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antoinisme

Alain Woodrow - Les nouvelles sectes (1977)

Publié le par antoiniste

Titre :     Les nouvelles sectes
Auteur :     Alain Woodrow
Édition :     Éditions du Seuil, Points actuels, 1977
Format :     187 pages

    Le livre est cité en référence dans le dernière édition (Labor - Espace Nord) du livre de Robert Vivier, Délivrez-nous du mal.
 
Dos de la couverture
    En notre siècle rationaliste, la profusion des sectes constitue un phénomène étonnant de Alain Woodrow cherche à percer le phénomène.
    D'un côté, des organismes puissants, riches, habiles à recruter. De l'autre, des individus - souvent très jeune - épris d'idéal, qui abandonnent famille, études, carrière pour suivre ce qu'ils croient être leur voir spirituelle.
    Comment expliquer le succès foudroyant des unes, la fascination et la soumission des autres? Pourquoi des êtres, avides de liberté et de vérité, gobent-ils en dévots? Que cherchent les sectes? Le pouvoir personnel? L'argent? La domination politique? Surtout comment arrivent-elles à leurs fins? Drogue? Viol psychologique? Lavage de cerveau?
    Une enquête sur les principales sectes. Un dossier qui démonte leur mécanisme.
    Alain Woodrow, spécialiste des affaires religieuses. Chroniqueur au Monde.

    Resencion :
    A.W., journaliste au Monde, met ici sa plume au service de la dénonciation des sectes actuelles. Mormons, moonistes, maharajistes, Amis de l'homme, membre de la Science chrétienne, disciples du Christ de Montfavet, adeptes de la scientologie, enfants de Dieu, antoinistes, baha'istes, sectateurs du Soka Gakkai, adventistes, dévots des Trois Saints Coeurs, Témoins de Jéhovah, et peut-être quelques autres encore, retiennent l'attention de l'A.
    L'information véhiculée par cet ouvrage est de celle qui afflues dans les salles de rédaction. Le Monde, Le Nouvel Observateur, L'Express, Paris-Match, Les Informations Catholiques Internationales figurent parmi les sources les plus fréquemment citées. A.W. n'a consulté aucun des travaux scientifiques, pourtant peu nombreux, traitant des questions qu'il débat.
    Pour l'A., les sectes variées actuellement à l'oeuvre en France meublent le vide créé par "l'immense branle-bas culturel qui secoue notre vieille civilisation occidentale et postchrétienne". Elles constituent un "révélateur de l'état de notre société". A.W. constate que les sectes actuelles (mais toutes celles qu'il évoque n'appartiennent pas à la même vague) se recrutent principalement parmi les jeunes. "Après avoir contesté toutes les formes d'autorité en 1968, voici une jeunesse qui accepte la discipline la plus rigide, l'ascèse la plus totale, l'abandon de sa volonté et de son jugement entre les mains d'autrui... Abandon du sens critique, abdication de liberté : ce sont deux caractéristiques inquiétantes d'une certaine jeunesse, qui entraînent non seulement un reflux du politique mais une remontée de la droite. Et, sans un minimum de discernement, la voie est ouverte à toutes les récupérations, les manipulations, voire les fascismes. Le rapprochement des méthodes de Moon avec celles de Hitler est plus qu'une clause de style." L.A. reproche aux mouvements dont il parle de pratiquer le "viol psychique", de se livrer au racket, etc. Pas une des accusations généralement portées contre les actuelles sectes ne manque à l'appel. Mais c'est surtout l'apolitisme de ces groupements qui tracasse A.W. : "l'apolitisme qui ouvre la porte à toutes les manipulations", écrit-il, page 24.
    Pour lui, les sectes connaissent le succès auprès de beaucoup parce qu'elles apportent des réponses simples aux problèmes de notre époque, font voir "Dieu au bout d'un microscope", fournissent - pour certaines d'entre elles - des "mirages rousseauistes", répondent, enfin, à un "besoin d'ésotérisme et de dépaysement".
    On n'accorderait pas attention à cet ouvrage, s'il ne présentait, par rapport à d'autres, un élément intéressant et nouveau, A.W. se demande par quels moyens mettre fin à l'influence des sectes et décrit les positions et tentatives de certains groupes antisectaires. Il a du mal à se ranger pleinement à leurs côtés. Il s'aperçoit en effet que, au-delà de ses préférences personnelles en la matière, la question posée par l'existence des sectes rejoint, en dernière analyse, celle de notre droit à l'erreur et à la liberté d'opinion. Car, constate-t-il, la plupart des membres de ces groupes sont consentants à la "manipulation" dont ils seraient victimes (p.169). Ceci le mène à affirmer que "la chasse aux sorcières déclenchée par certains milieux, familiaux, politiques ou ecclésiastiques, contre toutes les sectes sans discrimination est tout aussi sujette à caution et ambiguë finalement que le phénomène qu'elle entend combattre" (ibid.).
    La lecture de ce livre fait regretter une fois de plus l'absence de travaux scientifiques sur ces "nouvelles sectes" en France (ceux qui existent sont principalement anglo-saxons). Il faudrait d'ailleurs étudier aussi la polémique qui se développe autour de ces groupements. Leur succès statistiquemet très réduit justifie-t-il tant de hargne à leur égard ? A quoi correspond l'âpreté et l'intensité de la dénonciation dont elles sont l'objet de la part de milieux variés ?
     Jean Séguy.
Archives des sciences sociales des religions, Année 1978, Volume 46, pp. 317-318
source : persee.fr

Table :
Introduction : Sectes et sectarisme
1. Un terrain de choix
2. Des besoins satisfaits
3. Les méthodes employées
4. Les buts recherchés
Conclusion : Le prix de la liberté
Postface à la nouvelle édition
Table-répertoire

    L'auteur fait la différence entre l'antoinisme et ce qu'il appelle les sectes à prétention à une doctrine scientifique. La Science Chrétienne en fait partie. On sait maintenant pourquoi Paul Ariès rangeait l'antoinisme à part de la Science chrétienne. Les sectes scientifiques, nous dit Alain Woodrow, citant le théologien Jean Chevalier, ont des prétentions scientifiques "légères, voire grotesques, souvent retardataires et même périmées" (p.24).

    Sur l'antoinisme, on lit dans la table-répertoire :
Fondateur : Louis Antoine (1846-1912), Belge.
Enseignement : Antoine impose les mains aux malades, recommande certains remèdes, distribue des morceaux de tissu "magnétisé", prescrit des régimes alimentaires. Par la suite, ses disciples prétendent "chasser les démons, ressusciter les morts, s'entretenir avec les disparus de ce monde et donner gratuitement ce qui leur a été donné gratuitement". (1)
But : La propagation de cette doctrine et faire reconnaître Antoine comme "prophète". (2)
Nombre d'adeptes : 150 000 en 1959 dans 55 temples (30 en Belgique, 25 en France).
Adresse : 49, rue du Pré-Saint-Gervais, 75019 Paris
 (voir pages 52-53 ; 124).

    Le mal est illusoire (p.52-53)
    [après plusieurs paragraphes sur la Science chrétienne]. Louis Antoine, un mineur belge, né en 1846, prétendait détenir un "fluide magnétique" qui pouvait guérir les maladies, triompher du mal et même de la mort. Comme chez les adeptes de la Science chrétienne, pour Antoine le corps n'est rien. Si l'on veut guérir celui-ci, c'est à l'âme qu'il faut s'attaquer.
    L'enseignement des antoinistes, comme s'appelleront les disciples de Louis Antoine, est spiritualiste et occulte. Le thaumaturge opère ses guérisons avec l'aide d'un guide de l'Au-delà, dont il donne cette description : "Il m'apparaît comme un nuage lumineux" - ce qui rappelle l'ectoplasme suscité par le médium lors des séances de spiritisme. (3) Pour favoriser les guérisons, le mouvement recommande de suivre certains régimes alimentaires, et notamment d'être végétarien. (4) On a estimé à 150 000 le nombre d'antoinistes, dont 50 000 Français, au début du siècle, mais il semble que ces derniers ne seraient plus que 5 000 actuellement (5).
    [suit le description du mouvement de Georges Roux, dit le Christ de Montfavet].
    Ces guérisseurs illuminés, du reste, s'apparentent plus aux courants d'occultisme, de sorcellerie et de magie qu'aux mouvements scientistes tels que la Science chrétienne et l'Église de scientologie. (6)
   
    La mégalomanie (p.124)
    Tentation du pouvoir personnel. Il est difficile, en fondant une secte, de ne pas se laisser progressivement "diviniser" par ses disciples. Sans parler de déséquilibrés, comme Georges Roux qui se croit la réincarnation du Christ, nombre de dirigeants de mouvements spirituels - le Père Antoine pour les Antoinistes, la "chère maman" des Amis de l'homme, Mary Baker-Eddy de la Science chrétienne - sont montés petit à petit sur leur piédestal, bercés par le péan qui montait, toujours plus flatteur, de leurs disciples. (7)

(1) L'auteur ne fait de différence entre les différentes étapes de la pratique de Louis Antoine : après 1901, il arrête toutes formes de remèdes autres que la prière par la foi. Ensuite l'auteur ne citant pas ses sources, on ne sait pas d'où vient que ses adeptes chassent les démons, ressuscitent les morts, etc. Mais je vais vous le dire, c'est ce qu'on trouve sur la dernière page de la couverture verte du Petit catéchisme spirite, édité en... 1896 et plus jamais depuis. On est donc là très loin de l'enseignement antoiniste.
(2) D'accord pour la propagation de l'enseignement (et non de la doctrine décrite plus haut), par contre on se garderait bien d'imposer la reconnaissance de Louis Antoine comme prophète quand dans son enseignement même qu'on veut porpager il est dit qu'il ne faut pas s'attacher à la figure du prophète.
(3) Encore un fois, l'auteur n'est pas au courant de l'évolution et confond le spiritisme et l'antoinisme.
(4) Pas plus le "mouvement" que Louis Antoine ne recommandent d'être végétarien, et encore moins pour guérir. Louis Antoine était lui-même végétarien, certains adeptes l'ont suivis d'autres pas.
(5) L'auteur s'embrouille dans les chiffres et nous avec : étions-nous 150 000 en 1959 ou au début du siècle ? ou 5 000 ? En tout, ou seulement en France ?
(6) Quand on pense qu'en 2000, Paul Ariès écrira ses Sectes à l'assaut de la santé en s'appuyant sur ce livre, on ne s'étonne plus du résultat. Désinformation, aucune source fiable citée. Et voilà la raison pour laquelle ce dernier classe les antoinistes à part de la Science chrétienne. Alors que ces deux mouvements sont réunis par Régis Dericquebourg ou Anne-Cécile Begot.
(7) On verra que l'avis de Françoise d'Eaubonne est tout autre concernant Louis Antoine.



    L'auteur pose cependant certaines bonnes questions. Notamment il préconisait "pas de chasse aux sorcières tous azimuts, ni de 'délit d'envoûtement', mais un examen clair et lucide de tous les aspects avec dénonciation, là où cela s'avère nécessaire, de faits et de pratiques inacceptables, avec poursuites judiciaires éventuelles lorsqu'il y a infraction aux lois existantes" (p.171). Signalons cependant qu'on a vu que l'auteur ne le faisait pas lui même, en mélangeant toutes les époques de l'antoinisme : Antoine spirite, Antoine guérisseur, Antoine prophète.
    Il précise que "objectivement, l'Église chrétienne n'est qu'une secte qui a réussi. Grâce en partie, du reste, à l'utilisation au cours de sa longue histoire mouvementée de bien des pratiques que nous dénonçons aujourd'hui chez les sectes : 'conversions' forcées, endoctrinement abusif, séquestration, intimidation allant jusqu'à la torture et l'assassinat, machinations politiques et recherche de gains personnels sous une couverture religieuse..." (p.171). Il continue le tableau dans la postface à la nouvelle édition : "Au cours de sa longue histoire, du reste l'Église chrétienne - catholique, orthodoxe et protestante - a été l'objet des mêmes griefs, souvent justifiés, que ceux qui sont faits actuellement aux sectes. L'Église a profité de son pouvoir politique, et de la fiction du bras séculier, pour baptiser de force des peuples entiers ; elle a utilisé ses collèges et petits séminaires pour imposer un endoctrinement parfois excessif ; prompte à tendre la main en toute occasion, l'Église l'est moins pour publier ses comptes ; en matière de discipline, enfin, la notion de "liberté religieuse" réclamée à cor et à cri, est comprise davantage comme la liberté de l'Église dans un milieu hostile que la liberté à l'intérieur de l'Église pour ses fidèles ou théologiens..." (p.200).
    Parmis les questions de fond de cette même postface, l'auteur évoque l'ambiguïté du mot 'secte'. "Il faut donc distinguer nettement entre les sectes au sens sociologique du mot - mouvements religieux, philosophiques et politiques qui ont existé de tout temps - et les nouvelles sectes dangereuses, pieuses escroqueries et pièges à crédules.
    "La distinction n'est pas aisée, toutefois, dans la mesure où rares sont les mouvements qui sont totalement bons ou mauvais. C'est pourquoi il faut définir des critères objectifs et précis, qui serviront à juger de la bienfaisance ou la malfaisance de n'importe quel mouvement : secte ou Église (p.197).
    On voit clairement que cela ne fut pas fait par le gouvernement pour établir sa liste. Sans réparation possible.

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Auréole de la conscience en portugais

Publié le par antoiniste

 Oração

Um só remédio pode curar a humanidade.
A Fé. A fé que nasce do amor.
O amor que nos mostra no nosso inimigo o próprio Deus.
Não amar aos nossos inimigos é não amar a Deus.
Porque é o único amor que nos torna dignos de servi-lo.
Porque é puro e de verdade.

source : http://antoinismo.blogspot.com/2010/01/oracao.html

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ANTOINISME, UN PRODUIT WALLON BASE SUR UNE FOI EXCLUSIVE (lesoir)

Publié le par antoiniste

FONSNY,MARIE-PIERRE

Mardi 26 octobre 1993

ANTOINISME: UN PRODUIT WALLON
BASÉ SUR UNE FOI EXCLUSIVE

L'antoinisme représente un des très rares mouvements purement belges, ne partageant cette particularité qu'avec les «Trois Saint Coeurs» (p. 23). Quelques repères historiques: le «Père», Louis-Joseph Antoine, voit le jour en 1846 dans le hameau de Mons-Crotteux, près de Flémalle. Cadet d'une famille de onze enfants, il débute dans la mine à l'âge de 12 ans et épouse en 1873 celle qui deviendra «La Mère», Jeanne Catherine Collon. Autodidacte, il est successivement ouvrier métallurgiste et marteleur (en Pologne, notamment). Fortune faite à Varsovie, il rentre à Jemeppe pour devenir portier-encaisseur jusqu'en 1900, date à laquelle il se voue totalement au spiritisme. Alors que ses consultations de magnétiseur attirent une foule de plus en plus nombreuse, il est poursuivi en 1901 pour exercice illégal de la médecine. Il délaisse alors la prescription de remèdes et d'eau magnétisée pour la seule imposition des mains et l'utilisation de «fluides» spirites. Tour à tour guérisseur et prophète, le père Antoine enfièvre l'âme de houilleurs et ouvriers du pays de Liège dont il est originaire.

En 1906, année charnière: le guérisseur prend ses distances par rapport au spiritisme et fonde une religion, le Nouveau Spiritualisme. Il décède en 1912.

Un seul remède peut guérir l'humanité: la foi; c'est de la foi que naît l'amour: l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même; ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu; car c'est de l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir; c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité. Ce texte, inscrit sur tous les temples antoinistes, est la base de l'enseignement d'Antoine.

Réminiscence de son passé de guérisseur, Antoine affirme que la foi exclut toute autre forme de remède. Ceux qui ont foi en la médecine ne peuvent avoir foi dans le Père. Et vice versa.... (1)

L'antoinisme proclame la souveraineté du libre arbitre et de la conscience (pas de prise de position sur le divorce, l'avortement, etc.) et croit fermement en la réincarnation.

La pensée d'Antoine tient dans une trilogie sacrée: La Révélation par le Père, Le Couronnement et Le Développement de l'enseignement du Père. Lors des cultes, le desservant (ministre du temple) procède à l'Opération du haut de la tribune en répandant de la main droite sur la foule, le fluide éthéré du Père. Après l'imposition des mains, il rappelle à voix haute les dix principes révélés (sorte de dix commandements). C'est ensuite au tour d'un lecteur de transmettre la pensée du Père extraite de la trilogie sacrée. (2) Le rite du culte (de 15 à 30 minutes) est dispensé tous les dimanches et les quatre premiers jours de la semaine à 10 heures, invariablement.

La liturgie de l'antoinisme comporte deux grandes fêtes. Le 25 juin, anniversaire de la désincarnation du père Antoine, les fidèles se rendent en pèlerinage au temple de Nandrin, là où eut lieu son dernier voyage. Le 15 août, les fidèles fêtent La Mère. Ils célèbrent également la Toussaint, le lundi de Pâques, le jeudi de l'Ascension et le lundi de Pentecôte. (3)

Dans son édition du 26 juin 1925, «Le Soir» dénombrait près de 300.000 adeptes en Belgique et en France. Mais l'enseignement du culte s'essouffle dès les années trente pour devenir aujourd'hui confidentiel.

Le temple de la rue Hors-Château à Liège, qui est pourtant le plus actif, accueille environ trois cents personnes par semaine. On compte trente temples en Belgique dont 20 pour la seule province de Liège, quatre dans le Hainaut, deux à Bruxelles (Schaerbeek et Forest), deux dans le Luxembourg, un en province de Namur et un en Flandre. Le culte de Stembert est pour l'instant fermé, faute de fonds, tout comme celui de Schoten-Deuzeld (faute de fidèles, cette fois).

La croyance est restée semble-t-il plus vivace en France (une trentaine de temples). Il y a également des salles de lecture au Zaïre, en Allemagne, en Italie et au Canada.

Pour toute la Belgique, il y aurait 500 adeptes «costumés» (les plus assidus), dont une majorité de femmes. Les Frères sont vêtus d'une sorte de lévite noire descendant jusqu'aux mollets ou aux genoux. Les Soeurs portent une robe noire et un bonnet surmonté d'un diadème composé en son centre de deux ruchettes simples en tulle de soie. (4)

MARIE-PIERRE FONSNY

source : http://archives.lesoir.be/antoinisme-un-produit-wallon-base-sur-une-foi-exclusive_t-19931026-Z07DU9.html

 

On pourrait croire les médias belges mieux renseignés, mais non, alors voilà encore les petites notes :
(1) Cela est vrai pour tous les guérisseurs à cette époque. Le culte antoiniste n'est plus aussi catégorique.
(2) On voit que les sources proviennent de France, puisque la Lecture des Dix principes n'est plus faite en Belgique après l'Opération. Et on peut certainement dire que la source est un des nombreux livres qui traitent des sectes, puisque l'imposition des mains n'est pas faite par le desservant : ils croisent les mains à hauteur de la poitrine.
(3) La encore, le journaliste est très mal renseigné, puisque la seule fête antoiniste officielle en Belgique est le jour de la consécration du du temple et du culte, le 15 août.
(4) Encore une fois, le journaliste ne s'est pas donné la peine d'aller dans un temple pour constater, il s'est contenté de lire des livres ; ce n'est pas ce qu'on appèle du journalisme d'investigation. En Belgique, en 1993, le voile n'est plus porté par les soeurs.

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Les héritières dans les groupes religieux minoritaires

Publié le par antoiniste

Les héritières dans les groupes religieux minoritaires

  Inspiratrices et héritières
    Catherine Collon a vécu toute sa vie dans l’ombre de son époux, Louis Antoine, un ouvrier belge fondateur d’une petite religion de guérison. Bien qu’elle fût toujours restée à l’arrière-plan du mouvement, connue simplement sous le nom de «Mère», elle fut proclamée héritière de « tout » par le prophète le 24 juin 1912, la veille de sa mort. Jusqu’au 3 novembre 1940, elle a dirigé le mouvement. Sa domination a consisté à routiniser le charisme. Elle a transformé le cercle des disciples réunis autour de la personne de son mari en un « culte centralisé », gouverné par un conseil d’administration. Elle a donné son visage à l’antoinisme actuel.

  La spécificité féministe des prophétesses
  La question du statut des femmes dans la société et dans la vie religieuse
    L’épouse de Louis Antoine a revendiqué la place de la femme dans l’antoinisme. Dans les Tomes (où sont recueillies ses paroles), on peut lire: « La Révélation est venue rendre à la femme ses droits matériels, s’il y a un homme à la tribune, il faut aussi une femme; c’est l’unité». Par cette formule, la «Mère » a justifié la présence de sa photographie à côté de celle de Louis Antoine à la tribune des temples.

  Les interprétations féministes et antiféministes
    Dans le cas des trois prophétesses comme dans celui du fondateur de l’antoinisme, on remarque une opposition à une innovation dans le domaine spirituel qui réussit — les guérisseurs contemporains de Louis Antoine qui ne développèrent pas un enseignement et qui restèrent discrets n’eurent pas d’ennuis.

Prophétesses, inspiratrices de prophètes… figures de femmes dans les groupes religieux minoritaires, in Ni Eve, Ni Marie (sous la direction de F. Lautman),  Genève, Labor et Fides, 1998. pp. 65-85.
source : http://www.regis-dericquebourg.com/2009/07/13/prophetesses-inspiratrices-roles-et-images-des-femmes-dans-les-religions-minoritaires/

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Jean Vernette - Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui (1995 & 2001)

Publié le par antoiniste

Titre :     Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui : Religions, églises, sectes, nouveaux mouvements religieux, mouvement spiritualistes
Auteurs :     de Jean Vernette, Claire Moncelon
Broché :     360 pages
Editeur :     Presses Universitaires de France - PUF (23 octobre 2001), réédition en format poche de l'édition de 1995
Collection :     Quadrige

    "avec un souci d'information scientifique et objective, sans porter de jugement de valeur sur les croyances", nous promet la 4e de couverture :

 Antoinisme (p.18-19)

    Eglise guérisseuse fondée par Louis Antoine (1846-1912) dit "le Père Antoine". Mineur en Belgique, puis ouvrier métallurgiste, il voyage en Allemagne, en Pologne, avant de se fixer à Jemmepe-sur-Meuse en 1888. Catholique, il s'initie au spiritisme dans l'espoir de communiquer avec son fils décédé à l'âge de 20 ans. Il se découvre des dons de médium et devient guérisseur mystique, pensant avoir reçu des révélations. Avec sa femme Jeanne-Catherine Collon - "la Mère" - il fonde une sorte de religion nouvelle à partir du groupe de ses premiers disciples, "les Vignerons du Seigneur", ayant rompu avec le spiritisme en 1906. (1)

DOCTRINE - Mélange de spiritisme, de théosophie et de christianisme, résumé en dix Principes (2). Jésus n'était qu'un médium guérisseur. Le Père Antoine révèle son enseignement. Croyance à la réincarnation. L'homme est naturellement bon. Le seul péché est de croire au mal. Nous sommes les seuls auteurs de nos souffrances. Tout est Dieu et Dieu est en tout. Il existe au sein de l'homme : "Ne croyons pas en Dieu, n'espérons jamais rien de lui, mais croyons en nous et agissons naturellement". La vie du corps est illusion. Le Père Antoine veut avant tout "soulager l'humanité souffrante". Son but n'est pas de convertir mais de consoler et de guérir par la foi. Il a écrit La révélation de l'auréole de la conscience, résumé de son enseignement. (3)

FONCTIONNEMENT - Le culte est ouvert à tous : pour consoler et guérir par la foi, car la guérison est la conséquence de celle de l'âme. La couleur des temples et des ornements est le vert, symbole d'une nouvelle vie sur cette terre, meilleure, après la réincarnation (4). L'emblème de l'Eglise est un arbre de la Science, composé de sept branches représentant les sept péchés capitaux ; de deux yeux dans les branches symbolisant la vue de la matière et du mal ; d'un tronc représentant le Moi intelligent, et de racines rappelant ce qui nous relie à la matière, l'intelligence. L'ensemble de l'arbre symbolise ce dont l'homme doit se libérer peu à peu pour retrouver Dieu (5). Le culte n'empiète pas sur le terrain de la médecine, et se limite à l'enseignement et à la prière. Il veut respecter toutes les croyances et ne lie personne à l'Antoinisme. On célèbre cependant baptême, mariage et enterrement, mais pas l'eucharistie (6). Les cinq premiers matins de la semaine se déroule "l'Opération" au nom du Père, pour couper les fluides qui valent l'épreuve, accompagnée de prière silencieuse et de la lecture des Dix Principes. La lecture de l'Enseignement du Père est faite tous les soirs à dix neuve heures sauf le samedi. Le dimanche dans les temples a lieu à nouveau l'Enseignement du Père et l'Opération générale (7). Imposition des mains parfois, mais en privé le plus souvent (8). Fêtes principales : le 25 juin, anniversaire de la "désincarnation du Père", le 15 août, souvenir de l'inauguration du premier temple, le 3 novembre, jour de la désincarnation de la Mère Antoine ; et les principales fêtes chrétiennes.

DIFFUSION - Le culte antoiniste est répandu dans une quinzaine de pays, surtout en Europe et plus particulièrement en Belgique (27 temples, 100 salles de lecture) et en France (32 temples, 93 salles de lecture)(9). Les 2 500 desservants des temples (titre bénévole et gratuit) acceuillent quelques 200 000 personnes qui passent occasionnellement (les chiffres sont imprécis et contestés)(10). Un journal : L'Unitif (11). Principal temple à Paris. Siège mondial à Jemmepe-sur-Meuse. Le développement du mouvement s'est ralenti.

(1) On voit donc ici qu'elle a été la source principale de Paul Ariès pour écrire sa description dans Les sectes à l'assaut de la santé. Voir ce qu'en dit pour ce livre. Sauf, que chez Paul Ariès, l'erreur dans le nom de Jemmepe-sur-Meuse est corrigé. Il n'a donc pas fait qu'un simple copier-coller, cependant il ne cite pas ce livre dans sa bibliographie, mais uniquement Régis Dericquebourg, Religions de guérison, et d'autres, tous critiques, sur les sectes.
(2) Cela explique donc pourquoi Paul Ariès ne se donnera pas la peine de lire les ouvrages du Père, en se contentant d'extrapoler à partir uniquement des Dix Principes. Je me permet une question ici à Mgr Jean Vernette : peut-on dire que le Décalogue est le résumé de la Bible ?
(3) A croire Mgr Jean Vernette, il n'y a dans l'Antoinisme que des résumés de résumés.
(4) Je ne le savais pas moi-même. Mais quand on ne donne pas assez de matière à un auteur et qu'il faut quand même remplir une page d'un livre, on finit par chercher des détails et généraliser ce qu'une personne a pu dire pour en faire un dogme.
(5) Là encore cette idée n'est pas générale à tous les adeptes, en tout cas en Belgique, cette idée est inconnue. Elle est déjà présente chez Paul Lesourd, en 1973. Peut-être cela vient d'une interprétation de frère Pestalozzi, dont Régis Dericquebourg nous dit que ces commentaires de la Révélation, sans être institutionnaliser, furent bien suivis ?
(6) Ce sont des adeptes qui avait demandés à Mère ce qu'on pouvait faire pour célébrer les moments de la vie. Sa réponse avait été, pour ceux qui le souhaitent, d'essayer d'assister aux 4 Opérations dans la semaine, et de faire une pensée avec le desservant. La encore ce n'est pas institutionnalisé. Par contre on voit bien les croyances de l'auteur qui voudrait à tout pris qu'on célèbre l'eucharistie, "célébration ou le mémorial de la mort et de la résurrection de Jésus". La encore si un adepte veut le faire, il peut le demander en privée à un desservant qui lui concédera cette demande.
(7) A lire ce passage, on dirait que cela est une obligation à suivre pour tous les adeptes. Ce n'est pas le cas.
(8) On se rend compte ici que les sources de Mgr Jean Vernette sont son confrère le Père Chéry, et son Offensive des sectes, car on y lit la même erreur. Voir ce que j'en dis également.
(9) Je ne sais pas quelle est ici la source. D'accord pour les 27 temples (en déduisant ceux qui sont vendus (2) et ceux en attente de desservant), mais il n'y a plus de salles de lecture en Belgique depuis 1932. Pour la France, 32 temples est correct, mais le nombre des salles de lecture est largement surestimé. Régis Dericquebourg en comptait 44 en 1993.
(10) Il n'y a pas 2 500 desservants, mais il y aurait 2 500 adeptes costumés, qui peuvent avoir a remplir un rôle dans le temple. De plus, de dire "à titre bénévole et gratuit", n'est pas à mon sens objectif : on en déduit qu'ils fournissent un travail pour lequel ils ne sont pas payer, le travail moral doit être un désintéressement. J'aurais préféré "de façon désintéressé", ce qui aurait prouvé que l'auteur avait lu la Révélation, ce qui ne doit pas être le cas. De même "imprécis et contesté" est subjectif. Le Père Chéry disait : "Évaluation numérique globale impossible, les chiffres donnés à la source semblant fantaisistes". De quelle source parlait le Père Chéry, je ne sais pas, peut-être la brochure "Aperçu sur l'antoinisme" qui dit : "il semble que l'on puisse évaluer à 150.000 le nombre des pratiquants et à plusieurs millions le nombre de sympathisants". C'est certainement fantaisiste pour des prêtres qui considère qu'il faut un baptême pour être membre d'un groupe religieux. Par pratiquant, il ne faut donc pas comprendre le nombre de costumés, mais le nombre de personnes venant régulièrement. Les sympathisants sont toutes les personnes qui ont pu être soulagées un moment donné et dire simplement du bien de l'antoinisme.
(11) Le Journal a disparu. Il n'est plus édité depuis 1914 ! Le Père Chéry en parle comme un instrument de propagande, sans périodicité fixe (plutôt un tract), format journal. C'est ce que l'on peut acheter à Paris, rue du Pré-Saint-Gervais, pour (de mémoire) 50 centimes d'euro. Je tiens encore à corriger le nom de Jemeppe (1 m et 2 p, pas de s à la fin).

    Donc en effet, pas de jugement de valeur sur les croyances. Mais je ne dirais pas que l'information est scientifique et objective.

    Ce livre a fait l'objet de recensions :
http://www.religiologiques.uqam.ca/recen/vern.html
    Celui-ci note : plusieurs références sont vagues et imprécises ; absence de références bibliographiques aux différentes notices ; plusieurs erreurs, allant de la simple coquille à la publication d'informations inexactes.
et http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1995_num_92_1_1011_t1_0170_0000_6
    On y lit : Riche, informé, généralement sûr, parfois flou ou insuffisamment précis ; ne permet pas de vérifier quand on a un doute ; information vérifiée ou une rumeur, un on-dit ? ; on s'interroge sur le sens du projet.

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Paul Ariès - Les sectes à l'assaut de la santé (2000)

Publié le par antoiniste

Auteur :    Paul Ariès
Titre :        Les sectes à l'assaut de la santé, Le pluralisme thérapeutique en danger
Paru le :     26/07/2000
Editeur :     Golias (editions)
Collection :     les dossiers de Golias
Nombre de page : 123 p.

    Evoque l'antoinisme aux pages 49-50. L'introduction peut être consultée sur le site numilog.

    Le sous-titre a son importance : le pluralisme thérapeutique en danger. En effet la thèse intéressante du livre est qu'à force de combattre les sectes, on finit pas combattre tout ce qui n'est pas la norme. Mais le problème est donc de définir la norme. Ne se laissons donc pas avoir par le poteau rose. Il fallait un titre accrocheur, il a vite été trouvée. Trop vite peut-être, car le problème de la liste du rapport Parlement revient.
    La thèse est bonne, et elle permet de faire la critique aussi de ce qui devient la norme dans la médecine actuelle : la médecine scientifique marchande et technicienne. Celle qui calcule le besoin en médicament en fonction de ce qu'ils rapporteront aux laboratoires et celle qui déshumanise le patient en le compartimentant en organe sain ou non et qui oublie d'écouter ce que le patient veut pour sa guérison. Et donc qu'il participe à cette guérison, qu'il devient "un sujet et non un objet" (p.13).
    En ça, la médecine a à apprendre de certaines "sectes". Cependant l'auteur pense qu'un patient parcellisé se trouve protégé à l'égard du praticien, et donc échappe à l'emprise du médecin et apprend a se méfier de l'extrémisme des groupes sectaires. De plus l'auteur, citant le docteur Abgrall, précise qu'il y a parfois certaines médecines qui abritent des remèdes douteux (p.9) mais il oublie de dire qu'il peut y avoir des gens de bonne foi (sans mauvais jeu de mot) faisant partie de groupes stigmatisés comme secte, et que leur réprobation a parfois, comme le disait Mgr Jean Vernette, secrétaire national de l'épiscopat français pour l'étude des sectes et nouveaux mouvements religieux, amener à considérer que cette liste « comportait de semblables qualifications abusives pour certains groupes épinglés faussement comme sectes avec toutes les conséquences désastreuses pour leurs membres et leurs activités, la liste étant largement publiée dans les médias. Or aucun n'avait été entendu. Aucun n'a pu obtenir réhabilitation ou nouveau jugement, car aucune instance ne se reconnaît qualifiée pour reprendre le dossier. La chose est grave dans un état de droit et l'on s'inquiète qu'elle risque de se renouveler par un autre biais ». (http://fr.wikipedia.org/wiki/Lutte_antisectes_en_France). D'où la constitution d'associations de défense de ces mouvements religieux contestés (comme le CAP-LC ou le CICNS). Concernant Vernette, cependant, il se vente d'écrire des livres objectifs et neutre et l'on verra aussi que ce n'est pas le cas, mais on est quand même pas dans le même fiel que Paul Ariès, nous le verrons.

    L'autre thèse est que les sectes recyclent des thèses et des thèmes d'extrême-droite (p.8), profitant "du contexte de détresse et du contenu fantasmagorique qu'exprime ce culte de la 'santé parfaite'" (p.113), inaccessible du fait du "karma" et du système de la réincarnation, et donc qui provoque l'inégalité des malades en ce qui concerne la santé. Cette thèse n'est pas nouvelle puisqu'elle est reprise d'Alain Woodrow, dans Les nouvelles sectes (1977).

    Paul Ariès relativise la "pratique des listes" de sectes jugées dangereuses par l'Etat, en disant qu'elle "était sans doute nécessaire, à un moment donné, pour prendre conscience de l'ampleur d'un phénomène, mais elle est toujours suspecte d'amalgame" (p.18). Cependant il se servira de cette liste pour stigmatiser certains groupes, dont les Antoinistes.
    Et cela discrédite ainsi la thèse de départ. D'autant plus quand des erreurs grossières sont présentées pour prouver la dangerosité des sectes.

    Voyons le chapitre sur l'antoinisme pour s'en rendre compte, nous verrons qu'on est loin de "la description [...] juste et le ton modéré" dont nous parle le site vigi-sectes.org (http://www.vigi-sectes.org/biblio/nouveaux_livres.html) :
    On commence à un extrait des dix principes (c'est en général ce qui sert dès qu'on veut discréditer la Révélation de Louis Antoine) : "Tâchez de vous pénétrer que la moindre souffrance est due à votre intelligence qui veut toujours plus posséder ; elle se fait un piédestal de la clémence en voulant que tout lui soit subordonné". Sortons un extrait des Dix commandements et voyons ce que cela donne : "l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent. Et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements." (Exode  20,5-6). Ca donne envie d'être chrétien catholique !
    On lit ensuite une courte biographie de Louis Antoine et on apprend qu'il est très catholique, et qu'il fonde d'abord un groupe spirite Les Vignerons du Seigneur, puis qu'il "se sépare de l'Eglise. Il désire alors entrer en communion avec son fils, décédé à l'âge de 20 ans". Or, le fils même des Antoine avait participé à des séances spirites, et Louis Antoine devient spirite à part entière en 1889. La mort de son fils survient en 1893. Et le terme "entrer en communion" avec son fils est mal choisi. L'auteur voulait-il dire "en communication" ?
   Pour l'auteur, "il voyage en Allemagne et en Pologne". Là aussi, ce passage a lieu avant la période spirite. Le terme "voyage" est aussi particulièrement mal trouvé. Un ouvrier métallurgiste de la fin du XIXe siècle n'a pas le loisir de "voyager". Dans ces pays, il rencontre "l'occultisme et quelques Grands Initiés". Ce sont là des suppositions, on ne sait pas où Paul Ariès apprend ce moment important ignoré par Pierre Debouxhtay. Peut-être l'extrapole-t-il de Régis Dericquebourg.

    On suit la suite de la vie de Louis Antoine et la fondation du culte, ainsi que le travail de Mère. Là rien a signaler. Puis vient le moment où l'auteur décrit en quelques mots les pratiques de l'antoinisme : "ses fidèles pratiquent l'imposition des mains, récitent ses textes et chantent ses louanges. Le culte est ouvert à tous et on pratique la guérison en s'habillant de noir". Encore une fois, l'accusation d'imposition des mains qui n'a jamais été pratiqué par les guérisseurs antoinistes (ou alors en dehors de ce que demandait Mère qui avait à coeur d'institutionnaliser les textes de son mari et l'intercession des guérisseurs entre le Père et les malades par une pensée). Cependant ici on ne parlera pas du prosélytisme inexistant dans l'antoinisme, non plus de la liberté laissée aux adeptes, l'absence de quête et de dîme... bref, on ne signalera pas ce qui peut détruire le reste de la thèse du livre.
    Pour l'auteur, l'antoinisme "nie l'existence de la matière, donc de la maladie et de la mort mais aussi de Dieu et du mal". Il a donc compris à l'envers. Selon la Révélation, on subit la maladie, parce qu'on croit que l'intelligence nous fait croire en la matière. Si on oublie la matière, la maladie disparaît également, car l'Esprit divin, présent en chaque homme, ne peut souffrir étant parfait. Mais Louis Antoine était bien conscient qu'ignorer la matière n'était pas chose à la porté de tout le monde, et selon la foi du malade acceptait d'intercéder en sa faveur ou l'envoyait chez le médecin si le patient montrait qu'il avait moins de foi au prophète qu'au praticien. Ensuite on ne nie pas l'existence de Dieu, car il est dit plusieurs foi que nous sommes dieu nous-même. Mais l'auteur n'a pas pris la peine de parcourir la Révélation, c'est évident.
    Ensuite, on apprend que "la guérison est apportée lors de séances collectives où on rejette le Bien et le Mal". Là encore, voilà le processus de l'Opération bien ridiculisé et minimisé. Ce n'est pas à ce moment qu'on "rejette" le Bien et le Mal". Je dirais d'ailleurs qu'on ne le rejette pas, mais on le relativise.
    "L'antoinisme condamne la science (illusion) et la médecine, sauf à base de plantes." Là encore quelles sont les sources de Paul Ariès ? De plus l'Antoinisme ne condamne rien. Il ne va pas sur le terrain de la science, il traite l'âme. Quand l'âme sera guéri, le corps ne souffrira plus.
    "Il [l'Antoinisme] recourt également à l'imposition des mains, à l'eau bénie par le Père Antoine, etc. La guérison peut s'effectuer par correspondance grâce à du papier bénie et magnétisé." Encore l'imposition des mains. A force, je vais finir par la réclamer à mes guérisseuses qui n'ont jamais daignées me la pratiquer (gardons notre sens de l'humour, s'il vous plaît). Surtout je pense à la déception de beaucoup de malade qui se sont vue soignés "que" par une pensée ! L'eau bénie est une invention, encore une fois, où l'auteur a-t-il pu lire cela ? Ici l'auteur mélange certainement toutes les époques : l'époque où le Père invoquait les esprits pour guérir, se servait de papier magnétisé et imposait les mains. Alors que le Père abandonna après son procès cette méthode, comprenant (grâce à Léon Denis) que les passes et la matière étaient inutiles dans le processus de guérison. Dès lors, les guérisseurs antoinistes n'auront pas recours aux papiers magnétisés pour guérir. Il n'intercède encore une fois qu'entre le Père et le malade.
    Puis on apprend que parmi les 20 000 membres, une partie importante se trouve au Brésil. C'est certainement la raison pour laquelle il n'y a toujours pas de temple et qu'on y a même fermée une Salle de lecture.
    Mais selon Régis Dericquebourg, "pour ce qui est des opposants aux sectes, tant qu’on ne leur sert pas la soupe en dressant des portraits calamiteux et en faisant des analyses négatives des groupes religieux minoritaires, ils nous considèrent comme des apologistes", il est clair que Paul Ariès est un opposant ("ses travaux nourrissent largement les rapports parlementaires et ceux de la MILS qui le citent directement" lit-on sur wikipedia), et Régis Dericquebourg devient donc un apologiste (http://www.regis-dericquebourg.com/2009/12/29/tu-crois-quoi/).

    Une autre procédé de l'auteur nous étonne : l'auteur scinde les sectes guérisseuses en deux groupes : les sectes guérisseuses traditionnelles dont le but est de guérir des incurables (dont fait partie l'antoinisme) et les sectes guérisseuses modernistes qui pathologisent des biens portants (où est rangé la Science chrétienne, qui pour l'auteur n'est pas une secte : en effet, le rapport d’enquête n° 2468 de l’Assemblée nationale de 1995 l'a examiné mais non épinglé, cependant plusieurs organismes de lutte contre les sectes la perçoit comme sectaire. Pour la sociologue Anne-Cécile Bégot, la Science chrétienne est proche de la secte, pointant la « rupture avec le monde environnant (...) [et la] reconnaissance et soumission à une autorité », bien qu’elle considère qu’il faille nuancer ces éléments en France car le mouvement a dû s’accommoder de la laïcité environnante. En définitive, elle estime que le groupe tendrait « vers un type d’organisation religieuse intermédiaire entre la secte et l’Église : la dénomination ». Elle considère également que le mouvement est peu prosélyte en privilégiant « la qualité de ses recrues plutôt que la quantité » (wikipedia)). Paul Ariès, suivant le rapport, prend soin de ne pas trop flétrir la Science chrétienne, on le sent beaucoup plus neutre. Et il ne parlera pas des influences de Mary Baker (Phineas Quimby et Richard Kennedy). Même Philippe Delorme n'est pas aussi complaisant.
    Pour notre auteur, les sectes guérisseuses modernistes ne "s'adressent plus à des malades icurables ou gravement atteints, mais à des bien-portants". "Ces groupes sont modernes au sens où ils utilisent les images et normes dominantes". (p.58)
    Signalons que l'antoinisme ne sera repris nulle part ailleurs dans le corps de l'ouvrage pour le stigmatiser, sauf à dire qu'il est "épinglé par les rapports parlementaires", dont l'auteur dit lui-même le danger.
    Enfin, l'auteur souligne que le "transfert" (quand le malade s'en remet corps et âme au thérapeute dans l'espoir d'un guérison, opérant ainsi un glissement entre celui qui le soigne et lui qui guérit (ou non)) n'est pas en soi condamnable, "car il est une des conditions de l'efficacité" (p.112).

    Pour finir, la bibliographie marque le livre de Régis Dericquebourg sur les Religions de guérison comme source. Je pense que je vais devoir y jeter un oeil pour vérifier si Paul Ariès ne se serait pas servie uniquement de ce livre pour [mal] comprendre l'antoinisme. Je pense quant à moi, qu'il se serait surtout servi du livre de Mgr Jean Vernette, le Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui (1995 & 2001).

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Philippe Delorme - Les Aventuriers de Dieu (critique du livre)

Publié le par antoiniste

    Les Aventuriers de Dieu, le titre est bien choisi. En effet, pas d'hagiographie, pas d'Evangiles, on est ici dans le registre biographique simplement, "loin de tout esprit polémique" comme le souligne la 4e de couverture.
    Et on suit donc les aventures de ces héros : aventure prestigieuse, saga familiale, histoire célèbre, mais toujours évènement spirituel.

    Le biographe est un professionnel (spécialiste des familles royales et journaliste à Point de Vue, il est l'auteur d'une vingtaine de livres traitant des grands destins et des « têtes couronnées ») : c'est intéressant à chaque chapitre, on se passionne pour ces vies hors du commun, pourtant l'auteur sait aussi parfois nous faire redescendre sur terre par un mot ou un phrase qui remet en contextes historique et actuel (il faut s'en remettre à la bonne foi de Joseph Smith concernant ses révélations, un chapitre de Science et Santé de Mary Baker-Eddy censuré depuis lors pour raisons doctrinales, Ramakrishna qui chemine aux périlleux confins de la folie...). Bref une sorte de suite de l'ouvrage de Paul Lesourd sur les Solutions religieuses, sans prosélytisme, mais juste pour découvrir l'origine de la croyance des autres.
    Sans prosélytisme, car l'auteur met en garde dans sa bibliographie : "Avec toutes les réserves, mises en garde d'usage, et l'ardent conseil au lecteur d'exercer son discernement à l'encontre de certains groupes dont le fonctionnement sectaire voire dangereux a pu être dénoncé ici ou là...".
    En effet, outre de présenter les portraits de sept fondateurs de religion, aux XIXe et XXe siècles, comme l'annonce le site de l'auteur (http://phidelorme.free.fr/phid/), le livre se termine par quelques autres Aventuriers de Dieu, dont Gilbert Bourdin qui dirigea la communauté du Mandarom à Castellane, Lafayette Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie, Alexandre Freytag, fondateur des Témoins de Jéhovah, Sun Myung Moon, fondateur de la célèbre secte Moon (en janvier 1975, Ouest France est le premier organe de presse du monde à utiliser l'expression « la secte Moon »), Claude Vorilhon, alias Raël, et Gabriele Wittek, fondatrice de Universelles Leben, la Vie Universelle.
    Mais aussi Sri Aurobindo, Auguste Comte, Jiddu Krishnamurti, Ngo Minh Chieu, Maharishi Mahesh Yogi, Mirza Ghulam Ahmad, Yoshikazu "Kotama" Okada, Sathya Sai Baba, Rajneesh Chandra Mohar (Bhagwan Shree Rajnesh ou Osho), ou Menahem Mendel Schneersohn, qui sont des personnages plus difficiles d'accès et qui, jusqu'à maintenant du moins, n'ont pas donnés lieu à des 'dérives sectaires".
    Si les baha'is croient que les prophéties se sont arrêtés avec le Bab et Baha'u'llah, d'autres croient que de nouvelles révélations ont et auront lieu, comme les Mormons, Gabriele Witteck, qui est quant à elle en communication transcendantale avec Jésus-Christ. Profitons alors de ces liens entre les dieux et nous pour en apprendre plus sur nous-mêmes, mais sachons aussi qu'un lien entre la divinité et l'homme est possible sans intercesseur, comme nous l'apprend le Père et le Védanta, selon lequel, "chaque école spirituelle indique un itinéraire vers l'Absolu, une chance supplémentaire donnée aux hommes de s'immerger dans l'Atman, l'Âme universelle (p.144).

    L'auteur nous présente donc un point de vue neutre, et sans erreur (un détail, ça ne sera pas à la frontière néerlandaise que Louis sera cantonné, ça sera la seule erreur notée pour Louis Antoine), aussi les élans de poésies que l'on peut trouver dans ces textes fondateurs de nouvelles religions.
    Ainsi chez Joseph Smith pour l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours : "Notre religion est entre notre Dieu et nous. Leur religion est entre leur Dieu et eux".
    Pour Mary Baker-Eddy, pour la Science chrétienne : "La prière, la vigilance et le travail, unis à l'immolation de soi, sont les moyens accordés par la grâce de Dieu pour l'accomplissement de tout ce qui a été fait avec succès pour la christianisation et la santé du genre humain".
    Pour le baha'isme, "O fils de poussière ! Rends-toi aveugle, afin que tu puisses contempler ma beauté ; bouche-toi les oreilles, afin que tu puisses entendre la douce mélodie de ma voix ; vide-toi de toute science pour que tu puisses partager mon savoir, et purifie-toi des richesses, afin que tu puisses obtenir une part durable de l'océan de ma richesse éternelle".
    Pour Ramakrishna, "La connaissance conduit à l'unité, comme l'ignorance à la diversité, se plaira-t-il à répéter. En fait, jnana et bhakti ressemblent à deux droites parallèles qui convergeraient à l'infini. Si l'une plonge dans la matérialité - Maya -, alors que l'autre lui nie tout degré d'existence, elles sont toutes deux en quête du Divin, quelque forme - ou non-forme - qu'on lui assigne : Maya est à Brahman ce que le serpent en mouvement est au serpent en repos. Maya est la force active, Brahman la force potentielle. Brahman et Maya sont comme l'eau de l'océan, parfois calme et parfois soulevée par les vagues. L'océan calme est Brahman, et l'océan tumultueux Maya".
    Pour Simon Kimbangu, "Ils [les protestants] me dirent que je devais être catéchiste ; mais chez moi on me dit que je n'avais pas d'esprit. Je me cachai dans ma maison. Je me jetai la face contre terre et je priai. Alors j'eus un songe et Dieu me dit : 'J'ai entendu votre prière : les gens pensent qu'il faut de l'esprit pour faire mon oeuvre, mais je vous donnerai ce qui surpasse'."
    Pour Michel Potay : "Dieu a fondu Jésus en Lui, en a fait un Dieu, au sens du retour de l'homme à 'l'image et ressemblance' divine, à quoi tout croyant est appelé".

    On est donc loin des livres sur, ou plutôt contre les "sectes" qui sont en ventes partout encore actuellement. Comparons les méthodes de Philippe Delorme avec Paul Ariès, "spécialiste des sectes, de la pédophilie et de la mal-bouffe", auteur de Les sectes à l'assaut de la santé, 2000. Le premier commence chaque récit de "prophète" par un passage de l'Apocalypse (pour Louis Antoine, chapitre 10-1 : "Puis je vis descendre du ciel un autre ange plein de force, enveloppé d'une nuée. Au-dessus de sa tête était l'arc-en-ciel"). Le second commence chaque chapitre par un bout des écrits, hors-contexte, contexte qu'il ne cherche pas à comprendre, qu'il ne remet absolument pas dans l'époque, et qui ne veut donc plus rien dire. On reviendra à ce livre. La bibliographie de Philippe Delorme montre que les sources pour son livre ont été premièrement les textes des "prophètes" même, ce qui est un point important quand on veut comprendre une spiritualité.

    Chaque chapitre des Aventuriers de Dieux évoque également la communauté actuellement : pour l'antoinisme, p.224 : "Sous l'impulsion de Catherine Antoine - la "Mère" - la nouvelle religion connaîtra un essor considérable durant l'Entre-deux-guerres. Si depuis lors, un certain reflux s'est fait sentir, cent cinquante mille fidèles vénèrent encore l'ancien mineur de Jemeppe, et lui demande la guérison physique ou spirituelle. Les plus convaincus arborent un costume noir, à l'image du Père et de la Mère Antoine : lévite pour les "frères", robe plissée, bonnet et voile pour les "soeurs". Ainsi, selon la belle expression de Robert Vivier, biographe du prophète wallon : "les antoinistes passent dans un monde frivole ainsi qu'une procession sévère". On compte aujourd'hui une soixantaine de temples, essentiellement en Belgique et en France. Et dans chacun de ses lieux de culte, chaque matin à dis heures sauf le vendredi et le samedi, le "desservant" procède silencieusement à l'"opération", au nom du Père...".

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Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda

Publié le par antoiniste

Titre : Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l'anglais par S. W.
Auteur :
Vivekānanda (Swami ; 1863-1902)
Éditeur :
Publications théosophiques (Paris)
Date d'édition :
1910

Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l
Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure), conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. Traduit de l'anglais par S. W.
Source: Bibliothèque nationale de France

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Les Représentants du Père

Publié le par antoiniste

    En 1923, la Mère demande que soit constitué en France un organisme central propriétaire des 7 temples français. Mais selon la loi, il fallait 25 membres pour constituer une association cultuelle nationale. Chaque temple devient donc une association. En 1929, la création d'une Caisse centrale à Paris donna aux Antoinistes français une autonomie matérielle par rapport à la direction belge. En 1931, la Mère se retire complètement des affaires françaises. En 1945, les associations locales vendirent leur temple à l'Union nationale des cultes antoinistes, et en 1958, le nombre de lieux de culte ayant atteint le chiffre fatidique de 25, les associations cultuelles locales furent dissoutes. L'union se transforma en une Association cultuelle antoiniste du collège des desservants de France.


Les Représentants du Père
    Le titre de Représentant du Père ne sera porté en France qu'à partir de 1988 (donc c'est la charge du collège des desservants), date à laquelle les statuts sociaux du Culte Antoiniste change, et de Association cultuelle antoiniste du collège des desservants de France, ou Cultuelle antoiniste de France (avec le frère Albert Jeannin comme Secrétaire Moral du Collège des Desservants de France), il devient Culte antoiniste. L'élection du Représentant s'effectue à la majorité des deux tiers des desservants en exercice. Le temple où le Secrétaire moral (ou Représentant du Père) officie devient le 'centre moral' (Régis Dericquebourg, p.150-156).
    Le représentant du PÈRE en France a seul l'initiative de la préparation des questions touchant l'intérêt général du culte, les décisions finales étant prises par le Collège, notamment pour la nomination des Desservants et aussi pour le lieu où sera construit le prochain Temple.

Les Représentants du Père   Les Représentants du Père

    Parmi les représentants français du père, nous notons Frère Jeannin (1962-1970), Sœur Jeannin (sa femme, 1970-1974), Frère Mouchet de 1974 à 1982, Frère Dambax (1982-1988), Soeur Dambax (sa fille, 1988-2013), Frère Norbert Madelaine (2013-2022) ; en Belgique, le représentant était Joseph Nihoul (1940), et après comme Secrétaire moral, M. D. Dumont (décédé à 36 ans d'une crise cardiaque), puis sa femme Mme Denise Dumont, et leur fille Mme Ghislaine Dumont (fille de ces derniers, 1985-2009).
source : https://wrldrels.org/2018/08/06/antoinism/


    En Belgique, ce n'est pas le Desservant (ou l'occupant) du temple qui peut être Représentant du Père.
    A la désincarnation de Mère, le Frère Joseph Nihoul devient Représentant du Père ad intérim, en 1940. On procéda à un vote à la simple majorité, après la guerre. (Debouxhtay, 1945, p.5). Il passa la suite au père de sœur Ghislaine Dumont (après 1943, d'après un article du Centre, le Premier représentant du Père est M. J. Nihoul, le Président du Conseil d'administration est M. D. Dumont).
    A la désincarnation du frère D. Dumont, n'ayant pas de desservant à Jemeppe, il ne pouvait y avoir de Représentant du Père. Puis sœur Marie-Thérère fut desservant du temple de Jemeppe, et sœur Ghislaine Dumont devint Représentante du Père pour la Belgique en 1985.

Les Représentants du Père  Les Représentants du Père

    La situation actuelle est identique : sœur Marie-Thérèse, pressentie pour être Représentante, déclina cette charge pour rester desservante du temple de Jemeppe. Il n'y a donc pour l'instant plus de desservant. Un vote se déroulera le moment venu pour en choisir un. La désincarnation de Sœur Marie-Thérèse en 2017 laisse le Temple de Jemeppe sans desservant. Dans les statuts en Belgique, seul le Président assume la fonction de représentation externe de la Fondation et peut, avec l'aval du Conseil, déléguer un représentant.

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Les salles de lectures au cours du temps

Publié le par antoiniste

    Pierre Debouxhtay cite les maisons de lecture qui s'ouvrent en Belgique et en France :
    Dans l'Unitif du 1er septembre 1912, il est cité 2 temples, en Belgique, et 55 maisons de lecture, dont 29 en Belgique (celle de Farciennes disparaît déjà en novembre 1912).
    L'Unitif du 1er août 1914 citait pour la Belgique, 7 temples et 61 maisons de lecture. En France, il y avait 70 maisons de lecture, plus une à Strasbourg (au 7 Anckergässchen [Imp. de l'ancre], près de la place du Corbeau), alors sous domination allemande.
    En 1920, l'antoinisme comptait 66 temples et maisons de lecture.

    Dans Pierre Debouxhtay, on apprend que des maisons de lecture s'étaient ouvertes à l'étranger : en Egypte, à Alexandrie, rue St-Athanase (Unitif, II, 3) ; au Brésil, à Sao Paulo, rua Visconde dorio Branco n°98, chez Mme Germain (Unitif, II, 12).
    L'Antoinisme passait même l'Atlantique et prenait pied au Brésil, à Sao Paulo (août 1913), aux Etats-Unis, à Saint-Louis (janvier 1914, 916 North Newstead Avenue), au Canada, à Birch-Grove (mars 1914, Glace Bay, Cap Breton, chez M. Carabin). Si, en Afrique, la nouvelle religion voyait se fermer sa maison d'Alexandrie (novembre 1913), elle obtenait une compensation au Congo-Belge, où un adepte, qui dirigeait une factoterie, avait réussi à convertir quelques Congolais (renseignement donné par M. A.Brixteux, professeur à l'Universté de Liège).
    Le 22 mars 1922, le secrétaire du culte dans sa lettre au Ministre de la Justice cite encore la maison de lecture du Canada, à Birch-Grove.
    Mère décide de fermer les salles de lectures en Belgique en 1932 de peur de voir les guérisseurs prêcher autre chose que la Révélation du Père. S'étant retirée en 1931 des affaires françaises, la France continua a ouvrir des salles de lectures. En Belgique, on connait l'existence d'un groupe antoiniste ayant pignon sur rue, à Ans (au nord-ouest de Liège).

    Un article signale la présence d'une salle de lecture antoiniste à Casablanca (Maroc). En 1952, C.Ch. Chéry o.p., dans Les Sectes (Lumière et Vie, n°6, 1952, p.103), note la présence d'Antoinistes à Oran (Algérie).
    En 1954, le même Père Chéry, comptait tantôt 150 tantôt 130 salles de lectures. Et parle d'une diffusion en Belgique, puis en France, en Allemagne, en Angleterre. Les salles de lecture se trouvent pour l'auteur en France, en Belgique, Luxembourg, Hollande, Afrique du Nord, Etats-Unis et Brésil (pays où l'on s'apprête à construire un temple).
    L'auteur citant un Aperçu sur l'Antoinisme écrit par le frère Albert Jeannin (1953), précise comment s'ouvre une salle de lecture : Quand la foi d'un adepte se précise, il lui est libre de prendre la robe révélée - que cette foi se précise encore, il aborde le travail moral. Dans une étape supérieure entreprise librement, il ouvre une salle de Lecture et dans une dernière étape il se présente au collège des Desservants de France pour entrer dans un temple. Une personne qui veut ouvrir une salle de Lecture donne le local, se charge de tous les frais d'entretien et donne en outre son temps (p.259-60).

Les salles de lectures au cours du temps

Grâce à cette carte postale (non datée malheureusement),
on apprend l'existence d'une salle de lecture à Levallois-Perret, tenue par Sœur Guttman.


    En 1973, Paul Lesourd signale l'existence de 150 salles de lecture qu'il situe en France, Belgique, Hollande, Suisse, Italie, Algérie, Brésil, Etats-Unis, Angleterre, Luxembourg.

        Au Mans, un adepte propriétaire d'une petite maison a abattu les cloisons pour en faire un petit temple qu'il légua au Culte (Régis Dericquebourg, les Antoinistes, p.135).

    Chez Régis Dericquebourg, on peut lire qu'il existe encore (en 1993), une salle de lecture dépendant du Centre moral belge, République démocratique du Congo (ex-Zaïre, ex-Congo-Belge), Kinshasa, 2 bis, rue Maseki.
    Les salles de lectures dépendant du Centre moral français était en 1993 (information chez Regis Dericquebourg) :
 - En Autralie : Katoumba, 2780 New South Wales, 'Chez Nous', 311, Great Western, Highway.
 - Au Brésil : 22 280, Rio de Janeiro, Botofago, rue du Général Polidari, 123,
               22 210, Rio de Janeiro, Jacarepagua, rue José Silva, 162 casa 9.
 - En Italie, Milan, et Postua.
 - au Luxembourg : alors à Hespérange.
 - au Congo-Brazzaville, dont l'adresse était inconnu.

    Maintenant, on sait quelles sont les salles de lecture en France par le site http://culteantoiniste.com/adresses.html :
- Archamps - près de Saint Julien en Genevois - 74160 (3° samedi de chaque mois de 14 à 17 heures, Frère et Soeur Dessaint)
- Bourbourg - 47, rue de la République - 59630 (1° et 3° samedi de chaque mois à 15 heures, Frère Martin)
- Bois-Colombes - 22 bis, rue Armand Lépine - 92270 (2°, 4° et 5° dimanche de chaque mois à 15 heures, Soeur Dagnet)
- Buxerolles - 31, voie romaine - 86180 (1°, 2°, 4°et 5° dimanche de chaque mois à 10 heures ; 3° dimanche de chaque mois à 15 heures ; ainsi que tous les jours de fêtes antoinistes, Soeur Juste)
- Clermont-Ferrand - 53 ter, boulevard Lafayette - 63000 (3° dimanche de chaque mois à 15 heures ; tous les vendredis soir à 19 heures, Soeur Faverdin)
- Creil - 37, rue César Franck - 60100 (1° dimanche de chaque mois à 15 heures 30, Frère et Soeur Quillent)
- Ile d'Yeu - 29, rue Jean Yole - 85350 (1er et 3ème samedi 15h30, Soeur Dany Taraud)
- Meaux - 76, rue Jean Jaurès - 77100 (2° et 4° dimanche de chaque mois à 15 heures, Frère Octavien)
- Ile de la Réunion - Le Moufia, Ste-Clotilde (Tous les mardis et les jours de fêtes antoinistes à 15 heures, Soeur Aho)
- Pointe à Pitre - Morne Bernus - 97110 (GUADELOUPE)(1° et 3° dimanche de chaque mois à 15 heures, Soeur Clotilde)

- AUSTRALIE - 311, Great Western Highway - 2780 N.S.W. Katoumba (dimanche à 13h, lundi, mercredi, vendredi à 17h, Soeur Rouffiat)
- BRESIL - Rua Général Polidoro, 141 - R.J. (Botafogo) -22280 Rio de Janeiro (dimanche à 10h et jeudi à 15h, les jours de fête à 10h et à 15h)

    On signale aussi un Culte Antoiniste au Luxembourg, Association sans but lucratif : 15 An der Retsch - 6980 Niederanven (Rameldange), Luxembourg, au nord-est de la capitale (1er et 3ème samedi à 15h, Soeur Feiereisen). Frère Robert Pierrefeu indique qu'"au Grand-Duché du Luxembourg, le Culte existe pratiquement depuis l'origine et il y est reconnu officiellement."

    Cela fait donc 12 salles de lecture. Il y en avait une vingtaine il y a quelques temps.

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