epreuve
Maxence Van der Meersch, Masque de chair - Cessé de se mentir
Cette lucidité tardive, comment m'est-elle venue ? Je ne sais. Comment l'ai-je méritée ? Comment en donner aux autres la formule, l'indispensable formule, inaccessible et refusée à tant d'êtres qui vivront et mourront aveugle sur eux-mêmes ? Je ne sais. Il me semble que c'est à force d'humiliation et, surtout, d'humilité. Le jour où j'ai reconnu et surtout accepté mon impuissance, peut-être ? Oui. Il me semble. Le jour où j'ai compris que je ne pouvais plus rien contre moi-même, mais que cela ne me dispensait pas de la lutte, ce jour-là j'ai senti que j'avais fait un grand pas dans la connaissance de mon propre coeur. Il a fallu abdiquer, renoncer à toute espérance et tout orgueil. Alors j'ai vu clair en moi, j'ai cessé de me mentir.
Maxence Van der Meersch, Masque de chair
Albin Michel, Paris, 1958 (p.22)
George Orwell - 1984 - Première Partie, Chapitre VIII
Il pensa avec une sorte d'étonnement à l'inutilité biologique de la souffrance et de la frayeur, à la perfidie du corps humain qui toujours se fige et devient inerte à l'instant précis où un effort spécial est nécessaire. Il aurait pu réduire au silence la fille aux cheveux noirs si seulement il avait agi assez vite. Mais c'était précisément l'imminence du danger qui lui avait fait perdre le pouvoir d'agir. Il pensa qu'aux moments de crise, ce n'est pas contre un ennemi extérieur qu'on lutte, mais toujours contre son propre corps.
George Orwell, 1984
Première Partie, Chapitre VIII
Etty Hillesum - conserver intact à travers les épreuves un morceau de son âme
Une fois, c'est un Hitler, une autre fois un Ivan le Terrible, par exemple, une fois, c'est la résignation, une autre fois, les guerres, la peste, les tremblements de terre, la famine. Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact à travers les épreuves un morceau de son âme.
Etty Hillesum, Une vie bouleversée,
Traduit du néérlandais par Philippe Noble,
Edition du Seuil, 1985. p. 155
source : http://users.swing.be/paul-malvaux/hillesum.html
La Révélation, Le matérialiste, le fanatique & le vrai croyant (p.100)
La Révélation, Tout savoir c'est tout aimer (p.92)
S'il n'existait qu'un moyen d'atteindre au but, s'il n'y avait qu'une pensée à suivre, le progrès n'aurait pas sa raison d'être, on ne dirait pas non plus : « A chacun selon ses œuvres. »
La Révélation, Tout savoir c'est tout aimer, p.92
La Révélation, La foi & l'amour ne s'acquièrent que par le travail moral (p.90)
La matière ne découle que de notre imperfection, elle est l'épreuve ; au lieu de donner la guérison, elle en est plutôt l'obstacle, seulement notre imperfection nous empêche de la comprendre tant elle lui rend service : c'est ainsi que le docteur peut croire en l'efficacité des drogues, alors que celles-ci ne servent à rien pour celui qui a la foi.
La Révélation, La foi & l'amour ne s'acquièrent que par le travail moral, p.90
P.S. : ici un note est nécessaire : "les drogues ne servent à rien POUR CELUI QUI A LA FOI". Et personne ne sait si telle ou telle personne, ou si soi-même a la foi nécessaire pour se rétablir sans drogues. Il n'y a que la conscience qui le sait et celle-ci est entravé par la matière. Personne ne peut imposer personne de prendre ou de ne pas prendre un remède, seul la conscience vous guidera sur la meilleure solution pour progresser.
La Révélation, La foi & l'amour ne s'acquièrent que par le travail moral (p.90)
La matière ne découle que de notre imperfection, elle est l'épreuve ; au lieu de donner la guérison, elle en est plutôt l'obstacle, seulement notre imperfection nous empêche de la comprendre tant elle lui rend service : c'est ainsi que le docteur peut croire en l'efficacité des drogues, alors que celles-ci ne servent à rien pour celui qui a la foi.
La Révélation, La foi & l'amour ne s'acquièrent que par le travail moral, p.90
P.S. : ici un note est nécessaire : "les drogues ne servent à rien POUR CELUI QUI A LA FOI". Et personne ne sait si telle ou telle personne, ou si soi-même a la foi nécessaire pour se rétablir sans drogues. Il n'y a que la conscience qui le sait et celle-ci est entravé par la matière. Personne ne peut imposer personne de prendre ou de ne pas prendre un remède, seul la conscience vous guidera sur la meilleure solution pour progresser.
La Révélation, Comment nous progressons (p.88)
Respectons tous les êtres dans leur nature brute ou éthérée, ce sont des frères ; ne jugeons pas leurs actes dans leurs effets, mais remontons à la cause et nous en découvrirons la réalité. Et puisque chacun agit selon sa nature, ne disons plus que tous font le mal, mais que tous font le bien. L'acte le plus atroce d'un être inférieur envers ses semblables résulte de la justice divine, il ne peut s'accomplir sans qu'il y ait une raison ; l'effet en est double : le bourreau a préparé son progrès tout en servant d'intermédiaire pour permettre à la victime de compléter le sien.
La Révélation, Comment nous progressons, p.88