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Espoir aux Philippines (Les Nouveaux Prophètes, Spiritisme)

Publié le par antoiniste

    Nous reproduisons ici le texte rapporté des Philippines en 1976 par Edouard Lipinsky. Il montre bien que ces guérisseurs aujourd'hui contestés en Europe pour leurs "opérations à mains nues" se comportent parfois, comme dans le cas de Placido Palitayan en maîtres spirituels. Ces guérisseurs appartiennent à diverses organisations spirites...

    " C'est lorsque l"homme étudie le monde et lui-même, à la recherche de son créateur, que la flamme des aspirations humaines brûle le plus fort. Sans doute, c'est le mystère de la vie, de l'existence humaine, qui est le plus grand des mystères. Aucune vie de recherches n'offre autant de récompenses que celle promise par la recherche de soi-même. A chacun de nous arrive, à un moment ou à un autre, une illumination momentanée dans laquelle, pour un instant étincelant, nous connaissons instinctivement notre relation avec l'univers et avec Dieu. Nous pouvons marcher dans la rue, dans la cohue d'un monde frénétique, ou être enfermé dans l'isolement d'une bibliothèque. Nous pouvons être parmi des amis, dans la grandeur solitaire de la nature, dans les montagnes, dans le désert, en mer. Mais lorsque cet éclair se manifeste, nous le savons immédiatement, car à cet instant le monde entier est transformé. Nous voyons à travers le vide, nous voyons vraiment. Le temps est l'éternité sont en nous.
    Tout habite en nous-mêmes, en notre intérieur. Nous essayons de localiser cette sensation, de la pénétrer, de la comprendre, mais elle disparaît et toute notre concentration, tout notre désir puissant ne pourra le faire revenir. Elle ne vient qu'en son temps. Dans le processus de guérison, beaucoup dépend de l'attitude ou de la foi du guérisseur et de la personne traitée. Beaucoup de personnes ne répondent pas, si elles ne peuvent relâcher leurs peurs et leurs angoisses, si elles sont auto-centrées dans leur désir de guérison. Il est également très nécessaire de suivre des directives de vie saine dans la nourriture, le repos et l'exercice.
    On doit reconnaître si les patients utilisent leur maladie comme un moyen d'attirer la sympathie et l'attention. La plupart des maladies ou des difficultés ont pour cause les mauvaises pensées et les mauvaises actions. Il est nécessaire de regarder intérieurement pourquoi, dans une situation donnée, on ne distingue que le mal qui peut en découler. Un bien ressort de chaque situation, il suffit de le chercher, et peut-être nous avons là une leçon de grande valeur qui nous aide à comprendre notre prochain et nous-mêmes. Ne voyez pas que le mal, recherchez le bien, et vous verrez votre perception de la vie tout entière se transformer.
    Peut-être êtes-vous constamment en train de faire quelque chose qui est nuisible à vous-mêmes ou aux autres, sans vous en rendre compte, ou peut-être en êtes-vous conscients mais ne savez que faire pour changer. Demandez-vous si vous prenez assez de repos, si votre nourriture est adéquate et équilibrée, si vous faites suffisamment d'exercice pour maintenir en état les muscles et l'esprit. Une simple promenade peut être très efficace - ne faites pas d'exercices autrement qu'en douceur -, toutes ces choses demandent du temps. Ne forcez pas. Faites-en un jeu au début, et bientôt vous découvrirez que ce n'est plus un jeu mais que vous portez au fond du coeur une vraie gratitude qui s'élève dans votre prière.

La Méditation.
    Pensez à ce que vous êtes.
    Ne pensez pas à vous-même par votre nom, comme étant né de certains parents, avec telles expériences, tels amis, telle éducation. Pensez à vous-même seulement en tant qu'être existant, soyez-en conscient.
    Pensez aux paysages de la vie : la terre, le ciel, les arbres, les fleurs, les rivières, le mouvement et le spectacle de la vie humaine.
    Pensez ensuite à la non-existence et regardez si vous en sentez pas, d'une manière intuitive, que la scène de la vie n'existerait pas non plus.
    Insistez sur ce point.
    Si vous avez la grâce, un éclair de perception mystique se manifestera. A ce moment-là, vous savez qui vous êtes. Vous savez que Dieu existe et vous connaîtrez sa volonté.
    - Qui suis-je ? un enfant de Dieu !
    - Que suis-je ? un serviteur de Dieu !
    - Pourquoi suis-je ici ? pour faire la volonté de Dieu ! "


    Quoi qu'il en soit des procès intentés par l'Ordre des Médecins à ces "guérisseurs philippins", que leurs matérialisations soient ou non réussies, reconnaissons que nous avons là un très clair enseignement spirituel.
    Cet enseignement non dogmatique est à rapprocher des idées du Père Antoine et de la Christian Science sur l'origine du mal ; il établit les mérites de la pensée positive, à la manière de Unity ou Bonne Volonté Mondiale, et se recoupe avec les données de notre très récentes "psychosomatique"...
    Puissent les médecins occidentaux faire bon usage de ces quelques conseils, eux qui sont d'ordinaire plus préoccupés des effets que des causes !

Jean-Marie Leduc & Didier de Plaige,
Les Nouveaux Prophètes, p.310-313
Buchet/Chastel, Paris, 1978

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Unité Universelle

Publié le par antoiniste

    Sous ce nom, des articles ou de petites annonces proposent leur aide à tous les inquiets. Le nom officiel du mouvement est Unité Métaphysique Chrétienne.
    Centre mondial à Kansas-City, Etats-Unis. Centre français, 22, rue de Douai, Paris 9°. De ce siège sort une revue de métaphysique et psychologie qui porte le titre : "Unité Universelle".
    Le culte de la secte se réduit à des prières silencieuses. Le ministère du service silencieux est donné gratuitement aux malades comme aux médecins.
    L'Unité s'efforce d'aider les hommes à comprendre et vivre les vérités profondes enseignées par le Christ Jésus. L'esprit de vérité nous délivre de tout mal physique ou moral. Le but est l'union de la créature à son créateur et l'unité entre les hommes.

Gérard Dagon, Petites églises et grandes sectes en France aujourd'hui
Les petites sectes en France, p.110
S.C.E., Paris, 1961

cf. le site internet : www.unite-universelle.com

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Une Anglaise a la migraine et prend l'accent français

Publié le par antoiniste

Une Anglaise a la migraine et prend l'accent français
15.09.10 - 06:54

Une habitante du sud de l'Angleterre, âgée de 49 ans, s'est découvert un accent français à la suite d'une violente migraine, devenant l'un des 60 cas environ de "syndrome de l'accent étranger" recensés dans le monde.

Kay Russell, qui habite près de Cheltenham, a déclaré à un journal local, le Gloucester Echo, qu'elle n'essayait "pas de parler avec un accent, c'est un handicap".

Les faits remontent à janvier. Kay s'était couchée avec une affreuse migraine et s'est réveillée le lendemain en parlant avec l'accent français.

Par ceux qui ne la connaissent pas, Kay Russell est généralement prise pour une Française habitant en Angleterre, ou une personne originaire d'Europe de l'Est.

Les personnes atteintes du syndrome de l'accent étranger ont en réalité un trouble du langage, et c'est la personne qui les écoute qui projette un accent sur ces changements d'élocution.

Le syndrome correspond à des dégâts dans certaines parties du cerveau liées au langage, après une attaque cérébrale, par exemple, ou un choc à la tête.

Il a été identifié pour la première fois dans les années 1940 et reste très rare.

Le changement dans l'élocution peut être permanent ou durer seulement quelques heures. On ne lui connaît pas de traitement.

Belga
source : http://www.rtbf.be/info/articles/une-anglaise-souffrant-de-migraine-a-pris-laccent-francais

cf. : http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_l'accent_étranger
http://www.psychoweb.fr/articles/neuropsychologie/360-le-syndrome-de-l-accent-etranger.html

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Yma Sumac - Babalú Ayé (divinité des maladies)

Publié le par antoiniste

Babalú Ayé,divinité des maladies, associé à Saint-Lazare, il correspond également à Asoyí (divinité "arará"), à Kobayende (divinité conga) et à Yerbe (divinité ganga-mandingue).



1er VERSET
Babalu
Babalu
Babalu aye
Babalu aye
Babalu
Ta empezando lo velorio
Que le hacemo a Babalu
Dame diez y siete velas
Pa ponerle en cruz.
Dame un cabo de tabaco mayenye
Y un jarrito de aguardiente,
Dame un poco de dinero mayenye
Pa' que me de la suerte.
Yo

CHORUS
Quiere pedi
Que mi negra me quiera
Que tenga dinero
Y que no se muera
Av! Vo le quiero pedi a Babalu
'na negra muy santa
como tu que no tenga
otro negro
Pa' que no se fuera.

2e VERSET (CONCLUSION)
[Repeated 10 times:]

Babalu a ye!

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Hubert Aquin - Et tout désir est un désir de vivre

Publié le par antoiniste

    Je me sens soudain très las. Mes souvenirs, tous ces fragments de ma vie incomplète m'accablent. J'aurais envie de m'étendre un moment en travers du lit, alors que tout me commande d'agir sans tarder. Je fléchis, quand justement j'ai besoin de toute ma lucidité... Une benzédrine m'aiderait, hélas ! je n'en ai pas. Qui m'en donnerait ? Jean-Paul oui, mais je ne me vois pas frapper à sa porte une dernière fois pour quêter de quoi réussir mon suicide. D'ailleurs, rien n'est plus traître qu'une benzédrine, car ce cachet rose me procurerait une euphorie biochimique, un reflux d'énergie. Cela veut dire que j'assisterais malgré moi à la naissance fatale d'un désir. Et tout désir, même celui de parler, est un désir de vivre. Au fond, je me tricherais moi-même : ce succédané de vitalité, dont je serais le lieu pendant les quatre ou cinq heures d'action du médicament, ne serait que mensonge ! Je m'accorderais un sursis, quand je sais que ma raison est faite, et qu'il ne subsiste pas d'autre désir en moi que celui de la mort. La vie s'échappe progressivement de mon corps et mon refroidissement futur empiète déjà sur ma température organique. Je suis prêt.
    Je n'éprouve plus rien, je sombre lentement dans l'inexistence. Mon corps est un souvenir, mon visage le moule impatient d'un masque mortuaire. La volupté, qu'est-ce que c'est ? J'ai désappris l'extase et sa venue éblouissante à travers les canaux secrets du sexe. Je ne connais plus rien, sinon l'endroit où j'ai stationné mon auto sur la rue Stanley, la façon de l'actionner et la route qui, par le pont Honoré-Mercier, va en droite ligne jusqu'à Beauharnois. Ce que je redoute le plus, en ce moment, c'est le sommeil. Il me semble que je n'aurais qu'à m'étendre sous les draps pour dormir instantanément d'un sommeil parfait...

Hubert Aquin, L'invention de la mort, p.49-50
Bibliothèque Québécoise, 2001

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Henri Constant - Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir - étude philosophique (1905)

Publié le par antoiniste

Henri Constant - Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir - étude philosophique (1905)

Auteur :     Henri Constant
Titre :     Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir : étude philosophique
Editeurs :    Schneider frères et Mary (Levallois-Perret), 1905, 685 pages (gallica)

 

Recension :

Henri Constant - Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir - étude philosophique (1905)

    Le Christ, le Christianisme et la Religion de l’Avenir est dû à la plume d’une haute personnalité militaire qui signe Henri Constant. C’est un excellent ouvrage, original par endroits, intéressant toujours. 
    M. Constant fait deux parts dans l’enseignement du Christ : l’une permanente, philosophique et morale, l’autre accidentelle, inspirée par les passions et les besoins du moment. Ces deux enseignements montrent que Jésus fut premièrement un rédempteur pacifique, secondement un conspirateur, un, réformateur agressif. Il réussit, par ce dernier moyen, à entraîner à sa suite une grande multitude d’hommes, de femmes et d’enfants. Mais comme il tenta alors de se faire passer pour le fils de Dieu, la plupart de ses disciples l’abandonnèrent. Il ne put reculer. C’était trop tard. Il fut pris. Les Juifs le condamnèrent comme blasphémateur, et Pilate, comme insurgé. 
    Dans la seconde partie de l’ouvrage M. Constant oppose les divers évangiles, pour en faire ressortir les contradictions, résume rapidement l’histoire du christianisme, en insistant plus particulièrement sur l’une de ses formes, le catholicisme, et cherche à démontrer qu’il n’y a rien de commun entre 
celui-ci et les enseignements du Christ et des apôtres. 
    Dans la troisième, il dit ce que sera – à son point de vue qui est également celui de la plupart des spirites – la Religion de l’avenir et en définit les divers objets Dieu, l’âme, le périsprit, l’évolution, les vies progressives et la prière. 
    Un nombre considérable de notes historiques et critiques doublent son ouvrage. Elles Étayent puissamment ses affirmations et ses déductions, les éclairent et les commentent. Ce sont des blocs de faits dont il accable le catholicisme. 
    Sur bon nombre de points, nous ne sommes pas de son avis. Nous ne les énumérerons pas, mais nous nous permettrons de recommander à M. Constant, la lecture de la Loi de l’Histoire, de la Religion de la Science et de l’esprit pur et de Jésus et l’Ere de la Science par Strada. Ces ouvrages lui fourniront de nouveaux arguments pour la défense de ses idées et modifieront sans nul doute, sa manière de voir sur bien des questions.
    Cette remarque n’enlève rien à la valeur du livre de M. Constant. C’est une œuvre substantielle et d’assainissement moral et religieux. 

Mercure de France, janvier 1900 (T33, N121)

 

Henri Constant - Le Christ, le christianisme et la religion de l'avenir - étude philosophique (1905)

Le Réformiste 1906 (A10,N141)-(A10,N148),
rédigé dans une orthographe réformée proposée par son directeur, M. Jean-S. Barès


    Evoque Louis Antoine à la page 400 :

    Jemeppe-sur-Meuse, un grand village aux environs de Liège (Belgique), possède actuellement (nous sommes au milieu de 1902) un médium guérisseur stupéfiant, M. Antoine. Rien n'est comparable au succès qu'il obtient ; il reçoit chez lui douze cents malades chaque semaine. Le chemin de fer du Nord, les vicinaux, les bateaux à vapeur, les voitures de luxe et autres transportent vers Jemeppe une quantité de gens de toute classe, venant de l'étranger même réclamer ses soins entièrement gratuits... N'en soulagerait-il, n'en guérirait-il que la dixième partie, que sa renommée se justifierait absolument !
    Ah ! qu'une plume autorisée, qu'un écrivain humoristique surtout nous décrive un jour la physionomie de cinq messieurs du parquet liégeois qui, en septembre 1901, se sont assis dans le cabinet où ont passé, à ce jour, plus de cent vingt mille personnes pour assister, pendant deux heures, aux magnétisations (considérées comme illicites) du médium guérisseur Antoine, et qui sont retournés chez eux emportant la conviction qu'il existe des choses que l'on n'enseigne ni dans les académies, ni dans les universités ! C'est bien là la réflexion que ces Messieurs ont dû se faire qu'Antoine était réellement doué d'une faculté que des lois qui se respectent ne peuvent atteindre dans son exercice humanitaire.

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Fin de vie d'Auguste Comte

Publié le par antoiniste

    Dans ces dernières années, Auguste Comte s'était, on l'a vu, condamné à un régime sévère, que certains croient dicté parle désir de ménage son estomac et de conjurer la vieillesse : un bol de lait le matin, chaud l'hiver, froid l'été, avec soixante grammes de sucre et autant de pain. A six heures de relevée, cent grammes contrôlés de viande et des légumes. Pas de vin, sauf en cas de faiblesse déclarée. Mais d'autres, et ce sont les plus véridiques, assurent qu'il s'imposait ces restrictions pour participer aux privations que subit, sur cette triste planète, la foule innombrable des pauvres. Certains riches, comme les Goncourt, ont troué cela ridicule...

    Bien qu'on le trouvât vieux, il n'avait pas atteint la soixantaine. Il endura près de trois mois sa dernière maladie dont on discute si ce fut une affection du foie ou quelque tumeur maligne. Pour se soigner, comme pour soigner Clotilde, il avait encore prétendu, en raison de ses études de jeunesse et de son omniscience naturelle, suppléer les médecins. Il tomba un soir au pied du fauteuil de Clotilde et ne se releva point du minuscule canapé où l'on avait étendu son petit corps.

    Auguste Comte conclut [son testament] sur cette profession de foi, dont le lecteur jugera si elle n'exprime point, avec un détraquement sublime de l'esprit, une fidélité poignante du coeur, plus forte que la mort :
    " L'ensemble de [mes] espérances me paraît déjà confirmé par un sensible accroissement de l'harmonie sans exemple que mon éternelle compagne établit entre ma vie privée et ma vie publique, également concentrées vers l'Ange méconnu. Mon existence étant ainsi devenue plus semblable à la sienne, je sens diminuer la distance résultée de mon objectivité (cela veut dire : de mon maintien en vie sur la terre), qui seule empêche les âmes vulgaires de voir le double fondateur du positivisme comme le verra la postérité. Notre parfaite identification deviendra la meilleure récompense de tous mes services, peut-être même avant que la bannière universelle vienne solennellement s'incliner sur notre commun cercueil.
    " Terminé le jeudi 11 Bichat 67 (13 décembre 1855). " (Cachet sacerdotale).

André Thérive, Clotilde de Vaux, ou la déesse morte,
Chap. XXIII Où s'en va toute chair, p.265-66, p.270, p.274
Albin Michel, Paris, 1957

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Culte des saints en région liégeoise

Publié le par antoiniste

    Le culte des saints en région liégeoise ne diffère par radicalement de celui pratiqué en Ardenne. Là aussi, les spécialistes de la peau tels Antoine, Quirin, Laurent, Renelde et Roch sont particulièrement sollicités. Les religieuses de l'hôpital Saint-Laurent de Liège administraient à certains de leurs patients une huile consacrée au saint tutélaire de leur institution.
    La maternité et la petite enfance constituent également des priorités. La guérison de la "fièvre lente" s'obtenait à Grivegnée auprès de sainte Geneviève. Cette sainte fut concurrencée par la mystérieuse Philomène dont le nom rappelait en wallon, la "fièvre lente" et qui, martyre imaginaire dont les reliques douteuses furent exhumées au début du XIXe siècle, n'a probablement jamais existé. Une statue de sainte du cloître de l'église Sainte-Croix de Liège fut rebaptisée saint "Wessemèle". Cette sainte "tire-le-moi", qui pose une main sur son ventre, était clandestinement invoquée par les dames enceintes désireuses d'être débarrassées du fruit de leurs entrailles.
    Il semblerait cependant que les sanctuaires abritant les saints spécialistes de maladies psychologiques ou nerveuses soient plus nombreux et davantage visités qu'en Ardenne. Le plus célèbre des psychiatres liégeois est sans conteste "Gilles l'ewaré". Cette statue doit son surnom à l'expression de ses grand yeux "égarés".
    En région liégeoise également, les pratiques privées ou individuelles de dévotions semblent se maintenir. On signale encore des neuvaines aux saintes Geneviève, Rose de Lima, Gudule et Apolline ainsi qu'aux saint Guy, Gilles et Léger.

Olivier Donneau, Médecins et vétérinaires célestes d'Ardenne (p.176)
Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui, Musée en Piconrue, Bastogne, 2001

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Donato Manduzio, guérisseur et prophète

Publié le par antoiniste

    En l'année 1931, sous Mussolini, dans une petite ville des Pouilles, San Nicandro Garganico, parmi un groupe de paysans, pauvres et pour la plupart illettrés, un infirme, le "savant" du groupe, reçoit d'un ami une Bible. La lecture de l'Ancien Testament le bouleverse. Il sent une fraternité de croyance avec le peuple hébreu qu'il imagine disparu depuis des siècles. Dès lors, il transmettra ce message à sa famille, à ses amis. Quelques fidèles se rassemblent autour de lui. Mais un jour les "Juifs" de San Nicandro apprennent que les villes "sont pleines de ce peuple" qu'ils ont cru disparu. Tout s'oppose aux nouveaux convertis : leur famille, la méfiance du rabbinat italien, l'Eglise, les lois fascistes. Mais la foi déplace les montagnes. Après la guerre, une partie des fidèles quittera San Nicandro pour la Terre promise.

    Donato guérisseur, magicien, pour lequel les phases de la lune et du soleil n'avaient pas de secrets ; rhapsode et organisateur de drames, devenait le centre de la seule vie sociale de son groupe (p.32).
    En réalité, et tout le monde est d'accord là-dessus, Donato, grâce à ses connaissances magico-astrologiques, et surtout à sa personnalité, était devenu un guérisseur et un magicien auquel, même après sa conversion au culte du Dieu d'Israël, les gens de San Nicandro avaient recours (p.30, cf. également pp.68-69).

    Les remèdes employés par Manduzio se retrouvent fréquemment dans les techniques thérapeutiques dont sont riches les légendes hagiographiques locales. Les substances dont il se sert sont : le fromage frais de vache, l'huile d'olive, qui nous renvoie au rituel commun à tous les peuples méditerranéens, pure ou mélangée avec de l'eau et du sucre, l'eau chaude ; cette dernière est employée pour laver la partie atteinte : les yeux, tandis que le fromage et l'huile sont ingurgités par le malade. Il serait peut-être intéressant d'étudier si des nourritures aussi banales que l'huile et le fromage frais - ce dernier n'est pas de consommation courante dans agglomérations urbaines, en raison de son prix relativement élevé, mais reste la nourriture type du berger - n'en conservent pas cependant une valeur magique religieuse (p.71; cf. Joseph Weissenberg, le guérisseur au fromage : à la mort de ses parents, il fut d'abord élevé par le berger du domaine de la comtesse Leopoldine Seherr-Thoß à qui les enfants Weissenberg sont confiés. Après avoir travaillé dans le domaine agricole, il termine une formation de maçon. Il deviendra guérisseur et prescrira des remèdes comme des tisanes, du fromage blanc, de la soupe de farine de seigle... Il sera connut dans les années 20 à Berlin comme le "Weißkäseheiler", le guérisseur au fromage blanc).

    Que faut-il entendre par ces "visions" que Donato a soigneusement - et fidèlement, sans doute - consignées dans son Journal ? Des rêves du sommeil ; des visions de la veille, au sens propre ; des rêves éveillés, rêveries du matin, vagabondage dans un monde d'images, auquel la foi de Manduzio prête réalité et signification, ou même simplement parfois, signes, omina, qui ne sont des visions que parce qu'ils constituent des messages que Donato interprète.
    Je ne pense pas que les visions qu'il relate soient outre mesure reconstruites. On y constate une précision de détail, surtout du détail dépourvu de signification, qui garantit l'authenticité du récit.
    L'intérêt de ces visions est d'abord psychologique : nous y voyons apparaître, comme sur un écran, les grandes lignes de ce qu'on pourrait appelé l'espace mental de Donato, le décor où se joue le drame de sa conversion, de son dialogie avec Dieu, de ses démêlés avec ses ouailles, avec les rabbins, avec les "idolâtres", décor sans lequel le drame ne serait pas compris.
    En outre, ces visions ont eu une efficacité singulière : elles ont entretenu la foi de Manduzio ; elles on eu en définitive pour effet le départ d'Italie et l'installation en Israël de plus de cinquante paysans san-nicandrais. (p.123).
    Dans [un] groupe de visions qui se complètent l'une l'autre, Dieu appraît comme le roi. Malgré le manque d'attributs habituels de la royauté : couronne, uniforme, etc., Donato le reconnaît aussitôt. Dans la première vision, le roi est l'homme honorable par excellence. Donato attendait une réponse de Dieu : si oui, des hommes honorés, si non, des femmes déshonorées. On retrouve dans d'autres visions cette alternance : homme ou femme, et toujours le fait de voir des femmes correspond à une réponse négative (p.126).
    [Un] rêve, comme tous ceux où Donato apparaît tantôt comme le fils, tantôt comme l'homme de confiance ou le familier du roi, exprime clairement le besoin de compensation de l'infériorité sociale et physique de Manduzio.
    L'Eden est pour lui le verger irrigué qu'il est dans la Genèse, où une eau qui a la blancheur et l'apparence du lait coule des fontaines. Le lait revient comme un leitmotiv dans plusieurs autres visions, ainsi que dans les cures "miraculeuses" opérées par Donato.
    Ainsi que nous l'avons déjà dit, ces visions où Dieu apparaît comme le roi sont à rapprocher de celles où il est plus simplement maître d'une masseria (p.127-128).

    La dixième règle d'un pacte de Manduzio est : "Nous sommes nés pour la vision, par la vision nous mettons la Loi en pratique. Celui qui nie la vision sera chassé de parmi nous et de la vie éternelle" (p.91).

    L'auteure indique en fin d'ouvrage les prémices et indique que l'évangélisation (surtout due aux émigrants italiens devenant des Amériques) sera un foyer propice à l'évolution de Donato Manduzio : La raison en est probablement que l'intense fermentation religieuse de la cette région, si elle favorise l'éclosion d'un type de "saint" comme Padre Pio, suscite, par contre, aussi autre chose qu'une attitude passive d'adoration et d'attente, mais pousse les hommes à chercher et à trouver des formes d'activité religieuse nouvelles ; d'où le cassés à San Giovanni Rotonde même de la prédication évangélique (p.241-42). 

Elena Cassin, San Nicandro, Histoire d'une conversion
Quai Voltaire, Paris, 1993 (cf. Recension de la première édition de 1957)

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Deuxième procès en 1907 après épidémie d'entérite

Publié le par antoiniste

    En 1907, Louis Antoine est envoyé en justice, pour la deuxième fois. "Du 1er janvier au 15 novembre 1906, cinquante-neuf enfants, âgés de moins de cinq ans, étaient morts à Jemeppe, faute de soins, ajoutait une rumeur qui parvint jusqu'au procureur du roi".
    Un rumeur... il s'agit bien de cela, car en ces temps, les épidémies étaient courantes :
- choléra en 1850, ce qui décidera de la création d'un hôpital-infirmerie par la Société de Seraing ;
- Roland A E Collignon continue l'énumération : "Des inondations et les épidémies font des morts chaque année et depuis longtemps, clama Antoine. En 1882, il y eut 29 morts de fièvre typhoïde puis ce fut la rougeole en 1883, la scarlatine en 1890 et cette fois on compta 110 morts ! En 1894, le choléra fit 60 victimes. 67 en 1900. On ferme les écoles, on envoie les enfants dans des familles et les médecins ne peuvent que constater les décès… En 1906, ce fut la rougeole, la scarlatine et la fièvre typhoïde – Antoine s’interrompit un moment pour s’éponger le front – Vous savez très bien que je ne suis pas responsable de ces malheurs publics ! Et la municipalité – elle qui m’avait autorisé par écrit à recevoir tous ces gens – qu’en fait-elle des rapports sur l’hygiène ? Rien ! Alors qu’il y a de graves problèmes d’épuration ! On ne répare même pas les digues, les berges parce qu’il s’agit des quartiers ouvriers. A peine un puits sur quatre fournit une eau à demi potable sans parler du lait qui transmet la fièvre typhoïde ! Les eaux stagnent dans leurs caves, dans leurs jardins, avec des matières putrides et des déchets organiques… il faudrait drainer tout cela, projeter de la chaux vive sur les sols, dans les cours, partout et l’on ne fait rien ! – le visage d’Antoine s’empourpra sous l’indignation – Tout cela, Monsieur le Juge, il faut tout de même qu’on le sache car des gens en meurent !"
- un mystérieux nuage de poussière sème la mort dans le bassin liégeois à la fin de 1930 (cf. the New York Times, December 6, 1930 et Le Figaro du 2 août 1930 et du 7 décembre 1930).

    Bref, la maladie n'a pas attendu Louis Antoine pour faire des morts, et Pierre Debouxhtay, précise : "le docteur Antoine [Antonin] Delville, chargé par la commune de constater les décès, déclara, le 12 janvier 1907, qu'aucune de ces morts ne lui ait paru suspecte ; il ajouta qu'en 1906 il y avait eu à Jemeppe une épidémie d'entérite, dont beaucoup d'enfants avaient été atteints" (Pierre Debouxhtay, p.144).

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