Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

vue d'ensemble du temple

Publié le par antoiniste

Voir les commentaires

Les eaux minérales de Spa

Publié le par antoiniste

Les cinq sources principales d'eaux minérales qui se trouvent dans le vallon de Spa, sont : le Pouhon, la Géronstère, la Sauvenière, la Groesbeeck et le Tonnelet.

Le Pouhon est la fontaine qui jaillit au centre du bourg ; son réservoir a été amené et établi sous le péristyle d'un monument élevé par le prince d'Orange, à la mémoire de Pierre-le-Grand, empereur de Russie, qui vint prendre les eaux à cette fontaine en 1717. Cette source paraît être la plus profonde de toutes celles de la vallée; elle est à 1030 pieds au-dessus du niveau de l'Océan ; on la trouve primitivement dans une espèce d'anse formée au N. du bourg, par la montagne qui, en cet endroit, est frappée par les rayons solaires les plus ardens ; elle traverse un lit de tourbe, épais de 25 centimètres, établi sur une couche plus puissante de glaise bleuâtre pure, sans mélange de gravier. Immédiatement après qu'elle a été puisée, l'eau du Pouhon est claire et limpide ; mais exposée au contact de l'air, elle ne tarde pas à dégager, de tous les points de la masse, une foule de petites bulles gazeuses qui altèrent sa transparence et viennent crever à la surface. Bientôt après, l'eau blanchit et finit par prendre une nuance fauve assez brillante ; il se forme insensiblement, au fond du vase, un dépôt assez considérable. La température de cette eau, au thermomètre centésimal, est de 10° ; sa gravité spécifique est de 1,00098. On y trouve une saveur plus aigrelette, plus piquante que dans aucune des sources environnantes. [...]
La température de ces eaux était de 7° de l'échelle de Réaumur ; l'acide carbonique libre en poids a été évalué à 21,409 et en volume, le volume d'eau = 1,000 à 1,085,5. L'eau du Pouhon est regardée comme efficace dans le traitement des phlegmasies chroniques, des viscères abdominaux, et généralement dans les longues convalescences ; son usage relève les forces donne une nouvelle vie et du ton à tous les organes. On s'en trouve fort bien dans les maladies chroniques de la vessie.
On croit que l'étymologie du nom de Pouhon pourrait bien venir du terme Pauhier qui signifie dans le patois de Spa puiser comme qui dirait le lieu où l'on puise. De très habiles médecins pensent que depuis le tremblement de terre, arrivé en 1692, l'eau de cette fontaine est sortie plus abondante, plus nette et plus forte au goût.

La Géronstère est située dans un bois à 3/4 de lieue S. de Spa ; la source, qui est à 1 500 pieds au dessus du niveau de la mer, occupe le bas d'un coteau fort pittoresques et les eaux qui la forment paraissent provenir d'une transsudation continuelle à travers les schistes bleus et les grauwakes qui constituent la majeure partie des roches environnantes ; elle exhale une odeur fétide hydro-sulfureuse qui se fait sentir à plusieurs pieds de distance. Elle a une saveur fade désagréable et très peu aigrelette. Sa température au thermomètre centésimal atteint 9,44, et sa gravité spécifique est de 1,0008. [...] La température s'élevait à 6°7.
On recommande l'eau de la Géronstère dans presque toutes les maladies chroniques de l'estomac et des intestins, dans les faiblesses du système nerveux, les cachexies, le scrophule, dans certaines convulsions, dans les leucorrhées, les suppressions des menstrues, dans la paralysie, les tremblemens nerveux, les insomnies et les névroses en général. On prétend que ces eaux sont plus qu'aucune de celles des autres sources des bassins de Spa favorables à la guérison des affections anciennes dépendantes surtout de la répercussion des maladies de la peau.

La Sauvenière, éloignée d'une petite demi-lieue S.E. de Spa, occupe un site d'un aspect très pittoresque ; on y arrive par un chemin que les soins de l'administration ont rendu très facile. Le niveau de la source a la même élévation que celui de la Géronstère ; elle sourd dans un bassin muraillé, surmonté d'un dôme en pierres de taille. Un escalier très commode y conduit de deux côtés opposés. L'eau de la Sauvenière participe, quant à la saveur, de celles du Pouhon et de la Géronstère, c'est-à-dire qu'elle est tout à la fois aigrelette et sulfureuse. Elle émet des bulles gazeuses, se trouble et laisse déposer de l'oxide de fer. Sa température est de 9,72 au thermomètre centésimal et la gravité spécifique de 1,00075. [...]
La température s'élevait à 6°5.
Les eaux de la Sauvenière sont employées dans le traitement de la gravelle, des ulcères et autres vices des voies urinaires. Quelques-uns croient que la Sauvenière (Savenir) tire son nom de Sabinus, tribun des Romains, qui fut défait par les Liégeois, commandés par Ambiorix. D'autres disent avec plus de vraisemblance que ce nom tire son origine du mot Sawerling qu'on peut avoir emprunté des Allemands, qui appellent toutes les fontaines acidules Sawerling. Parmi les différens auteurs qui ont traité des eaux minérales de Spa, il n'en est presque aucun qui ne convienne que la Sauvenière est la fontaine dont Pline donne la description sous le nom de fontaine de Tongres.

La Groesbeeck est presque contigue à la Sauvenière. Elle est ainsi nommée parce qu'en 1651 le baron de Groesbeeck y trouva la guérison d'une maladie grave dont il était atteint depuis long-temps. Cette eau a une saveur piquante, et moins ferrugineuse que celle des autres sources de Spa. On remarque aussi que les bulles gazeuses qui s'élèvent à sa surface sont beaucoup plus nombreuses. Sa température marque 9,72 au thermomètre centésimal, et sa gravité spécifique est de 1,00075. [...] La température s'élevait à 6°1.

Enfin le Tonnelet, beaucoup moins élevé que la Géronstère, la Sauvenière et la Groesbeeck, puisqu'il marque seulement 1250 pieds au dessus du niveau de la mer, se trouve aussi à 1/2 lieue E. de Spa. C'est de toutes les fontaines des environs celle qui offre la plus belle décoration. Plus que les eaux de toutes les autres sources, celle du Tonnelet a la saveur aigrelette. Sa couleur est limpide, sa température est de 9°72 au thermomètre centésimal et sa gravité spécifique de 1,00075. [...] La température atteignait 8°.
Ce n'est que vers 1612, qu'entrèrent en vogue les eaux du Tonnelet; mais comme on leur donna pour vertu essentielle de combattre et détruire les causes de la stérilité, il arriva que, pendant nombre d'années, cette fontaine fut la plus fréquentée du bassin.
Il y a, très-près du Tonnelet, une autre source dont les eaux ne présentent point de différences sensibles dans les propriétés physiques et chimiques. Cette source se nomme le Watroz ; la fontaine est du style le plus simple ; sa niche arrête à peine les regards du voyageur.

Les autres sources qui avoisinent Spa, sont le Nivesé, à 1/8 de l. N.E. du Tonnelet ; la Vêque-Terre, à 1/2 l. O. de Spa ; le Desniez, à 3/4 de l. S.O. ; le Barisart, à 1/4 de l. S., entre le Pouhon et la Géronstère ; la Devers, entre le Pouhon et la Sauvenière, etc.

Il est à remarquer que les pluies, les sécheresses et tous les changemens météorologiques influent à tel point sur les qualités de toutes les eaux de Spa, que suivant les saisons elles varient souvent dans la proportion de leurs principes minéralisateurs.

L'eau qui sert de boisson ordinaire à Spa, est d'une grande pureté.

Depuis une époque très-reculée, on a vu un grand nombre de savans de toutes les nations se livrer à la description et l'analyse des eaux de Spa.

Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège
(Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

Voir les commentaires

la ville de Spa vers 1830

Publié le par antoiniste

SPA, bourg, commune et chef-lieu du canton de ce nom ; bornée au N. par Theux, E. par Sart, S. par La Gleize et Stoumont, O. par La Reid.

A 1 1/4 l. de Sart, 1 1/8 de La Reid, 1 3/4 de Theux, 2 de La Gleize, 2 3/4 S. de Verviers, et 7 S.E. de Liège.

Le territoire de cette commune offre une surface fortement inclinée au N., à l'E. et au S., et coupée par une multitude de collines arides ou boisées. Il y a 4 ruisseaux ; l'un nommé Weay, prend naissance près du hameau de ce nom, à 1 lieue E. du bourg de Spa qu'il traverse, et va se jeter dans la Hoëgne au pied des ruines du vieux château de Franchimont ; le 2e appelé Picherotte, a sa source au S. de Spa, dans la forêt communale, et son embouchure dans le Weay en arrivant par l'E. dans le bourg ; le 3e nommé dit Vieux-Spa, prend sa source au S.S.O. du bourg, et se jette dans le Weay à Spa même ; le 4e nommé l'Eau-Rouge, prend naissance au S.O. de Spa, et se rend dans le Weay, au hameau du Marteau, en traversant la limite de la commune, du côté de l'O. Il y a plusieurs fontaines d'eau douce et cinq sources principales d'eaux minérales, dont il sera parlé ci-après. Le terrain de transition de formation quartzo-schisteuse, forme le fond du sol. Les roches qui lui sont subordonnées sont le schiste ardoise, le schiste alumineux, le phyllade pailleté. On y remarque des rochers schisteux d'un noir bleuâtre, à filons quartzeux, des schistes et quartz irisés, du jaspe schisteux, du schiste noir graphique de l'alumine sulfatée, du poudingue rouge ou verdâtre, du fer oxidé brun fibreux. Une argile plus ou moins compacte recouvre le terrain ardoisier, et forme une couche végétale de 15 à 20 centim. de profondeur.

Spa est un très-gros bourg, ou plutôt une jolie petite ville ouverte, entourée de montagnes ou plutôt d'une seule montagne, assez haute, qui s'étend en ellipse, sur trois points principaux, en montrant ça et là son front rocailleux et aride, et ne laissant qu'une ouverture à l'O. pour la petite rivière de Weay. On a pratiqué dans la pente plus ou moins raide, du côté de la montagne qui borne le bourg, des rampes douces et agréables, qui présentent les promenades les plus pittoresques qu'il soit possible d'imaginer ; ces promenades taillées en zigzags dans le roc, transportent insensiblement les promeneurs sur le plateau cultivé, d'où ils découvrent les nombreuses montagnes, les forêts épaisses, les bruyères stériles qui, alternativement, forment l'horizon. Indépendamment de ces promenades régulières, il y a encore celle que l'on désigne sous le nom de promenade de Sept Heures ; ce nom lui vient de ce qu'avant l'établissement de la salle de la Redoute, chaque jour, lorsque le temps le permettait, la société se réunissait à 4 et à 7 heures, dans deux prairies différentes où l'on donnait des fêtes et des bals. En 1757, la dernière de ces prairies fut convertie en esplanade qui devint une promenade très-agréable.

La Commune comprend 608 maisons, dont 451 sont situées au bourg de Spa ; 70 à Creppe, à 1/2 l. ; 24 à Winamplanche, à 3/4 de l. ; 36 à Nivezé, à 1/2 l. ; 21 à Prefayhay, à 1/4 de l., et 6 au Marteau, à 1/2 l. Environ la moitié des habitations sont construites en pierres et en briques, et couvertes en ardoises, quelques-unes en tuiles ; les autres, dans lesquelles sont comprises presque toutes celles des hameaux, sont construites en bois et argile, et couvertes en paille. Outre plusieurs beaux hôtels, Spa possède un superbe Vaux-Hall, une redoute, une salle de spectacle, et un nouvel hôtel des bains, érigé en 1828. Ces édifices font un effet extraordinaire, surtout dans un endroit où les chaumières seraient plus analogues à son site pittoresque, à la stérilité du sol, et au défaut de moyens de ne se procurer qu'à grands frais les objets de consommations qui sont très-considérables, pour entretenir un luxe tel que l'on voit à Spa dans la belle saison. — L'intérieur du bourg est pavé. — 1 église primaire, dédiée à St.-Remacle ; elle a été érigée en paroisse en 1573 ; avant cette époque, il n'y avait qu'une petite chapelle où l'on venait dire la messe tous les jours de fêtes pour la commodité des habitans qui faisaient partie de la communauté et de la paroisse du Sart. Cette église a été rebâtie en 1719. Il y a 2 chapelles, celle de St.-Joseph et celle de St.-André.

Les habitans s'occupent de la fabrication d'ouvrages en bois habilement travaillés et vernis. Il se fait un grand débit des eaux de Spa, qui se transportent dans les contrées les plus éloignées. Il y a 3 moulins à farine mus par eau. — Ses eaux minérales y attirent une foule d'étrangers de toutes les contrées de l'Europe, surtout de l'Angleterre ; mais ce n'est pas particulièrement pour faire usage de ses eaux qu'ils y viennent, car on s'y occupe beaucoup plus d'amusemens que de santé. — Il y a 1 bureau d'enregistrement ; 1 direction des postes aux lettres.

Les productions agricoles consistent en froment, seigle, épeautre, avoine, orge. Fourrages suffisans pour la nourriture des bestiaux de la commune. Lègumes et fruits. Bois taillis, essence de chênes, bouleaux, hêtres, peu de futaie. — 160 chevaux, 120 bœufs, 600 vaches et génisses, 700 bêtes à laine. On y élève des abeilles. On pèche des truites, anguilles, etc. — Foires : les 5 mai, 26 juillet et 16 novembre. — Une grande route traverse Spa, communiquant avec les villes de Liège, Verviers et Stavelot.

Population : 3617 habitans.

Superficie : 3590 h. 76 a. 83 c.

Ci-devant : pays de Liège ; marquisat de Franchimont.

Histoire : Une question difficile à résoudre est, si la fontaine célèbre dont Pline fait mention, a été à Tongres, ou si on doit la placer à Spa. L'abbé du Bos et le P. Wastelain observent que dans les auteurs anciens, tel que Pline, le mot tintas désigne toujours une contrée, un pays, et jamais une ville ; et que ce n'est qu'au déclin de l'empire, et du temps qu'Ammien-Marcellin écrivait, qu'on l'a pris dans le dernier sens ; que par conséquent, il paraît qu'il a voulu dire, que dans le pays des Tongriens, il y avait une fontaine célèbre, avec la vertu et les propriétés qu'il décrit, et qu'on retrouve encore dans les eaux de Spa.

Spa, dans ses commencemens, n'était qu'un petit hameau, où il n'y avait que quelques cabanes dressées par-ci, par-là, entre des rochers où l'on forgeait le fer. Ce lieu, aujourd'hui si renommé, serait sans doute demeuré enseveli dans l'obscurité sans la découverte qui a été faite de ses eaux minérales. Les dévastations dont le pays fut si souvent le théâtre, l'incendie général du marquisat de Franchimont qui fut ordonné en 1468, par le duc de Bourgogne, Charles-le-Téméraire, pour punir la révolte des Liégeois contre leur souverain, ont détruit et consumé les archives du pays. Parmi quelques documens échappés a la destruction, on distingue le Grand-Recort de l'année 1326, dans lequel on lit qu'à cette époque , Colin-Leloup, de Bréda, venait à Spa, prendre les eaux, regardées depuis long-temps comme salutaires dans un grand nombre de maladies ; le soulagement qu'il en éprouva le détermina à fixer sa résidence près de la source ; il y fit construire une demeure, et insensiblement il établit dans le voisinage des forges et des fourneaux à fondre le fer, pour lesquels il acheta d'Adolphe de la Marck , prince-évêque de Liège, douze bonniers de bois, dont deux furent défrichés et se couvrirent bientôt de bâtimens qui furent les premières maisons de ce que l'on appelle encore aujourd'hui le nouveau Spa. L'affluence des personnes de distinction qui vinrent prendre les eaux de Spa depuis l'an 1575, contribua successivement à l'embellissement de ce bourg. En 1643, les Pères capucins s'établirent à Spa ; Waltère de Liverlo, bourgmestre de Liège, fit construire le couvent. Pierre-le-Grand ordonna en 1717 qu'un monument serait élevé au-dessus de la source du Pouhon. La première salle de redoute que l'on eût instituée, fut terminée en 1764. Le Vaux-Hall, sur le chemin qui conduit du bourg à la Géronstère, fut commencé en 1771. La construction de la nouvelle salle du Pouhon, monument dédié à la mémoire du czar Pierre-le-Grand, fut commencé en 1820. La communication que les habitans de Spa entretinrent avec les étrangers qui y ont afflué dans tous les temps, leur a inspiré le goût des arts ; et la facilité de leur débiter leurs ouvrages, a stimulé leur activité. C'est à la fin du 17e siècle et au commencement du 18e que les arts y étaient cultivés avec le plus d'honneur, et ce bourg; a donné le jour à plusieurs artistes distingués. C'est la patrie de Dagly , qui imitait avec un goût exquis les fruits et les fleurs de la Chine et du Japon, soit en plat, soit en relief. Il est inventeur de ce beau vernis à l'épreuve de l'eau et du feu, qui a la propriété de s'employer sur des matières ployables, telles que les étoffes, la toile et le cuir. C'est ce qu'on appelle le vernis des Gobelins, qui fut employé dans cette fameuse manufacture depuis l'an 1713. Spa est aussi la patrie de Remacle Le Loup, qui s'est distingué dans les paysages et les perspectives, et a dessiné et gravé les vues des villes et des châteaux insérés dans les Délices du pays de Liège, 1743 ; de Lambert Xhrouet ou Chrouet, qui a éminemment brillé dans l'art de tourner ; de Joseph Xhrouet, qui s'est distingué dans la gravure, et dont on a le plan du grand marché de Liège et de l'hôtel-de-ville, inséré dans les Délices du pays de Liège ; du docteur Xhrouet, auteur d'un traité sur les eaux d'Aix-la-Chapelle et de Spa, imprimé en 1714, etc.


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège
(Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

Voir les commentaires

vue d'ensemble du temple

Publié le par antoiniste

Voir les commentaires

le village de Souvret vers 1830

Publié le par antoiniste

SOUVRET, commune du canton et à 1 lieue 1/4 N. de Fontaine-l'Evéque, de l'arrondissement et à 1 lieue 3/4 0. de Charleroy, et à 7 lieues 1/4 E. du chef-lieu de la province.

Elle est bornée an N. par la commune de Courcelles, a l'Е. par celles de Jumetz et Roux, an S. par le territoire de Monceau-sur-Sambre, et à l'O. par celui de Forchies-la-Marche.

Cette commune ne comprend que son chef-lieu.

Hydrographie : Un affluent du Piéton prend sa source sur le territoire ; il traverse le village et donne le mouvement à un moulin à farine. Il y a plusieurs petits étangs.

sol : Elevé et plat, coupé par un grand nombre de coteaux. Le terrain est généralement argilo-sablonneux.

Agriculture : Année commune on récolte six cent vingt-cinq rasières de froment, quatre cent cinquante de seigle, cinq-cents d'escourgeon, mille-quatre-vingts d'avoine, cinq cents de féveroles, cent quatre-vingts de pois, cent cinq de vesce, trois mille cinq cents de pommes de terre, quarante-cinq mille bottes de trèfle de cinq livres chacune, trois cents rasières de pommes de bonne qualité, moins de poires ; très-peu de fruits à noyau. — Prairies. potagers, houblonnières et vergers en petit nombre. — Point de bois ; il y a seulement une aulnaie d'une faible contenance. La culture des terres ne laisse rien à désirer. On remarque sur quelques point de petites parcelles de marais ou bas-prêt qu'on ne pourrait dessécher avec fruit. Il y a douze fermes. On comptait, eu 1830, quatre-vingts chevaux, quarante-cinq poulains, quatre-vingt-cinq bêles à cornes, quarante veaux, quatre-vingt-dix porcs, cent quatre-vingts moutons. Les basse-cours sont peuplées de poules, de pigeons, de canards. — Lièvres et perdrix en assez grand nombre. — Beurre et freinage.

Population : Mille douze habitans, dont cinq cent vingt-cinq du sexe masculin et quatre cent quatre-vingt-sept du sexe féminin. En 1829, il y a eu trente-trois naissances, dix-huit garçons et quinze filles ; et trente-trois décès, quinze hommes et dix-huit femmes. Le nombre de mariages s'élève annuellement à sept ou huit.

Habitations : Cette commune renferme deux cent vingt-deux maisons bâties en pierres et briques, couvertes partie en ardoises, partie en pannes et la plupart en chaume. Il y a une église et une école primaire.

Commerce et Industrie : L'industrie agricole est une des principales ressource des habitans de cette commune. Un grand nombre d'individus de la classe ouvrière exercent au dehors les professions de cloutiers et briquetiers. Il y a deux moulin mus par vent, une brasserie et neuf distilleries agricoles de pommes de terre. — Quatre maréchaux ferrans, un charron, deux tonneliers, un bourrelier, un cirier.

Routes et Chemins : Les chemins vicinaux sont praticables en toutes saisons.


Dictionnaire géographique de la province de Hainaut (Philippe Vandermaelen) - 1833

Voir les commentaires

vue d'ensemble du temple

Publié le par antoiniste

Voir les commentaires

la ville de Seraing vers 1830

Publié le par antoiniste

SERAING, commune et chef-lieu du canton de ce nom ; bornée au N. par Jemeppe, N.E.par Tilleur, E. par Ougrée, S.E. par Boncelles, S. par Plainevaux, S.O. par Neuville-en-Condroz, O. par Ramet, N.O. par Flémalle-Haute et Flémalle-Grande.

A 1/2 l. d'Ougrée, 1 de Ramet-Ivoz, 1 1/4 de Boncelles, et 1 1/2 S.S.O. de Liège.

Le territoire de cette commune, située à la rive droite de la Meuse, vis-à-vis de Jemeppe, forme une vaste plaine agréablement bornée par des collines en amphithéâtre, dont les cimes chevelues sont couvertes de bois de haute futaie. Le terrain est argileux, sablonneux, et en petites parties marécageux. La commune est arrosée par la Meuse et par trois ruisseaux, dont l'un prend sa source dans la forêt de la Vecquée, en cette commune, et se jette dans la Meuse au lieu dit Elletrock, commune de Tilff ; l'autre prend naissance dans le bois de la Neufville, et se jette dans la Meuse au Val-St.-Lambert, et le 3e prend naissance à Boncelles, et se perd dans la Meuse au hameau du Petit-Mont. Il y a en outre quelques petites fontaines.

La commune de Seraing renferme 622 habitations, réparties comme suit : 230 à Seraing (chef-lieu) ; 200 à Lize, à 1/4 de 1. ; 65 à la Boverie, à 1/4 de 1. ; 55 à la Chatqueue, à 1/2 1. ; 40 au Many, à 1/8 de 1. ; 5 à Marihaye, à 1/4 de 1. ; 27 au Petit-Mont, à 1/2 1. ; non compris la verrerie du Val-St.-Lambert, comprenant environ 60 quartiers pour loger les verriers, distante de 1/2 1. du chef-lieu, Toutes ces habitations sont construites partie en pierres, partie en briques, partie en bois et argile ; couvertes en ardoises, tuiles et paille. On y remarque l'ancien palais, ou maison de plaisance et résidence d'été du prince-évêque de Liège, et la ci-devant abbaye du Val-St.-Lambert, remarquable par la magnificence de ses bâtimens, et convertie en une verrerie qui est devenue fort importante. On y remarque encore l'ancien château de Bellevider. — 1 église primaire, dédiée à la Ste.- Vierge ; bâtie en 1731, par les soins du prince-évêque Georges-Louis de Berg.

Les récoltes consistent en seigle, froment, avoine, orge, épeautre, fourrages, lègumes et fruits. Bois taillis, essence de chênes, bouleaux, hêtres, aunes, charmilles. — 100 chevaux, 150 vaches.

Seraing renferme 2 fabriques de machines à vapeur. Celle de M. Cockerill, établie dans l'ancien palais du prince-évêque, peut, avec raison, passer pour un des plus grands établissemens de l'Europe. On y fabrique des presses d'imprimerie en fer coulé et un grand nombre de machines à vapeur.
La verrerie du Val-St.-Lambert a été créée en 1826 par une société d'actionnaires. On y fabrique le cristal fin et ordinaire, le demi-cristal ou gobeletterie commune, et accessoirement des fioles, des bouteilles et des verres, façon d'Allemagne, des verres à vitres et des cylindres ou globes pour couvrir les pendules. Les matières premières employées sont pour le cristal : la silice ou sable blanc, qui s'extrait de la province de Namur ; la potasse, qui se tire d'Amérique et de Russie ; l'oxide de plomb ou minium, qui se fabrique dans l'établissement même avec des plombs provenant d'Espagne, d'Angleterre et d'Allemagne. Pour le demi-cristal et gobeletterie commune, on emploie le sable blanc, la soude artificielle qui se fabrique dans l'établissement, l'oxide de plomb ou minium, et de la chaux. La fabrication du cristal, du demi-cristal et autres verres communs, s'élève annuellement à 560,000 fr. environ. La consommation annuelle du charbon de terre, employé à la fusion du cristal et du verre, est de 3,650,000 kilogrammes.
La fabrique de minium, établie dans les verreries et cristalleries du Val-St.-Lambert, est la plus considérable de la province ; elle peut en fabriquer annuellement 430,000 kilogrammes ; dont plus de la moitié est employée dans l'établissement comme matière première du cristal et du demi-cristal ; le surplus est livré au commerce. La fabrique de soude artificielle, située dans le même établissement, est montée pour pouvoir produire annuellement 500,000 kilogrammes de soude artificielle brute.
Seraing possède en outre : 5 moulins à farine mus par eau ; 4 pour broyer les cailloux et autres substances nécessaires à la fabrication du verre à l'établissement du Val-St.-Lambert, mus par eau et la vapeur ; des fonderies de fer, de cuivre, des forges, laminoirs, etc. ; 2 brasseries. — On y exploite la mine de houille ; il s'y trouve peu de mines de fer. — La route de Liège à Terwagne traverse la commune.

Population : 3654 habitans.

Superficie : 2234 h. 46 a. 81 c.

Ci-devant : pays de Liège.

Histoire : Quelques-uns croient que le nom de Seraing dérive des Ceresiens, qui se placèrent pas loin des Condrosiens, sans que l'on sache précisément le lieu.
L'abbaye du Val-St.-Lambert, de l'ordre de citeaux, fut fondée en 1202, par l'évêque Hugues de Pierrepont, et supprimée par le gouvernement français. Ce lieu était auparavant nommé le Champ des Mores.


Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835

Voir les commentaires

Emile Verhaeren - Sous des hangars tonnants et lourds

Publié le par antoiniste

Sous des hangars tonnants et lourds,
Les nuits, les Jours,
Sans air et sans sommeil,
Des gens peinent loin du soleil :
Morceaux de vie en l'énorme engrenage,
Morceaux de chair fixée, ingénieusement.
Pièce par pièce, étage par étage,
De l'un à l'autre bout du vaste tournoiement.
Leurs yeux, ils sont les yeux de la machine.
Leurs dos se ploient sous elle et leurs échines,
Leurs doigts volontaires, qui se compliquent
De mille doigts précis et métalliques.
S'usent si fort en leur effort.
Sur la matière carnassière.
Qu'ils y laissent, à tout moment.
Des empreintes de rage et des gouttes de sang.

Emile Verhaeren, La Plaine, p.107
Les Villes tentaculaires (1895)
source : archive.org

Voir les commentaires

vue d'ensemble du temple

Publié le par antoiniste

Voir les commentaires

Georges Eekhoud - La Nouvelle Carthage (1888) - Merxem

Publié le par antoiniste

    L'« Amérique », la plus ancienne et la plus riche de ces nations, au service de laquelle venait d'entrer Laurent, écrémait la main-d'oeuvre, disposait des plus beaux chevaux, possédait des installations modèles et un outillage perfectionné. Chariots, harnais, grues, bâches, cordeaux, bannes, poulies et balances n'avaient point leurs pareils chez les corporations rivales. Depuis Hoboken jusqu'à Austruweel et à Merxem on ne rencontrait que ses diligentes équipes. Ses poseurs et ses mesureurs transbordaient le grain importé sur des allèges d'une contenance invariable ; ses portefaix juchaient les sacs et les ballots sur leurs épaules et les rangeaient à quai ou les guindaient sur les fardiers ; ses débardeurs déposaient sur la rive des planches, poutres et grumes en réunissant les produits de la même essence.
    Trop habitués à ouvrer de leurs dix doigts pour s'escrimer du crayon et de la plume, c'était Laurent qui, sur la présentation de leur collègue Vingerhout, le syndic des chefs ou baes, était chargé de leur besogne de bureau et aussi du soin de contrôler, à l'entrée ou à la sortie des docks, les chiffres renseignés par les peseurs et mesureurs d'autres corporations.
    Un négociant en café, client de l'Amérique, a-t-il repris une partie de denrées à un confrère, Laurent reçoit le stock des mains de la nation concurrente avec laquelle a traité le vendeur. Il en a souvent pour une journée de posage sur le quai en pleine cohue, sous les ardeurs du soleil ou par la pluie et la gelée. Mais il s'absorbe en la tâche. Des centaines de balles poinçonnées et numérotées depuis la première jusqu'à la dernière défilent devant lui. Il additionne des colonnes de chiffres tout en surveillant du coin de l'oeil le jeu de la balance. Car gare aux erreurs ! Si le preneur ne trouvait pas son compte, c'est l'Amérique qu'il tiendrait responsable de l'écart, à moins que Laurent n'eût constaté que le préjudice émanait du vendeur et de ses ouvriers.

Georges Eekhoud, La Nouvelle Carthage (1888)
Deuxième Partie : Freddy Béjard, Chapitre III : Ruches et guêpiers

Voir les commentaires