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Brenda Lee - Emotions (1960)

Publié le par antoiniste

(Mel Tillis - Ramsey Kearney)
Recorded August 16, 1960
Produced by Owen Bradley
Originally released January 12, 1961



Emotion, what are you doin'
Oh, don't you know
Don't you know you'll be my ruin
You've got me crying, crying again
When will you let this heartache end

Emotion, you get me upset
Why make me remember
What I want to forget
I've been lonely, lonely too long
Emotions, please leave me alone

You worry my days
Yes, you torture my nights
Never a dream, no, those old dreams
Never turn out right

Emotion, ah, give me a break
Let me forget that I made a mistake
Oh, can't you see what you're doing to me
Emotions, please set me free

You worry my days
Oh, you torture my nights
Never a dream, no, those dreams
Never turn out right

Emotion, ah, give me a break
Oh, let me forget that I made a mistake
Oh, can't you see what you're doing to me
Emotions, please set me free

 

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Enki et Ninhursag, à l'origine de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal

Publié le par antoiniste

Enki et Ninhursag, à l'origine de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du MalEnki et Ninhursag est un mythe sumérien, mettant en scène deux grandes divinités, Enki maître de la sagesse, le porteur d'eau, et sa parèdre  Ninhursag  appelée aussi Damkina. Le récit se passe sur l'île de Dilmun, l'actuel Bahreïn, qui entretient durant la haute Antiquité d'intenses relations avec la Mésopotamie. Ce mythe raconte comme Enki a fait de cette contrée, au départ désertique, une région disposant d'abondantes ressources pour le bonheur de Sumer.

Le dieu y construit d'abord un puits, vraisemblablement un puits aérien, pour faire apparaître l'eau douce là où il n'y en a pas, nécessaire à la vie, et donc au développement des plantes.

Après cela, il couche avec son épouse Ninhursag, qui en neuf jours, met au monde Ninsar, la maîtresse des légumes.

Puis Enki couche ensuite avec Ninsar, qui met au monde en neuf mois Nin-Kur, divinité des plantes destinées au filage, de même une autre fille, Uttu, déesse du filage, sera donnée à Enki. Ainsi, le filage, activité importante de la civilisation, peut apparaître à Dilmun après l'apparition des plantes destinées au filage.

Le récit comporte une lacune alors que Enki poursuit cette dernière.

Puis Enki ne pouvant contrôler son désir, prit Uttu pour s'accoupler avec elle, contre son gré. Elle ne résista pas mais alla se plaindre à Ninhursag, qui sortit les graines d'Enki du ventre d'Uttu et les transforma en plantes. Là où les graines ont été plantées, au bout de 9 jours il poussa huit plantes fortes et luxuriantes, les premières plantes crées par la déesse de la terre.

A la vue de ces belles plantes, Enki, par curiosité et appétit mangea avidement les huit plantes.

Ninhursarg furieuse et outrée du comportement d'Enki, décida de le punir et de se séparer de lui. Elle le réprimanda et le laissa seul, avec huit organes malades. Les organes étaient en train de mourir, et Enki dépérissait et souffrait, mais aucun dieu ne pouvait le guérir sauf Ninhursag qui s'était retirée. La perte d'Enki était insupportable à son frère Enlil, mais un renard vint le consoler et lui promit de trouver Ninhursag pour guérir Enki.

Ninhursarg embrassa tendrement Enki, et lui retira la maladie à chacune des huit parties malades, et fit de chaque plante mangée un moyen de soigner plutôt que de faire du mal, et libéra la maladie en faisant naitre huit divinités, une pour chaque organe. Parmi les huit organes il y a notamment la côte, d'où va naitre une déesse appelée Ninti, dont le nom signifie à la fois la dame de la côte, et celle qui donne la vie.

Une fois Enki guéri, il se réconcilia avec Ninhursag, et ils redevinrent amoureux.

Ce mythe a donc montré le seigneur Enki en tant que créateur de la civilisation, il est avec Ninmah sa sœur, le créateur du genre humain, son nom En-ki signifie seigneur de la terre, il le reçut de son père Anu, roi de Nibiru, auparavant il s'appelle Ea et il a l'avantage de trouver les solutions aux problèmes que rencontrent les an-nun-ka-hi, (ceux qui vinrent du ciel) et il enseigna principalement les arts, la médecine et les sciences de l'irrigation aux hommes, son rôle traditionnel dans la mythologie mésopotamienne.

C'est aussi un mythe qui parle du cycle des saisons au travers des relations entre Enki et Ninhursag, qui sont le maître de l'eau et la déesse de la terre. Quoiqu'on soit là déjà dans le vaste domaine de l'interprétation.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Enki_et_Ninhursag

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Maxence van der Meersch - Invasion 14 - Philosophie et discipline alimentaire

Publié le par antoiniste

    Si les philosophies imposent les modes de vie, le mode de vie en retour impose la philosophie. Et c'est Maurice Maeterlinck qui a émis quelque part cette frappante pensée que toute tentative de l'homme pour s'élever commence presque toujours par l'adoption d'une discipline alimentaire riche en produits végétaux. Du Bouddhisme au Pythagorisme, du Christianisme à l'Antoinisme d'aujourd'hui, les Religions connaissant cette réaction du physique sur le mental et l'allègement de l'esprit qu'apporte l'allègement des humeurs. Il semble au reste, que l'homme éprouve une certaine fierté à malmener sa carcasse. Un Pascal bien portant n'eût probablement pas écrit les Pensées. De plus, l'atmosphère de la prison est au fond celle du cloître. Et, chose singulière, une discipline, voulue ou imposée, en arrive néanmoins sur l'âme humaine à des résultats presque identiques.

Maxence van der Meersch, Invasion 14, p.329
Editions Albin Michel, Paris, 1946

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Le théâtre de la vie

Publié le par antoiniste

En Inde, la tribu des Dongria Kondh vit le scénario du film "Avatar"

lundi 15 février 2010 par Zone-7
(Source : Le Monde)

La tribu des Dongria Kondh vit loin des studios d’Hollywood. Ses 8 000 membres logent dans de petites maisons en boue séchée, recouvertes de feuilles de palmier, sans électricité ni télévision, reclus dans une montagne de la région de l’Orissa, au fin fond de l’est de l’Inde. Leur histoire ressemble pourtant à s’y méprendre au scénario d’Avatar, le film réalisé par l’américain James Cameron, et qui bat chaque semaine des records au box-office mondial.

Comme la tribu des Na’vi qui, dans le film, tente désespérément d’empêcher les humains d’exploiter les ressources minières de leur terre sacrée, les Dongria Kondh sont menacés d’expropriation par une compagnie britannique, Vedanta Resources, qui veut exploiter la bauxite de leur montagne.

"Le drame d’Avatar - si l’on fait abstraction des lémuriens multicolores, des chevaux à longue trompe et des guerriers androïdes - se joue aujourd’hui sur les collines de Niyamgiri en Orissa", explique Stephen Corry, directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Survival International, qui défend les peuples indigènes.

Lundi 8 février, l’ONG a publié dans Variety, un magazine américain consacré à l’industrie du spectacle, un appel à James Cameron pour venir en aide à la petite tribu de l’est de l’Inde. "Avatar est une fiction... bien réelle. En Inde, la tribu des Dongria Kondh lutte pour défendre sa terre. (...) Nous avons vu votre film. Maintenant, visionnez le nôtre", lui demande l’ONG.

En Orissa, les collines de Niyamgiri sont vénérées comme des temples car elles abriteraient, selon les croyances des Dongria Kondh, l’esprit du dieu Niyam Raja. Chaque jour, les habitants font des prières devant de petites statuettes en bois posées le long des sentiers de terre, avec, à leurs pieds, des fruits en guise d’offrandes, ou des animaux sacrifiés.

Pour le géant minier britannique Vedanta Resources, détenu par Anil Agarwal, un milliardaire indien, ces collines abritent surtout un gisement de bauxite d’une qualité exceptionnelle. Une usine a déjà été construite au pied des collines pour transformer la bauxite en aluminium. Mais elle attend toujours l’ouverture de la mine pour fonctionner à 100 % de ses capacités. 120 familles de la tribu des Dongria Kondh, qui ont accepté d’être embauchées, vivent désormais dans des maisons en ciment.

Vedanta Resources leur a promis des infrastructures médicales, des écoles et des terres pour se reconvertir à l’agriculture. Nombreux sont les enfants de la tribu à être victimes de sous-nutrition, et à peine 5 % de la population sait lire ou écrire.

Disparition des forêts

Mais, d’après un rapport publié mardi 9 février, par l’ONG Amnesty International, l’usine inaugurée par Vedanta Resources en 2006 aurait déjà commencé à polluer les cours d’eau, menaçant la santé des habitants. "Nous avions l’habitude de nous baigner dans la rivière. Mais, désormais, j’ai peur d’y emmener mes enfants. Mes deux fils se plaignent de démangeaisons", a témoigné l’une des habitantes auprès des auteurs du rapport.

Les ONG locales craignent aussi la disparition des forêts denses qui servent de "garde-manger" aux Dongria Kondh. Les habitants vivent de la cueillette et vont chercher dans l’épaisse végétation qui les entoure, des plantes médicinales. L’institut indien de la faune et de la flore a mis en garde contre les dommages irréversibles sur l’environnement qu’entraînerait le creusement d’une mine.

Vendredi 5 février, l’Eglise d’Angleterre a annoncé qu’elle se retirait du capital de Vedanta Resources - où sa participation était de 6 millions de dollars (4,4 millions d’euros) - au motif que l’entreprise ne répondait pas à ses attentes en matière de "respect des droits de l’homme". Deux ans plus tôt, c’est le fonds souverain norvégien qui s’était désengagé de son capital pour les mêmes motifs.

Les ONG locales dénoncent les menaces et intimidations dont sont victimes les membres de la tribu pour quitter leurs terres. En dépit de ces critiques, l’entreprise a rappelé, mardi 9 février, qu’elle investirait 10 millions de dollars dans la protection de la colline, et qu’elle "stimulerait l’économie des communautés locales" grâce à l’ouverture de la mine. Le projet, qui a obtenu le feu vert de la Cour suprême indienne en août 2008, devrait commencer dans quelques mois. La tribu des Dongria Kondh semble plus proche de l’extinction que du happy end d’Avatar.

source : http://newsoftomorrow.org/spip.php?article7402


    Au théâtre, elle s'émeut jusqu'aux larmes devant la misère ou le malheur qui l'agacerait au contraire dans la réalité, tant celle-ci lui répugne. Elle paie peut-être bien cher la satisfaction d'assister à un spectacle navrant mais mensonger et dans la vie elle passerait à côté de situations analogues sans parfois les remarquer ; nous ferions ici plutôt l'opposé et donnerions même de l'argent pour nous épargner cette vue ; je le répète, l'intelligence ne sait supporter la réalité.
La Révélation, L'arbre de la science de la vie du bien, p.174

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Le Couronnement de l'Œuvre Révélée, La croyance & la foi (p.XXXXIV)

Publié le par antoiniste

 

 

 

 

    C'est toujours avec l'espoir d'une double récompense que l'on agit par la croyance : pour que Dieu en tienne compte et pour que notre obligé nous témoigne sa reconnaissance. Nous perdons ainsi de vue que la main gauche ne doit pas savoir ce que fait la main droite, nos actes alors restent ignorés de Dieu parce qu'au lieu de les effectuer par l'amour, nous les puisons dans notre imperfection.

Couronnement de l'Œuvre Révélée, La croyance & la foi, p.XXXXIV

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Le Couronnement de l'Œuvre Révélée, La croyance & la foi (p.XXXXV)

Publié le par antoiniste

    Ce n'est pas qu'une religion soit meilleure que l'autre, puisque toutes n'ont qu'une seule et même base, la foi. Elles diffèrent uniquement par la forme, le côté extérieur.

Couronnement de l'Œuvre Révélée, La croyance & la foi, p.XXXXV

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La Révélation, Dieu pourrait-il avoir créé la souffrance ? (p.160)

Publié le par antoiniste

La Révélation, Dieu pourrait-il avoir créé la souffrance ? (p.160)

    Nous disons que nous croyons en un Dieu, mais nous ne Lui consacrons pas toujours volontiers notre temps de crainte de travailler inutilement.

La Révélation, Dieu pourrait-il avoir créé la souffrance ?, p.160

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la personnification civile du culte israélite en Belgique

Publié le par antoiniste

    Le 7 mars 1863, Jean-Baptiste Tesch, alors ministre de la justice, déclare à la Chambre :
    La personnification civile, l'étendue des droits qui en résultent ne sont jamais la conséquence de la proclamation d'un principe, de la proclamation d'une liberté. Ainsi je prétends que le culte israélite n'a pas la personnification civile en Belgique et qu'il est complètement impossible de fonder en faveur de ce culte.
    L'auteur de cet étrange et inadmissible ukase était né en 1812, à Messancy. Issu d'une famille de juristes luxembourgeois, il rédigea nombre d'articles dans son journal l'Echo du Luxembourg. Député depuis 1848, il est d'opinion libérale, mais si doctrinaire que les jeunes de son parti le considèrent, selon l'expression de l'un d'eux, tel un "dinosaure".
    Victor Tesch est aussi un habile financier qui regarde d'un mauvais oeil la concurrence que lui font les Juifs dans ce domaine, où lui-même excellait au point qu'après avoir quitté la politique en 1865, il deviendra gouverneur de la Société Générale. Mais en 1863, quand il tient ses prpos au sujet de l'impossibilité pour les Juifs de disposer de la personnification civile, Victor Tesch pousse l'illogisme jusqu'à prétendre que, malgré la dotation officielle que lui octroie l'Etat belge, le consistoire, que lui, Victor Tesch, considérait comme une simple association privée, n'avait pas le droit d'acquérir ni de posséder un immeube destiné au culte israélite.
    Les opinions de Tesch provoquèrent cette riposte du député catholique Alphonse Nothomb : "Décréter qu'il y aura des synagogues, ordonner qu'il y aura des consistoires, c'est dire clairement qu'il y a là un corps moral et qu'il doit être investi de tous les caracères de la personne civile." Ainsi naquit une interminable et filandreuse controverse entre juristes et parlementaires.
    En 1869, le conseil communal de Bruxelles, qui en a assez, écrit au gouverneur du Brabant qu'il est inadmissible de mettre les Juifs dans l'impossibilité de posséder des synagogues, puisqu'on leur refuse le droit de posséder des immeubles. Là-dessus entre en scène un libéral dont le sectarisme anticlérical est proportionnel à la vanité. Ce Jules Bara, nouveau ministre de la justice va se révéler aussi borné que son prédécesseur, Victor Tesch.
    Le 14 septembre 1869, le gouverneur du Brabant reçoit de Jules Bara cette letrre valant son pesant de solennelle ânerie, bien dans la manière de son auteur :
    Le droit accordé aux Israélites de se réunir pour exercer leur culte n'entraîne pas celui de posséder un lieu affecté à l'exercice de ce culte. Cette proposition est si vraie que tous les autres cultes peuvent être professés en Belgique et néanmoins il n'y a que ceux qui sont spécialement autorisés qui peuvent avoir des dotations. Je crois qu'il n'est pas permis de fonder au profit du culte israélite, car l'empereur Napoléon n'a pas voulu donner à ce culte les mêmes privilèges qu'aux cultes catholique et protestant.
    Lorsqu'on relit trois fois cette lettre, on est sidéré. On se demande par exemple pourquoi Napoléon sert de référence juridique à un ministre de Léopold II ! Mais Jules Bara, sa carrière en témoigne à suffisance, n'en était jamais à un pataquès près.
    Il faudra aux Juifs attendre jusqu'au 4 mars 1870 pour qu'enfin le Parlement vote une loi supprimant les brimades dont souffraient les cultes minoritaires en Belgique. Le 13 février 1871, parut enfin l'arrêté royal promulguant la loi qui accorde au consistoire la capacité civile.

Jo Gérard, Ces Juifs qui firent la Belgique, p.66-67
Editions J. M. Collet, Braine-l'Alleud, 1990

    L'état belge reconnaissait, à sa création en 1831, d'emblée le catholicisme et le protestantisme comme religion officielle. Puis vint difficilement, on vient de le lire, le culte israélite en 1870. En profite également l'Eglise Anglicane
    En 1974, vint la reconnaissance de l'islam et en 1985 de l'église orthodoxe et la laïcité organisée (A.S.B.L. «Conseil Central des Communautés Philosophiques non Confessionnelles de Belgique»).
    L'Église syriaque orthodoxe d'Antioche fait une demande de reconnaissance en 2005, le Bouddhisme en 2006.
    Les cultes non reconnus peuvent prendre la forme d’une ASBL, ce qui leur permet notamment de pouvoir bénéficier de dons et legs. On raconte que ce statut de fondation d'Utilité Publique fut créé spécialement pour le Culte Antoiniste à la demande des députés Charles Magnette et Eugène Goblet d'Alviella en 1922. Le statut d'ASBL (Association sans but lucratif) date de 1922 également. Une fondation d’utilité publique est reconnue comme telle "lorsqu’elle tend à la réalisation d’une œuvre à caractère philanthropique, philosophique, religieux, scientifique, artistique, pédagogique ou culturel" (texte de la loi modifié le 2 mai 2002).
    Pour qu’un culte puisse obtenir une reconnaissance de l’État belge, il doit répondre à un certain nombre de critères qui sont les suivants :
    * regrouper un grand nombre de fidèles (plusieurs dizaines de milliers) ;
    * être structuré de façon à avoir un organe représentatif pouvant représenter le culte concerné dans ses rapports avec l’autorité civile ;
    * être établi dans le pays depuis une période importante (plusieurs décennies) ;
    * avoir une utilité sociale.
    Le tribunal de Liège donne le 21 novembre 1949 que l'Antoinisme n'est pas un culte mais une oeuvre philanthropique. On peut suivre ici ce que déclare Anne Morelli, historienne  belge, spécialisée dans l'histoire des religions et des minorités, plagiant Régis Debray qui déclarait qu'une langue est un dialecte et le pouvoir : elle se pose la question de savoir si on peut définir la religion comme étant une secte et le pouvoir, et l'hérésie ou la secte comme étant une religion sans le pourvoir.  (Alain Dierkens et Anne Morelli, « Sectes » et « Hérésies », de l’Antiquité à nos jours, Editions de l’Université de Bruxelles, 2002 [http://digistore.bib.ulb.ac.be/2007/i9782800413013_000_o.pdf])

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Eric-Emmanuel Schmitt - La part de l'autre - C'est la vie qui nous a domestiqués

Publié le par antoiniste

    Rien n'est plus égoïste qu'un nourrisson. Il tend la main, il arrache, il broie et porte tout à sa bouche. L'être humain au premier jour est un monstre sans conscience cas sans conscience d'autrui. Nous avons tous commencé par être des tyrans. C'est la vie, en nous contredisant, qui nous a domestiqués.

Eric-Emmanuel Schmitt, La part de l'autre, p.343-344
Le Livre de Poche, Paris, 2001

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Georges Perec - Les choses - Dans le monde qui était le leur

Publié le par antoiniste

    Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu'on ne pouvait acquérir. Ce n'était pas eux qui l'avaient décrété ; c'était une loi de la civilisation, une donnée de fait dont la publicité en général, les magazines, l'art des étalages, le spectacle de la rue, et même, sous un certain aspect, l'ensemble des productions communément appelées culturelles, étaient les expressions les plus conformes. Ils  avaient tort, dès lors, de se sentir, à certains instants, atteints dans leur dignité : ces petites mortifications - demander d'un ton peu assuré le prix de quelque chose, hésiter, tenter de marchander, lorgner les devantures sans oser entrer, avoir envie, avoir l'air mesquin - faisaient-elles aussi marcher le commerce. Ils étaient fiers d'avoir payé quelque chose moins cher, de l'avoir eu pour rien, pour presque rien. Ils étaient plus fiers encore (mais l'on paie toujours un peu trop cher le plaisir de payer trop cher) d'avoir payé très cher, le plus cher, d'un seul coup, sans discuter, presque avec ivresse, ce qui était, ce qui ne pouvait être que le plus beau, le seul beau, le parfait. Ces hontes et ces orgueils avaient la même fonction, portaient en eux les mêmes déceptions, les mêmes hargnes. Et ils comprenaient, parce que partout, tout autour d'eux, tout le leur faisait comprendre, parce qu'on le leur enfonçait dans la tête à longueur de journée, à coups de slogans, d'affiches, de néons, de vitrines illuminées, qu'ils étaient toujours un peu plus bas dans l'échelle, toujours un petit peu trop bas. Encore avaient-ils cette chance de n'être pas, loin de là, les plus mal lotis.

Georges Perec, Les choses, p.44-45
10/18, Paris, 1965

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