristianisés, foisonnent et pullulent, comme sur un fumier de misère intellectuelle et morale, tous les champignons du Mal et du Pire. 

 

(1) L'Unitif, n°6, page II. Dans l'Invasion, où M. Louis Bertrand a fait une description si approfondie de la vie et de la psychologie ouvrières, on remarquera, au milieu de traits d'une exactitude rigoureuse et évocatrice, l'étude de l'influence exercée sur quelques ouvriers par les sociétés théosophiques, filiales, comme la secte antoiniste, de la Franc-Maçonnerie. 

 

Jacques Valdour, Ouvriers parisiens d'après-guerre : observations vécues
Chapitre premier, La quartier de la gare (XIIIe arrond.)
Nettoyeurs de chaudières, §4. - La vie du quartier (p.76-81)
Arthur Rousseau, Paris / René Giard, Lille, 1921

Auteur également de Les mineurs où il évoque les Psychosistes.

Recension :

Jacques Valdour, Ouvriers parisiens d'après-guerre (1921)

Ouvriers parisiens d’après-guerre, 
    par J. Valdour, 1 vol. 89 p. 4 fr. 50 
     (Rousseau, édit., Paris et Giard, édit., 
    Lille, 1921). 

    A l’aide de la même méthode que celle suivie dans ses enquêtes précédentes, J. Valdour a expérimenté en 1920, le travail du nettoyeur de chaudières dans le quartier de la Gare (XIIIe arr.), du décapeur de métaux à Vaugirard, enfin du tourneur dans une fabrique d’outils de Saint-Ouen. Il n’a vu que la vie de l’ouvrier célibataire. 
    Les manœuvres gagnent de 15 à 20 francs pour une journée de huit heures, et les ouvriers qualifiés se font de 24 à 32 francs. Les salaires et le prix de la vie ont triplé depuis 1914, et l’ouvrier se trouve à peu près dans la même situation, c’est-à-dire que le manœuvre qui mange au restaurant arrive à mettre les deux bouts ensemble. Comme changements, J. Valdour note que l’ouvrier met de l’eau dans son vin en mangeant et que le cabaret est concurrencé par le cinéma. L’agitation communiste a atteint son maximum fin 1919 et début de 1920 et va en décroissant. 
    L’auteur note la disparition presque complète de l’anticléricalisme depuis la guerre, mais l’esprit religieux ne semble avoir fait quelque progrès que sous la forme de l’antoinisme, de la théosophie, 
etc. 
                                                                   P. D. 

La Science sociale suivant la méthode de F. Le Play, 1926 (A41, FASC7).

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Félix Rémo - Le pèlerinage des existences (1918)

Publié le par antoiniste

Félix Rémo - Le pèlerinage des existences (1918)

Auteur : Félix Remo
Titre : Le pèlerinage des existences,
Chaque vie est un songe entre deux infinis
Editions : Librairie des Sciences Psychiques
In-12 Carré. Broché. 342 pages.

 

    Félix Remo, ardent défendeur de la doctrine spirite, écrivit plusieurs ouvrages, fruit de son travail et de ses constatations.
    Ses ouvrages sont : Le Mystère de notre Existence, Le Pélerinage des Existences, La Traversée de la Vie.

 

Commentaires du livre : Le Pélerinage des Existences
    Dans cet ouvrage, Félix Remo y aborde plus d'une trentaine de thèmes comme la survivance, la prière, l'amour, l'infini, la pensée, les vies passées, le choix du sexe. Il nous fait également un très bel exposé sur le bureau de Julia, un bel exemple d'entraide entre les deux mondes. Vous y trouverez également des propos sur les rêves, les animaux, la médiumnité, etc...

source : https://www.cslak.fr/bibliotheque-edition/78-livres/1305-felix-remo-le-pelerinage-des-existences

 

Le livre est disponible gratuitement sur le site cslak (Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec) ainsi que sur le site de la BNF (gallica.bnf.fr).

 

Dans le chapitre "La prière", ce grand spirite écrit :
    L’apôtre Antoine, de Jemeppe, estimait qu’appuyée sur la charité, la prière, ce refuge des angoisses du cœur, était la plus grande puissance que Dieu ait donnée à l’homme sur la Terre.

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