Si pour tout ce qui arrive je vous renvoie à l'Enseignement, c'est que toute explication s'y trouve. Mais on peut se tromper en l'interprétant. Vous ai-je jamais enseigné que vous devez faire le bien ? au contraire, je suis allé jusqu'à vous dire de faire le mal et que vous deviez chercher plutôt à ne plus aimer. Mon Enseignement n'étant pas plus basé sur le bien que sur le mal, puisque l'un n'est pas plus réel que l'autre, je crois qu'on aurait tort de se plaindre à moi et de dire que certains adeptes agissent contrairement à ce qu'il proclame. Ne visons-nous pas ces personnes avec la vue du mal ? Vous oubliez sans doute que j'ai enseigné que nous devons toujours agir naturellement, voilà de quel façon vous devez me comprendre quand je vous dis : faites le mal alors que je démontre qu'il n'existe pas.
Le Développement de l'Œuvre Révélée, Nous devons toujours respecter notre naturel, p.167.
Ce bon fluide fera réfléchir, il donnera aux adeptes plus de courage soit dans leur tâche de chaque jour, soit dans leurs rapports avec leurs semblables. Il y puiseront pour répandre la doctrine dont il ne suffit pas de parler entre soi ; mais ils auront soin de préférer l'exemple à la parole car la forme n'est rien, ne l'oublions pas ; que ce soit la conscience qui démontre le devoir et agissons toujours suivant les principes que nous nous efforçons de propager. Si nos actes ne sont pas la consécration de notre langage, nous aurons bientôt démoli notre œuvre et nous encourrons de justes reproches. Voilà ce que nous enseigne notre philosophie. L'étudier ne sert de rien ; il faut la pratiquer pour en savourer les fruits et atteindre finalement au but que nous désirons.
C'est en s'améliorant qu'on découvre la valeur. Est-ce une raison d'étaler ce qu'on sait devant ceux qui ne peuvent encore ni comprendre ni agir ? Ce serait leur infliger un blâme et une souffrance, montrer fort peu de cœur, parce que ce serait les obliger. Nous devons plutôt les entraîner par la toute-puissance de l'exemple. Si nous avons le droit de prêcher quelque chose, c'est la liberté : c'est elle qui préparera l'avènement de la fraternité. Si je disais qu'il faut posséder les vertus, j'imposerais encore des lois. Mais tous ceux qui m'écoutent ne me comprennent que d'après leur entendement. S'il en est qui se bornent à la lettre, ce n'est que momentané ; ils arriveront insensiblement à l'esprit en s'assimilant le fluide de la pensée qui pourra y pénétrer. [...] Tous ceux qui comprennent l'enseignement le montreront en pratiquant tout d'abord l'indulgence, surtout envers les moins avancés qu'ils entraîneront par leur exemple. Si nous croyons que la charité est profitable et qu'elle procure du bonheur, hâtons-nous de la faire en toutes circonstances et n'attendons pas que l'on nous y engage. Mais gardons-nous de la solliciter pour d'autres, car la charité collective n'est pas un bien pour deux raisons : 1° celui qui la reçoit en est humilier et 2° celui qui y participe agit sans élan, sans feu sacré. Dans ces conditions le fluide de la vraie charité manque et nous savons qu'il est indispensable pour que notre acte nous soit profitable. En agissant ainsi, nous établirons insensiblement le règne de la liberté et de la fraternité, les forts aideront les faibles ; car la foi est agissante, elle nous convie au vrai banquet de la vie où tous nous serons rassasiés de l'amour de nos frères.
Nous savons que ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu, qu'ils sont nos bienfaiteurs puisque leurs persécutions nous obligent à nous réformer. Grâce à leur vigilance, nous ne pouvons guère sortir des lois : ils nous rappellent tout de suite à la raison. Ce n'est pas tant l'enseignement qui nous fait progresser que l'opposition de ceux qui voudraient l'anéantir et qui ne parviennent qu'à lui donner plus de valeur. Ce qu'on appelle le bien et le mal constitue une solidarité indispensable pour tout ce que l'on peut proclamer.
La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.126
Si nous voulons nous pénétrer de l'enseignement, nous saurons que le bonheur auquel l'homme aspire découle de celui qu'il procure à ses frères, que son progrès a une cause solidaire. En travaillant isolément nous ne pouvons nous améliorer parce que nous sommes basés sur l'égoïsme. Ce n'est qu'en s'oubliant pour les autres, même en se privant parfois du nécessaire en faveur de plus malheureux qu'on peut se dire adeptes d'une doctrine qui doit être universelle, sans limites ni remparts. Plus d'adversaires dans ce cas si ce n'est momentanément et faute de se connaître. Pourrait-on renverser celui qui ouvre son cœur au prochain en le traitant en frère ? Non, l'arme levée tombe d'elle-même. Voilà le vrai moyen d'étendre notre enseignement et de jouir du grand bonheur d'aimer bien réellement. Avoir cette force, ce courage de tendre la main à celui qui se dresse contre nous et pour ainsi dire contre tout le monde, c'est lui offrir le salut, c'est dire : "Frère, tu vas être plus heureux, tu ne penseras plus comme tu l'as fait jusqu'à présent, tu viendras savourer avec nous le doux fruit de l'amour fraternel."
Acceptons-nous toujours l'épreuve avec plaisir et même en pratiquant la morale, valons-nous mieux que notre prochain ? Nous qui croyons diriger l'humanité vers un état plus heureux, sommes-nous certains d'y arriver nous-mêmes, puisque l'être le plus élevé est d'autant plus responsable et coupable ? Peut-il dire : "Je ne fais pas le mal ?" Celui qui veut montrer à ses frères le chemin de la vérité agit-il toujours sincèrement, et avec désintéressement ? Ne perdons jamais de vue, mes enfants, que sortir de la sincérité, c'est sortir de la vérité et par conséquent faire un mal. L'exemple est tout ; on ne devrait s'appuyer que sur l'amour parce qu'il est seul la base de toute puissance et de toute régénération. Cet amour naît de la foi et celle-ci est le fruit de notre expérience acquise par le travail moral. Si nous nous exprimons en toute sincérité, avec la bonne intention d'être utiles à nos semblables, ce n'est plus nous qui enseignons, c'est Dieu même, mais nous ne pouvons atteindre à Lui que par la foi qui est la clef de toutes les autres vertus.
Il arrive que des personnes nous sont sympathiques ou antipathiques sans raison déterminée. Avoir trop d'amour pour les uns et en manquer pour d'autres, ce n'est pas aimer en réalité, car celui qui possède l'amour vrai ne cesse jamais d'aimer ; il affectionne indistinctement les uns et les autres ; s'il ne peut dire du bien de ses semblables, il y a une raison, mais du moins il n'en dira pas du mal.
Si Dieu nous donne tout ce que nous désirons, pour faire le mal comme pour faire le bien, nous qui sommes encore si loin de comprendre le chemin du bonheur, qui pourra nous l'indiquer ? - "LA CONSCIENCE." - En effet, celle-ci ne peut nous tromper ; si elle nous dit que nous ne pouvons arriver au bonheur suprême que par l'intermédiaire de ceux qui nous appelons nos ennemis, c'est parce qu'elle sait, en vérité, que rien n'est bien, s'il n'est solidaire, c'est-à-dire que nous ne pouvons être heureux que par le bonheur qu'éprouve notre semblable à notre contact, par notre amour.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, Cause, développement & perfectionnement de l'être, p.LXXIII
Si Dieu nous donne tout ce que nous désirons, pour faire le mal comme pour faire le bien, nous qui sommes encore si loin de comprendre le chemin du bonheur, qui pourra nous l'indiquer ? - "LA CONSCIENCE." - En effet, celle-ci ne peut nous tromper ; si elle nous dit que nous ne pouvons arriver au bonheur suprême que par l'intermédiaire de ceux qui nous appelons nos ennemis, c'est parce qu'elle sait, en vérité, que rien n'est bien, s'il n'est solidaire, c'est-à-dire que nous ne pouvons être heureux que par le bonheur qu'éprouve notre semblable à notre contact, par notre amour.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, Cause, développement & perfectionnement de l'être, p.LXXIII
La variété des croyances n'étant que de l'opinion, aucun de nous ne peut jeter la pierre à son semblable, nous avons pour devoir de le seconder autant que nous pouvons. Agir ainsi, c'est rendre témoignage à la vérité. Si nous ne le faisons pas, c'est que nous ne sommes pas encore arrivés où nous croyons. Nous ne devons pas l'ignorer, il n'y a que les actes qui démontrent le degré de notre élévation. L'homme devenu bon possède l'amour, il ne pourrait ni blâmer, ni critiquer le méchant, au contraire, il l'aime et fait preuve de ses bons sentiments en lui tendant la main ; car il prend la raison pour laquelle il peut lui être inférieur. Il sait que ce n'est pas la religion qui fait l'homme mais l'homme qui fait la religion.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, La croyance & la foi, p.XXXXVI