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imagination de la matiere

Raymond Devos - Un ange passe

Publié le par antoiniste

On dit parfois que j'extravague...
que je délire...
Pourtant, il n'y a pas plus raisonnable que moi !
Il n'y a pas d'esprit plus cartésien que le mien !
Je ne fais que rapporter les faits
tels que je les observe.
Il est évident qu'il y a observer et observer !
Cela dépend su sens que l'on donne au mot "observer".
Exemple :
Quand on demande aux gens d'observer le silence...
au lieu de l'observer, comme on observe
une éclipse de lune,
ils écoutent... et tête baissée, encore !
Ils ne risquent pas de le voir, le silence... !
Parce que les gens redoutent le silence.
Ils le redoutent !
Alors, dès que le silence se fait,
les gens le meublent.
Quelqu'un dit :
- Tiens ? Un ange passe !
alors que l'ange, il ne l'a pas vu passer !
S'il avait le courage, comme moi,
d'observer le silence en face,
l'ange, il le verrait !
Parce que, mesdames et messieurs,
lorsqu'un ange passe, je le vois !
Je suis le seul, mais je le vois !
Evidemment que je ne dis pas que je vois
passer un ange,
parce qu'aussitôt, dans la salle,
il y a un doute qui plane !
Je le vois planer, le doute...
Evidemment que je ne dis pas que je vois
planer un doute parce qu'aussitôt,
les questions :
- Comment ça plane, un doute ?
- Comme ça ! (Geste de la main qui oscille.)
- Comment pouvez-vous identifier un doute
avec certitude ?
A son ombre !
L'ombre d'un doute, c'est bien connu... !
Si le doute fait de l'ombre,
c'est que le doute existe... !
Il n'y a pas d'ombre sans doute !
Et l'on sait le nombre de doutes au nombre d'ombres !
S'il y a cent ombres, il y a cent doutes.
Je ne sais pas comment vous convaincre ?!
Je vous donnerais bien ma parole,
mais vous allez la mettre en doute !
Le doute... je vais le voir planer...
Je vais dire :
- Je vois planer un doute.
Aussitôt, le silence va se faire...
Quelqu'un va dire :
- Tiens ? Un ange passe !
Et il faudra tout recommencer !
A propos de l'ange, aussi, on m'en pose
des questions insidieuses :
- Dites-moi, votre ange là,
de quel sexe est-il ?
Alors là... (geste de la main qui oscille),
je suis obligé de laisser planer un doute,
parce que je n'en sais rien !
- D'où vient-il ?
Il va vers sa chute !
Parce que l'ange, attiré par la lumière des projecteurs s'y précipite...
Ebloui, l'ange s'y brûle les ailes et l'ange choit !
Et un ange qui a chu est déchu !!
Mesdames et messieurs... à la mémoire de tous les anges
qui sont tombés dans cette salle,
nous allons observer une minute de silence...
(L'artiste voyant "passer" un ange, les gens rient.)
(L'artiste avec un geste de la main qui oscille :)
Il n'y a que des doutes qui planent !

Raymond Devos, Matière à rire, Un ange passe,
Olivier Orban, Paris, 1991, p.99

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Frédéric Beigbeder - le rêve

Publié le par antoiniste

    Très souvent nous voudrions que notre vie ne soit qu'un rêve. Nous aimerions nous réveiller, comme dans les mauvais films, et résoudre tous nos problèmes par ce subterfuge. Dès qu'un personnage se noie au cinéma, youpi, il reprend conscience. Combien de fois avons-nous vu ça sur l'écran : le héros attaqué par un monstre gluant et carnivore, acculé au fond d'une impasse, qui, au moment où la terrifiante bestiole va la dévorer, paf, se redresse en sueur dans son plumard ? Pourquoi ça ne nous arrive jamais dans la vie ? Hein ?
    Comment on peut se réveiller quand on ne dort pas ?

Frédéric Beigbeder, 99 francs, p.180
Folio, Paris, 2000

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Eliette Abécassis - Qumran (p.19)

Publié le par antoiniste

    C'est de la mémoire qui s'épanche dans les souvenirs vivants et les pensées insoumises à l'ordre chronologique, car l'ordre du temps ne connaît ni la méthode ni l'événement, préjugés tenaces de la science, mais il est celui du sens, c'est-à-dire de l'existence. C'est dans le présent que la mémoire trouve son élément, par l'introspection et la décomposition minutieuse, qui découvre l'absence et l'irréalité de son être, car le présent n'existe pas, n'étant que l'énonciation directe de la chose qui se passe, et passant, est déjà passée et donc du passé.
    Dans la langue que je parle (1), il n'y a pas de temps présent pour le verbe être ; pour dire "je suis", il faut employer un futur ou un passé et, pour commencer mon histoire dans votre langue, je voudrais pouvoir traduire un passé absolu, non un passé composé, qui, dans sa traîtrise, rend présent le passé en mêlant les deux temps. Et je préfère le passé simple qui est simplement révolu dans son unicité et sa belle totalité autant que dans ses sonorités fermées. C'est le vrai passé du temps passé. Le présent qui s'analyse, comme le présent qui s'énonce dans le passé, s'éconduit vers lui comme s'il découvrait sa condition, car le passé est bien la condition de toute chose. Dans la Bible que je lis, il n'y a pas de présent, et le futur et le passé presque identiques. En un sens, le passé s'exprime à travers le futur. On dit que, pour former un temps passé, on ajoute une lettre, vav, au temps futur. On l'appelle le "vav conversif". Mais cette lettre signifie aussi "et". Ainsi, pour lire un verbe conjugué, on a le choix entre, par exemple, "il fit" ou "et il fera". J'ai toujours pris la deuxième solution. Je crois que la Bible ne s'exprime qu'au futur, et qu'elle ne fait jamais qu'énoncer des événements qui n'eurent point lieu, mais qui se produiront dans les temps prochains. Car il n'y a pas de présent, et le passé est le futur.

(1) Il s'agit de l'hébreu : on laisse un vide pour exprimer le présent du verbe être : "ani David - אני דוד" veut dire "je (ani=je) [suis] David". On a le même phénomène en russe.

Eliette Abécassis, Qumran, p.18-19
Le Livre de Poche, Paris, 1996

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De la réincarnation

Publié le par antoiniste

    Une phrase de l'Enseignement peut troubler. Voici ce que l'on peut en penser. Ceci n'est qu'une interprétation personnelle destinée à aider à raisonner sur l'Enseignement. Elle n'est nullement une loi et chacun peut comprendre cette phrase de façon différente.
    Dans L'Arbre de la Science de la Vue du Bien, p.177 on lit : "Dans le commencement de notre ère, l'homme vivait beaucoup plus longtemps que de nos jours ; les cas de longévité étaient nombreux parce que les gens de cette époque, beaucoup moins intelligents que nous, avaient d'autant moins de besoins factices à satisfaire ; ils étaient infiniment plus heureux que nous ne le sommes aujourd'hui, car nos vicissitudes se sont multipliées en proportion de notre développement. Celui-ci ne s'effectue en effet que par le désir d'assouvir nos vices, voilant de plus en plus l'essence même de notre être en augmentant nos faiblesses, toujours plus exigeantes.
    "Nous ne réfléchissons pas que tous ces besoins nous sont grandement nuisibles et plus encore à l'âme qu'au corps, car ils ne sont que passion et vanité, pure imperfection."

    Ce passage est bien étonnant quand on sait que Louis Antoine vivait à une époque où on pensait déjà que l'espérance de vie était plus longue pour l'homme de maintenant qu'il y a plusieurs décennies.
    Ce passage peut nous faire réfléchir sur la réincarnation. Mais comprenons-nous bien la réincarnation. "Si Dieu cherche accès en nous, ce ne peut être pour flatter nos faiblesses mais plutôt pour les déraciner. Dieu est entré en moi à chaque épreuve que j'ai endurée mais je ne Le comprenais pas et je souffrais de la résistance de mon imperfection qui ne pouvait pas Le supporter." (p.175). On sait que notre but est la progression morale afin d'atteindre l'Unité de l'ensemble qui est Dieu. A chaque épreuve, on vient de le lire, c'est Dieu qui, pour notre progression, cherche accès en nous. C'est une sorte de réincarnation à rebours. Ce n'est pas nous qui allons à Dieu, c'est Dieu qui vient à nous.
    "Tous ces besoins nous sont grandement nuisibles et plus encore à l'âme qu'au corps" : on peut donc comprendre que l'âme ainsi subit à chaque épreuve une réincarnation. Mais non le corps. En effet, l'âme est matière. P.60 de l'Enseignement, on trouve la note de bas de page : "je dis souvent "l'âme" quand il s'agit de l'être, je devrais dire plutôt "le moi conscient," car l'âme n'est autre que l'intelligence qui ne nous sert que dans la matière".
    Ainsi, dans une vie de notre corps matériel (d'une durée d'une septantaine d'année), l'âme subit plusieurs incarnations et ne vit peut-être qu'une dizaine d'année, ou une vingtaine, une trentaine, peut-être moins, peut-être plus selon les individualités. Mais elle garde le même corps matériel.
    Interprété de cette façon, on peut comprendre la phrase : "dans le commencement de notre ère, l'homme vivait beaucoup plus longtemps que de nos jours ; les cas de longévité étaient nombreux...". L'âme subissait beaucoup moins de réincarnation que de nos jours. Si le corps matériel vivait 70 ans, l'âme vivait également 70 ans.
    On peut aussi comprendre cela dans le sens où la première âme à s'incarner dans un nouveau corps sera l'âme qui "vivra" dans le corps le plus longtemps possible. A cette hypothèse, on peut évoquer le fait que les scientifiques pensent que les premières années de l'enfance revivent les premiers millénaires de l'humanité : voir la très intéressante et suggestive étude de M. G. Stanley Hall sur les peurs, phobies et obsessions diverses, si communes dans l'enfance, qu'il explique aisément pour la plupart comme des reproductions momentanées d'états d'âmes raciaux pour ainsi dire, des réminiscences ataviques de conditions d'existence datant des premiers âges de l'humanité et même de l'animalité. (A study of fears, Americanof Psychology Journal , t. VIII (janv. 1897), p.147. (cette dernière phrase est tiré de Théodore Flournoy, Des Indes à la planète Mars (1900) où l'auteur explique comment Hélène Smith, intelligente par ailleurs, peut croire à l'existence d'une langue martienne en tout très porche au français).

    Cette conception de la réincarnation explique aussi pourquoi d'après la Révélation, une réincarnation n'est possible que dans un être humain (soit le même, par la réincarnation de l'âme dans le même corps, soit dans une autre âme quand le corps à terminer son travail), et non un animal.

    On peut aller jusqu'à penser que l'idée selon laquelle on voit défiler sa vie pendant le cours laps de temps que la mort s'empare de notre corps, c'est en fait les réincarnations et incarnations de l'âme que l'on voit.

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Comment nos sens nous trompent - les indices dans les langues

Publié le par antoiniste

    La matière n'existe pas, puisque tous les peuples ne sont pas d'accord pour nommer les choses. Voici quelques exemples frappant pris dans les langues :

- les chiffres :
    - le zéro n'existait pas pour les Romains, il est inventé par les Mésopotamiens au IIIe s. av. notre ère, défini par les Indiens au Ve s., emprunté par les Arabes au VIIIe s., et passent ensuite en Occident seulement au XIIe s.
    - le nivkh (langue de Sibérie) ont deux mots différents selon qu'on dénombre des hommes ou des animaux : 'men' ou 'mor' veut dire deux, mais l'un s'applique aux hommes et l'autre aux animaux
    - le système décimal n'est pas communs à tous : la base dix est très ancienne. Elle découle d'un choix naturel, dicté par le nombre des doigts des deux mains : 10+10=20 donc deux mains, etc. ; en français, on utilise même deux systèmes à la fois : décimal et vigésimal (sur 20) pour 80 (4x20) (influence des Celtes). Cela se disait huitante ou octante. En Suisse, il reste utilisé sporadiquement. Les Yoruba du Nigéria, entre autres, utilisent encore un système quinaire, à base 5. Le système des chiffres romains utilise une sous-base quinaire, (V, L, D) superposée sur une base décimale. Dans de nombreux langages européens, tels l'anglais, le français et l'allemand, l'usage de noms spéciaux pour 11 et 12 plutôt que leur nom représenté par le système décimal (douze, twelve, zwölf) peut faciliter le comptage en base 12. Il est beaucoup utilisé dans le commerce (douzaine, grosse, etc.). Certaines population (Moyen-Orient, principalement) connaissent ce système de longue date en comptant les phalangettes de la main en omettant celles du pouces (qui est utilisé pour compter les phalangettes des autres doigts). Ce qui donne bien le chiffre douze base de cette numération.
    - tous les peuples n'utilisent pas le même signe pour noter les chiffres : 1 s'écrit — en chinois et japonais (pour ne prendre que cette exemple).
    - Dans Assignment in Utopia de Eugene Lyons, un chapitre est intitulé « 2 + 2 = 5 » : slogan utilisé par le gouvernement de Staline pour annoncer que le plan quinquennal serait accompli sur une période de quatre ans, et qui fut pendant un moment utilisé largement à Moscou.


- les couleurs :
    - bien qu'étant l'une des trois couleurs primaires, le bleu a deux équivalents en russe : синий (proche du bleu marine) ou голубой (proche du bleu ciel)
    - en irlandais, vert se traduit par 'glas' ou 'uaine'. En breton, 'glas' veut dire bleu.
    - en Chine, le blanc symbolise la mort. La mort étant le passage obligé vers un nouveau monde, elle est considérée comme une renaissance, dont le blanc évoque la pureté.
    - il existe des noms de couleurs particulier pour la robe des chevaux : la robe « isabelle » consiste en des poils jaunâtres, des crins noirs, une peau noire et des yeux foncés. Le bas des membres, le bout du nez et le bout des oreilles sont noirs. Elle est souvent associée à la présence d'une raie de mulet et de zébrures.
    - certaines personnes sont atteintes de daltonisme, la plus fréquente étant la confusion du vert et du rouge. Les autres formes de daltonisme sont nettement plus rares, comme la confusion du bleu et du jaune, la plus rare de toutes étant la déficience totale de la perception des couleurs (achromatopsie), où le sujet ne perçoit que des nuances de gris. La xanthopsie est un trouble de la vision qui donne une teinte jaune uniforme à tous les objets.
    - la synesthésie, du grec syn (union) et aesthesis (sensation), est un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés. Par exemple, dans un type de synesthésie connu sous le nom de synesthésie "graphèmes-couleurs", les lettres de l'alphabet ou nombres peuvent être perçus colorés. Dans un autre type de synesthésie, appelée "synesthésie numérique" (number form synesthesia), les nombres sont automatiquement et systématiquement associés avec des positions dans l'espace. Dans un autre type de synesthésie, appelé synesthésie de personnification ordinale/linguistique, les nombres, jours de la semaine, mois de l'année évoquent des personnalités. Dans d'autres types de synesthésie, la musique et d'autres sons peuvent être perçus colorés, ou ayant une forme particulière.


- les lettres :
    - les Chinois et les Japonais ne connaissent pas le l ou le r, ils prononcent l'un pour l'autre et l'autre pour l'un indifféremment.
    - le malgache et le turc s'écrivaient d'abord en lettre arabe, puis en lettre latine. De même, le moldave est retourné à l'alphabet latin, alors qu'il utilisait l'alphabet cyrillique pendant la période soviétique. De même le mongole, qui s'écrit dans son alphabet traditionnel, qui s'écrit de gauche à droite en colonne verticale, s'est écrit en arabe, puis en caractère cyrillique. Le chinois peut s'écrire en caractères latins appelé le pinyin.
    - un dictionnaire chinois ne peut suivre l'ordre alphabétique : L'ordre de classement dans un dictionnaire de sinogrammes utilise : un classement primaire selon les « clefs » qui entrent dans la composition des sinogrammes et sont en nombre suffisamment limité — il existe une centaine de clefs courantes — pour se voir fixer un ordre de classement arbitraire ; un classement secondaire par nombre de traits composant le sinogramme.
    - la lettre W est entrée officielle dans le dictionnaire suédois qu'en 2006 : peu utilisé en suédois et souvent dans des mots empruntés à des langues étrangères, il partageait jusque-là la section dévolue au V, dont la prononciation est identique. Par contre les ch et ll espagnols ne possèdent plus, depuis 1994, leur propre entrée dans le classement alphabétique. Les accents ne jouent pas de rôle dans le classement des mots en français (pour e par exemple l'ordre alphabétique est : e é è ê ë ; pour la ligature œ (ou e dans l'o) est à considérer en français comme un o suivi d'un e (deux caractères) pour le classement alphabétique) ou en allemand, mais c'est différent en suédois (l'alphabet se termine par V, X, Y, Z, Å, Ä et Ö), danois, norvégien (l'alphabet se termine par Z, Æ, Ø et Å). En hongrois, les lettres Ö et Ü sont classées respectivement après O et U. Les voyelles longues Á, É, Í, Ó, Ú, Ő, Ű sont traitées avec leurs contreparties brèves A, E, I, O, U, Ö, Ü. Le gallois classe ainsi les mots suivants : lawr, lwcus, llong, llom, llongyfarch. Ll et ng étant considéré comme des lettres uniques, comme ch, dd, ff, ph et th. En néerlandais, la combinaison « IJ » était précédemment soit considérée comme « Y », soit classée après celle-ci, mais est à l'heure actuelle le plus souvent classées entre « II » et « IK », sauf pour les noms propres. etc. etc. etc.
    - l'odrre des ltteers dnas un mot n'a pas d'ipmrotncae, ce qui cmptoe, c'est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae.


- les mots et les choses :
    - il existe un jeu en Allemagne qui consiste à demander au gens d'inventer un mot qui n'existe pas dans la langue : il y a donc des choses qui n'ont pas de nom, par exemple en français, la "chose" qui permet de séparer ses commissions de celle du client suivant au supermarché. Mais il y a aussi des choses qui ont plusieurs noms : tuberculeux / phtisique, sardonique / sarcastique.
    - de nombreux proverbes semblent logiques en français et ne peuvent correspondre à rien pour un Japonais ou un russe par exemple.
    - quand il est une heure ici, il est deux heures ailleurs, et encore ça dépend de l'heure d'hiver qui n'est pas appliquée partout.

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Comment nos sens nous trompent - peinture effectuée sur le plafond d'un local fumeurs

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Marcel Moreau - Se purifier sans cesse des encrassements temporels

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    Que faire d'un homme qui hait les papillonnements de l'intellect autour du mystère humain ? Et qui clame fort qu'il faudrait savoir aborder aujourd'hui notre destin avec un grand luxe de préscience sauvage, portée par les voix rauques de la vie antérieure ? Voilà pourquoi je suis un fanatique d'un genre si particulier, solitaire, sans Eglise, sans autre foi que cette foi noire pour les mots qui, de phrase en phrase, m'éloignent de l'esprit du temps. Etre fanatique, dans ce sens-là, c'est se purifier sans cesse des encrassements temporels : l'information pléthorique, enflure politique et publicitaire, le martèlement des exhortations au confort et à la consommation. C'est faire en soi une place inexpugnable au feu essentiel dévorant au-dedans, incendiaire au-dehors, un embrasement contre l'esprit du temps. Mais ce n'est pas assez : l'esprit du temps doit être torturé au moyen d'instruments doués de conscience, de lucidité, aux mains de bourreaux doués de supra-conscience, de supra-lucidité. L'esprit du temps devrait être livré livide à des races qui ne connaissent point la pitié, remontées on ne sait comment, par quel miracle de renversement des valeurs, du fond des abîmes de l'humanité et se conduisant comme des hordes.

Marcel Moreau, Monstre, p.226
Luneau Ascot Editeurs, Paris, 1986

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Une minute de plus pour l'humanité (actualité yahoo.de 15 janv 2010)

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La Révélation, L'existence de Dieu est la négation de la matière & l'existence de celle-ci la négation de celle de Dieu (p.170)

Publié le par antoiniste

    Comment raisonner son imperfection ? Est-il admissible que l'effet d'une loi naturelle puisse se modifier et agir contrairement à sa nature ? Un pommier peut-il ne plus vouloir porter des pommes et porter des poires ?
    Une glace ne rend-elle pas exactement l'image de ce qui est exposé devant elle, pourrait-elle contrefaire son reflet et celui-ci par la suite redevenir naturel et se perfectionner, c'est-à-dire contrarier sa nature ?

La Révélation, L'existence de Dieu est la négation de la matière & l'existence de celle-ci la négation de celle de Dieu, p.170

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