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adepte

Photos issues de A-Z Hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936

Publié le par antoiniste

 Des femmes antoinistes assistent à l'opération   Photos issues de A-Z Hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936

Photos issues de A-Z Hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936

 

Ouvrant la marche, un petit homme en noir,
à la figure tannée...

 

Photos issues de A-Z Hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936

Antoinistes attendant devant le Temple, à Jemeppe s/ Meuse.

Photographies issues de l'article A-Z hebdomadaire illustré n°19-26 juillet 1936,
évoquant la Fête de Père du 25 juin 1936

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Salle de lecture antoiniste de Lille ou Houplines

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Salle de lecture antoiniste de Lille (archive Jean-Luc Passerel)

Salle de lecture antoiniste de Lille ou Houplines dont l'adresse n'est pas connue (archive Jean-Luc Passerel)

Souvenirs de Sœur Sylviane Hélène Buchet Auque et Sœur Betty Lux

beaucoup d’adeptes venaient [au temple d'Hellemmes] de Roubaix-Tourcoing par le tramway F et de Lille aussi, c’est toujours ma mère qui me l’a raconté. Maintenant il y a trois temples qui sont à proximité les uns des autres Lille Croix et Tourcoing.


Sœur Betty Lux
Dans les tomes en France, nous lisons des témoignages de Sr Lovinfosse et son mari desservants du temple d'Hellemes en 1939 et dans d'autres pages il est question "d'un desservant et sa fille" quelques années plus tôt. Ce desservant était-il le père de Sr Lovinfosse ?


Sœur Sylviane Hélène Buchet Auque
Je pense qu’elle a pris la suite de son père à Hellemmes elle a porté la robe très jeune. Sœur Nelly, desservante de Tourcoing, doit avoir plus de souvenirs que moi, car elle a 90 ans.

Pour moi qui ai connu le temple du ventre de ma mère j’ai connu Sœur et Frère Lovinfosse toute petite. Mais c’est ma mère qui m’a raconté beaucoup de choses. Et aussi Sœur Francine Lemesre qui a pris la suite de Sœur Jeanne Lovinfosse . Sr Lemesre m’a permis de lire les tomes (je ne l’ai pas tous lus) lorsque j’ai pris la robe.

Sœur Lemesre est la 1 Sr à gauche Fr Lemesre le 2 fr sur la ligne derrière elle. Je suis la première à droite, à côté de moi il y a fr Gery (ancien desservant de Croix). Il y a aussi le Frère Marcel le plus grand tout en haut.

Je connais les autres mais je ne me souviens pas de tous les noms et beaucoup sont désincarnés. Sur la photo, je dois avoir 22 ou 23 ans ça date.

 

    Frère Pierre Dock se rappelle également du Frère Bruno desservant de La Louviere est à droite (de Sœur Sylviane)

Salle de lecture dans le Nord (Lille ou Houplines)(Archives Temple de Retinne) #1

Salle de lecture dans le Nord (Lille ou Houplines)(Archives Temple de Retinne) #1

Salle de lecture dans le Nord (Lille ou Houplines)(Archives Temple de Retinne) #2

Salle de lecture dans le Nord (Lille ou Houplines) (Archives Temple de Retinne) #2

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Arthur Haulot, résistant, poète et conteur belge

Publié le par antoiniste

Arthur Haulot

Arthur Haulot,  O.M.W. (Ordre du Mérite Wallon, 2012, à titre posthume), né le 15 novembre 1913 à Angleur, et mort le 24 mai 2005, est un résistant, poète et conteur belge.

    Né le 15 novembre 1913 à Angleur en Belgique, Arthur Haulot grandit dans un foyer peu riche mais heureux. Il est marqué très jeune par son père ébéniste, militant socialiste. Dans À la recherche de sens : 200 noms de dieux, de Jean Olivier (EdiPro, 2019, de l'émission télévisée "noms de dieux", d’Edmond Blattchen et Jacques Dochamps), on apprend que sa mère est croyante, antoiniste.
    À l'âge de 16 ans, Arthur quitte l'école pour travailler à la Fabrique nationale de Herstal puis dans une banque coopérative où le travail de comptable ne le passionne guère. Grâce à Isi Delvigne (orateur socialiste) qui remarque ses qualités littéraires dans le Journal des Petits Faucons rouges, Arthur Haulot est engagé en 1931 au journal La Wallonie où il entame sa carrière de journaliste. Quatre ans plus tard, il devient journaliste reporter à l'Institut national de radiodiffusion jusqu'en 1937, date à laquelle il devient attaché de cabinet du ministère des communications.
    En 1938 il est nommé inspecteur à l'Office National des Vacances ouvrières puis il fonde le commissariat général au tourisme avec son ami Henri Janne.

La guerre éclate
    En mai 1940, lors de l'invasion allemande, Haulot est contraint d'entrer dans la clandestinité car il est membre du parti socialiste belge. Lors d'une opération clandestine qui se déroule à la fin de l'année 1941, il est arrêté par la Gestapo puis emprisonné à Bruxelles à la prison de Saint-Gilles. Malheureusement, à cause d'un attentat commis au restaurant ‘‘Le Cygne’’, réservé aux officiers allemands, Arthur Haulot se retrouve « incorporé » dans un groupe de 40 otages victimes de l'opération "Nuit et brouillard".

Arthur Haulot, résistant, poète et conteur belge

 

Arthur Haulot, Dachau (Wikimedia_Commons)

 

Il est déporté au camp de Mauthausen où, âgé de 29 ans, il tient bon malgré les privations, les mauvais traitements et le travail exténuant. En novembre 1942, il est transféré au camp de Dachau où il participera au Comité international clandestin comme représentant des prisonniers belges. Il sera l'adjoint de Pat O'Leary (Albert Guérisse), Président du Comité, lorsque ce dernier assurera le commandement du camp lors de la libération de celui-ci par la division Rainbow de l'armée américaine.
    Considérant que « jamais nous ne tombons ni ne nous élevons si haut que dans des circonstances exceptionnelles » Arthur Haulot dit de sa tragique aventure : « Si je sors d'ici vivant, je ne regretterai jamais d'y être passé ».

L'après-guerre
    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il témoigne en 1945 de l'horreur des camps de concentration dans un livre intitulé Dachau. Afin de commenter personnellement le procès de Nuremberg, il exerce à nouveau durant quelques mois son ancien métier de journaliste au journal Le Peuple. [...]
    Afin de récompenser de telles actions, le roi Baudouin le fait baron alors qu'il vient d'obtenir le titre de docteur honoris causa donné par l'université Paris-8 à une personnalité étrangère, dont l'engagement et les œuvres s'inscrivent dans l'esprit de l'université. [...]
    Arthur Haulot était franc-maçon, membre actif de la Loge Action et Solidarité n°1 du Grand Orient de Belgique.
    Arthur Haulot est mort le 24 mai 2005 laissant la Belgique orpheline d'un « résistant, poète, conteur, nouvelliste, essayiste » soucieux des relations humaines entre tous les peuples. »

Les sept merveilles de Belgique
    Soucieux de l'image touristique de la Belgique, il eut l'idée en 1978, en tant que Commissaire général au tourisme à l'époque, de la notion des sept merveilles de Belgique1.
- L'Agneau mystique de Gand- Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy de Liège
- La châsse de Notre-Dame Flamande à Tournai
- La Descente de Croix de Rubens à Anvers
- La Chute d'Icare de Pieter Breughel à Bruxelles
- Le reliquaire de Sainte-Ursule de Hans Memling à Bruges
- Le trésor d'orfèvrerie d'Hugo d'Oignies à Namur

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Haulot

    Il intervient dans un livre de Christian Libens Sur les pas des écrivains à Liège où il évoque le temple de Hors-Château. 
    Frère Pierre précise encore : Arthur Haulot, Poète, grand résistant, a été une voix qui comptait, élevé au rang de baron par le Roi, il était né de parents antoinistes, il en a parlé lors d'une émission de tv, "au nom(s) de dieu(x)" au départ on demandait a l'invité d'écrire le titre au pluriel ou non, il a fait passer a l'écran la photo du Père, fier de ses origines, il était, cependant franc maçon déclaré, un très grand Monsieur

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Belgium's Christian Scientists have woman chief (San Antonio Express, Vol. 47, No. 287, Ed. 1 Sunday, October 13, 1912)(texashistory.unt.edu)

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Belgium's Christian Scientists have woman chief (San Antonio Express, Vol. 47, No. 287, Ed. 1 Sunday, October 13, 1912)(texashistory.unt.edu)

        BELGIUM’S CHRISTIAN SCIENTISTS
                                       HAVE WOMAN CHIEF

Widow of "Anthony the Healer" Now Rules a Sect That Has Attracted Hundreds of Thousands – Magnetic Healing the Vital Principle of Their Faith – Founder Died Recently, But His Wife, Simple Countrywoman, Is Continuing to "Suggest" the Cure of the Worshippers.

Amazing Successes With Nervous Sufferers – A World-wide Correspondence Leads to Magnetized Water and Printed Prayers – Curious Service That Attracts Crowds – Conflict With Authority in France.

Special Cable Service to the Express
BRUSSELS, Oct 12. – It is curious to note how Christian Science movements tend to bring women into the responsible position of leadership. Mrs. Mary Baker Eddy is, of course, the most notable example, but outside the regular fold of Christian Science as understood in Boston there is at least one other sect in which healing is the central principle and a woman is today the unquestioned chief.
    This is the sect founded by "Antoine le Guerisseur," as he was known, an uncultured but very businesslike mystic who drew to his banner hundreds of thousands of believers both in Belgium and France. Antoine has just died, but now his widow rules the sect, and seems destined, simple countrywoman though she is, to maintain its strength intact.
    The name of "Anthony the Healer," is revered by the Antoinists today with singular fervor. Only a few months ago a petition bearing 130,000 signatures was presented to the Belgian Parliament asking that they should be officially recognized as members of a religious sect. How this extraordinary man rose to religious power and prominence belongs in part to that world of mysticism which Maeterlinck, a still greater Belgian, has explored in his inimitable writings.
    The first incident of any importance in Anthony's life happened just after the Franco-German War, when he was sent with his regiment to the French frontier. In the course of some military maneuvers he accidentally shot dead one of his comrades, and though he was acquitted of all blame the incident made him changed man. He became grave and silent, and when he returned to his vocation as a miner, he won the deep respect of his fellow workers, who came to the conclusion that there was something uncanny about the companion.
    In due course he married, and having worked as a mechanic in Germany for awhile, returned to his native village, Jemeppe, near Liege in Belgium, where he ran small green grocer's store. This did not last very long for he secured sob a mechanic in a large Belgian factory near Warsaw, in Russian Poland. His wife, who accompanied him, and who is now running the strange sect he inaugurated, there demonstrated her enterprise by establishing an apartment house which prospered until he had amassed modest fortune.
    Meanwhile Anthony covered himself while in the congenial Society of circle of local spiritualists, among whom he became marked man by reason of his possession of singular gifts as a medium. Political events in Poland, and particularly the violence of Russian repression, awakened his sympathies for the suffering of mankind, while at the same time he came under the influence of Tolstoy's teaching
                              RETURNED AFTER EXILE.
    After twelve years' exile Anthony and his wife returned to Belgium, full of the ideas that subsequently developed into the Antoinist movement of the present day. His first achievement with the erection of sort of garden village near Jemeppe, where he soon became established unofficial father confessor and advisor upon the troubles of the troubles of life. But the most potent development came when Anthony discovered he had remarkable powers as a healer, especially in cases of nervous disorders. His fame in this direction spread all over Belgium, and soon he was besieged by all sorts and conditions of patients who had lost their faith in doctors
    Another and still more remarkable development occurred when his only son died. Henceforth be devoted all his time and money to his mission, which was rapidly assuming nation-wide importance. The sick and needy in places far away from his native country began to hear whispers of the wonderful Belgian healer and letters from all parts of the world began to pour in upon him.
    Two devoted disciples, a college professor and a woman of Nice, whom he had cured, became his secretaries, and controlled as strange a mailbag as any in the world. Correspondents hailed Anthony as a redeemer of mankind, and kept up such a battery of extravagant adulation that this almost illiterate peasant came to believe himself to be an inspired prophet, in sign of which he let his hair grow till it curled over his shoulders and cultivated a head of the traditional prophetic cut. Subscriptions poured in from his admirers, and this money, combined with his own private fortune, supplied the wherewithal for the erection of a temple called "The Tree of the Science of the Perception of Evil." At the same time a branch was established in Liege to promulgate the tenets of the new faith.
                              SOME REMARKABLE SCENES
    The little village of Jemeppe began to present some of the most remarkable scenes to be witnessed anywhere on the continent of Europe, not excepting the famous shrine of Lourdes. Every day crowds of people consulted Anthony the Healer, and the number of applicants grew till special tickets of admission to his presence had to be issued.
    How far it went can be gathered from the fact that his correspondence attained even more swollen dimensions because it became noised abroad that he could heal at a distance "by the inspired word dictated to his shorthand writers." Mystic missives began to speed to America, England, Scandinavia, Italy, Egypt and Austria. Another temple was erected in Brussels, in charge of retired army officer who still looks after the growth of "The Tree of the Science of the Perception of Evil," while other places caught the infection.
    After a time Anthony got tired of such prodigious work and shut down his consultations und audiences. First he circulated bottles of magnetised chemical preparation, varying in size according to the individual case, the contents of which were declared capable of healing those of sufficient faith. But the vigilant medical association prosecuted the healer and he was fined 26 francs. Thereafter he circulated bottles of water, "magnetised" by gestures and murmured prayers, so it was said, and still warranted to cure all maladies. At last he abandoned even this expedient, having grown desperately weary of the credulous crowds. So he had printed prayers to himself distributed among the health seekers, and issued instructions that their perusal by the recipients would impart healing properties to the water and in fact, complete the cure. For Anthony had discovered that there are thousands of people whose maladies are largely existent in imagination and merely need suggestion to effect recovery.
    There's no doubt at all that at this time of his life Anthony the Healer had a fine time. The temple service, which began at 10 o'clock on Sunday morning, was simplicity itself. At the outset an assistant got up and announced, "Our good father in about to appear. He is about to appear. He is engaged in prayer. Respect this solemn moment. Revive your faith, for those who have faith shall alone be cured." Immediately after this announcement a door opened and Anthony appeared and ascended the pulpit. He majestically raised his arms and made gestures as if he were scattering influence upon the congregation, and then retired.
    "The operation is at an end," the assistant then said. "Those who have had faith are cured or relieved."
                              APPOINTED WIFE HIS SUCCESSOR
    Before his recent death Anthony the Healer appointed his simple wife as his inspired successor. She is now carrying on the business of the temple, and all the healing activities of the sect with magnificent assurance which seems to hypnotise the faithful. The assistant minister announces her coming into the pulpit with the same awe-inspiring tones with which he ushered in her deceased husband, and her gestures in the pulpit are just the same. She tells all inquirers "that the multitude of believers is growing, and the correspondence increased."
    The Antoinists are also to be found in Paris where a girl of the Joan of Arc type has created a good deal of stir by her alleged cures wrought by the invocation of "Our Father Anthony." The sect has many followers among the poor, two of whom got into trouble recently with the Commissary of Police in the Sorbonne quarter for returns permission for the burial of their dead child. Medical investigation showed that the child had died from lack of proper attention, and the parents when questioned candidly admitted that they had not called in a doctor. When further questioned, these humble followers of the Belgian Christian Scientist declared: "We are the faithful followers of Anthony the Healer, and we hold that God alone has the power, if he will, to save and to cure. The most high preferred to call our beloved child to himself. His will be done." As it was proved that another child of whom they had the guard had also died of inattention, the two French believers were sent to jail.
    Opinion in Belgium as to the staying power of the sect is divided, but it is conceded that nothing can be said against the woman of simple habits who now control its destinies. Her motives appear to be strictly honorable, but the question remains – is she not herself one of the most notable examples of the power of auto-suggestion?

San Antonio Express, Vol. 47, No. 287, Ed. 1 Sunday, October 13, 1912 (source : texashistory.unt.edu)

    Article repris par le San Diego Union and Daily Bee, du 9 novembre 1912 (cdnc.ucr.edu) :

New Belgian Sect (San Diego Union and Daily Bee, 9 November 1912)(cdnc.ucr.edu)

Traduction :

      LES SCIENTISTES CHRÉTIENS DE BELGIQUE
     ONT UNE FEMME COMME CHEF

La veuve d'"Antoine le guérisseur" dirige aujourd'hui une secte qui a attiré des centaines de milliers de personnes – La guérison magnétique est le principe vital de leur foi – Le fondateur est décédé récemment, mais sa femme, simple paysanne, continue de "suggérer" la guérison des adorateurs.

Succès étonnants auprès des malades nerveux – Une correspondance mondiale conduit à l'eau magnles – Conflit avec l'autorité en France.

Service de câble spécial pour l'Express  
BRUXELLES, 12 octobre. – Il est curieux de constater que les mouvements de la Science Chrétienne tendent à amener les femmes à occuper des postes de responsabilité. Mme Mary Baker Eddy en est, bien sûr, l'exemple le plus remarquable, mais en dehors du giron régulier de la Science Chrétienne telle qu'elle est comprise à Boston, il existe au moins une autre secte dans laquelle la guérison est le principe central et où une femme est aujourd'hui le chef incontesté.
    C'est la secte fondée par "Antoine le Guérisseur", comme on l'appelait, un mystique inculte mais très entreprenant qui a attiré sous sa bannière des centaines de milliers de croyants tant en Belgique qu'en France. Antoine vient de mourir, mais c'est sa veuve qui dirige la secte, et semble destinée, toute simple paysanne qu'elle est, à en maintenir la force intacte.
    Le nom d'"Antoine le guérisseur" est aujourd'hui vénéré par les Antoinistes avec une singulière ferveur. Il y a quelques mois seulement, une pétition portant 130 000 signatures a été présentée au Parlement belge pour demander qu'ils soient officiellement reconnus comme membres d'une secte religieuse. La manière dont cet homme extraordinaire a accédé au pouvoir et à la notoriété religieuse appartient en partie à ce monde mystique que Maeterlinck, un Belge encore plus grand, a exploré dans ses écrits inimitables.
    Le premier incident d'importance dans la vie d'Antoine se produit juste après la guerre franco-allemande, lorsqu'il est envoyé avec son régiment à la frontière française. Au cours de manœuvres militaires, il tue accidentellement l'un de ses camarades et, bien qu'il soit acquitté de toute responsabilité, l'incident le transforme. Il devint grave et silencieux, et lorsqu'il retourna à sa vocation de mineur, il gagna le profond respect de ses compagnons de travail, qui arrivèrent à la conclusion qu'il y avait quelque chose d'étrange chez ce compagnon.
    En temps voulu, il se marie et, après avoir travaillé quelque temps comme mécanicien en Allemagne, il retourne dans son village natal, Jemeppe, près de Liège en Belgique, où il tient une petite épicerie de légumes. Cela n'a pas duré très longtemps car il a obtenu un poste de mécanicien dans une grande usine belge près de Varsovie, en Pologne russe. Sa femme, qui l'accompagnait et qui dirige maintenant l'étrange secte qu'il a inaugurée, a démontré son esprit d'entreprise en créant une pension qui a prospéré jusqu'à ce qu'il ait amassé une modeste fortune.
    Pendant ce temps, Antoine se couvrait de la sympathique société du cercle des spirites locaux, parmi lesquels il s'est fait remarquer en raison de la possession de dons singuliers de médium. Les événements politiques en Pologne, et en particulier la violence de la répression russe, éveillèrent ses sympathies pour la souffrance de l'humanité, tandis qu'en même temps il subissait l'influence de l'enseignement de Tolstoï.
                              RETOUR APRÈS L'EXIL.
    Après douze ans d'exil, Antoine et sa femme reviennent en Belgique, pleins des idées qui se sont développées par la suite pour devenir le mouvement antoiniste d'aujourd'hui. Sa première réalisation fut l'érection d'une sorte de cité ouvrière près de Jemeppe, où il devint rapidement un père confesseur officieux et un conseiller sur les problèmes de la vie. Mais le développement le plus puissant s'est produit lorsqu'Antoine a découvert qu'il avait de remarquables pouvoirs de guérisseur, en particulier dans les cas de troubles nerveux. Sa renommée dans ce domaine se répandit dans toute la Belgique et il fut bientôt assailli par toutes sortes de patients qui avaient perdu leur foi dans les médecins.
    Une autre évolution, encore plus remarquable, se produit à la mort de son fils unique. Désormais, il consacre tout son temps et son argent à sa mission, qui prend rapidement une importance nationale. Les malades et les nécessiteux dans des endroits très éloignés de son pays natal ont commencé à entendre parler du merveilleux guérisseur belge et des lettres de toutes les parties du monde ont commencé à affluer vers lui.
    Deux disciples dévoués, un professeur d'université et une femme de Nice, qu'il avait guéris, devinrent ses secrétaires, et contrôlaient un sac de courrier aussi étrange que n'importe quel autre au monde. Les correspondants saluaient Antoine comme un rédempteur de l'humanité et entretenaient une telle batterie d'adulations extravagantes que ce paysan presque illettré en vint à se prendre pour un prophète inspiré, en signe de quoi il laissa pousser ses cheveux jusqu'à ce qu'ils frisent sur ses épaules et cultiva une tête à la coupe prophétique traditionnelle. Les souscriptions affluent de la part de ses admirateurs, et cet argent, combiné à sa fortune personnelle, fournit les moyens d'ériger un temple appelé "L'Arbre de la Science de la Vue du Mal". En même temps, une branche fut établie à Liège pour promulguer les principes de la nouvelle foi.
                              DES SCÈNES REMARQUABLES
    Le petit village de Jemeppe commença à présenter certaines des scènes les plus remarquables que l'on puisse observer sur tout le continent européen, à l'exception du célèbre sanctuaire de Lourdes. Chaque jour, des foules de personnes consultaient Antoine le guérisseur, et le nombre de candidats augmentait jusqu'à ce que des tickets spéciaux d'admission à sa présence doivent être émis.
    On peut se faire une idée de l'ampleur de la situation en constatant que sa correspondance prend des proportions encore plus importantes, car on entend dire à l'étranger qu'il peut guérir à distance "par la parole inspirée dictée à ses sténographes". Les missives mystiques commencent à affluer en Amérique, en Angleterre, en Scandinavie, en Italie, en Égypte et en Autriche. Un autre temple est érigé à Bruxelles, sous la responsabilité d'un officier de l'armée à la retraite qui veille toujours à la croissance de "l'arbre de la science de la vue du mal", tandis que d'autres endroits sont gagnés par la secte.
    Au bout d'un certain temps, Antoine se lasse de ce travail prodigieux et arrête ses consultations et ses audiences. Il fait d'abord circuler des flacons de préparation chimique magnétisée, de taille variable selon les cas, dont le contenu est déclaré capable de guérir ceux qui ont suffisamment de foi. Mais l'association médicale vigilante poursuit le guérisseur et il est condamné à une amende de 26 francs. Par la suite, il fit circuler des bouteilles d'eau, "magnétisées" par des gestes et des prières murmurées, disait-on, et toujours garanties pour guérir toutes les maladies. Finalement, il abandonna même cet expédient, s'étant désespérément lassé des foules crédules. Il fit donc distribuer des prières imprimées à son intention parmi les personnes en quête de santé, et donna des instructions pour que leur lecture par les destinataires confère des propriétés curatives à l'eau et, en fait, complète la guérison. Car Antoine avait découvert qu'il y a des milliers de personnes dont les maladies existent en grande partie dans l'imagination et qui ont simplement besoin d'une suggestion pour se rétablir.
    Il ne fait aucun doute qu'à cette époque de sa vie, Antoine le guérisseur n'a pas chômé. Le service au temple, qui commençait à 10 heures le dimanche matin, était la simplicité même. Dès le début, un assistant se lève et annonce : "Notre bon père est sur le point d'apparaître. Il est sur le point d'apparaître. Il est en train de prier. Respectez ce moment solennel. Ravivez votre foi, car seuls ceux qui ont la foi seront guéris." Immédiatement après cette annonce, une porte s'ouvre et Antoine apparaît et monte en chaire. Il leva majestueusement les bras et fit des gestes comme s'il répandait de l'influence sur la congrégation, puis se retira.
    "L'opération est terminée", dit alors l'assistant. "Ceux qui ont eu la foi sont guéris ou soulagés".
                              A DÉSIGNÉ SA FEMME COMME SON SUCCESSEUR
    Avant sa mort récente, Antoine le Guérisseur a désigné sa simple épouse comme son successeur inspiré. Elle s'occupe maintenant des affaires du temple et de toutes les activités de guérison de la secte avec une magnifique assurance qui semble hypnotiser les fidèles. Le ministre adjoint annonce sa venue en chaire sur le même ton impressionnant que celui avec lequel il a accueilli son défunt mari, et ses gestes en chaire sont exactement les mêmes. Elle dit à tous les demandeurs "que la multitude des croyants augmente, et que la correspondance s'est accrue."
    Les Antoinistes se trouvent aussi à Paris où une jeune fille du type de Jeanne d'Arc a fait beaucoup de bruit par ses prétendues guérisons opérées par l'invocation de "Notre Père Antoine". La secte compte de nombreux adeptes parmi les pauvres, dont deux ont eu récemment des ennuis avec le commissaire de police du quartier de la Sorbonne pour avoir retourné la permission d'enterrer leur enfant mort. L'enquête médicale a montré que l'enfant était mort par manque de soins appropriés, et les parents, interrogés, ont candidement admis qu'ils n'avaient pas fait appel à un médecin. Interrogés plus avant, ces humbles disciples de la Scientiste Chrétienne Belge ont déclaré : "Nous sommes les fidèles disciples d'Antoine le guérisseur, et nous soutenons que Dieu seul a le pouvoir, s'il le veut, de sauver et de guérir. Le Très-Haut a préféré appeler à lui notre enfant bien-aimé. Que sa volonté soit faite". Comme il a été prouvé qu'un autre enfant dont ils avaient la garde était également mort d'inattention, les deux croyants français ont été envoyés en prison.
    En Belgique, les avis sont partagés quant à la pérennité de la secte, mais on admet que rien ne peut être dit contre la femme aux habitudes simples qui en contrôle désormais les destinées. Ses motivations semblent être strictement honorables, mais la question demeure : n'est-elle pas elle-même l'un des exemples les plus remarquables du pouvoir de l'auto-suggestion ?

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Mme A. de Poncey, spirite médium, guérisseuse... et journaliste

Publié le par antoiniste

     On n’en sait peu sur Mme A. de Poncey quant à son attachement avec l’Antoinisme. Dans le Fraterniste, elle demande à faire inclure dans les colonnes quelques moments importants de la création du culte, comme les Derniers Echos des Fêtes AntoinistesL'Inauguration du Temple Antoiniste de Paris ou encore celle du temple de Monaco.
    C’est à cette occasion qu’on apprend qu’elle habite Paris. Elle changera plusieurs fois d’adresse.

    C’est dans la presse qu’on en retrouve des traces, notamment par une petite annonce parue dans plusieurs journaux : Le Petit Parisien, Gil Blas ou Le Matin en 1905 et 1906) :

Mme A. de Poncey, spirite médium... et journalisteMme A. de Poncey, spirite médium... et journaliste

Le Matin, 16 novembre 1905                 Le Matin, 22 octobre 1906

    Elle figure encore parmi les médiums recommandés de la Revue Spirite (janvier 1907) : 191, rue du Faubourg-Saint-Honoré. – Médium voyant et Psychomètre. – Somnambulisme, de 2 à 6 heures, sauf le dimanche.

    C’est dans la revue spirite L’Écho du Merveilleux qu’on apprend qu’elle était également guérisseuse et comment elle procédait.
    On fait sa connaissance dans le numéro du 1er juillet 1905 (p.253) :

Madame de Poncey
MÉDIUM VOYANTE

    J'ai rencontré tout dernièrement une personne dont la lucidité a acquis un certain renom : Mme de Poncey.
    Elle habite au 113 de la rue du Temple et s'est associée avec Mme Renault, masseuse diplômée de l'école dé magnétisme d'Urville, afin d'être utile, le plus possible, à l'humanité souffrante.
    Les services que Mme de Poncey peut rendre aux malades sont multiples : elle ressent leurs malaises et dépeint leurs maladies ; à l'état de transe, et en donnant la main à la personne qui souffre, elle prend, momentanément, son mal et permet au malade un repos réparateur. Sur ses indications, son amie, Mme Renault, dont le fluide est puissant et bienfaisant, massé ou magnétise le malade. Elles peuvent, ainsi, s'aidant l'une par l'autre, obtenir une sérieuse amélioration et, en persévérant, la guérison.
    Mmes de Poncey et Renault ont soigné des tuberculeux, des épileptiques, etc., avec succès, m'assurent-elles.
    Je n'ai pas de peine à le croire ; j'ai été déjà témoin de ces phénomènes, et sais, par expérience, que le magnétisme peut améliorer, de façon sensible, l'état d'un malade.

    Mme de Poncey a les traits fatigués de la personne qui s'abandonne souvent aux expériences psychiques.
    Il n'est pas de jour où elle ne s'endorme, où on ne l'endorme, pour tenter quelques expériences.
    Elle me fait des récits qui tiennent du merveilleux ; elle me cite des noms, me prie, avec insistance, de prendre des renseignements, et, sûre d'elle, me demande de bien vouloir lui permettre de me donner des preuves de ce qu'elle avance.
    Intéressée, j'accepte la proposition.
    … Mais quelle force se met entre nous, pour empêcher toute expérience ? A peine endormie, Mme de Poncey se sent accablée ; elle ne peut arriver à se dégager, à se mettre dans l'état de transe, qui permet à son esprit de lire dans l'astral.
    Ce contre-temps me prouve la sincérité du médium, et s'il me contrarie un peu, il ne me décourage pas.
    Les médiums sincères sont ainsi faits : ils ont leurs heures et leur clairvoyance est sujette à ces intermittences.
    Après de vains efforts, je préfère, momentanément, abandonner l'expérience et je demande que l'on réveille le sujet, afin de pouvoir m'entretenir avec elle sur les causes qu'elle attribue à ces différents phénomènes.
    Mme de Poncey se réveille lentement, et reste accablée, étourdie.
    Elle se remet peu à peu, et je peux l'interroger :
    – A quoi attribuez-vous le malaise qui a nui à votre lucidité ?
    – A une force occulte qui se met entre nous. Cela arrive quelquefois. Elle émane, parfois, de la volonté des vivants ; d'autrefois, et le plus souvent, de la volonté des morts. Tenez, un exemple : j'ai reçu, il y a peu de temps, la visite d'une jeune femme qui venait me consulter au sujet de la fatalité qui s'attachait à elle, au sujet d'un mariage qu'elle voulait contracter. Les deux parties étaient consentantes et, malgré cette chose principale, la date fixée se reculait au fur et à mesure que les jours passaient. Toujours, un accident survenait pour mettre un nouveau terme de séparation entre les deux conjoints. Désolée, Mme X... venait demander à ma lucidité de lui révéler quelque chose à ce sujet.
    « A peine endormie, je fus sous le coup d'une impression pénible. Quelque chose s'acharnait après moi, me mettant dans le trouble.
    « Comme ma consultante, ignorante de ces sortes de phénomènes, avait déjà sur les lèvres un sourire sceptique, je résolus – et Mme Renault avec moi – de prolonger la séance et, coûte que coûte, d'arriver à vaincre la force mauvaise.
    « Après bien des tentatives vaines, je parvins à apercevoir une forme qui se dressait entre moi et la consultante. D'abord imprécise, elle se modela peu à peu et devint assez visible pour que je puisse en faire la description à Mme X... Bientôt, avec un étonnement mêlé d'effroi, ma cliente reconnaissait la première femme de l'homme qu'elle voulait épouser, – elle avait oublié de me dire qu'il s'agissait d'un veuf.
    « Maintenant, j'apercevais distinctement l'esprit. Il avait toutes les apparences d'un vivant, et brandissait, vers la consultante, un poing menaçant, qui avait presque apparence d'une griffe. »
    J'interrogeai :
    – Vous croyez donc, comme beaucoup d'occultistes, que les morts peuvent avoir une influence sur la vie des vivants, et que beaucoup d'événements sont leur œuvre ?
    – Je le crois, et, grâce au don de lucidité que je possède, je puis l'affirmer, car je les vois, et les démasque la plupart du temps.
    – Alors, vous croyez que c'est une volonté étrangère qui vous a séparée de moi, tout à l'heure ?
    – Oui, et si vous vouliez que nous recommencions l'expérience, je parviendrai, sans doute, à vous dire qui elle est.
    Mme de Poncey s'étant un peu remise pendant notre conversation, je me décidai à tenter, à nouveau, l'expérience.
    Et, cette fois, non sans difficultés, Mme de Poncey me fit un portrait que je reconnus. Mais... c'était celui d'une personne vivante !
    Dois-je imputer à elle, à sa volonté jalouse, tous les déboires de mon existence ?
    Etrange ! Etrange ! Etrange !!!
    Comme il se faisait tard, je ne voulus pas prolonger l'expérience et je remis à un autre jour les preuves de clairvoyance que le sujet tenait à me donner.
    Mme de Poncey se prête encore, volontiers, à l’extériorisation de la sensibilité. A distance, elle ressent les piqûres d’épingles et peut faire sentir la présence de son double à une personne sensitive.
    Actuellement, elle tente des expériences de ce genre avec une châtelaine éloignée, à laquelle elle veut apparaître à distance.
    Elle espère ainsi obtenir, à bref délai, des phénomènes de matérialisation.
    Je crois que Mme de Poncey est appelée à devenir un sujet très remarquable, et j'ai pris congé d'elle en l'assurant que, prochainement, je reviendrais tenter avec elle d'autres expériences.
    Malgré tout, les phénomènes de ce soir ont été intéressants puisqu'ils tentent à prouver que le malheur a un visage, la fatalité un nom.
    Que doit-on croire ?
                                                                Mlle Louis MAURECY.

    Dans le numéro du 15 octobre 1909 (p.394-95), on lit :

LES VOYANTES

    Nous recevons de notre collaborateur P. Borderieux l'intéressante communication suivante que nous publions tout en lui en laissant l'entière responsabilité.

    Ce qui particularise les voyantes du genre de Mme de Poncey c'est l'absence absolue de moyens artificiels, employés pour se mettre en rapport avec l'être, ou le lieu, désigné comme champ d'étude. Point de magnétiseur auprès d'elle, aucun apparat mystérieux, sauf l'ample péplum blanc qu'elle affectionne, point enfin de ces crises pénibles, qui secouent la sybille et font songer aux antiques possédés de Saint-Médard.
    Sa vision est objective, mais à l'état de veille, sans trance. Elle voit, comme voyaient les jeunes pâtres des Cévennes, ou les austères jacobites écossais : spontanément.
    J'ai eu plusieurs fois, personnellement, l'occasion de vérifier l'exactitude d'une vision, ou d'une prédiction, faite par Mme de Poncey ; mais ces faits n'étant intéressants que pour moi seul, j'en dispenserai les lecteurs de l'Echo, préférant me faire le sténographe et le copiste fidèle de deux des personnes qui purent, mieux que moi, profiter des conseils et des pratiques de cette voyante, doublée d'une guérisseuse.
    Mme de Poncey s'occupe de spiritisme et est un excellent médium, mais ce point ne doit pas nous intéresser ; c'est une faculté jointe aux autres, et rien de plus.
    J'ai dit que sa voyance était naturelle, spontanée, sans aucune préparation. C'est, en quelque sorte, un état jaculatoire, soudain, qui projette tout à coup (dit-elle) son esprit hors de son corps, pour aller trouver l'esprit ou le lieu désigné.
    Une théorie occulte prétend que l'une des plus grandes forces du Verbe, c'est-à-dire de la parole proférée, est d'évoquer l'esprit d'une personne au simple prononcé de son nom. Ainsi, si je nomme à haute voix M. Edmond Rostand par exemple, à son insu l'esprit du poète, ou tout au moins une partie de ce moi nuageux, nommé l'inconscient par nos psychologues, se trouve à mes côtés.
    C'est certainement ce qui arrive à la voyante dont je parle.
    Croyant aller à la montagne, elle fait venir la montagne à elle et, vu ses facultés de voyance, elle peut se rendre un compte exact de l'état moral, sanitaire ou intellectuel de la personne visée et du milieu qui l'entoure.
    Pour les guérisons obtenues à distance, elles relèvent d'un ordre de lois similaires, mais que cette simple exposition nous interdit de développer ici.
    En sa qualité de sensitive, Mme de Poncey a chez elle, très marquée, la science de la sympathie et de l'antipathie. A priori, elle juge son interlocuteur et son accueil est selon les cas plus ou moins chaleureux. Il faut croire que mes fluides ne lui furent pas trop désagréables, puisque c'est dans son salon, au 191 du faubourg Saint-Honoré, que j'entendis de la bouche d'un témoin le récit qui va suivre.
    J'ajoute, avant cette relation sans commentaires, que cette voyante a surtout la sensation exacte de la sympathie qu'ont les gens pour elle par l'attitude qu'ont à son égard les animaux domestiques appartenant aux personnes chez qui elle se rend. Si, près d'elle, le chien de la maîtresse de maison grogne, si le chat se hérisse et jure à son arrivée, elle ne doit (du moins, l'affirme-t-elle) rien attendre de bon des maîtres du logis. Cette remarque incidente méritait d'être citée Mais revenons aux faits.
    Le premier nous est conté par M. M..., ami de Mme de Poncey.
    « Un après-midi de juin dernier, nous dit M. M..., distingué officier de marine, nous nous trouvions, Mme de Poncey et moi, parlant d'une de mes amies, Mme N. ., partie depuis deux ans, au Chili, et dont je n'avais pas reçu de nouvelles.
    – Oh ! la voici, dit tout à coup mon hôtesse en souriant...
    – Je la vois, continue-t-elle, dans une maison basse, au sein d'une forêt profonde. Dans une des salles que décrivit exactement la voyante, était Mme N... couchée sur lit de repos et profondément endormie. Je calculais mentalement la différence horaire entre Paris et Valparaiso et reconnus que Mme N... se reposait à l'heure de la sieste.
    Mme de Poncey me dit se dédoubler et, après m'avoir fait une description détaillée du pays environnant, elle s'écria : – Mon Dieu, cette femme est en danger, je vois sur elle... (Ici, hélas, l'annonce d'un danger d'ordre domestique qu'on me permettra d'omettre). Surtout, recommande Mme de Poncey, surtout ne marchez pas nu-pieds (sic).
    Un mois plus tard, je reçus une lettre de ma lointaine amie. Elle me confirmait l'exactitude de la vision précitée. La chaleur n'étant pas trop forte dans la forêt, il est très rare que Mme N... fasse la sieste. Une irruption soudaine de serpents venimeux rendit efficace le conseil de ne marcher que chaussé. Pour l'autre prédiction, elle se réalisa malheureusement. J'ajouterai que Mme N... eut, croit-elle, ce jour-là, un rêve dans lequel elle conversait avec un être qui lui donnait les meilleurs conseils. »
    Mme de Poncey m'ayant confié une lettre, je la reproduis ici, en lui conservant sa tournure naïve et franche :
                                                                         Lundi, 4 octobre 1908.
        « Madame de Poncey,
    « Au mois de juin dernier, mon enfant âgé de deux mois était très malade d'une inflammation d'intestins.
    « Je ne savais que faire ; quoique ne croyant pas, je l'avoue, à votre pouvoir de guérir (surtout de loin), je me suis décidée à vous demander secours pour mon petit garçon, mais presque en désespoir de cause, comme une mère qui cherche tout pour sauver son petit enfant.
    « Vous m'assuriez par lettre que le mercredi soir, entre neuf et dix heures, vous tenteriez de venir soigner mon entant, par dédoublement, et me conseilliez d'observer si, près de lui, un meuble ne craquerait pas, révélant votre présence occulte. Malheureusement, je n'ai reçu votre mot que le jeudi, voire lettre s'étant égarée.
    « Quoique ignorante de tout ce qui est de vos pouvoirs, j'ai, en effet, le mercredi, entendu craquer un meuble (ce qui ne se produit jamais chez nous) ; le vendredi, mon cher petit allait mieux elle voilà maintenant, grâce à Dieu et à vous, en parfaite santé. Ce qui m'avait donné tout de même confiance en vous, c'est que vous avez été la première à me prévenir de ma grossesse et à m'annoncer que ce serait un garçon, ce qui fut parfaitement exact.
    « En vous envoyant l'expression de ma vive reconnaissance, je souhaite que votre don soit connu par toutes les jeunes mères qui, comme moi, ont la crainte de perdre leur chérubin. Mon mari se joint à moi pour……. etc.                                          « Mlle LOUISE B.... »

     Voilà des faits. Ce n'est pas à moi de conclure. Certains diront que le procès des rebouteux est depuis longtemps clos. Pour ceux que Rabelais nommait sorbonistes, sorbonicoles : peut-être ; les honnêtes guérisseurs trouveront encore des témoins à décharge et de chauds défenseurs.

                                                             P. BORDERIEUX

    La même revue l’interroge, avec d'autres voyantes, sur la disparition de La Joconde du Musée du Louvre en 1911.

Mme A. de Poncey, spirite médium... et journaliste

Mme de Poncey, in Louis Malteste - Voyants et Médiums (Le Monde illustré, 21 mars 1908)

   Dans cette même revue, on peut lire des témoignages de guérison (1er mars 1908, p.98 ; 1er mars 1909, p.98), et dans le numéro du 1er novembre 1905, une description de son salon de la rue Laborde :
    Mme de Poncey habite, maintenant, au 42 de la rue Laborde. C'est là que je la retrouve, étrange, dans un cabinet non moins étrange. Celui-ci a la forme d'un cercle. Ses murs disparaissent sous de blanches draperies. En face de moi, se trouve une glace, et devant cette glace, une sorte d'autel, sur lequel sont disposés un chandelier d'argent, où trois bougies sont allumées de chaque côté, et deux brûle-parfums d'où se dégagent des vapeurs de santal.
    La table, devant laquelle Mme de Poncey est assise, a la forme d'un croissant. Elle occupe le milieu de la pièce, et elle est revêtue de signes cabalistiques lunaires.
    La voyante elle-même est habillée de blanc et un croissant d'argent brille dans sa chevelure.
    Mme de Poncey m'explique que son costume et son cabinet ont été constitués avec un soin méticuleux, pour attirer les vibrations lunaires qui sont, par excellence, celles propices aux voyantes.
    Est-ce cette influence qui donne à Mme de Poncey la précision de vision dont je suis le témoin, en cette seconde visite ? Est-ce la direction du professeur des Sciences Hermétiques qu'elle s'est adjoint et qui préside à nos expériences ? Je l'ignore mais, cette fois, je n'éprouve aucune déconvenue ! […]
    – Et ce cabinet ? interrogeai-je.
    – Vous savez sans doute, me répondit M. le Professeur des Sciences Hermétiques, que les vibrations lunaires, mercuriennes et venusiennes sont celles qui correspondent le mieux aux influences de la voyance. En réunissant autour d'un sujet tout ce qui porte la signature lunaire, c'est-à-dire pour la couleur : le blanc ; pour le métal : l'argent ; pour la forme : le croissant, on double autour de lui l'influence favorable à sa lucidité.

    Le même numéro reproduit encore un portrait de Mme de Poncey. On peut voir un dessin de son cabinet du Faubourg-Saint-Honoré dans un article de la revue Le Monde illustré du 21 mars 1908.

Mme A. de Poncey, spirite médium... et journaliste

    Elle contribua également à l’Unitif, puisqu’on peut en lire un extrait dans Pierre Debouxhtay.
    « Signalons encore la vision dont fut favorisé un disciple pendant son sommeil (9), et l'apparition d'Antoine, le lendemain de sa mort : « Dans son travail sur le premier Interprète du Père, notre sœur a signalé que lors de la désincarnation de notre Sauveur des personnes l'avaient vu se confondre avec Mère. Nous joignons notre témoignage au leur. Le lendemain des obsèques solennelles nous assistions à l'opération, le lundi, nous étions aux galeries bien en face de Mère et au moment du profond recueillement nous avons vu (je dis nous parce que nous étions trois adeptes ensemble dans le même cas) nous avons vu le Père se fondre avec Mère et ne faire plus qu'un, nous avons gardé le silence sur cette vision attendant que des personnes autres que des adeptes en parlent pour qu'on ne croit pas que c'était le résultat de notre désir, une illusion, qui nous donnait le bonheur de contempler notre Sauveur, présent parmi nous partout et toujours. – Poncey, 23, boulevard de Picpus, Paris. » (L'UNITIF, II, 9, p. 3).

    Par un heureux hasard, j'ai fait l'acquisition d'une carte postale postée par la médium-guérisseuse Mme A. de Poncey qu'elle a envoyé du temple de Jemeppe en Avril 1909. Elle envoie une bonne pensée de Jemeppe à M. et Mme Bouzerot de Paris 18e.

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Visite aux disciples d'Antoine-le-Guérisseur (L'Intransigeant, 30 juillet 1912)

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Visite aux disciples d'Antoine-le-Guérisseur (L'Intransigeant, 30 juillet 1912)       Visite aux disciples
                    d'Antoine-le-Guérisseur

    Les poursuites contre Leclerq affectent beaucoup les « antoinistes ». – L'un d'eux nous raconte les épisodes de sa conversion.

    Le chiffonnier Leclercq, l'antoiniste accusé d'avoir laissé mourir sa fillette, a été interrogé hier par le juge d'instruction.
    – C'est en lisant un journal hostile à l'antoinisme, a-t-il dit, que je me suis converti à sa doctrine.
    Et le malheureux montre à son juge une brochure, l'Unitif, dans laquelle on peut lire « Si l'on ne veut pas périr, il ne faut jamais appeler le médecin, ni prendre de remède. »
    Confiant, Leclerq n'appela pas le médecin, et sa fillette est morte, d'où les poursuites d'aujourd'hui.
    J'ai franchi ce matin le seuil du numéro 7 de la rue Esquirol, où dans une coquette boutique est installé le siège de l'« antoinisme ». Siège modeste, certes, et que vous prendriez pour un quelconque magasin, si au-dessus ne s'étalait une large banderole sur laquelle on peut lire : « Culte antoiniste ».
    – Mlle Canus (sic) ? ai-je demandé.
    Mais Mlle Canus, « mère » de l'antoinisme en France, n'était pas là.
    Cependant, un adepte est venu à moi : Polonais d'origine, ancien soldat de la légion étrangère, il voulut bien me dire toute la surprise que causent aux « antoinistes » les poursuites contre Leclerq.
    – Leclerq, me dit-il, est un homme dont l'équilibre mental est loin d'être parfait. Il a pris à la lettre le conseil : « N'appelez pas le médecin », alors que l'antoinisme, en son esprit, dit bien plutôt : « Il faut croire au Père : la foi en lui vous guérira, quand médications et remèdes seront impuissants pour assurer votre soulagement ».
    Leclerq adorait sa petite, il voulait la sauver et priait le ciel de lui accorder sa guérison. Il eût pu, sans s'exposer à notre excommunication, demander le secours de la science : notre Père, en effet, ne l'a jamais interdit.
    Et confiant, le disciple d'Antoine me narre tous les bienfaits du culte auquel il appartient :
    Comme beaucoup d'autres, me dit-il, et comme vous-même, peut-être, monsieur, je ne croyais pas à l'antoinisme : j'en riais, j'étais sceptique. Aujourd'hui vous me voyez convaincu.
    – Et quels ont été les motifs de cette conversion ?
    – J'avais, au Tonkin, contracté les fièvres, une maladie de foie et plusieurs autres maladies coloniales : j'étais un homme perdu quand le hasard mit sur ma route un homme qui de manière lumineuse m'exposa la doctrine antoiniste.
    Je l'écoutai d'une oreille complaisante, peu à peu ses enseignements me pénétrèrent et j'en compris toute la grandeur et toute la beauté.
    – Et vous avez été guéri ?
    – Non, pas immédiatement : à force d'efforts moraux, je suis parvenu à dominer mon mal : il peut me faire souffrir, me torturer, je ne le sens plus, ou plutôt la souffrance qui en résulte est pour moi une cause de sanctification – et partant de bonheur. Je ressens le bien de ce que tout autre penserait être un mal.
    L'antoinisme m'a permis de dominer les souffrances de mon corps et celles de mon esprit : dans l'adversité qui s'acharne sur moi, il m'a permis de n'en voir qu'une source de salut ; il me fait bénir celui-là même qui me combat, il me fait trouver douce toute embûche et toute hostilité.
    Et dans un mouvement qui certes n'est pas dénué de grandeur dans sa simplicité, le disciple d'Antoine ajouté à voix basse :
    – Tenez, Monsieur, vous le voyez, je suis pauvre, très pauvre : je vis de la façon la plus obscure et la plus ignorée. Il m'arrive parfois de ne pas manger à ma faim : mais je suis heureux, heureux quand même...
    Une pause et mon homme ajoute :
    – Oui, plus heureux que vous, monsieur, plus heureux que les riches, plus heureux que tous ceux qui passent à mes côtés, quels qu'ils soient. Car ma foi est une source de bonheur que seuls peuvent apprécier ceux qui croient.     AMÉDÉE GARMER.

L'Intransigeant, 30 juillet 1912

 

    Il faut lire Mlle Camus et non Canus.

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Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

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Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

Les adeptes devaient se restaurer, etc.

Aux abords du Temple de 4 bras, le 25 juin après la lecture de 15 hrs,
plusieurs cafés ouvraient leurs salles de fêtes et proposaient de la tarte au riz et autres tartes.

Le café ci-dessus est celui de la rue de la Station reproduit sur cette carte postale :

Jemeppe-sur-Meuse - Rue de la Station

 Une autre carte postale avec une vue rapprochée de ce pâté de maison le confirme :

Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

Il s'agit actuellement des numéros 80, 82 et 84 de la rue de la Station

Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

On retrouve la Rue de la Station lors d'un cortège antoiniste

Commerces aux abords du Temple de Jemeppe (photo FaceBook Pierre Dock, archive Soeur Jeanne, Waremme)

voir également cette série de photos

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Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

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Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

Ayant trop sacrifié à Bacchus, il se promenait en ville
au volant d'un tracteur de 10 tonnes avec remorque !

MAIS IL ECRASA UNE VIEILLE FILLE
QUI EN MOURUT PARCE QU'ELLE REFUSA DE SE FAIRE SOIGNER !

Telle est l'affaire inouïe qui se plaide devant le tribunal d'Anvers

    Le machiniste Pierre Van H..., âgé de 31 ans, domicilié à Anvers, est prévenu de vol et d'homicide par imprudence, dans des circonstances vraiment exceptionnelles.
    Le prévenu était au service de la firme Fr. Bollekens. Le 7 février dernier, pris de boisson, il conçut une idée qui ne peut germer que dans un cerveau obscurci par l'alcool : faire un petit tour avec... un tracteur et remorque chargée de dix tonnes de papier ! Sans être vu, le machiniste parvint à sortir le lourd véhicule du garage de ladite firme et se dirigea vers Merxem. En voulant s'insinuer entre un autobus à l'arrêt et le trottoir, il écrasa la demoiselle Renée Delmaire, qui fut atteinte au ventre. Or, cette de moiselle était une « antoiniste », une secte mi-religieuse mi-spirite, qui possède un cloître hermétiquement fermé à Merxem. Mlle Delmaire fut transportée dans cette retraite, où l'on refusa de la laisser soigner par un médecin, parce que la règle des antoinistes défend tout attouchement étranger. On insista vainement : les antoinistes déclarèrent que la foi seule pouvait guérir la blessée. Celle-ci succomba d'ailleurs le 27 février, faute de soins et à la suite de l'infection de la plaie. Dans la lettre de faire part, les antoinistes annoncèrent que la demoiselle « s'était désincarnée » ...
    Dans ces conditions, le ministère public a abandonné la prévention d'homicide par imprudence et ne retient que le vol, les coups et blessures involontaires avec la circonstance aggravante pour l'intéressé d'avoir conduit un véhicule alors qu'il se trouvait sous l'influence de la boisson.
    Me Monette plaidait comme partie civile au nom de la firme Bollekens, dont le matériel fut endommagé. Me Brans défendait le prévenu.
    Prononcé à quinzaine.

Journal de Charleroi, 13 octobre 1937 (source : Belgicapress)

 

    On n’en apprendra pas plus sur cette pauvre femme. Het Handelsblad van Antwerpen du 9 novembre 1937, après avoir rappelé les faits indique que l’inculpé sera puni d’une peine de 6 mois de prison et 1.400 francs d’amende. M. Bollekens reçoit 10.000 francs en dommages et intérêts. La Libre Belgique du 11 novembre évoque seuls les faits bruts de l'histoire.

Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

Het Handelsblad, 9 novembre 1937 (Belgicapress)

 

Antoiniste décédée de Merxem (Schoten)(Journal de Charleroi, 13 octobre 1937)(Belgicapress)

 

 

La Libre Belgique,
11 novembre 1937
(source : Belgicapress)

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L'inauguration du temple antoiniste de Schaerbeek (Le Soir, 4 août 1925)(Belgicapress)

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L'inauguration du temple antoiniste de Schaerbeek (Le Soir, 4 août 1925)(Belgicapress)

L'inauguration du temple antoiniste de Schaerbeek
Trois adeptes du culte antoiniste dans leur curieux costume

Le Soir, 4 août 1925 (source : Belgicapress)

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Belgian Miner Founds a New Religion (Daily Mirror, Wednesday 14 December 1910)-Adept with child

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Belgian Miner Founds a New Religion (Daily Mirror, Wednesday 14 December 1910)-Adept with child

An "adept" comforting a child at the church door.
Une "adepte" réconfortant un enfant à la porte du temple.

Photo issue de l'article Belgian Miner Founds a New Religion dans le Daily Mirror, Wednesday 14 December 1910.

Il peut s'agir de Soeur Deregnaucourt, alors secrétaire pour le Père.

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