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L'antoinisme (Jacques Cécius)

Publié le par antoiniste

Sans doute toute spiritualité s'organise-t-elle en fonction du vécu personnel. Louis Antoine, lourdement confronté à l'épreuve, souhaite soulager celles qu'il croise sur sa route; Et c'est bien ce qui qu'il fait, avec une grande générosité. Sa doctrine découle de ses expériences. Conjurer la souffrance en dissociant la matière et l'esprit, c'est aussi, mutatis mutandis, la démarche de Platon pour supporter l'insoutenable désillusion de la condamnation à mort de Socrate. Et c'est bien sûr hautement discutable. Nous avons demandé à Jacques Cecius de nous présenter l'Antoinisme et, dans la foulée, le Dorisme. La Rédaction

Une religion née en Wallonie
Louis Antoine, fondateur d'une religion présente en Belgique, en France, au Brésil, En République démocratique du Congo et d'autres régions encore, est né non loin du bassin industriel liégeois, à Mons-Crotteux, en 1846. Il était catholique.

L'épreuve
Lors de la mobilisation en 1870, à l'occasion de la guerre franco-prussienne, il tua accidentellement un de ses camarades de troupe. Il se posa alors la question que tant d'autres se sont posée : pourquoi cette épreuve ? Épreuve pour le copain, épreuve pour les parents de celui-ci, épreuve pour lui-même. Démobilisé il s'en va travailler en Allemagne. Il se marie quelque temps après avec Catherine Collon. De cette union naîtra un fils, lui aussi prénommé Louis. Ensuite le ménage part pour la Pologne russe. Antoine travaille comme métallo, Catherine tient une cantine. Lorsqu'ils rentrent au pays, les Antoine sont en possession d'une somme assez rondelette. Ils font construire plusieurs "maisons ouvrières" qu'ils louent.

Antoine se convertit au spiritisme au sein de l'église catholique. Leur garçon, alors qu'il a vingt ans, fait une chute et meurt quelques mois plus tard. "Pourquoi cette épreuve ?" se demandent les deux époux. C'est la rupture avec le catholicisme. Ils finissent par retrouver courage dans la foi kardeciste - spiritisme latin codifié par Allan Kardec (pseudonyme de Léon Rivail). Antoine crée alors une société spirite officielle "Les Vignerons du Seigneur". Au sein de celle-ci il devient le médium-guérisseur. Il est condamné pour exercice illégal de la médecine. Il abandonne alors les prescriptions de tisanes mais continue à magnétiser les malades. En 1906, il annonce qu'il abandonne le spiritisme et qu'il va enseigner le "Nouveau Spiritualisme". Chaque dimanche, il donne ses enseignements dans une grande salle qu'il a fiat construire de ses deniers.

Les principaux points de sa doctrine :
-       1. Dieu n'existe qu'en nous.
-       2. La matière est une illusion.
-       3. Notre véritable moi se développe au fur et à mesure des épreuves subies.
-       4. Le mal n'existe pas : si je fais souffrir mon prochain, c'est qu'il s'est attiré cette épreuve en ayant fait, lui-même, souffrir un autre. Un peu de son "côté matériel" va s'éliminer au profit de son "côté spirituel". Et moi-même je m'attire une épreuve… et je progresse à mon tour. Par la destruction de notre "moi matériel" nous finissons par rompre la chaîne des renaissances.
-       5. Nous devons agir suivant notre conscience.
-       6. Il faut aimer ses ennemis car ils sont la cause des épreuves purificatrices.
-       7. Toutes les croyances sont bonnes, l'athéisme aussi. Il nous faut d'ailleurs passer ces phases (de l'athéisme à l'antoinisme, via d'autres religions au cours des incarnations) pour arriver, un jour, naturellement, à la doctrine révélée du Père.
-       8.Le prosélytisme est interdit.

Combien sont-ils ?
L'antoinisme est actuellement en déclin en Belgique. Il progresserait lentement en France, rapidement au Brésil et au Congo. Il n'est pas possible de déterminer exactement le nombre des adeptes. Selon les auteurs, on évalue le nombre des antoinismes entre 10.000 et 150.000. Cette dernière estimation me paraît nettement exagérée.

Le culte
En Belgique, le Culte a "réformé" la liturgie qu'avait la Mère Antoine. Elle est réduite à sa plus simple expression : le desservant du temple préside, les quatre premiers jours de la semaine à 10h, l'«Opération générale du Père», suivie d'une brève lecture tirée de son enseignement. Le soir a lieu une lecture suivie d'un court moment de recueillement pour les âmes souffrantes. Le dimanche, à 10h aussi, l'«Opération» est suivie d'une lecture plus longue.

En France et ailleurs les adeptes observent toujours la liturgie "primitive" : un(e) adepte revêtu de la "robe révélée" (soutanelle pour les hommes, habit ressemblant à celui des ursulines pour les femmes) annonce que le Père va opérer ; trois coups de sonnette; le desservant monte à la grande tribune et se recueille durant trois ou quatre minutes; un(e) autre adepte en robe se trouve à la petite tribune. L'«Opération» terminée, il/elle fait la lecture. Après quoi retentissent à nouveau trois coups de sonnette et les deux officiant(e)s se retirent. Les malades peuvent alors être reçus individuellement. En Belgique, la lecture a été supprimée après l'«Opération», laquelle n'a pas lieu le dimanche qui est réservé à la lecture seulement.

L'emblème est un arbre en métal dont les ramures aux branches symétriques portent la mention "Culte Antoiniste". Le tout est superposé à un écusson portant "l'Arbre de la Science de la Vue du Mal", cette vue qui occasionne le "piétinement spirituel" des hommes.

Aux dires de vieux liégeois, les guérisons obtenues à la "foi du Père" furent nombreuses.

L'Auréole de la conscience :

Un seul remède peu guérir l'humanité : la foi.
C'est de la foi que naît l'amour;
l'amour qui nous montre, dans nos ennemis, Dieu lui-même
car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis
qui nous rend digne de Le servir.
C'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer
parce qu'il est pur et de vérité.

Jacques Cecius, Spa, le 12 avril 2003 complété le 2 juillet 2007

source : http://prolib.net/pierre_bailleux/libresens/208.014.antoinisme.htm

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Roland A Edgar Collignon - sur sa biographie du Père Antoine

Publié le par antoiniste

    Bon, maintenant passons aux choses sérieuse. Si ça vous intéresse, vous découvrirez la biographie romancée du Père Antoine ici : http://unjuste.unblog.fr/
    J'ignore si ce travail est bien ou mal écrit, mais il a le mérite de remettre les pendules à l'heure sur une époque qui n'était pas belle pour tout le monde.
    C'est donc un émouvant hommage ainsi qu'un témoignage en faveur des hommes et des femmes sans oublier les enfants exploités comme des esclaves au nom de la rentabilité. Alors que j'épluchais les archives de l'époque, la conservatrice était venue me trouver en espérant que je ne sois pas trop manichéen car je ne cessais de m'indigner en découvrant ce que l'on avait pris soin de nous cacher. Je pourrais écrire un livre là-dessus à condition d'avoir accès aux archives.
- Et bien, si, Madame, je serai manichéen, et même au degré extrême. Il y avait bel et bien des pauvres à cette époque, des esclaves ouvriers qui crevaient de faim, de misère, de maladie, exploités dans les mines douze heures par jour et les usines pendant que les nantis attendaient le train dans leur propriété et dégustaient une tasse de thé avec le petit doigt levé durant le five o'clock.
- Oui, Madame, je serai dérangeant parce que j'ai bien l'intention de provoquer un malaise moral, de vous obliger à vous remettre en question et de prendre conscience. Je vais dénoncer ces injustices de façon à ne jamais oublier dans quel monde certains crevaient et crèvent encore aujourd'hui pendant que d'autres vivent dans l'opulence insensible aux malheurs et peu m'importe que vous vous détourniez de moi ou pas.
    Je suis heureux de l'avoir fait, et même fier, et rassuré que personne ne l'ait édité ce roman.
    Il ne faut pas dire, ni écrire la vérité. Ça dérange. On me donne donc des conseils du style "il faut écrire des trucs simples que tout le monde peut lire, faut pas trop ceci, pas assez cela". Ensuite, on place des barrières et des pièges sur les mots.
    A quoi bon écrire ou raconter une histoire qui s'est déroulée fin du siècle dernier dans un langage SMS ?

    D'ailleurs, je vous avouerai en toute sincérité n'avoir contacté que deux éditeurs, ce qui m'a semblé déjà bien assez éprouvant.
    Ces démarches m'emmerdent - passez-moi l'expression - et me font perdre un temps précieux surtout qu'on on ne rajeunit pas. Alors, les belles promesses... vous m'avez compris !
    On n'apprend pas un vieux singe à faire des grimaces !

Roland A Edgar Collignon
source : http://rolandcollignon.blogspot.com/2009_11_15_archive.html

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Le Père Antoine et son œuvre (1919)

Publié le par antoiniste

Le Père Antoine et son œuvre (1919)

Le Père Antoine et son œuvre (Archives du Temple de Retinne)

    Ainsi, au moment où, après l'Armistice, les Antoinistes publiaient la brochure « Le Père Antoine et son œuvre. Bulletin antoiniste en vue de la reconnaissance légale du Culte », Direction : Père et Mère Antoine, à Jemeppe-sur-Meuse; Belgique, s. d., 24 cms x 15,5 ; 16 p. (Le dernier temple cité, à la page 8, est celui de Jumet, inauguré en avril 1919 : cette brochure a donc paru en 1919), en vue d'obtenir la reconnaissance légale du Culte, celui-ci comptait quinze temples en Belgique et deux à l'étranger.

    Pendant que la guerre accumulait les ruines et semait l'épreuve, le Culte Antoiniste se développait au milieu des obstacles, attirant la foule des cœurs meurtris que la révélation appropriée aux temps nouveaux éclairait et réconfortait. A la lecture du soir, dans la communion fraternelle si profonde que réalise l'Enseignement du Père, les adeptes anciens et nouveaux puisaient les forces morales nécessaires pour supporter les rigueurs de l'existence matérielle et les souffrances en tous genres : maladies, silencieuses et cruelles séparations ou morts d'êtres aimés. La guerre n'arrêta pas la construction des temples. En 1915, alors que la vie sociale était comme paralysée et que le doute angoissait les âmes, il s'élevait à MOMALLE et à SERAING des sanctuaires antoinistes, symboles de foi et d'espoir. L'année suivante, Mère ANTOINE allait consacrer d'autres à VISE et à BRUXELLES au milieu d'une population recueillie. Puis la sainte cérémonie se renouvelait en 1917 à HERSTAL et à LIEGE, en 1918 à JUPILLE et en avril dernier à JUMET.

Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.276 et Bibliographie

 

    Le même auteur en cite un extrait en note de bas de page sur Louis Antoine prophète : « Il semblait que le voile des siècles se fut dissipe pour Lui, que le passé, le présent, l'avenir ne fissent qu'un devant la pénétration de son regard intérieur. » (Le Père Antoine et son œuvre, p. II.)

    Frère Marc du Temple de Retinne précise que "dans les règlements d'ordre intérieur des Conseils des Temples on y mentionne que les femmes n'ont (pas encore) le droit d'y siéger vu que l'égalité des sexes n'avait pas encore été légalisée à l'époque. On peut donc supposer que ce document est antérieur à 1921. L'image de Mère avait été affichée dans les Temples à sa demande pour symboliser (entre autres) cette égalité des sexes."

    Il contient les chapitres suivants :

  • Biographie du révélateur
  • La religion
  • Développement du Culte antoiniste
  • La morale est tout désintéressement
  • L'action du Père et son Enseignement sur l'humanité
  • Rénovation morale
  • Une lettre d'un frère d'Amérique
  • Organisation du Culte Antoiniste

    Ce fascicule a été mis à disposition dans son entièreté par Frère Marc du Temple de Retinne.

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Pierre Debouxhtay, Antoine le guérisseur et l'Antoinisme (critique du livre Revue des lectures)

Publié le par antoiniste

Pierre Debouxhtay, Antoine le guérisseur et l'Antoinisme (critique du livre Revue des lectures)

    Pierre DEBOUXHTAY, Antoine le Guérisseur et l'antoinisme d'après des documents inédits, in-12 de 330 p., illustré, F. Gothier, 11, place du Vingt-Août, Liège, 1934, 20 fr.

    Ce volume doit être suivi d'un second, qui sera consacré aux doctrines de l'antoinisme. Il se limite à l'histoire du mouvement lui-même.
    Conçu avec la rigueur d'une thèse historique, il s'appuie uniquement sur des faits contrôlés et des documents ; par suite, il représente un travail vraiment définitif.
    D'ailleurs, son objectivité ne fait nullement tort, à l'esprit qui l'a dicte, puisqu'un papillon joint au volume porte l'imprimatur de l'Ordinaire de Liège.
    Il est impossible de résumer ici un pareil travail, tout entier fait de détails et de précisions.
    On y peut suivre la vie d'Antoine dans tous ses détails, depuis sa naissance, en 1846, au hameau de Mons, près Liège, jusqu'à sa « désincarnation » et son enterrement en 1912, et le développement de la nouvelle religion jusqn'à la date d'aujourd'hui.
    Répandu surtout en Belgique, ou il fut reconnu, en 1914, comme établissement d'utilité publique, le culte antoiniste compte aussi des adeptes en France, et même au Nouveau Monde et au Congo.
    L'auteur estime à environ 40.000 le nombre de ses adeptes, en tout cas sensiblement inférieur à 100.000, sous la houlette de la « mère Antoine », le veuve du fondateur, actuellement âgée de 83 ans.
    D'abord entraîné dans le mouvement spirite, Antoine fut entraîné par lui au rôle de guérisseur, puis, après avoir été condamné pour exercice illégal de la médecine (1901), il renonça aux médicaments et au spiritisme, pour fonder une nouvelle religion, destinée, pensait-il, à remplacer le catholicisme.
    C'est le pendant belge de la « Christian science » américaine et la méthode Coué transformé en mysticisme et en culte. Mais il est vraisemblable que le déclin n'est pas éloigné.

Revue des lectures, 15-03-1934
source : gallica

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Hans Seeling - Wallonische Industrie-Pioniere in Deutschland

Publié le par antoiniste

Hans Seeling : Wallonische Industrie-Pioniere in Deutschland. Historische Reflektionen. Mit 140 Abbildungen

Klappentext:
Durch ihre Vergangenheit prädestiniert und eine Reihe von Umständen begünstigt, schwangen sich die Wallonie und Lüttich während der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts nicht nur im Bergbau und im Eisenhüttenwesen zum Vorbild und Lehrmeister des Kontinents auf, wurden mit einem Transfer von Technologie wallonische Unternehmer, Ingenieure und Facharbeiter über Deutschland hin bis zum Ural als Promoter und «Männer der ersten Stunde» tätig.
Auf dem Wege Deutschlands zu einem Industrieland ersten Ranges breitete sich über ihre Erfindungen, Werke und Taten mit der Zeit ein Schleier des Vergessens.
In der Literatur finden sie sich meist nur en passant erwähnt, obschon eine ganze Phalanx technisch gebildeter Spezialisten und Gründer aus der Wallonie nicht nur während der Anfangsjahre bei Giganten wie Pygmäen der Industrie in Deutschland Pate stand.
Der historische Rückblick reiht Name an Namen, die als Schöpfer jener Epoche noch heute beiderseits der Sprachengrenze lebendig dazu verlocken, auf Entdeckungen durch Zeiten und säkulare Wandlungen zu gehen.

Aus dem Inhalt:
Belgiens Weg zum Industriestaat - Energie aus Feuer und Wasser: Dampfkessel und Dampfmaschine - Dampf revolutioniert Transporte zu Wasser und zu Lande - Den Bahnlinien folgen Eisenhütten, Schienenfabriken und Walzwerke - Bergbau auf Kohle, Zinkerz, Salz und Glassande

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Roland A E Collignon - La vie tourmentée de Louis Antoine (2009)(critique personelle du livre)

Publié le par antoiniste

    Avec Robert Vivier, on suivait la vie de Louis Antoine de l'intérieur : le personnage était comme absent du monde dans lequel il vivait. Cela est forme logique quand on connaît (comme R.Vivier) l'antoinisme.
    Cependant, l'approche de Roland A E Collignon ne manque pas d'intérêt. Et avec lui, la vie de Louis Antoine est bien tourmentée, comme beaucoup de vie. L'auteur remet le prophète dans les évènements qui n'ont cessé de secouer le monde à cette époque : grèves, mouvements ouvriers, affaires politiques, début de la médecine institutionnalisée... Et il faut dire que certaines hypothèses pourraient se révèler assez justes (concernant les deux procès d'Antoine, et en relation, l'épidémie d'entérite qui tua beaucoup d'enfants en 1906).

    L'auteur sait se faire véhément dans sa description d'un Antoine jamais dépassé par les événements mais bien ancré dans son époque. On voit aussi Catherine, la femme du mystagogue, prendre plus de part à la vie de son mari (peut-être un peu trop quand on sait qu'elle était illettrée, cependant cela ne pouvait l'empêcher d'avoir des avis, certes). Ainsi Louis Antoine (que même Catherine appelle Antoine) fraye également avec les grands de la ville : le maire, le médecin, les grévistes...

    On sent donc que la romance est plus importante. L'auteur n'a pas voulu faire un roman-vrai, comme Robert Vivier (à qui on se doit de le comparer), mais bien une biographie romancée. Pourtant son récit sonne également très vrai. Et même si on se retrouve en face d'un point de vue, on admet que les choses ont pu se passer de cette façon. En effet, le récit de Robert Vivier est très proche de la réalité... de la vie de Louis Antoine, mais pas assez peut-être de la réalité de l'époque : on sort de cet hagiographie un peu sur sa faim, on se demande que faisait Antoine pendant les mouvements sociaux du début du siècle, pendant les grèves, pendant les inondations de la Meuse, etc. Et même si l'avis de son deuxième biographe ne nous plaît pas, il a le mérite de nous présenter le héros dans son époque... même si on reste parfois dubitatif devant les actes et les pensées d'Antoine présentés ici (notamment lors de son premier procès, où il aurait été accompagné d'hommes prêts à en découdre avec des armes, ou quand l'accusé à peur d'être emmené au bagne dans un char à bancs ; ou quand un médecin, juif, et du côté d'Antoine, pense à mettre une bombe dans une ruelle pour enfin régler les problèmes de salubrité).
    Mais l'auteur est omniscient et maître de ses personnages. C'est un roman, il faut le prendre comme tel. Par ailleurs, les scènes des procès sont très bien écrites, même si le prophète se fait peut-être un peu trop lyrique, alors qu'on a l'habitude de le penser plus calme et posé. Mais là encore l'auteur est maître de ses personnages. Cependant, si l'auteur joue avec la petite histoire (même si beaucoup de choses restent vraies concernant le Père), il ne joue pas avec la grande : il rappelle les inondations, les grèves, les épidémies, etc. Et c'est encore une fois, ce qui fait la force de ce récit. De même, on aperçoit en vrai la vie des gens de l'époque par ce biais, alors que cela n'était possible chez Vivier que par la vie de Louis Antoine (mangeant une dorée, buvant le café). La nature joue chez Vivier un grand rôle, la description de l'industrialisation de la région est plus présente chez Collignon.

    Que dire du style ? Il n'est certes pas comparable à celui, suranné, de Robert Vivier. Roland A E Collignon est un auteur de notre temps et son style en est un témoignage (peut-être un peu trop, en effet, on n'imagine pas les personnages "se bourrer la gueule", expression qui est certainement la plus anachronique du roman, car même si elle existait, elle avait plutôt le sens de frapper). On a aussi une description des lieues et de l'atmosphère toujours suffisante pour se retrouver dans l'ambiance, on sent la fumée, on ressent l'humidité, ou parfois le faste et le feutre des endroits chics, on est avec les personnages. Parfois de simples petites touches suffisent à l'auteur pour nous placer dans la pièce avec Louis Antoine, Peretz, le médecin juif, Claes, le médecin ennemi de Louis Antoine, ou le Maire Debleyer. On est également facilement emporté par le récit qui sait se faire haletant et prenant. La fin de Claes est digne d'un Naturaliste comme Lemonnier ou Eekhoud. Le reste oscille entre le style Populiste digne d'André Thérive et le Réalisme.

    En bref, voilà une biographie que l'on attendait pas après celle de Robert Vivier, mais qui sait tout de même faire sentir son "utilité", si il est juste de parler d'utilité en matière d'art, puisque, étant gratuit, on est bien dans le domaine de l'art. L'auteur voulait rendre un hommage utile au Père et à son oeuvre, puisqu'il avoue : "J’espère lui avoir rendu un digne hommage en écrivant ce livre et qu’il l’apprécie là où il est, dans la paix et la lumière".
    On peut dire que la gageure est réussi et on ne peut que remercier l'auteur pour son dévouement à l'héritage de foi, d'amour et de désintéressement que continue le culte antoiniste.

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André Thérive - Sans âme à lire en feuilleton sur gallica

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LIVRAISON DU 15 OCTOBRE 1927

La Revue de Paris
La Revue de Paris
Source: Bibliothèque nationale de France

 

LIVRAISON DU 1er NOVEMBRE 1927
LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1927
LIVRAISON DU 1er DÉCEMBRE 1927
LIVRAISON DU 15 DÉCEMBRE 1927

La Revue de Paris
La Revue de Paris
Source: Bibliothèque nationale de France

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Robert Vivier, Délivrez-nous du mal - critique de la Revue des lectures 15 janvier 1936

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Robert Vivier Délivrez-nous du mal - critique de la Revue des lectures 15 janvier 1936

Robert VIVIER, Délivrez-nous du mal, Antoine le guérisseur, in-12 de 376 p., Grasset, 1936, 15 fr.

    Histoire romancée, par Un antoiniste, de l'antoinisme et d'Antoine « le guérisseur ».
    L'auteur, qui a déjà publié des poèmes et des romans, y fait preuve d'un incontestable talent. Mais autant son livre possède de mérite littéraire, autant il laisse à désirer du point de vue proprement historique, et plus il doit être sujet à caution pour les lecteurs catholiques.
    Tous les détails un peu gênants pour les adeptes du « culte » sont habilement déformés, maquillés ou même escamotés.
    D'observances superstitieuses, on tâche à tisser une auréole de surnaturel autour du héros du récit. Dans une chandelle qui s'éteint, on veut, voir un signe providentiel. L'affaire du soldat tué par Antoine est agencée au gré de l'imagination la plus complaisante. La rixe, avec Denis Collon, son beau-frère, les coups, la condamnation, sont pudiquement enveloppés d'une ombré qui ressemble fort à un camouflage.
    La même pudeur eût été, de mise, lorsqu'il s'agit de la séduction par Antoine de sa fiancée. On en a profité, au contraire, pour monter une petite scène un peu trop suggestive, mais qui, du moins, offre l'avantage de donner au lecteur impartial un aperçu des tolérances morales de l'antoinisme, tolérances qui n'ont pas dû nuire à son succès.
    Quant aux guérisons, l'auteur a l'air de les compter par milliers, par centaines de mille. Antoine, dans un accès de lyrisme, les faisait monter jusqu'à plusieurs millions. Un organe de l'antoinisme n'hésitait pas à les comparer à celles de Lourdes.
    On oublie de nous dire que jamais aucune d'entre elles, si tant est qu'il y en eût vraiment, n'a fait l'objet d'un examen médical, qu'aucun diagnostic n'a été porté par d'autres que les intéressés, qu'aucune des maladies prétendument guéries n'a été décrite avec précision même dans les écrits de la secte, que si certains médecins ont admis la réalité des guérisons opérées grâce à la suggestion, d'autres les ont contestées, pour ce qui est d'Antoine, de la manière la plus absolue.
    La moralité de toute cette histoire de l'antoinisme, où foisonne l'absurdité, elle a été tirée, il y a près d'une quinzaine d'années, par le pasteur protestant Paul Wyss (De l'Antoinisme, Bruxelles, 1923, p. 4) : « Les libres-penseurs irréligieux contempleront, avec nous, les résultats de leurs campagnes antichrétiennes pendant un demi-siècle : puissent-ils voir, avec La Réveillière, membre du Directoire, « que le peuple veut une religion et que, quand on ne donne pas au peuple une religion, il s'en fait une ».
    Il y a aussi un mot terrible du saint curé d'Ars. Il est assez connu pour que nous n'ayons pas à le citer.

Revue des lectures du 15 janvier 1936 (p.364-65)
source : gallica

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André Thérive - Sans âme - illustrations de Germaine Estival - intérieur du temple antoiniste

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André Thérive - Sans âme - illustrations de Germaine Estival - intérieur du temple antoiniste

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