Antoine, de genezer (Nieuwe Amersfoortsche Courant, 6 juli 1912)
Antoine, de genezer.
Antoine, een man, die zijn leven nog al taam gemaakt heeft als stichter van een nieuwen godsdienst, waarvoor nu te Jenappe een tempel staat, die eenige vermaardheid kreeg, is Maandagnacht te Jenappe overleden.
In 1846 te Grande Flémalle bij Luik geboren, was Antoine omstreeks 21 jaar geleden uit Rusland, waar hij eenig fortuin gemaakt had, in België teruggekeerd. Hij vestigde zich toen te Jemappe en deed in het gehucht Bois de Mont eene arbeiderswijk aanleggen.
In 1895 liet bij eenige dier woningen tegen den groud halen en daarvoor in de plaats kwam toen een tempel van bescheiden afmetingen. Daarin predikte bij een godsdienst van goedheid, liefde en solidariteit. De goedgeloovigen schreven hem ook de macht toe om door handoplegging ziekten te genezen – vandaar zijn bijnaam »de genezer«. Hij vond vele aanbangers onder alle klassen der maatschappij, ook in Frankrijk en in Duitscbland, tot zelfs in de Vereenigde Staten. Niet lang geleden werd aan de Belgische volksvertegenwoordiging eene petitie aangeboden, geteekend door 130.000 Antoinisten in België, die verzochten dat hun godsdienst onder de officieel erkende zou worden opgenomen.
De overledene werd tweemaal gerechtelijk vervolgd wegens het ongeoorloofd uitoefenen van geneeskundige praktijk. De eerste maal werd hij tot eene boete van 26 francs veroordeeld, de tweede maal volgde een vrijspraak.
De dood van Antoine heeft onder de bevolking van Jemappe groote droefenis teweeggebracht. Hij was er algemeen zeer geliefd wegens zijne edele denkbeelden, zoodat Zondag a.s. de begrafenis van den overledene eene indrukwekkende plechtigheid belooft te worden.
De overledene had in zijn jeugd eene zeer gebrekkige opvoeding genoten, maar zich in zijn later leven door eigen arbeid ontwikkeld, welke ontwikkeling bij boven alles dienstbaar bad willen maken aan het wel zijn zijner medemenschen.
Nieuwe Amersfoortsche Courant, 6 juli 1912
Traduction :
Antoine, le guérisseur.
Antoine, un homme qui a déjà fait connaître de son vivant en tant que fondateur d'une nouvelle religion, pour laquelle il y a maintenant un temple à Jenappe, qui a acquis une certaine renommée, est mort lundi soir à Jenappe.
Né en 1846 à Flémalle Grande près de Liège, Antoine était revenu de Russie où il avait fait fortune, en Belgique il y a environ 21 ans. Il s'installe à Jemappe et construit un quartier ouvrier dans le hameau du Bois de Mont.
En 1895, certaines maisons sont sorties du sol et remplacées par un temple de dimensions modestes. Il prêchait une religion de bonté, d'amour et de solidarité. Les crédules lui attribuaient aussi le pouvoir de guérir les maladies en imposant les mains – d'où son surnom «de guérisseur». Il a trouvé de nombreux fidèles dans toutes les classes de la société, y compris en France et en Allemagne, et même aux Etats-Unis. Il n'y a pas si longtemps, une pétition a été présentée au Parlement belge, signée par 130.000 Antoinistes en Belgique, qui ont demandé que leur religion soit incluse parmi les religions officiellement reconnues.
Le défunt a été poursuivie à deux reprises pour pratique illégale de la médecine. La première fois, il a été condamné à une amende de 26 francs, la deuxième fois, il a été acquitté.
La mort d'Antoine a causé une grande tristesse parmi la population de Jemappe. Il y était très populaire en raison de ses idées nobles, de sorte que dimanche, les funérailles du défunt promettent d'être une cérémonie impressionnante.
Le défunt avait eu une éducation très pauvre dans sa jeunesse, mais dans sa vie ultérieure, il s'est développé par son propre travail, dont le développement visait avant tout à servir le bien-être de ses semblables.
Antoine le Guérisseur est mort (Le Grand écho du Nord de la France, 28 juin 1912)
ANTOINE LE GUÉRISSEUR EST MORT
UN FONDATEUR DE RELIGION
Bruxelles, 26. – Louis Antoine, un ancien ouvrier d'usine, devenu guérisseur, est mort à Jemeppe, près de Liége, où il avait édifié un temple, fondé une véritable religion.
Le Parlement belge reçut, l'an dernier, une immense pétition demandant la reconnaissance officielle du culte nouveau, qui compte de nombreux adeptes en France.
Originaire du pays de Liége, Antoine avait soixante-dix ans. On dit que sa femme continuera son œuvre.
Le Grand écho du Nord de la France, 28 juin 1912
Jemeppe - Rue Rousseau (GoogleMaps)
Temple du Culte Antoiniste, Jemeppe-sur-Meuse (flickr - Claus Moser)
Sectarische propaganda (Limburger koerier 08-02-1926)
MAASTRICHT.
SECTARISCHE PROPAGANDA.
De Waalsche „Antoinisten”-groep.
Een lezer schrijft ons, dat hier ter stede opstraat door eene vrouw propaganda gemaakt wordt voor kostelooze genezingen van alle ziekten, waarbij zij het adres opgeeft van een instelling te Visé, waar volgelingen van „le père Antoine” beweren allerlei ziekten, niet alleen lendenpijn maar zelfs tering en beenbreuken te kunnen genezen door een „geloofsgeneeswijze.”
Nu het blijkt, dat de Antoinisten, die sinds jaren in het land van Luik werkzaam zijn, ook hier ter stede propaganda maken, is het wel zaak om de lezers even in te lichten en te waarschuwert.
„Vader Antoine”, zooals zijn volgelingen hem noemden (de man is reeds veertien jaren dood) was een mijnwerker, zwak van gestel maar overspannen van geest. Na in een ijzerfabriek te Seraing te hebben gewerkt, wat hij ook niet kon volhouden, trok naar Parijs en raakte daar in spiritistische kringen verzeild. Daar hij alle ontwikkeling miste en zelfs niet lezen of schrijven kon, hield hij het daar niet lang vol en kwam naar Visé terug. Het spiritisme had hem zoozeer het hoofd op hol gebracht dat hij aan hallucinaties begon te lijden, zich verbeeldde dat hij openbaringen en visioenen kreeg en een nieuwe sekte stichtte. Voor elke nieuwigheid vindt men altijd wel aanhangers, en zoo kreeg Antoine zelfs een kerkje gebouwd, waarin hij als voorganger optrad en zich den naam van „Vader Antoine” liet welgevallen. Alle ziekten, leerde hij, vloeien voort uit de verdorvenheid der menschen. Een vast geloof geneest; en zooals de Apostelen beweerde hij door handoplegging en gebed te kunnen genezen.
Verschillende opmerkelijke gevallen bij hysterische en andere voor suggestie ontvankelijke personen deden zich voor en sterkten vele eenvoudige menschen in den waan, dat hij inderdaad een wonderdoener was. Nieuw was overigens deze beweging niet; in Amerika bestaat ze zinds lang bij de zgn. „Christian Scientists.”
Zijn opvolgers zetten de actie voort en beweren, dat er op voorspraak van den overleden godsdienststichter nog altijd wonderen geschieden.
Men zou de zaak schouderophalende kunnen beschouwen, ware het niet, dat hier een sectarische kant aan zit, die ze uit godsdienstig oogpunt bedenkelijk maakt.
Limburger koerier, 08-02-1926
Traduction :
Un lecteur nous écrit qu'ici, dans la rue, on fait de la propagande féminine pour la guérison gratuite de toutes les maladies, en donnant l'adresse d'une institution à Visé, où les adeptes du père Antoine prétendent pouvoir guérir toutes sortes de maladies, non seulement la douleur lombaire, mais aussi les fractures des jambes par une "méthode de guérison par la foi".
Maintenant, il s'avère que les Antoinistes, qui travaillent dans le pays liégeois depuis des années, font aussi de la propagande dans cette ville, il est important d'informer les lecteurs et de les prévenir.
Le " Père Antoine ", comme l'appelaient ses disciples (l'homme est mort depuis quatorze ans) était un mineur, faible dans sa constitution mais surmené dans son esprit. Après avoir travaillé dans une usine sidérurgique à Seraing, qu'il ne pouvait pas non plus entretenir, il s'installe à Paris et entre dans les milieux spirites. Manquant de toute éducation et ne sachant même pas lire ou écrire, il n'y resta pas longtemps et retourna à Visé. Le spiritisme lui avait tellement rempli la tête qu'il a commencé à souffrir d'hallucinations, à s'imaginer qu'il recevait des révélations et des visions et à fonder une nouvelle secte. Pour chaque nouveauté, on trouve toujours des adeptes, et Antoine a même fait construire une petite église, dans laquelle il a agi comme pasteur et le nom du "Père Antoine" a été bien reçu. Toutes les maladies, a-t-il enseigné, découlent de la dépravation des hommes. Une foi ferme guérit ; et comme les Apôtres, il prétendait pouvoir guérir par l'imposition des mains et la prière.
Plusieurs cas notables de personnes hystériques et d'autres personnes suggestives se sont produits et ont renforcé de nombreuses personnes simples dans l'illusion qu'il était effectivement un faiseur de miracles. D'ailleurs, ce mouvement n'était pas nouveau ; en Amérique, il existe depuis longtemps parmi les dénommés "Chritian Scientists".
Ses successeurs poursuivirent l'action et affirmèrent que des miracles se produisent encore par l'intercession du défunt fondateur.
On pourrait envisager la question par-dessous la jambe, si ce n'était du fait qu'il y a un côté sectaire, ce qui la rend discutable d'un point de vue religieux.
Robert Vivier - L'Antoinisme (Pourquoi pas ?, 21 février 1936)
L'Antoinisme
Liége, pays des ténors et des prophètes, a une propension naturelle au mysticisme. C'est le pays d'Antoine le Guérisseur, à qui Robert Vivier vient de consacrer, chez Bernard Grasset, un beau livre. Sait-on que l'antoinisme a ses temples, ses rites, ses prêtres, sa morale ; qu'il a plus de 100.000 adeptes en Belgique et en France ; que la figure du Prophète a tenté plusieurs écrivains, notamment André Thérive ?
La nature avait doté Louis Antoine, ouvrier mineur, du double don de persuader les hommes et de les guérir. Comme cet humble avait un grand cœur, il voua son temps et ses forces à ceux qui avaient besoin de lui. Le problème de la souffrance, tant physique que morale, l'amena à remettre tout l'univers en question. Avec une simplicité et une ingéniosité inébranlable, il repensa le monde à sa façon.
Cette figure de patriarche, Robert Vivier l'a si bien étudiée que son courrier quotidien lui apporte des lettres de partout, émanant d'antoinistes et de sympathisants. La plupart de ses correspondants occasionnels lui posent des questions sur des points de doctrine : une brave dame de Vichy lui confesse même qu'elle éprouve un furieux besoin de communiquer avec l'invisible et lui demande l'adresse d'un « puissant médium désintéressé ».
Pourquoi pas ?, 21 février 1936
Leclercq - Les ''Antoinistes'' (Le Journal, 28 juillet 1912)
LES “ANTOINISTES”
ON INTERROGE LECLERQ
Sa Compagne déclare qu'elle “a soupé” de l' “Antoinisme”
On sait comment le chiffonnier Leclercq, qui habitait rue de la Parchemimerie, avec la veuve Sautet, a laissé mourir sa fillette Antoinette, âgée de quatre mois.
Leclercq et sa compagne ont été interrogés hier par M. Kastler, juge d'instruction, en présence de Mes Pierre Turpaud et Bigeard, leurs défenseurs.
Le chiffonnier a tout d'abord voulu exposer au juge la beauté de la doctrine « antoiniste », d'après la Révélation, d'Antoine le Généreux, et le bulletin l'Unitif, adressé aux adeptes, qui dit notamment :
– Il faut croire au père Antoine : la foi en ce Messie est seule capable de guérir les malades, et si l'on ne veut périr il ne faut jamais appeler de médecin ni prendre de remède. II faut seulement prier Dieu et le père Antoine.
Questionné par M. Kastler sur la façon dont il était devenu « antoiniste », Leclercq a répondu :
– C'est en lisant un article de journal hostile au père Antoine que je me suis senti converti à cette religion et qu'à partir de ce jour, j'ai regardé comme l'apôtre française de ce culte la sœur Marie Camus, demeurant à Paris, 7, rue Esquirol.
– Lorsque vous avez été arrêté, a ajouté le juge, une lueur de bon sens a sans doute traversé votre esprit, car vous avez spontanément adressé au procureur de la République une plainte contre les gens qui vous avaient instruit dans votre folie.
– Je retire cette plainte, a interrompu brusquement « l'antoiniste ».
– Pourquoi ?
– Dieu le veut !... Ma fille est morte !... Dieu a voulu !... J'avais pourtant composé de belles prières.
Et il a tenu à en donner lecture à M. Kastler !
Le magistrat a informé ensuite Leclercq que MM. les docteurs Paul et Balthazard avaient fait l'autopsie du corps de la petite Antoinette, et qu'ils avaient constaté qu'elle avait succombé à une bronchopneumonie.
– Les médecins légistes ont déclaré également, a dit M. Kastler, que votre enfant n'avait été victime ni de sévices, ni de mauvais traitements. Je suis pourtant obligé de vous inculper : l'article 312 du Code pénal punit, en effet, des travaux forcés la privation de soins par père et mère ayant entrainé la mort. Vous auriez dû aller chercher un médecin, ainsi que vous l'aviez fait pour le premier enfant né de vos relations avec la veuve Sautet et qui mourut néanmoins, bien que soigné autrement que par des prières.
Le juge a passé ensuite à l’interrogatoire de la veuve Sautet. Celle-ci a déclaré hautement qu'elle était catholique et non « antoiniste », mais qu'elle n'avait pas voulu contrarier Leclercq !
Elle a raconté ensuite que le 15 juillet, ils étaient allés au-Sacré-Cœur et que la pauvre petite Antoinette avait dû prendre là le germe du mal qui devait l'emporter.
– J'ai voulu aller chercher un médecin, a-t-elle poursuivi, le soir où j'ai vu la petite si malade, mais mon amant s'y est opposé... Je m'étais dit : Quand il sera parti aux Halles j'irai, mais ma pauvre petite est morte avant !
L'interrogatoire étant terminé, le juge allait donner aux gardes l'ordre de reconduire les prisonniers à la Souricière, mais Leclercq, s'adressant à M. Kastler, lui dit :
– J'ai une prière à vous adresser, monsieur le juge ; voulez-vous demander à Mme Sautet si elle a conservé les mêmes sentiments vis-à-vis de moi et si elle veut toujours se marier avec moi.
Le juge se tourna vers la veuve et lui dit :
– Vous avez entendu Leclercq ? Voulez-vous répondre à sa question ?
Levant les bras, la compagne de Leclercq s'écria :
– Ah ! mais mon ! Je ne marche plus ! Que Leclercq paie tout seul son guérisseur, moi « j'ai soupé » de « l'antoinisme ».
Leclercq s'en alla atterré.
Le Journal, 28 juillet 1912
Parents dénaturés (Journal des débats politiques et littéraires 22 juillet 1912)
Parents dénaturés. – Le médecin de l'état-civil refusait hier le permis d'inhumer pour une fillette de quatre mois, Marie-Augustine-Leclerc, morte le matin chez ses parents qui habitent une baraque en planches, 4, rue de la Parcheminerie. Le commissaire de police du quartier, après enquête, a arrêté les parents Jules Leclercq, quarante-deux ans et Mathilde Sautel, trente-sept ans, revendeur de sacs d'emballage. Ceux-ci ont reconnu qu'ils n'avaient jamais fait soigner leur fille par un médecin, pas plus qu'un garçonnet mort au début du mois de juin à l'âge de deux ans et demi et dont Leclerc n'était pas le père. Ils se prétendent disciples de la secte fondée il y a quelque temps en Belgique par « Antoine le Guérisseur ».
Journal des débats politiques et littéraires, 22 juillet 1912
La mort de la petite Leclercq (Le Grand écho du Nord de la France 21 août 1912)
La mort de la petite Leclerc
LES PARENTS, DEUX FERVENTS ANTOINIS-
TES, BENEFICIENT D'UN NON-LIEU. – ILS
SONT RECONNUS IRRESPONSABLES
Paris, 19. – M. Kastler, juge d'instruction, vient de rendre une ordonnance de non-lieu en faveur de Leclercq et de sa femme, Marguerite Sautet, qui, rue de la Parcheminerie, laissèrent mourir, faute de soins, leur fillette, espérant que l'intervention du «Père Antoine» la sauverait.
Le docteur Claude, médecin aliéniste, chargé d'examiner l'Antoiniste Leclercq, l'a déclaré irresponsable, en raison de son mysticisme.
Le Grand écho du Nord de la France, 21 août 1912