Je rappelle à ce propos combien l’œuvre que nous poursuivons est diversement jugée, digne d'éloges suivant les uns, très répréhensible aux yeux des autres, c'est ce qui démontre encore la non-existence du mal. Mais je dois ajouter que si le mal n'existe pas, la souffrance existe proportionnément à l'imagination qui nous y fait voir une réalité.
J'ai révélé que nous ne devons jamais nous efforcer de faire le bien, que celui-ci doit être accompli naturellement ; croire qu'on le fait, le dénature, il n'est plus que de l'acharnement. Il nous suffit de résister à la pensée qui nous fait dévier du vrai chemin. En agissant ainsi, nos actes deviendront de plus en plus méritoires, cette mauvaise pensée sera toujours remplacée par une bonne qui démolit insensiblement en nous la vue du mal ; je le répète, aussi longtemps que nous le verrons, nous ne pourrons faire aucun acte qui soit un bien véritable, basé uniquement sur le désintéressement. Quelle que soit notre imperfection, fut-elle le plus profondément enracinée, elle se détruira d'elle-même si nous résistons à la vue du mal et nous comprendrons que nous ne pouvons souffrir que de lui. Toute souffrance qui nous atteint est une épreuve d'autant plus profitable que nous sommes persuadés que la cause est en nous. C'est le seul moyen de l'abréger tandis que nous la prolongeons indéfiniment en en accusant notre semblable. Quand nous ne verrons plus le mal, nous serons avec Dieu ; mais si peu que nous le voyions, nous devenons incompatibles avec Lui : d'un Dieu de bonté et d'amour, nous faisons un démon car s'il existait une injustice, elle aurait nécessairement sa source en Lui.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, C'estAdam et Ève qui forment la base des termes de comparaison, p.XVI
Dieu est tout amour, Il ne peut avoir créé le mal. Si le mal existait, il serait l'œuvre de Dieu, puisque tout est créé par Lui ; or dès l'instant qu'Il crée le mal, Il cesse d'être Dieu parce qu'Il cesse d'être bon ; Lui seul est alors la cause de nos souffrances. [...] Nous pouvons ainsi comprendre que ce n'est pas Dieu qui nous punit pas plus qu'Il ne nous récompense. C'est nous qui nous punissons et qui nous récompensons par la conscience ; elle nous donne toujours ce que nous avons mérité, elle est le témoin et le juge de nos actes et même de nos pensées.
Tous les êtres évoluent ; ils se créent des lois appropriées à leur nature, qui déterminent le degré de leur développement ; la conscience est la boussole par laquelle ils se dirigent, suivant leur élévation.
Depuis le microbe jusqu'au plus élevé des êtres, tous se dirigent suivant leur nature, au contact de la même loi : seul l'être raisonnable se développe graduellement par l'épreuve et tout ce qui suscite son progrès.
Cependant si le bien pas plus que le mal n'existe, que devons-nous faire pour progresser ? Ce que nous croyons être le bien étant plutôt le mal, s'il est à l'avantage de l'un, il sera au détriment de l'autre, si celui qui en bénéficie n'en a pas le mérite, ce bien ne pourrait être pour lui qu'un fardeau qui le détournera d'une épreuve tandis que celle-ci, bien endurée, lui permettrait de réaliser un progrès.
Couronnement de l'Œuvre Révélée, C'est Adam & Ève qui forment la base des termes de comparaison, p.XV-XVI
Cette évolution se continue jusqu'à la pureté absolue de l'être ; nous sommes arrivés là à la divinité, nous ne formons plus qu'une unité de l'ensemble, nous jouissons complètement de la toute puissance divine : restreints les uns dans les autres, nous sommes tous réunis dans un même amour, nous sommes Dieu !
Couronnement de l'Œuvre Révélée, Unité individuelle de l'ensemble, p.XIII
Nous voulons parfois raisonner de choses très importantes dont le sens véritable ne pourrait nous apparaître qu'à la suite d'une épreuve ; l'effet nous a frappés mais il est seul à la portée de notre entendement ; tout raisonnement sur la cause nous éblouirait au lieu de nous éclairer ; en effet, celui-ci ne convient qu'à l'homme d'expérience qui doit son savoir au travail personnel. Tant de personnes instruites, capables de bien raisonner, se contentent de l'écorce d'un enseignement moral, ne se doutant pas que la foi y pénètre plus profondément et en savoure l'amande. Aussi longtemps que nous nous attacherons à la forme, nous ne pourrons apprécier le fond, nous n'aurons aucune notion des causes dont la connaissance constitue le vrai savoir. Et c'est ainsi que se vérifie la maxime : "A chacun selon ses œuvres". [...] Mais la justice divine est partout présente et ne confondons pas : connaître ce n'est pas savoir. C'est notre propre effort qui doit tout nous révéler et nous ne pouvons rien devoir qu'à nous mêmes. Au fur et à mesure que nous nous améliorons, nous montons l'échelle du progrès, nous atteignons à des fluides de plus en plus éthérés. Lorsque, travaillant à notre avancement moral, nous avons utilisé tout l'amour que renferme certain fluide, nous avons le mérite d'en atteindre un autre plus éthéré, qui possède d'autant plus d'amour, par conséquent plus de lumière.
Puisqu'en vertu de notre libre arbitre, nous pouvons établir des lois nécessaires à notre avancement, à qui nous en prendre en cas d'échec, si ce n'est à nous-mêmes ?
Les actes du bien que nous effectuons aujourd'hui, par notre progrès nous les verrons demain un mal parce que nous nous aurons acquis plus de lumière. Si bien que nous puissions faire, il y aura toujours des personnes qui en seront contrariées et en souffriront ; étant dans la nécessité de progresser, par leurs faiblesses elles imagineront que c'est le mal. En effet, nous agissons toujours loyalement, suivant notre nature ; nos actes, quelques grossiers qu'ils soient, ne pourraient atteindre que ceux qui possèdent cette imagination qui est la vue du mal ; par le progrès nous les voyons plus réels et nous agissons de plus en plus délicatement. Cet enseignement démontre combien nous faisons erreur lorsque nous visons des malheureux par cette fausse vue ; il prouve la nécessité de témoigner beaucoup d'indulgence aux criminels et d'imputer leurs méfaits à l'ignorance, à la brutalité de leur nature. [...] Pour bien comprendre cet enseignement qui peut paraître encore pour la plupart un mystère, gardons-nous de tabler sur les effets, remontons plutôt à la cause, il n'y a qu'elle qui puisse nous rendre témoignage de la réalité et nous faire apprécier que tout a sa raison d'être. [...] Si nous comprenions bien cette loi évolutive, nous aurions les mêmes égards pour le plus mauvais comme pour le meilleur, puisque nous saurions que tout ce qui arrive est bien.